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I 


BULLETIN 


DE 


LA  SOCIÉTÉ  -  D'AGRICULTURE 

DE3  LA  LOZÈ!RE3 


_  .     • 


BULLETIN 


DE  LÀ 


•  • 


Itt^iietrif,  Bcietuti  tt  ^tt9 


DU 


DÉPARTEMENT  DE  LÀ  LOZÈRE. 


TOME  XXXVI*.  —  1889 


Jl««Tler. 


MENDE 

IMPRIMERIE  TYP  GRAPHIQUE   DB  G.  PRIVAT, 

Rue  Basse,  S. 


* 


•  ' 


/.r 


CONSEIL  D'ADMINISTRAHON 

DE  LA  SOCIÉTÉ 


Préaident  d'Honnenr. 

y        M.  F.  MORDON,  Préfet  da  dëpartement. 
t  Bureau» 

■ 

UM.    MOMTEILS  ^,  ancien  dëpaté,  Président; 

',  L'abbé  POLGE,  vicaire  général,  Ftce-Président  ; 

C*  DE  Lesgure,  propriétaire,  td; 

L'abbé  Boss E ,  aumônier  de  l'hosp  • ,  Secrétaïre'gindral; 

r  André,  archiviste  da  département,  Secrétmre^adjoint  f 

^  VlNGÇNS,  chef  de  division  de  préf.  bon.  id; 

j^  Henri  Second,  Trésorier. 

f 

p  Comité  de  Questure. 

André,  bibliothécaire-archiviste  4  «  : 

L'abbé  B0ISSONADE  'y 

L'abbé  Bosss,  membre  honoraire  ^ 

Ignon  (Edouard),  juge  de  paix,  id. 

N 

Comité  de  Publication. 

BfM.  MM. 

i  ASÙBÉy  Secrétaire  du  Cormté  *,  L'abbé  BoissONADE  \ 

''  AmtlCOSTB  \  BONNEFOUS  \ 

BiRBOTy  docteur  médecin  \         L'abbé  Bosse  ; 


r\ 


'—  6  — 

MM.  MM. 

BoxMi^  (Ë.))  tétéiétùLt  ié    MotiLW^  c<ib^Rte)r  &  k  Ooar 

l'hospice  de  Mende  *,  d'appel  de  Nimes } 

FABRE,  ÎDsp*  des  ib^^  j  NOE^L,  ad]*  {irinc.  do  Génie 
"LEFtiÂSCy  ingëoiear  en  chef         en  retraite } 

des  Ponts  et  chaussées  ;  L'abbé  Solanet  ^ 

MONTEILS  (Amédée);  YufGÊNS. 

Cofdiié  46  là  Pépinière. 

MM.    C*  DE  Lescure,  Président; 

BoNNEFODâ  (Eiiitle)^  n^oeiant  ; 

BOURRlLLON  (X.),  dépoté  \ 

Boyer,  censeryateor  des  hypothèques  en  retraite  ; 

DE  CfiÀRPAL  (J.),  propriétaire  3 

Monbstier^  propriétaire  ; 

YlNCENS,  chef  de  divisioa  hoDoraire,  Secrétaire, 

s\  •••« 

Comité  d'Archéologie  • 

MM*   André,  archiviste  ; 
L'abbé  BoissonAde  y 
L'abbé  Bosse  $ 
BoVrrillon  (Manrice)  ) 
Germer-Durand  ; 

JOURDAN  (Louis)  j 

Roussel,  à^èm-tôyèr  en  cheh 


l 'j  u.'-  1  •  ■  ■'  •  -t-^-. 


—  T  — 


LISTE 

DES  MEMBRES  DE  LA  SOCIÉTÉ 

AVEC  L'ANNÉE  DE  LEUR  NOMINATION. 


•k    '  * 


\  •         ■ 


Membres  titulaires  résidant  à  Mende. 

MM* 
1842  Roussel  (Théophile)  !$)  sëbatear,  conseiller  général. 

1849  C'^  dbLbsgure  (Edmond) ,  propriétaire^  ancien  maire. 

1850  Bourbillon  (Henri),  propriétaire,  ancien  maire. 

1851  MONTEILS  (Âmédée)  i^,  ancien  député,  médecin  de 

l'hospice,  membre  de  la  Société  nationale  de  cfaimrgle, 
coMeiller  général. 

1855  Bosse,   (l*abbé),  aamônier  de  llK>spice. 
BouNiOL  (Charles)  (A  IJ^),  receveur  de  l'hospioe. 
ViNCBifs,  chef  de  division  honoraire. 

1856  POLGE  (l'abbé),  vicaire  général. 

LefrAng,  ingénieur  en  chef  des  ponts  et  chaassées. 

1857  C^  DE  CORSAG  (Clément) 9  conseiller  général,  maire  de 

Servîëres. 
Bardol,  conducteur  des  ponts  et  chaassées. 
Rimbaud  (à  lyf),  ancien  }age  au  tribonal  de  Mende. 
BâRBOT  (Femand),  doctear-médecin,  ancien  maire. 
1859  BoissoNADE  (l'abbé)  Jprofesseor  au  Petit-Séminaire. 
1861   BOURRILLON  (Xavier),  propriétaire,  député,  oenseiller 

gédàiil. 
1863  PRIVAT  (Camille),  imprimear* 


r\ 


—  8  — 

MM. 

1863  Rivière  de  Larque,  propriëtalre,  ancien  conseille! 

gëDëral5  ancien  maire. 
BONNEFOUS  (Emile),  négociant. 

1864  André  (à  ||),  archiviste  dëpAirtementah 
MOMESTIER  (Léopold),  propriétaire. 

1868  Agulhon,  avocat. 

1869  AuRiGOSTE,  chef  de  division  à  la  prëfectnre* 
Grousset  (Frédëric),  avocat. 

1870  JouRDAN  (Loais)  (A  ||),  avocat,  maire  de  Mende. 

1871  Paulet,  architecte- voyer  de  la  ville  de  Mende. 

1872  BOYER,  conservateur  des  hypothèques  en  retraite. 
Carbonnier  (Maarice),  propriétaire. 

1 873  Paradan  (Joseph),   avocat,   ancien  conseiller  de  pré- 

fecture. 
1875  Second,  négociant,  ancien  maire. 
JOCTRDAN,  avoué-licencié. 

1878  Germer-Durand,  architecte  du  département. 
Fabre,  maitre-d'hôtel. 

Troupel,  vétérinaire. 

1879  BarANdon,  docteur- médecin,  conseiller  général  • 

1880  Blanc  (l'abbé),  chanoine. 
Chevalier  (Louis),  propriétaire. 
DelmAs,  docteur-médecin. 

BouRRiLLON   (Maurice),   docteur-médecin,  conseiller 
d'arrondissement. 

1881  Grousset  (Paul),  avoué. 

Batle  Saijnt*Setier,  directeur  de  la  succursale  de  la 

Banque  de  France. 
Caupert  (Jules),  propriétaire. 

1882  Coste  (l'abbé),  professeur  au  Petit-Séminaire. 
Gimbert  (Louis),  brasseur; 


—  9  — 
MM. 

\98i  BOTER  (Pierre),   doctear- médecin. 

1883  Laurans  (Clément),  maire  de  Belvezet,  agent  princi- 

pal d^assarances* 
ârnauCt  (Jules),  soas-inspectear  de  l'enregistrement* 
ÂRMAULT  (Lucien],  propriétaire  à  la  Vernède. 
Deltour  (Henri) ,  propriétaire. 
Fatet,  négociant. 

Roussel,  agent- voyer  en  chef  du  service  vicinal. 
Simon,  agent-voyer  hors. classe,  chef  de  bureau. 
MÉLT  cadet,  négociant. 
Chabaud,  avoué. 

1884  Breil,  professeur  départemental  d'agriculture» 
Maligb  (Jules),  propriétaire. 


Membres  titulaires'  résidant  hors  du  chef-lieu. 

MM. 

1849  Teissonnière  (O  ^),  président  de  Chambre  honoraire 
à  la  cour  d'appel  de  Nimes^  propriétaire  b  Florac. 

1850  de  Malafosse  (Paalin),  propriétaire  à  Marvejols. 
DE  Rozière  (Eugène)   (O  ^),  sénateur.  Membre  de 

ri nstîtut,  professeur  au  Ciollège  de  France,  conseil- 
ler général,  maire  du  Malzîeu-Ville . 
•1851   B^°  DE  Chapelain,  propriétaire  an  Champ,  ancien 
conseiller  général. 
IGNON,  juge  de  paix  à  Millau. 
'   1855  B^*^  DE  Baumefort,  propriétaire  h  Soulages,  commune 
d'AurouT . 
Daudé  (Jules)  ^,  docteur-médecin,  conseiller  général, 
maire  de  Marvejols . 


M 


3  • 


^  10  « 

MM. 

1855  Moulin,  conseiller  h  la  coar  d*ap{»el  de  NiaiieS)   pro- 

priétaire à  Mende. 

1856  MONTEILS  (Eagène),  ^,  docteur -médecin  h  Florac. 
D*£sPlNASSODX  (Henri)  ^   ancien    coiBoîller   gënëral  , 

h  MarTejols» 
Ollier  (Paulin),  manufacturier  à  Marvejok. 

1857  ÂBINÂL,   ancien   conseiller  d'arroûdisdement ,  ancien 

JQge  de  pais«  docteur- médecin  à  la  Canourgne^ 

V^*  0£  FrAMOND,  (Alfi'ed),  propriétaire,  conseiller  gé* 
néral5  maire  de  Nasbinals,  à  Marvejols. 

M^"  DE  Brion,   conseiller  général 5  maire  de  Fournels. 

KODIER^  percepteur  en  retraite  à  Langogne. 

DES  Molles  (Calixte)^  propriétaire  au  Makieu- Ville. 

M**  DE  Cabot  de  la  Fare,  ancien  sous-préfet,  pro- 
priétaire à  Ârigèsy  maire  de  Bédoués. 

1858  CO£tSTANS,  ancien  conseiller  général, .  ancien  juge  de 

paix,  à  la  Ganourgue. 
Ramadier,  notaire  b-  Serverette. 
1859^  Salanson,  président  du  trlbànal  de  Marfejds,  ancien 
président  du  Comice  agricole  de  Florac. 

1860  DE  Fenouillet,  propriétaire  3  ancien  lieutenant  de 

lonveterie,  «as  Fous,  commuse  de  Bassurels^ 
Talansiër  (Camille)  9  manufacturier,  conseiller  d'ar- 
rondissement, président  de  la  Société  de  Secours 
motoels,  à  Marvejob. 
Mayran   (O  ^),  sénateur,  propriétaidre  à  la  Baume, 

commune  de  Prinsnéjols. 
C^'  DE  fifiRNis,  fMTopriétaire  ii  ^iJgJis,  cnmmaue  de 
Vebron. 

1861  EBtfOtr,  notaire)  anoîen  maire  J»  Villefort* 

Joly  de  Morey,  (Eugène),  rèonaoîller  igénéral,  ancien 
maire  de  Meyroeis. 


l 


—      11      — 

MM. 
î^&i  POLGE  DE  COMBRBT,  jag6  de  patx  à  Nitttét,  i^prié- 

taire  h  Villefort. 
(RoussBT  SB  PoMAAET  ^^  iâgéuleifet  «n  ohtf  dti  leryice 

de  la  navigation^  h  Gtermont-Fermiid.    * 
CoMBET  ^,  ppopriëtaire,  maire  de  Saint-Michel- de- 

Dèze. 
JtfAltONDès  DE  LA  BoRiE,  ancien  matte  de  Grandrien. 
BoMif ET,  notaire,  conseiller  gënëntl^  maire  de  <jbâ(eaa« 

neaf-de-Àaodon. 

1863  DE  CharpAL  (Jnles),  juge  de  paix  à  Cbanac« 

1 864  SlAU,  notaire  h  Villefort. 
LevrAULT,  ancien  contrôlear  des  contribotiems  direc- 

r  tes,  propriétaire,  ancien  maire  de  Lanaëjols. 

ObiLOm  BlRROT,   propriétaire   à  Plandhamp,  ancien 
présideiott  de  la  Sooiële  historique  et  arohëDlogiqae 
des  Vans. 
Saury,  ancien  maire  de  Banassac. 
1965  Baron  Lotlis  Brun  de  Yilleret,  ancien  conseiller  gé- 
néral, an  Malzien-Ville. 
Valcroze,  conseiller  général,  maire  de  Sainl^filartin- 
de-Boubaux. 
'  1*668  DE  Malafosse  (Lonis),  propriétaire  à  Manrejols. 

M°^®  renve  Salvat,  née  des  MoLles,  h  Sai»t*Germain- 

de^^ybeHe^ 
Bertrand,  ancien  cooseiller  d'riTondissemeiit^  juge 
ctepais  è  Grandrien. 
1869  BLAffQUET  (P.},  au  Pont«deB-£8trets,  maire  de  Rtmeitfe. 
DE  CoLOMBET ,  ancien  fcénalear  ,  ctmseiUer  général , 

ancien  tnatre  de  Langogne. 
RobîÉR  (Jeseph),  prcgpriétaiiv  à  tiang#gtte% 
.1871   Mathieu,  Térifiontèor de  l'eors^sin  i  Utôs  (Gard). 


—  lî  — 

1871   Crueize,  ancien  conseiller  gênerai^  jage  de  paix   k 

Serverette. 
DE  Verdelhan  des   Mollbs,  propriétaire  ii  Barre^ 

commune  de  Langogoe. 
Sanguinèdb,  propriétaire 9  ancien  maire  de  Florac. 
DenisT)  à  Marvejols. 

de  MalAFOSSE  (Gaston),  avocat,  propriët.  à  Marvejols. 
1 873  Serodes  y  conseiller  d'arrondissement,   ancien  maire 

d'Arzenc-de  Randon. 
G^*  DE  NogARET,  conseiller  gênerai,  ancien  maire  de 

la  Canonrgne. 
Reversât,  conseiller  d'arrondissement,  maire  de  Saint- 

Pierre-de-Nogaret . 
Teissier  (Emile) ,  conseiller  général ,  maire  de  Molezon  • 
1875  Babroux,  propriétaire  an  château  de  ^lercoire. 

1878  V^'  DE  Lescure,  ancien  maire  de  Saipt-Denis. 
GAUPERT,  propriétaire  à  Mende,  contrôleur  des  contri- 

bulions  directes  à  Gastel-Sarrasin  (Tarn-et-Garonne). 
AlbAret,  propriétaire,  ancien  maire  à  Saint- Alban. 
BruYERRE  ^,  architecte  diocésain,  h  Paris. 
Mazoyer,  notaire  k  Vialas. 

1879  M*^®  veuve  Paul  de  Froment,  propriétaire  h  Ferrnssac, 

commune  de  Mejmeis. 
Malvezt,  ancien  notaire,  maire  du  Monastier,  à  Rodez. 
Remize,  notaire  à  Marvejols. 
GuiN,  notaire,  ancien  maire,  à  St-Germain^de-Galberte. 

1 880  GaillARDON  ,    notaire  honoraire,  -  conseiller  d'arron- 

dissement, à  Saint-Ghély-d*Apcher. 
RouviÈRE,  notaire,  conseiller  général,  au  Bleymard. 
Ghalmeton  (Hippoljte),  propriétaire  k   Malassagnes, 

commune  de  Rientort-de- Randon. 


—  18  — 

MM. 

1880  JOURDAN  (l'abbë),  propriétaire  à  Mende»  aa  château  de 
la  FromentiDière  (Vendëe). 

.1881  Turc  (Lodîs)  (O  e^),  es-consal  de  France,  proprié- 
taire à  la  Liquière,   maire  de  SaiQt*Germain-de- 

Calberte* 
DuGLAux- Vincent,  jage  de  paix  à  Saint-Germain-de- 

Calberte» 
Pages  (Henri),  notaire  à  Langogne. 
NÈGRE  (Pierre- Jean) 5  jardinier  à  Gaetteyille  (Seine- 

Infërieare). 

1882  André  de  Trémontels,  banquier,  ancien  conseiller 

général,  à  la  Ganoargne. 
Blanqubt  (Paal),  propriétaire,  h  Javols. 
Bonnarig  (Georges),  propriétaire  an  château  de  Gha- 

baliéret,  commune  de  Ghasseradès. 
BoissiER,  licencié  en  droit,  avoué  à  la  cour  d'appel,  à 

Nimes. 

1883  Mendras  (Paul),  manufacturier  h  Marvejols. 
Fontes,  horticulteur  au  Malzîeu. 

1 884  Gastanibr  (Glément),  propriétaire  à  Villefort. 
Gasson,  receveur  particulier  des  finances,  à  Marvejols. 
LAporte  (Jean-Pierre),  propriétaire  au  Nozier,  com- 
mune du  Malzieu -Forain. 

Charrier,  avocat,  conseiller  général,  maire  de  Ghirac. 
Delmas,  manufacturier,  b  Marvejols, 
PANsier  (Raymond),  ancien  conseiller  à  la  cour  d'appel 
de  Nîmes. 


—  u  — 

MM. 

1950  Laurbns  (Paalîfl),  chef  de  divisioD  en  retraite,  maire, 

è4a  Ronvitre,  commaDe  do  Boisson. 

PapArel,  perceptear  en  retraite,  à  Mende. 

Gravier  (André),  propriëtaire  h  Rieutort-de-Randon. 

PORTAL,  notaire  honoraire,  conseiller  général,  maire 

de  Javols. 

.Baffie  (Ktîenne) ,  ancien  conseiller  généra),  ancien 

maire  de  la  Panonse. 

Crouzet,  conseiller  d'arrondissement,  ancien  matre  à 
.  Auroax. 

Malet,  agealr^oj^r  prirmifi^l  Uqtocanaire,  expert  à  Mar- 

1851  FiLHON  (JiilQi)t  flplRÎre  l  Foqnifb. 
jsm  WknUMACf  î«ge  da  paix  'k  Amnoot. 
SiNÈGRE,  propriétaire  à  Plagnes,  commune  4e  Trélans* 

DE  hà^iMW  ^9  propriétaire,  Q9^ire  de  MoflU•od^^ 
1855  Bresghet,  propriétaire  a  S^iainCbély-d'Apcii^. 
hUMQ  (Vahbé)i^  onvédie  U  Qsi^bédrale  de  N^tt^* 
OnhfiWSVU»  (l'^ibbé),  ehanpioe  i  Mende* 
Cqi»T9,  vjeajjpe  g^»ér^^  1^  blende» 
RiGAL  (rabbé),  mi8M0iii}9ire  apoçtoUqae,  chanoine  bo- 

MraÂve^  <{iiiiiéi*ier  d'honneur  de  3.  S*  tépn  XIII, 

dessenr^nt  à  Br^iQnx. 
Feiri|]ll£B,  pi<opriétair«  %  l'Arbnv^filf  muire  d^t Salelles. 
GÉLY  (Frédéric) y  propriétaire  à  la  Blatte,  oçmmane  de 

Saint-Laarent«d6-Maret. 
O*  de  More  de  Préviala,  propriétaire,^ membre  de 

plusieurs  Sociétés  savantes,  ancien  conf eiller  général, 

ancien  maire^  à  Serverette. 


i 


—  u  — 


MM. 


Magâry,  propriétaire  2i  CbaHagnei^,  connnane  de  Ri- 

OziOL  (Pierre),  propriétaire  à  Crouzas,  commdne  de 

Meode. 
Pansier  (Fortune),  propriétaire,  ancien  niiaire,à  La 

Garde,  comaçiQiiQ  de  Pr^vencbères. 
GOBUKDBJÉ,  wiar  ^  Mende, 
1857  Pblatan,  vétérinaire  h  Florac. 

Brajon,  propriétaire  à  Changcfège)  ançi^D  maire  de 

B«lsiè|ge99  éofinom^  de  l'hospice  ie  M^n^. 
Mighel-Ventoux,  propriétaire,  ancien  qiatre,  à  Ser- 

1859  Jaques,  propriéUÎFe  h  Inejnt^  ADpiew  maive  de  La- 

1860  Olier  (l'ahM)?  cm^MayeB  ao  JSJctjmiffd. 

BmBêO»  <rabbé),  de^^^rvapt  i  S^iotJiaur^trde-Maret. 
Pa«xei«  ^««neieo  oommUer  géa«,  au  Pont-de^Montvf^* 
IteTOAOïERi  expert,  j^mi^à  »dJ9ii»t»  ^  M^Jezon. 
CoRDESfii^,  |>jRQpriétaîi«  k  ELecoules-df^^Fnmas. 

1861  Laurens  (l'abbé),  dfs^arvant  à  M^nthr^ip, 
RouviÈRB  (l'^bb^),  deatervant  aux  Herpiàux* 
TAAiçtfBt?^  ^proffAéUke^  ancien  instituteur  à  Chaiseradès. 

,iêêA  ¥AMAUi«ft  (I'MJn^),  deasei^vitfit  kQnézw. 

SAVGUUiâoi,  pr»pfiélaîf»9  ancien  i^aidre,  )i  Cros-Gar- 
no«9  «mxiflftiiw!  4e  Vebn»». 

GiU3iuiy9  notaiire,  «oppl^ant  4c  It  fieiatifiie  d<^  f  aîx?  ^<^ 
Collet -d04)èze» 
186»  iMlsflE^  cMAfiilIfir  d'MnondiasenMttl»  jnc^  4^  paix  à 
"TiUcfMt. 


—  16  — 
MM. 

1863  Gaillard  (Jacques)^  propriétaire  à  Froldvîala^' com- 

maoe  d'Estables. 

1864  Paris  (l'abbë),  desservant  à  la  Bastide  9  commune  de 

Pnjlaarent. 
BangilhoN)  propriétaire  an  Vergoognoos,  commune 

de  Barre. 
Sa  1X9  propriétaire  h  Boageiet)  commune  de  Cassagnas. 
Buisson,  propriétaire)  ancien  maire  de  Sainte-Hélène, 

à  Mende. 
Roux,  expert-géomètre,  aux  Combe«,  ancien  maire  de 

Chaude  jrac. 
BoissEROLLE ,    propriétaire ,   maire  de  Saint-Frézal- 

d'Albuges. 

1865  Navegh,  juge  de  paix  à  Saint-Germain«du-Teil. 
SOLANET  (l'abbé))  b  Meude. 

1866  TerrAsson  (l'abbé),  desservant  h  Fontanes. 
Arzalier  (l'abbé),  desserrant  h  Lajo. 
Aragon,  propriétaire  à  Saint  ^Pierre*  des -Tripieds. 

1867  Thérond  (Prosper),  propriétaire,  maire  des  Bassons. 
Baret,  contrôleur,  premier  commis  de  direction  des 

contributions  indirectes,  à  Perpignan. 

1868  PUEL,  desservant  à  Saint- Amans» 

DE  Sablet,  ancien  maire  du  Pompidou* 
Macary,  vériticateur  des  poids  et  mesures,  h  Mende. 
Lauriol,  ancien  maire  de  Saint -Martin-de-Lansnscle* 
Vicier  (Pierre),  propriétaire  au  Maizieu. 

1869  Le  Supérieur  du  GrandrSéminaire  de  Mende^ 

de  Labastide  (Henrj),  propriétaire,  ancien  maire  de 

Saint-Denis,  à  Sirvens,  près  Mende* 
Saltbt,  agedt'^voyer  d'arrondissement,  à  Mendet 
Maurin,  agent-yoyer  d'arrondissement»  ^à  Floraç* 


^  17  — 

MM. 
1869  EARATHiEti  (A  ill),  professeatw^coBone  k  l'école  nor- 
male âe  Mende. 
Blanchard  (A  i||),  profess.  h  i'ëcole  normale  de  Mende. 
1871   Râbanit,  desservant  an  Gollet-de4)èse. 

Ans5BT,  propriétaire  an  Mazel-de-Mort,  commnne  de 
Saint-Julîen-d'Arpaon . 
Wti  BooGHiTTÉ  (Charles),  propriétaire  à  Mende. 
ClâVEL,  maire  de  Lnc. 

1873  Rauzier,  institntenr  à  Cassagnas. 

Crespin  (Charles),  1^  Berlière,  commnne  de  Montrodat. 
Benoit  (Cyprien),  propriétaire  à  Mende. 

1874  Fatter  ,   propriétaire,   à    Chapciniès,   «x>mmnne    de 

Saiitt-Sanveur-de-Peyre. 

1875  Reversât  (rahbé),  Ticaire  an  Maizieu. 
ChAMPAGNAG  (l'abbé),  curé  à  Châteannenf. 
Ferband   {l'abbé),  professeur   au  Petit-Séminaire  de 

Marvejols. 
VÎTROLLES   (l'abbé),  professeur  au  Petit-Séminaire  de 

Mende. 
BoxjssuGE,  sculpteur  à  Mende. 
lie    Directeur    de   l'Orphelinat    de   Sainte-Marie-de- 

Choisinets. 

1876  Gràl  (l'abbé),  vicaire  au  Malzien. 

POURCHER,  desservant  K  Saint-Martin «de-Boubanx. 

Kessaire,  conducteur  des  ponts  et  chaussées,  à  Mende. 

Vidal  (Joseph-Marie),  ancien  maire  de  Cubîérettes. 

Bessière  (Jean),  propriétaire  à  St-Bonnet-de-Cïiirac, 
k1W7  Brajow,  propriétaire- fermier,  à  Mende. 
p878  Kamadier,  pharmacien  à  St-Chélj-d'Apcher. 

Chirac,  notaire  an  Malzien. 

OziOL  filS)  propriétaire  à  Mende» 


—  18  — 
MM. 

1878  HouRS -Marchand,  juge  de  paix  à  Sainte- Enîraîe. 
BoNAFOUX,  propriétaire,  ancien  maire  de  Ste-Croix. 
Brescbet,  notaire,  ancien  maire  de  Nasbinals. 
Platon,  géomètre  à  Vialas. 

TrAUCHESSEC  (l'abbé),  curé  de  Fraissinel-de- Lozère. 

1879  Privât,  noUire,  maire  de  la  Canourgue. 

Vincent  (Jules)  ^,  négociant,  ancien  conseiller  géné- 
ral, maire  de  Mevrneis. 

Hugonnet  (Antoine),  propriétaire  à  la  Valette,  com- 
mune de  Chirac. 

Coulomb,  propriétaire  aux  Cajres,commune  de  Barjac. 

AuGADE  (Pierre),  propriétaire  à  Cbangefège  ,  com- 
mune de  Bulsièges. 

BoissiER  (l'abbé),  vicaire  à  Mende. 

DE  Lapierre  (Gonzagne),  notaire^  Meyrueis. 

1880  Crdeize    (l'abbéj,  desservant    an  Cheylard  TEvêque, 

commune  de  Chandejrac. 
Cabjron    (l'abbé),   professeur   au  Petit -Séminaire    de 

Marvejols. 
Perret  (Amans),  propriétaire  à  Mende. 

1881  BouNiOL  (Julien),  à  Pradassoux,  commune  de  Palhers. 
MALLET,  maire  de  Grandrien. 

Boulin,  entrepreneur,  à  Cassagnas. 

FAGE,  propriétaire,  minotier,  à  Mende. 

ArnAL  (Pierre-Louis)  aîné,  jardinier  h  Mende. 

Arnal  (Jacques)  cadet,  jardinier  h  Mende. 

Perret  (André)  fils,  à  Mende. 

Chabbert  (Panlin),  h  Arbonssons,  commune  de  Saint- 
Sauveur- de-Peyre. 

Osty  (Piene-Jean),  à  Chapciniès,  commune  de  Saint- 
Sau  veur-de-Pe  jre . 


—  19  — 

MM. 

1882  BoTTOU»  notaire,  maire  h  Aamont. 
Salles  (l'abbé),  vicaire  li  Aamont. 
ROL,  jardinier  "à  Mende. 

DE  TcBBUF,  doctear-médecin,  propriétaire  au  Bois  du 

Mont,  commune  de  Javols. 
Brujvel  (l  abbë),   desservant  à  St-Lëgerdp-Malzieu. 
Benoit  (l'abbë^  desservant  h  Recoales-d'Aubrac. 
Tardieu  (l'abbë),  desservant  à  Termes. 
PéLISSIER  (l'abbë),  vicaire  à  Antrenas. 

1883  Grèze  (Jean),  propriétaire  à  la  Garde,  commune  d*AU 

barel*Sainte-Marîe . 

Bergogne  (Jean-Baptiste),  propriétaire  à  Mende. 

Laurens  (Basile],  propriétaire  à  Mende. 

BÉRIGAUD  (Ernest),  propriétaire  à  Cbaldecoste^  corn- 
'  mnne  de  Mende. 

^  Merle  (l'abbé),  supérieur  du  collège  libre  de  Lan- 

gogne. 

Tieulet  (Jean),  mécanicien  à  Marvejols. 

BouCHiTTÉ  (André),  propriétaire,  tanneur  à  Mende. 

MÉJEAN  (Basile),  boucher  à  Mende. 

Valentin,  propriétaire  h  Pelouse,  maire  de  la  Bouvière. 

SUDRE,  propriétaire  à  Mende. 

Vidal  (rabbé),  professeur  au  Petit-Séminaire  de  Mende. 

NlVOLlÉs  (l'abbé) ,  vicaire  h  Fraissinet-de-Fourqnes. 

BoussTJGE   (l'abbé),  professeur  au  Petit-Séminaire  de 
Mende. 

ENJELVI5  (Léon),  Jardinier  à  Mende. 

Jaques  (Jules-Jea  i-Baptisle),  ]jfopriélaire  à  Montre- 
don,  commune  de  Laval- du-Tarn. 

Ponge  (Victor),  employé  à  l'usine  de  Vialas. 

BOUDON9  docteur-médecin  à  La  Canonrgue* 


—  ao  — 

MM. 

1883  Fosse  (Vital),  propriétaire  au  Konchat,  commane  de 

Saint-Pierre-le-Vieux, 

Pantel,  institotear,  à  Grand  vais. 

TouzÉBY  (Etienne),  propriëtaire  à  Ghabanettes,  com- 
mane de  Saint- Pierre-le-Vieax. 

GiRAL,  agent- vojer  da  service  vicinal,  à  Langogne. 

1884  Galtiër  (Xavier),  propriétaire    ans  Salles,  commane 

de  Saint-Lf^ger-de-Peyre. 
VerlAGUET  (l'abbé)  )  caré  de  St- Georges -de-Le'vejac. 
GhABANON,  institatear  en  retraite,  à  Arzenc-de-Randon« 
Taboieu  (Jules),  propriétaire  h  Ësti^les. 
NURIT,  institatear  à  Noalhac. 
BouRDiOL  (Jean -Antoine),  fermier  à  Rimeize, 

1885  OsTY   (Pierre-Loois),  maire,  h  Gombettes,  commane 

de  Saint-Léger  de-Pejre. 


Membres  correspondants > 

MM. 
1836  DE  MONSEIGNAT  ^,  président  de  la  Société  d'agrical- 

tare  de  TAveyron,  à  Rodez. 
184-9  Aymard,  ancien  président  de  la  Société  académique  da 

Puy. 
1851   BOULANGIER  (Paol),  ingénieur  civil,  à  Lyon. 

d'Albignac,  président  de  la  Société  d'agricaltare,  à 

Avignon. 

1855  DONIOL  (HenriJ   (G  4^},  directeur  de  rimprin^rie  na- 

tionale, à  Paris. 

1856  DE  Ro£;ièBE  (Ernest),  au  chftteaa  de  Pimpeneen,  près 

Blois. 


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l- 


-SI- 
MM. 

1856  Bergeron  (Jaks)  (C  ^),  tbcteor-mëdectn,  l  Pari». 

GiZALis,  directeur  da  Messager  agricole   du  MitR^ 

à  Montpellier. 
1ft57  DE  KOQUBTAiLLÂDE  ^,  capitaine  en  retraite,  ao  GaiB<» 

bon  9  près  la  Cresse  (AvejroB). 
Dumas   (l'abbé) ,  caré  de  Notre-Dame  de-Lorette,  à 

Pans. 
M"^  DE  Chânaleilles  (O  1^)9  ancien  officier  snpërieor, 

à  Paris. 
Bôuteilhe  (l'abbé),  vicaire  à  Motre-Dame-de-Bercj, 

b  Paris. 

1859  Seguin,  avocat  à  Nantes. 

Dubois,  ancien  magistrat,  à  Thneyts  (Ardècbe). 

1860  Vidal  (I  iy^),  principal  de  collège  en  retraite,  à  Brionde 

(Haute -Loire). 
JiAGRANGE,  ingéniear,  à  Montpellier. 
PoussiELGUE,  condaqteur  des  ponté  et  chaussées  en 
retraite,  à  Montpellier. 
1869  Durand  (Charles),  propriétaire  à  Sévéracle-Châtean* 
Benoit,  négociant  à  Caen  (Calvados). 
Laffitte,   directeur-médecin  de  i-asits   d^aliénés    de 

Saint  Luc,  à  Pau  (Basses- Pjréqées). 
BertherAND,  secrétaire  perpétuel  de  la  Société  d'agri- 
culture de  Polignj  (Jura). 
1 1863  Cavène  fils,  horticnltenr,  b  Bagnols-sur-Cèze  (Gard); 
DE  FrAMOND  (Adrien),  conservât,  des  forêts,  ^  Aarillac« 
1866  Du  ViNOUX  (O  ^),  ancien  maire  de  Gnehna,  province 

de  Gonstantine. 
1861  SOUGAILLE,  licencié  ès-lettres,  à  Béziers. 

Lafâyolle,  ancien  magistrat,  an  Cheylard  (ArdècEe)* 
868  EtïÉVANT,  conducteur  des  ponts  et  chaassées,  à  Mire- 
beaa-sar-Bèze  (Cote-d'Or). 


I,*-- 


Cântâl.  Société  centrale  d'Agrlcaltare  da  Gintal,  à  Aurillac. 
Côte-d*Or.  Académie  des  Sciences  9  Arts  et  Belles -Lettres 

de  Dijon. 
DOUBS.  Société  d'Ëmalation  de  Montbéliard. 
GilRD.  Académie  da  Gard,  h  Nîmes. 

—  Société  d'AgricnFiare  do  Gard,  à  Nîmes. 

—  Société  scientifique  et  littéraire  d'Alais. 

—  Société  d'étude  des  seiences  natarelles,  à  Nîmes. 
Garonne  (Haut«).  Académie  des  Sciences,   Inscriptions  et 

Belles-Lettres,  a  Toulouse. 
—  Société  d'hisloire  naturelle  de  Toulouse. 

m 

Hérault.  Société  archéologique,  scientifique  et  littéraire  de 

Béziers. 

—  Société  centrale  d'Agriculture  et  des  Comices  agri- 

coles du  département  de  THérault,  à  Montpellier. 

—  Société  d'études  pour  les  langues  romanes,  à  Monlh 

pellier. 

—  Bibliothèque  municipale  de  Montpellier. 
Jura.  Société  d'Agriculture,  Sciences  et  Arts  de  PoKgny. 
Loire  (Haute).  Société  d  Agriculture ,   Sciences,    Arts  et 

Commerce  du  Puy. 

—  Société  des  amis  des  Sciences,  de  l'Industrie 

et  des  Arts  de  la  Haute-Loire,  au  Puj. 

—  Bibriothèque  municipale  du  Puy. 

Loire.  Société  d'Agriculture,    Industrie,  Sciences,    Arts  et 

Bielles-Lettres  de  la  Loire,  à  Saint-Etienne. 
Meurthe-et* Moselle.  Académie  de  Stanislas,  à  Nancy. 
NOBD.  Société  d'Agriculture,  Sciences  et  Arts  dîe  Douai. 

—  Société   d'Agriculture,  Sciences  et  Arts  de  "V^lén- 

ci'ennes. 
Ptnr-DE-Dô'HE.  Académie  des  Sciences,  Belles -Lettfes  et  Arts 
de  Clermont-Ferrand. 


—  25  — 

SAOïfB  (Haute).  Sociëlë  d'Agricoltare  de  la  'Haate-Sa6ne, 

à  Vesoul. 
Sârthe.  Société  historique  et  archéologique  du  Maine,   au 

Mans. 
Seimb.   Association  scientitique  de  France. 

—  Société  nationale  d'Acclimatation. 

—  Société  nationale  d'Agriculture  de  France. 

—  Société  de&  AgvicQUeojra  de  France. 

~      Société  centrale  d'Agriculture  de  France. 
'  —      Société  proitectriçe  des  Animaux. 
Tabn-et-Garosinb.  Soctélé  des  Sciences^  Belles-Lettres  et 

Arts  deXarn^et-GarcMuiefà  Mootaaban^ 
—  .   Société    d'Agriculture    de    Tarn-et-Ga- 

ronne^  ^  Montauban. 
Var.   Société  d'agriculture,   d'horticulture  et  d'acclimatation 

du  Var,  à  Toulon. 
ViENOTE.  Société  académique  d'Agriculture^    Belles -Lettre  s, 

Sciences  et  Art&  de  Poitiers. 
Vosges.  Société  d'Emulation  du  déprtemeot  des  Vosges,  à 

EpÎBal. 
YoifNE.  Société   des   Sciences  historiques    et  naturelles    de 

l'Yonne*  à  Auxerre. 
Alger.  Société  d'Agricullure  d'Alger. 


n 


r 


—  26  — 


SÉANCE  DU  8  JANVIER  1885. 


Présidence  de  M.  MONTEILS,  Président. 

Présents:  MM.  de  Lescure  Vice-Prësident ;  de 
LA  Bastide  ;  Blanquet  (Paul)  ;  Tabbé  Boissonade  ; 
Bonnefous ;  BoucHiTTé  (Charles);  Breil;  Caupert-, 
Chevaijer  (Louis);  Fabre;  Louis  Jourdaw;  Laurens 
(Basile)  ;   Lefranc  ;  Moîœstier  ;  Oziol  dit  Robert  ; 

TrOUPEL   et    ViNCENS. 

Le  procès-verbal  de  la  dernière  séance  est  lu  et 
adopté  sans  observations. 

—  M.  le  Président  donne  lecture  d'une  lettre 
de  M.  Emile  de  More  annonçant  Tenvoi  du  cliché 
d'une  planche  à  annexer  à  un  article  paru  au  Bul- 
letin de  février  dernier  et  relatif  à  d'anciennes 
poteries  fabriquées  à  Bànassac,  Un  certain  nom- 
bre de  planches  tirées  avec  le  même  cliché  ont 
été  également  envoyées  par  M.    de    More. 

Remerctments. 

—  M.  le  Préfet  a  transmis  à  M.  le  Président 
une  copie  de  la  lettre  de  M.  le  Ministre  de  Ta- 
griculture  accordant  une  subvention  de  1,730  fr. 
pour  la  tenue  du  Concours  d'Animaux  de  Bou- 
cherie, de  Volailles  grasses  vivantes,  de  Fromages 
et  de  Beurres  qui  doit  avoir  lieu  à  Mende,  le 
31  janvier  courant.  Cette  somme  se  répartit  ainsi 
qu'il  suit:  \^  Concours  d'animaux  gras,  1330  fr.; 
2^  Concours  de  volailles  grasses  et  de  laiterie, 
400  fr. 


—  27  — 


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i 


Sur  la  proposition  dé  M.  le  Prësîdent,  la  So- 
ciété vote  des  rcmcrdinents  à  M.  le  Ministre 
pour  sa  bienveillante  décision. 

Elle  remercie  également  M.  le  Préfet  pour  Tap- 
pui  qu^il  a  bien  voulu  donner  à  sa  demande  de 
subvention,  et  à  M.  le  Sénateur  de  Rozière ,  qui 
s^est  intéressé  à  la  même  demande,  ainsi  qu'il  ré- 
sulte d'une  lettre  dont  M.  le  Président  a  donné 
lecture. 

—  Par  une  circulaire  du  19  décembre  der- 
nier, M.  le  Ministre  de  Tlnstruction  Publique  et 
des  Beaux-Arts  a  informé  M.  le  Président  que  le 
Comité  des  travaux  historiques  et  scientifiques 
(section  des  sciences  économiques  et  sociales) 
a  résolu  de  soumettre  à  Tattention  des  travailleurs 
plusieurs  projets  d'étude  annexés  à  la  dite  cir- 
culaire. 

En  vue  de  satisfaire  à  cette  invitation,  la  So- 
ciété prie  les  Membres  dont  les  noms  suivent  de 
vouloir  bien  se  charger  d'étudier  les  questions  ci- 
après  qui  figurent  dans  le  programme  : 

M.  Brcil,    Thistoire  d'un  domaine  mraL 

M.  de  Lescure,  Vétat  et  la  valeur  de  la  pro- 
priété  bâtie. 

M.  Chabaud,  Vétude  pour  une  région  détermi- 
née des  modifications  qui  se  sont  introduites  dans 
la  pratique  des  régimes  matrimoniaux  depuis  le 
Code  civil. 

Un  exemplaire  du  programme  est  remis  à  cha- 
cun de  ces  Messieurs. 

—  M"**  Salvat,  propriétaire  à  St-Germain-de- 
Calberte,  membre  titulaire  de  la  Société,  a  écrit 
k  M.  le  Président  à  l'effet  de  solliciter  l'étude  des 
moyens  pratiques  à   employer  pour  retirer  de  la 


—  28  ~ 

châtaigne  Talcool  qu'elle  contient.  Celle  question 
est  signalée  par  M"^*  Salvat  comme  de  premier 
ordre  pour  les  cultivateurs  de  son  canton,  où  les 
châtaignes  sont  pour  ainsi  dire  Tunique  récolle. 
M.  Breil  est  prié  de  vouloir  bien  prendre  les 
renseignements  que  comporte  la  demande  de 
M"'*  Salvat  et  faire  un  rapport  à  ce  sujet. 

—  M.  le  Président  annonce  qu'il  a  reçu  de  la 
Commission  chargée  d'y  répondre,  les  question- 
naires rdatifs  à  l'enquête  agricole,  industrielle  et 
commerciale  ,  envoyés  par  M.  le  Ministre  à  la 
Société.  Au  nom  de  M,  Second,  il  donne  lecture 
des  réponses  faites  au  questionnaire  relatif  au 
commerce  de  la  Lozère.  M.  Bonnefous,  chargé  du 
questionnaire  qui  concerne  l'industrie,  fait  part 
àes  réponses  qu'il  a  rédigées  et  expose  les  raisons 
sur  lesquelles  elles  sont  fondées.  M.  Germer- 
Durand,  qui  avait  bien  voulu  s'occuper  du  ques- 
tionnaire industriel,  envoie  également  les  réponses 
qu'il  a  recueillies.  M.  Breil,  professeur  départe- 
mental d'agriculture,  que  ses  études  spéciales  et 
approfondies  avaient  fait  désigner  par  la  Société 
comme  rapporteur  du  questionnaire  agricole  , 
communique  les  réponses  qu'il  a  préparées.  La 
Société,  après  les  avoir  discutées,  approuve  les  con- 
clusions renfermées  dans  les  questionnaires,  vote 
des  reraerdmentsà  MM.  Bonnefous,  Breil,  Germer- 
Durand  et  Second,  membres  de  la  Commission  et, 
sur  la  proposition  du  Président,  adopte  la  réso- 
lution suivante  : 

a  La  Société  d'Agriculture,  In^strîe,  Sciences 
(c  et  Arts  êe  la  Lozère,  invitée,  par  M.  le  Ministre, 
«  à  répondre  aux  questionnaires  qu'il  lui  a  adres- 
<«  sés^  sur  la  situation  du  Commerce,  de  l'Industrie 


—  89  — 

c<  et  de  rAgricuItare  dans  la  Lozère,  a  été,  dans 
«  le  cours  de  l'enquête  à  laquelle  elle  s^est  livrée , 
«  frappée  de  Texistence  de  plusieurs  faits  qull 
«  lui  importe  de  signaler,  à  savoir  : 

«  L^insuffisance  des  études  commerciales  dans 
«  renseignement  primaire  spécial  ; 

«  La  rareté,  de  plus  en  plus  grande,  des  ap- 
«  prentis  dans  les  diverses  professions  manuelles  ; 

«  L'ignorance  absolue  des  ouvriers  agricoles; 

«  Les  difficultés  et  la  cherté  des  prix  de  trans- 
«  port. 

((  En  même  temps  qu'elle  signale  ces  condi- 
a  tions  regrettables,  la  Société  d'agriculture ,  pour 
«  les  améliorer,  émet  auprès  de  M.  le  Ministre 
«  les  vœux  suivants  : 

«  1^  Extension  plus  grande  donnée  aux  étu- 
u  des  commerciales  dans  l'enseignement  primaire 
«  spécial  du  département.  Création  d'un  certifi- 
«  cat  spécial  d'études  commerciales,  délivré  après 
«  examen,  à  la  fin  de  l'année,  comme  garantie 
«  des  connaissances  de  celui  qui  le  possédera 
c(  et  comme  moyen  pour  lui  d'obtenir  plus  facile - 
«  ment  un  emploi  chez  les  négociants . 

«  2^  Création  le  plus  tôt  possible,  à  Mende, 
«  d'une  école  manuelle  d'apprentissage. 

«  3^  Concession  gratuite,  par  M,  le  Ministre, 
«  le  Conseil  général  et  le  Conseil  municipal  de 
«  chaque  commune,  d'ouvrages  élémentaires  d'a^ 
«  gricultûre  peu  coûteux,  lesquels,  placés  dans 
«  la  bibliothèque  scolaire  du  chef-lieu  ,  servi- 
ce roftt  aux  exercices  de  lecture,  de  dictée  des  élè- 
«  ves,  et  pourront  être  mis  à  la  disposition  des 
H  agriculteurs  qui,  le  dimanche,  désireront  les 
«  'COfisaltef  • 


—  30 

((  Enfin ,  construction  du  chemin  de  fer  de 
((  Mende  à  la  Bastide  et  de  celui  de  Mende,  par 
«  Florac,  à  Anduze. 

<(  La  Société  d^agrîculturc,  connaissant  la  sollîr 
((  citudc  de  M.  le  Préfet  pour  tout  ce  qui  inté- 
«  resse  le  département,  prie  ce  haut  magistrat 
«  de  vouloir  bien,  en  envoyant  à  chaque  Ministre 
((  compétent  les  quCwStionnaires  et  leurs  répon- 
«  ses,  y  joindre  les  vœux  qui  y  sont  aflférents,  et 
«  leur  donner  Tappui  de  sa  haute  recommanda- 
«  tion.  » 

—  Le  nombre  des  médailles  frappées  à  pro- 
pos des  concours  de  la  Société  d'agriculture  aug- 
mentant chaque  année,  par  suite  de  Taffluence  plus 
grande  des  cultivateurs  qui  y  prennent  part,  M.  le 
Président  expose  que  son  honorable  et  regretté 
prédécesseur,  le  Président  Delapierre,  avait  eu  la 
pensée,  dans  un  but  de  légitime  fierté  patriotique, 
de  placer  sur  les  médailles  frappées  Teffigie  d'un 
des  plus  illustres  enfants  de  la  Lozère,  du  Ministre 
Chaptal,  dont  les  travaux  en  œnologie,  eu  chimie 
industrielle  et  agricole  ont,  au  commencement  de 
ce  siècle,  ouvert  des  horizons  nouveaux  au  monde 
savant. 

Des  motifs  tirés  de  la  modicité  des  ressources 
budgétaires  Farrêtèrent ,  et  Teffigie  d'Olivier  de 
Serres,  dont  les  coins  existaient  déjà,  fut  adoptée. 

Sans  être  riche ,  la  Société  d'agriculture  peut, 
si  eUe  le  désire,  réaliser  aujourd'hui  cette  pensée 
patriotique.  M.  le  Président  demande ,  en  consé- 
quence, l'autorisation  de  prendre  les  moyens  né- 
cessaires pour  Texécutioil  de  ce  projet. 

Après  une  discussion  où  les  avantages  et  les 
inconvénients  de   cette  proposition  ont  été  dé- 


-^  31  — 

• 

battus,  la  Société  d'agriculture  autorise  M.  le  Pré- 
sident à  faire  les  démarches  nécessaires  pour  que, 
désormais,  sur  les  médailles  de  la  Société,  figure 
Teffigie  d'une  des  plus  grandes  célébrités  de  la 
Lozère,  du  Ministre  Chaptal. 

—  M.  de  Brczeoaud,  inspecteur  général  de 
Fagriculture  pour  la  région  dans  laquelle  est 
compris  le  département  de  la  Lozère,  a  demandé 

:"  renvoi  de  deux  exemplaires  de  Taffiche  du  pro- 
chain concours  d'animaux  gras,  etc.  Il  a  été  immé- 
diatement satisfait  à  cette  demande. 

—  MM.  de  Lescure,  vice-président,  et  Monestier 
(Léopold)  sont  nommés  membres  du  Concours* 
d'animaux  gras,  de  volailles,  etc.  qui  se  tiendra 
le  31  courant. 

k         —  La  Société  approuve  le  projet  de  Budget  de 
r      18&5  dont  M.  le  Président  a  donné  lecture. 

—  Dans  une  précédente  séance,  M.  Troupel 
avait  été  prié  d'examiner  une  brochure,  envoyée 
par  M.  Paul  Bassérie,  colonel  de  cavalerie  en  re- 
traite, concernant  le  drainage  hygiénique  des  écu- 
ries et  des  étables. 

M.  Troupel  ayant   étudié  cette  brochure,    fait 
connaître  que  le  système  de  M.  Bassérie   est  très 
ingénieux,   mais  qu'il  est  aussi  trop  dispendieux 
;  pour  la  généralité  des  intéressés  lozéricns. 

—  M.  le  Président  a  fait  déposer  sur  le  bureau 
f  ,unc  série  de  planches  émanées  du  Ministère  des 
|f  finances  (Direction  générale  des  contributions  di- 
l  rectes)  et  que  le  Conseil  général  a  confiées  à  la 

Société  d'agriculture. 

Cet  ouvrage  est  intitulé  :   Nouvelle  évaluation 


—  88  — 

du  revenu  foncier  des  propriétés  non  bâties  '  faite 
par  l'administration  des  eoiitribiitùms  directes^  «n 
exécution  de  F  article  \^  de  la  loi  du  9  août  1879, 
et  forme  18  planches  non  reliées,  en  fenilles  sépa- 
rées, et  en  double  exemplaire. 

La  Société  prie  M.  le  Président  de  transmettre 
ses  remerciments  au  Conseil  général . 

—  M.  Fabre,  de  Mende,  dépose  pour  le  Musée 
une  pièce  de  monnaie  de  cuivre  (demi-sou)  de 
Louis  XVI,  parfaitement  conservée, 

Remerciments. 

—  Avant  de  lever  la  séance,  M.  le  Président 
signale  la  distinction  don^  vient  d^être  Tobjet  M. 
Rodier  (Joseph),  du  Cheylaret,  commune  de  Lan- 
gogne,  membre  titulaire  de  la  Société  d^agriculture, 
à  qui  la  décoration  du  mérite  agricole  a  été  con- 
férée par  arrêté  ministériel  du  28  décembre,  pour 
ce  Progrès  importants  réalisés  dans  Texploitation 
<(  de  sa  propriété.  Lauréat  de  la  prime  d'honneur 
((  au  Concours  régional  de  Mende  en  1883.  » 

La  Société  adresse  ses  félicitations  à  son  hono- 
rable collègue,  M.  Joseph  Rodier. 


—  33  — 


REVUE  AGRICOLE 


DESTRUCTION  DE  LA  CUSCUTE 

On  a  proposé  divers  moyens  pour  détruire  la  cuscute 
(nommée  encore  rougeole  barbe-de-moine  ou  te  igné) ^ 
plante  parasite  qui  attaque  les  trèfles  et  les  luzernes. 
Parmi  ces  moyens,  on  peut  citer  :  V  le  fauchage  des 
places  attaquées  sur  lesquelles  on  répand  de  la  paille  , 
puis  on  y  met  le  feu  ;  2"^  l'arrosage  des  places  fauchées 
avec  de  l'eau  chargée  de  sulfate  de  fer  (10  kilos  de  sulfate 
de  fer  pour  200  litres  d'eau  environ]  ;  3^  Vdpandage  aux 
mêmes  endroits  d'un  mélange  de  sel  marin  (deux  parties), 
de  chaux  éteinte  (une  partie),  et  de  cendres  lessivées  (une 
partie)  ;  4  enfin  le  tan  de  chêne  répandu  sur  une  épaisseur 
de  deux  centimètres  environ,  a  aussi  donné,  paratt-il,  de 
bons  résultats. 

La  graine  de  cuscute  est  petite,  d'une  couleur  gris- 
rougeAtre,  un  peu  analogue  à  celle  du  tabac.  La  cuscute 
se  multiplie  par  ses  graines  et  par  ses  filaments.  Les  tiges 
de  cette  plante  parasite  rampent  sur  le  sol,  s'enroulent 
autour  des  tiges  de  la  légumineuse  culiivée  qu'elles  ren- 
contrent et  s'y  attachent  par  leurs  suçoirs. 

D'après  M.  Heuzé,  les  expériences  faites  ont  permis  de 
eonstater  que  la  graine  de  cuscute  germe  à  une  tempéra- 

s 


[1. 


—  si- 
lure de  10  à  12  degrés  ;  si  oq  associe  des  céréales  de  prin- 
temps k  la  cuscute,  lors  de  la  levée,  les  plantes  de  cuscute 
meurent  promptement.  Si,  au  contraire,  on  associe  à  la 
grainede  cuscute  des  légumineuses  (trèfle,  luzerne,  etc.), 
la  cuscute  germe  et  ses  jeunes  plantes  se  fiient  prompte- 
sur  les  tiges  des  légumineuses. 

Les  graines  de  celte  plante  parasite  ont  le  pouvoir  de 
conserver  en  terre  leur  faculté  germinative  pendant  plu- 
sieurs années. 

C'est  pourquoi  il  ne  faut  pas  toujours  attribuer  i  la 
graine  de  luzerne  la  présence  de  la  cuscute  et  les  ravages 
eausés  par  ce  parasite  ;  Texistenea  de  cette  plante  peut 
être  attribuée  à  des  graines  de  cuscute  que  contient  le  sol 
depuis  un  certain  laps  de  tempa,  graines  qui  n'ont  pu 
germer  et  se  développer  par  suite  de  l'absence  de  graines 
légumineuses  dans  les  terres  où  ces  semences  étaient  en 
station. 

C'est  donc  à  tort,  dit  M.  Heuzé,  qu'on  fait  consommer 
la  cuscute  par  les  hôtes  à  cornes  ;  non-seulement  il  peut  y 
avoir  dans  la  litière  des  fragments  de  tiges  non  consommées 
qui  servent  de  boutures,  mais  les  déjections  peuvent  con-» 
tenir  des  semences  qui  conservent  leur  fermeté  germinative 
lorsqu'elles  auront  été  enfouies  dans  la  couche  arable  (1).  » 

Dans  le  Tarn,  —  département  qui  a  des  luzernières  en- 
vahies par  la  cuscute,  malgré  l'emploi  de  graines  pures  de 
bonne  qualité,  —  H.  EEeuzé  a  trouvé,  dans  les  bouses  de 
vaches,  des  semences  de  cuscute  intactes  qu'il  a  pu  isoler 
et  séparar  un  lavage  grossier  ;  il  les  a  fait  germer  avec 
facilité.  Les  agriculteurs  doivent  se  tenir   en  garde  d'en- 

(1)  Bulletm  des  séances  de  la  Société  nationale  di'agriculture  de 
France  (décembre  1883}. 


\ 


»  » 


k  lerer  les  tiges  de  casoote  et  de  les  faire  coDSommer  par 


i-y-  leur  bétail. 


il  est  absohêtnent  nécessaire  de  détruire  le  parasite  sur 
place  pour  empêcher  sa  propagation. 

Parmi  les  procédés  employés  et  recommandés,  j'adopte 
celui  proposé  par  M.  Risler.  L'honorable  directeur  de 
llnstitut  national  agronomique  recommande  de  ne  pas 
[:  faucher  Ie9  plAÇes  envahies,  ses  expériences  personnelles 
lui  ayant  prouvé  que  c'est  en  râtelant  que  l'on   répand  la 
cuscute  par  les  fragments  de  tiges.  Il  se  borne,  dans  sa 
propriété,  à  piocher  et  retourner  la  partie  attaquée  :   la 
cuscute  à  l'abri  de  la  lumière  ne  se  développe  plus. 
^        Le  procédé  recommandé  par  M.  Risler  a  été  employé  -— 
l*    il  y  a  déjà  longtemps,  pour  la  première  fois  —  par   M. 
,.  Tasquelle,  dans  sa  propriété  d'Avigoy  (Seine-et-Marne);  il 
a  toujours  donné  de  très  bons  résultats.  Je  crois  utile  de 
faire  remarquer  qu'à  Avigny,  on  s'est  toujours  bien  trouvé 
[-:.  de  circonscrire  la  partie  endommagée  et  retournée  par  une 
tranchée  delà  profondeur  d'un  fer  de  bêche  environ.  Par 
^-  cette  méthode,  non-seulement  la  cuscute  est  entièrement 
^détruite,  mais  encore,  et  au  bout  de  peu  de  temps,  de 
nouvelles  tiges  de  luzerne  se  montrent  et  la  remplacent. 
Mais  ce  que  M.  Risler  recommande  suatout,  c'est  de 
Claire  usage  de  ^rame  &t>n  contrôlée.Ce  moyen  est,  aujour- 
d'hui, à  la  portée  de  tout  le  monde.  On  sait,  en  effet,  que, 
lur  la  proposition  de  M.  le  directeur  de  l'Institut  national 
^agronomique,  M.  le  ministre   de  l'Agriculture  vient,  par 
une  décision  en  date  du  16  avril  dernier,  d'autoriser 
installation  d'une  station  d'essais   de  semences  dans  les 
ax  de  l'Institut  agronomique,  293,  rue  Saint-Martin, 
Paris.  La  direction  en  est  confiée  à  M.  Schribaux  qui, 
^^ns  une  mission  spéciale,  a  étudié  Torganisation  des 


—  36  — 

.  établissements  similaires  les  plus  importants  de  la  Suède, 
du  Danemarck,  de  TAllemagne,  de  l*Autriohe-Hongrie  et 
de  la  Suisse. 

Ed  résumé,  pour  détruire  la  cuscute  dans  les  trèfles  et 
dans  les  luzernes,  il  convient  :  1^  de  piocher  et  de  retourner 
les  parties  attaquées  par  le  parasite  ;  2*  de  se  servir  cons- 
tamment de  graines  bien  contrôlées. 

Cb.  Fasquélli. 


I 


—  37  — 


SÉANCE  DD  5  FÉVRIER  1885. 


Présidence  de  ùH.  MONTEILS,  Président. 

Présents  :  MM.  l'abbé  Bosse,  secrétaire  général  ; 
■    André  ;  Tabbé  Blanc,  chanoine  ;  Tabbé  Botssier  ; 
MoNESTiER  (Léopold)  ;  Ozïol  dit  Robert  ;  Paparel  ; 
Sudre;  Troupel  et  Vincens. 

Lecture   et   adoption   du    Procès-verbal   de   la 
dernière  séance. 

M.  le  Président  prend  la  parole  et  s^exprime  en 
ces  termes  : 

r,  «  La  Société  d'agriculture  de  la  Lozère  vient 
fc^  ce  d'être  cruellement  frappée. 
ï  c(  M.  Paulin  de  Malafosse  qui,  depuis  35  ans, 
ji.  «  lui  appartenait  comme  membre  titulaire  ,  est 
j.  «  mort  le  16  janvier  dernier,  à  Marvejols,  à  l'âge 
«  de  80  ans. 

«  Jamais  carrière  agricole  ne  fut  mieux  remplie. 

«  Piopriétaire  de  vastes  et  nombreux  domaines 

«  dans  le  Valdonnez,  il  s'était  réservé  la  direction 

«  du  plus  important^  de  celui  du  Boy.   C'est  là 

«  que,  pendant  plus  de  quarante  ans,  il  a  donné  la 

j.  u  mesure  des  résultats  avantageux  que  peut  four- 

u  nir,  en  agriculture,  la  réunion  d'une  haute  in^ 

\:  te  telligence,  d'un  esprit  judicieux,  d'un  caractère 

^  K  droit,  d'une  nature  affectueuse. 

«  Drainages  considérables  effectués  sur  un  sol 
«  fortement  argileux,  improductif,  couvert  d'eaux 


—  38  - 

«  croupissantes ,  et  qui  produit  aujourd'hui  les 
«  plus  belles  récoltes. 

<(  Croisements  des  meilleures  vaches  du  pays 
«  avec  des  taureaux  achetés  directement  en  Suisse, 
«  de  manière  à  doubler  la  production  laitière. 

«  Introduction  dans  son  cheptel  de  ces  races 
((  porcines  d'origine  anglaise  à  engraissement  pré- 
«  coce,  dont  les  sujets ,  libéralement  cédés  dans 
ce  le  voisinage,  ont,  par  des  croisements  intelli- 
«  gents,  modifié  si  avantageusement  la  race  por- 
((  cinc  du  Valdonnez.  Telles  sont  quelques-unes 
«  des  nombreuses  améliorations  apportées  par 
((  M.  de  Malafosse  dans  son  domaine  du  Boj,  et 
«  dont  la  réussite  servait  d'exemple  à  ses  voisins. 

«  A  une  expérience  profonde  en  agriculture , 
«  M.  de  Malafosse  joignait  une  affabilité  extrême 
«  qui  le  rendait  accessible  à  tous  et  lui  avait  attiré 
((  une  grande  popularité. 

((  Que  sa  famille ,  dans  laquelle  notre  Société 
((  d'agriculture  compte  deux  de  ses  membres  les 
«  plus  distingués,  veuille  bien  agréer  ce  témoî- 
«  gnage  public  des  regrets  que  nous  inspire  la 
«  mort  de  ce  vénéré  collègue,  et  y  trouver  quelque 
«  consolation  à  une  perte  irréparable.  » 

La  Société  partage  les  regrets  exprimés  par  M. 
le  Président  sur  la  perte  qu'elle  vient  de  faire  en 
la  personne  de  M.  'Paulin  de  Malafosse. 

—  Par  sa  circulaire  du  8  janvier  dernier,  M.  le 
Ministre  de  l'Instruction  publique  et  des  Beaux-Arts 
invité  la  Société  à  désigner ,  comme  les  années 
précédentes,  certains  de  ses  membres  pour  la  re- 
présenter à  la  9®  Réunion  des  délégués  des  Sociétés 
des  Beaux-Arts ,  qui  aura  lieu  à  la  Sorbonne  du 
7  au  1 1  avril  prochain. 


—  8»  — 

M.  Brayerre,  architecte ,  et  M.  Lequeutre,  domi- 
ciliés à  Paris,  sont  nommés  à  cet  effet. 

M,  André  fait  cnnnaître  qu^il  s'occupe  d'un  tra- 
vail qui  pourra  être  envoyé  au  Comité  chargé  par 
M.  le  Ministre  de  choisir  les  mémoires  dont  la  lec- 
ture aura  lieu  en  séance  publique. 

—  M.  le  Président  a  reçu  un  exemplaire  du 
Compte' rendu  des  travaux  et  de  la  situation  finan- 
cière, pendant  Tannée  1883-1884,  de  PUnion 
Lozérienne  établie  à  Nîmes,  et  dont  M.  Polge  de 
Combret,  membre  de  notre  Société,  est  Président. 

Remerciments. 

—  M.  de  Mauroy,  ingénieur  civil,  a  fait  hom- 
mage à  la  Société  de  la  brochure  qu'il  a  publiée 
sur  Pemploi  des  engrais  chimiques. 

La  Société  vote  des  remerciments  à  M.  de  Mauroy 
pour  Penvoi  de  ce  document,  dont  M.  Pabbé  Bosse 
estpiié  de  rendre  compte. 

—  M.  Eugène  D'A uriac  a  également  fait  hom- 
mage à  la  Société  de  deux  brochures  qu'il  vient  de 

i..    publier. 

L         L'une  est  intitulée  :   Le  pays  de  Cocagne  y  et 
K.      Pautre  :  Poinsinet  et  Mlle  de  Crouzoul.  —  Procès 
curieux  entre  un  auteur  dramatique  et  uhe  danseiise 
.de  l'Opéra. 
Remerciments. 

—  M.  Bourdiol,  fermier  à  Rimeîze ,  membre 
de  la  Société,  a  envoyé  pour  le  Musée  deux  pièces 
de  monnaie  de  cuivre  de  la  1'®  République. 

Remerciments. 

—  M.  le  Président  rend  compte  du  Concours 
départemental  d'animaux  de  boucherie,  de  volailles 


—  40  -- 

grasses  vivantes,  de  fromages  et  de*  beurres  qui  a 
en  lieu  à  Mende  le  31  janvier  dernier. 

Il  résulte  de  ce  compte  rendu  et  du  procès-verbal 
dont  il  est  donné  lecture,  que  1  54  déclarations 
dans  les  diverses  catégories  ont  été  envoyées  par 
99  concurrents.  Sur  ce  nombre,  24  n'ont  pas 
figuré  au  Concours,  soit  à  cause  des  difficultés  de 
circulation  créées  par  Tabondance  des  neiges,  soit 
pour  tout  autre  motif. 

La  Société  donne  du  reste  sa  complète  appro- 
bation aux  décisions  du  Jury,  qui  a  opéré  sous  la 
présidence  dlionncur  de  M.  le  Préfet. 

A  propos  du  Concours  de  volailles  grasses,  M.  le 
Président  expose  combien  il  est  difficile,  aujour- 
d'hui, de  trouver  des  personnes  sachant  pratiquer 
l'opération  du  chaponnage . 

Il  demande  à  M.  Troupel,  présent  à  la  séance, 
s'il  ne  voudrait  pas  consentir  à  donner  quelques 
leçons  pratiques,  lorsque  la  saison  sera  venue,  aux 
personnes  qui  désireront  en  profiter. 

M.  Troupel  se  met  à  la  disposition  de  la  Société 
pour  cet  objet. 


NOMINATION 

M.  Osty,  Maire,  propriétaire  à  Combettes,  com- 
mune de  Saint- Léger-de-Peyre,  est  nommé  membre 
associé. 


«■"se^/<rô(5i>sji^'^ 


^  41  — 


% 


É- 


CONCOURS    D'ANIMAUX    DE   BOUCHERIE, 

DE  VOLAILLES  GRASSES  VIVANTES,  DE  FROMAGES  ET  DE  BEURRES 
Tenu  à  Mende,  le  31  JanTler  1665. 


PROCÈS  VERBAL. 

L'an  mil  huit  cent  quatre-vingt-cinq  et  le  31  jan- 
vier, en  exécution  du  programme  dressé  par  la  So- 
ciété d'agriculture  de  la  Lozère,  le  1 3  no  vembre  dernier, 
le  Juiy  chargé  de  procéder  à  la  désignation  des  sujets 
et  des  produits  dignes  d'obtenir  les  primes  à  décerner 
au  Concours  d'animaux  de  boucherie,  de  volailles 
grasses  vivantes,  de  fromages  et  de  beurres,  institué 
au  moyen  des  subventions  accordées  par  M.  le  Minis- 
tre de  Tagricuiture,  par  le  Conseil  général  du  dépar- 
tement, par  le  Conseil  municipal  de  la  ville  de  Mende 

f  et  par  la  Société  d'agricuiture,  s'est  réuni  à  Mende 
pour  remplir  la  mission  qui  lui  a  été  confiée. 

P:  Etaient  présents  : 

Ê         MM.  F.  Mordon,   Préfet    de   la    Lozère,   président 

dMionneur  ; 

Monleils,  Président  de  la  Société  d'agriculture, 
président  ; 

Daudé,  président  de  la  Commission  départe- 
mentale, remplaçant  M.  Charrier,  conseiller 
général,  empêché  ; 

Maurice  Talansier,  délégué  par  le  président  du 
Comice  de  Marvejols  ; 

Chevalier,  désigné  par  le  Conseil  municipal  de 
Mende  ; 

De  Lescure,  vice-président  de  la  Société  d'agri- 
culture, etLéopold  Monestier,  désignés  par  la 
Société  ; 

Troupel,  vétérinaire. 


—  48  — 

MM.  Âoust,  pâtissier,  et  Robert,  maitre  d'hôtel  à 
Mende,  invités  par  M.  le  Président  à  s'adjoindre  au 
Jury  pour  Texamen  des  volailles  et  des  produits  de 
la  laiterie,  ont  bien  voulu  lui  prêter  leur  concours. 

Après  que  M.  le  Président  a  eu  rappelé  les  règles 
et  les  conditions  du  Concours  le  Jury  s'est  transporté 
sur  les  lieux,  où  des  emplacements  avaient  été  assi- 
gnés à  chaque  catégorie  d'animaux  et  de  produits. 
Les  certificats  dont  la  production  avait  été  prescrite 
ont  été  examinés  et  vérifiés;  ensuite,  l'examen  des 
animaux  et  des  produits  exposés  a  eu  lieu  dans  l'or- 
dre suivant  : 

1'*  CLASSE  —  ESPÈCE  BOVINE. 
Raees  dlver/ies,  pnres  on  erolaée/i. 

r*  Catégorie. 
Bœufs. 

Il  a  été  admis  au  concours  19  bœufs  appartenant 
à  16  propriétaires  différents. 

Ont  été  désignés,  savoir  : 

Pour  le  1"prix  de  120  francs  avec  une  médaille 
de  vermeil  et  le  Traité  de  V engraissement  du  bœuf, 
par  Vial ,  un  bœuf  signalé  race  d'Âubrac  ,  poil 
blaireau,  appartenant  à  M.  Castanier  (Pierre-An- 
toine), demeurant  à  Uzanges,  commune  de  Prinsué- 
jols.  (Poids  800  kilos). 

Pour  le  2**  prix  de  110  fr.  avec  une  médaille  d*ar- 
gent  et  le  Trai/^  de  Vial,  un  bœuf  signalé  race  d'Au- 
brac,  poil  gris  rouge,  appartenant  ^  M.  H'3rmet  (Ba- 
sile), demeurant  aux  Salhens,  commune  du  Fau-de 

Peyre.  (Poids  915  k.). 


—  43  — 

Pour  le  3*  prix  de  100  fr.  avec  une  médaille  de 
bronze  et  le  Traité  de  Vjal,  un  bœuf  signalé  race 
d*Aubrac,  poil  bai,  appartenant  à  M.  Boussuge  (Etien- 
ne), demeurant  au  Bouchet,  commune  de  Prinsué- 
jols.  (Poids  855  k.)     ' 

Pour  le  4*  prix  de  90  fr.  avec  une  médaille  de 
bronze  et  le  Traité  de  Viai,  un  bœuf  signalé  race 
d*Aubrac,  poil  gris,apFartenani  à  M.  Courtes  (Jean), 
demôurant  aux  Faux,  commune  de  Saint-Eu'enne- 
du-Vaidonuez.  (Poids  810  kilos). 

Pour  le  b""  prix  de  80  fr.  avec  une  médaille  de 
bronze  et  le  Traité  de  Via!,  un  bœuf  signalé  race 
d'Aubracpoil  froment  clair,  appartenant  à  M.  Grespin 
(Charles),  demeurant  a  Berlière,  commune  de  Montre- 
dat.  (Poids  755  kiloi-). 

Pour  le  6*  prix  de  70  fr.  avec  une  médaille  de 
bronze  et  le  Traité  de  Vial,  un  bœuf  signalé  race 
d'Aubrac  ,  poil  froment,  appartenant  h  M.  Bessiëre 
(^ean-Baptiste),  demeurant  à  St-Bonnet-de-Chirac, 
(Poids  820  kilos). 

Pour  le  7*  prix  de  50  fr.  avec  une  médaille  de 
bronze   et  le  Traité  de  Vial,  un  bœuf  signalé  race 
d'Aubrac,  poil  gris  rouge,  appartenant  à  M.  Delmas 
j^    Augustin), demeurant  à  Grèzos.  (Poids  800k.). 

&  Pour  le  8*  prix  «le  40  fr.  avec  une  médaille  de 
^.    bronze  et  le  Traité  de  Via!,  un  bœuf  signalé  race 

d'Aubrac  ,  poil  châtain,  appartenant  à  M.  Augade 
-(pierre),  demeurant  à  Changefège,  commune  de  Bal- 

Bifeges.  (Poids 830  kilos). 

Des  mention:^  honorables  avec  médailles  de 
kronze  et  tart  d'engraisser  les  bœufs,  les  vaches  et 

I 


^  ■ 

V 

.f. 

I. 


t. 


—  44  — 

les  veaux,  par  J.   Baurin,   ont  été  on  outre  accor- 
dées à  : 
MM.  Boyer  (Pierre),  de  Prinsuéjols  ; 

Baduel  (Norbert),  de  Prinsuéjols  ; 

Et  Oziol   (^Jean-Pierre);  •  de    Villeneuve,    com- 
mune de  S'  B^uzile. 

2«, Catégorie. 
Vaches. 

Il  a  été  admis  au  concours  quatorze  vaches  appar- 
tenant à  dix  propriétaires  différents. 

Ont  été  désignées,  savoir  : 

Pour  le  1*'prix  de  60  fr.  avec  une  médaille  de 
vermeil  et  le  Traité  du  choix  des  vaches  laitières  par 
Magne,  une  vach^^  signalée  race  d'Aubrac,  poil  bai 
brun,  appartenant  à  M.  Daudé  (Guillaume),  demeu- 
rant aux  Bessons,  comamne  de  Mende.  (Poids  510  k.) 

Pour  le  %^  prix  de  50  fr.  avec  une  médaille  d'argent 
et  le  Traité  de  Magne,  une  vache  signalée  race  taren- 
taise,  poil  bai  foncé,  appartenant  à  M.  Fabre  (César- 
Casimir),  demeurant  S  Mend^ .  (Poids  550  kilos). 

Pour  le  y  prix  de  40  fr.  avec  une  médaille  de 
bronze  et  la  Traité  de  Magne,  une  vache  signalée  race 
d'Aubrac,  poil  blanc  foncé,  appartenant  à  M.  de  Li- 
gonnës,  propriétaire  à  Booz,  commune  d'Auxillac. 
(Poids  545  kilos). 

Pour  le  4"  prix  de  30  fr.  avec  une  médaille  de 
bronze  et  le  Traité  de  Magne,  une  vache  signalée  race 
du  pays,  poil  rouge,  appartenant  à  M.  Renouard 
(Pierre),  demeurant  à  Mende.  (Poidb  540 kilos). 

De^s  mentions  honorables  avec  médailles  de  bronze 


—  4»  — 

et  l'art  d'engraiiser  les  bœufs,  les  vaches  et  les 
veauXt  par  J.  Baurin.  ont  en  outre  é|ë  accordées  à  : 
MM.  Gimbert  (Louis) «  de  Monde  ; 

Caupert  (Antoine)  «  de  Mende  ; 

Runel  (Pierre),  de  Mende; 

Jorquet  (Hiiarion),  de  St-Germain-da-Teil. 

2*  CLASSE.  —  ESPÈCE  OVINE. 

1''  Catêgorib 

(Lots  de  3  moutons  ou  de  3  brebis  ayant  l'âge  de 
3 ans  au  moins). 

1'"  Section. 

Raee  de  Montagne. 

Il  a  été  admis  au  concours  22  moutons  ou  brebis 
appartenant  à  sept  propriétaires  différents. 

Ont  été  désignés,  savoir  : 

Pour  le  1**'  prix  de  55  fr.  avec  une  médaille  de  ver- 
meil, trois  moutons  signalés  laine  blanche,  apparte- 
nant à  M.  Boyer  (Pierre),  demeurante  Prinsuéjols. 

Pour  le  2*  prix  de  45  fr.  avec  une  médaille  d'argent, 
trois  moutons  signalés  laine  blanche,  appartenant  à 
H.  Martin  (Laurent),  demeurant  à  la  Brousse,  com- 
.  mone  de  Fraissinet-de  Lozère. 

Pour  te  3*  prix  de  35  fr.  avec  une  médaille  de 
bronze,  quatre  moutons  signalés  laine  blanche,  appar- 
tenant à  M.  Bros  (Basile),  demeurant  à  U\  Combe, 
^  eommune  de  Prinsuéjols. 

Poor  le  4*  prix  de  25  fr.  avec  une  médaille  de 
bronze,  trois  moutons  signalés  laine  blanche,  appar* 
teamt  à  M.  Valentin  (Clément),  demeurant  à  Gour- 
gens,  commune  de  Laubert. 


—  46  — 

2*  Section. 
Raee  du  CaiiAse, 

Il  a  été  admis  au  concours  24  moutons  ou  brebis 
appartenant  à  huit  propriétaires  différents. 

Ont  été  désignés,  savoir  : 

Pour  le  1*'  prix  de  55  fr.  avec  une  médaille  de  ver- 
meil, trois  moutons  signalés  laine  noire  et  laine  blan- 
che, appartenant  h  M.  Augade  (Pierre),  demeurant, 
à  Gbangefège»  commune  de  Balsièges. 

Pour  le  2''  prix  de  45  fr.  avec  une  médaille  d'argent, 
trois  moutons  signalés  laine  blancbe,  appartenant  à 
M.  Veyrune  (Jean-Baptiste),  demeurant  à  Aliène. 

Pour  le  S*"  prix  de  35  fr.  avec  une  médaille  de 
bronze,  trois  moutons  signalés  laine  blanche,  appar- 
tenant à  M.  Granier  (Louis),  demeurant  à  Aigas, 
commune  de  la  Rouviére. 

Pour  le  4"  prix  de  25  fr.  avec  une  médaille  de 
bronze,  trois  moutons  signalés  laine  noire,  appar- 
tenant à  M.  Maurin  (Pierre),  demeurant  à  la  Rou- 
vière. 

3*  Section. 

Aaee  dite  de  Rivière,  croisée  de  la  race  de 
MontagDe  et  de  celle  du  Cansse. 

II  a  été  admis  au  concours  vingt-cinq  moutons  ou 
brebis  appartenant  à  huit  propriétaires  différents. 

Ont  été  désignés,  savoir  : 

Pour  le  1^  prix  de  55  fr.  avec  une  médaille  de 
vermeil,  trois  moutons  signalés  laine  blanche,  appar- 
tenant à  M.  Maurin  (Jean),  demeurant  à  la  Rou- 
vière. 


—  47  — 

Pour  le  2*  prix  ^e  4S  fr.  avec  une  médaille  d'argent, 
trois  moutons  signalés  laine  blanche,  appartenant  à 
&  M.  Val;«ntin  (Antoine),  demeurant  à  Pelouse, 
eommune  de  la  Rouvière. 

Pour  le  3*  prix  de  35  fr.  avec  une  médaille  de 
bronze,  trois  moutons  signalés  laine  blanche,  appar- 
tenant à  M.  Osty  (Louis),  demeurant  à  Gombettes, 
eommune  de  St-Léger-de-Peyre. 

Four  le  4**  prix  de  25  fr.  avec  une  médaille  de 
bronze,  trois  moutons  signalés  laine  blanche,  appar- 
tenant à  M.  Polverel,  (Pierre-Jean),  demeurant  au 
Bruel,  commune  d'Esclanëdes» 

2'  Càtëgorib. 

(Bandes  composées  de  8  animaux  au  moins,  soit 

ci  ' 

i:  moutons  soit  brebis,  ayant  Tâge  de  trois  ans  au  moins 
p^  et  n'ayant  pas  concouru  pour  les  autres  prix). 

1"  Section. 
Rfice  de  nontasDe. 

Il  a  été  admis  au  concours  4  bandes  de  moutons 
[^appartenant  à  quatre  propriétaires  différents. 

Ont  été  désignés,  savoir  : 

Pour  le  1"  prix  de  75  fr.  avec  une  médaille  de  ver- 
Ijneil,  douze  moutons  signalés  laine  blanche,  apparte- 
^3Mntà  M.  Baduel  (Norbert),  demeurant  à  Prinsué- 

i\ê. 

Pour  le  2*  prix  de  65  fr.  avec  une  médaille  d'argent, 
mit  moutons   signalés  laine  blanche,  appartenant 
M.  Folcher  (Victor),  demeurant  à  la  Brousse,  com- 
lane  de  Fraissinet-de-Lozére. 


—  i8  — 

2*  Section. 
Race  da  Cansse. 

II  a  été  admis  au  concours  3  bandes  de  huit  mou- 
tons, appartenant  à  trois  propriétaires  différents. 

Ont  été  désignés,  savoir  : 

Pour  le  1*'  prix  de  75  fr,  avec  une  médaille  de  ver- 
meil, huit  moutons  signalés  robe  blanche  et  robe 
noire,  appartenant  à  M.  Fontugne  (Jean),  demeurant 
à  Mende). 

Pour  le  2"^  prix  de  65  fr.  avec  une  médaille  d'argent, 
huit  moutons  signalés  laine  blanche,  appartenant  à 
M.  Daudé  (Guillaume),  demeurant  aux  Hessons, 
commune  de  Monde. 

3*  Section. 

Race  de  Rivière. 

Il  a  été  admis  au  concours  trois  bandes  de  huit 
et  dix  moutons,  appartenant  à  trois  propriétaires  dif- 
férents. 

Ont  été  désignés,  savoir  : 

Pour  le  1*'  prix  de  75  fr.  avec  une  médaille  de  ver- 
meil, huit  moutons  signalés  laine  blanche  et  laine 
brune,  appartenant  à  M.  Hugonnet  (Antoine),  de* 
mourant  à,  la  Valette,  commune  de  Chirac. 

Pour  le  2^  prix  de  65  fr.  avec  une  médaille  d'ar- 
gent, huit  moutons  signalés  laine  blanche,  apparte- 
nant à  M.  Fontugne  (Jean),  demeurant  à  Monde. 

NOTA.  —  Le  traité  intitulé  :  Nouvel  art  de  multir 
plier,  de  faire  prospérer  et  d'engraisser  les  moutons^ 
a  été  ajouté  à  chaque  prix  de  Tespèce  ovine. 


.« 


—  49  — 


3»  CLASSE.  —  ESPÈCE  PORCINE. 


r 


Races  fraDçalses,  pares  oa  croisées. 

Il  a  été  admis  au  concours  trente-un  cochons, 
mâles  ou  fom'^lles,  appartenant  à  vîngt-troîs  proprié- 
taires différente. 

Ont  été  désignés,  savoir  : 

Pour  le  1"  prix  de  75  fr.»  un  cochon  signalé  robe 
blanche  et  noire,  appartenant  a  M.  Rome  (Camille), 
demeurante  Palherels,  commuiie  de  Palhers.  (Poids 
"318  kilos). 

Pour  le  2*  prix  de  65  fr.,  un  cochon  signalé  robe 
!  ioire  et  blanche,  appartenant  à  M.  Laurans  (Joseph], 
demeurant  à  Badaroux  (Poids  226  kilos). 

Pour  le  3®  prix  de  55  fr.,  un  cochon  signalé  robe 
ilaache  et  noire,  appartenant  à  M.  Roucfa   (Firmin- 
iyincent- Jean-Louis),   demeurant  au   Luxembourg, 
^jAmmune  de  Balsiëges.  (Poid»  225  kilos). 
-  Pour  le  4*  prix  de  50  fr.,  un  cochon  signalé  robe 

■ 

iche,  appartenant  à  M.  Arnal  (Auguste),  demeu- 
iDt  à  Mende.  (Poids  250  kilos). 
Pour  le  5**  prix  de  45  fr.,  un  cochon  signalé  robe 
iQche  et  noire,appartenant  à  M.  Dalmas  (Augustin), 

leurant  à  Grèzes.  (Poids  2^8  kilos). 
iPour  le  6^  prix  Je  40  fr.,  un  cochon  signalé  robe 
iQche,  appartenant  à  M.  Jassin  (Eugène),  demeu- 

àBeriière,  commune  de  Mende.  (Poids  236 kilos). 

Pour  le  7''  prix  de  30  fr.,  un  cochon  signalé  robe 

16,  appartenant  à  M.  Bachalat  (Basile),  demeu- 

k  La  Ganourgue.  (Poids  287  kilos). 
^ùQT  le  8^  prix  de  20  fr.,  un  cochon  signalé  robe 


~  w  — 

blanche,  appartenant  à  M.  Runel  (Pierre),  demeorant 
au  Tuff,  commune  de  Mende.  (Poids  217  kilos). 

Pour  le  O^'prix  de  30  fr.,  un  cochon  signalé  robe 
blanche,  appartenante  M.  Pascal  (Jean-Antoine),  de- 
meurant aux  Cayres,  commune  de  Barjac.  (Poids 
213  kilos). 

Pour  le  10'  prix  de  20  fr.,  un  cochon  signalé  robe 
blanche,  appartenant  à  M.  Pauc  (Privai),  demeurant 
à  Ghabrits,  commune  de  Mende.  (Poids  229  kilos). 

Pour  le  11""  prix  de  20  fr,,  un  cochon  signalé  robe 
blanche,  appartenant  à  M.  Paradan  (Auguste),  de- 
meurant à  Ispagnac.  (Poids  238  kilos). 

Pour  le  12'  prix  de  15  fr.,  un  cochon  signalé  robe 
blanche,  appartenant  à  M.  Laurans  (Etienne),  de- 
meurant à  Aspres,  commune  du  Ghastel-Nouvel. 
(Poids  195  kilos). 

Pour  le  13''  prix  de  15  fr.,  six  cochons  signalés  robe 
blanche,  race  étrangère.  Types  d'engraissement  pré- 
coce, appartenant  à  M.  Fabre,  (César-Casimir),  de- 
meurant à  Mende. 

Des  mentions  honorables  avec  médaille  de  bronze 
ont  en  outre  été  accordées  à  : 
MM.  Vieilledent,  (Pierre-Jean),  du  Bruel,  commune 
d'Esclanëdes  ; 
Mézy  (Augus(e),  du  Pont-de-la-Roche,  commune 

de  Barjac  ; 
Maurin  (Jean),  de  la  Bouvière  ; 
Chassenis,  (Jean-Baptiste),   de  Chabrits,  com- 
mune de  Mende  ; 
Crespin  (Charles),  de   Berlière,  conrmune  de 

Monfrodat  ; 
Dôlrieu  (Antoine),  du  Has,  commune  de  Mende. 


u. 


Erv. 


—  M  — 

NOTA.  —  Les  sept  premiers  prix  de  l'espèce  por- 
cine ont  été  accompagnés  du  Manuel  de  la  Porche- 
rie ^  par  Léouzon.  L'art  d'élever,  de  multiplier  et 
d^engraiiser  let  porcs^  par  Célestia  Bailly,  à  été  an- 
nexé aux  autres  prix  ainsi  qu'aux  mentions  honora- 
bles. 

4*  CLASSE.  —  VOLAILLES  GRASSES  VIVANTES. 


Il  a  été  admis  au  Concours,  24  chapons,  25  pou- 
f:      lardes  et  14  canards,  appartenant  à  16  propriétai- 
res différents. 


1*.  -*  Race  do  pajr/i. 

Chapons. 

Pour  le  1"  prix  de  30  fr.,  avec  une  médaille  d'ar- 
gent, deux  chapons  signalés  plunfes  blanches  et 
plumes  grises,  appartenant  à  M.  Privât  (Félix),  de- 
meurant h  La  Canourgue. 

Pour  le  2*  prix  de  20  Ir.,  avec  une  médaille  de 
bronze,  deux  chapons  signalés  plumes  brunes, 
appartenant  à  M.  Folcher  (Louis),  demeurant  h 
St-Ilpide,  commune  de  Mende. 

Poulardes* 

Pour  le  i"  prix  de  25  fr.,  avec  une  médaille  d'ar- 
gent, deux  poulardes  signalées  plumes  blanches  et 
plumes  brunes,  appartenant  à  M.  Paradis  (André), 
demeurant  au  Roussel,  commune  de  Menile. 

Pour  le  2*  prix  de  15  fr.,  avec  une  médaille  de 
bronze,  deux  poulardes  signalées  plumes  noires  et 
brun  foncé,  appartenant  à  M.  Folcher  (Loui^),  de- 
meurant à  St-IIpide,  commune  de  Mende. 


r 


—  6a  — 

t^.    Races   dlTerse/i. 

Chapons. 

Pour  le  1*"  prix  de  30  fr.  ,  avec  une  médaille 
d'argent,  deux  chapons  signalés  races  de  Houdan, 
gris-clair  et  de  Grëvecœur  gris  loncé,  appartenant  à 
M.  Bouniol  (Julien-Jules),  demeurant  à  Pradassoux, 
commune  de  Palhers. 

Pour  le  2*  prix  de  20  fr.,  avec  une  médaille  de 
bronze,  deux  chapons  signalés  race  croisée,  .plumes 
blanches,  appartenant  à  M.  Bouchitté  (Charles),  de- 
meurant à  Monde. 

Poulardes. 

Pour  le  V  prix  de  25  fr.,  avec  une  médaille  d'ar- 
gent, deux  poWardes  signalées  race  croisée,  plu- 
mes brunes,  appartenant  à  M.  de  La  Bastide  (Henry), 
demeurant  à  Sirvens,  commune  de  Mende. 

Pour  le  2*  prix  de  15  fr.,  avec  une  médaille  de 
bronze,  quatre  poulardes  signalées  race  de  Houdan 
croisée,  appartenant  à  M.  Bouniol  (Julien-Jules), 
demeurant  à  Pradassoux,  commune  de  Palhers. 

Canards. 

Pour  le  1*'  prix  de  15  fr.,  avec  une  médaille  d'ar- 
gent^ deux  canards  signalés  plumes  blanches  et  noir 
cendré,  appartenant  à  Mme  la  comtesse  de  Corsac^ 
demeurant  à  La  Grange,  commune  de  Serviëres. 

Pour  le  2"^  prix  de  10  tr.,  avec  une  médaille  de 
bronze,  doux  canards  signalés  plumes  gris  argenté 
et  noires,  appartenant  à  M.  Fontugne  (Jean),  de- 
meurant à  Monde. 


—  63  — 

NOTA.  —  Chacun  des  quatre  premiers  prix  des 
chapons  et  poulardes  a  été  accompagné  du  manuel 
intitulé:  Le  Poulailler, pàv  Gh.  Jacques.  Les  deuxiè- 
mes prix  ont  été  accompagnés  du  Nouvel  art  de  mul- 
tiglier,  d'élever,  d'engraisser  les  poules,  poulets  et 
chapons,  par  F.  Routillet,  et  du  traité  intitulé  :  La 
Fermière,  par  Michel  Greff. 

Le  traité  des  pigeons,  dindons,  oies  et  canards,  par 
J.  Pelletan,  a  été  joint  au  1**^  et  2^  prix  des  canards. 

5«  CLASSE.  —  FROMAGES. 

1 

'  Il  a  été  admis  au  Concours  1"*  6  fromages  de  lait 

de  vache,  façon  Cantal;  2'' 19  lots  de  Iromages  bleus 

dits  du  pays  ;  3""  8  lots  de  froniages  mous  dits  tomes 

'      grasses  ;  4"^  1  lot  de  fromages  de  lait  de  brebis  façon 

l      Roquefort;  5""  1  lot  de  fromages  de  lait  de  chèvre. 

l  V.  —  Fromage  façon  CantaL 

Pour  le  1"  prix  de  50  fr.,  avec  une  médaille  d'ar- 
gent, trois  fromages,  appartenant  à  M.  Hermet  (Ca- 
mille), demeurante  Prat-Viala,  commune  de  Prin- 

suéjoî^. 

Fovf  le  2*  prix  de  40  fr.,  avec  une  médaille  de 
bronze,  trois  fromages  appartenant  à  M.  Bourrillon 
(Henri],  demeurant  à  Mende. 

NOTA.  —  A  chacun  de  ces  deux  prix  a  été  joint  le 
traité  de  La  Laiterie,  par  A.  E.  Pouriau. 

2**.  —  Fromage  bleu  dit  du  pays. 

Pour  le  1*'  prix  de  40  fr.,avec  une  médaille  d'ar- 
gent, un  lot  de  fromages,  appartenant   à  M.  Bou- 


—  «4  — 

nio!  (Julien-Jules),  demeurant  à  Pradassoux»  com- 
mune de  Palhers. 

Pour  le  2''  prix  de  30  fr.,  avec  une  médaille  de 
bronze,  un  lot  de  fromages,  appartenant  à  M.  Fol- 
cber  (Théodore),  demeurant  ^  Rabeyrals,  commune 
d'Altier. 

Pour  le  S''  prix  de  20  fr.,  avec  une  médaille  de 
bronze,  un  lot  de  fromages,  appartenant  à  la  veuve 
Peytavîn  (Marie-Rose),  d'AUenc. 

Pour  le  4"^  prix  de  20  fr.,  avec  une  médaille  de 
bronze,  un  lot  de  fromages,  appartenant  à  M.  Lau« 
raire  (Jean-Baptiste),  du  Born. 

Pour  le  S''  prix  de  20  fr«,  avec  une  médaille  de 
bronze,  un  lot  de  fromages,  appartenant  à  M.  Oziol 
(Jean-Pierre),  demeurant  à  Mirandol,  commune  de 
Mende. 

Pour  le  6*  prix  de  15  fr.,  avec  une  médaille  de 
bronze,  un  lot  de  fromages,  appartenant  à  M.  Bros 
(Antoine),  de  Badaroux. 

5°  Fromage  mou   dit  tome  grasse. 

Pour  le  l*""  prix  de  20  fr.,  avec  une  médaille  d'ar- 
gent,  un  lot  appartenant  à  M.  Daudé,  Guillaume, 
demeurant  aux  Bessons.  commune  de  Mende. 

Pour  le  2®  prix  de  15  fr.,  avec  une  médaille  de 
bronze,  un  lot  appartenant  à  la  veuve  Couderc,  de- 
meurant à  Tivoli,  commune  de  Mende. 

4*  Fromage   de   lait  de   brebis  façon  Roquefort. 

Pour  le  1*'  prix  de  40  fr.,  avec  une  médaille  d'ar- 
gent. Non  décerné.  * 

Pour  le  2^  prix  de  25  fr.,  avec  une  médaille  de 
bronze,  un  lot  de  fromages  appartenant  à  M,  Osty 


—  65  — 

(Louis),  demeurant  k  Combettes,  commune  de  Saint- 
Léger-de-Peyre. 

6^  Fromage  de  lait  de  chèvre. 

Pour  le  1'' prix  de  20  fr.,  avec  une  médaille  d'ar^ 
gent.  Non  décerné. 

Pour  le  2""  prix  de  1S  fr.,  avec  une  médaille  de 
bronze.  Non  décerné. 

NOTA.  —  A  chacun  des  prix  des  2',  3«  et  A''  caté- 
gories des  fromages  a  été  joint  Le  traité  pratique  de 
laiterie,  par  le  docteur  Rlenze. 

6«  CLASSE.  —  BEURRES   FRAIS. 

II  a  été  admis  au  Concours  42  pains  de  beurre 
pesant  au  moins  2  kilogrammes  chaque  et  apparte- 
nant ^  21   propriétaires  différents. 

Ont  été  désignés,  savoir  : 

Pour  lel"  prix  de  40  fr.,  avec  une  médaille  d'ar- 
genty  un  lot  appartenant  à  la  veuve  Couderc,  demeu- 
rant ^  Tivoli,  commune  de  Mende. 

Pour  le  2"^  prix  de  30  fr.,  avec  une  médaille  de 
bronze,  un  lot  appartenant  ^  Mme  Mazoyer  (Victoire), 
demeurant  à  la  Brousse,  commune  de  Fraissinet-de- 
Lozère. 

Des  mentions  honorables.avec  médailles  de  bronze, 

OjQt.  en  putre  été  accordées  aux  personnes  ci-après 

désignées  : 

Tardîeu  (Jules),  d'Estables  ; 

Rodier,  née  Caupert,  du  Cheylaret,  commune 
de  Langogne  ; 

lill.  Osty  (Louis),  de  Combattes ,  commune  de  St- 
Léger-de-Peyre  ; 

Bouniol,  de  Pradassoux,  commune  de  Palhers  ; 


mes 


—  56  — 

MM.  Ghaptal    (Guillaume),    du  Boy,   commune  de 
Lanuéjols  ; 
Lauraire  (Jean-Baptiste),  du  Born  ; 
Seguin  (Jean-Pierrp),  de  Méjeantel,  commune 

de  Barjac; 
Costa  (Alphonse),  de  Nasbinals  ; 
Gimbert  ("Louis),  cU  Mende  ; 
Daudé  (Guillaume),  de  Mende  ; 
Paradis  (Etienne),  de  Mende  ; 
Fontugne  (Jean),  de  Mende; 
Folcher  (Théodore),  de  Rabeyrals,  commune 

d'Altier  ; 
Runel  (Pierre),  du  Tuf,  commune  de  Mende, 
Oziol  (Jean-Pierre),  de  Mirandol,  commune  de 

Mende  ; 
Martin  (Laurent),  de  La  Brousse,  commune  de 

Frdissinet-de-Lozère  ; 
Bros  (Antoine),  de  Badaroux  ; 
Mercier  (Jean-Pierre),  de  Sirvens,  commune  de 

Mende  ; 
Oziol  dit  Robert,  de  Grouzas,    commune    de 
Mende. 
NOTA.  —  Aux  deux  prix  des  beurres,  a  été  joint  le 
Traité  de  la  laiterie,  par  le  docteur  Klenze. 

Les  mentions  honorables  ont  été  accompagnées  de 
la  brochure  relative  à  la  fabrication  du  beurre  de 
Normandie  (disigny)  parRegnouf  de  Vains,  publiée 
par  L.  Vanier,  éditeur,  19,  quai  St-Michel,  à  Paris 
(prix  1  fr.  25  en  timbres-poste  ou  mandat). 

Le  Jury  exprime  la  satisfaction  qu'il  a  éprouvée 
de  voir  annexer  au  Concours  d'animaux  de  bouche- 
rie des  espèces  bovine,  ovine  et  porcine  les  volail* 


—  sr  — 


»m  - 

t 


les  grasses  vivantes  ainsi  que  les  produits  de  la  lai^ 
terie. 

Il  a  constaté  avec  pbisir  que  les  exhibitions  bo- 
vine, ovine  et  porcine  se  faisaient  tonj  «urs  r.?m;irquer 
parla  beauté  et  le  nombre  des  snj^^ts. 

11  ne  se  dissimule  pas  que  le?  neig:?  s  qui  encombrent 
les  voies  de  communication  ont  ilû  roteîiir  chez  eux 
plusieurs  exposants  qui,  sans  cf*t  ohs-  u!]e,  se  se- 
;-  raient  empressés,  conformém.?»)-  h  sv.^-  {U'rJarations, 
»  d'amener  leurs  animaux  et  !'?î><'^  51  >?  .iîs.  notam- 
r  ment  les  fromages  façon  Cî^ntril,  c  i-s  \  '  \^\t  de  bre- 
bis façon  Roquefort,  aiMsi  q'  îs  1'  lait  de 
*' chèvre,  dont  les  lots  étaient  n*-*  \.  vo   :•  itreints. 

Quant  aux  beurres  et  aux  îo  f  .'p   l^o  nîîfc»?  bleu 
i:  dit  du  pays,  il  a  regretté  de  ^^^     o-:-\"'*'r  disposer 
:  d'un  plus  grand  nombre  de  pri  ^î  -.  h  ''vfï^^t  de  ré- 
.  compenser  convenablement  l**s  p-  =' iîs  <!e  mérite, 
l  même  après  avoir  prélevé  sur  ce!!  »     (ïev-'é/s  aux  fro- 
'mages  de  lait  de  brebis  n  d'^   'il  do  chèvre  une 
somme  de  soixante-quinze  franco  q.'iî  a  répartie  en 
l  quatre   primes  supplémentaire?  Tni-ihuées  à   pareil 
nombre  d'exposants  pour  les  fromages  bleus  dits  du 
pays. 
Il  émet  le  vœu  que  le  Concours,  tel  qu'il  a  été 
:-  ^abli  pour  celte  année,  soit  de  pÎDs  en  plus  encou- 
^  ragé  au  moyen  des  subventions  de  l'Etat,  du  dépar- 
lêment  et  de  la  commune  de  Mende. 
-   Et  ont  les  membres  du  Jury  signé  le  procès-ver- 
bal qui  précède,  les  jours  mois  et  an  que  dessus. 

F.  MORDON,  A.  MONTEÏLS,  DaUDÉ,  MAURICE 

Talansirr,  c.  Chevalier,  de  Lescure, 

L.  MONESTIER,  TRODPEL. 


—  «8  — 


REVUE  AGRICOLE 


CHAP0NNA6E 

La  Société  d'agriculture  a  pu  se  convaincre  par  les  re« 
grefs  que  lui  ont  exprimé  les  exposants  de  volailles  grasses, 
au  concours  d'animaux  de  boucherie  de  janvier  dernier, 
du  manque  absolu,  dans  les  campagnes,  de  personnes 
adonnées  à  l'industrie  du  chaponnage. 

L'utilité  de  la  castraux)n  pour  accélérer  l'engraissement 
des  volailles  est  cependant  incontestable.  Aussi,  la  Société 
d'agriculture,  dans  une  de  ses  dernières  séances,  a  voulu 
remédier  à  cette  pénurie  d'opérateurs,  et  elle  a  invité  un 
de  ses  membres  les  plus  sympathiques,  M,  Troupel,  méde- 
cin-vétérinaire à  Mende,  à  donner  quelques  leçons  pra- 
tiques sur  le  manuel  opératoire  du  chaponnage  aux  éleveurs 
désireux  de  l'apprendre. 

Avec  un  empressement  dont  la  Société  d'agriculture  le 
remercie,  M.  Troupel  a  bien  voulu  accéder  à  cette  invi- 
tation. 

Certaines  conditions  nécessaires  à  la  réussite  de  l'opé- 
ration, d'une  part,  le  jeune  âge  du  sujet,  8  ou  4  mois; 
de  l'autre,  l'absence  de  toute  surexcitation  des  organes 
sexuels  ne  sont  réalisables  qu'au  commencement  de  l'au- 
tomne. C'est  donc  à  cette  époque  que  M.  Troupel  donnera 
au  public  intéressé  des  leçons  pratiques  de  chaponnage 
sur  des  volailles  fournies  par  la  Société,  et  dans  un  local 
qui  sera  ultérieurement  indiqué. 


•  • 


>- 


—  ar  — 

PoBr$  dès  à  présent,  mettre  l'éleveur  en  mesure  d'acqué- 
rir les  connaissances  théoriques  dont  il  verra,  en  septembre 
prochain,  Tapplication^  nous  empruntons  le  chapitre  sui- 
vant sur  la  castration  des  volailles  au  remarquable  traité 
de  chirurgie  de  MM.  Peuch  et  Toussaint,  professeurs  aux 
écoles  vétérinaires.  A.  M. 

CASTRATION  DES  OISEAUX   DE  BASSE-COUR 


De  même  que  chez  les  autres  animaux  domestiques,  la 
castration  pratiquée  sur  les  oiseaux  de  basse-cour  a  pour 
but  de  faciliter  leur  engraissement  et  de  rendre  leur  chair 
[.  plus  tendre  et  plus  savoureuse.  Le  coq  châtré  ou  chapon 
se  développe  rapidement,  et  acquiert  en  quelques  mois 
un  embonpoint  remarquable.  Cette  opération  s'effectue 
exclusivement  sur  le  coq  et  la  poule  ;  toutefois  elle  pour- 
rait être  faite  chez  les  dindons,  les  canards  et  les  oies, 
c  Mais  elle  est  sur  ces  derniers  d'une  exécution  beaucoup 
plus  difficile,  en  raison  de  la  plus  grande  longueur  de 
leur  corps,  qui  fait  que  les  organes  qu'il  faut  atteindre 
sont  situés  à  un%plu9  grande  profondeur.  Elle  est  aussi, 
par  cela  même,  beaucoup  plus  dangereuse  dans  ses  suites, 
et,  pour  ce  double  motif,  d'une  application  plus  rare  que 
sur  le  coq  et  la  poule  (1).  »  (H.  Boulby.) 

§    1".    —    DE   LA   CASTRATIOrf   DBS    OISBACX   MALES. 

On  pratique  la  castration  du  coq  à  Tàge  de  trois  à 
quatre  mois  et  même  cinq  mois  ,  c'est-à-dire  à  la  fin 
de-.rété  ;  les  testicules  étant  alors  assez  développés  pour 


(1}  Dictionnaire  de  médecine  et  de  chirurgie  vétérinaires. 


11'. 


—  60  — 

pouvoir  être  saisis  et  extirpés.  S'il  s'agissait  de  ehàtrer 
un  C0(|  déjà  adulte,  il  faudrait  attendre,  pour  l'opérer, 
que  la  période  du  rut  fût  passée,  c'^st-à-dire  à  la  fin  de 
Tautomne,  les  testicules  ayant,  pendant  la  saison  des 
amours,  une  grosseur  extraordinaire  qui  obligerait  l'opé- 
rateur à  faire  de  grands  délabrements. 

1,    DIspoAltlou    aoatonilqae    de   l'appareil 
testlcnlalre.  —  «  Les  testicules  des  oiseaux  sont  si- 
tués dans  la  cavité  abdominale,  immédiatement  en  arrière 
des  poumons,    au-dessous  de   la  colonne  vertébrale,   en 
avant  dos  reins  qui,  dans  ces  animaux,  ne  constituent  pas 
deux  masses  conglomérées,  comme  les  mam'nifères,  mais 
forment  des  languettes  aplaties,   irrégulières,  prolongée^ 
de  chaque  côlé  de  la  colonne  vertébrale,  depuis  les  pou- 
mons jusque  dans  la  cavité  pelvienne  dont  elles  occupent 
le  plafond.  Il  résulte  de  cette  disposition  que,  chez  les 
oiseaux,    les  testicules  ne  sauraient  être  confondus  avec 
les  reins  ;    chez  les  gallinacés,    le  siège  précis  des  testi- 
cules est  indiqué,  à  l'extérieur,   par  les  trois  dernières 
côtes.  Ils  correspondent  exactement  à  l'articulation  do  ces 
os  avec  la  colonne  vertébrale;  c'est  là  ^u'on  les  trouve 
immédiatement,  sous  cette  colonne,  très  rapprochés  l'un 
de  l'autre,  car  il  n'existe  entre  eux  que  50  millimètres 
environ  de  distance,  et  en  contact  avec  l'aorte  et  la  veine 
cave  postérieure,  qui  les  séparent  de  la  partie  antérieure 
des  reins  au-dessous  de  laquelle  ils  sont  placés.  Ils  son^ 
fixés  dans  leur  position  par  la  toile  pellucide  du  péritoine, 
tendue  du-dessous  d'eux,  et  par  des  vaisseaux  extrêmement 
ténus  qui  émanent  de  l'aorte  postérieure  ou  se  déversent 
dans  la  veine  cave. 

c  Dans  les  poulets  de  trois  mois»  la  distance,  mesurée 
en  ligne  droite,  qui  existe  entre  les  testicules  et  l'anus, 


\f 


t. 


—  61  — 

n'est  guère  que  de  8  à  9  centimètres,  et  il  n*y  a  que  6  & 
?  centimètres  à  franchir  pour  atteindre  ces  organes  avec 
avec  rindex  par  une  incision  pratiquée  dans  le  flanc  droit, 
lieu  d'élection  pour  cette  opération. 

€  Z°  Manael  opératoire.  —  Le  jeune  poulet  est 
assujéti  sur  le  dos,  entre  les  mains  d'un  ai'lc,  le  crou- 
pion tourné  vers  l'opérateur,  la  cuisse  gauche  maintenue 
contre  le  corps  et  la  droite  écartée  en  arrière,  pour  laisser 
k  découvert  le  flanc  du  même  côté,  sur  lequel  l'incision 
iùk  être  faite  de  préférence^  parce  que  à  gauche  la  pré- 
sence du  gésier  nuit  considérablement  à  Tciploraiion. 
L'incision  pourrait  être  pratiquée  aussi  en  arrière  du  ster- 
num, dans  le  plan  médian;  mais  là,  file  a  Tinconvénient 
d'être  plus  distante  de  la  région  testiculaire  que  celle  que 
Ton  fait  dans  le  flanc  droit. 

«  Premier  temps.  Incision  des  parois  du  flanc.  — 
Préalablement,  les  plumes  doivent  cire  arrachées  dans 
une  certaine  étendue,  pour  mettre  la  peau  à  nu,  et  il 
but  avoir  soin  avec  un  tablier  de  les  chasser  a  distance, 
de  peur  qu'elles  n'adhèrent  aux  doigts  de  l'opérateur  et 
qu'elles  ne  pénètrent  dans  Tabdomen,  où  leur  présence 
pourrait  déterminer  une  inflammation  dangereuse.  Gela 
lait,  on  pratique  à  la  peau,  avec  le  bistouri  convexe,  un 
pea  en  arrière  des  apophyses  latérales  internes  du  ster- 
nom,  une  incisiou  de  2  centimètres  d'étendue,  un  peu 
d^lique  de  dedans  en  dehors  et  d'avant  en  arrière  ;  cette 
^JDCÎsîon  faite  à  la  peau,  on  la  continue  dans  le  même 
^'leD8  et  dans  la  même  étendue,  à  travers  les  muscles 
rès  minces  qui  forment  les  parois  abdominales,  et  lors- 

l'on  arrive  sur  le  péritoine,  il  faut  le  ponctionner,  en 

soulevant  avec  des  pinces  pour  éviter  d'intéresser  les 
itestins, 


r 


\ 


—  6Si  — 

c  Detujçième  temps.  Extirpation  des  testicules.  — 
L'opérateur  introduit  l'index  de  la  main  droite  par  la 
plaie  du  ventre,  le  fait  glisser  au  dessus  de  la  masse 
intestinale,  et  le  dirige  vers  la  région  dorsale,  au  point 
d'articulation  des  deux  dernières  cAtes,  où  se  trouvent 
les  deux  testicules,  presque  juxtaposés  l'un  a  l'autre  et 
formant  saillie  au-dessous  de  la  colonne  vertébrale.  Il  les 
reconnaît  facilement  au  toucher,  car  ce  sont  les  seuls 
organes  qui  soient  en  relief  à  la  région  sous-dorsale. 
Alors,  avec  Tongle  du  doigt  demi-fléchi,  il  rompt  les 
adhérences  très  fragiles  du  testicule  droit  d'abord,  les- 
quelles sont  formées,  comme  on  le  sait,  par  la  mince  toile 
du  péritoine  et  par  les  petits  vaisseaux  qui  unissent  cet 
organe  àN'aorte  et  à  la  veine  cave.  Ces  adhérences  dé- 
truites, le  testicule  est  amené  vers  la  plaie  de  Pabdomen 
par  le  doigt  disposé  en  crochet  et  extrait  de  sa  cavité. 
Après  ce,  l'index  est  rentré  dans  la  cavité  abdominale 
pour  aller  à  la  recherche  du  testicule  gauche  dont  il  opère 
le  détachement  et  l'extraction  de  la  même  manière.  Il 
arrive  souvent  que  l'un  des  deux  organes  et  même  les 
deux  à  la  fois  échappent  au  doigt  de  Topérateur  après 
avoir  été  détachés  de  la  région  sous-dorsale^  et  vont  se 
perdre  au  milieu  des  circonvolutions  de  l'intestin,  où  il 
D*est  plus  possible  de  les  retrouver.  C'est  là  un  fait  sans 
conséquence  fâcheuse  et  qui  n'influe  en  rien  sur  les  ré- 
sultats de  l'opération.  L'organe  égaré  se  greffe  à  l'aide  de 
fausses  membranes  dans  un  point  de  la  cavité  péritonéale, 
et  il  Gnit  par  disparaître  par  résorption. 

«  Troisième  temps.  Suture  de  la  plaie.  —  Une  fois 
l'opération  principale  achevée,  les  lèvres  cutanées  de  la 
plaie  sont  rapprochées  par  une  suture  en  surjet,  et,  au 
bout  de  quelques  jours,  elles  sont  cicatrisées  par  première 
intention. 


k<     « 


-  6*- 

«  Dans  les  jours  coDsécatifs  i  Topéralion,  la  peau  de  la 
région  opérée  reflète  dans  une  assez  grande  éteodoe, 
autour  de  la  plaie,  une  teinte  marbrée  de  rouge,  de  violet 
et  de  jaune  verdâtre.  Cette  coloration  accidentelle ,  qui 
peut  effrayer  les  personnes  non  prévenues,  n'est  autre 
chose  que  la  trace  d'une  vaste  ecchymose,  dont  les  nuances 
variées  se  dessinent  à  travers  la  tr&nsparence  de  la  peau 
incolore  et  si  fine  du  jeune  animal.  Elle  disparaît  en  quel- 
ques semaines  par  résorption  graduelle. 

€  On  est  dans  l'habitude,  après  la  castration  du  poulet, 
d*exciser  sa  crcte,  au  ras  de  la  tète.  Cette  pratique  est 
fondée  sur  plusieurs  motifs  plausibles.  Le  premier  et  le 
plus  important,  c'est  que  la  crête  se  flétrit  après  la  suppres- 
sion des  testicules;  elle  devient  flasque,  se  décolore  et 
tombe  d'une  manière  disgracieuse  sur  l'un  des  cAlés  de  la 
tête.  En  second  lieu,  les  crêtes  du  chapon  constituent, 
avec  ses  testicules,  un  élément  assez  recherché  do  certaines 
préparations  culinaires,  l'éleveur  de  volailles  trouve  dans 
leur  vente  un  des  bénéfices  de  son  exploitation.  En  troi- 
sième lieu,  enfin ,  l'excision  de  la  crête  du  chapon  le  marque 
d'un  signe  distinctif. 

«  Quelquefois  aussi  on  profite  du  moment  où  l'on  vient 
d'exciser  la  crête  du  poulet  chaponnc  pour  implanter  sur 
ee  qui  reste  de  celte  crête  l'un  ou  les  deux  ergots  excisés 
de  ses  pattes,  au  ras  de  leur  insertion.  Les  ergots  se  gref- 
fent dans  la  région  nouvelle  où  on  les  a  implantés,  si  Ton 
a  pris  les  précautions  nécessaires  pour  que  l'animal  ne  les 
ébranlât  pas  au  moment  où  s'opère  Içur  soudure  ;  et  ils 
prennent  un  accroissement  tel,  quMIs  peuvent  acquérir 
trois  à  quatre  pouces  de  longueur,  au  dire  de  Duhamel  ; 
on  en  a  même  vu  qui  avaient  jusqu'à  neuf  pouces  de  long. 
(Voyez  Bomare,  Dict.  d'hisl.  nat.)  C'est  là  une  opération 


—  64  — 

de  fantaisie  qui  est  curieuse  par  ses  résultais»  au  point  de 
vue  physiologique,  mais  qui  n'a  aucune  utilité. 

c  Après  ropéra(iou ,  les  chapons  doivent,  pendant 
quelques  jours,  être  enfermés  à  part,  dans  un  local  clos, 
où  ils  soient  à  Tabri  des  attaques  des  coqs  do  la  basse-cour. 
Ils  ne  doivent  pas  avoir  de  perchoirs  ,  pour  qu'ils  ne 
soient  pas  sollicités  à  faire  des  efforts  musculaires  qui 
pourraient  nuire  à  la  réunion  de  la  plaie  du  flanc  et  déter- 
mine la  sortie  de  Tintestib  en  dehors  de  la  cavité  abdomi- 
nale. Leur  nourriture  doit  consister,  pendant  une  huitaine, 
dans  une  pâte  de  son  ou  de  farine,  avec  de  Tenu  pure  à 
discrétion.  Au  bout  de  ce  temps,  ils  peuvent  être  rendus 
sans  danger  à  la  liberté.  » 

§  2.  —  Castration  des  oiseaux  femelles. 

«  C'est  une  croyance  assez  générale,  que  l'on  pratique 
sur  les  femelles  des  oiseaux  une  véritable  castration  , 
c'est  a-diro  une  opération  qui  consiste,  comme  pour  les 
femelles  des  manîmifères,  dans  la  destruction  directe  et 
immédiate  de  l'organe  formateur  dos  œufs.  Cette  croyance 
est  une  erreur.  La  plupart  du  temps,  les  poules  et  les 
autres  volatiles  femelles  que  l'on  soumet  à  l'engraissement 
restent  entiers.  L'srgane  génital  étant  moins  développé 
chez  elles  que  dans  les  mâles  de  leur  espèce,  on  parvient 
facilement  à  l'amortir  par  l'isolement  et  en  les  condam- 
nant à  une  presque  complète  immobilité  dans  des  endroits 
obscurs  et  chauds,  où  ou  les  gorge  d'aliments  farineux, 
qui,  par  leur  composition  chimique,  favorisent  le  déve- 
loppement de  la  graisse.  C'est  ainsi,  d'après  les  renseigne- 
ments transmis  par  M.  Goubaux  è  la  Société  centrale  vété- 
rinaire, et  d'après  Prangé  (Les  poules  bonnes  pondeuses), 
que  se  façonnent  les  fameuses  poulardes  du  Mans,  si  asti- 


i-a-J 


—  65  — 

mées  des  gourmets,  saos  qu*on  ait  recours  a  la  castration 
pour  les  préparer  à  acquérir  Tétat  extrême  d'emboopoint 
dans  lequel  le  commerce  les  livre  à  la  consommation. 

«  Toutefois,  dans  quelques  localités,  on  pratique  sur 
les  femelles  des  oiseaux,  les  poules  notamment,  une  opé- 
ration particulière  qui,  dit-on,  a  pour  résultat  de  les  stéri- 
liser et  de  favoriser  leur  engraissement. 

n  Voici,  d'après  M.  Dillon  (de  Rennes),  comment  cette 
opération  est  pratiquée  par  les  ménagères,  dans  le  pays 
qu'il  habite.  (Cominunicalion  inédite). 

«  Les  deux  pattes  de  la  poule  étant  liées  avec  un  lien 
de  chanvre  ou  un  ruban  do  fil,  l'opérateur  la  place  entre 
ses  deux  genoux,  les  ailes  serrées  contre  le  corps,  de  ma- 
nière è  ce  que  la  tète  de  Tanimal  soit  pendante  entre  ses 
deux  jambes,  le  ventre  lui  faisant  face.  Uu  aide  retient  la 
queue  légèrement  abaissée  sur  le  dos.  L'opérateur  arrache 
avec  précaution  les  plumes  qui  existent  entre  le  croupion 
et  Tanus;  puis,  avec  la  pointe  aiguë  d*an  paire  de  ciseaux 
de  couturière,  il  incise  la  peau  de  droite  à  gauche,  à  un 
demi  centimètre  au  dessus  de  l'anus,  parallèlement  à  la 
base  du  croupion  et  complète  cette  incision  transversale 
par  deux  petites  incisions  perpendiculaires  à  chacune  de 
SCS  extrémités.  Gela  fait,  il  dissèque  le  lambeau  cutané 
et  le  relève  vers  le  croupion.  Alors,  avec  une  forte  épingle 
ou  une  grosse  aiguille  è  coudre,  il  dilacère  le  tissu  cellu* 
laire  sous-culané  et  met  à  nu  un  organe  cylindrique,  sus- 
jacent  au  cloaque,  qu'il  saisit  entre  les  mors  d'une  pince, 
extrait  doucement  de  la  plaie  et  sépare  des  parties  aux- 
quelles  il  adhère  par  la  torsion.  Cette  extirpation  achevée, 
on  rabat  sur  la  plaie  le  lambeau  cutané  et  on  le  maintient 
en  position  par  quelques  points  de  suture.  » 

c  Telle  est  l'opération  que  l'on  pratique  dans  quelques 


\ 


-  «re  — 

pays,  sur  les  femeUés  dés  oiseaux  de  bassecour,  dans  le 
but  de  détruire  en  elles  l'apiiiude  à  la  fécondation.  En  quoi 
coDsiste-t-elle  et  quels  résultats  produit-elle  réellement  ? 

c  Ainsi  que  nous  l'avions  pressenti  d*après  la  description 
que  nous  en  a  transmise  M.  Dillon,  et  comme  nous  l'avons 
constaté  par  l'autopsie  de  deux  poules  nouvellement  opé- 
rées qu'il  a  bien  voulu  nous  envoyer,  cette  opération  con- 
siste^exclusivenient  dans  l'extirpation  c  de  cette  bourse 
membraneuse  et  glanduleuse  désignée  sous  le  nom  de 
bourse  de  Fabricius,  qui  se  trouve  dans  les  oiseaux  mâles 
et  femelles,  au-dessus  de  leur  cloaque,  et  qui  s'ouvre  à  la 
partie  supérieure  de  ce  sac,  plus  en  arrière  que  le  rectum.» 

«  Les  oiseaux  |femelles  destitués  de  cette  bourse,  dont 
l'usage  est  inconnu,  deviennent-ils  réellement  stériles, 
comme  s'ils  avaient  été  châtrés  ?  Gela  nous  parait  au  moins 
douteux  ;  car  d'après  Cuvier  et  Duvernoy,  la  bourse  de 
Fabricius  semble  n'être  qu'un  organe  provisoire  qui,  très 
développé  chez  les  jeunes  animaux,  s'amoindrit  peu  à  peu 
avec  les  progrès  de  l'âge,  sans  que  les  femelles  cessent  ce^ 
pendant  d'être  fécondes  après  sa  disparition.  D'un  autre 
côté,  la  coexistence  de  cette  bourse  dans  les  deux  sexes 
implique  forcément  que  sa  fonction  ne  se  lie  pas,  tout  au 
moins  d'une  manière  exclusive,  à  la  fonction  ovarienne. 
Il  est  donc  très  douteux,  nous  le  répétons,  que  l'extirpation 
de  la  bourse  de  Fabricius  exerce  sur  l'organisme  des  fe- 
melles une  influence  neutralisant  les  aptitudes  génésiqucs, 
comme  celle  que  produit  infailliblement  la  destruction  des 
ovaires  (1).  (H.  Bouley.) 

Unterberger  a  publié  un  mémoire  de  !VI.  Ahivick  sur  la 
eastration  du  coq  et  de  la  poule,  dans  lequel  on  trouve  une 

(1)  Dictionnaire  de  médecine  et  de  chirurgie  vétérinaires. 


r-. 


^  67  -^ 

éiuée  très  détaillée  sor  la  disposition  anatomiqQe  de  la 
bourse  de  Fabricius,  d'après  de  nombreuses  rccherchea 
faites  à  l'Ecole  de  Dorpat  sur  des  o*'seaux  de  basse-cour, 
mâles  et  femelles.  Le  mémoire  d'Âhlvick  renferme  égale- 
ment des  données  très  intéressantes  sur  les  résultats  pro- 
duitb  par  la  destruction  de  la  bourse  de  Fabricius. 

Ainsi  Ablvick  fait  remarquer  qu'après  l'ablation  de  cel 
organe,  surtout  lorsqu'on  remplace  ^instrument  tranchant 
par  le  fer  rouge,  il  se  déclare,  à  la  paroi  supérieure  du 
cloaque,  une  inflammation  qui  peut  se  propager  jusque 
dans  les  oyiductes,  chez  la  poule  et  dans  les  canaux  défé- 
rents chez  les  mâles,  et  en  déterminer  ainsi  Tobstruction 
d'où  la  cessation  des  fonctions  de  Tespèce.  Mais  en  même 
:  4emp8  Tinflammation  peut  gagner  Tun  des  uretères,  celle 
des  deux  uretères  n'a  jamais  été  remarquée  ;  alors  le 
rein  correspondant  à  Turetère  oblitéré  subit  la  dégéné- 
rescence graisseuses,  tandis  que  Torgane  opposé  s'hyper- 
trophie  ;  dans  ce  cas,  les  volailles  ne  s'engraissent  pas. 

Si  Ton  voulait  pratiquer  la  castration  de  la  poule  d'une 
manière  certaine,  il  faudrait  détruire  l'ovaire  gauche,  le 
droit  étant  atrophié.  Cet  organe,  chez  la  poule  de  trois 
i  quatre  mois,  est  situé  à  la  région  sous-lombaire  du  côté 
gauche,  et  dans  la  partie  qui  correspond  au  testicule 
gauche  chez  le  coq,  c^esl-à-dire  qu'il  est  limité  en  haut 
^'  et  en  arrière  par  le  rein,  en  avant  par  le  boid  postérieur 
du  poumon,  en  bas  par  le  foie  et  les  intestins.  Il  est  cens* 
titué  par  des  amas  de  granulations,  formant  dos  espèces 
ie  grappes  qui  sont  déjiîi  bien  développées  sur  une  poulette 

^  de  trois  à  quatre  mois. 

l.     Pour  pratiquer  la  castration,  on  incise  le  flanc  gauche, 
an  peu    en  arrière  des   apophyses  latérales  internes  du 

{  sternum  dans  une  étendue  de  2  centimètres  ;  on  intro- 


—  68  — 

duit  le  doigt  dans  cette  ouverture  et  on  racle  Tovaire 
avec  Tongle,  par  un  mouvemeal  d'avant  on  arrière,  jus- 
qu'à ce  qu'on  ne  sente  plus  de  granulations.  Au  fur  et  à 
mesure  qu'on  effectue  ce  grattage,  les  vésicules  tombent 
dans  la  cavité  abdominale  ;  puis  elles  disparaissent  par 
résorption. 

Ahiviek  recommande  de  prendre  les  précautions  sui- 
vantes pour  ne  pas  endommager  le  rein,  ni  blesser  des 
vaisseaux.  Il  faut,  pendant  le  raclage,  agir  dans  le  sens 
horizontal  et  non  pas  dans  le  sens  opposé,  pour  ne  pas 
perforer  les  parois  des  vaisseaux ,  notamment  la  veine 
qui  accompagne  Taorte  postérieure. 

Quand  l'opération  est  terrcinée,  on  réunit  les  deux 
lèvres  de  la  plaie  par  une  suture  en  surjet  comme  chez 
le  coq. 

Après  la  castration,  les  poules  doivent  être  placées 
dans  un  lieu  chaud,  séparées  des  autres  poules  ;  on  leur 
donne  comme  nourriture  de  l'orge  cuite  et  de  Teau 
fraîche  à  hoire. 

On  doit  choisir  un  temps  sec  pour  pratiquer  la  castra- 
tion. C'est  ainsi  qu'à  l'Ecole  de  Dorpat,  des  poules  opé- 
rées par  un  temps  humide  et  placées  dans  un  local  égale- 
ment humide  furent  atteintes  d'une  hydropisie  abdominale. 
Six  oies  furent  opérées  par  un  beau  temps  ;  aucune  d'elles 
ne  succomba  quoique  la  castration  eût  été  faite  par  des 
opérateurs  inexpérimentés.  Six  autres  oies  ayant  été 
opérées  par  un  temps  défavorable,  quatre  moururent  le 
lendemain  de  l'opération  par  suite  d'une  hydropisie  ab- 
dominale ;  les  deux  dernières  seules  survécurent. 


WTM  IHFMLLIBLB  M  DBTItlIlIlB  m  CHARANÇONS 
ET  DE  LES  Eloigner  du  blE,  des  lentilles,  etc. 

Le  eulTare .carbone  est  le  préserTatif  par  excellence  dèa 
eéréaks  et  légumes.  Pour  les  proléger  contre  les  ravages 
.  it  l'insecte,  il  faut  répandre  sur  le  sol,  à  l'endroU  que  vos 
m  grains  devront  occuper,   un  bon  litre  de  ce  liquide.  Les 
.charançons  disparatlront  immédiatement,  mais  le  sulfure 
de  carbone  étant  une  substance  eiplosible,  il  convient  de 
prendre  quelques  précautions  en  l'employant  ;  par  exem- 
ple, on  ne  doil  pas  fumer  et  encore  moins  pénétrer  dans 
le  grenier  où  l'opéralion  se  pratique,    muni  d'une  lampe 
eu  même  il'une  lanterne  allumée;  il  faut  attendre  l'éva- 
pOration  complète. 


DESTRUCTION  DES  INSECTES  PARASITES 

DES  ANIMAUX. 

La  benzine  est  un  des  agents  les  plus  eflicaces  employés 

lo  plus  coiiinianément    pour   iléliuire   tous    les   insectes 

isiies  qui  vivent  sur  le  corps  des  animaui.  Oa  en  verse 

le  creux  de  ta  main,   on  en  frotte  tout  le  corps  de 

ioial,  les  insectes  sunt  aussilAt  asphyiîés.   30  grammes 

lant  pour  guérir  la  gale  d'un  cbieo.  Pour  les  autres 

(a  dose  varie  suivant   l'abondance  des    poils, 

lisseur  de  la  toison.   La  benzine  a  cet  autre  avantage 

évaporer  rapidement,  de  ne  laisser  aucune  trace  sur 

eau  de  l'animal  el  de  n'altérer  ni  les  poils  ni  la  laine. 

ir  I»  cbcMl  et  le  boauf,  deux  frictions  bien  faites  à 

is  ou  quatre  jours  d'intervalle,  avec  un   mélange,  par 

lies  égales,  d'huile  de  pétrole  el  de  benzine  sufOsenl 

lèralemenl  pour  faire  disparaître  la  gale. 


—  70  — 

LES  ENNEMIS  DU  PISCICULTEUR  —  LE  DYTIQUE 

OccupoDS-Dous  aujourd'hui  i* Entomologie  piscicole  en 
faisant  Thistoire  du  Dytique,  si  justemeut  surnommé  le 
requin  des  insectes. 

C'est  un  gros  coléoptère  alteignaut  parfois  une  longueur 
de  i  et  5  centimètres  ;  son  corps  est  ovalaire,  aplati,  peu 
déprimé  et  très  peu  dilaté  à  la  partie  postérieure;  le  cor- 
selet est  court,  Técusson  triangulaire  et  très  apparent,  les 
élytres  sont  elliptiques,  lisses  chez  les  mâles  et  silonnées 
longitudinalement  chez  les  femelles  (1).  La  tête  est  rela- 
tivement grosse  ;  elle  est  tranversale  et  ornée  de  deux 
gros  yeux  saillants,  les  antennes  sont  filiformes  et  de 
longueur  moyenne. 

Dans  une  étude  pratique  comme  celle-ci,  nous  ne  pou- 
vons nous  étendre  sur  l'organisation  interne  de  l'insecte 
qui  nous  occupe,  malgré  tout  l'intérêt  que  présenterait 
une  pareille  étude.  Mais  il  est  une  particularité  anatomi- 
que  chez  le  dytique  que  nous  ne  pouvons  passer  sous 
silence.  Chez  cet  insecte,  le  cœcum  est  terminé  par  un 
appendice  vermifore,  contourné  en  spirale  et  qui  s'in- 
sère à  l'origine  du  rectum  par  un  rétrécissement  en 
forme  de  col,  susceptible  d'augmenter  de  volume   par 


(1)  Indépendamment  de  cette  cnrieuse  particularité,  le  mâle  a  les 
tarses  antérieurs  dilatés  en  palette  et  garnis  en  dessous  de  sortes  de 
ventouses.  A  l'aide  de  ces  ventouses,  il  retient  la  femelle  au  moment 
de  l'accouplement;  en  même  temps  que  les  sillons  des  élytres  de  celle- 
ci  empêchent  le  corps  du  mâle  de  glisser. 

Gomme  on  le  voit,  c'est  là  une  merveilleuse  prévoyance  de  la  natare, 
qui  a  tout  réuni  pour  assurer  la  perpétuation  tle  l'espèce,  prévoyance 
admirable,  mais  dont  le  pisciculteur  se  serait  aisément  passé...      A.  L. 


—  7r~ 

l'air.  Ces  appareil  a,  théoriquement,  assez  d'analogie 
avec  la  vessie  natatoire  des  poissons,  car  il  sert  à  l'insecte 
pour  s'élever  du  fond  de  l'eau  è  la  surface.  Or,  les  dyti- 
ques, quoique  pouvant  vivre  fort  longtemps  sous  l'eau, 
sont  pourtant  obligés  de  remonter  à  la  surface  pour  res- 
pirer. Dansée  but,  leur  manœuvre  est  bien  simple  :  ils 
cessent  tout  mouvement,  et  leur  corps,  spéciGquement 
plus  léger  que  le  liquide  ambiant,  surnage,  la  tète  en  bas, 
dans  une  position  quelque  peu  inclinée.  L'extrémité  de 
leur  abdomen  seule  sort  donc  de  l'eau,  et  alors  soulevant 
les  élytres  l'air  pénètre  dans  les  stigmates. 

Les  espèces  de  dytiques  sont  fort  nombreuses. 

Il  y  a  quelques  années,  le  docteur  Aube  qui  s'est  beau- 
coup  occupé  de  ces  questions,  en  mentionnait  17  ainsi 
réparties  : 

10  en  Europe, 
6  en  Amérique, 
1  en  Afrique. 

L'espèce  la  plus  communément  répandue  est  le  Dytique 
botdé  {Dylicus  marginalis).  Il  est  brun  verdàtre  avec 
une  bordure  jaune.  Sa  larve  est  allongée^  brune  et  renflée 
vers  le  milieu,  une  ligne  plus  claire  bordée  de  brun  foncé 
s'étale  à  la  partie  supérieure  du  corps  et  latéralement; 
la  partie  postérieure  du  corps  de  cette  larve  est  garnie 
sur  le  côté  de  poils  flottants,  et  deux  petits  corps  cylindri- 
ques, situés  à  l'extrémiié,  servent  è  Tmlroduction  de  l'air 
dans  les  trachées  ;  cette  larve  est  munie  de  six  pattes 
\'  écailleuses  attachées  aux  trois  premiers  segments  ;  ajoutez 
k  ce  signalement,  que  les  larves  de  dytique  se  déplacent 
dans  l'eau  par  des  mouvements  vermiculaire  très-rapides, 
et  vous  reconoattrez  aisément  ces  êtres  étranges.  Elles  sont 
très  voraces  et  se  nourrissent  de  larves,  de  cousins,  de 


—  w  - 

tipuies  et  de  jeunes  «leviiifi.  Elles  sont  doue  doubiement 
nuisibles  au  pisciculteur  en  s'altaquant  à  la  nourriture 
faYorite  des  poissons  et  aux  poissons  euz-mômes. 

Lorsque  les  larves  de  dytiques  doivent  se  transformer, 
elles  sortent  de  l'eau,  s'enfoncent  dans  terres  humides  et 
se  métamorphosent  en  nymphes;  enfin  elles  se  changent 
en  insectes  parfaits. 

Les  dytiques,  grâce  à  leur  corps  ovalaire,  à  bords  tran« 
chants,  fendent  facilement  l'eau  et,  par  cela  m^me, 
nagent  avec  vitesse. 

Leurs  élytres  leur  permettent  de  voler,  ce  qu'ils  font 
généralement  la  nuit,  mais  leur  vol  est  lourd  et  produit 
un  bourdonnement  semblable  à  celui  des  hannetons. 

Cette  facilité  de  locomotion  explique  facilement  la  pré- 
sence de  dytiques  dans  des  flaques  d*eau  produites  acci-* 
dentellement. 

Par  cela  même,  le  pisciculteur  n'est  jamais  à  l>bri 
de  ce  coléoptère  dévastateur,  aussi  doit-il  surveiller  atten- 
tivement ses  pièces  d'eau.  En  été,  il  lui  sera  facile  de 
voir  ces  gros  insectes  à  la  surface  où  ils  viennent  res- 
pirer; alors,  le  mieux  est  de  les  pécher  à  l'aide  de  petits 
filets. 

Telle  est  en  quelques  mots  l'histoire  du  dytique,  qui. 
à  Télat  de  larve  comme  à  l'état  d'insecte  parfait,  est  un 
des  plus  voraces  habitants  des  eaux. 

Albert  Larbàletribr. 

(Extrait  du  Journal  dC agriculture  pratiqué). 


—  w  — 

LA  RACE  DE  CRÈVEGŒUR. 

La  raoe  des  cdqs  et  des  poules  Je  Crèvecœur  est  gêné* 
ralement  placée  au  premier  rang  de  nos  races  françaiies, 
sous  le  rapport  de  la  réduction  du  squelette,  de  la  préco- 
cité et  de  ia  qualité  de  la  chair.  C'est  la  plus  estimée  sur 
le  marelle  parisien.  Elle  <îre  son  nom  de  Grèvecœur-^en- 
Auge,  eommune  du  Calvados,  située  dans  la  vallée  d'Auge, 
è  iê  kilomètres  de  Lisieux. 

Cette  race  se  distingue  par  des  caractères  irèa  traa- 
chés.  Le  plumage  est  entièrement  noir,  avec  des  reflets 
verdAtres  chez  le  coq.  La  tête  porte  une  forte  huppe  é 
plumes  fines  et  retombantes  ;  les  côtés  du  cou  sont 
garnis  de  favoris  saillants  ;  la  gorge  et  le  dessous  du  bec 
portent  une  «r^vatiB  épaisse  et  iouffiae.  La  crête,  très 
marquée,  surtout  chez  le  coq  (comme  toujours),  est  cons- 
tkttée  fMtr  deux  eornes,  pointues  au  sommet,  larges  è  la 
baa«,  e'éoartant  dans  le  bout  et  représentant  dans  leur 
ensemble  «ne  figure  assez  analogue  à  celle  d*un  croissant. 
Les  barbillons  sont  courts  ;  les  oreillons,  d'un  bleu  nacré, 
sont  cachés  sous  les  favoris.  Le  bec  est  noir,  les  narines 
sont  larges  et  très  ouvertes  ;  les  pattes  fortes,  courtes  et 
P  Boires,  sont  munies  de  doigts  longs  qui  donnent  une  base 
[VloKd«  à  l'animal  :  leur  écartement  indique  la  largeur  de 
la  poitrine.  La  poule  est  très  bonne  pondeuse  :  elle  domine 
en  moyenn*)  120  oeufs  par  an,  du  poids  de  76  grammes 
environ  ;  elle  ne  couve  jamais.  Elle  est  très  tranquille  et 
tmà  caractère  extrêmement  doux. 

Lei  oiseaux  de  la  race  de  Crèvecœur  sont  très  sen- 
i^riblei  ai»  brouillards  froids  ;  ils  sont  souvent  atteints  du 
^eoryza.    Pour  les  en  préserver,  il  faut,  tous  les  soirs^ 


—  n  — 

sorveiller  leur  coucher  et  les  tenir  dans  l'intérieur  du 
poulailler. 

Les  poulets  de  cette  race  sont  renommés  pour  la  délica- 
tesse de  leur  chair  blanche  et  fine,  A  trois  mois  et  demi, 
on  les  engraisse,  et  à  quatre  mois,  on  les  met  en  vente. 
Cette  industrie  est  Tobjet  d'un  commerce  considérable  sur 
les  marchés  de  Lisieux,  Saiot-Pierre-sur-Dives,  Pont- 
l'Évéque,  Trouville  et  les  environs.  Paris,  qui  centralise 
toutes  les  bonnes  choses,  ne  pouvait  manquer  d'offrir 
aux  volailles  de  la  race  de  Grëvecœur  l'hospitalité  de  ses 

palais  les  plus  délicats. 

D^  Hector  Gboegb. 

(Extrait  du  Journal  cf  agriculture  pratique). 


CONSERVATION  DES  ÉGHALAS. 

Voici  un  procédé  simple  et  facile  pour  conserver  les 
échalas,  dont  les  vignerons  et  les  horticulteurs  font  une 
grande  consommation  et  dont  le  renouvellement  occasionne 
une  forte  dépense  :  il  va  sans  dire  qu'on  peut  conserver, 
au  moyen  de  ce  procédé,  toutes  1er  boiseries,  charpentes, 
etc. 

On  môle  ensemble  40  parties  de  craie,  50  de  résine, 
4  d'huile  de  lin  ;  on  fait  fondre  le  tout  dans  une  marmite, 
on  ajoute  une  partie  d'oxyde  de  cuivre  natif  qu'on  y  mêle 
intimement;  après  quoi,  on  ajoute  avec  précaution,  et  en 
remuant  le  tout,  une  partie  d'acide  sulfurique. 

Ce  mastic  est  appliqué  à  chaud  sur  les  bois  au  moyen 
d'une  forte  brosse:  lorsqu'il  est  sec,  il  constitue  un  vernis 
aussi  dur  que  de  la  pierre  et  impénétrable  à  l'humidité. 


—  75  — 
DESTRUCTION  DES  LIMAGES. 

Nous  lisons  dans  la  Revue  de  l'horticulture  belge  et 
étrangère  : 

Les  limaces  ont  sous  le  ventre  un  plan  musculaire  au 
moyen  duquel  la  locomotion  a  lieu  par  des  mouvements 
de  contraction  successifs;  mais  ce  mouvement  ne  peut 
s'exécuter  sans  expulser  par  les  pores  de  la  peau  un  liquide 
visqueux.  En  provoquant  une  excrétion  outrée  de  cette 
matière,  on  parvient  à  faire  périr  l'animal. 

A  cette  fin,  on  couvre,  vers  le  soir,  de  paille  d'avoine 
ou  de  seigle  hachée  menue  les  plantes  potagères  des  jardins, 
ainsi  que  le&  lieux  servant  de  retraite  i  ces  mollusques. 

Dans  les  serres,  on  se  borne  à  entourer  le  pied  des 
plantes  ou  la  terre  des  pots. 
;.'  A  la  paille  hachée  on  ajoute  des  cendres,  de  la  sciure 
^'  de  bois,  du  plâtre  et  d'autres  matières  absorbantes.  Les 
•'•  limaces  rampant  sur  ces  matières  laissent  transsuder  une 
■•:,  quantité  abondante  de  leur  liquide  visqueux,  afin  Je  se 
[;.  débarrasser  de  ces  corps  excitants.  Elles  s'affaiblissent 
•'ainsi,  restent  en  place  et  meurent. 


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—  77  — 


SÉANCE  DU  5  MARS  1835. 


Présidence  do     î.   MONTiliLS.  Président. 

Présents  :  MM.  l'abh.'  Bossk,  serréraiie  général  ; 
André,  Uiieil.  Iîovkr  pire,  Moxkstiiui  el  Vi-\ck>-s. 

Le  Proccs-verbil  de  la  dcriû>re  séance  csl  adopté 
sans  observations. 

M.  ie  Président  donne  Icclnre  d'nrie  cîrcnlaire 
de  M.  le  Ministre  de  l'Instruclion  publique  et  des 
Beaux-Arts  invitant  la  Société  à  désigner  certains 
de  ses  membres  pour  la  représenter  à  la  Réunion 
des  délégués  des  Sociétés  Savantes  qui  doit  avoir 
lieu  à  la  Sorbonne  du  7  au  11   avril  prochain. 

MM.  TU.  Roussel,  Eugène  de  Ro/jcre,  sénateurs, 
Xavier  Bourrillon  ,  député  ,  et  Régis  Grousset , 
professeur  de  mathématiques  à  Paris,  sont  nommés 
à  cet  effet. 

—  M.  André  communique  à  la  Société  un  tra- 
vail qu'il  vient  de  terminer  sur  la  vkomlé  du  Gé- 
vaudan  sous  la  domination  des  conifes  de  Barcelone 
et  des  rois  d'Aragon  (1 1 12  à  1 2:) 8). 

La  Société  donne  son  approbation  à  ce  document 
qui  sera  envoyé  à  la  Réunion  des  Délégués  à  la 
Sorbonne,  et  prie  M.  de  Rozicre  de  vouloir  bien 
le  patronner  auprès  du  Comité  ,  M.  André  se 
trouvant  dans  Pimpossibililé  de  se  rendre  à  Paris 
à  l'époque  fixée  pour  la  tenue  du  Congrès. 


■  •;.••.•. 


...•*» 


-  78  — 

—  M.  le  Ministre  de  la  Marine  et  des  Colonies 
a  fait  parvenir  deux  exemplaires  des  rapports  qui 
lui  ont  été  adresses  par  le  résident  général  à  Hué 
sur  le  situation  agricole,  industrielle  et  commer- 
ciale au  Tonkin. 

La  Société  vote  des  rcmcrcîments  à  M.  le  Ministre 
pour  renvoi  de  ces  documents,  qui  seront  mis  à 
la  disposition  des  personnes  désireuses  de  les 
consulter. 

—  M.  Brcil  fait  connaître  qu'il  s'est  occupé  de 
la  question  posée  par  M"^^  Salvat,  dans  sa  lettre  du 
31  eéccmbre  dernier,  relativement  à  la  distillation 
de  la  châlaignc,  dont  on  obtient  de  Talcool ,  et 
qu'il  espère  être  prochainement  en  mesure  de  sa- 
tisfaire à  la  demande  de  renseignements  faite  par 
M'"^  Salvat. 

—  M.  le  Président  donne  lecture  d'une  lettre 
par  laquelle  M.  Sion,  Directeur  de  Técole  normale 
de  garçons  à  Mende  ,  fait  hommage  à  la  Société 
d'un  exemplaire  de  Touvrage  qu'il  a  publié,  avec 
la  collaboration  de  M.  le  D'  Bœll,  sous  ce  titre  : 
Notions  élémentaires  de  sciences. 

Cet  ouvrage  est  divisé  en  deux  parties  formant 
chacune  un  volume.  La  première  partie  traite  de 
la  physique,  de  la  chimie  et  de  la  géologie.  La 
seconde  s'applique  à  la  botanique,  à  l'histoire  na- 
turelle, à  l'agriculture  et  à  l'hygiène. 

M.  le  Président  signale  à  l'attention  de  la  Spciété 
cet  ouvrage,  qui  mérite  d'être  classé  en  bon  rang 
parmi  les  traités  spéciaux  décernés  à  titre  de  ré- 
compense aux  instituteurs  lauréats  du  concours 
annuel  d'enseignement  agricole. 

La  Société  prie  M.  le  Président  de  transmettre 
ses  rcmereîments  à  M.  le  Directeur  Sion. 


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—  79  — 

—  M.  le  Président  propose  Tadoption  des  deux 
vœux  suivants  : 

1**  La  Société  d\'^gricullure  de  la  Lozère,  recon- 
naissante de  Taccucil  favorable  fait  à  sa  demande 
de  création,  dans  le  département,  d'un  service  pas- 
toral, adresse  l'expression  de  ses  rcmercîments  à 
M.  le  Ministre  de  Tagriculture,  et  émet  le  vœu  que 
M.  rinspccteur  des  forêts,  chargé  du  service  pas- 
toral de  la  2^  région  des  Cévennes,  dont  la  Lozère 
fait  partie,  soit  invité  à  procéder  prochainement 
à  Tctude  des  améliorations  pastorales  et  agricoles 
à  introduire  dans  le  département. 

La  Société  prîc  M.  le  Préfet  de  vouloir  bien 
adresser  à  M.  le  Ministre  ce  vœu  en  Tappuyant  de 
sa  haute  recommandation. 

2^  La  Société  d'agriculture  de  la  Lozère,  consi- 
dérant rimporlancc  des  mémoires  publiés  dans  les 
Annales  de  Tlnstitut  agronomique  ; 

Considérant  Tintérèt  spécial  que  présentent , 
pour  la  Lozère,  certains  de  ses  travaux,  dus  aux 
recherches  de  M.  le  professeur  Duclaux  et  relatifs 
à  la  production  laitière  du  Cantal ,  déparlement 
limitrophe  de  la  Lozère  ; 

Considérant  Texiguité  des  ressources  du  budget 
de  la  Société  d'agriculture. 

Emet  le  vœu  que  M.  le  Ministre  de  Tagriculture 
veuille  bien  accorder,  à  titre  gratuit,  à  la  Société 
d'agricuUure  de  la  Lozère  un  abonnement  à  celte 
publication. 

La  Société  prie  M.  le  Préfet,  en  transmettant  ce 
..  vœu,  de  vouloir  lui  accorder  Tappui  de  sa  haute 
recommandation. 

La  Société  donne  sa  complète  adhésion   à   ces 
vœux. 


—  80  — 

—  M.  le  Président  dépose  le  programme  de 
Fexposîtion  gcne'rale  d'horticulture  qui  aura  lieu  à 
Lyon  du  3  au  7  juin  prochain,  à  l'occasion  du 
Concours  régional  agricole  de  cette  ville  et  dont 
la  circonscription  embrasse  le  département  de  la 
Lozère. 


*       MINISTÈRE    DE    l/lNSTHUCTlON    PUBLIQUE  ET    DÈS  BE\UX-ARTS 


COMITÉ  DES  TRAVAUX  HISTORIQUES  ET  SCIENTIFIQUES 


SUJETS  D'ÉTUDE  RECOMMANDÉS 

PAR 

LA  SECTION  DES  SCIENCES  ÉCONOMIQUES  ET  SOCIALES 


Il  y  a  des  questions  d'histoire  économique  ou  sociale 
qui  ne  peuvent  être  résolues  qu'avec  une  masse  considé- 
rable de  docuiTidnfs  recueillis  en  des  lieux  divers  et  pour 
des  époques  diverses.  S'il  est  dillicile  à  un  savant  d'en 
rassembler  lui  même  un  nombre  suflisant  pour  embrasser 
le  problème  sous  toutes  ses  faces,  il  est  plus  facile  è  un 
grand  nombre  de  savants  d'appliquer  chacun  sur  un  point 
particulier  Teffoit  de  leur  érudition  en  le  dirigeant  avec 
méthode,  d'après  un  plan  déterminé,  de  manière  à  consti- 
tuer une  sorte  d'enquête  scientifique.  Ce  concert  peut  pro- 
duire d'utiles  résultats  pour  la  science. 


—  81  — 

C'est  dans  celle  pensée  que  la  section  des  sciences  éco- 
nomiques e(  sociales  du  Comité  d^s  travaux  historiques  et 
scientifiques  a  posé  les  présentes  questions.  M.  le  Ministre 
de  l'instruction  publique  et  des  beaux-arts  les  adresse  aux 
Sociétés  savantes,  aux  correspondants  du  Ministère  et  à 
toute  personn'^  qu'elles  peuvent  intéresser.  Le  travail  de 
chaque  collaborateur  peut  avoir  plus  ou  moins  d'étendue 
suivant  la  nature  et  la  quantité  dos  docunients  ;  une  simple 
note  de  quelques  ligne-?,   lorsqu'elle  sera  comparée  avec 
d'autres  données,  éclairera souveU  u'i  point  de  la  question  > 
ce  qui  importe,  c'est  de  n'admettre  que  dos   faits  certains 
et  de  faire  conniUrc  exactement  les  sources  auxquelles  ils 
auront  été  puisés.  La  section  des  sciences  économiques  et 
sociales  rendra  compte  de  tous  les  mémoires  qui  seront 
envoyés  au    Ministre    do   Tinstruction    publique    et    des 
beaux-arts,  et  les  rapports  qu'elle  rédigera  seront  insérés 
dans  son  Bulletin.  Ce  périodique  publiera  également  les 
mémoires  les  plus  importants,  et  leurs  auteurs  jouiront, 
dans  ce  cas,  des  droits  alloués  aux  collaborateurs. 

L 

niSTOiRR  d'un  domains  nURAL. 

On  connaît  les  traits  généraux  qui  constituent  l'organi- 
sation de  la  propriété  foncière  avant  et  depuis  i789«  Mais 
CD  ne  peut  coniester,  sur  ce  point  comme  pour  beaucoup 
d'autres,  l'avantage  qu'il  y  a  ^  procéder  par  monographies. 
Cette  méthode  permet  de  grouper  sous  une  forme  concrète 
et  vivanto  autour  d'un  seul  exemple  une  foule  de  détails 
précis.  C'est  ainsi  qu'il  serait  instructif  et  intéressant  à  un 
haut  degré  de  reconstruire  l'histoire  économique  de  tels 
ou  tels  domaines  ruraux  sur  divers  points  de  la  France. 


—  82  — 

On  les  prendrait  en  remontant  aussi  loin  que  possible,  de 
telle  façon  que  l'on  pût  suivre  leur  histoire  dans  la  période 
qui  a  précédé  la  Révolution  et  dans  celle  qui  Ta  suivie. 
Cette  rcconîlruclion  peut  rencontrer  des  di(ïîcullés;  mais 
elle  n'est  pas  impossible.  Les  olémonls  en  existent  dans  un 
certain  nombre  de  terriers  et  dm^  les  divers  documents 
qu'on  rencontre  concentrés  ou  épars  dans  les  archives  des 
communes,  chez  les  notaires  ou  entie  les  mains  des  parti- 
culiers. 

Assurémant  les  questions  auxquelles  doit  répondre  une 
telle  étude  sont,  assez  nonibrcuses  et  nssrz  diverses  pour 
qu'on  ne  puisse  espôror  toujours  obtenir  des  renseigne- 
ments sulTisants  pour  chricune  d'elles.  Mais  de  telles  la- 
cunes ne  devraient  pas  rebuter  les  clierclicurs  zélés  et 
instruits  auxquels  nous  nous  adressons.  Leur  lâche  peut 
être  encore  fort  utile,  même  en  restant  incotnpiète  a  qtiel- 
que$  égards.  L'important  est  de  n'omettre  aucune  source 
existante  et  d'en  tirer  pnrti  sur  le  pins  grand  nombre  pos-. 
sible  de  points  susceptibles  d'être  éelairois. 

A  peine  est-il  besoin  de  tracer  les  cadres  dans  lesquels 
doit  se  renfermer  une  pareille  recherche.  Elle  doit  être 
abondante  en  faits  et  sobre  d'appréciations.  Tout  ce  qui 
aurait  Tair  d'une  dissertation  doit  en  ôtre  sévèrement 
exclu  comme  un  hors-d'œuvre.  Tout  commentaire  doit  se 
borner  à  la  simple  explication  des  circonstances  qui  font 
comprendre  comment  un  fait  s'est  produit  et  qui  contri- 
buent à  Téclaircir. 

Maintenant  quelles  sont  les  questions  qui  peuvent  cons- 
tituer les  éléments  de  l'historique  d'un  domuine  rural  ? 

Il  est  clair  qu'elles  offriront  certaines  différences  essen- 
tielles si  le  domaine  a  toujours  été  dans  des  mains  rotu- 
rières ou  s'il  a  appartenu  à  une  ou  à  plusieurs  familles 


—  83  — 

noble.^.  Dans  le  premier  ras.  il  y  aurait  surtout  à  so  préoc- 
cuper des  redevances  qu'il  payait,  dans  le  second  de  celles 
qu'il  percevait;  nf):us,  dai)s  Tun  et  l'autre  cas^  tes  diverses 
charges  féodales  subsistant  avant  la  Révolution  viendraient 
se  grouper  autour  de  ca  domaine  avec  indication  de  la  na- 
ture et  de  la  quantité  de  chacun  d'eux. 

V^oici  quelles  sont  les  questions  principales  auxquelles 
il  y  aurait  lieu  de  répondre  et  dans  quel  ordre  elles  nous 
paratirai'nt  devoir  être  présentées  : 

1^  On  indiquerait  le  nom  du  domaine  et  celui  de  la  loca- 
lité où  il  est  placé,  son  éten<lue  et  sa  contenance  actuelles, 
cultures,  bétail,  bâtiments,  etc.  Cette  première  vue  se 
bornerait  à  un  état  descriptif  assez  rapide  de  la  nature  et 
de  la  valeur  des  terres,  de  manière  à  ne  pas  tomber  dans 
des  doubles  emplois  par  les  réponses  plus  détaillées  ndres- 
Bées,  aux  questions  qui  doivent  suivre. 

9^  On   ferait  connaître  par  quelles  mains  le  domaine  a 

paific  depuis  le  point  de  départ  de  l'étude,  quels  morcelle- 

tr  meDts  il  a  subis,  ce  qu'il  a  pu  gigner  ou   perdre  pour  la 

valeur  et  le  revenu  sous  ses  propriétaires  successifs,  quelles 

iVtraiisformations  principales  a  subies  la  culture,  quels  pro* 

,r  priélai*es  y  ont  résidé  et  quelle  influence  a  pu  avoir  leur 

.  aolion  persormelle  ou  leur  absence.  On  donnera  le  prix  de 

teoteàchaquo  changement  de  propriétaire. 

.    $•  Cil  rappellera  tout  ce  qui  concerne  les  baux  et  les 

'.tivers  ^stèmes  d'amodiation  ;  on  signalera  la  durée  et  les 

daases principales  de  ces  baux  à  la  charge  du  bailleur  ou 

i,4u  pre:ieur,   les  obligations  du   fermier  entrant  à  l'égard 

jia  fertiier  sortant,  les  usemenls  locaux  dignes  de   rc- 

in&rqie.  On  recherchera  si  la  location  a  lieu  en  bloc  ou 

JtoDrceée,  si  l'exploitation  par  le  tenancier  s'est  faite  au 

jende  sous-locations  ou  à  l'aide  d'ouvriers  agricoles. 


—  8i  — 

On  iiuiiqupra  si  !•;  nii'Mayagc  a  joué  un  i  Aie  dans  Texploi- 
talion,  sous  quelles  co-.iJiUons  il  a  été  pratiqué  et  quels 
effets  il  parah  avoir  eus.  Dans  tous  ces  cas,  on  fera  con- 
naître quelle  a  clé  la  part  en  argent  ou  en  nature  RiTêrente 
au  propriétaire,  aux  fenniers  et  aux  colons. 

4"  Imlicauon  des  char iZfs  réelles  :  taille  ou  impôt  foncier, 
dJines,  taxps  diverses  éiiblies  sur  Ih  propriété  rurale.  Indi- 
cation d^s  ^.'barges  personnrlles  qui  pes;iienl  autrefois  sur 
les  loiMnciers  on.  I?s  r.^'nns  :  cipiîation  •services  de  corps, 
etc.  C'est  i'!i,  d  \ns  il  v-iippo^ilion  que.  lo  dorn  ine  aurait 
été  possédé  pir  le  sei-io^ur,  qîTil  y  au'.^it  lieu  de  faire 
conniîire,  outr'n»\s  ihimôn  (pi  il  aurait  eu  |ji-mème  à 
payer,  les  .iiverses  l'edev.inces  féoilalcs  dont  i!  aurai»,  béuô- 
cié,  soit  de  la  |)art  lies  fi-^fs  comj^rîs  dans  sa  mouvance  et 
payables  en  argent  o  i  en  denrées  soit  de  la  pari  des 
paysa  js  coi'vcabl'*!,  Ou  rtîounîeraii  les  «ermes  de  la  ques- 
tion si  (v^  iloîîi^i-v  nvnt  ulo  lui  uiciTie  un  de  ces  Oefs, 
c'esl  i'»  dif.'^  qu'on  él:b  irait  eî  q'.i'il  a  .lu  pay^^r  sous  di- 
verses fornifîs  à  l'Imitât,  à  la  seig'iourie  et  au  (••er.:é. 

Oa  constatera  de  même  les  diverses  impositions  h  la 
charge  dii  douii'ie  1  -("ms  1789. 

Enfi  1,  soit  sons  Taîjcien  légime,  soit  ^o:iS  ^eioi  <]ui  lui 
a  succéilé,  on  otkbiir»  lo  mooîuil  dei  <irois-  do  ni'.IatioQ 
par  décès  ou  enlres  vils  pivés  soii  à  l'El-i^t,  s-.iii  à  <i3s  seî  • 
gaeurs. 

6*^  Il  serait  iîiléîesN'int  de  déterminer  égdttiïwnt  la 
condition  malériiîlîe  dos  familles  de  propriéiairts  ,  de 
tenanciers  ou  da  jîo- m^  q  li.  aux  différentes  époqria,  ont 
habité  le  domaine  ;  leur  genre  de  vie,  leur  alimeaâtion, 
la  disposition  do  liuir  demeure  avec  ses  dépea  lancî?,  la 
disposition  des  bâtiments  de  ff^rme ,  la  consistance  du 
mobilier.  Les  livres  de  raison  ou  de  compte,  les  acbs  de 


t-? 


—  88  — 
Yente  ou  de  donation  et  surtout  les  inventaires  après  décès 
pourront  fournir  sur  ces  divers  points  des  indications  pré- 
cises. 

2. 

l'état    et    la  valeur    de    la    PROPRIÉIÉ    BATIE. 

La  connaissance  des  changements  qu'a  éprouvés  la  pro- 
priété bâtie  dans  les  diverses  parties  de  la  France  intéresse 
l'histoire  des  mœurs  et  Thistoire  économique  de  notre 
pays.  L'économie  politique  même  y  trouverait  des  rensei 
gnements  ou  des  exemples  dont  elle  tirerait  assurément 
profit. 

.  Il  y  a  déjà  des  travaux  de  ce  genre.  Il  serait  utile  de  les 
multiplier  et  de  former  une  ample  collection  de  faits  étu- 
dié9  avec  soin,  à  Taide  de  documents  authentiques,  dans 
des  conditions  et  dans  des  régions  diverses.  Ces  documents 
existent  en  très  grand  nombre,  particulièrement  dans  les 
archives  des  notaires  et  des  établissements  de  bienfaisance 
eldans  des  papiers  de  famille. 
£:  La  monographie,  c'est-à-dire  la  description  d'une  pro- 

î  :  priété  unique,  est  la  méthode  qui  convient  le  mieux  à  une 
f--.  recherche  de  ce  genre;  plus  longue  sera  la  période  pendant 
^/  laquelle  elle  pourra  suivre  l'histoire  Je  l'immeuble,  plus 
elle  sera  instructive.  Cependant  l'étude  comparée  de  plu- 
sieurs propriétés,  groupées  dans  un  quartier  d'une  ville  ou 
dans  un  village,  peut  aussi  conduire  à  un  résultat  utile. 
Il  importe  moins  de  tirer  immédiatement  de  chaque  travail 
particulier  une  conclusion  d'ensemble  sur  le.^  voriations 
de  la  valeur  on  France  que  de  donner  des  faits  certains, 
]^\  .  recueillis  par  des  recherches  d'érudition  et  choisis  avec 
'=-  eritique,  et  d'en  rassembler  le  plus  grand  nombre  possible. 


—  86  — 

C'est  une  œuvre  collective  qui  sera  d'autant  plus  profitable 
à  la  science  qu'elle  comptera  plus  de  collaborateurs;  le 
rapprochement  et  la  comparaison  des  travaux  particuliers 
permettront  sans  doute  d'arriver  à  une  connaissance  géné- 
rale des  changements  de  valeur  de  la  propriété  et  des  lois 
économiques  qui  les  ont  produits. 

C'est  pourquoi  la  section  des  sciences  économiques  et 
sociales  propose  cette  question  à  Tétude  des  sociétés  sa- 
vantes, des  correspondants  du  Ministère  de  l'instruction 
publique  et  des  savants  qui  s'intéressent  à  ces  problèmes. 
Elle  appelle  particulièrement  leur  attention  sur  les  points 
suivants  : 

V  La  description  aussi  exacte  que  possible  de  la  pro- 
priété, comprenant  l'étendue  des  terrains  non  bâtis,  cours, 
jardins,  etc.,  et  des  constructions  qui  la  composaient  ;  la 
nature  des  bâtiments,  la  distribution  des  locaux,  les  maté- 
riaux employés  ; 

2^  L'examen  des  causes  qui  ont  modifié  cet  état  dans 
la  suite  des  temps  ; 

3®  La  série  des  transmissions  de  la  propriété  par  vente, 
héritages,  donation,  etc.; 

i""  La  valeur  de  la  propriété  bâtie,  constatée  par  des 
actes  de  vente,  par  des  inventaires,  etc.  ; 

S^  Les  impôts,  charges  et  servitudes  que  la  propriété 
a  eu  à  supporter; 

6^  Le  nombre  des  habitants  de  la  maison  ou  des  maisons 
à  diverses  époques  et  leur  état  social  ; 

7^  Si  les  bâtiments  n'étaient  pas  occupés  par  les  pro- 
priétaires, le  prix  et  las  conditions  de  la  location,  particu* 
lièrement  la  durée  des  baux  ; 

S""  Les  impôts  et  charges  autres  que  le  loyer,  qui  incom- 


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-  87   - 
baient  aux  locataires,  indépendammont  des  charges  sup- 
portées par  les  propriétaires  : 

9°  Les  chaRgcments  survenus  dans  Tétât  économique  et 

social  de  la  localité,  qui  ont  exercé  une  influence  sur  la 

valeur  de  la  propriété  et  sur  le  taux  des  loyers  ; 

V  10^-  Parmi  ces  chingemeats,  la  construction  de  maisons 

l      et  l'agglomération  de  la  population  dans  le  voisinage,  sur 

lesquelles  il  convient  d'insister ,   parce  qu'elles  sont  au 

nombre  des  causes  qui  influent  le  plus  sur  la  valeur  des 

[.      immeubles. 

3. 


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EFFETS    ÉCOIVOMIQUBS  D  UNE  NOUVCLLE   VOIE  DR    COMMUNICATION. 

Personne  ne  songe  à  nier  les  bienfaits  qui  peuvent  ré- 
sulter,  pour  Téconomie  générale  d'une  région,  de  Touver- 
lure  d'une  voie  de  îommunicaiion  nouvelle,  propre  à  faci- 
liter le  mouvement  des  hommes  et  des  choses.  Mais  on  a 
rarement  pris  la  peine  d'observer  et  d'exposf^r,  avec  la 
précision  qne  comporte  la  méthode  monographique,  les 
'.^  effets  particuliers  produits  sur  un  point  déterminé  du  terri- 
toire national  par  la  création  d'un  pont,  d'une  rue,  d'une 
route»  d'un  tramway,  d'un  chemin  de  fer,   d'un  canal , 
d'uQ  port.  Un  pareil  travail,  pour  peu  qu'il  émane  d'un 
'  esprit  clairvoyant,  observateur  et  juste,  rendra  toujours  de 
."  réels  services.  Les  théoriciens  y  trouveront  un  moyen  de 
p  eontrôle  pour  leurs  déductions  et  il  en  découlera  de  pré- 
eieuses  leçons  pour  tous  ceux  qui  concourent,  de  près  ou 
:  de  loin,  à  la  direction  des  travaux  publics  :  c'est  en  se 
rendant  un  compte  bien  exact  du  plus  ou  moins  d'utilité 
•'4es  ouvrages  déjà  exécutés  qu'on  peut  arriver  à  mesurer 
,  la  productivité  probable  de  ceux  qui  sont  encore  à  l'état  de 
.projet,  et  à  assurer  ainsi  le  meilleur  emploi  possible  aux 


—  88  — 

ressources  dont  un  pays  dispose  pour  le  développement  de 
ses  voies  de  communication. 

En  recommandant  ce  genre  d'enquêtes  à  tous  ceux  qui 
seraient  en  situation  de  les  enlreprendre,  il  convient  d'in- 
diquer les  principales  questions  qu'ils  auront  à  se  poser, 
sans  que  rien  d'ailleurs  fasse  obsiacle  à  ce  que  le  cadre 
adopté  diffère  sur  certains  poinis  de  celui  qu'on  va  tracer 
ici. 

V  Décrire  la  voie  nouvelle  dont  on  se  propose  d'analyser 
les  efTets  économiques.  Dire  par  quelles  initiatives  et  dans 
quelles  conditions  elle  a  Hé  conçue,  tracée,  créée.  Le 
montant  de  la  dépense  et  la  nature  des  ressources  sont  des 
données  qu'il  serait  bon  de  mettre  en  regard  des  résultats 
obtenus. 

2*^  Expliquer  quelle  était  la  situation  antérieure  de  la 
contrée  desservie  et  pourquoi  le  besoin  d'un  nouveau 
moyen  de  cireulation  se  faisait  sentir.  * 

S"*  Montrer  l'influence  directement  exercée  suj  la  rapi- 
dité, sur  le  prix,  sur  la  sécurité  des  voyages  ou  des 
transports. 

k°  Rechercher  dans  quelle  mesure  il  peut  y  avoir  eu 
déplacement,  développement  ou  création  de  trafic. 

5^  Passer  de  ces  effets  directs  aux  effets  indirects;  re- 
chercher la  nature  et  l'importance  des  services  rendus  è 
Vagriculture,  à  l'industrie,  au  commerce. 

6^  Indiquer,  s'il  y  a  lieu,  les  exploitations  nouvelles 
qui  ont  pris  naissance  sur  le  parcours  de  la  nouvelle  voie 
et  qu'elle  a  contribué  à  rendre  possibles. 

7^  Rechercher  Tinfluence  exercée,  tant  aux  lieux  de 
production  qu^aux  lieux  do  consommation  ,  sur  les  prix 
des  produits  dont  la  voie  nouvelle  rend  le  transport  plus 
prompt  ou  moins  coûteux. 


—  89  — 

Souvent  ce  ne  sera  point  seulement  dans  Tordre  des 
faits  économiques,  mais  aussi  dans  Tordre  des  faits  so- 
ciaux, que  certaines  transformations  se  seront  produites». 
Les  chemins  de  for,  partout  où  ils  pénètrent,  modifiont 
les  habitudes  et  les  mœurs  des  populations.  Il  y  a  encore 
là  matière  à  d'instructives  observations;  mais  il  conviendra 
d*y  faire  plus  Je  place  à  la  constatation  des  faits  qu'aux 
considérations  personnelles. 

Ce  qu*on  ne  saurait  <^vitcr  a\ec  trop  do  soin  dans  un 
travail  comme  celui  dont  on  vient  dVsquisser  le  pro- 
gramme, c'est  de  confondre  les  effets  cl  les  causes,  et 
d^attribuer  à  Texécution  d'un  travail  d'utilité  publique 
d'autres  résultats  que  ceux  qu'il  a  rcellemenl  produits. 

4. 

trUDIBR ,  POUR  UNE  RÉGION  DÉTERMINÉE  ,  LES  MODIFICATIONS 
QUI  SB  SONT  iNTRODUITBS  DANS  LA  PRATIQDB  HES  RÉGIMES 
MATRIMONIAUX    DEPUIS    LE    CODE    CIVIL. 

L'ensemble  des  règles  du  Code  civil  sur  le  régime  des 
bieos  entre  époux  se  ramène  aux  trois  points  fondamentaux 
suivants  : 

1^  Liberté  pour  les  futurs  époux  de  faire  à  leur  gré 
leurs  conventions  matrimoniales  ; 

a®  Détermination  d'un  régime,  dit  de  droit  commun, 
applicable  à  défaut  de  conventions  différentes  régulière- 
ment faites  ; 

3^  Organisation  dans  la  loi  même,  à  côté  du  régime 
légal,  des  principales  variétés  ou  combinaisons  de  régimes 
antérieurement  en  usage  dans  les  diverses  parties  de  la 
France. 

De  cette  manière  le  législateur,  en  un  sujet  qui  inté- 


n 


—  90  — 

ressait  de  si  près  des  habitudes  séculaires,  a  laissé  toute 
facilité  pour  le  maintien  des  usages  établis,  comme  aussi 
toute  liberté  de  s'en  écarter  sous  Tcmpire  dos  influences 
de  Tordre  moral  ou  de  Tordre  économique  qui  pourraient 
se  produire  dans  le  mouvement  do  la  société. 

II  serait  intéressant  de  rechercher  dans  quel  sens  s* est 
exercée  cette  liberté,  si  clic  a  aa/cné  la  prririîilance  des  di- 
versités antérieures,  si,  au  contraire,  la  pratique  tend  à 
une  certaine  unité  par  la  préférence  accordée  à  un  régime 
déterminé,  ou  enfin  si^  la  variélé  s'étant  mainlenue,  il  ne 
s'est  pas  opéré  un  changt^mfint  dans  la  distribution  en 
quelque  sorte  régionale  des  différents  régimes  ri  en  même 
temps  des  modifications  dans  la  pratique  de  chacun  d'eux. 
Cette  recherche  doit  avoir  pour  point  de  départ  et  pour 
base  une  série  d'enquêtes  locales  aussi  nombreuses  que 
possible,  dont  chacune,  à  c6té  de  la  constatation  des  faits, 
s'efforcerait  d*en  dégager  les  causes  et,  s'il  y  a  lieu,  d'en 
marquer  les  conséquences. 

Voici ,  résumas  sous  forme  de  questions  9  les  points 
principaux  sur  lesquels  devrait  se  porter  l'altention  : 

1^  Quel  était  le  régime  matrimonial  en  usage  dans  la 
région  avant  le  Code  civil,  soit  sous  la  législation  ancienne, 
soit  sous  la  législation  intermédiaire?  Quelles  étaient  les 
clauses  usitées  dans  la  pratique  pour  déroger  en  certains 
points  au  régime  établi  par  la  coutume  ?  Qiiels  traits  dis- 
tinctifs  la  jurisprudence  locale  avait  elle  imprimés  à  tel 
régime  type,  spécialement  s'il  s'agit  du  régime  dotal  ? 

2""  Quelles  modifications  se  sont  introduites  en  cette 
matière  dans  la  région  depuis  le  Code  civil  ?  Ces  modifi- 
cations se  sont-elles  produites  suivant  nnc  tendance  à  se 
rapprocher  du  régime  de  droit  commun  établi  par  ce  Code 
ou  9U  contraire  dans  un  sens  opposé  ? 


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—  91  — 

3^  Quels  changements  se  sont  introduits  dans  la  pratique 
d'uD  régime  déterminé?  Quels  ont  été  les  procédés  em- 
ployés pour  amener  ces  changements  et,  en  particulier, 
quelles  sont  les  modifications  qui  ont  été  apportées  à  la 
formule  des  clauses  du  contrat  de  mariage  ? 

4°  Quelles  sont  les  raisons  d  ordre  économique  ou 
dWdre  moral  qui  expliquent  soit  la  persistance  de  la  tra- 
dition locale,  soit  les  modifications  apportées  à  la  pratique 
antérieure  au  Code  civil  ou  encore  à  la  formule  des  clauses 
usitées  dans  l'établissement  d'un  régime  déterminé  ? 

5^  Quelles  onl  été,  dans  Tordre  économique  ou  dans 
l'ordre  moral,  les  conséquences  observées  de  la  pratique 
d'un  régime  déterminé  et  des  changements  inlruduits  dans 
les  conventions  matrimoniales  en  usage? 

6*^  La  pratique  révèle-t  elle  que  la  législation  du  Code 
civil  en  matière  de  conventions  matrimoniales  mette  obs- 
tacle à  la  satisfaction  de  quelque  intérêt  ou  de  quelque 
besoin  légitime  soit  dans  l'ordre  économique,  soit  dans 
'ordre  moral  ? 


DISTINCTION  DE  LA  RACE  CHEZ  LES  POUSSINS 

'  On  croit  généralement  qu'il  est  difficile  de  distinguer  la 
race  des  poussins  au  moment  de  Téclosion.  Rien,  au  con- 
traire, n'est  plus  simple.  Non  seulement  un  connaisseur 
i^  reconnaît  au  premier  coup  d'œil  à  quelle  race  appartient 
un  poussin,  âgé  de  quelques  heures,  mais  il  sait  discerner 
s'il  possède  toutes  les  qualités  qui  constituent  le  type  de  sa 
race>  et  s'il  est  capable  de  faire  un  sujet  d'avenir. 
Et,  chose  assez  singulière,  ces  qualités,  que  l'on  peut 


—  9i  — 

nettement  distinguer  dans  les  quarante-huit  heures  après 
la  naissance,  vont  s*nffaiblissant  et  sont  de  moins  en  oioins 
percepiiblos  jusqu'au  moment  où  le  poulet  prend  sa  forme 
aduUo.  Ainsi,  un  beau  Iloiidan  se  reconnaît  à  la  disposition 
des  doigts,  à  la  force  du  canon  de  la  patte,  à  sa  huppe, 
i  ses  favoris  qui  conserveront  avec  l'âge  la  proportion 
qu'ils  avaioni  à  la  niiissanoc.  Un  poussin  de  Mantes  a 
favoris  qui  lui  donnent  une  grosse  tète  toute  ronde, 
crote  simple  et  Jentolèe,  ses  fortes  pattes  et  son  plamage 
méUngo  de  roir  et  de  b! ane.  Un  cocbinchinois  qui  n'a  pas 
la  patte  bien  om^>lamêo  dj  haut  en  bas,  à  réclosioo,  ne 
raur«)  jamais.  Le  lè^er  duvet  qni  la  recouvre  et  qui  tombe, 
quelques  sem^^ines  plus  tard,  est  Timage  eiacte  des  plames 
qui  le  remplaceront.  Un  Padoue  a  la  happe  eiaetement 
dessinée,  et,  à  l'ampleur  de  la  proéminence  de  chair  qui 
recou\re  sa  tête,  on  peut  juger  de  la  largeur  de  la  hnppe 
qu'il  aura  plus  tard. 

^.sant  )  disiircuc  le  sexe,  on  peut  aToir  de  fortes  pré- 
sonipiiv>n«.  mais  vouloir  se  proeonoer  serait  faire  prenve 
de  vanité.  En  «out  o>3$.  ce  serait  encore  au  premier  jou* 
qu  il  y  a;ua  t  plus  de  chance  de  Caire  nu  choix  vreisen- 
bUble*  car  la  crête.  Teperon,  la  forme  de  le  pane  et  de  la 
tèie^  eii  i:n  n)v>:  !oui  ce  qui  peut  être  uu  indice  apparaît 
bea'.3Cv>:ip  p'us  ne;:emen!  qae  huit  jours  plus  lard. 
Elirait  de  tA'jichJ-eur  .  J.  DfiSucx, 


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PLANTATION  J)ES  ARBRES  A  FRUITS 

Un  préjugé  très  enraciné  en  Lozère  et  ailleurs  est  celui 

de  planter  trop  prorondément  les  jeunes  arbres  fruitiers. 

,    Les  journaux  spécraux  critiquent  avec  juste  raison  cette 

*  manière  de  faire  qui,  bien  souvent,  produit  des  rcsultatv 

négatifs  pour  la  récolte  des  fruits. 

QiMind  je  plante  un  arbre,  disait  avec  juste  raison  un 
arboriculteur  distingué,  le  père  de  M.  Hardy,  je  le  fais  de 
telle  manière  que  je  craigne,  en  passant,  de  le  coudoyer 
et  de  le  renverser  par  mégarde. 

Dernièrementi  dit  M.  L.  Cusin,  secrétaire  général  de  la 
Soeiité  d'horticulture  du  Rhâne^  j*ai  vu  un  poirier  vigou- 
ren  qui,  depuis  15  ans,  ne  donnait  ni  fleurs,  ni  fruits. 
Ses  premières  racines  étaient  à  80  centimètres  de  profon- 
déttf^  Il  fut  soulevé  et  replanté,  de  telle  sorte  que  ses  ra- 
iridbcs^ffleuriissent  la  surface  du  sol.  Depuis  lors,  il  fruc- 
tSe-abondamment. 


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SÉANCE  DD  9  AVRIL  1885. 


Présidence  de  M.  HONTEILS,  Président. 

Présents  :  MM.  Tabbé  Bosse,  secrétaire-général, 
BÉaiGAUD  aîné,  Tabbé  Boissisa,  Tabbé  Boissonade, 
D'  BoYER,  Jules  Caupert,  Troupel  et  Vincens. 

Le  procès-verbal  de  la  dernière  séance  est  lu 
et  adopté  sans  observations . 

M.  le  Président  a  reçu  de  M.  Théophile  Rous- 
sel, Sénateur,,  une  lettre  dont  il  donne  lecture. 
M.  Roussel  fait  connaître  que  la  coïncidence  des 
réunions  du  Congrès  des  délégués  des  Sociétés  sa- 
vantes et  du  Conseil  général  le  met  dans  Pimpos- 
sibilité  de  remplir  le  mandat  qui  lui  a  été  confié 
par  la  Société  de  la  représenter  audit  Congrès. 
M.  Roussel  prie,  en  même  temps,  M.  le  Président 
de  faire  agréer  ses  remerciements  à  la  Société 
d^Agriculture  pour  Tavoir  chargé  de  cette  délé- 
gation. 

M.  le  député  Bourrillon  a  aussi,  de  son  côté, 
envoyé  une  lettre  à  M.  le  Président  pour  remercier 
la  Société  de  Tavoir  chargé  de  la  même  déléga- 
tion et  faisant  connaître  que  s'il  se  trouve  à  Paris, 
il  ne  manquera  pas  de  se  rendre  à  la  Sorbonne 
pour  remplir  le  mandat  qui  lui  a  été  confié. 

—  M.  le  Président  donne  également  lecture  de 
la  lettre  ci-après  quHl  a  reçue  de  M.  le  Sénateur 
de  Rozière  : 

9 


—  M  - 

Pans,  17  mars  1885. 
Monsienr  le  Président , 

Voas  avez  bien  voula  m'in former,  par  votre  lettre  en  date 
du  1>2  coaranf,  qoc  la  Société  d'agricoltare  m'avait  désigné^ 
ainsi  qae  MM.  Roussel  et  Bourrillon,  pour  la  représenter  à  la 
lëunion  des  Sociétés  savantes  qui  doit  avoir  lieu  à  la  Sorbotme 
du  7  au  1 1  avril  prochain. 

En  même  temps  vous  m'avez  fait  savoir  qae  M.  Andr«, 
archiviste  du  département  de  la  Lozère,  avait  préparé,  en  vue 
de  cette  réunion,  un  Mémoire  sur  la  Ficomté  de  Gévaudan^ 
et  vous  m'avez  demandé,  en  l'absence  de  M.  André,  de  pré- 
senter en  son  nom  ce  mémoire  au  Congrès.  Je  l'aurais  fait 
avec  le  plus  graad  plaisir,  car  je  connaissais  depuis  longtemps 
le  sujet  choisi  par  M.  André  et  je  l'avais  vivement  engagé  ^ 
le  traiter.  L'histoire  de  la  vic^'^mlé  de  Gévaadan,  sons  la 
domination  des  comtes  de  Barcelone  et  des  rois  d'Aragon, 
est  en  e^et  un  des  points  les  plus  obscurs  et  les  plus  intéres- 
sants des  annales  de  notre  pays. 

Malheureusement,  an  moment  où  s'ouvrira  le  Congrès  des 
Sociétés  savantes,  je  serai  en  route  pour  la  Lozère,  si  même 
je  n'y  suis  déjà  arrivé. 

Mes  deux  collègues  MM.  iloussel  et  BourriDon,  qui  ont 
comme  moi  Phonneur  d'être  membres  du  Conseil  général, 
auront  également  quitté  Paris. 

Je  viens  donc  vous  prier,  soit  de  me  désigner  la  personne 
qui  pourrait  à  notre  place  donner  lecture  au  Congrès  do 
mémoire,  soit  de  m'auloriser  à  chercher  parmi  les  membres 
dudit  Cougrts  quelqu'un  qui  voulût  bien  se  charger  de  ce 
soin. 

Si  vous  le  trouviez  bon,  je  pourrais  en   parler   d'avance  à 


l 


—  99  — 

M.  Léopold  Delisle  qai  présidera  probablement ,  comme  les 
années  précédentes,  la  section  d*bistoiie. 
Veoillez  agréer,  Monsieur  le  Président,  etc. 

ElJG.  DE  ROZIÊRE. 

M.  le  Prësideut  a  prié  M.  de  Rozière  de  vouloir 
bien  s^entendre  avec  M.  Lëopold  Delisle  en  ce 
qui  concerne  la  lecture  du  mémoire  de  M.  André, 
au  Congrès  de  la  Sorbonne. 

—  M.  Emile  More  a  annoncé  Tenvoi  à  M.  le 
Président  d'un  petit  ouvrage  rare  imprimé  aij  Fuy, 
qu^il  a  été  heureux  de  trouver  dans  ses  nombreu- 
ses investigations  et  dont  il  a  fait  prendre  une 
copie  exacte.  Cet  ouvrage  est  une  pièce  de  vers, 
composée  par  Pierre  de  Rodes  Castaîn  ,  docteur 
€s-droits  de  la  ville  de  Marvejols,  rapportant  la 
défaite  des  troupes  du  sieur  D'Ondredieu,  au  lieu 
du  Buisson  en  Gévaudan,  le  6  mars  1617. 

— r  M.  le  Président  expose  que  Tindustric  lai- 
tière étant  appelée  à  devenir  une  des  principales 
ressources  de  Tagriculture  lozérienne,  il  s'attache 
à  recueillir  le  plus  de  renseignements  possible 
en  vue  de  doter  le  département  des  nouvelles 
méthodes  consacrées  par  Texpérience  pour  obte- 
nir une  fabrication  plus  perfectionnée  et  plus 
rémunératrice. 

A  cet  efFct,  il  s'est  adressé  à  M.  le  Directeur 
de  l'Ecole  de  Fromagerie  de  Rufficu  (Ain),  qui  lui 
a  fait  parvenir  une  lettre  explicative  dont  il  est 
donné  lecture. 

La  Société  prie  M.  le  Président  d'adresser  ses 
remerciements  à  M.  le  Directeur  de  ladite  Ecole, 
et  décide  que  celte  lettre  sera  insérée  au  Bulletin. 


—  100  — 
La  voici  : 

Raffien,  13  mars  1885. 
Blonsiear  le  Prësideat, 

M.  le  D'  Françoo,  Directeur  de  notre  Ecole  de  Fromagerie^ 
a  reça  votre  lettre  jaste  aa  moment  de  son  dëpart  pour 
Paris,  où  il  doit  rester  12  jours  et,  pour  ne  pas  trop  voas 
faire  attendre  les  renseignements  que  vous  lui  demandez,  il 
m'a  charge  de    vous  les  donner. 

C'est  M.  Sthchelin,  preTet  de  TÂin,  actuellement  prëfet  de 
la  Charente-Iofërieure,  qui  a  eu  l'initiative  de  la  création 
de  notre  Ecole,  d'accord  en  cela  avec  la  Société  d'Âgrical- 
tare  de  l'Ain.  Rnfïleo,  qui  possédait  déjà  une  fromagerie 
renommée  et  bien  installée,  a  clé  choisi  comme  le  point  le 
plus  central.  Le  conseil  municipal  de  cette  commune  et  la 
commission  do  la  fromagerie  réunis  ont  pris  une  délibéra* 
tion  pour  demander  à  M.  le  Préfet  la  création  de  l'Ecole, 
et  c'est  ce  fonctionnaire  qui  a  ensuite  fait  toutes  les  dé- 
marches pour  obtenir  le  dccrpt  qui  nous  a  donné  satisfaction. 
Dans  la  demande,  la  Société  de  llufTieu  offrait  gratuitement 
son  local  et  s'engageait  en  outre  à  faire  les  dépenses  néces- 
saires pour    une    installation  parfaite. 

La  Société  d'Agriculture  de  l'Ain  a  fourni,  à  ses  frais, 
un  nouveau  maU'riel  complet  :  fourneau,  chaudières,  pres- 
ses etc.,  vases,  ustensiles,  le  tout  ne  comprenant  que  des 
instruments  perfectionnés  et  coûtant  ^,800  fr.  environ. 

Le  personnel  de  la  Fromagerie  se  compose  : 

1°  D'un  directeur  dont  les  fouctioMS  sont  gratuites  ^ 

2°  D'un  professeur  fromager  ; 

3°  id,"  de  comptabilité  ; 

4°  De  6  élèves  boursiers  (tous  garrons). 

Le  prii  de  la  bourse  est  de  400  fr.  L'Etat  paje  le  profes- 


—  101  — 

seor  fromager  2,000  fr.  ;  celaî  de  comptabilité  300  fr.  et 
deux  bonrses  d'ëlèyes.  Les  4  aatres  bourses  sont  payées^ 
savoir  :  2  par  la  Société  d'Agricnltare,  et  les  deux  antres  par 
la  Sociëtë  de  fromagerie  de  Raffiea.  Tout  le  personnel  est 
nomme  par  le  Prëfet  da  département. 

La  darëe  da  coars  n'est  qae  d'ane  année ,  dn  1^'  janvier  aa 
31  décembre.  Les  élèves  doivent  être  âgés  de  18  à  25  ans, 
savoir  lire,  écrire  et  compter.  Pour  s'assurer  du  degré  de 
leur  instruction,  ils  subissent,  avant  leur  admission ,  un 
^examen  devant  une  Commission  composée  du  Directeur  de 
l'Ecole,  du  professeur  fromager,  de  celui  de  comptabilité, 
qui  est  toujours  l'instituteur,  et  d'un  on  de  deux  membres  de 
la  Commission  de  la  fruitière.  Les  candidats  possesseurs  da 
certificat  d'études  primaires  sont  dispensés  de  l'examen  d'en- 
trée. Outre  ce  dernier  examen,  ils  en  subissent  d'autres  tous 
les  trois  mois,  devant  la  même  Commission  pour  s'assurer 
de  leurs  progrès  et  reconnaître  leur  aptitude.  On  ne  lear 
délivre   pas  de  certificat  à   la  6n  du  cours. 

Tous. les  élèves  sont  externes,  se  logent  et  se  noorris- 
sent  chez  des  propriétaires  de  la  commune.  Cependant,  c'est 
aa  Directeur  qu'incombe  le  soin  de  les  placer,  le  mieux  pos- 
sible, chez  de  braves  gens.  Les  heures  de  rentrées  et  de  sor- 
ties sont  fixées  par  un  règlement  intérieur,  ainsi  que  tons 
les  travaux  qu'ils  ont  a  exécuter  dans  l'établissement. 

Âa  lien  de  6  élèves,  on  n'en  admet  actuellement  que  4 
parce  qu'on  a  reconnu  que  plus  ils  font  de  manipulations,  plas 
cela  est  utile  pour  les  bien  former  an  métier. 

Vous  pouvez.  Monsieur,  d'après  les  renseignements  qui 
précèdent  établir  le  chiffre  des  dépenses  annaelles  ;  quant  aa 
budget  des  recettes,  il  n'en  existe  pas  pour  l'Ecole  ;  les  pro^ 
doits  sont  vendus  et  répartis  entre  les  sociétaires  d'après  le 
lait  foomi  par  chacun  d'eux,  après  avoir  prélevé,   bien  en- 


—  102  — 

tendO)  tOQS  les  frais  qai  sont  à  la  charge  de  la  Société,  (bourses 
des  élèves,  entretien  da  roalériel,  réparations,  etc.) 

L'étendae  du  local  varie  avec  son  importance,  mais  la 
disposition  est  ck  peu  près  iiivariablement  la  même.  La  cave 
à  lait,  avec  ses  fenêtres  hautes  et  étroites  pour  étaUîr  les 
courants  d'air,  doit  toujours  être  exposée  an  nord,  celle  à 
firomages  ne  doit  être  ni  trop  sèche  ni  trop  humide. 

Le  n&tre  a  été  construit  en  1860  et  a  coûté  environ 
9^000  fr.  \{  se  compose  de  la  chambre  de  fabrication,  de  la 
cave  h  lait,  et  d'une  salle  où  sont  données  les  leçons  et  qui  est/ 
en  même  temps  le  lieu  de  réunion  de  la  commission.  An- 
dessous  se  trouve  la  cave  h  fromages,  voûtée  et  aussi  grande 
que  tout  le  reste.  Tâcher  d'avoir  toujours  l'eau  Ié  proximité 
et,  ce  qui  vaut  encore  mieux,  dans  le  local  même. 


Nord. 


12  mètres. 


£ 
S 


•  •  •  • 


Salle  de  réunion. 


Cave  à  lait. 


Chambre  de  fabrication. 


Entrée. 


Je  désire  beaucoup,  Monsieur,  que  vous  puissiez  réussir 
dans  votre  entreprise.  Dans  tous  les  cas,  nous  nous  mettons 
entièrement  à  votre  disposition  pour  vous  donner  tons  les 
renseignements  dont  vous  pourrez  avoir  besoin  sous  tons  tes 


—  lOS  — 

rapport»  :  plans,  copies  de  tous  les  règlements,  ilëlail  de  loat 
le  ttatëriei  de  fabrication,  l'adresse  des  foumisseors  etc. 

Jfe  me  f«rmets  d«  placer  sons  vos  yeux  le  rendement  de 
notre  Soeiété  €n  1884. 

Nous  aronï  obtenu,  avec  181  vaches  appartenant  à  58  so- 
ciétaires, 313)645  kilos  de  lait  qui  ont  rendu,  savoir  : 

Fromaige:  37,142  kilos,  à  156  fr.  les 
100  kilos,  ci 42,343    fr.      » 

Béùrréde crème  :  3,264 kil.  &  2fr.  20,  ci.     7,182   fr.      » 

BcntTèblànc:  1,0l7kîl.  h2fr.,cî   .   .    .     2,035   fr.     » 

Total 51,560   fr.      . 

Je  dois  aussi  vous  informer  que  notre  Ecole  a  commence 
ie^t*' janvier  1884,  et  que  la  Commission  du  Budget  avait 
supprimé  toutes  nos  allocations  pour  1885.  Ce  n'est  qo'li  la 
suite  d'une  démarche  de  toute  la  dépntation  de  l'Ain  auprès 
du  Ministre  de  l'Agriculturp,  que  ces  crédits  ont  été  rétablis 
pour  l'année  courante. 

Veuillez  agréer,  Monsieur  le  Président,  l'assurance  des  sen- 
timents bien  respectoeus  de  voire  tout  dévoué  serviteur. 

V Instituteur  de  Ruffieu^  secrétaire  de  la  Fromagerie^ 

A.  Bourg. 

—  M.  le  Président  a  reçu  de  M.  d^Aurelle  de 
Paladines,  propriétaire-agriculteur  et  vice-prési- 
dent du  Comice  agricole  de  Boufarik  (Algérie),  un 
compte  rendu  des  expériences  faites  par  ce  pro- 
pïiélaîre  au  sujet  de  la  destruction  de  TAltise  par 
un  procédé  efficace,  pratique  et  économique. 

Il  est  donné  lecture  de  ce  compte-rendu  qui 
sera  inséré  au  Bulletin. 

Des  remerciements  sont  votés  à  M.  d'Aurelle  de 
Paladines  pour  cette  bienveillante  communication. 


—  104  — 

—  Sur  la  proposidoD  de  M.  le  Président,  la 
Société  décide  Tinsertioa  aa  plas  prochain  Bulle* 
tin  de  la  circulaire  du  1 9  décembre  dernier,  à  la 
suite  de  laquelle  M.  le  Ministre  de  Finstruction 
publique  donne  des  sujets  d'étude  recommandés 
par  la  Section  des  sciences  économiques  et  so- 
ciales du  Comité  des  travaux  historiques  et 
scientifiques. 

—  Sur  la  proposition  motivée  de  M.  le  Prési- 
dent, la  Société  décide  la  restauration  des  deux 
anciens  cadrans,  solaire  et  lunaire,  de  la  façade 
méridionalle  du  Musée  de  Mende,  dont  les  intem- 
péries ont  effacé  en  grande  partie  les  inscriptions. 

M.  fabbé  Bosse  et  M.  fabbé  Boissonade  sont 
priés  de  vouloir  bien  diriger  cette  restauration. 


NOMINATIONS. 

M.  Viala  (Anselme),  propriétaire,  maire  de 
Naussac,  est  nommé  membre  titulaire. 

M.  Tardieu,  agent- voyer  comptable  du  service 
vicinal,  est  nommé  membre   associé. 

M.  Maligê,  jardinier  de  la  Banque  de  France, 
est  nommé  membre  associé. 

APP0*RTS    SUR     LB     BUBBAU. 

M.  Bérigaud  aîné  a  déposé  une  petite  botte 
de  radis  qu'il  a  récoltés  en  pleine  terre  dans  sa 
propriété  de  Chaldecoste. 


—  105  — 


^^* 


BBS 

EXPÉRIENCES  FUTES  EN  VUE  DE  Ll  DESTRUCTION  DE  L'ILTISE 

PAR  LE  COMICE  AGRICOLE  DE  BOUFARIK. 


Boufarik,  le  12  mars  1885. 

Messieurs  les  Membres  du  Comice, 

En  dehors  des  procédés  employés  pour  la  deslructioD 
de  i'àltise,  abris  artificiels  autour  des  vignes,  destinés  à 
être  br&lés  è  la  fin  de  l'hiver,  ramassage  au  plat  à  enton- 
noir, flambeur  Caillot,  etc.,  etc.;  plusieurs  autres  procédés 
s'offrent  à  nous,  pour  détruire  ce  terrible  petit  insecte, 
qui  nous  menace  dans  nos  plus  chères  espérances.  Les  uns 
consistent  en  poudres  insecticides,  les  autres  en  liquides 
toxiques,  que  Ton  projette  ou  que  Ton  pulvérise  sur  les 
vignes.  . 

Les  poudres  ont  toutes  Tinconvénient  d'être  très  chères 
et  de  nécessiter  une  main-d'œuvre  intelligente  et  coûteuse, 
et  encore  les  meilleures  no  donnent-elles  que  des  résultats 
peu  efficaces;  ^ussi,  je  crois  devoir  conseiller  d'employer 
de  préférence  les  liquides  qui,  au  moyen  du  pulvérisateur 
du  célèbre  entomologiste  américain  Riley,  actionné  par 
«ne  pompe  spéciale,  donnent  des  résultats  inespérés. 

Les  liquides  pulvérisés  par  cet  appareil  atteignent  aussi 
facilement  Teuvers  des  feuilles  que  l'endroit,  et  pas  une 
seole  partie  de  la  plante  n'échappe  i  l'action  du  liquide 
trensformé  en  véritable  brouillard. 

J*ai  expérimenté  les  liquides  préconisés  par  M.  Riley, 


—  f06  — 

pour  la  destruction  de  certains  insectes.  Ces  liquides  sont 
les  émulsions  de  pétrole  et  d'aeide  phénîque  saponiGés  et 
toute  une  série  d*autres  liquides,  qu'il  me  serait  trop  long 
d'énumérer  ici  et  qui  tous  ont  présenté  de  sérieux  incon- 
Yénients,  soit  comme  prix  de  revient,  sott  à  caose  àe$  acet^ 
dents  à  redouter  pour  les  personnes  qui  le»  e<r>pk>ieraient. 

Il  résulte  de  ces  expériences,  que  pour  que  certains  de 
ces  liquides  soient  toxiques  pour  l'Âltisey  il  faut  employer 
des  dosages  qui  les  rendent  complètement  nuisibles  à  la 
plupart  des  végétaux  et  à  la  vigne  en  particulier. 

J'en  étais  là  de  mes  essais  et  peu  satisbit,  lorsque  je  me 
suis  souvenu  d'avoir  entendu  préconiser  hautement,  par 
M.  Rocher,  directeur  en  chef  du  service  des  tabacs  en 
Algérie,  le  jus  de  tabac  pour  la  destruction  des  Âltises  et 
antres  insectes  nuisibles  à  Tagriculture. 

Je  me  suis  rendu  aussitôt  auprès  de  M.  Kocher,  qui  a 
bien  voulu  me  donner  fous  les  renseignements  nécessaires 
et  me  faire  préparer  dans  ses  magasins  un  hectolitre  de  jus 
de  tabac  (à  4  degrés  du  pèse  potasse  de  Beaumé)  destiné 
à  faire  des  expériences. 

J*ai  d'abord  fait  des  essais  personnels  qui  ne  m'ont  laissé 
aucun  doute  sur  les  bons  résultats  que  j'espérais. 

Une  expérience  publique  a  eu  lieu  quelques  jours  après, 
le  lundi  2  mars,  sur  une  des  propriétés  de  notre  président, 
M.  Debonno. 

Le  jus  de  tabac  était  pulvérisé  et  projeté  par  Tappareil 
Riley,  actionné  par  la  pompe  spéciale  de  MM.  Hontfort 
etBitt,  constructeurs  à  Boufarik. 

Les  nombreuses  personnes,  attirées  par  cette  question  si 
intéressante,  ont  pu  constater  que  les  altises  atteintes  par 
le  liquide  ne  donnaient  plus  signe  de  vie  après  une  agonie 
de  8  à  10  minutes. 


—  i07  — 

Les  intéressés  ont  emporté  les  victimes  et  j*ai  dû  atten- 
dre jasqu^è  ce  joar  f  oor  connaître  par  eux-mêmes  le  ré- 
sultat (ioal  ie  l'opération. 

Il  résulte  de  toutes  les  déclaratioDS  qui  me  sont  parve- 
nueS)  que  la  mort,  et  non  Tengourdissement,  est  bien  la 
conséquence  de  l'emploi  do  jus  de  tabac  (è  4  degrés  du 
pèse- potasse  de  Beaumé). 

Je  dois  encore  signaler  à  l'attention  des  ? iticulteurs  la 
parfaite  innocuité  du  traitement  sur  les  pousses  les  plus 
tendres  et  les  jeunes  raisins  que  porte  la  vigne  en  ce 
moment-ci. 

Le  jus  de  tabac  détruit  encore  radicalement  les  pucerons 
et  autres  parasites  de  l'oranger;  il  trouvera  donc  là  encore 
de  nombreuses  applications. 

I!  rendra  aussi  de  grands  services  pour  les  plantations 
de  melons  et  de  pastèques,  si  souvent  ravagées  par  les 
pucerons,  pour  les  plantations  d'asperges,  dévastées  en 
quelques  jours  par  le  criocère  et  ses  larves,  etc.,  etc« 

En  cas  d'invasion  des  criquets,  ne  sera-ce  pas  un  moyen 
facile  de  les  anéantir  ? 

Je  crois,  Messieurs,  être  le  fidèle  interprète  du  Comice 
agricole  de  Boufarik,  en  adressant  ici  à  M.  Rocher,  au 
nom  de  tous  ses  membres,  les  plus  vifs  remerciements 
pteur  le  signalé  service  qu'il  a  rendu  à  notre  agriculture. 

Le  Vice- Président  du  Comice  agricole  de  Boufarik, 

L.  D'AURELLE. 


—  108  — 


REVUE  AGRICOLE 


LES  EFFETS  DE  LA  TAILLE  DE  LA  VIGNE 
0nr  le  degré  «leooliqae  dn  Tla. 

On  lit  dans  le  Gardeners' Chronicle  de  Londres,  n"^  du 
7  mars  1885,  p.  314,  le  passage  suivant  : 

«  MM.  Casocia  et  Savastano  ont  récemment  fait  des 
analyses  du  vin  produit  respectivement  par  des  vignes 
taillées  ou  non  taillées.  Des  ceps,  appartenant  à  neuf  va- 
riétés distinctes  et  occupant  un  espace  d*un  hectare,  la 
moitié  ont  été  taillés,  l'autre  moitié  non.  A  l'analyse,  le 
vin  produit  par  ces  dernières  s'est  trouvé  le  plus  riche  en 
sucre  et  le  moins  riche  en  acide.  Il  serait  bon  de  répéter 
cette  expérience  sur  des  vignes  conduites  d'après  la  mé- 
thode extensive  et  d'après  d'autres  méthodes.  » 

Frappé  de  ce  que  les  faits  observés  par  MM.  Casocia  et 
Sevastano  offrent  de  paradoxal  et  de  contraire  aux  idées 
courantes,  notre  ami,  M.  le  professeur  Maxime  Cornu,  a 
écrit  au  Gardeners' Chronicle,  n"^  du  14  mars  1886,  p.  347, 
pour  rappeler  que,  dans  le  midi  de  la  France,  où  le  vin 
se  vend  le  plus  souvent  en  raison  de  l'alcôol  qu'il  renferme, 
la  greffe  sur  cépage  américain  (associée  tacitement  dans 
sa  pensée  à  la  taille  courte  généralement  usitée  dans  la 
région)  n'a  nullement  diminué  le  titre  alcoolique  du  vin. 

A  l'appui  de  cette  assertion  de  M.  Cornu,  j'ai  voulu 
connaître  l'opinion  précise  des  viticulteurs  émérites  de 
THérault,  et  j'ai  soumis  la  question  à  la  Société  centrale 


rv 

fi. 


t  ■ 


—  109  — 

d'Agneoltore  de  ce  département»  où  siègent  MM.  Henri 
Harès^  Gaston  Baxille,  L.  Vialla,  6.  Foëx»  Frédéric  Gaxa- 
Us,  François  et  Félix  Sabatier,  Jules  Leenhardt,  Louis  Des 
Hoarsi  pour  ne  citer  qu'une  élite  dans  ce  groupe  de  prati- 
ciens éclairés.  La  réponse  unanime  a  été  celle  qu'on  pou- 
vait prévoir.  Je  la  résume  en  quelques  propositions  : 

l**  En  général,  plus  le  nombre  de  raisins  est  grand  sur 
une  souche  donnée,  plus  la  quantité  de  sucre  et,  par  suile, 
[  ''      d'alcool  y  est  faible. 

La  preuve  de  ce  fait  est  frappante  chez  les  vignes  aux* 
^  quelles  on  «  donne,  comme  on  dit,  les  longues  »,  c'est-à- 
.  dire  qui,  destinées  à  être  arrachées  Tannée  suivante,  sont 
^  taillées  long  et  quelquefois  laissées  non  taillées,  pour  en 
épuiser  le  reste  de  force  productive.  Les  nombreux  raisins 
ainsi  produits  ont  de  la  peine  à  mûrir  et  restent  souvent 
à  l'état  de  verjus. 
[^/  2^  Les  vignes  cultivées  en  hautains  et  taillées  très  long 

ou  non  taillées^  les  treilles  à  grande  production,  donnent 
toujours  un  vin  moins  alcoolique  que  les  mômes  cépages 
cultivés  à  taille  courte  r>.t  avec  des  raisins  soumis  à  la 
réverbâtion  calorifique  du  sol. 

M.  François  Sabatier,  dans  le  vignoble  qu'il  possède 
près  de  Florence,  a  obtenu  les  meilleurs  résultats  comme 
qualité  (et  même  comme  quantité)  de  la  substitution  de 
la  taille  courte  à  la  taille  pins  lo  !gue  des  vignes  dressées 
sur  échalas. 

3^  Une  des  causes  qui  ont  empêché  la  taille  Guyot 
d'être  adoptée  dans  le  Midi  méditerranéen,  c'est  que  les 
raisins  produits  sur  un  seul  sarment  taillé  long  ont  donné 
DD  vin  inférieur  (par  son  titre  alcoolique)  au  vin  des  raisins 
provenant  de  coursons  taillés  court. 
Chez  H.  Henri  Mares,  le  Pineau  lui-même,  cultivé  par 


•r 


—  HO  — 

le  premier  mode,  a  donné  un  vin  ayant  deux  degrés  de 
moins  que  le  Wn  produit  par  la  taille  courte. 

Ceci  dit«  je  ne  me  charge  pas  de  cenciliec  les  faite 
observés  par  MH.  Gasocia  et  Savastano  avec  ceux  que 
nous  observons  chez  nous.  Je  tiens  seulement  h  rappeler 
quelques-unes  des  raisons  qui,  dans  notre  Midi,  ont  £ait 
adopter  en  générai  la  taille  courte  comme  la  plus  ration* 
nelle  et  la  plus  pratique  pour  la  production  du  vin. 

J'ai  dit:  «  quelques-unes  des  raisons  »,  parce  que,  dans 
cette  rapide  esquisse,  je  me  garde  bien  d'énumérer  tous 
les  éléments  de  cette  question  complexe,  dans  laquelle  le 
sol,  le  climat,  le  cépage  sont  les  données  variables,  qui 
peuvent  modifier  les  conclusions  de  Tétude,  tout  en  laissant 
intact  le  principe  que  la  taille  courte  et.  le  rayonnement  du 
sol  échauffé  sont  des  conditions  favorables  de  la  richesse 
des  raisins  en  sucre  et  finalement  en  alcool. 

J.-E,  PuNceoN. 


ÉTABLISSEMENT   DE   PISCICULTURE 

DU  LAC  DE  SAINT-FRONT  (HAUTE-LOIRE) 
Par  M.  le  vicomte  de  Causans. 

L'établissement  de  pisciculture  de  Saint-Front,  fondé 
en  1852,  est  situé  au  bord  du  lac  de  ce  nom,  à  une  alti- 
tude de  1250  mètres.  La  superficie  du  lac  est  de  36  hec- 
tares. Ses  eaux  ont  reçu  chaque  année  20,000  alevins  en 
moyenne  éclos  dans  l'établissement,  provenant  d^œufs  fé- 
condés sur  place  ou  empruntés  à  Huningue  et  ailleurs. 

En  1852,  le  produit  de  la  pèche  ne  payait  pas  le  garde. 


t  - 

—  lit  — 

Depuis  1B60,  la  vente  des  Truites  n*a  jamais  été  inférieure 
à  3» 000  francs  et  s'est  élevée  jusqu  à  8,000  francs. 

Depuis  1880,  rétablissement  de  Saint-Front  est  arrivé 
â  jeter  en  moyenne  dans  le  lac  100,000  alevins  provenant 
des  fécondations  opérées  sur  place.  Ces  alevins  sont  trans- 

i"  portés  chaque  année  dans  neuf  bassins  d*une  superficie 
variant  pour  chacun  entre  150  et  400  mètres.  Les  Truitons 
y  grandissent   à  l'abri  de  tout  ennemi,  d'avril  jusqu'en 

r      octobre,  et  sont  à  cette  époque  dirigés  sur  le  lac  par  de 

%     petites  rigoles  sinueuses  qu'ils  affectionnent  et  ne  quittent 

[=:      qu'au  bout  de  plusieurs  mois. 

h 

;-  Deux   sources  très   abondantes,    reconnues  à   la  suite 

i" 

-       d'expériences  comme  les  plus  favorables  à  Téciosion  des 
r      œufs  de  Truite^  alimentent  aujourd'hui  tous  les  appareils 
de  pisciculture. 

La  salle  destinée  aux  éclosions  a  17  mètres  de  longueur 

sur  h  de  largeur.  Tout  autour  sont  disposés  en  rayons 

r,      d'étagère  des  bacs  en  ciment  dont  la  largeur  varie  entre 

S       0",60  et  1"10.  Un  pavillon  sert  de  logement  au  gardien. 

fc      Des  réiervoirs  couverts  d'une  superficie  d'environ  60  mètres 

communiquent  avec  la  salle  d'éclosion,  dont  ils  sont  une 

dépendance  indispensable. 

Devant  ces  bàtiments,on  a  creusé  un  bassin  d'une  super- 
ficie de  120  mètres,  divisé  en  quatre  compartiments.  Le 
niveau  de  l'eau  en  estréglç  de  Tintérieur.  Les  divers  com- 
partiments en  sont  vidés  ou  remplis  séparément  avec  la 
plus  grande  rapidité,  afin  de  pouvoir  prendre  et  reprendre 
les  Truites  pour  opérer  celles  qui  sont  prèles  à  pondre, 
et  rejeter  celles  qui  ne  le  sont  pas. 

Aliaienté  par  des  sources  abondantes,  ce  bassin  ne  gèle 

jamais,  même  par  les  plus  grands  froids.  Un  mur  de  clô- 

;ç  tore  se  reliant  avec  les  bâtiments  le  met  à  l'abri  de  toute 


—  112  — 

insulle.  Tous  ces  réservoirs  sont  destinés  à  recefoir  les 
Truites  au  moment  du  frai,  et  ne  sont  pas  de  trop. 

La  pèche  des  Truites  pour  la  vente  commence  vers  le 
1*'  avril  et  cesse  le  i*'  octobre.  Elle  recommence  vers  le 
16  octobre  pour  la  récolte  des  œufs. 

  cette  époque  les  Truites  sont  prises  soit  i  laide  de 
rigoles  frayères  du  genre  de  celles  dont  M.  Raveret-Wattel 
a  donné  le  plan  dans  son  rapport  si  intéressant  sur  la 
situation  de  la  pisciculture  à  l'étranger.  (Bulletin  de  la 
Société  d' Acclimatation,  n^"  11,  novembre  1883,  p.  638), 
soit  avec  des  filets. 

En  1882,  du  20  octobre  au  16  novembre,  il  a  été  pris 
500  Truites,  dont  un  quart  de  femelles,  qui  ont  donné 
120,000  œufs  embryonnés. 

En  1833,  du  20  octobre  au  15  novembre,  la  poche  a 
fourni  1,500  Truites,  dont  un  tiers  de  femelles,  qui  ont 
produit  330,000  œufs  embryonnés.  Sur  ces  1,600  Truites 
112  ont  péri  des  suites  de^Popération  de  l'extraction  des 
œufs  ou  des  blessures  faites  par  les  (ilets  :  les  autres  ont 
été  rejetéos  dans  le  lac.  On  peut  juger  par  ces  chiffres  de 
la  quantité  do  Truites  nécessaire  pour  obtenir  un  grand 
nombre  d'œufs. 

Notons  ici  que  plusieurs  femelles  sont  infécondes  ou 
semblent  ne  pas  se  mettre  aux  œufs  tous  les  ans.  Il  parait 
même  q-je  les  Truites  élevées  en  captivité  sont  trop  souvent 
infécondes  oiî  retardées  pour  la  reproduction. 

Ces  considéralions  ne  viendraient-elles  pas  à  l'appui  de 
cette  opinion  :  qu'un  grand  établissement  de  pisciculture 
ne  peut  exister  qu'au  bord  d'un  lac?  Des  ateliers  de  pisci- 
culture peuvent  réussir  partout  où  il  y. aura  des  Truites  et 
^es  eaux  de  source  ;  mais  tant  que  les  réservoirs  ne  seront 
que  des  pièces  d*eau  ou  des  bassins,  le  nombre  d'œufs 
qu'ils  produiront  sera  très  limité. 


—  113  — 

On  a  l'espoir^  à  Saint-Front,  en  188i,  d'arriver  è  la 
production  d*un  million  d'œufs  embryonnés.  Nos  locaux, 
réservoirs,  filets,  etc..  sont  largement  suffisants  pour  cela. 
100,000  œufs  seront  gardés  pour  le  lac,  900,000  seront 
livrés  au  commerce.  La  question  du  nombre  des  Truites 
à  opérer^  qui  est  l'écueil  de  la  plupart  des  établissements 
de  pisciculture,  n'est  pas  une  dilBculté  à  Saint-Front. 

^  Le  20  novembre  1883,  la  poche  d'une  seule  matinée 

a  donné  118  Truitas,   pesont  ensemble   100  livres.   La 

'  production  d*œufs  n*aura  de  limites  que  celles  des  com« 
mandes  qui  pourront  être  faites,  il  suffira  de  commencer 
la  pè«he  pour  les  œuf:»  quelques  jours  plus  tôt,  ou,  lors 
des  dernières  expéditions  de  Truites  aux  marchands  de 
comestibles,  de  garder  les  femelies  pour  les  dé^poser  dans 
des  bassins  jusqu'au  moment  du  frai.  L'établissement  sera 
donc  en  mesure  de  répondre  de  la  manière  la  plus  satis- 

i     '  faisante  et  la  plus  complète  à  toutes  les  demande»  d'œufs 

r      qui  lui  seront  adressées. 

r   *  (Extrait  du  Bulletin  mensuel  de  la  Société  nationale 

(facclimatation  de  France,  —  Mars  1885). 


LA  CHAUX  EN  ARBORICULTURE  FRUITIÈRE 

La  chaui  est  très  apte  è  jouer,  dans  Tarboriculture  frui- 
tière, le  rftie  d'un  agent  chimique  d'une  grande  puissance. 
'.Elle  réagît  sur  les  silicates  de  potasse,  abondants  dans  la 
^  *  plupart  des  terrains,  sous  forme  de  cristaux  brillants  qu'on 
r  voit  miroiter  an  soleil  ;  elle  les  transforme,  après  quelques 
i>  compositions  et  décompositions,  en  un  seul  sel  de  potasse 
aoluble. 

10 


„  114  — 

A  l'eut  caustique,  c'est-à-dire  avant  qu*elle  n'ait  subi 
l'influence  prolongée  de  l'air  ,  et  concurremment  aviçe 
Tactioa  de.  la  chaleur  et  d*une  humidité  convenable,  elle 
décomposa  avec  force  les  matières  azotées  contenues  ^i»n$ 
les  matières  organiques  du  soi,  pour  les  transformer,  en 
sels  amiçoniacauK  très  solubles  et  très  propres  è  donner  de 
Ténergie  à  la  végétation.  Cette  action,  d'après  M.  Bous/ 
singault,  pourrait,  dans  l'espace  d'un  mois  ou  dçux  apris 
le  chantage,  mettre  à  la  dispositioo,  de  la  plante  autant 
d'azote  par  hectare  qu'il  y  en  a  dans  6  ou  8  quintaux  dii 
meilleur  guano  du,  Pérou.  Pour  obtenir  ces  effets,  poiol 
n'est  besoin  d'un  cbaulage  énergique  :  M,  Boussingault  a 
reconnu  qu'un  chaulage  très  léger,  un  saupoudrage  agit 
à  peu  près  autant  sur  les  matières  azotées  qu'un  chaulage 

dix  ou  vingt  fois  plus  considérable C'est  aussi  rop^nion 

de  M.  Ch.  Gilbert  :  «  Une  pratique  fort  recoipmandabl^> 
ditril,  est  celle  d'arroser  ces  arbres  (arbres  à  friiits),  à 
cette  époque  (juin],  avec  un  lait  de  chaux  plus  ou  moiqs 
concentré.  Cet  arrosem^ot  opéré,  soit  comme,  amende*, 
méat,  soit  con^me  stimulant  supplémentaire,  produit  un 
excellent  effet  :  la  chaux  agit  suv  les  éléments  nutritifs 
contenus  dans  le  sol  en  les  rendant  plus  fluides  et  dès  lors 
plus  facilement  assimilables.  » 

Carbonatée  par  le  contact  de  l'air,  la  chair  perd  sa  caus* 
ticité  et  n'agit  plus  sur  les  matières  azotées  insolubles; 
fort  heureusement,  du  reste,  car  le  sol  perdrait  bien  vite 
ses  qualités  fertilisantes,  et  le  stock  en  richesse  serait  bien 
vite  dissipé;  c'est  cette  action  dévorante  de  la  chaux  qui 
a  fait  jeter  ces  cris  :  Méfiez-vous  de  la  chaux;  le  chaulage 
enrichit  le  père  en  ruinant  les  enfants...  Mais  nous  dirons» 
avec  Mathieu  de  Dombasle  :  ce  n'est  pas  la  faute  de  la 
chaux^  mais  du  mauvais  usage  qu'on  en  fait. 


"  115  ~ 

Lu  chaux  bien  employée  restera  toujours^  entre  iès 
tAaiDS  del*arboriculteur,  un  des  éléments  les  plus  précieux 
pour  la  bonne  végétation  et  la  fructification  régulière  de 
sei  arbres,  dans  les  sols  riches  en  matières  organiques, 
daliï  les  bonnes  terres  arables,  dans  les  vergers  gazonneux, 
la  chaux  caustique,  appliquée  en  petite  quantité,  du 
15  mars  au  15  mai,  au  pied  de  chaque  arbre,  et  enterrée 
par  un  léger  labour,  peut  suppléer  à  tout  autre  engrais  ; 
dans  lès  terres  ordinaires  ou  pauvres,  elle  sera  le  complé- 
ment d'une  fumure  substantielle  ;  enfin  dans  les  terrains 
patorellement  calcaires, 'son  emploi  sera  plus  restreint  et 
ffiéipe  nul.  A  ce  propos,  nous  ferons  observer  qu'il  est 
bien  des  terres  où  le  calcaire  abonde,  mais  à  l'état  latent, 
non  actif,  et  dans  lesquelles  l'apport  de  chaux  caustique 
eit  nécessaire...  Un  cbaulage  énergique  aune  influence 
très  marquée  sur  les  propriétés  physiques  du  soi  ;  celui-ci 
|l^rd  de  «a  cohésion,  devient  plus  poreui  et  surtout  ne  se 
firt>a<  plus  aussi  facilement  par  la  pluie. 

(Extrait  du  rapport  de  M.  Bouillot  au  Congrès 
agricole  Belge f  1884.) 


LA  CHAUX  EN  CULTURE  MARAÎCHÈRE 

Combien  de  maraîchers  s'étonnent  de  voir  leur  terrain 
frappé  de  stérilité  après  un  grand  nombre  d'années  pro- 
daetives,  de  cultures  bien  conduites  et  de  récoltes  abon- 
éantes.  Et  cependant,  tous  les  ans,  le  fumier  succède  au 
iomier  ;  depuis  si  longtemps  qu'on  la  cultive,  la  terre  en  a 
absorbé  des  quantités  considérables,  elle  en  est  noire. 


—  116  — 

Dieu  !  le  bon  terrain  I  disent  les  praticiens,  et  ils  s'éton- 
nent de  voir  les  cultures  y  languir.  A  quoi  cela  tient  il  ? 
Tout  bonnement  à  ceci  :  le  terrain,  devenu  d'un  brun 
plus  ou  moins  noir,  onctueux  au  toucher,  est  transformé 
en  une  véritable  tourbière  par  Ténorme  quantité  de  détri- 
tus de  végétaux  qu'on  y  a  accumulés  depuis  des  années. 
La  proportion  entre  les  éléments  organiques  et  minéraux 
est  rompue.  Malgré  sa  richesse  alimentaire,  le  sol  est  pour 
ainsi  dire  stérilisé  par  la  présence  des  acides  et  par  l'inso* 
lubilité  des  metières  nutritives  qu'il  renferme^ 

Les  plantes  y  subissent  un  véritable  supplice  de  Tantale; 
mourantes  elles  sont  en  contact  avec  les  aliments  et  ne 
peuvent  les  absorber. 

Un  simple  chaulage  sulTit  généralement  pour  faire  un 
miracle,  c'est-à  dire  pour  enlever  au  sol  son  acidité  et 
pour  lui  rendre  sa  fertilité  des  premiers  jours. 

Les  amendements  calcaires  no  sont  donc  pas  assez 
connus  en  jardinage;  trop  prodigue  de  matières  organiques, 
on  est  avare  de  matières  minérales.  Il  fut  un  temps  où 
l'agriculture  tomba  dans  la  faute  contraire  ;  elle  voulut 
substituer  la  chaux  au  fumier.  Dcpui.«,  toute  désillusion- 
née,  dame  Agriculture,  pour  avoir  voulu  trop  amender  ses 
terres,  s'est  amendée  elle-même  en  revenant  à  de  meilleurs 
piincipes.  En  somme,  si  l'excès  de  chaux  peut  nuire, 
Texcès  de  fumier  nuit  aussi  ;  conclusion  connue:  l'excès 
nuit  en  tout.  A.  Bellair. 

(Bulletin  de  la  Société  d'Horticulture  de  Compiègne). 


—  117  — 


LES  ARBRES  FRUITIERS. 

Le  plus  souvent,  dans  nos  campagnes,  on  plante  un 
aibre  bien  ou  mal,  et  puis  on  no  6*en  occupe  plus.  On 
s'imagine  que  la  Providence  fera  le  reste  ;  c'est  là  une 
grande  erreur.  Les  arbres  ne  prospèrent  pas  sans  que 
l'homme  leur  prôte  son  concours  ;  ils  prennent  une  trop 
grande  végétation  ou  ils  restent  rabougris,  et,  dans  les 
ddut  cas,  la  fructiGcation  n'a  lieu  que  d'une  façon  incom- 
plète. Il  est  donc  absolument  nécessaire  do  prendre  quel- 
ques précautions.  D*abord,  avant  de  planter,  il  faut  bien 
défoncer  le  sol  et  ouvrir  un  large  trou  de  façon  que  les 
raeioes  trouvent  à  se  développer  facilement  ;  il  est  néces- 
saire que  la  terie  dans  laquelle  on  met  le  sujet  soit  en  boa 
état,  et,  dans  le  caâ  contraire,  on  la  mélange  avec  du  fu- 
mier, en  donnant  la  préférence  aux  vieilles  laines,  aux 
rftpures  de  cornes,  aux  curures  de  fossés,  h  du  terreau  mis 
en  tas  depuis  quelque  temps,  aux  balayures  de  cours, 
aux  eaux  de  ménage,  etc.,  etc. 

C'est  une  faute  de  faire  des  économies  pour  les  jeunes 
arbres  que  Ton  veut  planter;   il  y  a  toujours  intérêt  è 
prendre  ce  que  Ton  trouve  de  plus  beau  dens  les  pépi- 
nières, en  ayant  soin  que  les  racines  n'aient  pas  été  trop 
mal  traitées  à  l'arrachage.  Il  est  très  important  de  ne  pas 
placer  très  profondément  le  sujet  dans  la  terre  ;  ?a  greffe 
n6  doit  jamais  être  enterrée  pour  les  petits  aibres  greffés. 
Le»  arbres  jeunes  ont   besoin  d'être  soutenus   par  des 
toteurs,  dont  ils  peuvent  se  passer  dès  qu'ils  ont  atteint 
35  centimètres  de  circonférence  à  un  mètre  du  sol  ;  on  dit 
aussi  qu'à  ce  moment-lè,  il  n'est  plus  nécessaire  de  labou- 


-  Il»  — 

rer  le  pied  à  un  mètre  du  tronc  ;  il  est  certain  que  c'est  li 
un  travail  gênant  :  il  n'en  faut  pas  moins  le  prolonger  le 
plus  tard  possible,  et,  en  agissant  de  la  sorte,  on  ne  perd 
pas  son  temps  ;  l'arbre  profite  beaucoup  mieux  et  crott 
avec  plus  de  rapidité  ;  d'un  côlé,  il  reçoit  plus  directement 
lès  émanations  de  l'atmosphère,  de  l'autre,  il  conserve 
plus  de  fraîcheur  et  les  engrais  ne  sont  pas  absorbés  par 
des  plantes  étrangères  qui  se  nourrissent  au  détriment  de 
l'arbre,  si  on  ne  laboure  pas  le  pied  de  l'arbre  à  un  mètre 
de  distance.  Dans  tous  les  cas,  il  est  bon  de  ne  pas  laisser 
croître  l'herbe  dans  les  vergers. 

Pendant  Thiver^  les  cultivateurs  soigneux  doivent  enle- 
ver les  branches  trop  serrées  qui  gênent  la  circulation  de 
l'air  et  privent  l'intérieur  dé  l'arbre  d'un  soleil  bienfaisant. 
Pour  cela,  il  est  indispensable  que  les  branches  ne  soient 
pas  trop  serrées  ;  c'est  une  condition  absolue  pour  que 
l*on  trouve  de  beaux  et  bon^  fruits  sur  toutes  ^les  parties 
des  branches. 

Dans  les  vergers  et  même  dans  les  jardins,  les  arbres 
prennent  facilement  la  mousse  sur  les  troncs  et  les  bran- 
ches; le  cultivateur  intelligent  doit  chercher  A  la  faire  dis- 
paraître le  plus  possible  par  un  nettoyage  soigneux.  Cette 
opération  se  fait  le  plus  avantageusement  après  les  gelées; 
après  quoi,  on  passe  ^  Tarbre  un  lait  de  chaux  préparé  avec 
une  pierre  h  chaux  de  la  grosseur  de  deux  poings»  que  l'on 
fait  fuser  dans  un  arrosoir  d'eau  dans  laquelle  ou  mélange 
du  noir  de  fumée  et  de  la  suie,  afin  de  donner  à  la  pré- 
paration une  teinture  grisâtre,  puis  on  la  passe  sur  l'arbre 
avec  un  pinceau  ;  on  détruit  ainsi,  en  grande  partie  du 
moins,  les  insectes  et  leurs  œufs  collés  à  l'écorce  et  sous 
l'écorce. 

Les  précautions  que  nous  venons  d'indiquer  ne  sorti  pas 


/ 


-  119  - 

difficiles  à  prendre  et  cependant  elle«  ont  une  grande  im- 
portance au  double  point  de  vue  de  la  quantité  et  de  la 
qualité  des  fruita;  or,  il  ne  faut  pas  oublier  que  (es  beaux 
et  excellents  fruits  sont  toujours  d'une  vente  rémunéra- 
trice, et  que  la  culture  des  arbres,  faite  avec  intelligence 
et  sur  une  large  échelle,  donnerait  les  résultats  les  plus 
satisfaisants  et  rendrait  de  très  grands  services  dans  la 
ferme. 

(Extrait  du  Bulletin  de  la  Société  d*agrieuUur$ 
du  Vaff  à  Toulon.) 


—  120 


ENCOURAGEMENTS  A  L'AGRICULTURE 

Pour  l'année  1685. 


ladépendammeat  des  concours  qui  ont  déjà  eu 
lieu,  cette  année  ou  qui  vont  avoir  lieu,  pour  les 
animaux  de  boucherie,  les  animaux  reproducteurs, 
les  volailles  grasses,  les  produits  de  la  laiterie,  il  sera 
distribué,  à  Tautomne  prochain,  les  encouragements 
ci-après  : 

1®  Reboisement.  —  Plantations  en  l>ordure. 

Une  somme  de  600  fr.,  y  compris  des  médailles, 
s'il  y  a  lieu,  et  des  traités  de  sylviculture  et  autres 
ouvrages  forestiers  sont  afiectés  à  la  distribution  de 
primes  pour  le  reboisement  et  les  plantations  en  bor- 
dure. A  cet  effet,  il  y  aura  à  produire,  avant  le  \*' 
septembre,  une  demande,  certifiée  par  M.  le  Maire, 
indiquant  la  surface  semée  ou  plantée,  les  essences 
employées  et  l'époque  à  laquelle  remontent  les  semis 
ou  plantations,  que  la  Société  fera  visiter.  Le  Jury 
tiendra  compte  du  mode  rationnel  d'élagage  des  ar- 
bres de  bordure. 

Les  semis  pour  reboisement  devront  avoir  dix  ans 
d'existence,  et  les  plantations  forestières  huit  ans, 
afin  de  pouvoir  juger  efficacement  de  la  réussite  des 
travaux  effectués. 

Les  membres  de  la  Société  pourront  signaler  au 
Jury  les  propriétaires  qui,  n'ayant  pas  présenté  de 


—  121  — 

-demaDdeSf  auront  fait  des  travaux  de  reboisement 
susceptibles  d'être  primés  dans  les  conditions  régle- 
mentaires. 

2^  Arborieulture  fruitière  et  yiticultore. 

Une  somme  de  600  fr.,  y  compris  des  médailles, 
fS'il  y  a  lieu,  des  arbres  de  choix  et  des  traités  spéciaux 
.sont  destinés  ft  être  distribués  en  primes  :  l""  pour 
les  plus  belles  plantations  d'arbras  fruitiers  et  les 
plus  belles  collections  de  fruits  qui  pourront  être 
présentées  (pommes^  poires,  pêches,  marrons,  châ- 
taignes, noix,  etc.)f  avec  la  condition  expresse  d'être 
iine  production  locale. 

Les  plantations,  soit  en  bordure,  soit  en  plein 
Aamp,  couvertes  ou  aon  de  leurs  produits,  seront 
visitées.  Par  suite,  les  demandes  de  primes  devront 
parvenir  avant  le  1*' septembre;  elles  seront  certi- 
fiées par  le  Maire. 
Une  exposition  des  fruits,  déjà  vérifiés  et  visités 
;       aor  les  arbres,  aura  lieu  à  Mende  le  lendemain  de  la 
î       faire  de  La  Toussaint.  Les  exposants  devront  envoyer 
r      leurs  ^produits  au  siège  de  la  Société,  le  29  octobre 
f      a^u  plus  tard. 

i^  2*  Pour  la  viticulture.  Les  primes  seront  distri- 
J.  :  buées  aux  propriétaires  qui  auront  introduit  dans 
leurs  terres  les  cépages  les  mieux  appropriés  au  sol 
Mt  au  climat  et  en  même  temps  les  meilleures  mé- 
.làodes  de  vinification*  Les  concurrents  devront  pro-^ 
duire  leurs  demandes,  certifiés  par  le  Maire,  avant 
fle:l*^septembre,  en  faisant  connaître  retendue  et  la 
nature  des  terrains  comptantes  ainsi  que  les  espèces 


—  124  — . 

de  cépages  cultivés  ;  les  procédés  de  viniflcation  de- 
vront être  également  exposés  dans  an  mémoire  dé- 
taillé. Les  vignes  seront  visitées. 

3^  Emmagasinement  et  utilisation  des  eaux,  drainage, 
épierrementS)  chaulage  et  plâtrage  des  terres. 

Des  primes  jusqu'à  concurrence  de  800  fr.,  y  com- 
pris des  médailles,  s'il  y  a  lieu,  seront  distribuées  au^s: 
personnes  qui  auront  mis  en  pratique,  dans  un  corps 
de  domaine,  les  méthodes  les  plus  rationnelles  d'irri- 
gation, de  drainage,  de  chaulage,  de  plâtrage,  et 
effectué  des  travaux  importants  de  défoncements , 
d'épierrements  et  autres  améliorations  agricoles. 

Pourront  prendre  part  au  concours  d'irrigation, 
les  propriétaires  ou  fermiers  qui  auront  établi  des 
réservoirs  ou  citernes  aux  abords  des  torrents,  routes 
et  chemins,  en  vue  de  recueillir  les  eaux  de  pluie  ou 
d'orage  pour  les  utiliser  ensuite  en  irrigations  pen- 
dant les  mois  de  sécheresse. 

Les  agriculteurs  qui  désireront  concourir  devront 
adresser  au  Président  de  la  Société  d'agriculture, 
avant  le  l"""  septembre  prochain,  une  demande  faisant 
connaître  l'étendue  des  terres  améliorées,  la  quantité 
employée  de  chaux  ou  de  plâtre.  Les  demandes  de- 
vront, en  outre,  indiquer  quelle  est  l'importance  du 
domaine  dans  lequel  ont  été  introduites  une  ou  plu- 
sieurs des  améliorations  sus-mentionnées ,  depuis 
quel  nombre  d'années  a  eu  lieu  cette  introduction  et 
tous  autres  détails  propres  à  faire  juger  les  amélio- 
rations. 

Les  demandes  devront  être  certifiées  par  le  Maire 
de  la  commune  dans  laquelle  le  domaine  est  situé. 


—  12S  — 

4*^  Eaoottragements  aux  personnes  chargées  des 
observations  météorologiques* 

Uae  somme  de  200  (r.  sera  répartie  entre  ceux  des 
observateurs  météorologiques  qui  se  seront  signalés 
par  leur  assiduité  à  envoyer  les  résultats  de  leurs 
observations,  sur  le  rapport  de  M.  le  Président  de  la 
Commission  de  météorologie  du  département. 

5®  Enseignement  agricole. 

Des  ouvrages  d'agriculture  avec  des  médailles 
seront  distribués  à  ceux  des  instituteurs  qui  auront 
le  plus  contribué,  par  leurs  conseils  ou  par  l'exem- 
ple, à  propager  les  bonnes  méthodes  d'agriculture. 
Les  demandes,  certifiées  par  les  Maires,  devront  par- 
venir au  Président  avant  le  l'''  septembre'. 

6p  Des  récompenses  pourront  être  accordées  aux 
personnes  qui ,  en  vue  de  la  régénération  de  la 
pomme  de  terre,  auront  effectué  des  semis  et  en  pré- 
senteront les  produits. 

Mende,  le  12  juin  1885. 

Le  Président^ 

A.  MO.NTEILS. 

NOTA.  —  Les  primes  et  encouragements  ci-dessus 
spécifiés  s'appliquent  à  tout  le  département. 

Vu  par  le  Préfet  de  la  Lozère  qui  invite  MM.  les 
Maires  à  donner  d'urgence  la  plus  grande  publicité 
possible  au  programme  qui  précède. 

Pour  le  Préfet  : 
Le  Secrétaire  Ciénéral  délégaé, 

TOMMASI. 


1S5  — 


SÉANCE  DD  7  MAI  1885. 


Présidence  de  M.  l'abbé  BOSSE,  Secrétaire  Général. 

i 

r 

^  Présents  :  MM.  ds  Lesgurb,  vice-président,  ]>b 
^  La  Bastide,  Bébigaud  aîné,  Fabbé  Boissonabe, 
^  BoiiiiEFOus,  Brajon,  Jules  Caupert,  Fabrb,  Fré- 
^  déric  Grousset,  Louis  Jourdan,  Léopold  MoifES- 
'  TiER,  OziOL,  dit  Robert,  Paparbl,  Joseph  Para- 
ban  et  VmcEN8. 

Après  adoption  du  procès-verbal  de  la  der- 
nière séancei,  la  Socie'té  s^occupe  du  programme 
relatif  au  Concours  annuel  d^animaux  reproduc- 
teurs des  espèces  bovine,  ovine  et  porcine  qui 
aura  lieu  à  Châtcauneuf  le  8  juillet  prochain,  et 
dont  la  circonscription  embrasse  Tarrondisscment 
de  Mcnde. 

Ce  programme  est  arrêté    en    tenant  compte 
des  vœux  émis,    Tannée  dernière ,    par   le  jury 
de  ce  concours,  vœux  que  la  Société    approuva 
:    dans  sa  séance  du  10  juillet  1884. 

—  M.  A.  Lauriol,  ancien  maire  de  St- Martin- 
'■  de-Lansuscle,  domicilié  à  St-Jean-du-Gard,  a  bien 
TOulu  offrir  gracieusement  à  notre  Société,  dont 
;-.  il  est  membre,  une  collection  de  217  médailles 
*^'  ou  monnaies  anciennes  et  modt^rnes. 
^-  La  Société  vote  ses  plus  vifs  remerciements  à 
î-tll.  Lauriol,  pour  le  don  de  ces  pièces,  qui  se- 
'Ji  ront  placées  dans   une    vitrine   spéciale   portant 

%  inscription  du  nom  du  donateur. 

p.  ^  11 


■•  rt  » 


1    * 


.  ?    * 


—  126  — 

MM.  André,  sccrdtaîre,  et  Tabbé  Boissonade 
sout  pries  de  déterminer  ces  monnaies,  préala- 
blement à   leur  classement. 

—  M.  Eugène  de  Rozicre  a  adressé  à  M.  le 
Président  la  lettre  suivante,  dont  il  est  donné 
lecture  ; 

Malziea,  35  avril  1885. 
Monsieur  le  Président  et  cher  Collègue, 

La  Société  d'Agriculture  veut  bien  me  permettre  chaqqe 
année  de  lui  offrir  une  collection  de  brochures  relatives  aux 
questions  d'rconomie  politique,  d'industrie,  de  commerce, 
d*ugrjculture,  qui  sont  distribuées  aux  membres  du  Parle- 
ment, et  dont  la  réunion  me  semble  appelée  à  constituer  dans 
la  bibliothèque  de  la  Socic'tc  une  collection  d'un  ve'ritable 
iutëiét. 

Cette  année,  je  devance  de  quelques  mois  Tépoque  de  mes 
envois  unnuels^  parce  que  les  brochures  que  j*ai  reçues  et  /e- 
cueiilies  se  rapportent  en  très  grande  majorité  à  la  crise  îo- 
duslrielle  et  agricole  dont  souffre  en  ce  moment  l'Europe 
entière,  et  particulièrement  aux  questions  de  surélévation  des 
droits  de  douane  qui  ont  été  récemment  discutées  devant  'es 
Chambres. 

J'ose  espérer  que  la  Société  voudra  bien  faire  à  cet  en- 
voi le    même  accueil  qu'aux  envoie   précédents. 

Veoillez  agréer,  etc. 

£.    DE    BOZIÈRE. 

La  Société  prie  M.  le  Président  d'exprimer  à 
M*  de  Rozière  ses  remerciements  pour  Tcnvoî  de 
ces  documents,  qui  seront  catalogués  et  pla£;é$ 
dans  la  Bibliothèque  de  la  Société. 


/ 


—  127  — 

—  Il  est  également  donne  lecture  de  la  lettre 
ci-après  que  M.  le  président  a  reçue  de  M.  Mou- 
lin, conseiller  à  !a  Cour  d'a;)[)el  de  Niines,  mem- 
bre titulaire  de  la  SociJté. 

Nimoi,  1"   mai  1885. 
MoDsiear  le  Prosidenl, 

ËQ    vons  voyant  rrpreridiv,  dans  la   sdance    da    8  janvier 
dernier,  Vidée  de  voire  rrgiolle  prédécesseur  M,  de  Lapîerre, 
h    laquelle     la     Société    sVst    empressée    de    s'associer,    de 
faire   (igurer.    sur    les     nirdailles    IionoriHques   h  distribuer, 
l'efBgie   de  Cbaptal ,    y:  suis   heureux     d*cipplaudir    à    votre 
initiative  et  à   lu   décision   qui   Ta    suivie.    C*est^  bien,  dans 
la  limite   de  nos  re^i^ources,   le    Oieillcur   mo^n  et  le   plus 
pratique  d'honorer  un  des  plus  illustres  enfants  de  la  Lozère^ 
dont  M.    Blanqui   aîné   avail   dit,  devant   rinstitiit,  a   Chap* 
«  tal'B   légué   h    son  pays  vingt    industries    nouvelles,    cent 
c  perfectionnements   ingénieux,  au  moyen    desquels  le   peu- 
l'        f  pic  est  mieux  vêtU,  mieux  nourri  qu'autrefois,  »  et,  comme 
vous   ajoutez    fort    bien     vous-même,  dont   l;'s    travaux    en 
ccnologiof  en  chimie  ««gricole    cl    industrielle  ont,   au    com- 
mencement   de   ce  siècle,     ouvert  des    horizons     nouveaux 
an    monde    savant. 

11   n'entre    pas   dans   ma    pensée    de    rappeler  ici    sa     vie 

et   ses    travaux,  entreprise   qui    serait    iéméraîre,     après   ce 

que    l'éminent   professeur   de    chimie,   M.    Béchamp,  a   fait 

^      a?ec  autant  de  cœur  que  de  compétence  scientifique  •,  je  tiens 

seolement  b  saisir  l'oc-casion  de  lui    renouveler  nos   remer- 

i":   ctments  ,   d'avoir    enrichi    de    son   œuvre    notre    Bulletin, 

1-    L'dtode   magistrale  qu'il  a  consacrée  à    notre  grand  compa- 

^-  triole  est  an  monument  propre  à   nous   consoler  de    ce  que 

nous  n'avons  pas   encore  une  statue  de  Cbaptal.   Le  marbre 


1." 


~  128  — 

et  le  bronze,  sur  dos  places  pnbliqaeS)  sont,  sans  doute, 
un  éclatant  hommage  rendu  h  la  vertu  «  au  courage,  2i  la 
science 4  maïs  le  vulgaire  qui  passe  n'en  remarque,  le  plus 
souvent,  que  ce  qui  frappe  son  regard,  laissant  au  penseur  et 
Il  rërodlt  le  privilège  d'y  voir  ce  que  le  statuaire  a  voulu 
transmettre  h  la  poslëritë.  Le  monument  ëcrit  a  une  autre 
portëe  ;  il  retrace,  en  les  fixant,  les  détails  de  la  vie  du 
personnage,  et  montre  comment,  par  le  courage,  l'honneur 
et  le  travail,  il  a  bien  mérité  du  pays.  A  ce  titre,  Tœnvre 
de  M.  Béchamp  restera  immortelle,  en  perpétuant  le  sou* 
venir  de  Tun  des  hommes  qui  ont  le  plus  travaillé  pour 
rhumanité.  Le  nom  de  l'auteur  restera  désormais  uni  à 
celui  de  Chaptal,  et  ce  ne  sera  pas  un  mince  honneur...«... 
Un  autre  grand  chiiq^iste  que  la  science  a  récemment  perdu, 
M*  Dumas,  ne  se  complaisait-il  pas  h  i appeler  que  l'empereur 
Napoléon  III  lui  disait  :  ce  Vous  serez  le  Chaptal  de  mon  rè- 
c  gne  !  »  N 'aimait -il  pas  à  raconter  (^nous  avons  recueilli  de 
sa  bouche  ce  souvenir  ému),  que  lorsqu'il  allait  régulière* 
ment  prendre  Chaptal,  affaibli  par  les  années,  pour  l'accom- 
pagner aux  séances  de  l'Institut,  il  rn  recevait  ce  pronostic 
touchant  :   vous  serez  mon  successeur  ! . .. 

\  otre  initiative,  Monsieur  le  Président,  et  la  décision  de  la 
Société  assureront,  de  la  manière  la  {>las  heureuse,  un  tribut 
permanent  d'hommages  à  une  grande  mémoire,  en  répandant 
partout,  h  l'occasion  de  récompenses  justement  ambitionnées, 
l'efBgie  de  Chaptal  dont  les  traits  pénétreront  ainsi,  dans  des 
conditions  qui  en  rendront  le  souvenir  cher,  jusques  sur 
les  points  les  plus  reculés  de  notre  déparlement.  Ce  sera, 
d'ailleurs,  pour  la  Lozère*  la  marque  authentique  de  sa  pro- 
testation contre  l'eneur  de  biographes  inexactement  informés 
qui  l'ont  fait  naître  à  Montpellier,  et  contre  la  tentative  de 
revendication  du  Loir-et-Cher  en    1833. 


—  1S9  — 

Noire  Chaptal)  en  effet 9  a  ea  le  sort  de  beaucoup  d'hom- 
mes illustres,  depuis  Homëre  que  sept  villes  grecques  se  dis- 
putaient, et,  plus  près  de  nous,  Urbiîn  V,  revendiqué,  contre 
toute  évidence,  uon-seulement  à  rétiaugcr,  mais  en  France, 
par  Toulouse,  Limoges  et  BeaucaTe,  (Histoire  des  souverains 
Pènlîfes  par  Artaud,  cité  dans  le  Gabulum  Chrlsitanum  de 
l'abbé  Pascal)  • 

Veuillez  agréer,    M.   le  Président,   etc. 

Moulin. 

Sur  la  proposition  de  plusieurs  membres 
présents,  la  Société  décide  Tinsertion  au  Bullelin 
de  cette  lellre  qui  renferme  des  renseignements 
historiques  concernant  une  des  plus  grandes 
illustrations  dont  la  Lozère  puisse  s'enorgueillir. 

—  Par  lettre  du  9  avril  dernier,  M.  Gustave 
Marty,  de  Toulouse,  .membre  correspondant  de 
la  Société,  a  prié  M.  le  Président  de  faire  con- 
naître qu'à  l'occasion  de  la  tenue  du  Concours 
régional  et  des  grandes  foires  qui  auront  lieu  du 
1®'  au  17  mai,  il  se  mettrait  à  la  disposition  de 
ceux  de  nos  honorables  collègues  qui  se  trouvant 
à  Toulouse  à  cette  époque  désireraient  visiter  ses 
collections  d'histoire  naturelle. 

L'offre  gracieuse  de  M.  Gustave  Marty  a  été 
communiqude  en  temps  utile  à  ceux  des  mem- 
bres de  la  Société  qui,  par  leurs  relations  ou 
leurs  goûl s,  pourraient  être  attirés  à  Toulouse 
à  l'occasion  du  concours  régional  et  des  fêtes 
organisées  pour  cette  époque. 

. —  M.  le  Ministre  de  l'Agriculture  a  invité  la 
Société  à  nommer  un  délégué  pour  la  représen- 
ter à  la  réunion  spéciale  du    Concours    régional 


—  130  — 

agricole  de  Lyon  ,  dans  laquelle  doivent  être 
étudices  et  proposées  les  modifications  quMl  con- 
viendrait d'apporter  aux  programmes  de  concours 
de  Tannée  suivante. 

M.  Léopold  Monestîer  et,  en  cas  d'empêche- 
ment, M.  de   La  Bastide  sont  délégués  à  cet  eflFet, 

—  Le  Congres  Archéologique  de  France  tien- 
dra sa  52^  session  à  Monlbrison,  du  25  juin  au 
2  juillet  prochain,  ainsi  qu'il  résulte  du  pro- 
gramme dressé  par  la  Société  Française  d'Archéo- 
logie. 

M.  le  Président  communique  un  numéro  qu'il 
a  reçu  de  la  publication  périodique  intitulée  : 
La  Réforme  cadastrale^  orcjane  officiel  de  la 
Société  topographique  parcellaire  de   France, 

M.  Louis  Jourdan  est  prié  de  vouloir  bien 
examiner  cette  livraison  et  faire  un  compte  rendu  ^ 
s'il  y  a  lieu. 


NOMINATION 

M.  de  Carbon  Ferricre,  inspecteur-adjoint  des 
Forêts  à  Millau,  est  nommé  membre  titulaire  de 
la  Société. 

APPORTS    SUR    LE    BUREAU. 

M.  Julos-Caupert,  propriétaire  à  Chaldecoste^ 
a  présenté  : 

1^  Deux  magnifiques  boites  d'asperges  d'Ar- 
gentcuil  et  de  Hollande,  récollées  dans  sa  pro- 
priété . 

2^  Plusieurs  pieds  de  belles  laitues  de  la  Pas- 
sion, dites  pouponnes  d'hiver. 


—  131  — 


REVUE  AGRICOLE 


DE  LA  TAILLE  TARDIVE  DE  LA  VIGNE 

C*BiiBe    préservatif    contre     les    gelées    de 

prinjciups. 

■ 

Le  Bulletin  de  la  Société  d'agriculture^  sciences  et 
aris  de  Poligny  (Jura)  contient  un  extrait  d*une  inté- 
ressante conférence  sur  la  préservation  delà  vigne  con- 
tre les  gelées,  au  moyen  de  la  taille  tardive. 

Ilfaut  pour  cela,  lorsque  les  feuilles  de  la  vigne 
sont  tombées,  faire  une  taille  préparatoire,  consistant 
i  retrancher  tous  les  sarments  inutiles  et  le  bois  mort, 
et  à  ne  garder  debout  sur  le  cep  que  les  sarments 
nécessaires  a  la  taille  définitive.  Cet  émondage  doit 
être  complètement  achevé  avant  tout  mouvement  as- 
cendant de  sève   dans  le    cep. 

Maintcnarnt  à  quelle  époque  doit  on  faire  la  taille 
proprement  dite^  la  taille  définitive? 

L'époque  la  plus  favorable,  c'est  lorsque  la  vigne  ne 
pleure  plus  et,  d'après  le  conférencier  (dont  on  ne  dit 
pas  le  nom),  l'heure  où  la  vigne  ne  pleure  plus  ,  cesi 
lorsque,  au  sommet. des  sarments  que  ion  a  laissés  poitr 
asseoir  la  taille ^  apparaissent  de  nouveaux  bourgeons 
de  l'année,  parfaitement  adultes,  étalant  trois  ou  quatre 
feuilles  bien  constituées.  Il  faut,  pour  agir  avec  certitude, 
que  ces  bourgeons    nouveaux  soient  bien  ouverts,    éta- 


iV. 


—  isa  — 

lent  ao  loleil  trois  ou  quatre  feuilles  bien  déyeloppées, 
eu  un  mot  qu'ils  puissent  \iYre  de  leur  yie  propre.  A 
cette  époque,  la  sève,  d'aqueuse  et  de  fluide  qu'elle  était 
en  quittant  les  racines  pour  s'élancer  dans  le  cep,  s'éla- 
bore, devient  plus  dense,  plus  épaisse,  plus  chargée 
de  principes  nourriciers,  au  fur  et  à  mesure  qu'elle 
monte  dans   les  sarments. 

«  Prenez  deux  ceps,  ajoute  le  conférenciisr,  l'un  traité 
par  la  taille  de  mars  (1),  l'autre  par  la  taille  tardive, 
et  voyez  ce  qui  se  passe  pour  Tun  et  pour  l'autre. 
Ils  sont  tous  les  deux  dans  les  mêmes  conditions  de  sol 
et  d'exposition  :  ils  sont  voisins.  Du  20  avril  au  ifi  ou 
20  mai,  à  l'époque  de  la  plus  forte  montée  de  la  sève, 
tous  les  deux  vont  développer  des  bourgeons  nouveaux  ; 
mais  ces  bourgeons  se  trouveront  très-différemment  pla- 
cés :  le  premier  de  nos  ceps  portera  les  siens  tout  à 
fait  à  la  base  des  sarments  qui  ont  été  supprimés  par 
la  taille  de  mars,  c'est-à  dire  qu'il  aura  développé,  mis 
au  Idfge  toute  la  récolte  qu'il  porte  ;  le  second  portera 
des  bourgeons  nouveaux  tout  à  fait  au  sommet  de  ses 
sarments,  qui  n'ont  pas  encore  reçu  la  taille,  mais  les 
yeux  de  la  taille  sont  complètement  intacts.  Qu'une  ge- 
lée vienne  et  surprenne  nos  ceps  en  ces  deut  états  :  le 
premier  perdra  sa  récolte,  tandis  qu'elle  restera  en- 
tière au  second,  qui  la  possède  intacte  dans  les  bou- 
tons non  développés  placés  à  la  base  de  ses  sarments 
non  taillés. 

«  La  taille    tardive   n'est  pas  seulement  un  préserva- 


(1;  C'est  la  taille  qui  est  habituelloment  pratiquée   dans  le  Douba 
et  le  Jura.  (F.   G.) 


—  ISS  ~ 

tir  wùtre  ItB  gelées  printatuères,  c'en  eit  t&core  un  eontrt 
la  coulure,  b 

Les  bourgeons  de  la  vigne  soumise  k  la  taille  tardife 
sont  en  retard  d'au  moins  trois  semaines  sur  les  bour* 
geons  de  la  vigne  taillée  en  mars.  Leur  floraison  arrive 
donc  trois  semaines  plus  tard,  lorsque  la  température, 
plus  régulière  et  plus  égale,  leur  permet  de  s'accomplir 
généralement  sans  pertes  appréciables.  M.  Fleurj  La- 
coste avait  remarqué  que,  depuis  qu'il  soumettait  ses  vi- 
gnes à  la  taille  tardive,  ce  n'était  plus  qu'exceptionnelle- 
ment  qu'elles  souffraient  de  la  coulure. 

Bemarquons  en  terminant  que  la  taille  tardive  n'im- 
pose pas  un  coup  de  sécateur  è  donner  de  plus  que 
dans  la  taille  ordinaire.  Le  moment  de  la  taille  est 
aenlement  reculé. 


SUPPRESSION   DU    CHEVELU    DES    ARBRES 

LORS   DE   LEUR  PLANTATION. 

M.  Dubarle,  professeur  d'horticulture   à  Reims,  con- 
seille de  supprimer  le  chevelu  des  arbres,  toutes  les  fois 
que  la  replantation  ne  se  fait  pas  immédiatement  après 
leur  déplantation.  L^inspection  de  ces  petits   filets,    qui 
l\  garnissent  une  partie  de  l'étendue  des  racines  principales, 
[:'  'ait  voir  qu'il  se  composent  seulement  d'un  canal  pour  la 
sève  et  d'une  écorce  très-fine.   Or  il  suffit  que  ces  orga- 
nes capillaires  restent  exposés  un  jour  seulement  à  l'air 
^  pour  qu'ils  soient  desséchés  ;  Técorce  détruite  s'en   déta- 
die  an  moindre  contact  ;  si  on  les  ouvre,  l'aspect  bruni 


r 


S 


de  rintériear  indicjîfie  (|ue  l'organisation  en  est  détruftia  ;  ' 
ne  pouvant  plus  fonctionner»  leur  présence  n*cfst  pas  seule* 
ment  inutile,  elle  constitue  même  un  danger.  En  effet, 
dit  M.'Dubarle,  la  grande  abondance  de  chevelu  fournie 
par  certains  arbres  entpèîshe  la  terre  d*adhérer  coniplète-* 
ment  i  la  racine,  condition  essentielle  d*une  bonne  re- 
prise, et  par  suite  retarde  le  moment  où,  excitée  par  un 
léger  mouvement  de  végétation,  cette  racine  émettra  un 
nouveau  chevelu  destiné  à  pomper  la  sève  dont  Tarbre  a 
besoin  pour  végéter. 

Un  très  habile  horticulteur,  M.  Jules  Courtois,  de 
Chartres,  partage  entièrement  Topinion  de  M.  Dubarle  ; 
il  pense  qu*nn  attache  généralement  une  trop  grande  im- 
portance au  chevelu  des  racines  des  arbres  arrachés  des 
pépinières,  lors  dd  la  plantation.  La  condition  la  plus 
essentielle  pour  assurer  le  succès  d'une  replantation, 
c'est  d'obtenir  l'adhérence  parfaite  de  la  terre  aux  raci> 
nés  ;  or  il  est  certains  arbres,  comme  par  exemple  le 
Poirier  greffé  sur  Cognassier,  où  le  chevelu  est  si  abondant 
que  souvent  il  fait  perruque  et  s'oppose  ainsi  è  cette  adhé- 
rencesi  nécessaire.  Ce  que  MM.  Dubarle  et  J.  Courtois 
disent  des  arbres  s'applique  également  à  certaines  vignes 
américaines  dont  le  chevelu  est  très-développé.  N'ou- 
blions pas  d'ailleurs  que  le  chevelu,  semblable  sur  ce 
point  auk  feuilles,  se  renouvelle  chaque  année  et  périt 
de  môme. 


—  136  — 

CULTURE  DES  ARTICHAUTS. 

Les  artichauts  se  plantent  à  la  fin  de  mars,  de  préfé- 
rence dans  un  sol  frais  bien  préparé  et  bien  fumé.  Ils  se 
plantent  en  rangs  espacés  d'un  noètre,  et  les  pieds  sont 
également  à  un  mètre  dans  le  rang.  Pour  augmenter  sen- 
siblement le  rendement,  il  faut  planter  un  second  rang  à 
16  cent,  et  i*n  biais  du  premier  pied,  pour  que  dans  le  cas 
où  ils  prendi aient  tous  les  deux,  les  pieds  ne  se  gênent 
pas. 

Pour  plan'er  un  hectare  de  terrain  en  Artichauts,  il 
faut  donc  10.000  piedi  par  rangs  simples  et  20,000  envi- 
ron par  double^  rangs. 

En  général,  les  plants  ne  produisent  pas  la  première 
année  de  leur  pianiation. 

Pour  couvrir  les  frais  de  première  année  Jl  faut  planter, 
entre  deux  rangs  d'artichauts,  un  rang  de  pommes  de  terre 
hâtives  (soit  la  pomme  de  terre  à  feuilles  d'orties^  soit  la 
pomme  de  terre  quarantaine),  qui,  tout  en  permettant 
aux  jeunes  plants  de  s'élever,  leur  donnera  un  abri  contre 
la  sécheresse  et  les  grandes  chaleurs.  Celte  production 
sera  d'un  grand  rapport  (600  à  700  fr.  l'hectare),  en 
raison  de  la  préparation  du  sol  qui  déterminera  la  beauté 
des  tubercules  et  leur  primeur. 

La  deuxième  année,  les  artichauts  soni  en  plein  rapport, 
chaque  pied  peut  rapporter  en  moyenhe  de  60  à  73  cen- 
times, ce  qui  fait  un  produit  de  6,000  à  7,600  fr.  l'hec- 
tare, pour  les  plantations  à  rangs  simples,  presque  double 

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pour  celles  à  deux  rangs.  La  cueillette  terminée,  c'est-à- 
dire  en  août,  il  faut  casser  la  tige  entre  deux  terres,  enlever 
lés  feuilles  sèciheSy  tenir  le  terrain  propre  par  des  binages. 


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Vers  la  fio  d*ootobre9  il  faat  butter  les  plantes  avec  soin 
et  dès  qu'il  gèle,  les  bien  couvrir  avec  du  grand  fumier  ou 
mieux  avec  des  feuilles  sèches.  Dès  qu*il  ne  gèle  plus,  on 
doit  les  découvrir  un  peu,  afin  de  leur  donner  un  peu  d'air. 

A  la  fin  de  mars  de  Tannée  suivante,  il  faut  les  déchaus- 
ser et,  au  commencement  d'avril,  bien  œilletonner  et  re- 
planter les  pieds  qui  auraient  eu  à  souffrir  de  l'hiver  ou 
qui  auraient  été  rongés  ou  attaqués  par  les  mulots  on  les 
insectes* 

Cette  culture  est  d'un  très  grand  rapport,  simple  et  peu 
coûteuse.  Boullant. 

(Journal  de  la  Société  d' horticulture  de  France). 


UN  ARBRE  VÉNÉNEUX. 

M.  Percheron ,  vétérinaire ,  raconte  qu'un  éleveur  , 
M.  Caraven-Cachin,  voyait  ses  canards  mourir  les  uns 
après  les  autres,  quand,  après  de  longues  recherches,  il 
crut  reconnaître  que  l'épizootie  était  produite  par  l'inges- 
tion  des  feuilles  de  VAilanta  glandulosa  —  vulgairement 
appelé  Vernis  du  Japon. 

Afin  de  mettre  hors  de  doute  la  nocuitè  des  feuilles  de 
l'arbre  Incriminé,  M.  Garayen^Cachin  en  fit  hacher  une 
certaine  quantité,  qu'il  donna  à  ses  canards. 

Quelques  heures  après,  les  pauvres  volatiles  tombaient 
pour  ne  plus  se  relever. 

Le  suc  résineux  de  cette  plante,  substance  très  Acre, 
avait  déterminé  sur  tout  l'appareil  digestif  de  ces  animaux 


—  137  — 

une  inflammation  assez  violente  pour  amener  la  mort 
presque  immédiatement* 

Ce  sont,  dit  M.  Caraven  Cachin,  les  rejetons  de  plu* 
sieurs  pieds  d*ailante  retrouvés  au  bord  d'une  mare,  qui 
ont  été  Tunique  cause  de  cet  empoisonnement  qui  mena* 
(ait  de  prendre  les  proportions  d'un  véritable  fléau» 


MASTIC  POUR  LES  FUTS  QUI  PERDENT  DU  VIN. 

Un  journal  agricole  allemand  donne  la  recette  suivante: 
Prenez  42  grammes  de  suif  frais,  83  à  34  grammes  de 
cire  et  67  grammes  de  saindoux.  Faites  fondre  le  tout  en 
le  bien  mêlant.  Quand  le  mélange  est  bien  fait  et  fondu, 
retirez-le  du  feu>  et,  pendant  qu'il  se  refroidit,  ajoutez-y 
43  grammes  de  cendre  passée  préalablement  au  tamis. 

Ce  mastic  doit  être  gardé  dans  un  endroit  bien  seev 
Quand  on  a  l'occasion  de  remployer,  il  faut  d'abord  bien 
nettoyer  et  racler  la  partie  du  f&t  par  laquelle  le  vin  s'é- 
coule; on  fait  ensuite  ramollir  le  mastic  à  la  flamme  d'une 
chandelle,  et  on  l'applique  sur  le  fût  aux  endroits  néces- 
saires pour  arrêter  Técoulement  du  vin. 


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—  .138  — 


DESTRUCTION  DES  CHARDONS. 

11  y  a  froîs  moyens  de  se  débarrasser  des  chardons: 
1^  Les  empêcher  de  fleurir;  2^  les  arracher  avec  des  te- 
nailles en  bois  ou  avec  la  main  protégée  par  un  gant  très- 
épais  ;  3^  les  couper  entre  deux  terres  an  mois  de  mai. 
Les  tenailles  en  bois  ne  réuissenl  pas  dnns  Us  terres  fortes, 
où  elles  rompent  le  chardon  ;^mdis  dans  les  terres  légères, 
elles  emportent  la  plante  avec  la  racine. 


DESTRUCTION  DES  COURTILLIÈRES. 

Le  procédé  le  plus  expéditif  pour  drharrnsser  un  terrain 
des  courtillières,  c'est  l'emploi  du  sttiftire  de  carbone. 
A  l'aide  d'un  pieu,  on  ouvre  de  place  en  f^lace  des  trous 
dans  le  sol,  on  introduit  dans  choque  tiou  un  peu  de  sul- 
fure de  carbone  et  on  bouche  d'un  coup  de  talon.  Les 
vapeurs  se  répandent  dans  le  sol  et  as[.h}xient  les  insectes. 


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SÉANCE  DO  11  JUIN  1885 


Présidence  de  M.  MONTEILS,  Président. 

Présents  :    MM.    de   Lesgure,    vice-président , 

.  Tabbë  Bosse  ,  secrétaire-général ,  de  CARBow-FEa- 

BiâRB,  AiwRË,  BÉaiGAUD,  Tabbé  Boissonade,  Louis 

JorRDAN,  MoNESTiEB  (Léopold),  OziOL,  père,  Joseph 

Pabadaiv,  Rimbaud  et  Yingens. 

Le  procès-verbal  de  la  dernière  séance  est 
adopté. 

M.  le  Président  présente  M.  de  Carbon-Ferrière, 
inspecteur-adjoint  des  forêts,  à  Millau,  spécialement 
chargé  du  service  pastoral  dans  la  Lozère,  qui  a  été 
récemment  nommé  membre  titulaire  de  la  Société. 

—  M.  le  Préfet  a  adressé  à  M.  le  Président  copie 
d^une  lettre  de  M.  le  Ministre  de  Tagriculture  en 
date  du  21  mai  dernier,  allouant  à  la  Société,  sur 
Peiercice  1885,  une  subvention  de  2,000  francs 
à  distribuer  en  primes  pour  l'amélioration  des 
animaux  domestiques  ;  Enseignement  agricole  ; 
Propagation  des  meilleures  variétés  cultivées  et 
Encouragements  aux  améliorations  agricoles. 

La  Société  vote  des  remercîments  à  M.  le  Mi- 
nistre pour  cette  allocation,  ainsi  qu'à  M.  le  Préfet 
pour  avoir  bien  voulu  appuyer  sa  demande  de 
mbventioH  à  M.  le  Ministre. 

*—  Adoption  du  programme  des  concours  d'au- 
tomne, concernant  le  reboisement,  Parboriculture 

19 


-  .142  — 

fruitière  et  la  viticulture,  les  irrigations,  le  drai- 
nage y  le  chaulage  et  le  plâtrage  des  terres ,  ren- 
seignement agricole,  la  météorologie,  etc. 

—  Par  sa  circulaire  du  12  mai  dernier,  M.  le 
Ministre  de  Tinstruction  publique,  des  beaux-arts 
et  des  cultes  a  appelé  Tattention  de  M.  le  Président 
sur  Futilité  qu'il  y  aurait  de  préparer  d'ores  et 
déjà  le  programme  du  Congrès  des  Sociétés  savantes 
qui  se  tiendra  en  1 886. 

M.  le  Président  a  prié  M.  André  de  vouloir  bien 
Myensir  ies  questions  qui  pourraient  Être  soumises 
au  Congrès.  M.  André  s'est  immédia temeiit  occupé 
de  ce  choix  et  a  proposé  la  question  suivante  : 
Le  Pugfos  Gtobalicas  ou  Gévaudan  ;  ses  mtciennes 
limites  ;  sa  division  en  vigueiies  et  ensuite  en  Grcài- 
prêtres. 

La  Société  donne  sa  complète  adhésion  au  choix 
fait  par  M.  André  et  lui  adresse  ses  plus  vifs  re- 
merciments  pour  s-êlre  occupé  de  cette  question, 
qui  a  été  réclamée  d'urgence  par  M.  le  Ministre. 

—  M.  le  Président  a  reçu  de  M.  le  Ministre  de 
l'instruction  publique  la  circulaire  suivante  : 

Paris,  le  4  mai  1865. 
Monsieur  le  Président^ 

Par  arrêté  en  date  du  S9  décembae  1884,  Il  a  été  iupkUaé 
auprès  du  Ministre  de  l'Iubtriiction  publique  et  des  beaux  arts 
uoe  commission  oruilbologique  cbargée  de  centraliser  les 
documents  relatifs  aux  mœurs,  au  régime,  à  la  nidiGcatton 
des  oiseaux  de  la  France.  Celle  commissiou  a  redrgé  an 
queslioonaire  xlout  j*ai  Tbonneur  de  vous  transmettre  plusieurs 
eBeittftUires  en  yoms  prîftat^de  iro«lofr  bien  les4tstrtbiier.«QX 


—  143  — 

membres  de  votre  société  qai  s'occapent  d'ornithologie  et  aaz 
chasseurs  qai  sopt  particulièrement  h  même  d'observer  les 
]^ta]^çs  d'oiseaux  à  travers  votre  contrée. 

J'attache  ane  inupoi'taBGe  particulière  à  ces  renseîgnemeotS) 
qikl  sont  absolument  adcessaires  pour  combicf  certaines 
btcones  esîstoot  dans  l'histoire  des  oiseaux  de  notre  pajs  et 
peur  établir  le  tracé  des  routes  auivies  par  les  espèces  migra- 
trices à  travers  la  France. 

Je  vous  serais  très  oblige  si  vons  vouliez  bien  réunir  les 
feuilles  remplies  suivant  les  indications  du  qtiestionnaire  et 
me  les  retourner  au  plus  tard  dans  le  courant  du  mois  de 
janvier  de  l'année  procliaine. 

Recevez,  etc. 

Le  Ministre  de  l'Instruction  publique^ 
des  B  taux- A  ris  et  des  Cultes. 

Poar  Le  Ministre  et  par  autorisatioa  : 
Le  Directeur  du  Secrétariat^ 

CHARMES. 

Un  exemplaire  de  ce  questionnaire  sera  remis 
à  chacun  de  MM.  Tabbé  Bosse,  Tabbd  Boissonade, 
docteur  Barandon,  Jules  Caupert,  Bérigaud,  Joseph 
Paradan  et  Paparel,  qui  sont  priés  de  vouloir  bien 
y  consigner  les  réponses  quHl  comporte  et  le  faire 
parvenir  à  M.  le  Président  avant  Texpiration  de 
Tannée  courante. 

—  La  Société  avait  plusieurs  fois  émis  le  vœu 
que  M.  le  Ministre  de  Tagriculture  voulût  bien  la 
comprendre  au  nombre  des  associations  qui  reçoi- 
vent gratuitement  les   Annales  de  VInslitut  agro- 


—  144  — 

Par  sa  lettre  du  18  mai  dernier,  dont  il  est 
donne  lecture,  M.  Risler,  directeur  de  L^lNSTrrcr 
9ATI0NAL  AGRONOMIQUE,  a  informé  M.  le  Président 
que  M.  le  Ministre  a  donné  satisfaction  au  vœu  de 
la  Société  ;  que  les  8  volumes  parus  de  cette 
publication  (sauf  le  tome  V,  qui  est  épuise)  sont  à 
la  disposition  de  la  Société  et  qull  en  sera  de 
même  chaque  année. 

La  Société  prie  M.  le  Président  de  transmettre 
ses  remercîments,  à  M.  le  Ministre  pour  la  bien- 
veillante décision  qu'il  a  prise  à  son  égard. 

—  M.  L.  de  Malafosse,  membre  titulaire  de  la 
Société,  a  fait  parvenir  un  exemplaire  du  mémoire 
qu'il  a  dressé  sur  la  situation  du  vignoble  dans 
le  bassin  de  la  Haute-Garonne. 

M.  L.  Jourdan  est  prié  de  vouloir  bien  exa- 
miner cette  brochure  et  faire  un  compte  rendu 
sur  son  contenu. 

—  Notre  collègue,  M.  Emile  de  More  de  Pré- 
viala,  a  rerais  à  M.  le  Président,  pour  la  biblio- 
thèque de  la  Société,  un  exemplaire  du  Mémoire 
qu'il  a  publié,  en  collaboration  de  M.  Ponton 
d'Amccourt,  sur  les  monnaies  Mérovingiennes  du 
Gévaudan,  et  qui  a  été  extrait  de  VAnntmire  de  la 
Société  française  de  numismatique  et  d^ archéologie. 

Des  remercîments  sont  votés  à  M.  de  More, 
ainsi  qu'à  xM.  Ponton  d'Amécourt,  pour  avoir  si 
heureusement  mis  en  lumière  les  produits  d'un 
établissement  monétaire  de  l'ancien  Gévaudan. 

—  M.  le  Président  a  reçu  un  exemplaire  du 
rapport  fait  par  le  Conseil  d'administration  de  la 
Compagnie  des  chemins  de  fer  du  Midi,  à  l'As- 
semblée générale  des  actionnaires  du  22  avril  1 885. 


—  U5  — 

La  Société  vote  des  remerclments  à  M.  le  Direc- 
teur de  ladite  Compagnie  pour  Tenvoi  de  ce  docu- 
ment dont  M.  le  Président  a  extrait  quelques  ren- 
seignements sur  les  produits  de  Tcxploitation  en 
Lozère  et  dont  il  donne  communication  : 

Cbemln  de  fer  de  niende  h  Séwérae  avec 
embranchement  snr  niarveJolA. 

Mende         Marvejols        Sévérac 


N" d'importance.. . 

150 

141 

167 

g  l  voyageurs 

21,844 

26.918 

18  356 

J  f  tonnes 

708 

934 

3,183 

Produits 


Voyageurs 

Trains  de  grande  vi 

tessc.  • 

Petite  vitesse   . . . 
Totaux   .... 


63,283^         5V,6U 


r.  |f 


82,443 


9,290 
22,T02 

86,54.2 


40,6i8' 

3  890 
31.300 
76  838 


Dépenses  (l) 
De  gare 11,543^         34  053^ 


15,ft2l^ 


'  .  -r-  M.  le  Président  signale  à  la  Société  deux 
Tolumes  publiés  et  envoyés  par  la  Société  des 
lettres,  sciences  et  arts  de  TAyeyron.  Ces  ouvrages 

.  sont  :  1^  Comtés  et  Comtes  de  Rodez^  par  Bonal, 
1885  ;  2^  Essai  de  la  Flore  du  Sud-Ouest  de  la 

'  France, par  M.  Tabbé  Joseph  Revel,  1  '®  partie,  1 885, 


(I)  Ces  dépenses  sont  relatives,  pour  chaque  gare,   au  personnel^ 
éelftirage,  chauffage,    entretien  de  mobilier,  appareils  télégraphiques, 
['  kibillement,  etc. 


-  r«6  - 

,  —  M.  le  Prdsidetit  est  heureux  de  faire  CQnnadtre 
que  la  collection  des  portraits  photographies  âè$ 
anciens  Présidents  de  la  Société  vient  de  s^énrichîr 
de  celui  de  M.  le  Baron  Octave  de  Chapelain. 
Une  miniature  qu^a  bien  voulu  lui  confier  son  iîls, 
M.  le  Baron  Joseph  de  Chapelain,  a  été  remise  à 
M.  Joseph  Paradan,  qui,  avec  sa  complaisance 
habituelle  et  un  talent  dont  les  preuves  ne  sont 
pas  à  faire,  Ta  reproduite  en  une  belle  et  très 
ressemblante  photographie. 

La  Société  vote  des  remerciments  à  M.  le  Baroil 
Joseph  de  Chapelain  ainsi  qu^à  M.  Joseph  Paradan. 

Elle  saisit  cette  occasion  pour  exprimer  le  vœu 
que  M.  Joseph  Paradan  veuille  bien  enrichir  ses 
collections  de  vues  photographiques  de  la  Lozère 
dont  il  pourra  disposer.  M.  Joseph  Paradan  fait 
connaître  qu'il  a  depuis  longtemps  conçu  ce  projet 
et  qu'il  le  réalisera  le  plus  tôt  possible. 

—  En  vue  d'enrichir  la  galerie  lozérienne,  en 
voie  de  formation,  des  portraits  des  hommes 
marquants  originaires  du  département,  M.  le  Pré- 
sident s'est  adressé  à  M.  Léon  Say  pour  avoir  celui 
de  son  oncle,  M.  Charles  Comte,  né  à  Ste-Enimie, 
qui  fut  membre  et  secrétaire  particulier  de  l'Aca- 
démie des  sciences  morales  et  politiques. 

M.  Léon  Say  s'est  empressé  de  donner  satis- 
faction à  M.  le  Président  en  lui  faisant  parvenir 
une  photographie  de  ce  publiciste  renommé. 

liù  Société  prie  2A .  le  Président  de  transmettre 
à  M.  Léon  Say  ses  plus  vifs  reixierciments  pour 
l'envoi  du  portrait  de  cette  illustration  lozérienne. 

•^  M.  Moulin,  conseiller  à  la  Cour  de  Mmes, 
membre  titulaire  de  la  Société,  fait  don  d'un  exeita* 


—  I4T  - 

plaire,  parfaitement  conservé,  da  Rationale  divi- 
norum  officiorum,  composé  par  Guillaume  Durand, 
ancien  dvêque  de  Mcnde,  et  imprimé  à  Lyon  en 
1592. 
La  Société  vote  des  remcrcîments  à  M.  Moulin. 

—  Toujours  en  vue  de  compléter  le  plus  possi- 
ble la  galerie  lozérienne,dont  il  est  parlé  plus  haut, 
H.  le  Président  a  prié  notre  collègue  M.  Benoît, 
notaire  à  Villefort ,  de  vouloir  bien  faire  des 
démarches  pour  obtenir  de  la  famille  Sauvan , 
Peffigie  du  général  Sauvan,  originaire  de  la  Lozère. 

M.  Benoit  a  fait  connaître  à  M.  le  Président  qu'il 
C8{>érait  pouvoir  donner  prochainement  satisfaction 
à  cette  demande. 

M.  Benoît  a  en  outre  pensé  que  le  portait  de 
M.  Pabbé  Ranc,  né  à  Villefort,  ancien  recteur  de 
trois  académies,  aurait  sa  place  parmi  ceux  des 
personnages  qui  ont  illustré  le  département.  A 
cet  effet,  il  s'est  adressé  à  son  neveu,  M.  Odilon 
Ranc,  avocat  à  Paris,  pour  le  prier  de  lui  en* 
voyer  le  portrait  de  son  oncle.  Une  réponse  fa- 
vorable est  parvenue  à  M.  Benoît,  qui  enverra  le 
portrait  dès  qu'il  l'aura  reçu.  En  attendant  ^ 
H.  Benoît  a  adressé  sur  l'abbé  Ranc  une  notice 
dont  M.  le  Président  donne  lecture,  et  qui  sera 
insérée  au  Bulletin. 

La  Société  prie  M.  le  Président  de  transmettre 
ses  plus  vifs  remcrcîments  à  M.  Benoît  pour  le 
concours  efficace  qu'il  veut  bien  lui  prêter  dans 
cette  circonstance. 

—  MM,  Monteils ,  président  ;  Baffie ,  ancien 
konseiller  général  ;  Bonnet,  maire  de  Châteauneuf  ; 
(ibalmeton  (Hippolyte)  ;  Léopold  Monestier,  Rou- 


r-. 


—  148  — 

vîère,  conseiller  général  ;  Sîau,  notaire  ;  de  Ver- 
delban  Des  Molles,  propriétaire  à  Barre,  commune 
de  Langogne,  et  Troupel,  vétérinaire  à  Mende, 
sont  nommés  membres  du  Jury  du  Concours 
d^anîmaux  reproducteurs  qui  doit  avoir  lieu  à 
Ghâteauncuf  le  mercredi  8  juillet  prochain. 

—  L'Association  Française  pour  Tavancement 
des  sciences  tiendra  sa  14®  session  à  Grenoble, 
du  12  au  20  août  prochain. 

—  Usages  et  règlements  locaux  ayant  force 
de  loi  dans  le  département  de  la  Lozère ,  par 
M.  Albert  Fayet,  juge  d'instructioil  à  Orange. 

Dans  la  séance  du  13  septembre  1883,  une 
Commission  composée  de  MM.  Moulin,  conseiller 
à  la  cour  d'appel  ,  Rimbaud,  juge,  et  Frédéric 
Grousset,  avocat  à  Mcnde,  lut  nommée  pour  faire 
un  rapport  sur  le  mémoire  relatif  aux  usages 
locaux  présenté  à  l'Exposition  organistfe  par  la 
Société  d'agriculture  à  roccasion  du  Concours 
régional  agricole  de  Mcnde,  par  M.  Albert  Fayçt,- 
alors  substitut  à  Monde,  actuellement  juge  d'ins- 
truction à  Orange. 

Ce  mémoire  avait  été  réclamé  par  M.  Fayet 
qui  désirait  le  compléter  par  des  documents  qu'il 
avait  recueillis  depuis. 

La  commission  ayant  reçu  dernièrement  le  tra- 
vail, dûment  complété,  de  M.  Fayet,  a  pu  slkC- 
quitter  du  mandat  que  lui  avait  confié  la  Société, 
et  M.  Rimbaud  donne  lecture  d'un  rapport  con-^ 
cluant  à  ce  qu'une  récompense  honorifique  soit 
accordée  à  M.  Albert  Fayet. 

La  Société  donne  sa  complète  approbation  au 
rapport  de   M.    Rimbaud,    qui    sera   inséré    au, 


1,- 


—  149  — 

BoUetin  en  tète  du  Mémoire  en  question,  et  de- 
cerne  à  M.  Albert  Fayet  une  médaille  de  ver- 
meil. 

—  M.  Joseph  Paradan  expose  qu'une  section 
du  Club  Alpin  Fhançais  vient  d'être  créée  à  Mcnde 
sous  le  titre  de  Section  de  la  Lozère  et  des 
Causses. 

D'après  les  statuts  régleraentaîres ,  approuvés 
par  la  Direction  centrale  du  Club  Alpin,  dans 
sa  séance  du  1 1  mai  dernier,  le  but  et  le  pro- 
gramme de  cette  Section  sont  les  suivants  : 

«  Développer  le  goût  des  excursions  -,  vulga- 
«  riser  nos  sites  les  plus  remarquables ,  les 
«  curiosités  naturelles  et  historiques  de  nos  mon- 
<(  tagnes  et  de  nos  causses,  nos  pics  élevés 9 
«  nos  lacs  et  nos  cascades  pittoresques,  servir 
«  de  lien  à  tous  ceux  que  leurs  goûts  ou  leurs 
«  études  attirent  vers  les  lieux  escarpés,  et  leur 
«  faire  connaître  les  beautés  des  gorges  du  Tarn 
«  et  de  la  Jonte,  tel  est  le  but  du  Club  Alpin 
«  de  la  Lozère  et  des  Causses  ;  il  se  résume  en 
«  deux  mots  :  aimer  et  connaître  nos  montagues, 
«  les  faire  aimer  et  connaître  aux  étrangers.  Ce 
<*  but,  le  Club  espère  Tatteîndre  progressivement: 
«  par  des  excursions  isolées,  en  groupe  et  gêné- 
a  raies  ;  par  la  mise  en  commun  et  la  publî- 
(c  cation  des  relations  de  chaque  course ,  des 
«  observations  de  toute  nature  qui  y  seront  re- 
(c  cueillies  ;  par  la  rédaction  d'un  guide  contenant, 
(c  dans  leur  plus  exacte  vérité ,  les  indications 
«  utiles  aux  excursionnistes  ;  par  Tamélioration 
c(  de  certains  passages  ou  sentiers  difficiles  ;  par 
«  rétablissement  de  refuges  sur  certains  points  ; 
«  par  rémulation  donnée  aux  hôteliers  et  restau- 


—  lio  — 

a  rateurs  ;  par  rorganîsation  de  guides  et  de 
a  bateliers  réglementes  et  tarifés,  et  par  la  crëa* 
u  tioQ  de  bibliothèques  et  collections  spéciales.  » 

M.  Joseph  Paradan,  Tun  des  vices-présidents 
de  la  Section,  après  avoir  développé  les  divers 
avantages  que  notre  département  pourra  recueillir 
de  cette  création,  la  soumet  à  Tagrément  de  la 
Société  d'agriculture  et  demande  q[ne  les  deux 
associations  soient  admises  à  faire  échange  de 
leurs  Bulletins,  au  fur  et  à  mesure  de  four  pu- 
blication. 

La  Société  donne  sa  complète  adhésion  à  la 
double  proposition  de  M.  Joseph  Paradait. 

—  Sur  la  proposition  motivée  de  M.  Louis 
Jourdan,  la  Société  émet  le  vœu  que  M.  le  Préfet 
veuille  bien  intervenir  auprès  de  M.  Tlnspecteur 
d^académie  en  vue  d'engager  les  instituteurs  à 
veiller  à  la  conservation  des  petits  oiseaux. 

—  M.  Fabrc,  maître  d'hôtel  à  Mende,  fait  don 
de  plusieurs  monnaies  de  cuivre  françaises  des 
17*  et  18*  siècles. 

Remerctmcnts. 

~-  M.  André  fait  connaître,  que  dans  un  champ 
de  la  commune  de  Saint-Frézal-d'Albuges,  il  a  été 
trouvé  environ  100  pièces  de  monnaie  en  argent 
de  Philippe  le  Bel  et  du  Pape  Clément  VI.  11  a  été 
fait  acquisition  de  deux  de  ces  pièces  qui  seront 
cataloguées  et  classées  parmi  les  collections  moné- 
taire du  Musée. 


--  Ul  - 


NOMINATION 

M.  de  Limayrac,  propriétaire  à  Soulages, 
maire  de  la  commune  d^Auroux,  est  nommé  mem- 
bre titulaire  de  la  Société. 


APPORTS  SUA   LE   BUËfiAU. 


H.  Bérigaud  a  présenté  une  petite  corbeille  de 
pôis  miniibum  de  Laxton  (noirs)  provenant  des 
graines  potagères  distribuées  par  la  Société  et  ré* 
édites  dans  sa  propriété  de  Ghaldecoste. 


—  168  — 


REVUE  AGRICOLE 


SÉRIGIGUL.XURE 


LES  PARASITES  DU  MURIER. 

Depuis  quelques  auDées,  les  éducations  de  vers  à  soie 
réussissent  généralement,  grâce  à  l'ennploi  scrupuleux  du 
procédé  Pasteur  dans  la  confection  des  graines. 

Quelques  cas  de  muscardine,  qu'il  est  facile  d'éviter  par 
la  combustion,  avant  l'élevage  des  vers^  de  30  grammes 
de  soufre  par  chaque  mètre  cube  du  volume  de  la  magna- 
nerie, n'ont  pas  amoindri  sensiblement  h  production  séri- 
cicole  de  1886.  Cependant  la  récolte  totale  delà  France 
diminue  annuellement  :  elle  a  été,  en  1882,  de  9J21,206 
k.  de  cocons;  en  1883,  de  7,659,835  k.  ;  en  1884.,  de 
6,200,000  k.,  et,  cette  année,  elle  atteint  à  peine  six  mil- 
lions  de  kilogrammes,  soit  environ  le  quart  de  la  production 
nationale  avant  l'apparition  de  la  pébrine. 

La  cause  actuelle  de  la  décadence  de  la  sériciculture, 
tout  le  monde  la  connaît  ;  c'est  le  bas  prix  des  soies  et  des 
cocons  indigènes,  qu'occasionne  l'envahissement  de  notre 
marché  par  les  soies  de  l'extrême  Orient.  C'est  là  une 
situation  déplorable^  dont  on  ne  se  préoccupe  pas  assez^ 
quoiqu'elle  intéresse  certainement  les  industriels  aussi  bien 
que  les  producteurs  de  soie.  Aux  prix  où  se  sont  vendus 
les  cocons  de  cett«  année,  de  3  fr.  50  à  3  fr.  65  le  kiL 


is 


—  153  — 

pour  la  première  qualité,  et  avee  la  cberlë  aetiielle  de  la 
main-d'œoYre,  il  n'y  a  que  les  petits  propriétaires  de  terrés 
k  mûriers,  pratiquant  eux-mêmes  Télevage  des  vers,  qui 
puissent  faire  encore  des  éducations.  Aussi  beaucoup  de 
sériciculteurs  abandonnent-ils  aujourd'hui,  quoique  avec 
le  plus  grand  regret,  une  industrie  agricole  qu'il  leur  sera 
bien  difficile  de  remplacer,  et  qui  leur  donnait  naguère, 
sinon  la  fortune,  du  moins  l'aisance. 

Le  dépérissement  et  la  mortalité  des  mûriers  contribuent 
aussi  è  la  décroissance  de  noire  production  séricicole.  Le 
mal  est  assez  étendu  pour  qu'un  certain  nombre  d'éduca* 
teurs  aient  cru  y  voir  une  maladie  nouvelle  ou  peu  connue^ 
qui  aurait  pris  tout  à  coup  une  extension  considérable. 
Pour  répondre  aux  vives  instances  des  sériciculteurs  des 
Gévennes,  en  même  temps  qu'au  désir  exprimé  par  M.  le 
Ministre  d'agriculture,  M.  Maxime  Cornu,  alors  inspecteur 
général  de  la  sériciculture,  et  aujourdhui  professeur  au 
Muséum  de  Paris,  fit,  en  1883,  une  étude  approfondie  de 
cette  question,  et  le  résultat  de  ses  observations  fut  con- 

K 

signé  dans  un  excellent  rapport,  sur  lequel  nous  avons 
déjà  attiré  l'attention  des  éducateurs,  et  qui  nous  parait 
contenir  une  appréciation  très  exacte  des  diverses  causes 
de  la  mortalité  considérable  que  nous  remarquons  aujour- 
d'hui dans  les  plantations  de  mûrier. 

D'un  autre  cAté,  la  Société  des  agriculteurs  de  France 
a  ouvert.  Tannée  dernière,  un  concours  sur  la  maladie 
des  mûriers,  et,  quoique  plusieurs  sériciculteurs  lui  aient 
envoyé  des  mémoires  renfermant  des  observations  prati- 
ques, ayant  un  certain  degré  d'utilité,  le  prix  agronomique 
qu'elle  avait  institué  n  a  pas  été  décerné  ;  mais  ce  concours 
nous  a  valu  une  communication  fort  intéressante  sur  le 
inAiiie  sujet,  faite,  le  14  février  188S,  à  U  section  de  lérU 


r^ 


—  18*  — 

çicuhnre  et  d'entomologie  de  celte  Société,  par  M.  J.  de 
Seynes»  botaniste  diitingoé,  qui  a  publié  un  ouvrage  sur 
la  flore  mycologique  de  la  région  de  Montpellier  et  du 
Gard. 

A  Taide  de  ces  travaui  et  de  nos  propres  observations» 
nous  espérons  démontrer  clairement  qu'aucune  maladie 
nouvelle  n'a  envahi  les  mûriers,  et  que,  du  jour  où  nous 
donnerons  à  ces  arbres  les  soins  culturaux  auxquels  nous 
les  avions  habitués,  et  que  nous  prendrons,  comme  jadis, 
les  précautions  nécessaires  pour  les  préserver  des  atteintes 
des  divers  parasites  qui  les  assaillent,  leur  mortalité  dimi- 
nuera considérablement.  A  cet  effet,  nous  allons  étudier 
successivement  les  maladies  parasitaires  des  diverses  par- 
ties, aériennes  ou  souterraines,  du  mûrier,  et  indiquer 
brièvement  les  moyens  de  les  combattre. 

La  feuille.  —  On  s'est  demandé,  aux  premiers  temps 
de  Tapparition  de  la  pébrine,  si  la  feuille  du  mûrier  n'avait 
subi  aucune  altération  propre  à  favoriser  le  développement 
de  Tépizootie  ;  mais  le^  analyses  entreprises,  i  diverses 
époques,  par  MM.  Payen  et  Péligot,  en  France,  Verson, 
en  Autriche,  et  Faust,  Senlini  en  Italie,  ont  scientifique- 
ment établi  que  rien  d'anormal  ne  s'était  produit  dans  les 
organes  foliacés  de  ces  arbres ,  et  qu*on  y  rencontrait 
toujours,  dans  leurs  diverses  proportions;  les  éléments 
protéiques  nécessaires  à  Talimentation  des  vers  à  soie* 
Sans  doute,  on  voit  souvent  des  mûriers  dont  les  feuilles 
jaunissent  dès  le  commencement  de  l'automne  ;  mais  ce 
phénomène  est  dû,  soit  à  des  circonstances  atmosphériques 
défavorables,  la  sécheresse  par  exemple,  soit  à  l'absence 
des  travaux  ordinaires  de  culture,  dont  la  suppression 
exerce  une  influence  des  plus  fâcheuses  sur  la  vigueur  des 
arbres. 


—  IW  — 

1      ■     • 

La  feuillo  du  mArier  est  soumise  cependant  è  une  ma- 
ladie assez  fréquente,  connue  depuis  longtemps  des  séiici- 
colleurs  sous  le  nom  de  tache  ou  de  rouille. 

Dès  1863,  nous  écrivions  dans  le  Meisager  agricole^ 
i  propos  do  cette  maladie  : 

t  Nous  avons  examiné  beaucoup  de  feuilles  tachées, 
à  l'aide  d'un  bon  microscope  de  LtTebours,  et  voici  ce  que 
nous  avons  observé  :  les  taches  commencent  par  un  petit 
point  en  relief  de  couleur  brune,  entouré  d'une  auréole 
blancliAlre  ^  qui  semble  compo&ée  d'une  foule  de  fines 
aiguilles  cristallines,  entrelacées  ;  puis  cette  poussière 
blanche  passe  successivement  au  jaunâtre  et  du  brun  foncé, 
en  même  temps  qu'elle  envahit  peu  à  peu  une  partie  de  la 
fauille;  une  autre  tache,  voisine  de  la  piemière,  produit 
un  efiet  analogue,  et  bientôt  la  feuille  est  couverte  de 
Jarges  plaques  brun  noirâtre.. •  Alors  la  sève  se  retire 
insensiblement  de  toute  la  feuille,  qui  se  recroqueville  sur 
les  bords  et  se  détache  de  Tarbre.  Il  semble  donc  que  les 
taches  du  mûrier  ont  pour  cause  l'apparition  et  le  déve- 
loppement, dans  des  conditions  atmosphériques  favorables, 
probablement  une  certaine  humidité,  de  petites  crypto- 
games, dont  les  spores  se  fixent  sur  les  feuilles  et  s'y  déve- 
bppent  à  leurs  dépens.  » 

C'est,  en  effet,  un  parasite  végétal,  un  petit  champignon^ 
le  Cheilaria  ou  Seploria  mort,  qui  détermine  les  taches 
de  la  feuille  ;  ses  filaments  donnent  naissance  à  des  spores 
incolores,  allongées  en  (otwg  de  bâtonnets.  M.  Cornu 
;:  pense  que  ce  parasite  est  annuel  et  qu'il  quitte  l'arbre  avec 
des  feiiiiles.  «  C'est  sur  le  sol,  dii-il,  qu'il  acquiert  sa 
forme  parfaite,  et  c'est  de  15  qu'il  ropand  les  spores  prin- 
tanières,  qui  se  portent  sur  les  feuilles  nouvelles  è  l'aide 
^da  vent.    Ces  spores  ne  peuvent  germer  sur  les  feuilles 


—  156  — 

que  lorsqu'elles  sont  favorisées  par  les  pluies  ou  la.  rosée  ; 
les  brouillards  humides  leur  sont  également  favorables, 
comme  à  lous  les  entophyteb,  eo  faeilitanl  leur  germinatiou. 
Aussi  dit-on  souvent  que  les  mûriers  ont  été  roussis  par 
un  mauvais  brouillard.  » 

Si,  en  parcourant  les  diverses  phases  de  sa  végétation» 
le  Cheilaria  mort  vit  tantôt  sur  la  plante  et  tantôt  sur 
le  sol,  le  meilleur  moyen  d'éviter  son  apparition  au 
printemps  de  Tannée  suivante,  c'est  de  ramasser  soigneu- 
sement la  feuille  d'automne  pour  la  donner  aux  bestiaux,, 
ou  bien  de  la  faire  manger  entièrement  sous  Tarbre  par 
les  moutons. 

Mais  les  effets  de  cette  maladie  parasite  se  réduisent 
simplement  à  une  perte  plus  ou  moins  grande  de  feuille. 
Tous  les  éducateurs  savent,  en  effet,  que  la  feuille  tachée 
n'est  point  nuisible  aux  vers  à  soie,  qui  ne  touchent  jamais 
a  la  partie  du  parenchyme  atteinte  par  le  mycélium  du 
champignon. 

Une  autre  cryptogame,  du  groupe  aussi  des  sporiacées, 
atlnque  fréquemment  les  feuilles  du  platane,  dont  la  vé- 
gétation a  lieu  à  la  même  époque  que  celle  du  mûrier  ; 
des  taches  brunâtres  se  montrent  sur  le  parenchyme,  h 
la  base  de  la  côte  médiane,  sur  les  nervures  ou  sur  les 
pétioles,  et  amènent  bientôt  la  chute  des  feuilles.  Cette 
année,  entre  au-res,  &  cause  des  longues  pluies  du  prin- 
temps, les  platanes  ont  beaucoup  souffert  par  l'invasion 
de  ce  parasite. 

Les  branches  et  le  tronc.  —  Les  parties  ligneuses  et 
aériennes  du  mûrier  sont  sujettes  à  certaines  maladies 
causées  aussi  par  les  parasites  végétaux,  dont  nous  allons 
décrire  les  principaux.  Aux  premières  pluies  d'automne, 
on  voit  tréquemmeni  apparaître^  sur  les  branches  ou  le 


~  157  — 

tronc  des  mûriers,  uo  champigDon  sessile,  coriace,  de 
forme  arrondie,  qui  se  développe  rapidement  et  atteint 
parfois  des  dimensions  considérables.  Celte  cryptogame 
a  reçu  le  nom  de  Polyporus  hirsulus  ou  hispidus.  Les 
paysans  des  Cévennes  l'appellent  amadouvié^  parce  qa*il 
peut  servir,  comme  d'autres  polypores  qui  viennent  sur 
les  vieux  troncs  de  chêne,  de  frêne,  de  hêtre  et  d*autres 
essences,  à  faire  de  Tamadou  ;  pour  cela,  on  réduit  les 
champignons  à  coup  de  maillet,  en  plaques  minces^  et  on 
les  fait  tremper  dans  de  IVau  contenant  en  dissolution  du 
nitrate  de  potasse,  ou  simplement  de  la  poudre  à  canon. 

Quand  il  est  jeune,  le  Polyporus  hispidtAS  est  mou  et 
spongieux  ;  le  chapeau  est  marron,  et  les  tubes  de  l'hy- 
ménium  sont  de  couleur  jaune  orangé  ;  h  mesure  qu*il 
avance  en  Age,  la  chair  se  dessèche,  les  couleurs  s'assom- 
brissent, et,  à  la  fin  de  Thiver,  il  est  devenu  dur  et  entiè- 
rement noir. 

C'est  par  les  cicatrices,  qui  sont  le  fait  de  l'homme  ou 
des  agents  atmosphériques,  que  les  spores  de  ce  polypore, 
apportées  par  le  vent,  les  oiseaux,  les  insectes,  etc., 
pénètrent  dans  le  bois  du  mûrier  ;  son  myeélium  s'y  déve- 
loppe avec  une  grande  rapidité  ;  le  carie  profondément  et 
finit  par  amener  le  dessèchement  de  la  branche  attaqvée, 
après  avoir  donné  le  plus  souvent  une  fructification 
aérienne,  sous  la  forme  dont  nous  venons  de  donner  la 
description. 

Pour  empêcher  la  propagation  de  ce  parasite,  il  con- 
vient d'enlever  et  de  détruire  tous  les  champignons  au  fur 
p  et  k  mesure  qu'ils  apparaissent  ;  et,  pour  enrayer  son 
action  sur  les  arbres  déjà  atteints,  il  faut,  ou  bien  couper 
k  branche  portant  le  parasite,  ou,  quand  il  se  montre  sur 
fe  tronc  de  l'arbre,  enlever  soigneusement  toute  la  paj^licf 

la 


r 


-  tw  — 

cariée  jusqu'au  bois  sain.  Ces  opéralions,  que  nous  avons 
souvent  vu  pratiquer  quand  la  sériciculture  était  prospère, 
arrêtent  presque  toujours  le  dépérissement  des  mûriers 
envahis  par  le  mycélium  du  polypore. 

Nous  connaissons  un  autre  champignon  qui  occasionne 
également  la  carie  des  branches  et  du  tronc  des  mûriers, 
quoiqu'il  soit  moins  répandu  que  le  Polyporus  hirsutus. 
Son  nom  scientifique  est  Hirneola  auricula  Judas;  on 
rappelle  communément  V or eille-de- Judas ^  et  en  patois 
languedocien  Vaoûreilhélo,  à  cause  de  sa  firme  et  de  ses 
couleurs,  semblables  h  Toteille  de  la  chauve-souris.  Au 
lieu  d'être  isolé,  comme  la  plupart  des  polypores,  ce  cham- 
pignon se  présente  en  groupe  de  clochettes,  plissées»  noires 
en  dedans,  gris  ilo  cendre  au  dehors,  composant  une  seule 
masse  irrégulièro  et  gélatineuse^  fixée,  sans  stipt*,  sur  le 
bois  du  mûrier. 

La  méthode  que  nous  venons  d'indiquer  pour  préserver 
les  mûriers  des  ravages  du  Polyporus  hispidus  doit  être 
pratiquée  aussi  contre  les  atteintes  de  roreiile.'de'Judas. 
Son  eflicacité  vient  de  nous  être  démontrée  par  Texpérience 
suivante  :  En  1884,  nous  avions  remarqué,  dans  un  do- 
maine situé  aux  environ  de  Lasalle,  un  mûrier  de  la  Chine 
qui  dépérissait.  Après  avoir  reconnu  que  son  affaiblisse^ 
ment  provenait  d'une  belle  touffe  d'oreilles -de-Judas, 
placée  au  bas  des  branches  principales,  nous  conseillâmes 
de  couper  ces  branches  ras  du  tronc.  L'opération  fut  faite, 
et  celte  année  nous  avons  pu  constater  que  cet  arbre  re- 
poussait vigoureusement. 

Mais  l'ennemi  le  plus  redoutable  pour  la  vie  des  mûriers, 
le  champignon  qui  est  l'agent  principal  de  leur  mortalité, 
qui  attaque  l'arbre  à  la  fois  par  le  tronc  et  par  les  parties 
""outerffitM.Sy   est  lAgaricus  melleus^  dont  nous  allons 


—  U9  — 

t 

recpnnsttre  les  Tanestes  effets  en  traitemeDt  de  U  maladie 
des  racines. 

La  racine  —  On  voit  souvent  sur  les  vieilles  souches 
des  mûriers,  des  chênes,  des  peupliers,  des  saules,  des 
arbres  fruitiers,  des  toufTes  d'un  petit  champignon  comes- 
tible, quoique  coriace  et  peu  parfumé,  appelé  vulgairement 
le  ioucarel,  La  couleur  jaune  de  miel  de  cette  eryp'ogame 
loi  a  fait  donner  le  nom  d'Ag^^icus  melleus ;  cependant 
le  chapeau  présente  des  teintes  plus  ou  moins  foncées  qui 
ont  servi  à  quelques  mycologisles  pour  éiahlir  des  variétés, 
mais  que  M.  Louis  Planchon  considère  comme  de  simples 
,nuances.  (Voir  les  Champignons  comestibles  et  vénéneux 
de  la  région  de  Montpellier  el  des  Ccvenues,  p,  69.) 

Ce  champignon,  avec  son  petit  chapeau  sphérique,  son 
pied  long  et  cylindrique,  son  collier  fixe  et  haut  placé,  est 
trop  counu  des  cultivateurs  pour  qu*il  soit  nécessaire  d'en 
donner  une  plus  ample  description.  Il  est  parasite  et 
saprophyte,  c'est-à-dire  qu'il  vit  à  la  fois  sur  les  vr{:étaux 
vivants  et  sur  le  bois  mort  ;  il  peut  attaquer  les  parties 
aériennes  de  Tarbre  par  ses  spores,  et  les  racines  par  son 
mycélium,  que  les  botanistes  appellent  Rhizomorpha  $ub* 
coriicalis. 

a  VAgaricus  melleus^  dit  M.  Cornti  (lococitalo),  émet 
un  feutrage  épais  et  rayonnant  entre  le  bois  et  Técorce, 
dans  la  partie  oii  affluent  les  principes  nutritifs,  et  qu'on 
nomme  cambium. 

t  11  épuise  toute  la  plante,  suit  les  ramifications  sou- 
terraines jusque  dans  leurs  branches  les  plus  tenues  ; 
tantôt  il  demeure  à  l'état  de  feutrage  blanc,  tantôt  il  se 
recouvre  d'une  pellicule  noire,  plus  dure,  plus  solidifiée, 
que  la  partie  centrale.  Il  émet  souvent  des  cordelettes  de 
;.  piyçéliQm«  semblables  à  des  racines,  qiii  se  ramifient  dans 


—  160  — 

le  sol,  l'envahissent  en  entier  et  peuvent  y  demeurer  vi- 
vantes pendant  plusieurs  années.  » 

On  comprend  maintenant  combien  celte  exubérance  de 
vitalité  du  Rhizomorpha  le  rend  redoutable,  puisqu'elle 
lui  permet  non-seulement  de  se  communiquer  de  proche 
en  proche  aux  arbres  voisins,  mais  encore  d'atteindre  les 
racines  des  jeunes  arbres,  comptantes  en  remplacement 
des  mûriers  arrachés. 

Nos  agriculteurs  connaissent  bien  les  dangers  de  ce  my- 
célium, auquel  ils  donnent  le  nom  d'argen  viou  (vif-argent, 
mercure),  parce  qu'il  est  lumineux  dans  Tobscurité.  Mais 
l'agaric  lui  même  n'est  pas  phosphorescent,  comme  Test 
le  champignon  vénéneux,  de  couleur  orange  foncé  (Aga* 
ricus  olearius)^  qui  sort  en  touffe  aux  pieds  des  oliviers. 
VAgarkus  melleus  vient  dans  toutes  les  régions,  sans 
distinction  de  sol,  sur  une  foule  d'essences.  Selon  un 
habile  forestier  allemand,  M.  Robert  Hartig,  il  est  la 
cause  principale  de  la  maladie  des  pins;  MM.  Millardet 
et  Planchon  y  voient  un  des  agents  les  plus  actifs  de  la 
maladie  de  la  vigne  connue  sous  le  nom  de  pourridié; 
M.  E.  Planchon  lui  attribue  la  maladie  actuelle  des  châtai- 
gniers (V.  Bulletin  de  la  Société  de  botanique  de  France^ 
13  janvier  1882).  Il  fait  périr  la  plupart  des  arbres  frui- 
tiers, notamment  l'abricotier,  le  prunier  et  le  figuier  ; 
cette  dernière  espèce  surtout  en  est  souvent  atteinte,  ce 
qui  lui  a  donné  la  réputation  de  laisser  un  mauvais  sol, 
funeste  à  toutes  les  nouvelles  plantations. 

Examinons  maintenant  ce  qu'il  convient  de  faire  pour 
limiter  l'action  d'un  parasite  qui  ne  se  montre  sur  l'arbre 
que  lorsqu'il  en  a  détruit  les  organes  souterrains  et  assuré 
la  mortalité.  De  tout  temps,  les  propriétaires  désireux  de 
conserver  leurs  plantations  de  mûriers  ont  arraché  les 


—  161  — 

arbres  morts  ou  moarants,  en  exécutant  des  fosfés  pro- 
foods,  enlevant  soigneusement  toutes  les  racines  et  laissant 
ouvert  un  large  fossé  de  chaque  côlé  de  l'arbre,  afin  d'en- 
rayer la  marche  du  mycélium  vers  les  mûriers  voisins. 
A  ces  sages  précautions  nous  conseillons  d'ajouter  les 
suivantes  :  pour  détruire  les  spores  et  les  parties  du  mycé* 
liom  qui  restent  sur  le  sol  après  Tarracheaient  de  Taibre, 
il  faut  y  répandre  une  forte  couche  de  chaux  vive  pure 
ou  mélangée  avec  des  cendres,  ou  bien  encore  pratiquer 
avec  cette  terre  plusieurs  fourneaux  d'écobuage,  le  feu 
devant  anéantir  les  derniers  vestiges  du  parasite.  On 
pourrait  enfin  faire  au  terrain  nouvellement  remué  des 
applications  de  sulfure  de  carbone.  Dans  la  Loire,  ou  a 
employé  avantageusement  contre  le  pourridié  de  la  vigne 
cet  ageut  chimique,  qui  détruit  aussi  bien  les  mycélium 
de  YAgaricus  melleus  et  Demathophora  mccatrix  que 
le  phylloxéra. 

Ce  n'est  pas  tout.  Après  que  le  mûrier  mort  a  été 
arraché,  ses  racines  et  le  bas  du  tronc,  remplis  de  fila- 
ments blanchâtres,  doivent  être  enlevés  et  brûlés  immé- 
diatement. Il  serait  imprudent  de  laisser  dans  les  champs 
ou  autour  des  fermes  ces  débris  végétaux,  couverts  de 
rhizomorphes  qui  continueraient  à  végéter^  et  pourraient 
communiquer  la  maladie  aux  mûriers  situés  dans  leur 
voisinage. 

M.  Hartig  a  conseillé,  là  où  des  essences  forestières 

attaquées   par   YAgaricus  melleus   étaient    mortes ,    de 

.laisser  le  sol  en  jachère  pendant  trois  ans,  parce  qu'après 

^^  eette  période  de  temps  tout  le    mycélium   est  détruit. 

Qaoique  les  expériences  du  savant  allemand  n*aient  pas 

[::  été  renouvelées  dans  notre  pays,  nous  croyons  cependant 

^  qiie  la  prudence  commande  de  laisser  écouler  un  certain 


temps  entre  le  moment  de  l'enlèvement  d*un  arbre  mort 
et  ceini  de  la  plantation  d'an  jeune  mûrier,  surtout  si  l'on 
n'a  pris  aucune  mesure  pour  détruire  les  filaments  du 
rhizomorphe. 

Les  terrains  humides  et  frais  sont  favorables  au  déve- 
loppement du  mycélium  des  champignons  ;  aussi,  généra ' 
lement,  dans  ceux  soumis  à  Tirrigation,  la  longévité  du 
mûrier  est  elle  moindre  que  dans  les  terres  non  arrosées. 
Mais  ce  qui  faut  éviter  surtout,  c'est  que  l'eau  reste 
stagnante  aux  racines  des  arbres  ;  on  remédie  è  cet  incon- 
vénient par  un  bon  drainage. 

La  Société  des  agriculteurs  de  France  nous  a  commu- 
niqué un  mémoire  qui  lui  avait  été  adressé  par  MM.  Pieyre 
(de  Valleraoge,  et  Journet  (de  Talayrac),  dans  lequel  ces 
habiles  éducateurs  adirment,  d'après  leurs  observations 
personnelles,  que  le  mûrier  du  Japon,  importé  dans  les 
Cévennes  depuis  une  quinzaine  d'années,  résiste  à  la  ma- 
ladie des  racines  et  prospère  vigoureusement  sur  tous  les 
sols. 

En  1862  et  1864,  nous  ftmes  planter  dans  les  serres 
de  l'établissement  d'essais  précoces,  fondé  è  St-Hippolyte 
par  le  Comice  agricole  de  l'arrondissement  du  Vigan, 
un  certain  nombre  de  pieds  du  Mourus  japonica  ou 
Nangasaki^  que  nous  devions  à  l'obligeance  de  M.  Nour- 
rigat,  intelligent  sériciculteur  de  Lunel.  Dans  les  rapports 
que  nous  adressâmes  alors  aux  membres  de  cette  associa- 
tion^ nous  ftmes  Téloge  du  mûrier  du  Japon,  à  cause  de 
sa  précociié,  de  sa  robusticité,  de  la  bonne  qualité  de  sa 
feuille  et  de  sa  facilité  de  reprise  par  bouture.  (Voir  Mes-- 
sager  agricole,  1862,  1864).  Mais  nous  reconnaissons 
que  celte  espèce  de  mûrier  aurait  une  bien  plus  grande 
impoHàncd  si  i-éèllement  elle  résistait  aux  atteintes  du 


—  tes  — 

rbiïomorphe  de  VAgarieus  mêlteus.  Aussi  ayant  appris 
qu'un  ptopriétaire  de  la  commune  de  Saint  André-de- 
Majencoulc  cultivait  depuis  quelque  temps  le  mûrier  du 
Japon  et  en  était  très  satisfait,  nous  lui  avons  demandé 
des  renseignements^  et  cet  habile  praticien,  M.  Rouan, 
vient  de  nous  écrire  «  que  le  mûrier  japonais  n'est  atteint 
d'aucune  maladie  ;  qu'il  le  plante  en  remplacement  des 
mûriers  qui  meurent,  sans  enlever  les  racines  pourries, 
et  qu'ayant  perdu  deux  figuiers,  ce  qui  avait  occasionné 
la  mortalité  de  tous  les  arbres  d'alentour,  il  eut  l'idée 
d'y  mettre  è  la  place  quatre  mûriers  japonais  qui  réus- 
sirent parfaitement  et  sont  maintenant  fort  beaux.  ». 

11  serait  intéressant,  ce  nous  semble,  de  contrôler  ces 
diverses  observations  par  des  expériences  directes,  en  pla- 
çant le  mycélium  de  VAgarieus  melleus  sur  les  racines 
mèmea  du  Morus  japonica.  En  attendant,  soyons  sans 
inquiétude  sur  l'avenir  des  diverses  variétés  du  mûrier 
blanc  que  nous  cultivons  eu  France,  et  voici  pourquoi  : 
M.  de  Seyne  a  dit  avec  juste  raison  :  a  Je  ne  pense  pas 
que  l'épidémie  dont  souffre  le  mûrier  soit  de  date  ré- 
cente. Je  la  crois  aussi  ancienne  que  son  introduction.  » 
Or,  en  1130,  Royer  II  importa  le  mûrier  dans  le  royaume 
de  Sicile,  et  en  1309,  Clément  V,  ayant  transféré  à 
Avignon  la  résidence  du  Saint-Siège,  y  fait  planter  les 
premiers  mûriers.  Depuis  lors,  cet  arbre  a  vécu  et  s'est 
eonsidérBblement  multiplié,  en  Italie  comme  en  France, 
malgré  la  présence  de  VAgaticus  melleus,  qui  probable- 
ment existait  dans  ces  contrées  avant,  son  apparition  et 
sévissait  depuis  longtemps  sur  une  foule  d'essences  cul- 
tivées ou  sauvages,  sans  avoir  amené  jamais  l'anéantisse- 
ment d'aucune  espèce  végétale.  Les  ravages  de  l'^^arica^ 
iie/JeM  sont  donc  limités  et  n'ont  aucun  rapport  avec  le 


(Il 


—  16*  — 

mal  causé  à  la  vigne  par  le  phylloxéra.  S3uIemeot,  «î  nous 
voulons  préserver  les  mûriers,  autant  que  possible,  des 
atteintes  de  ce  parasite  végétal,  il  faut  les  traiter  comme 
nous  le  faisions  avant  la  maladie  des  vers  h  soie.  Autrefois 
nous  donnions  régulièrement  aux  mûriers  deux  bonnes* 
cultures  annuelles  et  une  fumure  chaque  trois  an^  ; 
aujourd'hui  la  plupart  ne  sont  même  pas  labourés.  Jadis, 
lorsque,  par  suite  du  dépérissement  d'un  branche  ou  de 
nécessités  de  la  taille,  nous  pratiquions  à  l'arbre  de  fortes 
blessures,  nous  avions  soin  de  les  recouvrir  avec  un  bon 
angluement,  Tonguent  de  St-Fiacre,  qui  empêchait  Textra- 
vasation  de  la  sève,  lé  dessèchement  du  bois,  l'introduction 
de  l'eau  pluviale,  des  spores  et  du  mycélium  des  divers 
parasites  du  mûrier;  aujourd'hui  cette  excellente  opération 
est  complètement  délaissée.  Naguère,  dès  qu*un  arbre  était 
mourant,  nous  l'arrachions  profondément  et  nous  empor- 
tions immédiatement  toutes  ses  racines  loin  de  la  terre  à 
mûriers  ;  aujourd'hui  nous  laissons  l'arbre  mort  au  milieu 
des  plantations,  avec  ses  touff^'s  de  champignons  et  ses 
cordelettes  de  rhizomorphe,  qui  communiquent  rapidement 
la  maladie  aux  arbres  voisins.  Mais  que,  par  une  cause 
quelconque,  le  prix  des  cocons  se  relève,  et  que  les  édaca- 
tions  de  vers  à  soie  donnent  des  bénéfices,  alors,  nous  en 
sommes  convaincu,  les  anciens  travaux  de  culture  seront 
repris  avec  une  nouvelle  ardeur,  toutes  les  précautions 
nécessaires  pour  lutter  avantageusement  contre  les  para- 
sites végétaux  seront  soigneusement  pratiquées,  le  dépé- 
rissement et  la  mortalité  des  iTtûiiers  seront  arrêtés,  de 
nouvelles  plantations  seront  faites,  et  en  peu  de  temps  la 
sériciculture  française  aura  recouvré  son  ancienne  pros- 
périté. A.  Jbanjban, 

Président  du  Comice  agricole  du  Vigan. 

(Sxtrait  de  l'Agriculteur  Cévenol). 


—  16«  — 


[.^ 


LES  FOURRAGES. 

Les  fourrages  soDt  aujourd'hui  la  clef  de  l'agriculture. 
car  hélas  I  la  culture  des  céréales  laisde  le  cultivateur  tn 
perte»  puisque  dans  de  bonnes  conditions,  le  prix  de 
revient  du  blé  Cbt  de  25  fr.  les  100  kil.,  tandis  que  sod 
prix  de  vente  oscille  entre  19  et  20  fr. 

La  viande  elle  lait  prennent  au  contraire  chaque  jour 
de  Timportance,  et  pour  obtenir  ces  deux  produits  en 
abondance,  il  nous  faut  beaucoup  de  fourrages.  jVIalheu- 
reusement  ici  comme  partout  la  routine  l'emporte,  et  la 
déplorable  habitude  d'abandonner  à  son  sort  un  terrain 
destiné  à  former  prairie  est  encore  la  règle  générale. 
Pourtant  il  est  reconnu  qu'il  faut  au  nroins  quatre  années 
pour  que,  dans  ces  conditions^  la  terre  s'engazonne,  et 
encore  ne  donne-telle  que  dos  produits  médiocres  et  peu 
abondants.  Tout  terrain,  si  dcsbérité  qu'il  paraisse,  peut 
être  converti  en  prairie  magnifique  sous  condition  d'être 
mis  dans  un  état  de  propreté  par  des  façons  multiples,  et 
d'y  semer  des  espèces  de  fourrages  réunissant  toutes  les 
qualités  désirées.  Il  faut  se  placer  dans  les  meilleures 
conditions  de  réussite,  ext  tenant  compte  du  goût  des 
plantes  et  de  leurs  besoins. 

Les  plantes  qui  prélèvent  dans  Tair  la  majeure  partie 
de  leur,  nourriture  et  qui  sont  vivaceb  sont  celles  qui  doi- 
vent être  préférées,  car  ce  sont  les  plus  économiques. 

De  ce  nombre  sont  la  luzerne,  pour  les  terrains  argilo- 
calcaires  profonds.  Tout  le  monde  la  connaît,  et  pourtant 
sa  culture  est  encore  trop  restreinte. 

Le  trèfle  vivace  de  Sibérie  pour  les  terres  froides, 
humides,  à  sous-sol  glaiseux,  jouit  de  tous  les  avantages 


—  16e  — 

possibles,  tant  par  sa  qualité,  soo  rendement  et  sa  rusticité 
qui  lui  permettent  de  végéter  de  longues  années  sur  le 
même  sol,  sans  addition  de  nouvel  engrais. 

Son  fourrage  est  recherché  avec  avidité  par  le  bétail  ; 
il  augmente  la  production  iactifère  des  vaches,  et  les  chc- 
▼aux  acquièrent  sous  son  influence  une  vigueur  remar* 
quabie.  Comme  rendement  rien  ne  Tégale  dans  les  terres 
froides  où  il  se  platt  de  préférence  ;  placé  dans  ces  con- 
ditions, il  donne  de  magni6ques  résultats  plus  de  dix 
années  consécutives,  en  laissant  le  sol  dans  un  état  de  fer- 
tilité très  supérieur  à  celui  où  il  l'avait  trouvé,  car  cette 
plante  se  nourrit  principalement  de  l'air  qui  Tentoure  et 
d*engrais  qu'il  va  puiser  dans  les  couches  profondes  du  sol. 
Ce  trèfle  est  d'une  dessicatiou  très  facile,  il  est  très  flori- 
bond  et  dégage  une  odeur  délicieuse.  C'est  la  plante  la 
plus  lucrative  pour  tous  les  terrains  humides,  aussi  sa 
culture  se  répand-elle  aussi  vite  que  la  quantité  de  graine 
dont  on  dispose  le  permet.  Dix  kilog.  par  hectare  suffisent 
et  peuvent  être  semés  seuls,  ou  mieux  dans  une  céréale, 
en  ayant  soin  de  bien  niveler  le  sol  au  préalable,  car  la 
graine  ne  doit  pas  être  enterrée. 

Le  Comfrey  pour  les  terres  riches,  bien  préparées,  est 
le  fourrage  sans  rival  sous  tous  égards.  Son  rapport  dans 
les  bonnes  conditions  est  colossal,  jusqu'à  cinq  cent  mille 
kilog.  à  rhectare  d'excellent  fourrage.  Il  exige  pour  sou- 
tenir un  rendement  aussi  élevé  une  fumure  annuelle  en 
couverture.  Ce  fourrage  vert  f^it  aussi  les  délices  des 
porcs.  Le  Comfrey  est  appelé  à  transformer  nos  fermes 
en  vastes  laiteries  et  fromageries.  Il  se  plante  par  tronçons 
de  racines  espacées  d'environ  SO  centimètrss  de  distance 
on  lignes,  autant  que  possible,  et  à  une  profondeur  de 
8  centimètres  ;  il  faut  avoir  soin  de  bien  Hertet  la  terre 


—  IW  — 

autour  des  racines  pour  faciliter  la  reprise.  La  meilleure 
époque  pour  la  plantation  est  fin  automne,  ou  de  bonne 
heure  en  été  ;  le  Comfrey  ne  craint  ni  gelée,  ni  séchefesse  ; 
cependant  une  légère  fraîcheur  du  terrain  lui  parait  favo* 
rable.  Le  Comfrey  doit  être  cultivé  sur  toutes  les  terres 
riches  non  ëloigriées  des  habitations,  à  cause  des  grands 
transports  qu'il  occasionne  par  son  rendement  extraordi- 
naire. Oq  le  co'ipe  4  ou  6  fois  par  an,  selon  la  plus  ou 
moins  grande  fertilité  de  la  saison.  Cette  plante  occupera 
bientôt  des  espaces  considérables  où  végétaient  naguère  de 
chétives  céréales  ;  une  condition  essentielle  de  réussite 
est  de  fumer  co|)i.^usement  et  de  labourer  profondément. 
L'avoine  prolifique  commence  par  se  répandre  dans  nos 
contrées,  grâce  a  son  immense  produit  qui  atteint  90  hec- 
tolitres à  rheclare  dans  de  bonnes  conditions.  (Voir  les 
résultats  obtenus  par  la  Société  d^agriculture  dans  des 
expériences  comparatives  faites  sur  cette  précieuse  avoine). 
Sa  paille  qui  résiste  h  la  verse  par  son  étonnante  vigueur, 
est  très  propice  à  la  confection  des  liens.  Il  n'est  pas  rare 
de  rencontrer  des  grappes  contenant  plus  de  160  grains. 
Elle  talle  beaucoup,  25  litres  suffisent  pour  ensemencer 
8  ares.  Depuis  qu'elle  est  importée,  son  produit  a  toujours 
été  d'au  moins  £0  p.  O/q  supérieur  h  celui  de  nos  meil- 
leures variétés,  et  il  est  en  raison  directe  avec  les  soins  et 
les  engrais  qui  lui  ont  été  confiés,  de  sorte  qu'il  est  bien 
facile  de  lui  faire  rendre  plus  de  cinquante  fois  sa  semence 
dans  d'excellentes  conditions.  Toutes  choses  égales  d'aiU 
leurs,  les  semailles  hâtives  donnent  de  meilleurs  résultats 
que  celles  faites  tardivement.  L'an  dernier,  du  reste,  a 
prouvé  I  immense  tort  que  la  sécheresse  peut  faire  aux 
avoines  semées  tardivement.  11  est  regrettable  que  tout 
aultmteur  oe  puisse  à  ce  jour  en  cultiver  à  rexclusion  de 


—  168 

toute  autre  variété,  mais  \ous  peuvent  en  cultiver  assez 
pour  récolter  celle  nécessaire  aux  senoailles  de  Tan  pro- 
chain^ 

MA  BILLE, 

Cultivateur  à  Chagey  (H'*-Saône). 

(Bulletin  de  la  Société  d'agrïe allure  de  Poligny). 


BOISEMENTS  DANS  LE  CENTRE. 

Clôture  du  terrain  à  boiser.  —  Le  premier  soin  sera, 
autant  que  possible,  de  mettre  ou  le  semis  ou  la  plantation 
à  l'abri  des  ravages  de  rhommc,  des  troupeaux  et  des 
fauves.  Creusez  à  Tentour  du  tertain  un  fossé  large  de 
0'"60,  profond  de  0'"40.  Planiez  y  des  arbres  de  toutes 
sortes,  en  alternance  :  chênes,  châtaigniers,  hêtres,  char- 
mes,  acacias,  bouleaux,  voire  dans  le  rang,  même  quelques 
arbres  verts,  si  vous  en  possédez  du  plant  convenable. 
Tous  ces  arbres  doivent  êlre  serrés  pour  former  une  clô- 
ture ininterrompue,  que  Ton  consolide  à  l'aide  de  branches 
placées  horizontalement,  et  maintenues  par  des  liens  en  fil 
de  fer. 

Défrichez  le  terrain  sur  une  largeur  de  deux  ou  trois 
mètres,  en  dehors  de  la  haie,  et  ensemencez  le  d'ajoncs 
marins.  En  dedans  de  la  clôture,  réservez  une  allée  circu* 
laire  large  de  quatre  ou  cinq  mètres,  qu'il  faudra  cons-- 
tamment  tenir  nette  de  broussailles,  en  la  fauchant  une 
fois  Pan.  Ce  sera  une  zone  dé  préservation  contre  les 
incendies. 

Un  tel  travail  est  coûteux,  mais  il  n'est  pas  sans  rapport  ; 


—  169  — 

l'ajonc  pourrait,  comme  en  Normandie  et  en  Bretagne, 
foarnir  une  nourriture  verte  en  hiver.  L'allée  intérieure 
donnera  une  abondante  et  précieuse  litière.  La  taille  de 
la  haie  produira  des  fagots,  tout  en  laissant  un  arbre  de 
pleine  venue^  tous  les  quatre  ou  cinq  mètres.  Les  jeunes 
pousses  des  arbres  abattus  seront  entrelacées  de  façon  i 
former  une  fermeture  inextricable. 

Doil'On  semer ^  doit-on  planter  ?  —  «  Chéoe  de  ma- 
rime  naquit  tonjours  sur  place  »,  dit  un  vieux  proverbe 
tendant  à  prouver  qu'un  bel  arbre  s'obtient  diflicilement 
par  repiquage.  L'économie  de  travail  aidant,  le  semis  est 
généralement  préférable  ;  mais  souvent  la  transplantation 
est  plus  avantageuse,  même  hors  le  cas  d'arbres  isolés  où 
elle  est  seule  admissible. 

Semis  mns  préparation  du  sot.  —  Les  bruyères  basses 
et  clairsemées  peuvent  être  directement  ensemencées  de 
graines  fines,  telles  que  celles  de  pins.  Ces  semis  seront 
faits  en  hiver,  pour  que  la  neige  et  les  pluies  fassent  péné- 
frer  la  semence  dans  le  sol. 

Semis  sur  incendie.  —  Les  bruyères  hautes  et  touffues 
étoufferaient  les  germes  ;  les  mousses  les  feraient  pourrir. 
Il  faut  incendier  la  lande  par  un  temps  sec,  avec  toutes 
les  précautions  nécessaires  pour  ne  pas  flamber  le  voisi- 
nage. L^hiver  est  donc  la  saison  la  plus  propice  pour  cette 
opération  ;  on  ensemence  les  graines  au  printemps,  et  on 
couvre  à  la  herse.  Préservées  du  feu,  les  racines  des 
brousses  donnent  des  rejetons  qui  assurent  un  utile  abri 
au  jeune  plant. 

Semis  par  écobuage.  —  Pour  les  grosses  graines, 
glands,  châtaignes,  fatnes,  il  convient  d'écobuer  le  sol  en 
été^  puis  de  pratiquer  le  semis  en  automne,  aussitôt  qu'on 
Jieyl  se  procurer  les  fruits.  On  jette  en  même  temps  une 


semence  de  seigle,  pour  protéger  le  jeune  plant,  et  on 
couYre  à  la  petite  charrue. 

Quand  un  propriétaire  ne  peut  faire  un  tel  travail,  avec 
les  seuls  bras  de  son  exploitation^  il  trouve  ordinairement 
des  voisins  qui  efTccluent  Técobuage  et  la  semaiile  pour 
la  récolte  du  seigle.  La  seule  dépense  du  semis  est  alors 
la  fournilure  des  fruits  et  la  façon  de  la  clôture. 

Semis  par  pochel.  —  L'écobuago  exposerait  les  terrains 
très  déclives  au  ravinement  des  eaux  qui  entraîneraient 
terre  et  germes.  Il  faut  alors  soulever  de  pas  en  pas  une 
légère  couche  de  gazon,  sous  laquelle  on  glisse  un  ou 
deux  fruits,  puis  le  gazon  est  pi essé  d*un  coup  de  sabot. 
Il  est  mieux  de  faire  les  pochets  serrés  et  de  ne  mettre  au 
plus  que  deux  fruits  dans  chacun  d'eux,  pour  éviter  les 
ravages  des  rats. 

On  utilise  ce  mode  de  semis  pour  garnir  de  bons  arbres 
une  clôture  déjà  pourvue  de  roAces  et  d'épines.  On  y  ouvre 
de  petits  trous  dans  lesquels  on  laisse  tomber  soit  une 
noix,  soit  une  châtaigne,  un  pépin  ou  un  gland  ;  le  jeune 
plant  est  abrité  par  les  broussailles. 

Risques  des  semis.  —  Avant  la  germination,  les  graines, 
selon  leur  nature,  sont  exposées  à  trois  ennemis  :  Toiseau, 
le  rat,  le  cochon,  parfois  le  sanglier.  Après  la  germination,  * 
le  jeune  plant  est  souvent  soulevé  par  les  gi^ées,  brûlé 
par  le  soleil,  entraîné  par  les  orages.  Il  reste  exposé  à  la 
dent  des  pécores  plus  longtemps  que  le  plant  repiqué 
d'une  certaine  taille.  Ce  sont  ces  risques  qui  font  préférer 
la  transplantation  dans  bien  des  casL 

Plantation.  —  Elle  s'impose  pour  les  arbres  isolés 
dans  les  châtaigneraies  et  Its  champs,  pour  les  peupliers 
et  les  arbres  poussant  de  bouture,  pour  certains  arbres 
Terts  dont  les  semis  très  délicats  exigent  des  soins  en  pépi- 
nière. 


—  171  — 

Enfin  il  faut  recourir  aux  plantations  ,  soit  pour  la 
défense  des  terrains  en  érosion,  soit  pour  la  consolidation 
des  sols  en  éboulis. 

Chaque  mode  a  donc  ses  convenances  spéciales. 

Le  plant.  —  Plus  il  est  jeune  et  mieux  il  reprend  : 
ainsi  des  chênes,  des  pins  d'un  an  ont  une  reprise  mieux 
assurée  et  une  végétation  plus  prompte  que  des  arbres 
de  deux,  trois  et  quatre  ans,  surtout  s*ils  n*ont  pas  été 
repiqués.  Mais  le  jeune  plant  participe  un  peu  de  la  déli- 
catesse des  semis;  il  lui  faut  de  l'abri.  La  bruyère  un  peu 
claire  lui  convient  mieux  que  le  terrain  nu,  exposé  aux 
ardeurs  du  chaud,  aux  rigueurs  du  froid,  aux  violences 
des  eaux. 

Variété  des  arbres  dans  le  boisement.  —  Abandonné 
au  boisement  naturel,  le  sol  se  couvre  surtout  des  essences 
qui  lui  sont  les  plus  convenables;  mais  il  porte  également 
une  grande  variété  d'autres  végétaux.  On  no  saurait  trop 
imiter  la  nature,  çn  variant  les  espèces  dans  les  boise- 
ments. Mélangez  donc  plusieurs  graines  ou  fruits  dans  les 
semis  ;  variez  également  les  plants  dans  les  plantations. 
Trois  arbres  d'essences  différentes  viennent  souvent  bien 
.  sur  une  étendue  de  terrain  qui  en  nourrirait  mal  deux 
de  môme  espèce. 

F.    ViDALIN. 

(Journal  de  V Agriculture) , 


•:' 


—  I7i  — 


LE  SULFURE  DE  CARBONE 

AU   CHATEAU   DE  BUZET  (lOT-ET-GARONNE) 

Depuis  longtemps  déjè,  nous  savions,  par  la  rumeur 
publique,  qu'on  faisait  le  (raitement  au  sulfure  de  carbone 
dans  les  vignes  du  château  de  Buzet  et  qu'on  obtenait  de 
très  bons  résultats. 

Désirant  nous  rendre  compte  par  nous-méme  de  ce  que 
nous  n'avions  appris  que  par  des  voies  indirectes,  et  dans 
le  but  de  rendre  service  ii  notre  département,  nous  avons 
visité,  en  détail,  le  jeudi  1 1  juin,  cette  belle  propriété, 
située  à  8  kilomètres  seulement  de  Vianne  (ligne  de  Con- 
dom),  d'une  contenance  de  près  de  400  hectares,  et  dont 
la  direction,  confiée  è  M.  Broqua,  ne  laisse  rien  à  désirer. 

On  trouve  là  les  plantes  les  plus  variées  au  point  de  vue 
de  la  grande  culture  qui  se  fait  dans  la  plaine  de  Lot-et- 
Garonne  :  plantes  fourragères,  céréales,  blé,  seigle,  avoine,"* 
sorgho,  haricots,  etc.  Toutes  ces  plantes  sont  d'une 
extrême  vigueur. 

La  culture  du  tabac  et  celle  du  lin  y  donnent  également 
les  plus  beaux  revenus  ;  la  raison  en  est  bien  simple  : 
dans  cette  propriété,  il  y  a  énormément  de  bonnes  prairies 
naturelles,  et  à  côté  de  celles-ci  des  prairies  artificielles, 
ce  qui  permet  de  posséder  de  nombreux  animaux,  bien 
nourris,  qui  fournissent  du  fumier  en  abondance. 

Le  vignoble  de  cette  belle  propriété  se  compose  de 
167  hectares.  De  nouvelles  plantations  de  vignes  ayanl 


~  178  — 

Heu  encore  tous  les  jours,  cette  contenance  ne  tardera 
pas  h  être  doublée. 

D'après  nos  conseils,  quarante  six  mille  Petit-Bouschet 
ou  Âlicante-Bouscbet  ont  été  plantés  cette  année,  et  Ton 
se  propose  d'en  planter,  l'année  prochaine,  de  quatre- 
vingt-dix  à  cent  mille.  Ces  deux  riches  cépages  feraient, 
dans  un  avenir  peu  éloigné,  la  fortune  de  tous  les  proprié- 
taires  qui  les  planteraient  dans  notre  département.  Les 
bons  résultats  obtenus  jusqu'ici  ne  laissent  aucun  doute  à 
ce  sujet.  Les  propriétaires  qui,  pour  une  raison  quel- 
conque, n'ont  pas  encore  planté  de  ces  cépages,  n*ont  qu'i 
se  mettre  immédiatement  à  l'œuvre  ;  ils  peuvent  être 
assurés,  eux  aussi,  d'une  complète  réussite. 

Le  phylloxéra,  ce  terrible  ennemi  de  nos  vignes,  a  fait  son 
apparition  dans  le  vignoble  du  château  de  Buzet  en  1874. 

Les  traitements  au  sulfure  de  carbone  commencèrent 
en- 1876,  dès  que  la  présence  du  phylloxéra  fut  bien  cons* 
talée.  Depuis  cette  époque,  on  a  traité  régulièrement, 
chaque  année,  et  aujourd'hui  on  se  trouve  avuir  traité 
46  hectares  de  vignes,  taillées  presque  toutes  selon  le  sys- 
tème Cazenave,  parfaitement  conservées  et  surchargées  de 
raisins.  C'est  vraiment  curieux  à  voir. 
^^  Que  nous  aurions  été  heureux  d'avoir  avec  nous  au- 
moins  cinq  cents  propriétaires  du  Gers  pour  leur  faire 
voir,  toucher  du  doigt  ces  magniGques  résultats,  leur 
prouver  d'une  façon  irrécusable  qu'avec  de  la  confiance, 
du  temps  et  de  la  persévérance,  on  peut  sûrement  sauver 
Bos  vignes  I  Le  moyen  est  partout  le  même  :  traUement 
au  sulfure  de  carbone.  C'est  donc  une  vaine  crainte  de 
^eroire  que  le  sulfure  de  carbone  rend  la  terre  stérile; 
il  doit  plutôt  être  considéré  comme  le  véritable  sauveur  de 

ipivigoei. 

u 


—  If4  — 

Sur  un  point  de  la'  propfiété  dU'  cbflteau  de  Buxet,  'Sé 
trouve  une  vigne  de  6  i  6  hectares,  plantée  en*  cépage 
blanc,  qui  ne  produisait  presque  rien  ;  comme  on  est  très 
content  de  la  voir  disparaître,  on  ne  la  traite  pas,  on  ne  la 
travaille  point,  on  la  laisse  périr  pour  l'arracher  au  pre-* 
mier  jour.   Le  phylloxéra  y  exerce  librement  ses  ravages.- 

A  cAté  de  cette  vigne  abandonnée,  un  autre  vignoble  qui 
a  été  aussi  envahi  par  le  phylloxéra,  mais  ne  contenant  qiie 
du  plant  de  ohoix,  a  été  soumis  pendant  deux  années  dei 
suite  au  tra'Ucmenl  du  sulfure  de  carbone  ;  c'est  un  vigno- 
ble en  plus  sauvé  par  ce  traitement. 

Ces  deux  vignes  présentent  un  contraste  frappant  :  d  un 
côté,  vignes  non  traitées,  moites  ou  mourantes;  de  l'autre, 
dans  un  terrain  de  même  qualité,  vignes  traitées,  d'une 
vigueur  étonnante. 

La  propriété  du  château  de  Buzet  est  une  véritable  école 
dans  toute  la  contrée  pour  le  traitement  au  sulfure  de 
carbone.  Ce  traitement  a  été  fait  sur  plusieurs  natures  de 
sols  et  n  diverses  époques.  Là,  comme  chez  nous,  on  a  eu 
des  insuccès,  éprouvé  dos  déboires  en  traitant  par  un  temps 
pluvieux  ou  humide,  et  surtout  en  1882  ;  mais  ayant  re- 
connu  la  faute,  on  a  repris  le  traitement  pour  l'appliquer 
par  un  temps  soc  :  la  réussite  a  suivi  cette  dernière  opé- 
tion,  ces  vignfs  rétablies  sont  remarquables  par  leur  belle 
végétation. 

La  commune  de  Buzet  était  très  riche  avant  d'être  en- 
vahie par  le  phylloxéra,  la  plus  grande  partie  du  terrain 
était  plantée  en  vigne,  un  hectare  se  vendait  quatre,  cinq 
et  même  six  mille  francs. 

Malheureusement,  les  propriétaires  de  Buzet  ont  été, 
comme  bien  d'autres  que  nous  connaissons,  sans  confiance^ 
dans  le  sulfure  de  carbone,  et  ils  ont  perdu,  par  leur  faute;' 


—  175  — 

leurs  beaux  vignobles,  et  cette  perte  s'est  surtout  fait 
sentir  sur  les  coteaux. 

Lj^  magnifiques  résultais,  obtenus  sur  lés  quarantcrcinq 
hectares  traités  par  le  sulfure  de  carbone  au  cliâteau  de 
Buzet  ont  ouvert  les  yeux  aux  propriétaires  intelligents  de 
cette  contrée  :  depuis  le  Port  Sainte  Marie  jusqu'à  Né- 
rac^  les  vignes  sont  traitées  par  le  sulfure  Je  carbone. 

Ayant  à  cœur  les  intérêts  du  département  du  Gers, 
nous  serions  très  heureux  si  tous  ceux  qui  hésitent  encore 
allaient  se  rendre  compte  par  eux-mêmes  de  ce  que  nous 
racontons  ici  d'une  manière  fort  suceinte;  ils  auraient 
ensuite  confiance  dans  IVIIicacilé  de  ce  tr/iitemenl. 

Aujourd'hui,    grâce    aux   charrues   sulfureuses^    pour 

sauver  les  vignes  du  département  du  Gers,  il  n'y  a  qu'à 

vouloir. 

A.  Dumas. 

Professeur  à  l'Ecole  normale  d'Àach. 

(Journal  de  l'agriculture). 


NOUVEAU   MODE  DE  CONSERVATION   DU    RAISIN. 

Il  consiste  à  substituer  des  Pommes  do  terre  aux  bou- 
teilles remplies  d'eau.  A  cet  effet,  après  avoir  coupé  les 
grappes  avec  leur  sarment,  on  taille  ce  dernier  en  pointe, 
on  le  pique  dans  une  pomme  de  terre  et  on  étend  ensuite 
les  grappes  sur  du  foin  ou  de  la  paille  bien  eecs,  de  façon 
qu'elles  ne  se  touchent  pas.  Ce  procédé  est  dû  à  M.  Cousin, 
[;  pépiniériste  à  Villiers. 

(Revue  horticole). 


176  — 


UN  MOT  SUR  LA  CULTURE  DE  L'ABRICOTIER 

A  HAUTE  TIGE. 

L'Abricotier  est  peut-être,  de  tous  les  arbres  è  fruits  à 
noyau,  celui  qui  a  le  plus  besoin  d'une  culture  raisonnée. 
quand  il  est  élevé  en  plein  vent,  et  qui,  malgré  les  services 
rendus  par  ses  fruits  que  Ton  sait  employer  de  tant  de 
manières  aujourd'hui,  reçoit  le  moins  de  soins. 

En  Auvergne,  cependant,  et  peut-être  aussi  dans  quel- 
ques autres  localités  qui  me  sont  inconnues  et  où  cette 
culture  se  fail  sur  une  vaste  échelle,  beaucoup  de  cultiva- 
teurs le  comprennent,  taillent  et  s'en  trouvent  très  bien. 

Tout  gagne  chez  cet  arbre  à  une  taille  raisonnée  :  la 
quantité  du  produit  et  de  la  longévité  de  Tarbre.  Pendant 
longtemps,  la  routine  dominant  malgré  les  déboires  occa- 
sionnés, il  en  fut  de  TAbricotier  comme  de  nos  autres 
arbres  fruitiers.  On  coupait  au  hasard  quelques  bourgeons, 
et  c'était  la  taille. 

On  savait  bien  que  de  couper,  cela  pouvait  donner  de 
bons  résultats;  mais,  n*étant  basé  sur  rien,  il  était  bien 
difficile  d'exécuter  des  opérations  régulières.  Aujourd'hui 
cet  état  de  choses  est  bien  changé  ;  mais  néanmoins  on 
trouve  toujours  des  adeptes  des  vieilles  méthodes  que  Ton 
ne  saurait  trop  essayer  de  convaincre  de  leur  erreur.  C'est 
donc  dans  ce  but  que  je  viens  apporter  quelques  considé* 
rations  sur  un  procédé  de  culture  que  j'ai  vu  employer  en 
Auvergne  et  qui  donne  les  meilleurs  résultats. 

Je  vais  d'abord  parler  un  peu  des  inconvénients  de 
FAbricotier  non  soigné. 
Sa  végétation  est  très  bizarre  ;  il  perce  des  yeux  par* 


tr 


—  1T7  — 

tout,  i  quelque  degré  de  déYeloppement  et  de  TÎeilIesie 
qu'aient  atteint  sei  branches.  Tous  les  yeux  bien  placés 
ont  une  tendance  à  se  développer  en  gourmands  ;  l'am- 
pleur du  feuillage  attire  chez  cet  arbre  la  sève  è  plus  forte 
dose  que  dans  toutes  les  autres  essences  fruitières  connues, 
et  cela  au  détriment  des  branches  plus  faibles  ou  ttiolées, 
ou  seulement  dans  le  voisinage  d'un  rameau  gourmand. 
La  gomme  fait  aussi  de  grands  ravages  sur  toutes  les 
parties  de  cet  arbre  et  souvent  avec  une  persistance 
inquiétante»  et  a  des  effets  immédiats  pour  peu  que  cette 
maladie  soit  aidée  par  un  manque  d'équilibre. 

Les  branches  faibles  et  les  rameaux  gourmands  y  sont 
plus  sujets  que  les  branches  de  vigueur  modérée  :  les 
premières,  parce  que  l'attraction  des  parties  vertes  n'étant 
pas  assez  forte,  le  courant  sérieux  circulant  avec  trop  de 
lenteur  obstrue  plus  ou  moins  complètement  les  canaux 
de  ces  sécrétions,  barrant  ainsi  le  passage  à  la  nouvelle 
sève  qui  se  coagule  en  gomme  sous  la  moindre  impression 
atmosphérique. 

Le  gourmand  produit  de  la  gomme  par  un  effet  con- 
traire. Attirant  trop  de  sève  è  lui,  grossissant  trop  vite, 
ses  tissus  sont  mous,  lâches  et  facilement  altérables  par 
la  moindre  intempérie,  piqûre  d'insecte,  etc. 

Les  branches  ainsi  gommeuses  jaunissent  de  suite  et  il 
suffit  de  quelques  jours  pour  les  voir  mourir.  Quiconque 
fonnatt  I  Abricotier  ne  peut  que  confirmer  ce  que  j'avance, 
que  la  gomme  est  la  plus  redoutable  de  ses  maladies  et 
que  ses  sièges  principaux  sont  les  plus  faibles  ou  les  plus 
vigoureuses  branches.  Donc,  quand  il  y  a  équilibre,  elle 
est  moins  redoutable.  Par  la  taille,  on  doit  donc  chercher 
i  obtenir  cet  équilibre  à  tout  prix,  et  les  bons  cultivateurs 
d^  environs  de  Clermont-Ferrand  y  arrivent  très  bien. 


r 


—  178  — 

»  * 

JPoor  cela«  leurs  arbres,  qui  sont  presque  tous  greffés 
à  mVtiges,  sont  roainteDUS  eu  boule  ou  en  cylindre,  avec 
éclaircissement  du  milieu  pour  laisser  circuler  plus  libre- 
ment l'air. 

Voici  en  quoi  consiste  leur  taille  :  Vers  le  mois  de 
septembre ,  au  moment  où  les  branches  voient  jaunir 
leurs  feuilles,  on  commence  Topération  en  ifttant  tout  le 
bois  mort.  D'abord,  on  fait  une  incision  longitudinale  à 
la  tige,  que  Ton  empaille,  et  on  donne  la  forme  que  I  on 
désire  donner  à  Tarbre  en  ravalant  sur  de  bons  bour- 
geons,  le  plus  possible  égaui  en  grosseur,  une  partie  de 
l'extrémité  des  branches.  Cb  ravalage  se  fait  le  plus  long 
possible  ;  on  ne  fait  pour  ainsi  dire  que  revenir  à  une 
branche  se  trouvant  sur  la  circonférence  de  la  forme  à 
donner.  Toutes  les  branches  laissées  doivent  être  con- 
servées  entières,  rexpérience  ayant  démontré  que  l'Abri' 
coUér  s^'en  accommodait  très  bien. 

On  éclaircit  le  milieu  en  supprimant  complètement 
les  branches  à  trop  fort  ou  à  trop  faible  empâtement.  Cette 
opération  fait  généralement  un  immense  bien  aux  fruits, 
qui  nouent  mieux  et  deviennent  beaucoup  plus  gros, 
rexpérience  ayant  démontré  que  les  branches  de  moyenne 
vigueur  sont  les  seuleis  qui  donnent  les  meilleurs  fruits. 

Cette  opération  complète   ne  doit   se  renouveler  que 

tous  les  deux  ans  ;  le  reste  du  temps ,  on  se  borne  è 

-.1.1   . ,  .  ■ 

surveiller  les  gourmands  ;  tout  œil  se  développant  anor- 
malement est  éborgné  aussitôt. 

Cette  opération  fait  repousser  des  yeux  sur  le  plus 
vieux  bois  et  donne  ainsi  nombre  de  productions  fruitières 
sur  le  parcours  des  branches  réservées,  et  les  arbres  qui 
la  siibissieint  vivent  plus  longtemps  que  les  autres  en  riému- 
nérant  ait  quintuple  la  dépense'  du  travail  occtisionné. 

{Extrait  du  Journal  ch  vulgarisation  de  ï horticuUure. 


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DE  L'ATTELAGE  DES  BÊTES  BOVINES. 

Au  point  de  vue  purement  nnécanique,  la  tête,  chez  les 
anknaox,  contribue,  par  sa  mobilité  et  ses  inflexions,  à 
déterminer  les  attitudes  et  les  mouvements  du  corps. 
Il  en  résulte  que  tout  procédé  d'attelage  qui  a  pour  effet 
d'enlever  à  cet  organe  sa  liberté  d'action  est  absolument 
condamnable.  Aussi  iautil  condamner  de  la  manière  la 
plus  absolue  l'habitude  encore  si  répandue  d'alteler  les 
bœufs  ou  les  vaches  deux  à  deux,  au  moyen  du  joug. 

Outre  que  cet  engin,  qu'on  prendrait  pour  une  sorte  de 
contrefaçon  de  la  cangue  chinoise  plutôt  que  pour  un 
instrument  de  travail,  gène  énormément  Tallure  des  bètes 
et  paralyse  ainsi  plus  ou  moins  leur  énergie,  il  oblige  assez 
souvent  à  faire  un  emploi  inintelligent  de  la  force  anidnée. 
N'est-il  pas  absurde,  en  effet,  d'atteler  deux  forts  ani- 
I  maux  à  une  charrette  très  peu  chargée  ou  à  une  légère 
obarrue  destinée  h  recouvrir  de  la  semence  dans  des  terres 
bien  ameublies  ? 

Pourquoi  deux  bœufs  ou  deux  vaches,  là  où  un  seul 
de  ces  animaux  suflirait  amplement  ? 

Conséquence  forcée  de  l'emploi  de  ce  joug  odieux  dont 
le  nom  a  donné  naissance  à  notre  verbe  subjuguer, 
lequel  signifie  soumettre  par  la  force  ou  opprimer. 

Les  animaux  domestiques  destinés  au  travail  sont  des 
eellaborateurs.  Notre  intérêt,  autant  que  l'humanité,  nous 
commande  d'obtenir  leur  concours  pai  les  procédés  les 
plos  doux  et  non  par  la  violence  ou  les  tortures. 

C'est  ce  qu'on  a  compris  en  Savoie  où,  de  temps  immé- 
morial, on  attèle  bœufs  et  vaches  au  moyen  de  colliers 
fert  commodes,  au  lieu  de  jougs.  Ces  bétes  ayant  ainsi  la 


—  180  — 

tête  entièremenl  libre,  (ravaillent  plus  allègrement  et  on 
peut»  d'ailleurs,  les  utiliser  isolément  ou  è  plusieurs,  sui« 
Tant  les  circonstances. 

Montrons,  par  exemple,  combien  cette  pratique,  tout 
en  étant  plus  humaine,  est  beaucoup  plus  avantageuse  que 
Tautre. 

A  répoque  des  semailles,  où  il  s'agit  généralement 
d'aller  vite  en  besogne,  on  cultivateur  savoisien,  en  pos- 
session de  quatre  bœufs  ou  vaches,  actionne  quatre  charrues 
è  la  fois,  tandis  qu'on  n'en  peut,  ailleurs,  actionner  que 
deux  avec  un  égal  nombre  de  bètes,  uniquement  à  cause  de 
leur  mode  absurde  d'alteisge  géminé. 

Obtenir  quatre  sillons,  au  lieu  de  deux,  dans  le  même 
temps  et  avec  la  même  force  animée ,  n'est-ce  pas  un 
leur  énorme  avantage  ? 

Espérons  qu'il  finira  par  être  apprécié  comme  il  le  mé- 
rite, et  que  l'emploi  du  collier,  si  anciennement  et  si  intel- 
ligemment adopté  en  Savoie,  pour  l'attelage  des  bètes  bo- 
vines, se  substituera  un  jour  ou  l'autre  à  l'usage  du  joug, 
partout  où  la  routine  maintient  encore  cet  usage  barbare. 

(Extrait  de  V Avenir  des  Campagnes), 


E6ËRMÂGE  DE  LA  POMME  DE  TERRE. 

Nous  lisons  dans  la  Revue  horticole  ce  bon  conseil  : 

«  Ainsi  que  l'indique  le  mot  égermage,  cette  opération 
consiste  dans  la  suppression  des  germes  des  tubejUHiles 
au  fur  et  è  rresure  qu'ils  se  produisent.  C'est  un  travail 
que  l'on  ne  doit  pas  négliger,  car  ces  bourgeons  se  forment 
toujours  au  détriment  des  tubercules,  qui  alors  s'appau^ 
vrissent  en  fécule.   Les  variétés  hâtives  surtout  doivent 


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—  181  — 

être  iorveillées  avec  soio,  parce  qu'elle!  poussent  les  pre- 
mières (exnepté  pour  celles  destinées  à  la  plantation,  sur- 
tout lorsqu'elles  ne  donnent  que  peu  de  bourgeons  et  que 
ceux  ci,  une  fois  cassés,  ne  repoussent  plus,  ainsi  que 
cela  a  lieu  pour  la  variété  Harjolin,  par  exemple).  A  pari 
oe  cas,  il  faut  enlever  régulièrement  les  yeux  au  fur  et  à 
mesure  qu'ils  se  développent,  et  non,  comme  beaucoup 
fon!  encore,  quand  les  pousses  sont  très  longues. 


DESTRUCTION  DES  FOURMIS. 

On  lit  dans  le  Journal  d'agriculfure  pratique  : 

Nous  avons  déjà  donné  bien  des  moyens  de  destruction 

des  fourmis,  mstis  voici  un  nouveau,  ou  plutôt  un  très 

vieux  procédé  pour  les  éloigner  des  armoires  et  autres 

lieux  où  elles  se  logent.  Il  date  de  plus  d'un  siècle  et  c'est 

M.  P.  Joignaux  qui  l'a  remis  en  honneur  après  en  avoir 

fait  Texpérience.  Roger  Schabol  en  avait  parlé  dans  son 

livre  sur  la  Pratique  du  jardinage,  ex  dô'p  il  disait  que 

ce   n'étdit  pas  une  nouveauté.  Il  s'agit   tout  bimplement 

du  charbon  de  bois    On  en  place  quelques  morceaux  su 

la  tablette  des  armoires,  près  des  fruits,  des  sucreries  que 

le»  fourmis  affectionnent  particulièrement,  et  les  fourmis 

n'y  reviennent  plus.  Qu'on  jette  une  poignée  de  charbon 

de  tK>is  cassé  en  morceaux  au  milieu  d'une  fourwilièrc, 

lea  fourmis  dëgiwrpisscnt.  Quand,  dans  les  années  comme 

celle  ci 9  et  dans  toutes  lés  maisons,  on  i  e  sait  à  quel  saint 

le  vouer  pour  se  débarrasser  des  fourmis,  les  marchanda 

ie  eharbon  de  bois  vous  diront  que  jamais  ils  ne  voient 

ces  mangeuses  de  sucre  dans  leurs  maisons.        (A.  L.) 


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CHARLES  COMTE. 

Aa  moment  où,  sous  nne  féconde  impulsion,  la  Société 
d'agriculture^  industrie^  sciences  et  arts  de  la  Lozère  entre- 
prend de  rassembler,  pour  les  conserver  \l  la  postëritëy  let 
portraits  des  hommes  qai,  à  un  titre  quelconque,  ont  fait 
honneor  au  département «i  l  heure  est  renue  de  rappeler  la  y\t 
et  les  tra?aus  de  François-Charles-Louis  Comte,  ne  è  Sainte- 
Enimie  le  23  août  1782,  dëcédë  ^  Paris  le  13  a?ril  1837, 
après  une  carrière  trop  courte  mai^  bien  remplie. 

Cette  noble  vie  est  des  plus  dignes  d'être  retracée  \  le  cuit* 
du  dioît  et  de  la  liberté,  pratique  sans  défaillance,  en  est  le 
principal  caractère,  et  il  est  difficile  de  montrer,  parmi  let 
contemporains,  un  modèle  plus  ache?ë  de  la  fidélité  aux 
principes. 

L'eiemple  des  vertus  qui  régnaient  an  foyer  domestique 
fot  Taliment  fortifiant  de  la  première  jeunesse  de  Comte,  qui 
t'écoula  au  milieu  des  événements  de  la  fin  du  siècle  dernier, 
ce  qui  fut  pour  lui  d'une  salutaire  influence  en  lui  donnant 
un  caractère  bien  trempé  pour  les  jours  d'épreuve  qui  s'an-> 
aonçaient.  Les  enseignements  que  son  pire  s'efforça  de  loi 
^-  assurer,  malgré  les  difficultés  du  temps,  furent  troublés  par  les 
( \  vicissitudes  qui  étaient  la  conséquence  de  ces  difficultés,  mais 
jeune  volonté  sut  se  plier  à  toutes  les  nécessités  qu'il  fallait 
nbir  pour  s'instruire  (1).  De  même  que  presque  tous  les  jeu- 
gens  de  cette  génération,  il  avait  conçu  pour  les  républiques 


(1)  Un  prêtre  fugitif  à  Salmon  fat  son  premier  mattre,  et  il  en  fat 
luit  à  chercher,  pour  ainsi  dire  de  prêtre  en  prêtre,  les  éléments  d« 
science.  (Mignet,  notice). 


—  188  — 

de  l'antiquîté  nne  admiration  sans  bornes,  d'aprës  les  écrits 
des  ancieus,  sartoat  de  Platarque  y  la  lectare  des  auteurs  les 
plus  estimes  en  France  et  des  philosophes  du  18*  siècle  déve- 
loppèrent les  tendances  de  son  esprit.  Ses  cours  classiques  se 
complétèrent  h  l'école  centrale  de  Mcnde,  et,  en  I8O69  il  se 
rendit  à  Paris  pour  s'y  préparer  1,  par  Tétode  do  droit,  à  nne 
carrière  conforme  à  ses  gdûts.  Il  y  arrivait  avec  des  idées 
arrêtées  et  qui  déjh  s'étaient,  dans  son  pays  natal,  en  1804, 
affirmées  par  un  vote  contraire  au  changement  de  la  Consti  - 
tution  consulaire  en  Constitution  impériale. 

Inscrit  au  tableau  de  l'ordre  des  avocats,  il  coutinua  d'ap- 
prendre,  de  travailler,  et,  modeste  collaborateur  du  recueil 
jurisprudentiel  de  Sirej,  il  attendit  ;  de  sorte  qu'il  se  trouva 
dans  la  force  de  l*âge  et  l'entière  possession  de  ses  facultés, 
lorsque  la  Restauration,  succédant  an  régime  impérial  et  mili- 
taire, donna  l'essor  aux  idées  libérales  qui  avaient  sommeillé 
pendant  plusieurs  années. 

L'heure  parut  propice  à  Ch,  Comte  pour  entrer  dans  la 
politique  militante,  en  se  dévouant  h  la  défense  des  principes 
et  des  droits  consacrés  par  la  Charte,  c'est  h-dire  du  gouver- 
nement représentatif,  qu'il  lui  parut  essentiel  dassurer  contre 
tout  retour  offensif,  soit  des  pouvoirs  publics,  soit  du  parti 
qui,  dans  le  pays,  entretenait  des  desseins  de  réaction.  11  eut 
le  mérite  de  placer  la  discussion  politique  sur  son  véritable 
terrain,  et  hienlôt  on  put  apprécier  combien  il  faut  compter 
avec  une  opposition  qui,  en  respectant  les  personnes,  se 
montre  intraitable  sur  les  principes.  Tels  furent  les  débuts 
dé  la  carrière  du  polémiste  et  du  publicistc  qui  déploya,  dans 
le  Censeur ^  journal  fondé  par  lui,  les  plus  émincntcs  qualités, 
à  coté  de  l'émule  qu'il  s'était  associé  dès  les  premiers  jours, 
M^  Duuoyer. 

La  liberté  d'écrire  était  au  nombre  des  droits  consacrés 


—  I8T  — 

poi^larCfaarfe  ;  'aasiî,  le  succès  du'Censeitr  fat-îl  c6ns!d(^raUe. 
«'  Lds'  articleÎB  de  haute  politique  et  de  lëgislalion  gënërale 
c  qu'il  renfermait  jetaient  la  lumière  sur  les  vives  questions 
«  qui  s'agitaient  alors  et  contribuèrent  puissamment  à  former 
€  ropitiiou'  publique,  éveillée  par  l'intërêt  qui  s'y  attachait.  » 
(Béranger(l),  dise.  16  av.  1837). 

Comte^  laissant  au  second  pian  les  simples  discussions  litté- 
rairesy  et,  dédaigneux  de  toute  forme  servile,  voulut  surtout 
(ce  sont  ses  expressions)  «  qu'on  se  préoccupât  de  morale  et 
de  législation,  en  éclairant  les  citoyens  sur  leurs  véritables 
intérêts.   » 

Il  se  servît,  (a  dit  M.  Mignet  en  1846,)  «   de  cette  liberté 

(I   hardie,  ombrageuse  qui,  h  Taide  de  la  Presse,  recueille  les 

«  plaintes^  garde  les  droits,  expose  les  besoins,  propage  les 

n  'idées,  de  mille  sentiments  divers  forme  l'opinion  générale  ; 

«'liberté  qui  agite  quelquefois  les  peuples,  mais  les  élève  et 

«   les  *  fortifie  ;   contredit   les   gouvernements,    mais   leur    est 

«   encore  [lus  utile  qu'incommode  par  la  retenue  qu'elle  leur 

(f   impose  et  les  fautes  qu'elle   leur  épargne,  et  qui,  malgré 

ce  ses  erreurs  et  ses   injustices,   conduit  à   la  longue  par  la 

V  discussion  h  la  vérité,   par  la  défense  du  droit  de  chacun 

J       «  à  la  justice  pour  tous,  ne  laisse  pas  les  désirs  publics  trop 

^       M   longtemps   méconnus   éclater    en   passions   irrésistibles   et 

a  prépare  les  réformes  qui  préservent  les  Etats  des  révolu- 

ff  tions.    » 

Ainsi  entendu,  et  si  elle  ne  dégénérait  pas,  qui  n'aimerait 

cette  liberté  ?...  Au  reste,  personne  n'en   fit  un  usage  plus 

.    patriotique,   plus  courageux  et  plus  honnête  que  Comte  qui 

se  signala  par  l'intrépidité  de  ses  luttes,  par  l'énergie  de  son 

t;   attitude  et  par  les  discussions  de  son   journal,   qui,   d'abord 


(l)'^ifJ8idei!(i*âé  l^ÀcÀd^'ié  des  sci^bcés  morales  et  pollliqtiiés.'' 


—  188  — 

hèbdomadairey  dot  se  transformer  en  Tolame  de  Tingt  feuilles 
d^mpresslon  pour  échapper  aoi  rigoeurs  de  la  loi  da  31  oc- 
tobre 1814. 

L'acquittement  da  gënëral  Eicelmans,  qu'il  défendit  devant 
le  Conseil  de  guerre  de  Lille,  et  dont  il  avait,  dans  le  Censeur j 
ftTec  la  plus  noble  indépendance  de  pensée,  préparé  la  défense 
devant  le  pays,  montre  l'influence  que  Comte  exerçait  sur 
ropiuion . 

Les  Cent  jours  ravivèrent  son  aversion  pour  le  régime 
impérial  dont  il  combattit  le  rétablissement  ;  la  publication 
du  Censeur  fut  menacée,  mais  ses  auteurs  restèrent  inac- 
cessibles aux  menaces  comme  aux  offres,  se  bornant  à  de- 
mander, pour  le  pays,  un  bon  gouvernement  et  pour  eux, 
la  sécurité  dans  le  travail. 

Avec  la  2"*'  Restauration,  nouvelles  difficultés.  La  saisie  dn 
journal,  qui  n'avait  été  que  comminatoire,  devint  procédé 
définitif...  Il  fallait  se  taire.  Ce  fut  l'occasion  d'une  évolution 
de  Comte  qui  passa  de  la  politique  pure  à  l'économie  politi- 
que, sous  l'influence  de  J.  B.  Say,  l'un  des  maîtres  de  la 
science  économique  les  plus  éminents,  qui  l'avait  pris  en 
affection  et  dont  les  écrits  sur  la  production  et  la  distri* 
bution  des  richesses  avaient  développé  dans  une  puissante 
synthèse  les  doctrines  d'Adam  Smith. 

En  1818)  le  disciple  devenait  le  gendre  du  Maître  et 
recevait  de  lui  qne  compagne  distinguée  par  l'intelligeDce  et 
le  dévouement,  union  dont  M.  Béranger  a  dit  :  «  Qu'elle 
fut  un  bienfait  de  la  Providence  qui  ménageait  ^  Comte  des 
consolations  pour  les  injustices  sans  nombre  auxquelles  il 
devait  être  exposé.   » 

La  même  évolution  s'était  faite  dans  l'esprit  de  M.  Dnnoyer, 
et  tous  deux  avaient  repris  leur  œuvre  avec  la  devise  c  Patrie 
et  liberté,  »  dans  leur  journal  qui  reparut  sous  lé  titre  dn 
Censeur  Européen.      , 


—  m  — 

Nëgligeanl  le  terrain  de  Toppositlon  libërale  et  de  la  politi- 
que constîtQtîoDnelle,  ils  s'appliquèrent  h  dëcoa?rir  qd  bot 
d'actWîté' sociale  et  le  trouvèrent  dans  l'industrie.  (P.  Janety 
Revue  des  deux  Mondes^  15  avril  1876). 

La  doctrine  des  intérêts,  devenue  depuis  lors  si  générale 9 
06  dégageait  de  leurs  écrits  ;  l'actîvitë  humaine,  selon  eoi, 
doit  é(re  détournée  de  ce  qui  l'avait  alimentée  jusques-lèi, 
jpour  être  ramenée  vers  le  travail  et  Tindustrie,  en  prenan^ 
le  bien-être  général  pour  fin . 

La  liberté  du  travail  devient,  pour  eus^  la  condition  essen- 
tielle de  la  loi  économique,  et,  comme  l'organisation  politique 
doitiêtre  le  reflet  de  l'état  des  sociétés,  l'administration  revient 
forcément  aux  classes  laborieuses. 

La  doctrine  est  logique  sans  doute,  mais  trop  absolue^ 
La  pratique  esclusive  des  intérêts  industriels  n'étant  pas  suf- 
fisante pour  donner  les  aptitudes  nécessaires  'k  l'art  de  conduire 
€t  d'administrer  les  nations  suivant  leurs  légitimes  aspirations. 
Aussi,  le  Censeur j  qui  s'inspirait  surtout  d'une  violente  réac- 
tion contre  le  niililarisme  et  des  conséquences  économiques 
de  l'état  de  guerre,  ne  poussa  pas  les  déductions  à  l'estrémc^ 
malgré  les  encrainements  de  la  polémique. 

Après  avoir,  parallèlement  avec  Saint-Simon  qui,  dès  1817, 
développait,  dans  le  journal  L'Industrie^  des  idées  analogues 
cl  procédant  des  mêmes  économistes,  donné  la  préférence 
aux  producteurs  contre  les  non -producteurs  (^Censeur  Eur. 
tome  n.  p.  33^^  au^  industrieux  contre  les  oisifi»,  aux  abeilles 
contre  les  frelons,  (Dunojer,  OEuvres,  tome  11,  p.  A3,  44), 
i-oinle  et  Dunojer  qui  a?aient  eu  l'honneur,  des  premiers, 
de  faire  passer  dans  la  politique  l'application  sérieuse  de  leurs 
"CCw,  «  fixèrent  le  maximum  de  leurs  revendications  b  la 
«  liberté  complète  de  l'industrie,  en  laissant  au  gouvernement 
r:    «  W  tâche  d'en  assurer  la  sécurité,  tandis  que  l'école  de  Saint- 


—  AI*- 

ccr .  Sîipop  tendait  de/plus  en  plus  ï^  H  constîtptipo  de  la  cksse 
it  indostrielle,  comme  classe,  privilégiée)  >et  remettait  lé  goa- 
(c  veroement  aux  mains  dé  l'industrie,  devenue  la .  fonction 
«c  sociale  par  excellence*  .  >>  (P.  Junet,  loco.  cilato.)^ 

Comte  ne  craignait  pas  de  reconnaître,,  pins  tard,  (Lëgis- 
lationi,  pages  XXVII  et  XXVIIlf)  que  ce  qu'il  avait  écrit  dans 
\e.  Censeur^  relativement  h  l'organisation  ou  à  la  ^distribution 
des  pouvoirs  politiques,  ne  pouvait  être  aveuglément  accepté, 
et,  plus  tard  encoie^  dans  le  tome  JI,  pag^  48K  de. son  livr« 
sur  la  Propriété,  de  /épudier  la  division.de  la  société.en  deux 
claSi&es  dont  Tune  serait  celle  des  oisifs. 

Les  épreuves  se  multipliaient;  cinq  mo*s  à.la  Force,en  .1817^ 
pour  s'être  exprimé  d'une  façon  trop,  incisive  sur  les  Alliés  et 
pour  avoir  signalé  la  nécessité  de  développer  TinstrucUon 
primaire  et  de  doter  le .  pajs  d'institutions  municipales  ;  des 
rigueurs  sans  exemple  en  1818^  à  l'occasion  d'un  procès  que 
fit  au  Censeur  un  ex-procureur  du  roi  se  disaiit  calomnié,  lor^ 
duquel  procès  la  présence  d'esprit  de  M"*  Comte  sauva  celui-ci 
d'une  arrestation  odieuse,  et  qui,  grâce  à  la  fermeté  de  Comte, 
du  fond  de  sa  retraite,  et  de  Dnnojer,  do  fond  de  sa  prison, 
aboutit,  sur  la  plaidoirie  d'un  autie  Lozérien,  O..Barrot, 
à  rarrét  de  cassation  du  18  septembre,  qui  décida  sur  leur 
tête  une  question  de  compétence  prcciersc  pour  la  Presse.; 
....  une  coudauination  à  l'emprisonnement  et  h  l'amende 
en  J8>Î0,  pour  avoir  annoncé,  dans  le  Censeur  devenu  quoti- 
dien^une  souscription  en  faveur  des.  victimes  de  l'arbitrairej 
...  tel  est  le  sommaire  abrégé  de  ce  chapitre  de  la  vie  du 
journal  et  de  ses  cciivains. 

En  outre,  une  situation  générale  qu'aggravait,  chaque  jour, 
l'irritation  que  causaient. les  modifications  de  la  loi  électorale, 
la  censure  rétablie,  la  liberté  individuelle  supprimée,  tout, 
aux  jeux  de  Comte,  rendait  impossibles  ou  impiofitables.  les 
difCDMions  philosophiques. 


Il  avait  compris  combien  il  s'était  abasé,  c  lorsqu'il  avait 
«  pensé  qu'irétait  possible  de  faire  faire  quelque  progrès  à' 
€  la  science  des  lois,  eu  traitant  séparément  les  questions  qui 
c  naîtraient  des  circonstances,  alors  que  les  discussions  poli* 
c  tique». quotidiennes  et  les  prétentions  des  partis  ne  laissent 
€  l'esprit  ni  assez,  calme,  ni  assez  libre  pour  apporter,  dans  la 
«  reehcntsbe  dé  la  vérité,  Tî  m  partialité,  la  patience,  la  persé^ 
c  vérance  qui  sont  la  condition  du  progrès.  »  (î^ég.  tome  Jf 
p,  XXV.) 

Sa  condamnation  lui  offrit  le  moyen  de  rentrer  dans  cette 
condition^  Pour  ne  pas  la  subir,  il  prit  le  chemin  d'un  exil 
volontaire  de  cinq  ans,  nécessaires  à  la  prescription  dé  la 
p^ne,  et,  suivi  de  la  compagne  dévouée  de  sa  vie,  il  se  rendit 
àr Genève,  où  il  savait  trouver  d  illustres  amitiés  :  le  pnblîcisté 
Et.  Oumont)  l'historien  économiste  Sismondi,  le  botaniste  dé 
àe  Candollè,  espérant  qu'il  pourrait,  à  loisir,  dans  ce  pajs, 
réa'iser  son  projet  d'écrire  son  traité  sur  la  législation. 

A  peine  b  l'œuvre  depuis  quelques  mois,  il  dnt  accepter 
use  chaire  de  législation  et  de  droit  naturel  dans  l'Académie 
de  Lausanne,  sur  l'offre  spontanée  du  canton  de  Vaud. 

Pendant  deui  ans,  son  cours  eut  le  plus  grand  succès,  et, 
loin.de  le  détourner  de  son  ouvrage,  l'obligea  d'y  travailler 
avec  plus  de  suite  et  de  juger  ses  propres  opinions  avec  plus 
de  sévérité  ;  parce  que,  dit  il  :  «  si  tout  homme  ne  doit  rien 
«c  dire  qui  puisse  être  désavoué  par  sa  consciences  celui  qui 
«  expose  ses  idées  devant  des  jeunes  gens  est  soumis  à  l'obli- 
«I  gation  rigoureuse  de  ne  pas  se  tromper  et  de  ne  trahir  la 
te  oonBance  de  personne ,  en  propageant  l'erreur  chez  de 
«  jeunes,  esprits  que  rien  n'a  préparés  à  s'en  garantir,  n 
(Lég.  p.  XXX.) 

La  Politique  s'émut  de  son  succès,  et  des  notes  diplomati*- 
qaes  forent  adressées  ^  la  Suisse  au  sujet  des  étrangers  qu'elle 


-  192  - 

a?ait  accueillis  •  le  canton  de  Vaad  ne  vonlait  pas  consentir 
au  renvoi  de  Comte,  mais  lui,  souchni  du  danger  que  sa 
présence  ferait  courir  à  ses  hôtes,  donna  sa  démission  pat 
une  lettre  empreinte  de  délicatesse  et  de  dignité  :  <  Il  mé- 
«  connaîtrait,  écrivit- il,  la  confiance  dont  il  a  été  honoré, 
ce  s'il  souffrait  qu'une  lutte  si  pénible  se  prolongeât.  A  aucun 
«  pris,  il  ne  veut  servir  de  prétexte  à  une  agression  contre 
m  la  Suisse,  et,  il  demande  à  se  retirer  et  à  mettre  un  terme 
ce  aux  débats  dont  il  a  été,  ou  dont  il  peut  être  encore  le 
ce  sujet.   » 

Il  passa  en  Angleterre  où,  à  coté  de  Jérémie  Bentham, 
publiciste  et  économiste  anglais,  citoyen  français,  de  par  la 
Convention,  et  le  chef  avéré  de  l'école  utilitaire,  il  travailla 
pendant  deux  autres  années  à  son  ouvrage  qui  devait  voir  le 
jour  à  Paris  en  1826,  peu  après  que  la  prescription  de  sa 
peine  lui  eût  permis  de  reprendre,  si  non  sa  place  sur  le 
tableau  de  Tordre  des  avocats,  du  moins  ses  travaux  dans  sa 
patrie. 

11  ne  faut  pas  s'attendre  à  trouver  dans  le  traité  sur  la  légis- 
lation un  ensemble  de  régies  sur  l'art  de  faire  les  lois  on  de 
les  interpréter.   L'idée  du  livre  part  d'un  antre  point  de  vue 
largement  étudié  ;  c'est  Texposition  générale  des  lois  survant 
lesquelles  les  peuples  prospèrent,  dépérissent  ou  restent  sta- 
tionnaires.  Qui   ne  comprend  que  ce  programme  HDpISqoe 
an  plus  haut  degré  l'examen  approfondi  des  lois  économiques 
qui  président  aux  diverses  évolutions  par  lesquelles  les  penpies, 
en  Tcrtu  d'un  principe  qui  leur  est  commun,  tendant  cons^ 
tammenl  à  s'organiser  de  manière  ii  donner  à  leurs  moyens 
d'existence  toute  l'énergie  possible,  en  s'affranchissant  des 
systèmes  pins  ou  moins  ingénieux  mit  en  action  pour  cook 
battre  cette  indestrnctive  tendance. 

Ce  programme,  qui  comprend,  parmi  les  nombreuses  ques- 


—  19S  — 

tioDS  qo!  CD  dëcoalent,  i'ëtade  de  TactioD  r^cipropre  des 
nations,  les  unes  sor  les  autres ^  aa  point  de  vue  de  l'organi  - 
salîon  sociale  de  chacune  d'elles,  a  é\é  traité  par  la  méthode 
analytique  et  par  les  procédés  d'observalion  si  heureusement 
Appliqués  ani  sciences  exactes. 

L'esprit  demeure  confondu  devant  Tétendue  du  travail 
réalisé  par  Tanteur,  devant  les  connaissances  multiples  et 
profondes  dont  il  a  fait  preuve  dans  Tappréciation  des  auteurs 
dont  il  discute  les  opinions  et  dans  l'eiamen  des  récits  des 
écrivains  on  des  voyageurs  qui,  en  esquissant  Tliisloire  des 
peuples,  ont  décrit  les  effets  de  lu  liberté  ou  de  la  servilode, 
l'infloence  des  climats  et  de  la  nature  du  sol,  c'est-b-dirc 
des  milieui.  Sa  pensée  y  est  soumise  à  la  même  rîgueor 
d'analyse  que  les  documents  qu'il  étudie. 

On  sent  que  la  philosophie  du  18°  siècle  Tiuspire  sans 
l'assujettir;  que  les  doctrines  d'Adam  Smîlh  et  de  J.  B.  Say 
émergent  du  creuset  dans  lequel  se  poursuit  cette  gigantesque 
analyse,  toujours  sans  sécheresse,  et  avec  une  profusion  de 
moyens  quelquefois  surabondante,  avec  une  indépendance 
a'allnre  qui  ne  fléchit  ni  devant  'rautorité  des  publicistes  en 
x«nom,  ni  surtout  devant  les  systèmes  du  18*  siècle.  S'il  reste, 
•vcc  Bentham  pour  la  théorie  utilitaire,  il  est  loin  d'en  accepter 
wotes  les  formules,  souvent  poussées  jusqu'à  Tégoïsme. 

Frédéric  Bastiat  a  dit  de  l'œuvre  de  Comte  :  t  Qu'il  ne 
«  connaissait  aucun  livre  qui  fasse  plus  penser,  qui  jette  sur 
«  l'homme  et  sur  la  société  des  aperçus  plus  neufs  et  plus 
^  féconds,  m  Un  pareil  témoignage  dit  assez  haut  pourquoi 
l'Académie  Française  avait  décerné  h  Comte,  en  18M,  le 
gnnâ  prix  Montbyon,  comme  h  l'auteor  de  l'ouvrage  le  plat 

Après  la  révolution  de  1830,  Comte  fut  éla  dépoté  dans 
^rt«e  '  "  fût  aussi  pendant  qoelqae  temps  Procarear  da 


—  m  — 

Roi  h  VafiB  ;  mais  son  iDclëpeodance  de  caractère  8ticcom«- 
nodàît  mal  d'obligations  qoe  la  situation  pouvait  rendre 
délicates  poor  loi.  £n  acceptant  des  fonctions,  dans  la  pensée 
d'être  utile  au  bien  public,  il  dot  suspendre^  ainsi  'qn*il  le 
dit,  l'éxecution  du  projet  qu'il  a  tait  formé  de  conipléter 
par  des  traités  séparés  Tout  rage  dont  il  avait  publié  quatre 
Tolumes  en  18S6  et  1827  ;  mais  il  ne  larda  pas  h  comprendre 
qu'il,  (levait  se  résigner  h  ne  pas  prendre  part  à  des  aÏÏairet 
de  gouvernement. .  (Propriété,  p.  VI  et  Vii).  Une  dissidence 
avec  son  Procureur  général  lui  fit  reprendre  sa  liberté  pour  ne 
rester  que  député  dans  l'opposition,  assidu  aux  travaux  par- 
lenientaiies  ;  savant  écrivain  toujours  prêt  pour  les  fécondes 
controverses  de  la  science  et  cbéf  'de  famille  dévoué  li  Véda- 
catioâ  de  ses  enfants. 

En  1832,  appelé  des  premiers'  à  l'Académie  ^des  Sciences 
Morales  et  Politiques  reconstituée,  il  en  fut  élu  Secrétaire 
pet*pé(oeK 

Revenu  dans  son  milieu  de  prédilection,  et  tout  en  con- 
duisant avec  autorité  les  travaux  de  l'Académie,  il  reprit  les 
siens,  pour  continuer  le  monument  dont  il  avait  posé  les  assises 
dans  son  traité  de  Législation  qu'il  considérait,  seulement, 
comme  contenant  les  prolégomènes  d'une  scieùce  qui  restait 
2i  faire.  Grand  dessein  digne  d*nn  esprit  supérieur  que  rien 
ne  détourne  de  son  but,  mais  qui  sait  attendre  de  la  mafcbe 
des  événements  l'occasion  propice  de  se  prononcer  avec  plus 

a'uiilîié. 

De  même  qu'en  18f8,  après  avoir  observé  le  fonctionne* 
ment  de  la  justice  dans  deux  grands  pajs,  il  avait  traduit  le 
livre  estimé  de  sir  Richard  Philipps  sur  les  obligations  et  les 
pouvoirs  du  jury,  et  accompagné  cette  traduction  de  ses 
propres  considérations  sur  le  pouvoir  judiciaire  et  sur  l'insti- 
tution du  jurj*  eu  Frant^,  en  Angleterre  et  aux  Etats-Unis  } 


—  »6  — 

de  mime  encore  qo'eD'18S95  au  lendemain  de*  la  dissolution 
delà  garde  nationale  de  Paris,  il  avait  retrace»  dans  nne  bis- 
foire  de  cette  institatîoD,  la  participation  de  la  population 
parisienne  aux  principaui  ëvënements  de  la  Rëtolation  fVan- 
^ise  depais  1789,  il  fat  ameoë,  en  1B30,  à  faire  connattre 
ses  Toes  et  le  rc^soltat  de  ses  dtodes  sur  la  propriëtf^,  en  pré- 
sence i^es  attaques  hardies  dont  elle  était  l'objet  de  la  part 
3e8  novateurs. 

*^La  propriété  étant' ^  ses  jeux  l'un  des  résultats  de  la  civUir 
sâtion,  Theure  était  Tenue  de  reprendre  le*  cours  de  ses  pu- 
blications, par  Tesamen' spécial  d'une  questfonqui  est  la  iiuiie 
naturelle  de  celles  précédemment  examinées  dans  le  traité 
""de  législation,  et  dont  la  solution,  telle  qil'il  l'envisage,  loi 
parait  être  l'objectif  des  classes  Jaborieuses  chez  les  nations 
modernes  par  lesquelles  il  est  admis,  en  principe  et  en  fait, 
que  tont  bomuie  est  maître  de  lui-même^  ainsi  que  du  produit 
3e  ses  travaux,  et  qui  garantissent  h  chacun  des  membres  de 
la  société,  non  seulement  \a  jouissance^  mais  encore  la  dispo^ 
sUion  des  biens  qui  lui  appartiennent.  11  ne  définit  la  pro- 
|»riété  qu'après  en  avoir  étudié  loules  les  manifestations,  aux 
'diverses  étapes  de  la  civilisation.  Partant  des  principes  les 
pins  féconds  et  s'inspirant  du  bien-être  général,  il  ne  se  laisse 
pas  cependant  entraîner,  par  fausse  phitantropie,  jusqu'aux 
'déductions  eitrémes  qui  aboutissent^  la  négation  du  droit. 
Les  deux  volumes  qui  renferment  ce  Traité  peuvent  être  con- 
l^dérés  comme  une  œuvre  magistrale. 

La  propriété  lui  apparaît,  non  comme  le  résultat  de  conven- 
lions  primordiales  consacrées  par  la  ioi,  mais  comme  l'effet 
U*on  besoin  inhérent  à  l'homme  pour  l'exercice  complet  de 
•es  facultés,  et  comme  une  des  nécessités  inéluctables  de  toute 
organisation  sociale,  que  la  loi  n'a  en  qu'à  garantir.  Sans 
Varréter  à  ce  qui  paràtt  subtil,  on  reconnaît  une  vigueur  de 


raîsonnemeDt,  line  profopdenr  de  science  et  one  ampleur  de 
▼aes  rares,  qui  révèlent  tour  à  tour  le  philosopl^e,  l'économiste 
et  le  juriste,  tant  dans  la  recherche  des  origines  que  dans 
l'ëtude  des  applications  :  appropriation  du  sol,  capitaui[,  pro- 
duits de  l'industrie,  créations  artistiques  et  littéraires,  etc., 
etc. 

Dans  le  chapitre  qui  couronne  ce  beau  travail,  il  résume 
sa  pensée  et  ses  convictions  dans  des  termes  qui  montrent  la 
sagesse  de  son  esprit.  On  a  pu  comparer  justement  son  livre 
}k  un  iirsenal  rempli  de  toutes  les  armes  nécessaires  pour  com- 
battre les  errements  du  communisme. 

Il  ne  s*c.i  serait  pas  (enn  là  ^  l'état  des  personnes  et  la 
constitution  des  familles  devaient  être  la  suite  naturelle  de  ses 
travaux,  (Piop.  tome  II,  p.  471)  mais  ses  jours  étaient 
comptés. 

Parmi  ses  œuvres  académiques,  on  doit  citer  sa  notice  sur 
Garât  et  surtout  celle  que,  pendant  sa  maladie,  il  écrivit  sur 
Mallhus,  l'original  et  sévèie  théoricien  de  l'essai  sur  le  prin« 
cipe  de  la  population. 

ce  Pourquoi  de  telles  intelligences  sont-  elles  rap;  elées  au 
M  moment  où  elles  promettent  encore  à  la  science  et  à  la 
c«  patrie  tant  d'utiles  travaux,  tant  de  nobles  dévoûments  ? 
((  Atteint  d'une  douloureuse  maladiCi.  et  après  de  cruelles 
a  souffrances  que  tempéraient,  seules,  les  méditations  d'un 
ce  esprit  aussi  ferme  qu'élevé  »  (Béranger,  dise.) ,  Comte 
s'éteignit  an  milieu  des  siens,  le  13  avril  1837,  laissant  pour 
héritage  à  ses  jeunes  enfants  le  souvenir  de  ses  vertus  et  de 
ses  talents,  et  pour  continuer  la  direction  qui  leur  était  préma- 
turément ravie,  leur  mère,  femme  digne  de  lui,  qui  avait 
toujours  vécu  de  sa  pensée  et  de  sa  vie. 

V  Comte  crojait  aux  idées  avec  une  foi  vive,  il  aimait  le 
«  bien  public    avec  une  passion  désiutéressée.    Ces   belles 


—  197  — 

«  croyances,  qui  sont  Thonneor  de  l'ioteHigence  humaioey 
«  îl  les  eot,  jasqo'à  l'enthoaslasme)  avec  les  fortes  vertus  qoi 
«  BQDÏ  aossî  nécessaires  ^  an  peuple  pour  rester  Hbre  qua 
«  pour  le  devenir  v.  (Mignct). 

'  Cet  ëmineot  penseur)  ce  vaillant  écrivain  fut,  par-dessus 
toat,  un  homme,  de  bien;  jamais  il  ne  dévia  de  la  droite 
lîgQt«  Sous  des  formes  austères  et  rigides  qui  étaient,  en 
quelque  sorte,  te  cachet  de  son  caractère,  «  il  avait  unegrando 
douceur  et  de  la  bonté  de  cœur  m  (1).  Malgré  Tâprcté  des  luttes 
qu'il  ne  cessa  de  soutenir  et  les  épreuves  de  sa  vie,  il  n'a  nui 
•  personne.  Il  a  laissé  une  renommée  pure  que  son  pays  est 
fier  de  revendiquer. 

A.  Moulin, 

Conseiller  à  la  Cour  d*appel. 


A 


tl)  »o  labordc,  dépaté.  Discours. 


—  t§8  ~ 


lie  cardinal  «SUr^si^&e. 


j. 


'Gailiaiune  Bntgose  ^ëtft(t  *iênu  ''<i'îiffBe^^4iMe<«èlMciire  du 
Crëvandan.  Les  aufears  -t{ai  ^nt  ^'étsfivVlAi^nn'  des  Bipi»6 
'fATignOB  et  f>artic<tKèretnent  leff  ♦▼les- ^1na#ccfulr'Vloet tf  l?r- 
bain* V,  sont  d^aecord  8itrce|Kmit,  itoi  BQr^paraS^fpavdotrteav» 
qciafqae'  aillant  par  erreur  iindhpitf  Eihaoge8.'<'('V'Okii]{iimfis, 
Vie  des  Papes  ^  Aùbe^' Ant.  instoîre'des^GsriniÉiti  ^  êe  Bot* 
qoet  sur  Itmoceiit  VI*  et  Urbain^  V  ^  'iVîcofi;-GpBUîa>'piifparatii  ; 
Balloze;  Morerî  ;  Gallia  ChrislSana).  te  f^pMète  ^diMia^ee 
dernier  oavrage  le  passage  saWant  :  c  GaiUelmqs  Bragose 
c  qoem^scripior-vH»  Infkocentii  Papae  VI  testatar  ex  pago 
c  Mimatensi  fuisse  oriandnm  »  (Sainte- Marthe^  G.  Chr. 
«  t.  I,  p.  279.) 

Aq  reste,  l'amitié,  si  ancienne,  d'Urbain  V  n'est-elle  pas 
un  argument  h  l'appai  de  leur  commune  origine  ?  Les  auteurs 
modernes  n'ont  pas  hésite  à  adopter  cette  opinion.  (Ignon^ 
Pascal,  Prouzet,  Th.  Roussel). 

Bragose,  enfant  d'un  pays  de  foi,  pousse  par  une  forte 
Tocation,  se  dirigea  irers  un  de  ces  foyers  de  lumière  et  de 
science  qui  s'étaient  perpétués  à  travers  les  temps  du  moyen 
âge,  et  demanda  aux  études  de  droit  ciyil  et  canonique  l'ali- 
ment dont  son  âme  avait  besoin.  Il  atteignit  aux  sommets  de 
cette  science  et  mérita  d'être  appelé  m  Maximum  canonistam 
et  hominem  magni  cordis.  »  (Baluze,  1. 1,  p.  £20.  Sainte- 
Marthe,  1. 1,  p.  279). 

11  est  mentionné  comme  suit  dans  les  Annales  Touiousaines 
de  1355,  p.  79. 

S  os  assaber  moisen  "tStâtten  rBragose 
En  décrétais  vertadkr'^fishmni^ri. 


k 


'C'est  en  effet  à  Toôlouse,  la  graude  cUé  da  Midi,  où  le» 
lèlires  liaient ie  plaa  en  honnenr,  qu*il  se  dislîngoa  dans  une 
ébairè  Se  droit  canonique  en  rtlnÎTersîté  de  cette  Ville  et 
^'^il  eat  ponr  disciples  Gaillanrae  d*AigrefenilIe  et  Gàillaume 
ilè'Grimoard,  qui  fat  Urbain  Y. 

Il  écrWii  BUT  les  décrëtalps  des  commentaires  fort  Iba^s 
par'Bèllamera,  longtemps  consultes)  qui  Jai  ataient  tala  le 
Ktre  de  Doctor  decretaram  (in  regeslo  pontiHcio,  p.  KO,  33). 

En  f3SS,  il  ëtait  vicaire  gënëral  de  l'Arcbevèqne  de  Toa- 
loàse.  Ou  le  yoitj'vers  cette  époque,  présider  une  cérémonie 
de  rétractation  ou  de  réparation,  2i  l'occasion  d'un  sermon 
dans  lequel  un  religieos  de  TOrdre  des  Frères  Mineorly  ;pro-> 
fe^sçor  du  théologie,  avait'nié  llmmaculée  Conception  (Martin 
de  Sâlya,  Œg.  Bellamer»,  cités  par  Baloze). 

Il  était  éyêque  de  Vabres,  peu  avant  d^étre  revêtu,  le  10  sep- 
tenaibre  1361,  de|Ia  pourpre  romaine  par  Innocent  VI,  comme 
çarditfal-diacre,  au  titre  de  Saint-Goorges  an  voile  d'or,  dans 
une  promotion  de  boit  cardinaux  tous  désignés  par  leur 
diocèse  d'origine,  ...  (7°'D.  G.  Bragose  diocœsismimatensis). 

Il  reçut,  bientôt  après,  la  charge  du  Grand  Pénitencier,  et, 
le  f 3  décembre  1362,  il  fut  fait  cardinal- prêtre,  au  titre  de 
Sèînt-Laurent  in  Lucinâ,  par  Urbain  V  qui  voulut  l'honorer 
d'un  titre  en  rapport  avec  les  importantes  fonctions  qu'il 
eierçaît. 

Dans  les  conseils  d'Urbain  V,  sa  fermeté  de  caractère  fut 
)i  l'épreuve^  en  face  de  l'événement  capital  de  ce  grand  Pon« 
Gficat)  c'est-h-dire,  du  retour  h  Rome  auquel  il  crut  devoir 
ribister  en  devenant,  parmi  les  cardinaux,  l'un  des  chefs  de 
foppositioQ  b  ce  dessein  du  Souverain  Pontife  son  ami. 

il  ne  faut  pas  rechercher  le  caractère  de  cette  opposition 
dans  W  lettres  de  Pétrarque,  véritables  pamphlets  dictés  par 
an  patriotisme  outré^qni  manquent  d'autorité  è  cet  égards 


» 

parce  que,  sî  leur  auteur  fut  un  instigateur  convaincu  de  Véyé- 
nemeut,  il  fat  aussi  le  détracteur  haineux  de  ses  adversaires. 

Il  suffit  de  considérer  que  Bragose,  l'homme;  au  grand 
cœur,  appelé  aux  plus  hautes  dignités  par  un  Pape  réfor- 
mateur, n'avait  pas  h  s'arréler  à  des  motifs  terrestres  quand 
il  y  avait  des  raisons  d'un  ordre  élevé,  si  élevé  que  le  roi  de 
France  avait  cru  devoir  les  faire  rappeler  par  une  ambassade 
conduite  par  le  docleur  N.  Oresmes,  et  il  estimait  sans  doute, 
même  en  dehors  de  l'intérêt  français,  que  la  situation  de 
ritalie,  malgré  les  succè's  militaires  et  diplomatiques  d'Al- 
bornoz,  n'était  pas  mûre  pour  ce  dénoûment. 

Après  avoir  résisté  dans  la  mesure  de  ses  forces  et  de  ses 
convictions,  il  se  soumit,  et,  se  séparant  des  cinq  cardinaux 
qui  ne  voulurent  pas  quitter  le  sol  de  leur  patrie,  il  suivit, 
le  drO  avril  1367,  le  Chef  de  l'Eglise  sur  la  galère  vénitienne 
qui  devait  le  transporter  en  Italie  avec  Gui  de  Boulogne, 
G.  d'Aigrefeuille,  de  Moutaigu,  Marc  de  Viterhe,  Capoccio 
et  Guillaume  Sudre.  D'autres ,  parmi  lesquels  le  cardinal 
Anglic,  avaient  pris  la  voie  de  terre. 

Le  séjour*  de  la  Cour  pontificale  à  Viterhe  fournit  l'occa- 
sion d'envisager  les  difficultés  de  l'entreprise.  Le  5  septembre, 
sous  le  futile  prétexte  que  les  familiers  des  cardinaux  se 
lavaient,  sans  gène,  h  la  principale  fontaine  de  la  ville,  les 
habitants  se  soulevèrent,  au  cri  de  :  c  Vive  le  peuple,  mort 
^  l'Eglise.  M  Le  Pape  fut  assiégé  dans  la  Citadelle,  et  les 
cardinaux  se  virent  contraints  de  se  rendre  et  «c  bailler  leur 
tt  capel  rouge,  pour  eulx  sauver  leur  vie  »  [Continuateur  de 
Nangis,  p.  916.)  Les  cardinaux  Albertt  et  Bragose  furent 
tes  plus  maltraités.  Cette  sédition  arracha  de  tristes  pronostics 
à  Urbain  V,  qui  dut  reprendie  sa  route  sans  être  précédé  par 
l'empereur  d'Allemagne,  infidèle  h  sa  promesse.  Ne  pressen- 
tait-il pas  déjà  que  Rome,  quoique  préparée  par  les  instî- 


I .  —  201  — 

tntions  civiles  qu'elle  avait  reçues  da  cardinal  AlborùoZ)  ne 
pourrait  encore  consenrer  la  Papautd  ? 
-  Le  16  octobre,  il  j  Ht  son  entrée  entoure  d'un  grand 
appareil  militaire.  Epuise  par  les  fatigues  du  voyage,  Bra- 
,  fjose  se  mourait,  et  vingt-sept  jours  après  son  arrivée  dans 
la  Ville  Eternelle,  il  rendait  le  dernier  sonpir,  le  1 1  novembre 
1368,  aprt'S  avoir  lëguë  tous  ses  biens  h  son  église  de  Saint- 
Laurent,  où  il  voulut  être  inhumn. 

11  avait  vainement  essaye  d'obtenir  Taotorisation  d'aller, 
suivant  l'avis  des  médecins,  demander  à  l'air  natal  le  rëtablis* 
sèment  de  sa  santë^  mais  le  Pape  l'avait  retenu  par  les  pers- 
pectives prochaines  de  la  patrie  cëleste,  dans  des  termes  qui 
^  -à-  font  penser  qu'il  reagissait  sut'  lui-même  pour  inspirer,  autour 
l  de  lui,  une  sécurité  que,  sans  doute  il  ne  ressentait  pas. 
(Magnan,  hist.  dUib.  V^  p.  360.) 

Pétrarque,.  pj»r  qui  celte  réponse  est  connue  et  dont  les 

rancunes   contie  Bragose   devaient    tomber   devant  la   mor| 

exemplaire,  et  surtout,  devant  les  dispositions  testamentaires 

[<(-     du  Cardinal,  savait  bien  h  quoi  s'en  tenir  sur  la  pensée  intime 

L       du  Souverain  Pontife  et  sur   les   motifs  d'hésitation  que  les 

•t      cîrcoostanccs  ne  justiGaient  que  trop  en  donnant  laison  aux 

oardinaoxt   Une  seconde  lettre  de  la  même  époque  à  François 

Biunî  ne  permet  pas  d'en  douter^   par  un  jusie  retour,  lui 

qui  avait  vu  le  doigt  de  Dieu  dans  la  mort  de  Bragose,  mooru^ 

iUbitetnent,  quatre  ans   plus  tard,  dans  la   retraite   d'Ârqua, 

laissaoi  sa  mémoire  esposée  au  reproche  de  n'avoir  pas,  en 

aacriiiant  trop  h  l'araour  du  repos,   fait  tout  ce  qu'il  aurait  dà 

':  &îre^  et   de  s'êlre  obstinément  dérobé  devant  les  instances 

j.pfitérées  d'Urbain,   qu'au  milieu  de   difficultés  sans  nombre, 

»  priva  de  son  influence,  des  conseils  que  faisaient  réclamer 

d8  Im  ses  relations,  non  moins  qoe  sa  connaissance  des  bom- 

Cl  des  choses  en  Italie  et  surtout  de  l'appui  de  sa  présence. 


fat  rëdoit  à  ëpilogaern-fturMlB  i^ttn4ta4#i<9a  flpjUtfide,:^...:ii^ 

bdQMbleMerderAgf'etletfiHiigMeft.deia  •route. «.c'eiMi-direy 

IcjUvfré^&Ott Joat  «fti^eiw  implMsUe: avait  fiMt.qOiorîina  asui^ 


-Mli- 


SI 


•i- 


UàSPQRT  deiM^rOmbÊMàj  membre  de  la  Com- 
mission chargée  d'exasimnm^h  livre  de-M^  Payei 
sûr  lès^'usfxgt^loemw^tèdèp^ 


Votre  CommissîoQ  a  In,  avec  beaucoup  d'int(5rét  et  d'atteu- 
tion,  l'ëtode  faite  par  M.  Fajet,  jage  d'inslfQcLion  à  Orange^ 
mais  alors  sabsthat  li  Méode,  sur  les  usages  et  règlements 
locaax  de  Vx  Lozère.  Cette  élade,  quoiqu'ëtant  un  livre  de  . 
droit)  se  rattache  tout  spécialement  à  l'agriculture,  que  ces 
usages  réglementent  dans  beaucoup  de  cas  utiles  à  connaître, 
non  seulement  par  les  hommes  de  loi,  mais  par  tous  les  pro« 
l^îétaîres  et  cultivateurs.  A  ce  point  dé  vue,  le  travail  de 
M.  Fajet  rentre  donc  dans  le  bot  de  notre  Société  et  il  doit 
laî  être  fait  bon  accueil. 

Il  remplit  d'ailleurs  uns  lacune  dans  cette  matière,  car, 
depuis  longtemps ,  le  besoin  d'un  recueil  sur  nos  usages 
locaax  se  faisait  sentir  dans  notre  pa js,  comme  d'ailleurs 
dans  les  antres  départements  de  France,  puisque,  dès  1850 
H.  le  Ministre  de  l'agriculture  avait,  par  deux  circulaires  des 
5îamet1850  ei  15  février  1851,  prescrit  à  M.  le  Préfet 
de  nommer  des  commissions  chargées  de  recueillir  et  cons- 
tater les  usages  locaux  de  notre  département  ;  mais  il  n.*a 
point  été  donné  suite,  dans  notre  pays,  à  ces  sages  et  pré- 
foyantes  mesures  d'înstruclion,  et  c'est  par  ses  seules  forces 
cl  redierches,  aidé  de  MM.  les  Juges  de  paii  et  autres  per- 


^  104  — 

tonnes,  que  M.  Fajel  a  fait  son  ntile  IraTail,  ce  qoi  ai^menU 
beaucoup  son  mërite. 

Il  serait  trop  long.  Messieurs,  de  faire  l'analyse  de  ce  li?re 
iotéressant  ;  nous  tous  renvoyons  à  cet  ëgard  à  la  lecture  de 
l'introduction  \  son  Hyre,  que  fait  M.  Fayet  et  qui  en  indique 
parfaitement  le  but  et  l'ëconomie. 

Mais  des  recherches  de  cette  nature^  colligées  avec  soin  et 
intelligence)  et  rattachées  aux  testes  de  loi  de  nos  codes,  qui 
s'en  réfèrent  encore  aux  usages  locaux  pour  bien  des  cas, 
font  de  cette  étude  un  livre,  non  seulement  intéressant  &  lire 
pour  connaître  ces  usages,  mais  encore  d'une  utilité  pratique 
de  tous  les  jours. 

M.  Fayet  termine  son  travail  par  le  rappel  des  anciens 
poids  et  mesures  dans  chacune  de  nos  localités,  ce  qui  servira 
encore  bien  souvent  à  comprendre  et  interpréter  des  actes 
qu'il  serait  difficile  de  juger  sans  cela. 

Votre  Commission  émet  donc  l'avis  que  l'ouvrage  de 
M.  Fayet  soit  imprimé  au  Bulletin,  afin  d'en  vulgariser  la 
connaissance,  et  qu'une  récompense  honorifique  soit  décernée 
ik  son  auteur. 


--  m  »- 


=3= 


SÉANCE  DO  9  JDllLLET  1885. 


Présidence  de  M.  l'ahbé  BOSSE,  Secrétaire  Général. 

Présents  :   MM.  André,  Tabbé  Boissier,  Tabbé 

BOISSONADE  ,    BrEIL  ,     DE  CaRBON-FeRRIÉRE  ,    FaBRE  • 

Lefranc,  Lëopold  Mowestier,  Pajarel  et  Vincens. 

Lecture  et  approbation  du  procès-verbal  de  la 
dernière  séance. 

Dans  une  précédente  séance,  M.  Breil,  profes- 
seur départemental  d'agriculture,  avait  été  invité 
par  M.  le  Président  à  étudier  la  question  posée 
par  M"*®  Salvat,  de  Saint- Germaîn-de-Calberte,  en 
ce  qui  concerne  les  moyens  d'extraire  Talcool 
des  châtaignes.  M.  Breil  rend  compte  des  démar- 
ches qu'il  a  faites  en  vue  de  donner  satisfaction 
à  la  demande  de  M"^®  Salvat.  Il  communique  une 
lettre  qu'il  a  reçue  d'un  de  ses  collègues,  M.  Giraud, 
professeur  à  l'Institut  national  agronomique  de 
Paris.  11  résulte  de  cette  communication  que  M. 
le  Ministre  de  Tagriculture  a  transmis  à  M.  Giraud, 
en  le  priant  d'examiner  la  question  de  la  fabri- 
cation de  Talcool  de  châtaignes,  une  délibération 
prise  sur  cet  objet  par  le  Conseil  général  de  la 
Lozère,   au  cours  de  sa  session  d\ioût  1884. 

Les  travaux  multipliés  de  M.  Giraud  ne  lui  ont 
pas  permis  de  s'occuper  immédiatement  de  la 
question  dont  Ta  saisi  M.  le  Ministre.  Toutefois, 
îl  pense  qu'elle  pourra  être  bientôt  étudiée  en  col- 
laboration de  M.  Breil. 

16 


-•  806  — 

À  ce  sujet ,  M.  Breil  émet  Tavis  que  pour 
étudier  fructueusement  cette  question,  il  serait 
nécessaire  que  des  instruments  spéciaux  fussent 
mis  à  sa  disposition. 

—  M.  Tabbé  Boissonadc  fait  conna'.tre  que 
M.  Ch.  Flahault,  professeur  à  la  Faculté  des 
sciences  de  Montpellier ,  en  mission  à  Mende ,  a 
visité  PHcrbier  de  Prost  qui  fait  partie  des  col- 
lections du  Musée.  M.  Flahault  a  exprimé  sa 
satisfaction  à  M.  Tabbé  Boissonadc  d^avoîr  trouvé 
cet  herbier  en  bon  état  et  s'est  promis  de  le 
mentionner  dans  un  travail  qu^il  prépare  sur  la 
Flore  Cryptogamique  de  la  France. 

—  On  nignore  pas  que  M.  Giral,  agent-voyer 
à  Langogne,  membre  de  notre  Société,  est  Tin- 
venteur  d^un  siphon  automatique  qui  est  employé 
pour  faire  ouvrir  et  fermer  les  réservoirs  des- 
tinés à  rirrigalion  des  prairies.  (Voir  le  Bulletin 
de  juillet-août  1884). 

M.  Giral  a  bien  voulu  faire  parvenir  à  M.  le 
Président,  pour  être  mis  sous  les  yeux  des  mem- 
bres de  la  Société,  un  exemplaire  de  ce  siphon 
pour  lequel  il  a  été  pris  un  brevet  dMnvention. 

Des  remercîments  sont  votés  à  M.  Giral  pour 
renvoi  de  cet  appareil  qui  a  valu  à  Tinventeur 
une  médaille  d'argent  décernée  par  la  Société  des 
agriculteurs  de  France ,  au  Concours  régional 
agricole  du  Puy,  en  1884,  et  qui  prendra  place 
parmi  les  instruments  agricoles  perfectionnés  que 
possède  la  Société. 

—  M.  Tabbé  Boissier  fait  don  pour  le  Musée 
de  six  pièces  de  monnaie  (Louis  XIV,  Louis  XV, 
Victor  Amédée  III,  roi  de  Sardaîgne,  etc.) 

Remercîments. 


—  207  — 


iPPORTS   SUR    LE    BUREAU. 

M.  Âlbouy,  jardinier  a  Mcndc,  a  envoyé  trois 
variétés  de  Fraises  remarquables  par  leurs  di- 
mensions et  leur  goût.  (Docteur  Morère,  duc  de 
Malakoff  et  Auguste  Nicaise). 

M.  Glayèl  (Jean),  jardinier  à  Mende,  a  présenté 
une  belle  collection  de  légumes,  tels  que  :  Pomme 
de  terre  Early  rose  et  Chave  ;  Pois  goulu  et 
serpette  ;  Navet  plat  hatif,  Navet  blanc  à  collet 
rose  ;  Radis  à  bout  blanc ,  rond  et  demi-long  ; 
Ognons  blanc  et  rose  ;  Chicorée  de  Meaux  ; 
Romaine,    etc.,    etc. 


--*«M$«<®4-^*^5 — 


—  308 


CONCOURS  D'ANIMAUX  REPRODUCTEURS 

TENU  A  CHATEAUNEUF  U  8  JUILLET  1885. 


PROCES-VERBAL. 

L*an  mil  huit  cent  quatre-yiogt-cioq  et  le  huit  juillet, 
à  midi,  le  Jury  chargé,  en  exécution  du  programme  du 
12  mai  dernier,  approuvé  par  M.  le  Préfet^  de  procéder  à 
k  la  désignation  des  sujets  dignes  d'obtenir  les  primes  à 
décerner  dans  le  Concours  institué  à  Châtcauneuf  pour  les 
animaux  reproducteurs  des  espèces  bovine,  ovine  e(  por- 
cine de  I^arrondissemennt  de  Mende,  s'est  réuni  à  Cbâ- 
teauneuf. 

Etaient  présents  : 
MM.  Monteils,  Président; 

Bonnet,  conseiller  général  ; 

De  Verdelhan  des  Molles,  propriétaire  à  Langogne  ; 
Monestier  (Léopold),  propriétaire  à  Mende  ; 
Chalmeton  (Ilippolyte),  propriétaire  à  Malassagne, 

commune  de  Rieutort-de  Randon  ; 
Roux,  ancien  maire  de  Chaudeyrac  ; 
Troupel,  vétérinnire, 
MM.    Rouviëre,   conseiller  général,  et  Siau,   nommés 
membres  du  Jury,  ne  s*étant  p^s  rendus  à  Ghâteauneuf^ 
M.  Roux,  ancien  maire  de  Chaudeyrac,  a  été  prié  de  s'ad- 
joindre au  Jury. 

Après  que  M.  le  Président  a  eu  rappelé  les  règles  du 
Concours,  le  Jury  s^est  transporté  sur  la  place,  où  un 


« 


—  209  — 

emplacement  avait  été  assigné  à  chaque  espèce  d'animaux 
et  où  ceux-ci  ont  été  rangés  par  catégories. 

Les  certificats  de  naissance,  d'élevage,  etc.  ont  été  re- 
cueillis ;  ensuite  l'examen  des  animaux  exposés  a  eu  lieu 
dans  l'ordre  suivant  : 

fo   Espèce  bovine. 

Il  a  été  admis  au  concours  7  taureaux  de  2  à  3  ans  ; 
11  taureaux  de  1  à  2  ans;  10 -génisses  de  2  à  3  ans  ; 
5  génisses  de  1  à  2  ans,  et  24  vaches. 

Ont  été  dési£nés,  savoir  : 

Taureaux  de  2  à  3  ans. 

Pour  la  prime  de  80  francs,  un  taureau  signalé  race 
tarentaise,  poil  blaireau,  appartenante  M.  Rodier  (Joseph), 
demeurant  au  Cheylaret,  commune  de  Langogne. 

Pour  la  prime  de  60  francs,  un  taureau  signalé  race 
d*Aubrac,  poil  gris,  appartenant  à  M,  Daudé  [Guillaume), 
demeurant  à  Mende. 

Pour  la  prime  de  40  francs,  un  taureau  signalé  race 
croisée,  poil  blaireau,  appartenant  à  M.  Bouquet  (Amédée), 
demeurant  à  Cbâleauneuf. 

Pour  une  mention  honorable  avec  médaille  de  bronze, 
un  taureau  signalé  race  croisée,  poil  froment,  appartenant 
à  M.  Mallet  (Jean-Baptiste)  ,  demeurant  à  la  Recouse, 
commune  d'Arzenc-de-Randon. 

Taureaux  de  1  à  ^  ans. 

Pour  la  prime  de  40  francs,  un  taureau  signalé  race 
d'Aubrac,  poil  blaireau,  appartenant  i  M.  Pouzouly 
(Etienne),  demeurant  à  Montagnac,  commune  de  La  Pa- 
nouse. 


—  210  — 

Pour  une  mention  honorable  avec  médaille  Je  bronze^ 
un  taureau  signalé  race  d'Aubrac,  poil  froment,  appar- 
tenant à  M.  André  (Jean),  demeurant  à  Estables. 

GMsses  de  2  à  3  ans. 

Pour  la  prime  de  60  francs,  une  génisse  signalée  race 
d'Aubrac,  poil  froment,  appartenant  à  M .  Roudil  (Etienne), 
demeurant  è  Grandrieu. 

Pour  la  primo  de  40  francs,  une  génisse  signalée  race 
d'Aubrac,  poil  froment,  appartenant  à. M.  Badie  (Etienne), 
demeurant  h  la  Panouse. 

Pour  une  mention  honorable  avec  médaille  de  bronze, 
une  génisse  signake  race  d'Aubrac,  poil  froment,  appar- 
tenant à  M.  Chevalier  (Louis),  demeurant  au  Tuf»  com- 
mune de  Mende. 

Génisses  de  i  à  2  ans. 

Pour  la  prime  de  40  francs,  une  génisse  signalée  race 
d'Aubrac,  poil  froment,  appartenant  à  M.  Chevalier  (An- 
toine), demeurant  è  Châteauueuf.   * 

Pour  une  mention  honorable  avec  métiaille  de  bronze, 
une  génisse  signalée  race  d'Aubrac,  poil  froment,  appar- 
tenant à  M.  iMauras  (Prosper),  demeurant  au  Mont,  com- 
mune d'Arzenc  de-Randon. 

Vaches. 

Pour  la  prime  de  50  francs,  une  vache  signalée  race 
Schwitz  croisée,  poil  blaireau,  appartenant  à  M.  Baffie 
(Etienne),  demeurant  à  la  Panouse. 

Pour  la  prime  de  35  francs,  une  vache  signalée  race 
Tarentaise,  poil  châtain  foncé,  appartenant  &  M.  de  La 
Bastide,  demeurant  à  Sirvens,  commune  de  Mende. 

Pour  la  prime  de  25  francs,  une  vache  signalée  raee  du 


—  an  — 

pays,  poil  fromeDi,  appartenant  à  M.  Négron  (Mai tin], 
dameurant  à  Villeneuve,  commune  de  Chaudeyrac. 

Pour  la  prime  de  SO  francs,  uiie  vache  signalée  race 
d*Aubrac,  poil  froment,  appartenant  à  M.  Coudcyre  (Jean- 
Baptiste),  demeurante  Rodes. 

Pour  une  mention  honorable  avec  médaille  de  bronz?, 
une  vache  signalée  race  croisée  d'Aubrac,  poil  roux^  appar- 
tenant  a  M°"  la  comtesse  de  Mornngiès,  demeurant  à  Pu- 
brèglDSf  commune  d'Auroux. 

Des  mentions  honorables  avec  médailles  de  bronze  ont 
aussi  été  accordées  h  MM.  Viala  (Claude),  demeurant  au 
Cellier,  commune  de  Saint-Jcau-la-Fouillouse  ;  Martin 
(Pierre],  de  Gougoussac,  commune  de  Cbâteauneuf  ;  Roux 
(Je.in- Baptiste),  de  L'IIabitarelle,  commune  de  Château- 
neuf,  et  Daudé  (Guillaume),  des  Bessons,  commune  de 
Mende. 

%^  Espèce  otIdc. 

Il   a  été  admis  au   concours   16   béliers  et  4  lots  de 
10  brebis  au  moins,  appartenant  au  même  propriétaire. 
Ont  été  désignés,  savoir  : 

Béliers. 

Pour  la  prime  de  26  francs,  un  bélier  signalé  race  de 
Montagne,  laine  noire,  appartenant  à  M.  Sudre  (Pierre), 
demeurant  à  Chaldecoste,  commune  de  Mende. 

Pour  la  prime  de  20  francs,  un  bélier  signalé  race  du 
pays,  laine  blanche,  appartenante  M.  Prouhèze  (Etienne), 
demeurant  au  Bouchet,  commune  de  Rieutort-deRandon. 

Pour  la  prime  de  15  francs,  un  bélier  signalé  race  du 
Gausse,  laine  blanche,  appartenant  à  M .  Daudé  (Guillaume), 
demeurant  aux  Bessons,  commune  de  Mende. 


—  212  — 

Pour  la  prime  de  10  francs,  uo  bélier  signalé  race 
Dishley,  laine  blanche,  appartenant  à  M.  Rodier  (Joseph), 
demeurant  au  Cheyiaret,  commune  de  Langogne. 

Pour  une  mention  honorable  avec  médaille  de  bronze, 
un  bélier  signalé  race  du  pays,  laine  blanche,  appartenaiu 
i  M.  Chevalier  (Antoine),  demeurant  à  Ghâteauneuf. 

Pour  une  autre  mention  honorable  avec  médaille  de 
bronze,  M.  Martin  (Auguste),  demeurant  è  Cougoussac, 
commune  de  Ghâteauneuf. 

Brebis. 

Pour  la  prime  de  60  francs,  un  lot  de  10  brebis  signalées 
race  du  pays,  laine  blanche,  appartenant  à  M.  Martin 
(Auguste),  demeurant  à  Cougoussac,  commune  de  Cbâ* 
teauneuf. 

Pour  h  prime  de  oO  francs,  un  lot  de  10  brebis  signalées 
race  du  pays,  laine  blanche,  appartenant  à  M.  Mallet 
(Aldebett),  demeurant  à  La  Page,  commune  do  Grandrieu. 

Des  mentions  honorables  avec  médaiiie  de  bronze  ont 
été  accordées  :  V  à  M.  Thérond  (Joseph),  demeurant  au 
Mont,  commune  de  Chaudeyrac  ;  2^  à  M.  Bayle  f Auguste), 
demeurant  à  la  Baraque  de  la  Motte ,  corumune  de 
Saint-  Sauveur-de-Ginesloux. 

^^  Espèce  porclae. 

Il  a  été  admis  au  concours  4  verrats  et  6  truies. 
Ont  été  désignés,  savoir  : 

Verrats. 

Pour  la  prime  de  40  francs,  un  verrat  signalé  race  du 
pays,  robe  blanche,  appartenant  è  M.  Gauthier  (Jean)» 
demeurant  anx  Chaumeils^  commune  du  Chastanier. 


—  313  — 

Pour  une  meoiion  honorable  avec  médaille  de  bronze, 
M.  Trauchessec  (Baptiste) ,  demeurant  au  Berlraldès , 
commune  de  Saint  Paul-le-Froid. 

Truies, 

Pour  la  prime  de  30  francs,  une  truie  signalée  race 
du  pays,  robe  blanche  tachetée  de  noir,  appartenant  è 
M.  Gravil  (André),  demeurant  à  Crnsfauz  ,  commune  de 
Chaudeyrac. 

Pour  la  prime  de  20  francs,  une  truie  signalée  race  du 
pays,  robe  blanche,  appartenant  à  M.  Daudé  (Guillaume), 
demeurant  aux  Bossons,  commune  de  Mencic. 

Des  mt-^niions  honorables  avec  médaille  de  bronze  ont 
été  accordées  h  M.  Mallet  (Aldebert),  de  Grandrieu,  et  à 
M.  Mnurin  (Pierre),  de  Monlbel. 

Le  Jury  a  été  généralement  satisfait  de  l'exposition  de 
l'espèce  bovine  ainsi  que  de  celle  de  Vcspèce  ovine.  Tou- 
tefois, la  CMtégorie  des  génisses  laispit  un  peu  à  désirer. 

Il  a  vu  avec  la  plus  grande  satisfaction  distribuer  è 
chaque  lauréat,  an  nom  de  la  Société  d'agricullure,  des 
petits  Irr ilcs  pratiques  spéciaux  pour  l'élevage  des  espèces 
bovine,  ovine  et  porcine.  Celte  distribution  a  du  reste  fait 
le  plus  vif  plaisir  aux  divers  lauréats. 

Il  émet  le  vœu  que  ce  mode  de  récompense  supplémen- 
taire, inauguré  cette  année,  se  renouvelle  à  lavenir. 

Le  Jury  a  été  vivement  peiné  d<î  constater  que  les  expo- 
sants n'avaient  tenu  aucun  compte  de  la  prescription 
insérée  au  programme  du  concours,  en  ce  qui  concerne 
Vanneau  on  la  moucheite  dont  chaque  taureau  devait  être 
muni,  sous  peine  d'exclusion. 

Il  est  d'avis  que  désormais  cette  prescription  soit  rigou- 
reusement maintenue  en  gros  caractères  sur  les  affiches, 


—  21i  ~ 

et  rigoureuiemenl  exécutée  à  l'égard  de  toot  exposant  qui 
ne  s'y  conformerait  pas. 

Il  renouvelle  Tavis,  qu*il  a  eiprimé  l'année  dernière, 
qu'en  vue  de  la  nécessité  bien  reconnue  d'encQurager  dans 
la  Lozère  la  production  laitière  et  rinduslrie  fromagère, 
il  y  a  lieu  d'accroître  sensiblement  Tailocation  départe- 
mentale. 

Et  ont,  les  membres  du  Jury,  signé  le  présent  procès- 
verbal  les  jour,  mois  et  an  que  dessus. 

A.   MONTEILS,  BoiNNET,  DE  VerDELHAN  DES  MoLLES, 

MoifESTiBR,  Châlubton,  Roux,  Trodpel. 


LOI  RELATIVE  A  LA  SURVEILLANCE  DES  ÉTALONS 

Le  Sénat  et  la  Chambre  des  députes  ont  adopté, 

Le  président  de  la  République  promulgue  la  loi  dont 
la  teneur  suit  : 

Art.  V\  —  Tout  étalon  qui  n'est  ni  approuvé,  ni 
autorisé  par  l'administration  des  haras  ne  peut  être  em- 
ployé  à  la  monte  des  juments  appartenant  à  d'autres  qu'à 
son  propriétaire  sans  être  muni  d'un  certificat  constatant 
qu'il  n'est  atteint  ni  de  cornage,  ni  de  fluxion  périodique. 

Art.  2.  —  Ce  certificat,  valable  pour  un  an,  sera  dé- 
livré gratuitement  après  examen  de  l'étalon  par  une  com- 
mission nommée  par  le  ministre  de  l'agriculture. 

Art.  3.  —  Tout  étalon  employé  à  la  monte,  qu'il  soit 
approuvé,  autorisé  ou  muni  du  certificat  indiqué  ci-dessus, 
sera  marqué  au  feu  sous  la  crinière. 

En  cas  de  retrait  de  l'approbation,  de  Tautorisation  ou 


—  215  — 

da  cerliGcat,  la  lettre  R  sera  inscrite  de  la  même  manière, 
au-dessus  de  la  marque  primitive. 

Art.  4.  —  En  cas  d*infraction  u  la  présente  loi,  le 
propriétaire  et  le  conducteur  de  letalon  seront  punis 
d'une  amende  de  cinquante^  à  cinq  cents  francs  (60  à 
600  francs). 

En  cas  de  récidive,  l'amende  sera  du  double. 

Art.  !S.  —  Seront  passibles  d'une  amende  de  seize  è 
cinquante  francs  (16  à  60  francs)  les  propriétaires  qui 
auront  fait  saiilir  leurs  juments  par  un  étalon  qui  ne  serait 
ni  approuvé,  ni  autorisé,  ni  muni  de  certiCcat. 

Art.  6.  —  Les  maires,  lis  commissaires  de  police,  les 
gardes  champêtres,  la  gendarmerie  et  tous  les  agents  et 
officiers  de  police  judiciaire,  les  inspecteurs  généraux  des 
haras,  les  directeurs,  sous-directnurs  et  surveillants  de 
dépôts  d'étalons,  les  chefs  de  salions  de  l'Etat^  dûment 
assermentés,  ont  qualité  pour  dresser  procès-verbal  des 
infractions  à  la  présente  loi. 

Art.  7.  —  Un  arrêté  ministériel  réglera  la  composition 
de  la  Commission,  l'époque  de  ses  réunions,  le  mode  et 
les  conditions  de  l'examen  et  toutes  les  mesures  d'exécu- 
tion. 

La  présente  loi,  délibérée  et  adoptée  par  le  Sénat  et  par 
la  Chambre  des  députés,  sera  exécutée  comme  loi  de  l'Etat. 

Fait  à  Mont-sous-Vaudrey,  le  14  août   1885. 

Jules    Grévt. 

Par  le  Président  de  la  République  : 

Le  Ministre  de  V Agricullure^ 
Hervé  Mangoh. 


—  216  — 


REVUE  AGRICOLE 


ÉTUDES  SUR  LE  CHANCRE  DU  POMMIER- 

Chapitre  V\ 

§  I*'. 

Le  Chancre  du  Pommier  que  tous  les  pépiniéristes 
connaissent,  est  cause  souvent  de  la  ruine  complète  de 
cet  arbre,  et  de  grandes  déceptions  ou  de  grandes  pertes 
pour  ceux  qui  le  cultivent.  Il  n'a  jamais  été  étudié  par 
personne. 

Les  uns  croient  que  c'est  une  maladie  engendrée  par 
le  lorrain,  d'autres  que  certains  engrais  en  sont  la  cause, 
d'autres  encore  prétendent  que  ce  mal  est  contagieui  : 
c'est  à-dire  que,  dans  une  pépinière,  s'il  se  trouve  qaeU 
ques  arbres  chancres,  leurs  voisins  peuvent  gagner  le  mal. 

Après  de  longues  et  minutieuses  recherches,  j'ai  reconnu 
que  toutes  ces  théories  étaient  autant  autant  d'erreurs,  et 
j'ai  trouvé  rorigine  du  mal  sinon  la  cause  ;  ce  qui  est 
bien  ;  mais  ce  qui  est  mieux  et  plus  utile,  j^ai  trouvé  le 
moyen  de  le  prévenir  ;  ntais  je  n'ai  pas  trouvé  le  moyen 
de  le  guérir,  par  une  raison  majeure  c'est  que  ce  mal  est 
incurable. 

§  IL 

Origine  du  Chancre. 

Le  Chancre  est  une  maladie  héréditaire;  les  semis 
récoltés  sur  des  pommiers  chancres^  ou  d'espèces  sûres  ou 


—  217  — 

aigres  prodaiseot  des  pépins  ou  plants  qui,  dès  leur  nais- 
sance, portent  en  eux  le  germe  très  facile  è  reconnaîtra 
du  mal  constitutif  des  arbres  qui  les  ont  produits. 

C'est  au  collet  que  ce  germe  existe  et  qu'il  peut  ùtre 
reconnu  facilement  par  le  moyen  que  j'indique  ci-apràs. 

S  in. 

MOYBN   DB   COMfAITRB    LES    PfiPlIfS    ftT     LES     ARDRIS      ÂTTA<jUfiS 

DU    CnANCRB. 

Lorsqu'on  retaille  le  Pépin  d'un  an  pour  le  mettre  en 
pépinière»  il  est  indispensable  de  le  couper  brin  à  brin^ 
avec  une  serpette  bien  aiguisée ^  à  deux  ou  trois  centimè- 
tres environ  du  collet  ;  alors  on  examine  très  attentivement 
la  kit7/e  et  si  Ton  aperçoit  la  moindre  tache  noire^  jaune 
ou  hrune,  soit  au  cœur,  soit  au  bois,  boit  au  liber^  c'est 
le  signe  certain  que  plus  tard  cet  arbre  sera  cliancrâ. 

Plus  la  ou  les  taches  sont  apparentes  ou  nombreuses, 
plus  vite  la  maladie  se  déclare  extérieuremenu 

Il  faut  bien  se  garder  de  planter  ces  sujets  tachés,  et  ai 
quelques-uns  ont  échappé  a  l'observatiori,  »u  bout  de 
deux  ans  lorsqu'on  rabat  1j  pépinière,  on  cxcmine  encore 
la  coupe  avec  altcnlion,  et  si  l'on  remarque  les  syrnpiA- 
nieB  ci  dessus  indiqués,  c'est-à-dire  des  taches  sur  quel- 
que» svjeîs,  on  les  doit  arracher  pour  les  remphcer. 

Par  les  mêmes  sympiômcs,  les  lachos,  ou  reconnaît 
■Dssi  si  les  arbres  q-i'on  arrache  aujourd'hui  d'uis  les 
pépicàières.  frf>V«  autrefois  sans  aucun  souci  d'éviter  le 
ehincre,  poriefiien  eux  le  ;:erme  d'j  mal.  On  trouve  les 
taches  en  coupant  une  de  ltur=  racines  et  une  de  leur* 
principales  branchu. 

L«   préseDce  des  lâche*  est  ul   si^ne  certain   de  leur 
lie  ongifitlU.   \ï  faut  rejeter  ces  arbres  qui  n'ont 


—  218  — 

aucune  valeur,  mais  un  grave  défaut,  celui  de  faire  dé- 
penser une  dizaine  de  francs  inutilement  et  perdre  dmx 
ou  trois  ans  au  malheureux  ignorant  qui  les  achète. 

le  Chancre  est  matheurcusement  une  maladie  incura- 
ble. Si  è  force  d^entailles  et  de  soins  on  en  cautérise  un^ 
d^autres  reparaissent  et  finissent  toujours  par  faire  mou- 
rir le  sujet  qui  en  est  attaqué. 

8  IV. 

Le  choix  éclairé  est  le  seul   uoten   d'éviter  la 

PROPAGATION    DU    ChANGRE. 

Lorsqu'on  veut  semer  du  Pépin,  il  importe  de  récolter 
les  pommes  d'où  il  sera  extrait  sur  des  pommiers  sains, 
jeunes,  d'espèces  douces  ou  amères  et  d'un  bois  vigou- 
reux. 

Les  pommes  sûres  ou  aigres  portent  toutes  en  elles  le 
germe  du  Chancre.  Leur  pépin  est  malade. 

Autrefois,  ceux  qui  semaient  du  pépin  le  récoltaient 
eux-mêmes,  mais  comme  ce  travail  est  long  et  ennuyeux, 
beaucoup  préfèrent  maintenant  acheter  le  semis  tout  ré- 
colté, il  coûte  relativement  bon  marché  ;  on  ne  s'occupe 
pas  d*oùil  vient:  pourvu  qu'il  lève  bien,  c'est  assez.  Eh 
bien?  ce  pépin  qui  généralement  vient  de  Bretagne  est 
produit  par  des  solages  de  pommes  f.ûres  ou  aigtes  telles 
que  les  pommes  de  Rénoche,  de  Gros  et  de  Petit  Cazo, 

Cette  année,  j'ai  acheté  à  Lisieux  2^300  de  pépins  infé- 
rieurs d'une  part,  et  2,000  de  supérieurs  de  l'autre  ;  dans 
le  lot  de  2,000,  il  n'y  en  avait  pas  plus  de  12  à  15  pour 
cent  exempts  de  taches,  et  encore  I  Je  n'en  ai  planté  que 
pour  continuer  mes  expériences.  Dans  le  lot  de  2,300,  je 
n'en  ai  pas  écarté,  à  la  sélection,  plus  de  8  à  iO  pour  cent. 


—  219  — 

Pour  celui  qui  ne  connaît  pas  nnon  système,  le  mauvais 
valait  au  moins  le  double  du  prix  du  bon  Cet  exemplo 
donne  une  idée  du  marché  au  pépin  qui  est  une  véritable 
fi>lm0,  et  cesserait  de  Tôlre,  si  mon  procédé  était  t^u/^art'stf. 

J*ai  remarqué  que  dans  le  paquet  des  6on5  pépins^ 
c'étaient  ceux  qui  avaient  Tappareiice  la  meilleure  et  la 
plus  vigoureuse  qui  étaient  malades.  Celaient  probable- 
ment parce  que  quelques  pommes  stlres  ou  quelques  pom- 
mes récoltées  sur  des  sujets  chancres  s'étaient  trouvées 
mêlées  avec  les  douces. 

Messieurs,  mon  procédé  mérite  d'être  vulgarisé,  je 
vous  le  livre  ;  mes  moyens  me  permettent  pas  d'aller  plus 
loin  pour  le  répandre,  mais  j'ai  la  satisfaction  d'avoir  ac« 
compli  une  œuvre  qui  épargnera  des  sommes  considérables 
complètement  perdues  i  mes  collègues  qui  cultivent  le 
pommier,  lorsqu'il  connaîtront  mon  système. 

DUHAUBL.. 

(Extrait  du  Bulletin  de  la  Sociité d'horticulture  de  /'  Orne.) 


L'ARBORICULTURE  AU  POINT  DE  VUE  UTILITAIRE 


LES   TBAVAUX    DB    L  HIVBB. 

Avec  les  premiers  froids,  à  l'automne,  la  végétation  se 
ralentit  ;  bientôt  les   feuilles  tombent,   la    sève   cesse  de 

[  circuler,  et,  sous  le  nom  de  cambium^  elle  s*amasse  dans 
les  tissus  pour  servir,  au  printemps^  d'aliment  aux  bou- 

t'     tons  à  bois  ou  aux  boulons  à  fruit. 


—  220  — 

L'hiver  est  pour  les  arbres  fruitiers  la  saisoo  du  repos  ; 
il  erée  aussi  quelques  loisirs  h  rtrboriculteur,  mais  ce  ne 
sont  que  des  loisirs  ;  car,  si  les  opérations  sont  moins  ur- 
gentes, si  elles  ne  doivent  point  être  faites  à  jour  fixe,  è 
point  nommé,  il  faut  cependant  que  ces  opérations,  celles 
de  la  taille  d'hiver,  par  exemple,  soient  terminées  au  mo- 
ment où  la  végétation  se  réveille.  Il  ;  a  même  des  opéra- 
tions quil  importe  de  faire  le  plus  tôt  possible,  ce  sont 
eelles  que  réclament  les  écorces  ;  aussi  nous  commençons 
par  elles. 

I.    Do     soin    DES   fiCORGBS. 

L'année  dernière,  en  juillet,  je  rencontrai  sur  une  route 
un  cantonnier  occupé  à  gratter,  de  la  base  des  arbres  à  la 
naissance  des  branches,  le  troue  des  peupliers  plantés  en 
bordure. 

—  Vous  faites  là,  lui  dis-je,  une  excellente  besogne.  — 
Oh!  que  je  suis  heureux  de  vous  entendre!  me  répon- 
dit le  cantonnier.  Presque  tous  ceux  qui  passent  me 
demandent  si  j*ai  beaucoup  de  temps  à  perdre  pour 
m'amuser  ainsi  à  faire  la  toilette  des  arbres  de  la  route. 
Je  ferais  plus  utile  besogne,  disaient-ils.  en  cassant  des 
cailloux.  —  Les  passants  ont  tort,  repris-je,  ce  sont 
des  ignorants.  Us  ne  connaissent  ni  Timportance  de 
l'écoree,  ni  les  fonctions  qu'elle  accomplit,  ni  les  enne- 
mis qui  l'altèrent,  l'empêchent  de  remplir  ses  fonctions 
et  nuisent  ainsi  à  Tarbre  tout  entier.  Avec  des  écorces 
saines,  nettes,  élastiques,  un  arbre  a  une  force  de  végé* 
tation  double  ou  triple  de  celle  qu'il  aurait  avec  une 
écorce  nourrissant  des  plantes  parasites,  recelant  une 
multitude  d'insectes  qui  la  dévorent,  et  couverte  de 
chancres  ou  de  plaies  qui  détruisent  les  canaux  ou  con- 


—  221  — 

«  duits  séveux.  —  Ce  que  vous  dîtes  \h  est  bien  vr^i,  me 
«  dit,  avant  de  nous  séparer,  mon  docile  auditeur.  L*an 
€  passé,  M.  le  maire  de  X...  fît  gratter  tous  les  arbres 
€  de  son  verger  ;  or,  cette  année,  ses  arbres  sont  plus  vi- 
«  goureux  que  ceux  des  voisins,  les  fruits  ont  mieux  tenu 
«  et  sont  devenus  plus  beaux.  » 

Ce  résultat  s'explique  très  bien. 

Vécorce  ou  système  cortical,  qui  recouvre  le  bois,  est 
formée  de  couches  d'un  tissu  fibreux,  le  libers  recouver- 
tes, dans  leur  jeunesse,  d'une  couche  de  tisbu  cellulaire 
qu^enveloppe  Vépiderme. 

Le  liber  est  composé  de  canaux  ou  vaisseaux  par 
lesquels  la  sève  élaborée  dans  les  feuilles  descend  jusqu'aux 
racines  provoquer  l'émission  de  nouvelles  radicelles. 

Dans  sa  marche,  la  sève  descendante  ou  cambium  forme 
de  nouvelles  de  bois  et  aussi  de  nouvelles  couches  de  liber, 
avec  cette  diOerence  que,  dans  le  bois,  la  couche  la  plus 
nouvelle  est  toujours  la  couche  extérieure,  tandis  que  dans 
l*ccorce,  la  couche  la  plus  récente  est  la  couche  intérieure. 

Il  résulte  de  cette  disposition  que  les  couches  nouvelles 
de  bois  et  de  liber  exigent,  pour  se  loger,  la  dilatation  des 
couches  de  liber  déjà  formées.  Ces  couches,  dans  leur  jeu- 
nesse, sont  douées  d'une  certaine  élasticité,  mais  cette 
élasticité  a  des  limites  ;  avec  les  années,  les  couches  se  dur- 
cissent et  forment  comme  un  étau  qui,  serrant  les  canaux, 
s'oppose  à  la  descente  île  la  sève,  et  nuirait  parconséquent 
au  développement  des  racines,  si  l'écorce  durcie  ne  se 
fendillait  en  tovit  sens  et  ne  formait  sur  Tarbre  des  plaques 
de  formes  et  de  dimensions  très  variées,  lesquelles  peu  a 
peu  se  soulèvent  et  finissent  par  tomber. 

Les  fentes  de  Técorce  servent  d'asile  aux  insectes  pour 
s'y  réfugier  et  y  déposer  leurs  œufs. 

n 


* 

i 

1^ 


—  224  — 

Il  faut,  avec  la  serpette,  enlever  jusqu'au  vif  toute  la 
partie  malade,  et  recouvrir  la  plaie  avec  un  mastic.  Sur 
Técorce  coupée  net,  il  se  formera  un  bourrelet  qui  ira 
grandissant  jusqu'à  ce  que  la  plaie  soit  entièrement  cou- 
verte. 11  serait  dangereux  de  mettre  les  tissus  à  nu  quand 
la  gelée  est  â  craindre  ;  aussi  pour  faire  cette  opération 
comme  pour  toutes  les  autres,  dont  j'aurai  à  parler,  dans 
lesquelles  l'écorce  doit  se  reformer  sur  la  partie  coupée, 
il  faut  attendre  le  mois  de  mars.  La  couche  intérieure  du 
bois  n'ayant  subi  les  influences  délétères  ni  de  la  pluie, 
ni  du  soleil,  ni  de  la  gelée,  se  recouvre  promptement, 
surtout  si  on  a  la  sage  précaution  de  la  proléger  par  un 
mastic.  C'est  toujours  avec  un  mastic  que  l'on  doit  couvrir 
la  partie  de  l'écorce  mise  è  nu. 

On  peut  se  servir  soit  de  l'onguent  de  Saint-Fiacre  que 
l'on  forme  d'un  mélange  de  bouse  de  vache  et  d'drgile  tri- 
turé avec  des  balles  d'orge  ou  da  I)lé,  soit  d'un  mastic  que 
l'on  compose  avec  28  parties  sur  cent  de  poix  de  Bourgo- 
gne, 28  de  poix  noire,  16  de  cire  jaune,  14  de  suif  et  14 
de  cendres  tamisées.  Quand  les  parties  de  ce  mélange  sont 
bien  fondues,  on  répand  le  mastic  en  galette  sur  le  sol.  Il 
se  conserve  indéfiniment.  Veut-on  s'en  servir,  on  le  fait 
chauffer  un  peu  et,  avec  un  pinceau,  on  l'étend  sur  les  plaies 
déjà  sèches  ;  il  n'adhérerait  pas  aux  écorces  humides.  Il 
ne  convient  donc  de  l'appliquer  que  quelques  jours  après 
la  section. 

Quant  à  l'intérieur  du  chancre,  si  sa  surface  est  consi- 
dérable, on  peut  se  contenter  de  la  goudronner.  Mais  il 
importe  de  répéter  de  temps  en  temps  le  goudronnement 
de  la  plaie  afin  de  préserver  le  bois  de  la  carie. 

La  carie  consiste  dans  la  décomposition  des  couches  li- 
gneuses sous  l'action  de  l'humidité  et  des  agents  atmos- 


—  226  — 

phériques.  Sous  cette  action,  l'aubier  d'abord,  puis  le  bois 
tombent  en  pourriture  ;  il  se  forme  une  cavité  dans  laquelle 
Teau  séjournant  active  le  mal,  qui  s'étend,  atteint  le  cœur 
de  l'arbre,  dont  il  peut  à  la  longue  occasionner  la  mort. 

Il  n'est  pas  rare  de  rencontrer  dans  les  arbres  d'immen- 
ses cavités.  Dans  ce  cas,  il  faut  enlever,  autant  que  possi- 
ble, toutes  les  parties  de  bois  désagrégées,  et  ensuite  rem- 
plir le  trou  a^ec  un  mortier  imperméable.  On  voit  sur  les 
promenades  des  villes  des  arbres  séculaires  dont  le  tronc, 
protégé  par  un  solide  béton,  résiste  parfaitement  aux  agents 
destructeurs. 

Le  grattage  de  Técorce  peut  se  faire  en  tout  temps  ; 
mais  il  vaut  mieux  profiter  du  moment  où  les  écorces 
sont  attendries  pai  quelques  jours  d'humidité.  Elles  s*en- 
lèvent  très  facilement,  surtout  si  on  se  sert  d'un  instru- 
ment convenable. 

Un  arboriculteur  distingué,  M.  de  Lagabbe,  auteur 
d'une  excellente  petite  brochure  sur  la  taille  du  pécher, 
a  fait  confectionner  par  Ml.  Fieurichamp,  coutelier,  rue 
d'Âmerval,  à  Nancy,  un  grattoir  qui  réunit  à  la  modicité 
du  prix,  1  fr.   25,  une  très  (grande  commodité. 

Je  me  résume  : 

Tout  propriétaire,  soucieux  de  ses  intérêts,  devra  en- 
tretenir le  tronc  et  les  branches  de  ses  arbres  fruitiers  et 
autres  dans  un  état  do  propreté  parfaite. 

Si  donc  les  écorces  n'ont  pas  conservé  toute  leur  netteté, 
il  les  fera  racler  avec  le  plus  grand  soin.  L'opération  se 
fera  en  plusieurs  fois  par  un  temps  humide.  —  Toutes  les 
raclures  seront  recueillies  et  brûlées. 

Il  sera  utile,  après  le  grattage,  d'enduire  l'arbre  d'un 
mélange  de  chaux  et  d'argile  afin  d'achever  de  purger 
l'arbre  de  tout  ce  que  le  grattage  y  aurait  laissé. 


f 


—  226  — 

Si,  à  (ODS  ces  soins,  il  ajoute  un  échenillage  complet,  et 
^i,  pour  rendre  à  Técorce  son  élasticité,  il  fait  sur  les  par- 
ties durcies  des  incisions  longitudinales,  il  aura  doublé  et 
souvent  triplé  la  vigueur  de  l'arbre  et  avec  elle  la  valeur 
des  produits. 

II.    De  LA     TAILLE    d'hIVEE. 

Aux  soins  à  donner  h  Técorce,  succèdent  les  opérations 
de  la  taille,  dite  taille  d'hiver  ou  taille  en  sec;  ainsi  nom. 
mée  par  opposition  a  la  taille  d*été  que  Ton  appelle^  aille 
en  vert. 

La  question  de  la  (aille  est  la  question  msjeure  en  arbo- 
riculture, car  c'est  de  la  taille  que  dépendent  la  vigueur 
de  Tarbre  et  sa  fructification.  Or,  s'il  y  a  de  bonnes  tailles, 
il  y  en  a  aussi  do  mauvaises,  et  les  mauvaises  sont  les  plus 
communes.   ' 

Elles  ruinent  et  tuent  les  arbres  ;  il  vaut  mille  fois  mieux, 
comme  produit  et  comme  ornement,  laisser  la  nature 
pousser  les  hautes  tiges,  qui  embellissent  et  enrichissent 
les  vergers  et  les  coteaux,  qne  de  la  torturer  pour  pro« 
duire  des  débris  informes  condamnés,  à  subir  à  tout  le 
moins  une  fois  Tan,  les  mutilations  que  leur  infligent  ceux 
qu'un  auteur  ancien  nomme,  à  bon  droit,  des  coupeurs 
d'arbres,  allant  massacrer  tout   de  village  en   village. 

Ces  coupeurs  sont  les  bourreaux  des  arbres^  ils  font  la 
désolation  des  propriétaires  et  causent  la  ruine  de  Tarbo- 
riculture. 

Le  propriétaire  qui  veut  tirer  parti  de  ses  plantations 
ne  doit  pas,  je  Tai  déjà  dit,  se  désintéresser  de  la  culture 
de  ses  arbres.  Il  faut,  sinon  qu'il  opère  par  lui  méme^  du 
moins  qu'il  puisse  contrôler  le  travail  de  son  jardinier. 

Car  le  jardinier  abonde  toujours  en   promesses,    et  il 


—  827  — 

n^en  est  pas  an  seul,  si  peu  clerc,  qui  ne  sache  vanter  son 
lafoir,  et  surtout  escompter  ses  succès.  0«i  en  trouve 
même  qui,  tourmentés  par  la  passion  d'écrire,  enseignent» 
dans  un  langage  plus  ou  moins  primitif,  les  erreurs  les  plus 
grossières. 

Je  ne  serais  pas  étooné,  que  ce  ne  soit  la  lecture  de 
certains  bulletins  d'une  société  d'horticulture  qui  a  suggéré 
à  M.  le  Ministre  de  l'Instruction  publique  la  loi  snr  Tins- 
Iruction  obligatoire.  Si  encore,  dans  ses  articles,  l'auteur 
n'offensait  que  la  langue  maternelle  I  Alais  écrire  par  exem- 
ple, que  «  des  défonçages  trop  profonds  nuisent  à  la  qua- 
€  lité  du  fruit  ;  qu  il  est  plus  préférable  de  faire  des  dé- 
«  foDçages  peu  profonds  ;  »  —  condamner  le  pincement 
et  le  cassement  des  rameaux  et  demander  «  qu'est-ce  que 
«  font  toutes  ces  tailles,  pincements  ou  cassages  ?  » 
conseiller  de  ne  «  planter  que  des  poiriers  grcflés  sur 
€  coignassiers  i^,  c'est  induire  en  erreur  les  novices  qui 
croient  que  toute  société  d'horticulture  exige  de  ses  rédac- 
teurs, avec  le  respect  de  la  grammaire,  celui  des  sait  es 
doctrines. 

On  juge  un  arbre  par  ses  fruits,  une  méthode  par  ses 
résultats,  et  un  jardinier  par  ses  œuvres. 

Je  ne  veux  point  ici  faire  le  procès  à  toutes  les  mau- 
vaises méthodes,  il  faudrait  des  volumes.  Je  roe  contente* 
rai  de  citer  les  trois  plus  communes  parmi  les  tailles 
vicieuses. 

PREMIÈRE     TAILLE    VICIBISB. 

Je  la  nomme  taille  chicot.  La  taille  chicot  est  la  taille 
de  ceux  qui  n'ont  aucune  notion  sérieuse  d'arboriculture 
ni  ancienne  ni  moderne.  Cependant  le  tailleur  en  chicot  a 
les  principes,  ou  plutôt  son  principe. 


—  228  — 

Le  voici  : 

Toutes  Ici  pousses  sont  égales  devant  le  sécateur. 

D'où  cette  règle  unique  : 

Toutes  les  pousses  sont  coupées  à  une  égale  longueur. 
Armé  de  cisailles  pour  les  haies,  do  sécateur  pour  les  ar- 
bres à  fruits,  il  ramène  sans  pitié  toutes  les  pousses  à 
environ  quatre  centimètres,  formant  autant  de  chicots  que 
l'arbre  a  produit  de  rameaux.  L'œil  unique  laissé  sur  le 
chicot  donne  une  pousse  aussi  vigoureuse  que  celle  de 
l'année  précédente.  Cette  pousse  subit  la  même  opération 
que  la  première,  et,  comme  résultat,  on  obtient  un  chicot 
sur  un  chicot.  La  troisième  année  produit  un  troisième 
étage  de  chicots.  Il  y  a  des  chicotiers  qui  poussent  jusqu'au 
quatrième  étage,  mais  la  plupart  s'arrêtent  au  troisième, 
et,  la  quatrième  année,  ils  taillent  le  chicot  à  l'écu,  c'est* 
à  dire  à  deux  millimètres,  pour  faire  partir  le  contre-œil. 
Le  contre-œil  donne  une  nouvelle  matière  à  chicoter.  On 
Relève  jusqu'à  ce  qu'elle  ait  ses  trois  étages,  puis  on  l'abat. 
Nouvelle  plaie  :  résultat  pratique  de  six  ans  de  taille  : 
deux  chancres. 

Ce  résultat  ne  décourage  pas  Timpitoyablo  coupeur. 
Tant  qu'un  nouveau  rameau  paraîtra,  il  subira  Topération, 
jusqu'à  ce  que  la  branche  se  dénude,  ou  pousse  quelques 
dards,  quelques  brindilles  que  le  chicotier  respecte;  car 
ce  sont  ses  seules  espérances,  ses  seules  branches  à  fruit. 
Quelquefois,  de  guerre  las,  le  chicotitr  abandonne  l'arbre 
à  lui-même;  ses  soi-disant  fuseaux,  quenouilles,  pyrami- 
des se  transforment  en  demi-tiges. 

DBUXIÊIHB    TAILLE    VICIRUSE. 

Je  la  nommerai  volontiers  la  taille  fagot.  Le  fagotier 
fait  deux  coupes  par  an.  En  mars,,  il  rabat  le  prolongement 


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—  229  — 

de  toutes  les  branches  &  quatre  ou  cinq  centimètres,  el 
taille  à  l'écu  toutes  les  pousses  de  Tannée.  Les  brindilles 
et  les  dards  trouvent  à  peine  grâce  devant  lui.  Ainsi  réduit, 
Tarbre  vigoureux  jette  de  toutes  ses  branches  d'énormes 
gourmands  que  le  fagotier  récolte  en  juillet.  Le  sécateur 
accomplit  donc,  deux  fois  Tan,  sou  œuvre  de  destruction. 
Car  bientôt  les  branches  se  dénudent;  de  la  base  au  sommet, 
ee  ne  sont  que  meurtrissures  et  plaies  béantes  uuiour  des 
quelles  le  contre-œil  forme  à  l'envi  des  têtes  de  saules  qui 
entravent  la  circulation  de  la  sève.  L*arbre  dépérit,  il 
meurt,  et  n'a  produit  que  des  baguettes. 

TROISIÈUB    TAILLE    VICIEUSB. 

Tout  nutre  que  celui  du  fagotier  est  le  système  de  ceux 
qui  ne  taillent  pas  les  prolongements.  C'est  pour  eux  que 
j'ai  écrit  dans  mou  traité  :  jusqu'à  présent,  on  avait  cru 
que  le  poirier  était  un  arbre  uniquement  cultivé  pour  nvoir 
des  poires,  c'est  une  erreur.  Le  poirier  doit,  comme  les 
autres  arbres,  donner  du  bois  el  des  fruits.  Une  nouvelle 
méthode  prétend  obtenir  ce  double  résultat.  Elle  ne  taille 
plus  Ifs  prulongements.  Aussi  la  végétation  vigoureuse 
fournit,  dès  la  première  année,  une  tige  dont  on  peut 
faire  une  canne  de  belle  dimension.  La  canne  se  trans- 
forme, la  deuxième  année,  en  queue  de  billard,  laquelle 
devient  bientôt  une  canne  à  pêche,  dont  une  nouvelle  vé- 
gétation fait  une  perche  à  houblon  ;  il  suffit  pour  cela 
d'émoiidcr  les  quelques  lambourdes  qui  ont  résisté  au 
traitement. 

Ii  faut  être  de  première  force  pour  faire  la  perche  à 
houblon,  voire  miême  la  canne  à  pèche;  mais  un  talent 
ordinaire,  avec  une  bonne  végétation  et  des  branches  as- 
cendantes, produit  la  queue  de  billard,  c'est-à-dire  la 
dénudation  sur  1°>60  de  longueur. 


—  230  — 

Le  billardier  ne  couvre  pas  gon  arbre  de  plaies  comme 
lé  chieolier  ;  il  ne  forme  pas  la  tète  de  saule  comme  le 
fâgotier  ;  ce  n'est  pas  la  stérilité  absolue,  c'est  la  stérilité 
relative.  Par  Tinclinaison  de  la  blanche,  il  atténue  le  mal, 
il  ne  le  guérit  pas. 

Des  arboriculteurs  ont  cru  trouver  dans  le  renversement 
de  la  branche  un  remède  souverain.  Ce  remède  sera  sou- 
vent pire  que  le  mal. 

Selon  moi,  le  type  de  l'arbre  fruiiier  est  un  arbre  qu^ 
joint  l3  vigueur  à  la  fertilité.  On  obtient  vigueur  et  ferti- 
lité en  donnant  à  Tarbre  une  forme  en  harmonie  avec  les 
lois  de  la  végétation,  une  forme  qui  lui  permette  d'acqué- 
rir toute  retendue  que  comporte  son  espèce.  La  vigueur 
s'accommode  mal  des  plaies  et  des  mutilations.  D'où  je 
conclus  que  les  formes  contre  nature,  les  formes  restrein- 
tes, les  cassements,  le  retranchement  des  rameaux  par  la 
taille  à  Técu,  sont  des  nécessités  qu'il  faut  parfois  subir, 
mais  que  jamais  il  ne  convient  d'éiiger  en  système.  Ce 
sont  des  opérations  ruineuses  pojrle  propriétaire. 

Ce  sont  elles  qui  ont  découragé  maints  propriétaires. 
Fatigués  d'attendre  des  récoltes  toujours  promises  et  ja- 
âDais  obtenues,  désespérés  de  voir  leurs  arbres  épuisés 
succomber  tour-à-tour  sous  les  mutilations  dont  ils  meu- 
rent victimes,  ne  pouvant  invoquer  en  leur  faveur  la  pro- 
tection  des  lois,  car  il  n'existe  point  en  France  des  lois 
protectrices  dos  arbrisseaux,  ils  ont  renoncé  soit  à  la  (aille, 
soit  même  à  la  culture  des  arbres  fruitiers. 

«  Je  ne  fais  plus  tailler  mes  arbres,  m'ont  dit  plusieors 

«  de  ces  propriétaires.  Tant  que  les  jardiniers  les  ont  tail- 

•  lés,  je  n'ai  presque  rien  récolté;  depuis  que  je  lésai 

«  abandonnés  à  eux-mêmes^  jai  eu  des  fruits  abondants.  » 

Ces  propriétaires  ont  tort  de  renoncer  aux  avantages  de 


—  231  — 

la  taille.  Plusieurs  Tool  compris  ;  la  lecture  de  mon  traite 
d'arboriculture  leur  a  fait  ouvrir  les  yeux^  et  leur  a  mon- 
tré la  vraie  cause  des  insuccès  de  leurs  jardiniers.  Ils  ont 
été  convaincus,  ils  m*ont  écrit  pour  me  remercier,  me  fé- 
lieîter  et  m'encourager.  Mais  les  jardiniers  ?  Le  très  petit 
nombre  s'est  converti,  la  masse  a  protesté  contre  le  •  mal' 
veillant  •  qui  vient  troubler  sa  quiétude  et  semer  la  dis- 
corde dans  les  jardins.  Si,  comme  au  temps  jadis,  chaque 
vice  et  chaque  vertu  étaient  personnifiés  dans  une  divinité, 
les  mauvaises  tailles  auraient  un  dieu  protecteur,  et  on 
verrait  tous  les  bourreaux  des  arbres,  casseurs,  fago tiers, 
chicotiers,  billardiers  etc.,  etc.,  venir,  la  pancarte  &  la 
main,  présenter  contre  moi  une  fulminante  requête.  Leurs 
colères  me  trouveraient  indifférent.  Je  continuerais  de 
prendre  le  parti  de  Tarbre  opprimé  contre  le  jardinier  op- 
presseur et  de  répéter  à  ce  dernier  :  changez  de  méthode, 
la  paix  est  à  ce  prix. 

Il  y  a,  pour  conduire  les  arbres,  plusieurs  méthodes 
excellentes.  Parmi  ces  méthodes,  la  meilleure  pour  cha- 
cun est  celle  qu'il  comprend  le  mieux,  et  qu'il  applique 
avec  suite  et  intelligence. 

J*ai,  comme  tout  arboriculteur,  ma  méthode  et  mes  for- 
mes favorites;  mais  je  suis  loin  d'être  exclusif.  Si  je  con- 
damne ce'qui  est  mal,  je  laisse  à  chacun  la  liberté  de  choi- 
sir dans  ce  qui  est  bien. 

L'Abbé  Lbfèvrb, 
Chanoine  honoraire  de  Nancy. 

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(Extrait  du  Bullelin  de  la  Société  d'horticulture  de 
VOrne). 


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^  232  — 


AMÉUORATION  DES  FOSSES  A  FUMIER 

.  Ce  n'est  pas  ici  qu'il  est  nécessaire  de  démontrer  la 
nécessité  absolue,  pour  conserver  sa  qualité  au  fumier 
de  ferme,  de  le  soumettre  è  un  traitement  rationnel.  La 
condition  première  è  remplir  est,  comme  chaque  cuUÎYa- 
teur  le  sait,  d'empêcher  le  tas  de  fumier  d'être  lavé  par 
les  eaux,  qui  entraînent  la  partie  soluble,  c'est-à-dire  la 
meilleure  de  la  masse.  Tout  cela  a  été  dit  et  redit  cent 
fois,  publia  sous  toutes  les  formes,  et  cependant  que 
voyons  nous  dans  la  plus  grande  partie  de  la  France, 
surtout  dans  les  petites  fermes  dont  le  fumier  est  la 
principale  richesse,  puisque  c'est  une  richesse  qui  ne 
coûte  rien?  N.^us  voyons  la  fosse  à  fumier,  ou  la  plate- 
forme qui  en  tit?nt  la  place,  servir  en  quelque  sorte  d'égout 
pour  la  cour  de  la  ferme,  et  le  ruisseau  entraîner  ensuite 
trop  souvent  dans  les  mares  servant  d'abreuvoir,  le  jus  li- 
quide ou  purin,  qui  se  perd  au  grand  détriment  de  la  cuU 
ture. 

Il  y  a  longtemps  que  l'on  a  écrit  que  celui  qui  laisse 
son  purin  s'écouler  sur  les  routes  et  les  chemins  ou  dans 
les  mares,  jette  son  argent  à  l'eau  ;  on  a  proposé  toutes 
sortes  de  systèmes  pour  créer  des  fosses  à  fumier  aussi 
parfaites  que  possible.  Mais  ces  installations  sont  parfois 
coûteuses,  et  il  est  difficile  de  demander  au  petit  culti- 
vateur de  faire  les  dépenses  qu'elles  exigent.  Les  choses 
restent  donc  en  l'état. 

Voilà  près  de  trente  ans  qu'un  agriculteur  du  Nord, 
M.  Vandercolme,  que  nos  lecteurs  connaissent  bien,  a  en- 
trepris de  faire  autour  de  lui,  dans  l'arrondissement  de 
Dunkerque,  une  guerre  acharnée  à  ces  installations  vi- 


—  233  — 

cîeases.  Un  petit  cultivateur,  son  voisin,  était  à  la  tète 
d'une  ferme  d'une  quinzaine  d  hectares  ;  cotait  un  homme 
probe,  travailleur,  rangé,  et  malgré  ses  qualités  il  ne  pros- 
pérait pas.  M.  Yandercolme  mit  le  doigt  sur  la  plaie,  en 
lui  montrant  que  son  fumier,  placé  en  conlre-bas  de  la 
cour,  était  traverse  par  toutes  les  eaux  pluviales  tombant 
dans  la  ferme  et  se  perdant  ensuite  dans  un  petit  ruisseau. 
Le  fumier  qu'il  portait  sur  ses  champs  n*avait  donc  aucune 
valeur.  M.  Vandercolmc  lui  indiqua  le  moyen  de  parer  à 
cet  inconvénient,  et  dès  lors  la  prospérité  lovinl  sous  son 
toit. 

Le  moyen  est  tiès  simple:  garnir  le  pourtour  de  la 
fosse  è  fumier  d'un  petit  parapet  en  pieno,  en  l)ri(|ues, 
au  besoin  même  en  terre  battue,  pour  TIsoIct  complète- 
ment ;  si  elle  est  près  d'un  toit,  garnir  ce  toit  d'une  gout- 
tière qui  conduira  plus  loin  les  eaux  de  pluie.  De  cotte 
manière,  le  fumier  ne  reçoit  que  la  pluie  qui  tombe  direc- 
tement sur  sa  surface;  le  purin  se  conserve;  le  fumier 
reste  riche  et  fécond.  Quelle  est  la  dépense  d  installation? 
Il  faut  compter  sur  une  centaine  de^  francs  en  moyenne, 
dans  les  conditions  les  plus  désavantageuses,  ([uand  on 
doit  avoir  recours  au  maçon  et  au  couvreur. 

Nous  venons  de  visiter  quelques  fermes  des  environs  de 
Bergues,  à  Rexpoede  et  à  Killeni,  et  nous  y  avons  constaté 
les  beureui  résultats  des  efforts  de  M.  Yandercolme.  Ce 
sont  des  fermes  de  15  à  20  hectares  dont  les  fusses  à  fu- 
mier ont  été  transformées.  Lt-s  fermiers  étaient  heureux  de 
leur  récolle,  et  il  savaient  parfaitement  faire  dans  les  ré- 
lultats  obtenus  la  grande  part  qui  revient  au  bon  fumier. 
Tous  sont  unanimes  à  constater  que  la  plus-value  de  la 
fiimure  paye  la  dépense,  et  quelquefois  au-delà,  dès  la 
première  année. 


—  23i  — 

Voilà  un  de  ces  progrès  simples,  faciles  i  réaliser,  i  la 
portée  de  tout  le  monde,  et  dont  les  résultats  soat  immé- 
diats. En  propageant  la  bonne  fosse  à  fumier  autour  de 
lui,  en  payant  de  sa  personne  et  de  sa  bourse  dans  cette 
œuvre  de  bien  public,  M.  Vandercolme  a  bien  mérité  de 
l'agriculture  flamande  ;  aussi  son  npm  est-il  respecté  par- 
tout comme  celcd  d'un  bienfaiteur. 

Herry  Sàgnier. 

(Journal  de  l'agriculture). 


—  235  — 


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SÉANCE  DU  6  AOOT  1885. 


Présidence  de  IW.   MONTEILS,  Président. 

Présents  :  MM,  Tabbé  Bossb,  secrdtaîre-gdncfral, 
BB  Cabbow-Ferriére,  Lcopold  MoNESTiEE,  Joscph 
Farad  AN  et  Vincens. 

Le  proccs-vcrbal  de  la  dernière  séance  est 
la  et  adopté  sans  observations. 

—  M.  le  Président  donne  lecture  de  la  circu- 
laire ci-après  qui  lui  a  élé  adressée  par  M.  le 
Ministre  de  rinstruction  publique,  des  Beaux-Arts 
et  des  Cultes. 

Palais-Royàl,  le  30  juillet  1885. 

Monsieur  le  Président, 

La  Réunion  annuelle  des  De'léguo's  des  Socio'tés  des  Beau?i- 
Arts  aura  Heu,  en  1886,  à  l'époque  accoutnniée.  J'aurai 
rhonneur  de  tous  faire  connaître,  en  temps  utile^  les  dates 
fixées  pour  l'ouverture  de  la  Session  et  pour  la  remise  des 
manuscrits. 

Toutefois,  je  crois  utile  d'appeler,  dès  aujourd'hui,  votre 

attention  sur  le  caractère  des  lectures  faites  à  la  réunion  des 

Beaux-Arts,  à  la  Sorbonne,  de  1877  à  ce  jour. 

;\      Chaque  annoe,  un  certain  nombre  d'études  relatives  à  Teo- 

•eîgoement  de  l'ai  î  ou  h  iV^thélique  parviennent  au  Comité 

diargé  de   l'organisation  de  la  session.  Souvent,  les  travaux 

[.  de  cet  ordre  ont  dû  être  écartés  par  le  Comité,  soit  que  leurs 

ratears  eussent  négligé  d'approfondir  leur  sujet  ou  que,  dans 

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—  238  — 

leurs  travanY  isoles^  ils  n'aient  pas  teno  un  compte  soffisan) 
lia  système  actael  d'enseignement  des  Beanx-Arts,  des 
garanties  qo'ii  présente  et  des  conseils  autoiîsés  qoî  ont  la 
mission  de  le  mettre  en  œavre. 

Il  n'en  est  pas  de  même  des  trayaax  relatifs  à  VtTistoire 
deVJlrt^  que  nons  envoient  les  Sociëtds  des  Beanx-Ârts  des 
départements.  Depnis  neuf  années,  des  lectures  d'un  intérêt 
constant  ont  été  faites  à  la  Sorbonne  sur  l'Architecture,  la 
Sculpture,  la  Peinture,  le  Dessin,  la  Gravure,  les  Arts  déco- 
ratifs, la  Céramique,  le  Théâtre,  la  Musique,  étudiés  dans 
leurs  manifestatious  locales.  Plus  d'une  biographie  d'artiste, 
écrite  à  l'aide  de  documents  conservés  dans  nos  provinces, 
a  trouvé  heureusement  sa  place  dans  le  compte* rendu  que 
publie  mon  administration  à  l'issue  de  chaque  session  annuelle. 

Le  rôle  des  Sociétés  des  Boaux-Arts  qui  veulent  bien 
prendre  part  aux  sessions  organisées  par  l'Etat  me  semble 
nettement  tracé  par  les  décisions  du  Comité  que  j'ai  l'honoeur 
de  vous  rappeler. 

C'est  à  compléter  l'histoire  de  noire  art  national  qu'elles 
doivent  être  fières  de  concourir  par  la  mise  au  jour  des  pièces 
d'archives,  comptes,  marchés,  autographes,  etc.».,  que  les 
érudits  des  départements  peuvent  découvrir  dans  leurs  pa- 
tienles  rrchorches. 

Mes  prédécesseurs,  en  instituant  le  Comité  des  Sociétés  des 
Beaux-Arts  et  en  lui  donnant  mission  d'examiner  les  manus- 
crits, ont  voulu  provoquer  un  mouvement  d'études  parrallèle 
à  celui  qui  est  né  de  Ylnvenlaire  des  Ricliesses  d'Art  de  la 
France. 

Les  collaborateurs  de  l'Inventaire  recherchent  et  décrivent 
l'œuvre  d'art,  les  correspondants  du  Comité  s'occupent  de 
l'artiste  ou  des  institutions  qui  ont  influé  sur  le  progrès  de 
l'art  dans  telles  régions  de  la  France. 


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J*ose  espérer*.  Monsieur  le  Président •  que  %-ou$  vv>ml4*e« 
faire,  le  plus  prompte  ment  pos3ible,  un  pressant  ap|^)  eux 
membres  de  Totre  Société*  dans  le  sens  ((ue  jo  vitMis  de  préciser  « 
et  je  serais  beareui  d\ipprendre«  dès  maintenant*  (|ue  votre 
Société  se  pi>}pose  d'euvover  au  Couiilf'  i\o^  Sooiétos  de» 
*Beaas<Artï.  en  février  1886,  tin  on  plusieurs  mémoires 
inédits  avant  trait  à  rHisloirc  de  Tart  dans  soiro  rt^gion. 

Je  Tons  prie,  en  conséquence*  de  m'accusor  réception  de 
cette  lettre*  et  s*il  vous  est  possible  de  me  faire  oonnuîlrc  les 
auteurs  qoi  se  proposeraient  de  porter  la  parole  l^  la  session 
procbaine,  je  \ous  en  saurai  ^re.  Les  résultats  obtenus  uu 
conrs  des  précédentes  sessions  me  donne. it  lieu  dVsporer  que^ 
grâce  à  l'active  coopération  do  la  Sociétt^  (|ue  vous  iu*e!sidef , 
noos  assurerons  le  succès  de  la  prucbaine  réunion. 

Agréez,  Monsieur  le  Président,  rassnrouce  de  ma  considé- 
ration tiès-distîoguée. 

Poor  le  Ministre  et  par  délt^galion  : 

Le  SoNS'Sccnlfuire  dEiat^ 
Ed.  TURQUET. 

MM.  André  et  Gcrmcr-Diirand  sont  spécialement 
priés  de  pre'parcr  d'urgence  la  réponse  qu'il  y 
aura  lieu  d'adresser  à  M.  le  Ministre  en  vue  de 
satisfaire  à  son  invitation. 

—  M.  le  Président  lait  connaître  que  M.  le 
Ministre  de  Tlnstruction  publique,  des  Beaux-Arts 
et  des  Cultes  a  bien  voulu ,  comme  les  années 
précédents,  allouer  à  la  Société  une  somme  de 
500  francs  à  titre  d'encouragemcnl  pour  ses  tra- 
vaux. 

La  Société  vote  des  rcmercîmenls  à  M.  le  Mi- 

\^    Bistre  ainsi  qu'à   M.   le  sénateur   de  Uo/Jère  qui 

s  est  empressé  d"appuycr  notre  demande  de  sub- 


—  240  — 

tention,  ainsi  quil  rësolte  de  sa  lettre,  dont  M.  le 
Président  vient  de  donner  lecture. 

—  M.  de  Brézenaud,  inspecteur  de  Tagriculture 
dans  la  région  comprenant  la  Lozère,  a  adressé 
ses  remerciments  à  M.  le  Président  pour  Tenvoi 
qui  lui  a  été  fait  du  programme  des  Concours 
d^automne  institués  par  la  Société. 

—  M.  le  Président  signale  deux  articles  publiés 
dans  V Agriculteur  Cévenolj  Fun  relatif  aux  para- 
sites du  mûrier,  Tautre  concernant  les  réunions 
viticoles  organisées  par  la  Société  centrale  d'agri- 
culture de  THérault ,  à  TEcole  d'agriculture  de 
Montpellier,  les  8  et  9  mai  1885.  Le  premier  de 
ces  articles  sera  inséré  au  Bulletin.  M.  Tabbé  Bosse 
est  prié  de  vouloir  bien  examiner  le  deuxième  et 
faire  un  compte  rendu. 

—  M",  le  Ministre  de  Tlnstruction  publique,  des 
Beaux-Arts  et  des  Cultes  a  fait  parvenir  à  M.  le 
Président  une  livraison  taisant  suite  aux  publica- 
tions de  h  Mission  scientifique  au  Mexique.  Cette 
livraison  forme  le  1  ^^  fascicule  des  recherches  his- 
toriques et  archéologiques. 

Remerciments. 

—  Lcclure  d'une  Icllre  de  M"^^  Juliette  Adam, 
demandant  une  souscription  en  faveur  de  Torga- 
nisation  des  Concours  nationaux  de  tir. 

La  Sociclé  regrclte  de  ne  pouvoir,  vu  la  mo- 
dicité de  ses  ressources,  satisfaire  à  celte  invitation. 

—  51.  le  Président  communique  à  la  Société  deux 
lettres  que  lui  a  adressées  M.  de  Carbon-Ferrière, 
Inspecteur-adjoint  des  forêts,  chef  du  service  pas- 
toral de  la  région  comprenant  le  département  de 


—  241  — 

la  Lozère,  et  daas  lesquelles  il  expose  la  nécessite 
de  faire  Tacquisition  d'^un  matdriel  de  laiterie  per- 
fectionné, en  vue  de  propager  les  bonnes  méthodes 
relatives  à  Tindustrie  beurrièrc  et  fromagère,  ainsi 
que  Fopportunité  qu'il  y  aurait  de  créer  une  école 
de  laiterie  dans  le  département  sous  les  auspices 
de  l'Etat,  et  avec  le  concours  du  Conseil  général 
et  de  la  Société, 

Le  prix  du  matériel  s'élcveraît  à  la  somme  ap- 
proximative de  6,000  francs. 

A  cet  effet,  M.  le  Président  soumet  le  vœu 
cî-aprcs  à-  la  Société,  qui  Tadopte  à  Punanimitéi 
en  invitant  IVL  le  Président  à  l'adresser  à  M.  le 
Préfet  avec  prière  de  le  recommander  auprès  du 
Conseil  général  et  de  Tadministration  supérieure  : 

^  «  La  Société  d'agriculture  de  la  Lozère, 

«  Considérant  Turgence  de  la  création  dan»  le 
«  département  d'une  école  de  laiterie  destinée  à 
«  réformer  ou  à  améliorer  les  méthodes  en  usage 
a  de  fabrication  du  beurre  et  du  fromage,  à 
a  augmenter  le  rendement  et  la  valeur  vénale  de 
a  ces  produits,  et  engager  ainsi  les  propriétaires 
il  à  étendre  la  surface  de  leurs  prairies  et  pâtu- 
«  rages. 

«  Emet  le  vœu  :  1^  que  M.  le  Ministre  de 
(<  Tagriculture  invite  M.  le  Chef  de  service  pas- 
«  toral  à  rechercher  dans  le  département  la  ferme 
«  la  mieux  disposée  pour  cet  objet  ; 

«  2®  Que  le  Conseil  général  de  la  Lozère,  pé- 
^  nélré  des  avantages  de  l'industrie  laitière  pour 
tt  le  département,  veuille  bien  témoigner  de  sa 
4<  satisfaction  en  faveur  de  la  création  de  cette 
¥  école  et  voter  les  fonds  nécessaires  à  l'insii- 
M  tulion  de  bourses  qu'il  jugera  utile  d'y  établir. 


—  24»  — 


«  La  Société  d'agriculture,  entrant  dans  cette 
«  Toîe,  s'engage,  lorsque  la  création  de  Fdcole 
(c  aura  élé  décidée  par  M.  le  Ministre,  à  con- 
c(  courir  dans  la  mesure  de  ses  ressources  à 
«  Tachât  du  matériel  perfectionné  nécessaire  à 
((  son  fonctionnement.  » 


SÉANCE  DD  10  SEPTEMBRE  18&5. 


Présidence  de  M.  MONTEILS,  Président. 

Présents  :  MM.  Tabbé  Boisso:^ade,  Jules  Caupkrt, 

ElUELVIN,   LkFHANG   et  ViNCBNS. 

Adoption  du  procès -verbal  de  la  dernière 
séance. 

M.  le  Président  donne  lecture  d'une  circulaire 
communiquée  par  M.  le  Préfet  et  relative  à  un 
remède  pour  la  guérison  assurée  de  la  vigne,  in- 
venté par  M.  Toussaint  Chavagnac  ,  demeurant  à 
Chabrillan  (Drôme). 

—  MM.  Daudé,  conseiller  général,  maire  de 
Marvejols,  et  P.  Laurens,  maire  du  Buisson,  ont 
envoyé  leurs  réponses  au  questionnaire  relatif  à 
Fenquête  sur  Tiodustrie  laitière.  —  Remercîments. 

—  M.  Nègre,  jardinier  à  Conleville,  commune 
de  Paluel  (Seine-Inférieure),  a  adressé  à  M.  le 
Président  une  collection  de  graines  à  distribuer 
aux  horticulteurs,  offrant  en  même  temps  d^envoyer 
à  la  Société  quelques  plants  de  fraisiers  Belle  de 


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—  243  — 

Meaux  en  vue  de  propager  celte  variété  dans  les 
uoaveaux  vignobles  de  Chaldecostc,  près  Mende. 
La  Société  vote  des  reraercîments  à  M.  Nègre 
pour  renvoi  dcsdiles  graines ,  et  déclare  qu'elle 
recevra  avec  satisfaction  les  plants  de  fraisiers  qui 
lui  sont  ofTerts  par  cet  horticulteur,  candidat  pour 
les  Concours  d'automne. 

—  M.  le  Président  donne  également  lecture 
d'une  lettre  que  vient  de  lui  adresser  M.  Justin 
Moulin,  de  Mcndc,  faisant  ressortir,  entre  autres 
propositions  ,  les  avantages  que  recueillerait  le 
départei^ent  d'une  voie  ferrée  qui  relierait  Mende 
à  Florac,  en  passant  par  Lanuéjols,  etc. 

De  nouvelles  études  ayant  actuellement  lieu  par 
les  soins  de  radministration  pour  rétablissement 
de  ladite  ligne,  la  Société  vote  des  rcmercîments 
à  M.  AiOulîn  pour  cette  communication. 

—  M.  le  Président  rend  compte  de  ce  qui  s'est 
passé  dans  la  dernière  session  ordinaire  du  Conseil 
général,  en  ce  qui  concerne  l'allocation  de  mille 
francs  votée  annuellement  pour  publication  des 
documents  relatifs  à  Thisloire  locale.  Les  propo- 
sitions  budgclaires  pour  Texercice  188G  ne  por- 
taient que  500  fr.  M.  le  Président  et  M.  le  Sénateur 
de  Rozière  ayant  réclamé  contre  toute  réduction 
de  ce  crédit,  ont  été  assez  heureux  pour  obtenir 
le  rétablissement  au  budget  de  la  même  somme 
de  1,000  fr. 

-  Quant  au  crédit  de  îîOO  fr.  voté,  ces  dernières 
années ,  en  vue  de  propager  la  plantation  des 
vignes  américaines,  M.  le  Président  expose  qu'il 
a  fait  tous  ses  efforts  pour  obtenir  le  maintien  de 
cette  allocation,  qui  ne  figurait  pas  dans  les  pro- 
positions budgétaires  ;   mais ,   en  présence   de  la 


—  844  — 

pénurie  des  ressources,  mise  en  avant  par  M.  ie 
Prëfet^le  Conseil  général  s'est  trouvé  dane  Tobli- 
gation  de  ne  pas  voter  ce  crédit. 

La  Société  regrette  que  ladite  allocation  n'ait 
pas  pu  être  maintenue  pour  1 886.  Espérant  qu'elle 
sera  rétablie  les  années  suivantes ,  elle  remercie 
M.  le  Président  et  M.  le  Sénateur  de  Rozière  pour 
la  défense  des  intérêts  de  la  Société,  lesquels,  en 
définitive ,  se  confondent  avec  ceux  du  départe- 
ment. 

—  M.  le  Président  fait  aussi  connaître  que  le 
vœu  émis  le  6  août  dernier  par  la  Société  relati- 
vement à  la  création  dans  la  Lozère  d'une  école  de 
laiterie,  a  été  admis  par  le  Conseil  général. 

. —  Sur  la  proposition  motivée  de  M.  le  Président, 
la  Société  décide  que  les  plants  de  lignes  améri- 
caines provenant  de  la  Pépinière  départementale, 
pourront  être  livrés  aux  viticulteurs  du  département 
moyennant  le  prix  réduit  de  vingt  francs  le  mille 
pour  les  plants  enracinés  de  semis  ou  de  boutures, 
et  cinq  francs  le  mille  pour  les  boutures  non  enra- 
cinées. 

NOMHIATIONS. 

M.  Fayct  (Albert),  juge  d'instruction  à  Orange 
(Vaucluse)  ,  est  nommé  membre  titulaire  de  la 
Société. 


—  MS  — 


APPORTS   SVB    LE    BUEKiU. 


H.  Grousset,  avoué  à  Mendt\  membre  tUiibire 
de  la  Société,  a  présenté  deux  belles  aubergines 
récoltées  à  Crouzas,  ainsi  qu'un  échantillon  de  vin 
provenant  de  sa  vigne  également  située  ;\  Cn^uxaSt 
récolte  de  1884. 

M.  Gaupert  (Jules),  membre  titulaire,  a  présenté 
de  belles  chicorées  impériale  et  scarole  de  Limaj 
provenant  de  graines  distribuées  par  la  Société. 

H.  Enjelvin,  membre  associé,  présente  un  plant 
de  haricot  beurré  d'Alger ,  grains  noirs  ,  et  le 
concombre  de  Russie,  le  tout  provenant  de  graines 
^stribuées  par  la  Société. 


T 

k 


I 

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L'abbe   HAXC. 


(Voirie  Procés-verbal  de  la  séance  du  11  juin  1885,  piiK»'  147  du  llull«tio) 

M.  Tabbé  Banc  (Maurice),  né  k  Vîllefori,  l«  5  avril 
1764,  décédé  à  Poitiers  le  3  mars  1842,  k  Tage  dit  78  aoi. 

D  était  Tatoé  d*une  nombreuse  famille.  Il  fil  loutea  s#0 
^todetau  Séminaire  d'Afignon,  alors  ville  papale. 

A  ri^  de  17  ans,  il  y  était  répétiteur  de  VUihuppiâê. 

Après  son  ordination,  il  fut  envoyé  comme  vicîiire,  nux 
VMtt,  oà  ilieirouf'jii  lors  de  I  iriburrectiou  rovalitte  de 
W*«.  ^irijée  par  M.  de  S^iilan,  qui  a%aîl  éUbti  le  camp 
Httureés  à  cinq  ou  sii  kilomètres  de  celle  v.'He. 


-  Î46  — 

Obligé  de  se  cacher,  il  ^iot  habiter  chez  son  père,  à 
yiilefort. 

H  fut  porté  sur  la  liste  des  émigrés  ;  mais  il  lui  fut 
ftcile  de  s'en  faire  rayer  en  prouvant  que,  pendant  la  tour- 
mente révolutionnaire,  il  n'avait  pas  quitté  la  maison 
paternelle. 

Quelques  mois  après  ra  radiation  de  celte  liste,  on  le 
trouve  chef  d'institution  au  Pont-Saint-Esprit^  et  ce  fut 
dans  eet  établissement,  qu'il  dirigeait,  que  Mgr  Sibour, 
archevêque  de  Paris,  fit  ses  premières  études  de  latin. 

Son  séjour  au  Pont-Saint-Esprit  ne  fut  pas  de  longue 
durée  ;  il  fut  bientôt  appelé  au  Principalat,  i  Lille  (Nord). 

Le  Grand-mattre  de  TUniversité,  qui  avait  reconnu  et 
apprécié  sa  vaste  intelligence  et  sa  haute  capacité,  lui 
donna  presque  aussitôt  une  grande  preuve  de  sa  con- 
fiance en  le  nommant  Inspecteur  d'Académie,  avec  charge 
d'organiser  l'instruction  publique  dans  les  départements. 

En  1814,  il  était  Recteur  de  l'Académie  de  Bruxelles; 
l'invasion  le  força  de  quitter  cette  ville  et  de  rentrer  à 
Paris. 

Immédiatement,  il  fut  désigné  pour  le  Provisorat  de 
Toulouse  et,  pendant  les  Cent  Jours,  il  y  reçut  sa  nomina- 
tion dQ  Recteur. 

La  Restauration  ne  lui  fit  pas  grAce  ;  il  fut  relevé  de 
ses  fonctions,  comme  le  furent  alors  tous  les  fonctionnaires 
de  l'Empire. 

Sa  disgrâce  ne  fut  cependant  que  momentanée  et,  en 
1816,  il  était  Proviseur  à  Poitiers. 

En  1819,  les  Inspecteurs  généraux  de  l'instruction  pu- 
blique, en  tournée  d'inspection  de  l'Académie  de  Poi- 
tiers, lui  apportèrent  sa  nomination  de  Recteur  de  TA- 
eadémie  de  Nimes,  qu'il  ne  voulut  pas  accepter. 


_  247  — 

On  le  promut  alors  Recteur  honoraire. 

Il  prit  sa  retraite  en  1823. 

Après  la  Révolution  de  1830,  il  fut  nommé  Recteur 
à  Poitiers»  où  il  avait  contiuué  d'habiter  ;  il  }  exerça 
ses  fonctions  josques  en  1835,  époque  où,  nommé  che- 
valier de  la  Légion  d'honneur,  il  demanda  de  nouveau 
d'être  admis  è  la  retraite. 


ARRÊTÉ 

PORTANT   RÈGLEMENT    POUR   l'eXÉCUTION  DE    LA   LOI 
RELATIVE    A    LA  SURVEILLANCE    DES    ÉTALONS. 


Le  ministre  de  Tagriculture, 

Vu  la  loi  du  H  août  1885,  dont  la  teneur  suit  : 

Article  premier.  —  Tout  éialon  qui  n'est  ni  employé 
ni  autorisé  par  l'administration  des  Uaras  ne  peut  êtr»; 
î;  ^employé  à  la  monte  des  juments  appartenant  à  d'autres 
qu'à  son  propriétaire,  sans  être  muni  d'un  certificat  cons- 
tatant qu'il  n'est  atteint  ni  de  cornage  ni  de  fluxion  pério- 
dique. 

Art.  2.  —  Ce  cerliGcat,  valable  pour  un  an,  sera  délivré 
gratuitement  après  examen  de  l'étalon  par  une  commission 
nommée  par  le  ministre  de  l'agriculture. 

Art.  3.  — -  Tout  étalon  employé  à  la  monte,  qu'il  soit 
approuvé,  autorisé  ou  muni  du  certificat  indiqué  ci -dessus, 
lera  marqué  au  feu  sous  la  crinière. 

En  cas  de  retrait  d3  l'approbation,  de  l'autorisation  ou 


—  «48  — 

du  certificat,  la  Uttra  E  sera  inscrite  de  la  même  maaiéret 
au-dessas  de  la  marque  primilÎTe. 

An.  4.  -^  En  cas  d*ioff«ctioB  à  la  présente  loi  ;  le 
propriétaire  et  le  eondacteor  de  l'étalon  seront  punis  d*une 
amende  de  cinquante  à  cinq  cents  francs  (60  à  500  fr.) 

En  cas  de  récidive,  Tamende  sera  du  double. 

Art.  5.  —  Seront  passibles  d'une  amende  de  seize  à 
cinquante  francs  (16  à  50  fr.)  les  propriétaires  qui  ont 
fait  saillir  leurs  juments  par  un  IKtalon  qui  ne  serait  ni 
approuvé,  ni  autorisé,  ni  muni  de  certificat. 

Art.  6.  —  Les  maires,  les  commissaires  de  police,  les 
gardes  champêtres,  la  gendarmerie  et  tous  les  agents  et 
officiers  de  police  judiciaire,  les  inspecteurs  généraux  des 
Haras,  les  directeurs,  sous  directeurs  ei  surveillants  des 
dépota  d'étalons,  les  chefs  de  station  d'étalons  de  l'Etat, 
dûment  assermentés,  ont  qualité  pour  dresser  procès-ver- 
bal des  infractions  à  la  présente  loi. 

Art.  7.  —  Un  arrêté  ministériel  réglera  la  composition 
de  la  commission,  l'époque  de  ses  réunions,  le  mode  et 
les  conditions  de  Texamen  et  toutes  les  mesures  d'eiécu- 
lion. 

AiiBËTE  : 

Article  premier.  —  Tout  propriétaire  d'étalon  ayant 
l'intention  de  le  consacrer  au  service  public  de  la  reproduc- 
tion doit  en  faire  la  déclaration  au  préfet  ou  au  sous* 
préfet  de  son  arrondissement  dans  le  courant  du  mois 
d'octobre  de  l'anné^.  qui  précède  celle  dans  laquelle  ce 
cheval  sera  livré  à  la  monte.  .^^ 

Cette  déclaration  devra  .être  conforme  au  modèle 
annexé  au  présent  arrêté. 

Des  formules  imprimées  seront  mises  k  la  disposition 
das  intéressés  par  les  préfets»  «t  les  sous-préfets. 


t 


* 


—  »49  — 

Art.  3.  -^  Les  sous-préfets  dresseront  des  états,  par 
commune  et  par  cantou,  des  anitnaux  inscrits  et  les  trans* 
mettront  immédiatement,  a^ee  les  déclarations  des  pro* 
ptriétaireSf  au  préfet  du  département  qui  fera  établir  le 
mièvyie  travail  pour  l'arrondissement  du  chef-lieu. 

Ces  pièces  seront  mises  à  la  disposition  des  présidents 
dés  commissions  visées  par  le  présent  arrêté. 

Art.  3.  —  Des  commissions  d'examen  composées  de 
trois  membres  :  l'inspecleur  général  des  Haras  ou  son 
délégué,  président,  un  propriétaire  éleveur  et  un  vétéri- 
naire  seront  chargés  de  constater  Tétat  sanitaire  des 
étalons  au  point  de  vue  du  cornage  et  de  la  fluxion  pério- 
dique. 

Art.  4.  —  Les  commissions  d'examen  sont  nommées 
par  le  ministre,  sur  les  propositions  des  préfets. 

Leurs  décisions  sont  sans  appel. 

Art.  5.  —  Les  commissions  se  réuniront  aux  chefs* 
lieux  d'arrondissement. 

Toutefois,  elles  pourront  également  opérer  eu  dehors 
des  chefs-lieux  d'arrondissement,  si  l'existence  de  centres 
importants  justiGe  cette  exception  è  la  règle. 

Art.  6.  —  D'accord  avec  les  inspecteurs  généraux  des 

Haras,  les  préfets  déterminent  par  arrêté  les  lieux,  jours 

-et  heures  des  réunions  des  cummissions  ;    ils  portent  ces 

rcoseigneaients  à  la  connaissance  des  intéressés  par  la  voie 

des  journaux  et  par  afiiches. 

Les  opérations  devront  commencer  dans  les  premiers 
joors  du  mois  de  novembre  ;  elles  seront  terminées  avant 
le  15  décembre. 

Toutefois,  en  ce  qui  concerne  la  visite  des  étalons  des- 
tinés k  la  monte  lie  1886,  une  décision  ministéridie  fera 

connaître  ultérieurement  la  date  de  l'ouverture  des  opéra- 
tions. 


—  350  — 

Les  procès-verbaux  des  opérations  seront  signés  par  tous 
les  membres  de  la  commission. 

Art.  7.  —  Les  étalons  qui  rempliront  les  conditions 
requises  dans  l'article  1"  de  la  loi  seront  marqués,  sous 
la  crinière,  au  fer  rouge,  du  n^  3,  précédé  d'une  étoile, 
en  présence  des  membres  de  la  commission. 

En  cas  de  retrait  du  certificat,  la  lettre  R  sera  inscrite 
au-dessus  de  la  marque  première. 

Art.  8.  —  Des  certificats  conférant  le  droit  de  faire 
faire  la  monte  seront  délivrés  gratuitement  par  le  préfet 
aux  ayants-droit,  d'après  les  états  dressés  par  les  commis- 
sions. 

Ils  ne  seront  valables  que  pour  une  seule  année. 

Art*  9.  —  Les  préfets  adresseront  au  ministre  de  l'agri- 
culture, è  l'inspecteur  général  des  Haras  de  l'arrondisse- 
ment et  au  directeur  du  dépôt  d'étalons  de  la  circonscrip- 
tion une  liste  générale  des  étalons  munis  du  certificat, 
ainsi  que  la  liste  des  étalons  auxquels  le  certificat  aura  été 
refusé. 

Le  motif  du  refus  (cornage  ou  fluxion  périodique)  sera 
indiqué  sur  cet  état. 

Art.  10.  —  Les  préfets  feront  publier,  par  la  voie  des 
journaux  et  par  affiches,  la  liste  des  étalons  auxquels  ils 
auront  délivré  le  certificat  sur  la  proposition  des  commis- 
sions d'examen. 

Art.  11.  —  Les  commissions  n'auront  pas  à  examiner 
les  poulains  âgés  de  moins  de  trente  mois. 

Art.  13. —  Les  étalons  proposés  pour  l'approbation  et 
l'autorisation  par  les  inspecteurs  généraux  des  Haras  ne 
seront  pas  assujettis  à  l'examen  de  la  commission. 

Ils  seront  marqués,  sous  le  contrôle  de  l'inspecteur 
général  ou  de  son  délégué  :  les  étalons  approuvés,  du  n"^  1  ; 
et  les  étalons  du  n^  2. 


H 
t    - 

K 

S. 


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—  251  — 

Chacan  de  ces  numéros  sera  précédé  d'ime  étoile. 
Eu  cas  de  passage   d'uD  étalon  d'une  catégorie  dans 
l'antre,  le  nombre  eiistant  sera  oblitéré  au  feu  par  une 
marque  spéciale  et  remplacé  par  le  numéro  correspondant 
à  la  nouvelle  situation  dudit  étalon. 

Article  13.  —  Tout  propriétaire  ou  conducteur  d'étalon 
sera  tenu  de  produire  aux  propriétaires  des  juments  pré- 
sentées à  la  saillie,  soit  le  titre  d'approbation  ou  d'auto- 
risation, soit  le  eertiflcat  délivré  par  le  préfet,  sur  l'avis  de 
la  commission  deiamen. 

Il  devra  également  produire  le  même  titre  ou  certifi- 
cat à  toute  réquisilion  des  fonctionnaires  et  agents  désignés 
par  la  loi. 

Art.  14.  —  Tout  propriétaire  d'étalons  qui  aura  refusé 
de  se  conformer  aux  prescriptions  de  la  loi  ou  qui  entre- 
tiendra dans  son  écurie  un  étalon  corneur  ou  fluxionf  aire» 
pourra  être  privé  pendant  une  ou  plusieurs  années  des 
primes  d'approbation. 

Art,  16.  —  Le  directeur  des  Haras  est  chargé  de  l'exé- 
cution du  présent  an  été. 

Paris,  le  2fi  septembre  1886. 

Le  Ministre  de  l'Agriculture^ 
Hervé  Mangon. 


«-^^•-o^i^^fta-o^--» 


_  asa  — 


REVUE  AGRICOLE 


DU   CHOIX  DE   LA  NOURRITURE  DES  VOLAILLES 

PENDANT   L'HIVER 

Et  de  son  influence  au  point  de  vue  du  développement 

et    d'  la  production. 


L'alimentation  des  oiseaux  de  hasse-coar  est  une  des 
choses  dont  on  s'occupe  le  moins.  —  Pourvu  que  les 
bétes  aient  leur  ration,  on  s*occupe  peu  si  la  nourriture 
est  appropriée  aii  tempérament  et  aux  besoins  de  rani- 
mai, si  elle  répond  aux  exigences  de  la  saisTFh  ;  il  semble 
admis  que  si  une  poule  mange  du  blé  et  un  canard  du 
son  trempé,  ils  devront  en  manger  depnis  le  premier  jour 
jusqu'au  dernier  jour  de  leur  existence,  et  se  porter  par- 
faitement avec  ce  régime,  sans  qu'il  soit  besoin  de  leur 
donner  autre  chose.  Ce  système  a  pour  lui  i  avantage  de 
la  simplicité,  mais,  au  point  de  vue  de  la  production,  il 
est  loin  d'être  admissible. 

Le  choix  de  la  nourriture  est  une  des  questions  les 
pins  délicates  de  l'élevage  et  doit  varier  suivant  les  saisons, 
suivant  les  races  auxquelles  il  s'applique,  suivant  l'âge  des 
sujets,  enfin  suivant  le  milieu  dans  lequel  ils  vivent  et  la 
liberté  plus  ou  moins  grande  dont  ils  jouissent. 

Nous  nous  occuperons  particulièrement  aujourd'ui 
des  volailles  en  parquet,  le  plus  grand  nombre  de  nos 
lecteurs  cultivant  les  races  pures,  et  étant  ainsi  dans  Tin- 


—  453  — 

jMMÎbilité   d'appliquer  à  leurs  animaux  lo  meilleur,  le 
plus  saÎD  et  le  plus  économique  des  régimes:   la  liberté. 

A  cette  saison  [octobre],  au  moment  de  la  fin  de  la  mue, 
pendant  les  brouillards  et  les  journées  humides,  une  nour- 
riture tonique  est  toute  indiquée,  mais  il  y  faut  joindre  les 
rafraicbissants.  Gomme  base,  le  petit  maïs  en  grain  ou 
l'avoine  dont»  cette  année,  le  bas  prix  permet  facilement 
remploi.  Aux  bôles  paraissant  un  peu  anémiques,  dont  la 
mue  se  termine  difficilement,  quelques  grains  de  chénevis 
à  chaque  repas.  Comme  condiment  et  surtout  comme  dis- 
traction, un  chou  sera  toujours  suspendu  dans  chaque  par- 
quet et  les  poules  le  picoleront  ainsi  toute  la  journée  sans 
en  perdre  la  moindre  feuille.  Jusqu'à  l'époque  des  fortes 
gelées,  le  prix  des  ehoux  est  insignifiant  et  beaucoup 
moins  élevé  que  celui  de  n'importe  quelle  nourriture. 

Les  pâtées  qui,  pendant  l'été,  alternaient  avec  les  repas 
de  grain,  sont  supprimées  surtout  pour  toutes  les  races  à 
grandes  crêtes  dont  elles  amèneraient  le  développement 
exagéré.  Pour  les  races  à  huppe,  la  pfltée,  l'hiver,  a  auss^ 
l'inconvénient  de  salir  les  plumes  et  d'entraîner  la  chute 
=4e'la  faupppe  d'un  seul  côté. 

Pour  obtenir  un  plumage  brillant  et  activer  la  ponte, 
la  graine  de  lin,  en  petite  quantité,  produit  le  meilleur 
effet.  Son  prix  est  assez  peu  élevé  pour  en  permettie  l'usage 
dans  ces  conditions. 

Nous  avons  recommandé,  comme  grain,  le  maïs  et 
l'iToine.  Le  blé,  malgré  son  bas  prix^  ne  convient  pas  aux 
volailles.  Il  est  trop  échauffant.  Il  pousse  surtout  aux 
-inflammations  des  voies  respiratoires,  et  le  làle,  chez  les 
foulets,  est  souvent  une  conséquence  de  la  nourriture  au 
tUé  pur.  Quant  au  sarrazin  ou  blé  noir,  on  peut  certaine- 
ment l'employer  dans  les  contrées  où  il   n'y   a  pas  autre 

19 


-  966  — 
atteint  ses  branches.  Tous  les  yeux  bien  placés  ont  une 
iendauce  h  se  développer  en  gourmands  ;  Tampleur  do 
feuillage  attire  chez  cet  arbre  la  sève  i  plus  forte  dose  que 
dans  toutes  les  autres  essences  fruitières  connues,  et  cela 
au  détriment  des  branches  plus  faibles  ou  étiolées,  ou  seu- 
lement dans  le  voisinage  d'un  rameau  gourmand.  La 
gomme  fait  aussi  de  grands  ravages  sur  toutes  les  parties 
de  cet  arbre,  et  souvent  avec  une  persistance  inquiétante, 
et  a  des  effets  immédiats  pour  peu  que  cette  maladie  soit 
aidée  par  un  manque  d'équilibre. 

Les  branches  faibles  et  les  rameaux  gourmands  y  sont 
plus  sujets  que  les  branches  de  vigueur  modérée  :  les  pre- 
mières, parce  que  l'attraction  des  parties  vertes  n'étant 
pas  assez  forte,  le  courant  séveux,  circulant  avec  trop  de 
lenteur,  obstrue  plus  ou  moins  complètement  les  canaux 
de  ces  sécrétions,  barrant  ainsi  le  passage  à  la  nouvelle 
sève  qui  se  coagule  en  gomme  sous  la  moindre  impres- 
sion atmosphérique. 

Le  gourmand  produit  de  la  gomme  par  un  effet  cou- 
traire.  Attirant  trop  de  sève  i  lui,  grossisssnt  trop  vite, 
ses  tissus  sont  mous,  lâches  et  facilement  altérables  par  la 
moindre  intempérie,  piqûre  d'insecte,   etc. 

Les  branches  ainsi  gommeuses  jaunissent  de  suite  et  il 
suffit  de  quelques  jours  pour  les  voir  mourir.  Quiconque 
connaît  TAbricotier  ne  peut  que  confirmer  ce  que  j'avance, 
que  la  gomme  est  la  plus  redoutable  de  ses  nf!aladies  et 
que  ses  sièges  principaux  sont  les  plus  faibles  ou  les  plus 
vigoureuses  branches.  Donc,  quand  il  y  a  équilibre,  elle 
est  beaucoup  moins  redoutable.  Par  la  taille  on  doit  donc 
chercher  à  obtenir  cet  équilibre  h  tout  prix,  et  les  bons 
cultivateurs  des  environs  de  Clcrmont  Ferrand  y  arrivent 
très  bien. 

Pour  cela,  leurs  arbres,  qui  sont  presque  tous  greffés 


—  «7  — 

nui- tiges,  sont  maintenus  en  boule  ou  en  cylindre,  a?co 
éelaircissement  du  milieu,  pour  laisser  circuler  Pair  plus 
librement. 

Voici  en  quoi  consiste  leur  taille  :  Vers  le  mois  de  sep- 
tembre, au  moment  où  les  branches  voient  jaunir   leurs 
feuilUjs,  on  commence  l'opération  en  ôtant  tout  le  bois 
mort.  D^abord,  on  fait  une  incision  longitudinale  à  la  tige 
que  Ton  empaille  et  on  donne  la  forme  que  l'on  désire 
donner  à  l'arbre  en  ravalant  sur  de  bons  bourgeons,  le 
plus  possible  égaux  en  grosseur,  une  partie  de  Textrémité 
des  branches.  Ce  ravalage  se  fait  le  plus  long  possible  ; 
on  ne  fait  pour  ainsi  dire  que  revenir  à   une  branche  se 
trouvant  sur  la  circonférence  de  la  forme  à  donner.  Toutes 
m  branches  laissées    doivent   être  conservées  entières, 
Teipérience  ay?nt  démontré  que  l'Abricotier  s'en  accomo- 
daît  très  bien. 

On  èclaircit  le  milieu  en  snpprimant  complètement  les 
branches  k  trop  fort  ou  à  trop  faible  empâtement.  Cette 
^ration  fait  généralement  un  immense  bien  aux  fruits, 
«pii  nouent  bien  et  deviennent  beaucoup  plus  gros, 
1  expérience  ayant  démontré  que  les  branches  de  moyenne 
vigueur  sont  les  seules  qui  donnent  les  meilleurs  fruits. 

Celle  opération  complète  ne  doit   se  renouveler  que 
touf  les  deux  ans  ;  le  reste  du  temps,  on  se  borne  à  sur- 
WlUr  les  gourmands  ;  tout  œil  se  développant  anormale- 
•   nt«nt  est  éborgné  au&silôt. 

i  Cçtle  opération  fait  repousser  des  yeux  sur  les  plus 
I  ■  itux  bois  et  donne  ainsi  nombre  de  productions  fruitières 
s~  «r  le  parcours  des  branches  réservées,  et  les  arbres  qui  la 
ï  Ment  vivent  bien  plus  longtemps  que  les  autres  en  ré- 
]  '■''°*"n|  aa  quintuple  la  dépense  du  travail  occasionné. 
\  ""•'  **"  Journal  de  vulgarisation  de  V horlicuUure.) 


99 


—  258  — 

À  BAS  LES  GOURMANDS 

Le  gourmand,  lorsqu'il  esté  table,  tire  à  loi  les  meil- 
leur! et  les  plus  gros  morceaux.  Il  s'inquiète  peu  de  laisser 
à  ses  commensaux  de  quoi  se  servir  à  leur  tour  :  prima 
mtftt,  dit-il,  sinon  en  paroles,  du  moins  en  action.  Je  n'ai 
pas  besoin  de  m^appesantir  sur  les  mœurs  du  gourmand; 
qui  ne  les  connaît  ?  qui  n'en  a  pflti  ? 

Mais  ce  n'est  pas  dans  le  règne  animal  seul  qu'il  existe 
des  gourmands  :  le  règne  végétal  a  aussi  les  siens,  et  c'est 
de  ceux-ci  que  je  veux  entretenir  mes  lecteurs.  A  quoi  bon 
parler  des  autres,  ils  sont  incorrigiblea,  au  lieu  que  les 
gourmands  des  arbres  sont  susceptibles  d'amélioration, 
sinon  d'amendement  parfait.  "^ 

Considérez, le  moment  venu^un  arbre  fruitier  soumis  à  la 
taille,  n'importe  de  quelle  essence  il  soit,  Pécher,  Poirier, 
Vigne  ou  autres  ;  vous  y  verrez  les  gourmands  à  l'œuvre. 

Ce  sont  ces  bourgeons  (jeunes  pousses)  que  distingue 
leur  ampleur  excessive.  Ils  dépassent  considérablement  les 
autres  par  leur  longueur,  leur  volume.  Ils  brillent  par  leur 
verdure  luxuriante,  par  leur  face  rubiconde,  pourrait-on 
dire. 

Et  d'où  vient  cela  ?  C'est  qu'ils  reçoivent  beaucoup  plus 
de  sève,  plus  de  nourriture,  en  d'autre  termes,  que  le 
commun  des  mortels. 

Sur  le  même  arbre,  il  est  des  endroits  où  le  liquide 
nourricier  (la  sève)  afflue  plus  abondamment  :  c'est  dans  le 
haut  de  l'arbre,  vers  la  flèche  ;  c'est  à  l'extrémité  des  bran- 
ches de  charpente,  c'est  à  Tarréte  supérieure  de  chacune 
de  celles-ci  ;  c'est  sous  une  entaille,  sous  une  incision  an- 
nulaire, au  pied  d'une  branche  courbée. 


c 

I     ^- 

1» 


—  259  — 

Et  bien,  c'est  là  aussi  que  se  développent  les  gourmands; 
-et  plus  on  s'éloigne  de  ces  positions  privilégiées,  moins  les 
bourgeons  ont  de  force,  par  la  raison  qu'ils  reçoivent  moins 
de  sève.  Cette  progression  décroissante  s'accentue  de  plus 
en  plus,  au  point  qu'on  en  arrive  à  un  manque  absolu  de 
développement,  h  une  véritable  annihilation  des  jeux. 

Venons  à  présent  aux  remèdes  &# apposer  au  mal,  car 
c'est  sans  profit  aucun  que  les  gourmands  acquièrent  un 
tel  développement.  De  plus,  outre  que  ces  rameaux  exu- 
bérants sont  impropres  à  la  rructificalion,  ils  sont  cause 
que  beaucoup  dautrcs  n'acquièrent  pas  le  degré  de  force 
nécessaire.  Il  y  a  des  remèdes  préventifs,  et  ce  sont  comme 
toujours,  les  meilleurs.  Le  premier  est  iV6or^na^e,  qui 
consiste  à  supprimer  les  gros  yeux,  car  d(\jè  on  peut  voir, 
au  Yolume  des  yeux,  qu^il  en  sortira  un  gourmand.  L'ébor- 
gnage  se  pratique  lors  de  la  taille  d'hiver.  J'en  ai  déjà 
parlé;  mais  saurait-on  trop  répéter  Ids  bonnes  choses, 
surtout  quand  on  voit  tant  d'hommes  rester  obstinément 
aourds  aux  bons  conseils  ? 

Un  second  moyen  est  l'ébourgeonnement.  Lorsque  l'é- 
borgnage  a  été  omis,  on  peut  y  suppléer  par  la  suppression 
t  hâtive  des  bourgeons  qui  sortent  de  ces  gros  yeux.  C'est  ce 
^  qu'on  appelle  ébourgeonnement. 
ir.  Ces  deux  opérations  produisent  le  même  résultat,  qui  est 
.d'amener  le  développement  des  sous-yeux,  et  cotume  ils 
n  entrent  en  végétation  qu'assez  longtemps  après. l£s  yeux 
▼énlables,  ces  deux  circonstances  font  qu'ils  perdent  en 
•grande  partie  le  bénéfice  de  leur  position  avantagée;  en 

i  autres  termes,  ils  restent  dans  des  dimensions   modé- 
rées. 

V    En  second  lieu  et  comme  conséquence  naturelle,  les 
jeux  non  éborgnés  reçoivent  une  part  de  sève  plus  consi- 


—  iso  — 

dérable,  et  ainsi  s'élèblivréquilibre  entre  toutes  les  rami- 
fications de  Tarbre,  équilibre  agréable  à  la  vue  autant  qu'il 
est  favorable  li  la  fruelification. 

Enfin,  si  on  a  néglfgé  les  déui  préventifs  qui  viennent 
d'être  exposés,  il  reste  le  moyen  curatif  qui  porte  le  nom 
de  pincement^  mais  qui,  pour  être  de  quelque  efiicacité, 
doit  s'effectuer  de  trèslonne  heure. 

Pincer,  c*est  simplement  couper  l'extrémité  herbacée 
de  la  jeune  pousse.  II  ne  faut  pas  dé  couteau  pour  cela, 
les  ongles  suffisent. 

Le  bourgeon  pincé  cesse  de  s'accrottre,  au  moins  pen- 
dant quinze  jours  à  trois  semaines;  il  devient  ligueux,  ses 
yeux  s'arrondissent,  et  la  sève  qu'il  aurait  absorbée  passe 
au  profit  des  non  pinces.  Ces  avantages  sont  importants. 

Mais,  encore  une  fois,  pour  que  le  pincement  empêche 
les  gourmands,  il  faut  le  pratiquer  très  tôt. 

Nous  conseillons  donc  è  nos  lecteurs  de  se  mettre  en 
temps  opportun  à  Tœuvre.  Qu'ils  visitent  leurs  Pêchers, 
leurs  Abricotiers,  leurs  Poiriers,  leurs  Vignes,  et  qu'ils 
pincent  tous  ces  bourgeons  vigoureux  qui  se  développent 
aux  endroits  privilégiés  par  Tafflux  de  la  sève,  que  j'ai 
signalé  plus  haut.  J'en  excepte,  bien  entendu,  le  terminal 
de  chaque  branche  de  charpente,  qui,  lui,  ne  saurait 
être  trop  fort. 

Que  Ton  répète  cette  visite  au  moins  deux  fois  par  se- 
maine/car  à  cette  époque  de  Pannée,  la  végétation  marche 
rapidement. 

Pour  éviter  tout  malentendu,  disons  que  seuls  les  bour- 
geons qui  dépassent  ou  menacent  de  dépasser  les  dimen- 
sions d*une  brindille,  doivent  être  pinces.  Que  l'on  ne  pince 
pas  un  trop  grand  nombre  de  bourgeons  à  la  fois  et  que 
l'on  se  garde  de  pincer  plus  court  qu'à  sept  ou  huit  feuilles; 


1* 


—  Ml  — 

s'est  le  moyen  d'éviter  l'avortement  des  boutons  è  fruits 
en  foie  de  formation ,  suite  ordinaire  d'un  pincement 
exagéré. 


L*ARBOIICULT80a. 


(Honttour  (f  Aor(tcu/(uf«.) 


LES  EFFETS  DU   PINCEMENT 

Le  pincement  produit  différents  effets,  dont  la  plupart 
doivent  être  regardés  comme  favorables,  tant  au  point  de 
vue  de  l'établissement  rapide  de  la  charpente  des  arbres 
soumis  k  la  taille,  qu'à  celui  de  leur  fructification. 

Le  premier  effet  du  pincement  est  un  arrél  plus  ou 
motffiJ  prolongé  dans  ^accroissement  du  rameau  qui  a 
Mpincf,  en  d'autres  termes,  dont  on  a  coupé  l'extrémité 
herbacée. 

Quand  je  dis  un  arrêt  dans  V accroissement,  j'entends 
aussi  bien  le  grossissement  que  Tallon^ment. 

En  effet,  l'extrémité  naturello  étant  supprimée,  il  ne 
peut  plus  y  avoir  d'accroissement  en  longueur,  jusqu'à  ce 
qu*une  nouvelle  extrémité  naturelle  se  soit  reformée  par  le 
développement  anticipé  d'un  œil  latéral. 

Quant  k  l'accroissement  en  diamètre,  comme  il  résulte 
de  la  superposition  d'une  nouvelle  couche  d'aubier,  et  que 
^'.  eette  couche  est  formée  par  la  sève  élaborée,  il  s'ensuit 
que  le  pincement,  en  empêchant  le  nombre  des  feuilles  de 
l'accroître,  diminue  singulièrement  la  quantité  de  sève 
élaborée,  et,  pai  suite,  arrête  raccroissement  de  la  nou- 
velle couche  de  bois« 


—  H6i  — 

On  peut  done  dire  que  les  deux  accroissements  ne  vont 
pas  l'un  sans  Fautre. 

Je  dis  aussi  que  l'arrêt  dans  la  végétation  est  plus  ou 
moins  prolongé  ;  cela  dépend  de  diverses  circonstances. 

Ainsi,  un  jeune  arbre  est  plus  vigoureux  qu'un  arbre 
âgé;  un  arbre  qui  ne  porte  pas  de  fruit  végète  bien  autre- 
ment que  celui  qui  en  est  chargé;  —  la  composition  et  le 
plus  ou  moins  de  richesse  du  sol,  l'humidilé  et  la  séche- 
resse occasionnent  aussi  une  grande  différence  sous  le 
même  rapport.  Il  en  est  de  même  du  sujet  sur  lequel 
l'arbre  est  greffé  :  est-ce  un  pied  franc?  c'est-i  dire  un 
sujet  provenant  de  semis,  ou  bien  est«ce  un  Cognasier 
(Poirier),  un  Paradis  ou  Doucin  (Pommier],  un  Mahaleb 
(Cerisier)?  Quelle  différence  de  végétation  en  faveur  des 
premiers  ! 

Or,  plus  la  sève  est  abondante,  plus  elle  fait  d'efforts 
pour  se  créer  une  ou  plusieurs  nouvelles  issues  en  rem- 
placement de  celles  que  le  pincement  a  fait  disparaître. 
Dans  ce  cas  le  temps  d'arrêt  est  très  court,  et  vice  versa. 
C'est  au  point  que,  pour  certains  bourgeons  peu  favorisés 
par  la  sève,  le  pincement  les  arrête  déûnitivement  pour 
tout  Télé. 

Le  second  effet  du  pincement  est  l'aoûtement  du  bois  et 
la  maturation  bâtive  du  fruit.  Je  ne  sais  comment  expli* 
quer  ce  double  phénomène,  mais  un  fait  dispense  d'ex- 
plications. Or,  c'est  un  fait  bien  constaté  que  le  bourgeon 
pincé  ne  tarde  pas.  à  s'aoûter,  c'est-à-dire  à  prendre  un 
caractère  ligneux,  et  que  le  fruit  qu'il  porte  (dans  la  vigne, 
par  exemple)  mûrit  également  plus  têt.  La  raison  en  est 
vraisemblablement  que  la  cessation  de  raccroissement  en 
longueur  fait  prédominer  sa  sève  élaborée,  qui  est  \^  sève 
fructifiante,  f^ur  la  sève  ascendante,  qui  doit  être  considé- 
rée comme  la  sève  brute. 


—  863  — 

Les  deux  résultats  précités  sont  donc  favorables  ;  le  troi- 
sième ne  Test  pas  moins  :  je  veux  parler  de  la  bonne  con- 
formation des  yeux. 

Si  on  laisse  s'allonger  à  volonté  la  jeune  pousse,  elle 
grossit  en  proportion,  et  plus  un  bourgeon  devient  gros^ 
plus  les  yeux  s'effacent  à  sa  partie  inférieure.  Or,  dans 
la  plupart  des  cas,  ce  sont  ces  yeux,  les  moins  bien  cons- 
titués, par  conséquent,  qui  doivent  pourvoir  à  la  fructi- 
fication è  venir,  de  telle  sorte  que  la  taille  d'hiver  de  ces 
rameaux  a  pour  résultat  de  faire  tomber  les  meilleurs 
yeux  et  de  garder  les  moins  bons. 

C'est  là  un  grand  mal  ;  mais  le  pincement  y  obvie^ 
car  en  concentrant  la  sève  sur  un  espace  moindre,  les 
yeux  du  bas  en  reçoivent  assez  pour  se  former  convena- 
blement. 

Enfin,  le  pincement  produit  encore  ce  précieux  résul- 
tat qu'il  répartit  plus  également  la  sève,  la  détournant 
des  bourgeons  qui  en  absorberaient  trop,  pour  la  reporter 
sur  ceux  qui  eu  manqueraient. 

On  évite  ainsi  les  deux  extrêmes  qui,  au  point  de  vue 
de  la  fructification,  sont  aussi  défectueux  l'un  que  l'autre. 

Ceci  s'applique  par  excellence  au  Pocher,  où  l'on  doit 
chercher  à  obtenir  tous  les  rameaux  de  moyenne  force^ 
rameaux  normaux,  qui  se  couvrent  de  fruits  et  se  rempla- 
cent  avec  la  plus  grande  facilité,  ce  que  ne  font  pas  les 
minces  brindilles. 

Cela  ne  s'applique  pas  moins  à  la  vigne,  où  il  importe 
d'éviter  h  moindre  déperdition  de  sève,  afin  de  faire 
acquérir  à  chaque  rameau  un  degré  de  force  suffisant  pour 
assurer  sa  fructification  l'année  suivante. 

Dans  un  article  précédent,  intitulé  :  A  bas  les  Gour- 
mandSy  nous  avons  démontré  l'excellence   du  pincement 


% 


—  864  — 

bjitif  daos  oertaiD^  cas  ;  noua  reyenona  aujourd'hui,  aur 
cet  importent  objet  et  noua  criona  à  uoa  lecteura  : 

Continuez  à  pincer,  au  fur  et  i  meaure  du  beaoin,  ¥0f 
Poiriera,  vos  Pommiera  (de  jardin)»  vos  Âbricotjera,  Pru- 
niera,  Ceriaiers  ;  ne  permettez  paa  qu'un  bourgeon^  1^  tçr- 
naioal  excepté,  dépaaa^  jamaia  le  volume  d'un  ro^lel|U 
normal  (de  moyenne  force)  chez  le  Pécher,  d'une  brînd^lU 
dl^a  lea  autres  arbrea  ;  ce  aont  lea  productions  fruiti^rea 
par  excellence. 

Pincez  aussi  avec  le  plua  grand  soin  vos  Vignes  (à  d^ux 
feuilles  au  moins  au-delà  de  la  grappe),  et  dépouillez  Ic^ 
de  leurs  innombrables  rameaai  anticipés;  ils  absorbent 
inutilement  de  la  sève,  empécbeut  le  bois  de  s'ao^ter  ei 
le  raisin  de  mûrir. 

Mais  tout  n'est  pas  rose  et  violette  dans  le  pincement  : 
il  occasionne  le  développement  de  certains  yeux  eq  ra- 
meaux anticipés  ;  nous  dirons^  dans  un  prochain  article, 
comment  on  remédie  à  cet  inconvénient. 

(L*  Arboriculteur.) 


DU  SOIN  DES  ÉGORGES. 

Vécorcc  ou  système  cortical  qui  recouvre  le  bois,  psi 
formée  de  couches  d*un  tissu  fibreux,  le  liber,  recou- 
vertes dans  leur  jeunesse  d'un  couche  de  tissu  cellulaire 
qu'enveloppe  Vépiderme. 

Le  liber  est  composé  de  canaux  ou  vaisseaux  par  lea* 
quels  la  sève  élaborée  dans  les  feuilles  descend  jusqu'aux 
racines  provoquer  {^émission  de  nouvelles  radicelles. 

Dans  sa  marche,  la  sève  descendante  ou  cambium  forme 
de  nouvelles  couches  de  bois  et  aussi  de  nouvelles  coucbea 


—  «es  — 

de  liber,  at ec  cette  différence  qoe,  dans  le  bois,  la  couche 
kl  plus  nouvelle  est  toujours  la  couche  extérieure,  tandis 
que,  dans  Técorce,  la  couche  la  plus  récente  est  la  couche 
intérieure. 

Les  feules  de  l'écorce  servent  d'asile  aux  insectes  qui 
8(j  réfugient  et  y  déposent  leurs  œufs. 
'  Il  faut  détruire  tous  les  parasites,  animaux  ou  végétaux. 

Le  moyen  le  plus  efficace,  c'est  le  grattage  de  Técorce. 
Il  faut  làcler  avec  soin  les  écorces  durcies  et  recueillir, 
pour  les  brûler,  les  raclures  avec  les  insectes  et  les  œufs 
qu'elles  renferment,  les  lichens,  les  mousses,  etc. 

Le  grattage  fait  découvrir  des  chancres  dont  souvent 
rien  ne  trahit  la  présence,  et  surtout  des  vers  qui,  tantAt 
creusent  dans  la  partie  saine  de  l'écorce  des  galeries 
sinueuses,  tantôt  s'établissent  en  un  point  où  ils  font 
des  plaies  qui  grandissent  de  jour  en  jour.  Leurs  ravages 
sont  tels  que  la  mon  d'une  branche,  et  quelquefois  celle 
de  l'arbre,  en  est  la  suite.  Pendant  le  cours  de  la  végé- 
tation, sur  les  arbres  vigoureux,  le  mal  est  moins  sen- 
sible parce  que  l'arbre  reforme  en  partie  les  tissus  dé- 
vorés  ;  mais,  en  hiver,  les  ravages  s'étendent  de  plus  en 
plus,  en  sorte  qu'au  printemps,  un  grand  nombre  de  ca- 
naux se  trouvent  détruits.  La  végétation  languit  à  son 
début,  les  fleurs  n'ont  pas  la  nourriture  suffisante,  les 
fruits  ne  nouent  pas,  le  prolongeaient  des  branches  est 
maigre,  les  feuilles  sont  petites  et  moins  nombreuses; 
en  un  mot  le  végétal  souffre  dans  toutes  ses  parties  essen- 
tielles ;  ii  a  moins  de  force  pour  combattre  le  fléau  qui 
l'épuisé,  el  qui,  à  la  longue,  triomphe  de  lui. 

Les  chancres  agissent  comme  les  vers  et  leur  action  est 
lout  aussi  meurtrière.  Ils  ne  sont  pas  rares  sur  les  vieux 
arbres,  où  ils  sont  souvent  aussi  nombreux  qu'étendus. 


V 


—  266  — 

Il  fauti  avec  la  serpette,  enlever  jusqu'au  vif  toute  la 
partie  malade,  et  recouvrir  toute  la  plaie  avec  un  mastic* 
Sur  l'écorce  coupée  net,  il  se  formera  un  bourrelet  qui  ira 
grandissant  jusqu'à  ce  que  la  plaie  soit  entièrement  cou- 
verte. Il  serait  dangereux  de  mettre  les  tissus  à  nu  quand 
la  gelée  est  à  craindre  ;  aussi,  pour  faire  cette  opération 
comme  pour  toutes  les  autres,  dont  j'aurai  i  parler,  dans 
lesquelles  Técorce  doit  se  reformer  sur  la  partie  coupée, 
il  faut  attendre  le  mois  de  mars.  La  couche  intérieure  du 
bois,  n'ayant  subi  les  influences  délétères  ni  de  la  pluie, 
ni  du  soleil,  ni  de  la  gelée,  se  recouvre  promptement, 
surtout  si  on  a  la  sage  précaution  de  la  protéger  par  un 
mastic.  C'est  toujours  avec  un  mastic  que  Ton  doit  cou- 
vrir la  partie  de  l'écorce  mise  à  nu. 

On  peut  se  servir,  $oï\  de  l'onguent  de  Saint-Fiacre  que 
l'on  forme  d'un  mélange  de  bouse  de  vache  et  d'argile  trituré 
avec  des  balles  d'orge  ou  de  blé,  soit  d'un  mastic  que  Ton 
compose  avec  28  parties  sur  cent  de  poix  de  Bourgogne, 
38  de  poix  noire,  16  de  cire  jaune,  15  de  suif  et  14  de 
cendres  tamisées.  Quand  les  parties  de  ce  mélange  sont 
bien  fondues,  on  répand  le  mastic  en  galette  sur  le  soK 
Il  se  conserve  indétiniment. 

Le  grattage  de  l'écorce  peut  se  faire  en  tout  temps  ; 
mais  il  vaut  mieux  profiter  du  moment  où  les  écorces 
sont  attendries  par  quelques  jours  d'humidité.  Elles 
s'enlèvent  très  facilement,  surtout  si  on  se  sert  d'un 
instrument  convenable. 

Je  me  résume  : 

Tout  propriétaire,  soucieux  de  ses  intérêts,  devra  en- 
tretenir le  tronc  et  les  branches  de  ses  arbres  fruitiers 
et  autres  dans  un  état  de  propreté  parfaite. 

L'abbé  Lbfèvrb. 


—  267  — 

PINÇÂ6E   DES   LÉGUMES 

Qu'il  s'agisse  d*arbres  ou  d'herbes,  de  plantes  d'orne- 
ment ou  de  légumes,  le  pinçage,  en  tant  qu'opération, 
offre  des  résultats  analogues  :  l'arrêt  en  hauteur  et, 
suivant  la  nature  des  plantes,  leur  ramification  ou  une 
avance  dans  la  fructiiication. 

Suivant  aussi  le  but  qu'on  se  propose,  l'opération  a 
lieu  sur  rinfloreset^Bce  ou  sur  rinflorescence  ou  sur  l'axa 
de  la  plante,  parfois  même  sur  ses  ramifications.  Pour 
préciser,  citons  deux  exemples  différents,  en  les  prenant 
parmi  les  légumes  :  l'un  propre  au  Pois,  sera  fait  sur 
Yinflorescence,  tandis  que  l'autre,  propre  aux  Fèves, 
sera  pratique  sur  Vaxe.  Dan<;  ces  deux  cas,  le  but  i  attein- 
dre est  le   même  :  hâter  la  production  des  fruits. 

Le  moment  où  Ton  opère  varie  ;  quant  à  l'époque» 
elle  est  déterminée  par  l'étnt  de  la  plante.  Pour  les  Pois 
comme  pour  les  Fèves,  on  pratique  le  pinçage  lorsqu'il  y  a 
un  nombre  suffisant  do  fleurs  épanouies;  alors,  avec  le 
pouce  et  l'index,  on  supprime  la  supérieure,  de  façon  i 
concentrer  la  tève  dans  les  fleurs  placées  au-dessous  et  qui, 
par  ce  fait,  prennent  un  peu  plus  de  développement, 
r       grossissent  davantage  et  mûrissent  plus  vite. 

Appliqué  aux  Fèves,  le  pinçage.  a  encore  cet  avantage 
de  les  préserver,  en  grande  partie  du  moins,  du  puceron 
noir,  qui  attaque  surtout  le  sommet  herbacé  des  plantes, 
que  le  pinçage  enlève. 

Quant  aux  Pois,  voici,  en  général,  comment  on  prati- 
que le  pinçage,  dans  quel  but  on  le  pratique,  et  les 
résultat  que  Ton  en  obtient.  L'opération  présente  quel- 
ques différences,  suivant  les  variétés  et  suivant  le  but  que 


—  8«8  — 

Ton  se  propose.  Ainsi,  si  Ton  tient  pIuCAt  à  la  bâtifeté 
qu'à  la  quantité,  on  pince  plus  fort.  Voici,  en  général, 
eomraent  on  opère  aux  environs  de  Paris.  Les  Pois  hfttifis 
tels  que  Pnnce  il/&er(,  etc.,  sont  pinces  à  quatre  étëges 
ou  nœuds,  tandis  que  ceux  de  pleine  saison,  tels  que 
Clamart  et  Clamari  hdlif,  SerpeUe,  etc.,  sont  pinces  à 
trois  étages,  parfois  même  è   deux  seulement. 

Ce  pinçage  donne  les  avantages  suivants  :  les  produits 
sont  plus  beaux  et  mûrissent  au  moins  buit  jours  plus  tAt. 
De  plus,  on  fait  la  cueillette  en  une  seule  fois,  ce  qui  a 
lieu  à  peu  près  partout  aux.  en  virons  de  Paris.  Ainsi,  à 
Yincennes,  Fontenay,  Monlreuîl,  etc.,  lorsqu'on  voit  que 
les  Pois  sont  arrivés  à  une  bonne  moyenne  de  maturité, 
on  les  arrache  et  on  les  apporte  à  la  maison.  Li,  sous  des 
hangars  ou  dans  des  cours,  sous  les  portes-coebères,  etc  , 
on  cueille  et  Ton  fait  plusieurs  catégories  ;  gros,  moyens, 
fins,  que  Ton  vend  suivant  la  qualité.  Quand  aux  tiges, 
comme  elles  sont  encore  très  feuillues,  on  les  donne  aux 
bestiaux  ou  bien  on  les  fait  sécher  pour  faire  du  fourrage 
d'hiver. 

.  Si  l'oû  oe  fait  pas  le  pinçage  des  Pois,  les  plantes  s'étei- 
gnent d'elles-mêmes,  lentement,  de  sorte  que  le  terrain 
est  plus  longtemps  inoccupé  après  avoir  produit,  il  es^ 
vrai,  5  ou  6  étages,  mais  que  sont  ceux  ci  T  Au  premier 
étage,  des  cosses  fortes,  mais  dont  un  bout  est  souvent 
avorté  par  suite  de  la  tendance  qu'a  toujours  la  sève  à  se 
porter  vers  l'extrémité  supérieure  des  plantes  ;  le  second 
étage  a  des  cosses  mieux  formées  sans  pourtant  être  ni 
longues,  ni  belles  ;  le  troisième  est  encore  moins  beau  ; 
le  quatrième  sort  à  peine  de  la  fleur  ;  enûn  les  deux 
autres  avortent  à  peu  près  complètement.  De  sorte  que, 
finalement,  l'avantage  reste  au  pinçage.  Ce  qui  le  démon- 


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—  269  — 

tre  mieux  que  tout  ce  que  nous  pourrions  dire,  c'est  la 
production,  ce  sont  les  chiffres  qui,  lorsqu'il  s'agit  de  rap- 
port, sont  ce  qu'il  y  a  de  plus  éloquent.  Ainsi,  le  Pois 
Serpette  étant  pincé  donne  200  kilos  à  l'are  de  fruits  verts, 
tandis  que,  non  pincé,  il  produit  à  peine  120  kilos  de 
fruits  moins  beaux,  par  conséquent  de  valeur  relativement 
Boiadre. 

Les  résultats  que  nous  venons  de  faire  connaître  ne  sont 
pas  fictifs  :  c*est  la  pratique  qui  les  accuse. 

E.'Â.    GARRlàRB. 

(Revue  horticole). 


LE  CRESSON  DE  FONTAINE 

Le  Cresson,  plante  vivace  de  la  famille  des  crucifères^ 
crott  naturellement  dans  les  ruisseaux  où  coule  une  eau 
fratcbe  et  limpide  :  on  le  reconnaît  facilement  à  ses  petites 
fleurs  blanches  disposées  en  corymbes  et  à  son  feuillage 
d'uQ  beau  vert  foncé  ;  préparées  en  salade,  ses  feuilles 
eoDSiituent  un  aliment  très  sain  et  très  agredble  i  cause 
de  sa  saveur  particulière  qui  caractérise  toutes  les  parties 
de  la  plante;  on  le  préparc  encore  comme  les  épinards 
ou  comme  assaisonnement. 

:-  Bien  que  le  cresson  pousse  naturellement  dans  certains 
endroits,  il  ne  faut  pas  croire  néanmoins  que  pour  en  avoir 
do  beau  et  à  discrétion  il  suffît  d'en  planter  le  long  d'un 
^^ours  d'eau  et  de  ne  plus  s'en  occuper;  le  Cresson,  comme 
^)es  autres  plantes,  demande  des  soins  et  donne  un  profit 
^en'rapport  avec  la  culture  qu'il  reçoit. 

so 


—  270  — 

Un  simple  filet  d'eau  courante  suffit  pour  établir  une 
cressonnière  dans  un  ruisseau  ou  dans  un  fossé  ;  pour  cela, 
on  y  sème  au  printemps  des  graines  qui  germent  en  très 
peu  de  temps,  ou  bien  on  y  pic(ue  des  boutures  à  10  ou 
15  centimètres  les  unes  des  autres  ;  ces  boutures  s'enraci- 
nent  facilement  et  se  développent  avec  rapidité,  pourvu 
que  Teau  les  baigne  et  se  renouvelle  constamment  ;  l'eau 
ne  doit  pas  avoir  plus  de  15  ou  20  centimètres  de  profon*^ 
deur,  ou  alors  il  ne  faut  planter  que  sur  les  bords. 

Quand  la  plantation  devient  trop  touffue,  il  faut,  au 
lieu  de  cueillir,  arracher  dans  les  endroits  trop  garnis, 
afin  de  les  éclaircir,  autrement  le  Cresson  serait  baucoup 
trop  long  à  repousser,  et  après  deux  ou  trois  récoltes,  on 
serait  obligé  de  refaire  la  cressonnière,  tandis  qu'on  ne 
doit  la  refaire  que  tous  les  deux  ans.  A  cet  effet,  on  en- 
lève la  vase  du  fossé  ou  ruisseau  et  on  remplace  la  terre 
usée  par  10  centimètres  environ  de  terre  nouvelle;  on 
peut  même  y  ajouter  k  h  B  centimètres  dé  terreau  par 
dessus,  puis  on  replante  les  branches  de  cresson  comme 
nous  l'avons  dit.  Un  mois  après  on  recommencera  à  ré- 
colter. 

Le  Cresson,  outre  les  plantes  aquatiques  qui  nuisent  è 
son  développement  et  que  l'on  doit  avoir  soin  de  détruire, 
a  de  nombreux  ennemis  parmi  les  insectes.  Ceux  qui 
commettent  le  plus  de  dégâts  dans  les  cressonnières  sont 
deux  espèces  d'altises  les  Phylloîreta  undulala  et  les 
Piylliodes  nipi. 

Le  premier  de  ces  insectes  est  noir  avec  une  bande 
jaune  ondulée  sur  les  élytres,  il  a  les  antennes  noires  avec 
les  premiers  articles  jaunes. 

Le  second  est   d*un  bleu  foncé  avec  les  deux  pattes 
antérieures  et  la  base  des  antennes  d'un  beau  jaune  doré  « 


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-  271   — 

Les  larves  de  ces  insectes  sont  trèd  petites  et  presque 
toujours  CD  grande  quantité  ;  elles  rongent  le  limbe  des 
feuilles  ;  les  insectes  parfaits  mangent  beaucoup,  et  sou- 
vent, dans  une  cressonnière  attaquée  par  eux,  il  est  diffi- 
cile de  trouver  une  seule  feuille  intacte. 

En  saupoudrant  les  feuilles  de  plâtre  sec^  on  détruit 
facilement  les  larves  ;  les  insectes  formés  sont  plus  diffi- 
ciles à  détruire,  mais  en  agissant  plusieurs  fois  sur  les 
larves,  on  arrive  à  s'en  débarrasser  ;  on  en  est  quitte 
pour  laver  à  grande  eau  le  cresson  ainsi  traité,  avant  de 
l'employer. 

On  peut  aussi,  lorsque  la  cressonnière  est  petite,  Tar- 
roser  d*eau  étendue  d'acide  phénique,  mais  en  très  petite 
quantité  ;  Tusage  apprend  dans  quelles  proportions  il 
faut  employer  cette  substance  pour  détruire  les  insectes 
aans  nuire  à  la  plante  ;  ce  procédé  est  plus  efficace  que  le 
précédent,  mais  aussi  ii  est  plus  coûteux. 

[Moniteur  horticole),  Jbàn  Châdré. 


REMÈDE  CONTRE  LES  PIQURES  D'ABEILLES 


^^  :.  Les  Abeilles  ge  trouvant  dans  beaucoup  de  Jardins,  soit 
^  .fiomme  agrément,  soit  comme  production,  les  jardiniers 
^  ou  les  horliculieurs  peuvent  parfois  èlra  piqués,  de  sorte 
;  que  liDdication  suivante  nous  parait  pouvoir  trouver  sa 
'i  place  dans  une  chronique  horticole. 
^  Oo  a  recommandé  contre  les  piqûre»  d'abeilles  l'appli- 
i  Î**T  '"""^""ato  <»'un  Oignon.  A  ce  sujet,  un  missionnaire 
\  «  TauDgoo  (Birmanie)  écrit  : 


—  272  — 

Je  n'ai  pas  expérimenté  le  remède  contre  les  piqûres 
d'abeiiles;  néanmoins  j*aî  tout  lieu  de  le  croire  efficace,  car 
l'application  d'un  Oignon  rouge  coupé  frais  eu  notre 'spé- 
cifique contre  la  piqûre  du  scorpion  qui  équivaut  certaine- 
ment à  cent  piqûres  d'abeilles.  J'ai  vu  des  indigène^, 
piqués  par  un  scorpion,  se  tordre  de  douleur  par  terre, 
et  j'ai  constaté  la  disparition  de  ces  mêmes  douleurs  au 
bout  de  quinze  i  vingt  minutes,  à  la  suite  de  Inapplication 
de  l'Oignon,  qni  réussit  toujours  alors  même  que  l'ammo- 
niaque est  inefficace. 

Cette  citation  nous  parait  avoir  un  intérêt  tout  particu- 
lier, car  en  comparant  ces  diverses  piqûres  qui  ont  entre 
elles  beaucoup  d'analogie,  nous  sommes  presque  fondés 
à  y  joindre  celle  des  vipères,  et  par  conséquent  à  conclure 
que,  dans  les  herborisations,  quelques  Oignon»  frais  pour- 
raient rendre  parfois  de  grands  services,  puisqtie,  d'après 
le  missionnaire  en  question,  une  application  d'Oignon 
rouge  réussit,  alon  que  Vamnoniaque  est  inefficace. 

(Revue  horticole). 


MOYEN  DE  GUÉRIR  LE  VIN  AIGRI  OU  MOISI 

Il  arrive  souvent  que,  par  suite  de  mauvaise  vinification 
ou  d'accident  de  conservation,  le  vin  tourne  à  l'aigre. 
Voici  un  moyen  facile  d'y  porter  remède  : 

Pour  un  hectolitre  de  vin  aigri,  faites  torréfier,  è  la 
manière  du  café,  un  bon  verre  de  blé;  ensachez-le,  très 
chaud,  dans  une  toile  en  forme  de  boudin  pour  en  faciliter 


—  $73  — 

rintrodiiction  par  la  bonde  du  fût  ;  suspendez-le  par  une 
ficelle  ;  agitez  ensuite  le  tonneau  pendant  quelques  ins- 
tants. 

Au  bout  de  deux  heures  environ,  retirez  le  sachet  :  le 
▼in  est  guéri. 

Le  blé  qui  a  servi  à  l'opération  présente  alors  une  infec- 
tion telle  que  les  poules  même  s'en  éloignent  avec  une 
sorte  de  stupeur. 

Ce  remède  fait  aussi  disparaître  le  goût  de  moisi  ou  le 
goût  de  seCy  à  condition  de  soutirer  aussitôt  le  vin. 

(Le  Sud  Est.) 


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—  276  — 


SÉINCE  DU  22  OCTOBRE  1885 


Présidence  de  M.  MONTEILS,  Préaid«nt. 

Prcsenis  :  MM.  Tabbd  Bosse,  secrétaire  gcndral, 
AiTORÉ,  Arnal  cadet,  Tabbd  Boissier,  Tabbd  Bois- 
SONADE,  BouNiOL  (Julien)  de  Pradassoux,  Bouchitté 
(Charles),  Brajon,  Enjelvin,  Lefranc,  Mauge,  Mo- 
HESTiER,  OzroL  pcFC,  Paparel,  Tabbé  Vitrolles  et 
VmcENS. 

Le  Proccs-verbal  de  la  dernière  sdance  est  lu 
et  adoptd. 

M.  le  Président  s^exprime  en  ces  termes  au 
sujet  de  la  mort  récente  d'un  honorable  membre 
de  la  Société  : 

J*aî  le  douloureux  devoir  d'annoncer  li  1m  Société  d'agri* 
calture  la  mort  d'un  de  ses  membres  les  plus  sympa! hiqnes, 
M.  le  vicomte  Alfred  de  Framond. 

N«>tre  regretté  collègue  était  un  bon  agriculteur,  sachant 
allier  anx  procédés  agronomiques  nouveaux  les  méthodes 
locales,  dont  une  (-tude  patiente  du  sol,  du  climat*  de  la  pro- 
duction fourragère,  des  races  de  notre  pays  lui  avait  dé- 
montré l'utilité. 

Dans  cet  arrondissement  de  Marvejols,  où  la  nature  semble 
avoir  réuni  tontes  les  conditions  de  prospérité  agricole  : 
cfaampb  fertiles,  vastes  prairies,  cultiva'.euis  intelligents  et 
enlreprenanls,  M.  de  Framond  occupait,  comme  grand  pro- 
priétaire et  Piésident  du  Comice  agricole,  la  première  place. 

Sa  longue  expérience  donnait  ^  ses  conseils   une  autorité 

SI 


—  27ff  — 

(levant  laquelle  toos  ses  collègues  s'Inclinaient.  Tous,  noas 
étions  heureux,  dans  les  Concours  (ranlmaui  roproilucleurs 
ou  d'unim.iQX  de  boucherie,  de  baser  notre  opinion  sur  les 
déductions  qu'il  liniit  de  Texamen  des  aniniau!(  présentes  et 
dont  il  exposait  les  qualités  ou  les  défauts  iivec  une  sûreté 
de  îngr»ment  et  uii  tact  des  phis  remarcjuables. 

M,  de  Framond  était  un  homme  de  cœur.  J'en  appelle 
r.o  souvenir  de  ses  collègues  au  Consed  général,  de  ses  amis, 
de  tous  ceux  que  les  relations  agricoles  ou  craffaires  amenaient 
aoprrs  de  loi.  Il  avait  surtout  pour  les  habitants  dé  la  com- 
mune de  Nasbînals,  dont  il  était  maire,  une  affection  pro- 
fonde ;  aussi,  presque  toos  les  chefs  de  famille  de  Nasbiuals 
étuirnt  ils  venus,  malgré  la  distance^  assister,  à  Marvejols, 
aux  funérailles  de  celui  qu'ils  vénéraient  comme  un  prre. 

Que  dire  de  l'clévalion  de  son  caracl»  le,  de  sa  fidélité  aux 
souvenirs,  de  son  aident  patriotisme,  sinon  qu'il  n'a  pas 
craint,  pour  en  manifesler  l'énergie,  de  braver  les  plus  gran- 
des fatigues  et  de  leur  sacrifier  m^me  sa  \ie. 

Puissent  ses  deux  fils,  héritiers  de  tant  de  qualités  réunies, 
ainsi  que  :on  épouse  inconsolable,  agréer  ce  témoignage  de 
svn^palliîe  que  je  rends,  au  nom  de  la  Société  d'agriculture, 
à  la  mémoire  de  notre  regietlé  collègue.  A.   M. 

La  Sociclé  s'associe  de  tout  cœur  aux  regrets 
exprimés  par  M.  le  Président. 

—  M.  le  Président  a  reçu  la  lettre  ci-aprcs 
de  M.  le  Directeur  des  Beaux-Arts  : 

ralais-Royal,  le  10  octobre  1885. 

Monsieur  le  Président. 
J'ai  re(  o  la  lettre  que  vous  m'avez  fait  l'honneur  de  m'a- 
dresser  au    sujet   de  la    prochaine   session    des   Sociétés    de' 
Beaux-Arts  h  la  Sorbonne  et  je  prends  note  du  mémoire  que 


—  «7    - 

Fnn  Ses  nirmbres  de  voire  Socîolé,  M.  T Archiviste  de  la 
Lozère,  se  propose  de  sonmcUre  au  Comîté  des  Socidtcfs  des 
Beaoi-Arls  iur  Tauteor  des  Boiseries  de  /a  cathédrale  de 
Rodex  au  Xr^  siècle. 

Je  Tons  SRuraî  gre  de  voaloîr  bion  me  faire  parteiiir  ce 
travail  dans  le  conrant  de  janvier  prochain* 

Veoillez  agréer,  etc. 

Pour  le  Dircclcur  dos  Bcaux-Ails,  en  congé  ; 
Le  Direcleitr  des  B aliments  civils^ 

POULTN. 

—  M.  Nègre,  jardinier  à  Conteville  (Seine-Infé- 
rieure) ,  membre  de  notre  Société  ,  a  adressé  à 
M.  le  Président  200  pieds  de  fraisiers  des  meilleures 
espèces,  pour  être  propagées  dans  la  Lozère,  son 
pays  d^origîne. 

La  Société  vole  des  remcrcîments  à  M.  Nègfé 
pour  cet  envoi. 

—  MM.  de  Lcscure,  Tabbé  Bosse  ,Auricoste, 
ràbbé  Boissonade,  Brcil,  Louis  Chevalier,  Fabre, 
Levrault  et  Arnal  cadet  sont  nommés  membres 
de  la  Commission  des  Concours  d^automne,  dont 
font  également  partie  les  membres  de  la  Socîétiî 
cpiî  ont  été  chargés  d'instruire  les  demandes  pré- 
seiit<{e^  par  les  divers  concurrents. 

NOMINATION 

M.  Jacques,  Directeur  de  la  Succursale  de  la 
BaAqoe  de  France  à  Mende,  est  nommé  membre 
titulaire  de  la  Société. 


—  i78  — 


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LES  CONCOURS  RÉGIONAUX. 


Le  Ministre  de  l'agricultare  vient  de  prendre  nn  arrêté  qaî 
modiBe  d'nne  façon  très  sensible  rinstittition  des  G>ncoars 
régîonaui . 

La  France  a  éié  josqu'ici  divisée,  an  point  de  me  de  ces 
Concours,  en  douie  circonscriptions*  comprenant  cbacnne  an 
certain  nombre  de  départements  et  formant  des  régions  dites 
du  nord  est«  de  l*est,  de  louest  central,  du  nbrd-ooest,  de 
Tonest*  du  nord«  du  centre,  da  sud-ouest*  du  sud  central,  de 
Test  central  et  du  sud-est. 

L*ar l'été  du  Ministre,  considérant  que  Taccroissement  des 
Toies  de  ciMumunication  permet  le  groupement  des  régions 
de  façon  à  donner  aux  Concours  agricoles  un  développement 
en  rapport  avt:o  le&  gra;u!es  circonscriptions  territoriales  de  la 
Fhince.  vient  de  réduire  de  douze  h  six  le  nombre  des  Con- 
COQis  régionaux  qui  se  tiendront  annuellement  dans  les  dépar- 
tements. 

Voici  comment  se  divisent  les  nouvelles  circonscriplioas 
agricoles  : 

!*•  KtrwnsK^riftion.  —  Seîne-et  Marue«  Meuse*  Seîne-et- 
Oise*  Vosges  Ai<r.e.  Haute- Marne*  Somme*  Aube,  Pas-de- 
Calais*  Mut  ne*  O.se*  Meortbe^et-Mosclle*  Nord.  Ardenncs* 
Seine. 

y  rtrv\viJv.Ts;ft\.'"i.  —  n!e-et-ViljIo^,  Sartbe*  Cô:es-du« 
Nord*  Oixe«  Lo:re  latVrieurv*  MaocL?.  Morbiban*  Calvadi»* 
Finistèrv.  Se:::c-1:  !Vr>eare*  Maine-et-Loire*  Eore-et-Loir  . 
Mav^foBe*  Eure. 

3*  wî>,vt>,-rî:"t:,vi.  —  N:è*re  *  Docbs  *  Icdre  et- Loire  • 
Sa&Btf  ei<Lo;nf*  lacre*   Tocnc^  Lojr-et-Cber*   Ain*  Loiret. 


—  $79  — 

Jora,  Allier,  Haate-SaoDC,  Cher,   Cote  d'Or,   territoire  de 
Belfort. 

4*  circonscription,  — ■'  Vienne.  Gers,  I)ordogne«  Basses- 
Pyrënécs,  Vendre,  Landes,  Deux  Sèvres,  Arl^{;e,  Charente- 
Inférieure,  Hautes- Pvrdue'es,  Gironde,  Haute  Garonne,  Cha- 
renie,  Lot-et-Garo  ne.  Haute- Vienne. 

^^circonscription,  —  Corrî^xe  ,  Loire,  !iOt ,  Ardèeho  , 
Tarn,  Zo;(ère,  Cantal,  Haute  Loire,  Aveyron,  Khoiie,  Tarii- 
et-Garonne,  Puy-de-Dôme,  Creuse. 

6*  circonscription.  —  Isîtc,  Pyic^ne'ea-Orîeulalefi,  Haute- 
Savoie,  Gard,  Vaucluse.  Var,  Rasses- Alpes,  Alpes-Maritimesi 
Hautes-Alpps,  Aude,  Diônic,  Hérault,  Savoie,  HoucheN-du- 
Rhône,  Corse. 

Les  Concours  régionaux  pour  les  années  1B87  h  IttOii 
inclusivement  auront  lieu  dans  les  dtfpaiteinentt  suivant  ; 

1887.  —  Seine  et -Marne,  llle-el-Vilaine,  Nièvre,  Vienne, 
Corrèze,  Isère. 

1888.  —  Meuse,  Sarlhc,  Toubs,  Ger.s,  Loire,  l*j'rdn(^es- 
Orientales. 

1889.  —  Seine -et- Oise,  Cotes- du- Non!,  Indre-et-Loire, 
I>ordogDe.  Lot,  Hdute-Sauiie. 

18r0.  —  Vosges.  Orne.  Saône-ct-Lolre,  Barbes  ï'yi^n'^es, 
ArdècLe.  Gard. 

^^''^'  —  Aiine,  Loiie-Iiifr'jîrrure,  Indre,  Vendée,  Tarn, 
Tanclme. 

"'  —  —  Hdutc-Marne.  M^i:  clie,  Yonne.  Landes.  Aorêr^, 

"^-'-  —  Sonn.fi.':,  Morl/Lan.  Loir-et-Cli'rf,  ï;':«js-.Si:*res, 

■ft^".  BiSfes-Alpe?. 

L^  Zi.'jx^:]^^  'f'-r^vi'o:.^  ^iz.'f:\    [y^.z  ce*  an^i*-  fyjtu'tii-.rJA^ 


—  280  — 


«ÉAIICE  un  5  lOVElHBRE  1885 


P^éMdeoee  de  M.  MONTEILS,  Préaîdent. 

Présents  :  MM.  Tabbë  Bosse,  secr(ftaîrc  gëodral, 
ÀmAÉ,  Ds  LA  Bastide,  Béhigaud,  Tabbc  Blanc, 
Fabbé  Boissoi^ade,  Beajon,  EruELviN,  Louis  Jourdan, 

MOSŒSTIEB,   TaBDIEU,   ThOUPEL  Ct   VlNCE^S. 

Le  Proccs-verbal  de  la  dernière  séance  est  lu 
et  adopté. 

—  M.  le  Président  dépose  sur  le  bureau  un 
Tolume  envoyé  par  son  auteur,  M.  Léon  Laliemand, 
qui  en  fait  hommage  à  la  Société.  Cet  ouvrage, 
intitulé  :  Histoire  des  Enfants  abondoimés  et  dé- 
laissés. Etudes  sur  la  protection  de  tenfance  aux 
diverses  époques  de  la  civilisation^  .a  été  couronne 
par  FAcadémie  des  Sciences  Morales  et  Politiques. 

Dans  sa  lettre  d'envoi,  M.  L.  Laliemand  soumet 
son  livre  à  l'appréciation  de  la  Société  et  demande 
en  même  temps  des  renseignements  sur  les  anciens 
établissements  charitables  de  la  localité. 

La  Société  vote  des  remercîments  à  M.  Lalie- 
mand pour  renvoi  de  cet  ouvrage,  sur  lequel 
M.  Louis  Jourdan  promet  de  faire  un  compte* 
re^du. 

M.  André,  archiviste  départemental,  est  prié 
de  vouloir  bien  faire  les  recherches  nécessaires 
en  vue  de  satisfaire  à  la  demande  de  renseigne- 
ments de  M.  Laliemand. 


*f* 


—  281  — 

—  Sur  la  proposition  de  M,  le  Pri'sîdenl,  la 
Société  décide  que  le  Concours  d'animaux  j;ras« 
de  Yolailles,  de  beurres  et  de  fromages,  aura  lieu 
le  samedi  13  février,  à  Teffct  de  permollre  aux 
exposants  de  présenter,  le  casécliéanl,  leurs  pro- 
duits aux  Concours  généraux  de  Paris. 

—  M.  Passebois  (François),  de  Mcudc,  l'ail  don 
pour  le  Musée  de  la  Société  des  objets  ri-aprrs  : 

1®  Une  incrustation  de  la  fontaine  de  Sl-Allyre, 
rcprésenLmt  le  retour  dans  ses  (byei's  <rnn  vo- 
lontaire de  la  i'^^  Réi)nblîquc  ;  2"  une  IcMe  de 
femme  en  cuivre  paraissant  avoir  l'ail  partie  cfun 
marteau  de  porte  ;  3"  une  médaille  représcnlanl 
la  buste  de  Raphaël  et  portant  retle  ins(,ri|)li()ii 
RAPHAËL  SANCTIVS  ;  4^  un  Dauphin  en  ruivn; 
estampé  ;  5"  une  fleur  de  lys  en  cuivre  ;  0"  une 
médaille  en  cuivre  jaune  portant  cette  inscription; 
n°  28  Portefaix  1822. 

M.  André,  archiviste,  fait  aussi  don  |)Our  le 
Musée,  d'une  ancienne  serrure  de  cofl're. 

Des  remcrcîments  sont  votés  à  MM.  Amln'  et 
Passebois. 


—  S82  — 


CONCOURS  D'AUTOMNE 


Lecture  est  ensuite  donnde  des  Procès-verbaux 
dresses  par  la  Commission  des  Concours d^automne. 
La  Société  les  approuve  et  adopte  les  propositions 
de  récompenses  à  décerner  aux  divers  Lauréats. 

Suit  le  relevé  de  ces  procès-verbaux,  qui  sont 
accompagnés  des  principaux  rapports  faits  par 
divers  membres  de  ladite  Commission  : 

1^    Reboliieiupnt  et  planlatlou«  ca  bordure. 

1.  >i"Ma  (/""  de  MORANGIÈS.  propriétaire  â  Fa- 
brcges ,  conimune  d'Auroux.  —  Pour  reboiscnient  de 
80  hectares  pnr  semis  ei  plafitalions  ;  [>laiitations  en  bor 
d'ire,  elc,  une  triedaille  d'or  de  la  va'<;ur  de  100  fr. 

2.  M  (.UIONDÉS  (Pierre).  |»rop:ii:4aire  à  Lestrczcs, 
commune  de  Chautleyrac.  —  Pour  reboisemenl  de  8  hec- 
tares enviro),  inig?ïtions,  épierrern-nU.  elc,  une  mé- 
daille de  broijze,  une  prime  de  26  fr.  el  le  Ttail'*  de  la 
culture  des  bois,  par  Loreniz  et  Parade. 

3.  M.  l'IlERMLT  (Antoine),  propriélaire  à  Chaudeyrac. 
—  Pour  reboisement  par  semis  et  planta'ions  dfl  8  hect'îres 
de  terrain,  irrigations,  épierremenls,  murs  de  clôture,  etc., 
une  médaille  de  bronze,  une  prime  de  25  fr.  el  le  Traité 
de  F^oreniz  el  Parade. 

4.  M.  SËRODES  (Bapiitie).  propriétaire  à  Gély,  com- 
mune de  Saiiil-Sauveur-de-Gioeslouï.  —  Pour  reboise- 
meni  par  semis  de  8  hectares  de  terrain,  une  médaille  de 
bronze,  une  prime  de  25  fr.  et  le  Traité  Loreniz  el  Parade. 


—  283  — 

5.  iM.  TRAUCHESSEC  (Jean-Anloine) ,  propriétaire 
è  ÂrzenG'de-RandoD.  —  Pour  reboisement  par  semis  eo 
essence  de  Pin  sylvestre,  plants  d'épicéa  etc.  de  4  hectares 
de  terrain,  une  médaille  de  bronze,  une  prime  de  20  fr. 
et  le  Traité  pratique  de  boisement  et  de  reboisement^ 
par  LcTavasseur. 

6.  M.  SERVIÈRE  (Laurenl) ,  propriétaire,  au  Pont- 
de-MontYert.  —  Pour  reboisement  de  4  hectares  de 
terrain,  une  m<>daille  de  bronze,  une  prime  de  20  fr.  et 
le  7Vat76de  Levavasseur. 

7.  M.  PAGES  (Etienne],  propriétaire  à  Tatula,  com- 
mune de  Saint-(^héi}-d'Apcher.  —  Pour  plantations  en 
bordure  après  déroncements,  irrigations  etc.,  une  médaille 
de  bronze,  une  primo  de  20  fr.  et  le  Traité  pratique  des 
irrigations,  par  Vidalin. 

8.  M.  VIDAL  (Joseph),  dit  Perinet,  propriétaire  à 
Cubiérettes.  —  Pour  reboisement  de  \  hectares  en  pin  et 
bouleau,  une  mcdiilie  de  bronze,  une  prime  de  20  fr.  et 
le  Traité  de  Levavasseur. 

9.  M.  BOlNNET  (Victor),  propriétaire  à  CLàleauneuf. 
«->  Pour  plaiit^^tions  en  bordure  d'essences  résineuses  et 
autres,  une  médaille  de  bronze,  une  prime  de  20  fr.  et  le 
Traité  de  Levavasseur. 

10.  M,  GCIGON  (Pierre)  fils,  propriétaire  è  Pomoyrols, 
commune  de  Xanssac.  —  Pour  reboisement  de  300  ares 
par  plants  et  semis  essence  do  Pin  ,  une  médaille  de 
bronz<*,  nne  prime  de  20  fr.  et  le  Traité  do  Levavasseur. 

11.  i\l.  RIGAUD  (Joseph),  propriétaire  à  Réals,  com- 
mane   de  Naussétc.   —    Pour   reboisement   de  plusieurs 

.terrains.  —  Une  médaille  de  bronze,  une  prime  de  15  fr. 
et  le  Traité  de  Levavasseur. 


—  aa4  — 

13.  M.  HÉBftAAD<lii«que5),  de  M^ess^le^  comnuae 
d%  Ma«âi«c.  -*-  Po4ii*r«boiftemAnt!de£0  ar£8,  défoDcemeoto 
d^  ierruins  et  aulrcfi  afiAélioratioQâ,  une  médaille  de  brooa^^ 
Qoe  prime  de  15  fr.  et  le  TrailS  de  Levavasseur. 

18.  M.ORÉZES  (Jean-Pierre),  propriélaire  à  Âmoo- 
reltes,  commune  de  Julianges.  —  Pour  reboisemaoi  par 
aeoiis,  une  médaille  de  bronze,  une  prime  de  15  fr.  et  le 
Ttmité  de  Levatasseur. 

14.  M.  BANDON  (Joseph],  propriétaire  è  Pomeyrols, 
commune  de  Naussac.  —  Pour  reboisement  par  plants  *et 
semis,  une  médaille  de  bronze,  une  prime  de  15  fr.  et  4e 
Traité  de  Levavasseur. 

15.  M.  BOUET  (Jean-Baptifite),  propriétaire  au  Mazei, 
commune  de  Naussac.  —  Pour  reboisement  par  plants 
et  sem's,  une  médaille  de  bronze,  une  prime  de  15  fr. 
et  le  Trat^^de  Levavasseur. 

16.  M.  LAURENS  (Pierre-Louis),  propriétaire  à 
Naussac.  —  Pour  reboisement  par  plants  de  300  ares  de 
terrain,  une  médaille  de  bronze,  une  prime  de  16  fr.  et 
le  Traité  de  LevaYasseur. 

V  ârborlcaUcre  fralllèrr  et  Tltlealtare. 

Comme  les  années  précédentes,  M.  Monestier  (Léopold) 
a  exposé,  hors  concours,  divers  produits  provenant  de  sa 
propriété  de  Banassac.  Des  félicitations,  avec  rappel  de  la 
médaille  d*or  qui  lui  a  Mé  décernée  en  1882  sont  adressées 
è  M.   Léopold  Monestier, 

1,  iU.  BADAROUS  (Lucien),  notaire  honoraire  à  La  Ca- 
nourgue.  —  Pour  viticulture,  aiboriculture  fruitière  etc,, 
une  médaille  de  vermeil,  le  Traité  de  la  culture  delà  fngne. 


\ 

1 


—  286  — 

par  Jules  iSujot,  et  cel4Ai  de  l'abbé  Lefèwe  sur  la  CuUwe 
et  UkmUkwalion  des  arbres  frmiiers. 

S  M.  PAGES  (Justin),  propriétaire  à  Chanac.  —  Pour 
titiculture,  une  médaille  de  bronze,  une  prime  de  30  fr. 
et  le  Tiaiiide  la  culture  de  la  vigne ^  par  J.  fiuyot. 

3.  W  Yeuve  PASSEBOIS,  à  Mende.  —  Pour  pro- 
cédés  de  vinification,  établissement  d'un  euvier  etc.,  arbo- 
rieulture  fruitière,  rappel  de  la  niédaîlle  d'argent  qui  lui 
a  éié  décernée  en  1881  et  une  primo  de  30  fr. 

h.  AI.  GROUSSET  (Paul),  avoué  à  Mende.  —  Vilicul- 
iore  et  culture  maraîchère,  rappel  de  la  médaille  d'argent 
qui  lui  a  déjà  été  attribuée  et  le  Manuel  pratique  dujar- 
nage^  par  Courtois-Gérard. 

S.  M.  BERGOGiNE  (Jean-Bapliste)  ,  entrepreneur  à 
Mende.  «*  Pour  création  d'une  vigne,  arboriculture  frui- 
tière, réservoirs  pour  irrigation,  etc.,  une  médaille  d'ar- 
gent, une  primo  de  20  fr.  et  le  Traité  de  Jules  Guyot. 

1^,  JU.  ANTOINE  [François],  propriétaire  à  Chanac.  — 
Poar  viticulture  et  arboriculture  fruitière,  une  médaille 
de  bronze,  une  prime  de  20  fr.  et  le  Traité  de  Guyot. 

r.  H.  GALTIER  (Xavier] ,  propriétaire  aux  Salles^ 
coinmjine  |)e  Saint-Léger-de-Peyre.  —  Pour  viticulture 
et  aaiéliorations  diverses  dans  sa  propriété^  une  médaille 
d'afjgent,  une  prime  de  20  fr.  et  le  Traité  de  Lorentz  çt 
Pfrjide . 

8.  M.  OSTT  (Pierre-Louis),  de  Combeties,  commone 
de  ^l-Léjger-de-Peyre.  — Pour  viticultMre,  arboriculture 
fruiMèfe,  etc,  une  médaille  d'argent,  une  piime  de  20  fr. 
et  le  Traité  de  Jules  Guyot. 


—  286  — 

9.  M.  PRADEILLES  (Auguste),  propriétaire  aux 
Fonts,  commune  de  Saint-Bauzile.  —  Pour  viticulture  et 
arboriculture  fruitière,  une  médaille  de  bronze,  une  prime 
de  SO  fr.  et  le  Traiié  de  J.  Guyot. 

10.  M.  LIBOUREL  (Rémi),  propriétaire  aux  Ponts, 
commune  de  St-Bauzile.  —  Pour  viticulture,  une  médaille 
de  bronze,  une  prime  de  20  fr.  et  le  Traité  de  Guyot. 

11.  M.  GRANIER  (Pierre],  de  RouOiac,  commune  de 
St'Bauzile. —  Pour  viticulture,  une  médaille  de  bronze, 
une  prime  de  20  fr.  et  le  Traité  de  Guyot. 

12.  M.  BÉRIGAUD  aine,  proopriétaire  à  Mende.  — 
Pour  viticulture,  arboriculture  fruitière,  culture  maraî- 
chère, etc.,  une  médaille  de  bronze,  une  prime  de  20  fr. 
et  le  Manuel  pratique  de  jardinage  de  Courtois-Gérard. 

13.  M.  OZIOL  (Pierre)  père,  propriétaire  à  Crouzas, 
commune  de  Mende. —  Viticulture,  une  médaille  d'argent. 

14.  AI.  GLEIZE  (Jean-Baptiste),  maltre-maçon  à 
Mende.  —  Pour  viticulture,  arboriculture  fruitière,  etc., 
une  médaille  de  bronze,  une  prime  de  15  fr.  et  le  Traité 
de  J.  Guyot. 

16.  M.  BRAJON  (François),  propriétaire  aux  Fonts, 
commune  de  Saint«Bauzile.  —  Pour  viticulture,  une  mé- 
daille de  bronze,  une  prime  de  15  fr. ,  le  Traité  de 
J.  Guyot  et  un  sécateur. 

16.  M.  BONNET  (Etienne),  propriétaire  à  Lanuéjols. 
—  Pour  viticulture,  une  médaille  de  bronze,  une  prime 
de  10  fr.  et  le  Traité  de  J.  Guyot. 

17.  M.  ALBODY  (Michel),  propriétaire  à  Si  Bauzile. 
-—  Pour  viticulture,  une  médaille  de  bronze,  une  prime 
de  10  fr.  et  le  Traité  de  J.  Guyot. 


—  ^87  — 

18.  M.  I^abbé  RIGÂL,  curé  de  Brenoûx.  —  Arbori- 
eultore  fruitière,  une  médaille  de  bronze  et  le  Traité  êur 
la  euhure  des  arbres  fruitiers^  par  l'abbé  Lefèvre. 

19.  M.  FOLCHER  (Baptiste),  de  Julhers,  commune 
de  BaUièges,  pour  viticulture,  une  médaille  de  bronze  et 
le  Traiiédei.  Guyot. 

SO.  M.  MÂSSEGUIN(HippoIyte),  propriétaire  èMende. 
—  Exposition  de  fruits,  rappel  de  la  médaille  de  bionze 
qui  lui  a  été  accordée  Tannée  dernière. et  le  Traité  de 
Tabbé  Lefèvre. 

S^  EmmagaAlnenieiit  des  Eanx,  Irrigations, 
Drainage,  Cplerrements  et  Amélloratlona 
dlveraes. 

1.  M.  BOUNIOL  (Julien),  propriétaire  à  Pradassous» 
commune  de  Palhers.  —  Pour  travaux  considérables  de 
plantations,  irrigations,  drainage,  création  d'une  vigne  en 
plein  rapport,  arboriculture  fruitière,  etc.^  une  médaille 
de  bronze,  une  prime  de  60  fr.  et  les  Traités  de  J.  Guyot 
et  de  l'abbé  Lefèvre. 

2.  M.  ANGELVIN  (Jean-Baptiste),  propriétaire  à  Altès; 
commune  des  Laubies.  —  Pour  travaux  de  drainage, 
création  de  prairies,  canaux  d'irrigations,  etc.  etc.,  une 
médaille  de  bronze,  une  prime  de  60  fr.  et  le  Traité  pra- 
tique de  laiterie  du  docteur  Klenze. 

3.  M.  CHABBERT  (Paulin),  propriétaire  à  Arboussous, 
commune  de  Saint-Sauveur-dePejre.  —  Pour  emmaga- 
lioement  des  eaux,  drainages,  canaux  d'irrigation,  exten- 
fioD  de  prairies,  etc.,  une  médaille  de  bronze,  une  prime 
de  40  fr.  et  le  Manuel  des  irrigations  de  Miiller  et  ViU 
leroy. 


*:  M.  BOISSONS  A.DE  (ios^pb^  prôfiriëtaire  »  La 
Cro2ë^  commune  de  Terme»,  -^  Pour  création  de^  prar^ 
ries  et  de  pâtures,  jardins,  ptantttioirs  en  bordiins;  cooit- 
tructioQ  de  aiurs,  etc.,  une  médaille  dv  bronze,  une  prims 
de  30  fr.  et  un  Manuel  des  irrigations  de  llûller  et 
Villeroy. 

6.  M.  LAFORTE  (Jeon*Pierie)«  propriétaire  au  Nosier, 
commune  du  Malzicn-Forain.  —  Poor  drainages,  défon- 
cementsv  irrigations,  améliorations  diverses,  etc.,  une  mé' 
daille  de  bronze,  une  prime  de  30  fr.  cl  le  Manuel  des 
irrigations  de  Rlùller  cl  Villeroy. 

6.  M.  CRESPIN  (Charles),  de  Berlière,  commune  de 
iMontrodal.  —  Pour  travaux  d'irrigations,  (^pierrements, 
plâtrage,  chaulage,  etc.,  une  médaille  d*argenl,  une  prime 
de  30  fr.  el  le  Trailé  de  laiterie  du  doetenr  Klenze. 

7.  M.  iMATUIEU  (Adrien),  instituteur  à  Saint  Léger:. 
de-Peyre,  propriétaire  au  Mont,  commune  de  Fotttans.  -* 
Pour  épierrcments,  plantations  fruitières  cl  autres,  ruches 
à  miel  perfectionnées,  etc  ,  une  médaille  de  bronze,  uM 
prime  de  20  fr.,  le  Traité  de  Tabbé  Lelèvre  et  le  Tratté 
fii" apiculture  y  de  Sourbé. 

8.  8t.  ALBVRIO  (Augustin),  propriétaire  au  Ponl-de- 
Montvert.  —  Pour  irrigaliojos,  défonccmenis  el  créatroil 
d'un  jardin,  tme  médaille  de  bronze,  une  prime  de  20  fr': 
el  le  Traité  d'irrigation  dé  Vidalin. 

9.  M.  PANTEL  (Denis),  propriétaire  à  Rimcize.  — 
Pour  drainages,  éjjierrements,  plantatiotis  en  bordtli*e, 
transport  de  terreis^  murs,  etc.,  une  médaille  de  bronze', 
une  prime  de  20*  fr.  et  le  Traité  des  pâturages  de  G. 
Heuzé. 


—  M9  — 

CaUnres  mamlchères; 

1.  M.  DAUDÉ  (Guillaame]»  des  Bessons,  commune  de 

Mende.  —  Pour  son  exposition  maraîchère,  une  médaille 

d'argent,  une  prime  de  20  fr.  et  le  Nouveau  traité  sur  le 
jardinage,  par  Isa  beau. 

3.  M.  CLAVEL  (Jean],  jardinier  &  Mende,  rappel  de  la 
médaille  de  bronze  qui  lui  a  été  attribuée  en  J884,  une 
prime  de  20  fr.  et  le  Traité  d'Isabdau. 

3.  M.  CALMEL  (Pierre),  jardinier  a  Mende,  rappel 
de  médaille  de  bronze  et  une  prime  de  20  fr. 

4.  M,  CAUPERT  (Jules),  propriétaire  à  Mende,  une 
médaille  de  bronze  et  le  Traité  d'hbbehu. 

i.  M.  CIIAPTAL  (Jean-Pierre),  de  Mende,  rappel 
de  médaille  de  bronze,  une  prime  de  10  fr.  et  le  Traité 
cPIsabeau. 

6.  M.  ENJELVIN  (Léon],  jardinier  à  iMende,  rappel 
de  médaille  do  bronze,  une  prioie  de  10  fr.  el  le  Traité 
d  Isabeau. 

7.  M.  BONHOMME  (Uibainj,  jardinier  à  Mende,  une 
médaille  de  bronze,  une  prime  de  10  fr.  et  le  Traité 
d'isabcau. 

8.  M.  LàURAIRE  (Etienne),  jardinier  è  Mende,  une 
médaille  de  bionze  et  une  prime  de   10  tV. 

9.  M.  ALBOUY  (Pierre),  jardinier  à  Men^e,  une  mé- 
daille de  bronze,  une  prime  de  10  fr.»  le  Traité  de  la 
culture  des  asperges,  par  Loîsel,  et  le  Traité  do  la  Cul- 
ture potagère,  par  de  Dvbowski. 

10.  M.  SUDRE  (Pierre),  propriétaire  à  Mende,  rappel 
de  ta  médiille  de  bronze  qui  lui  a  été  décernée  en  1884. 
une  prime  de  20  fr.  et  un  Traité  de  culture  maraichère. 


—  200  — 

11.  M.  BERTRAND  (Antoine),  de  Mende,  rappel  de 
la  médaille  d'argent  attribuée  en  1882,  et  une  prime  de 
15  fr. 

12.  M.  GAILLARD  [Julien),  propriétaire  à  Establea, 
rappel  de  la  médaille  d'argent  qui  lui  a  été  attribuée  en 
1882^  et  un  Traité  de  culture  maraichère. 

13.  M.  BONHOMME  (Camille),  de  Mende,  une  mé- 
daille de  bronze  et  le  Traité  d'isabeau. 

14.  M.  COMANDRÉ  (Auguste),  cirier  à  Mende,  une 
médaille  de  bronze  et  le  Traité  dlsabeaa. 

16.  M.  BERTHUIT  (Justin),  de  Saint-Chélyd'Âpcher, 
une  médaille  de  bronze,  une  prime  de  10  fr.  et  les  Cau- 
series sur  i agriculture  et  l'horticulture,  par  Joigneaux. 

16.  M.  iMALAFOSSE  (Baptiste),  propriétaire  à  Mende, 
une  médaille  de  bronze,  une  prime  de  10  fr.  et  un  Traité 
de  culture  maraîchère. 

17.  M.  MËLY  cadets  négociant  à  Mende.  —  Pour  sa 
belle  exposition  de  choux-navet  et  distribution  de  graines 
de  cette  plante,  une  médaille  d'argent  et  le  Manuel  de 
Courtois-Gérard. 

18.  x\l.  DEVÈZE  (Henri),  de  Mende,  rappel  de  la 
médaille  de  bronze  attribuée  en  1884,  et  le  Manuel  de 
Courtois-Gérard. 

4^  Enconragements  ans  personnes  ehargées 
des  Observations  Météorologiques. 


Le  Père  STANISLAS,  à  Notre-Dame  des  Neiges,  rappel  de 
la  médaille  Je  vermeil  accordée  en  1881  et  le  Traité  d& 
Météorologie  et  physique  agricoles^   par  JVlarié-Davy.^ 


f 


—  291  — 

MM.  CHEMINAT,  eoiployé  secondaire  des  Ponts  et  chaus- 
sées h  Marvejols,  une  médaille  d*argent  et  le 
Traité  de  Marié-Davy. 

BIGALy  secrétaire  de  la  mairie  de  Nasbinals,  une 
médaille  d  argent  et  le  Traité  de  Marié  Davy. 

TI\I^X^ARD,  employé  des  Ponts  et  chaussées  è 
Florac,  une  médaille  d'argent  et  le  Traité  de 
Marié-Davy. 

PAULIN,  cantonnier  chef  è  Prévenchôres,  une  mé- 
daille de  broDZC  et  tO  fr. 

VIDAL,  cantonnier  chef  à  Banassac,  une  médaille 
de  bronze  et  10  fr. 

CIIALVET,  conducteur  des  Ponts  et  chaussées  à 
Saint-Chély-d'Apchery  une  médaille  d'argent  et 
le  Traité  de  Marié-Davy. 

PASCAL,  employé  des  Ponts  et  chaussées  è  Mende, 
une  médaille  d'argent  et  le  Traité  de  Marié-Davy. 

DURAND,  instituteur  au  CoUet-de-Dèze,  une  mé- 
daille de  bronze  et  le  Traité  de  Marié  Davy. 

BRÉCHET,  secrétaire  de  la  mairie  de  Saînt-Juéry, 
une  médaille  de  bronze  et  le  Traité  de  Marié- 
Davy. 

SOULATGES,  instituteur  à  St  Etienne  Vallée-Fran- 
çaise, rappel  de  la  médaille  de  bronze  attribuée 
l'année  dernière,  et  le  Traité  de  Marié-Davy. 

JOUBERT.  brigadier-poseur  de  la  O'  P.  L.  M.,  à 
Chapeauroux,  une  médaille  de  bronze  et  10  fr. 

LAURANS,  garde  forestier  à  Mercoire,  une  mé- 
daille de  bronze  et  10  fr. 

93 


—  292  — 

MM.  TARDEES,  insliluteur  à  Massevaques,   rappel   de 
médaille  de  bronze  et  le  Trailé  de  Marié  Davy. 

COURTES,  instiluleur  à  Barre,  rappel  de  médaille 
de  broDze  et  le  Traité  de  Marié-Davy. 

5^  Enselsnemeni  agricole. 

t.  M.  BODDON,  instituteur  à  Saint-Germain  de  Cal- 
berte,  une  médaille  de  vermeil  et  des  ouvrages  d'agricul- 
ture et  d'horticulture. 

2.  M.  CHaPTAL,  instiluleur  au  Pont-de-Monlvert, 
une  médaille  de  vermeil  et  des  ouvrages  d'agriculture  et 
d'horticulture. 

3.  M.  CHASSAGNOUX,  jardinier  à  la  Ferme-Ecole  de 
Recouleltes,  une  médaille  d'argent  et  le  Trailé  de  la 
culture  des  arbres  fruitiers^  par  l'abbé  Lefèvre. 

4.  M.  BONNAFOUX  (Henri),  instiluleur  à  Monlgros, 
commune  do  Grandrieu,  une  médaille  de  bronze  et  des 
traités  d'agriculture  et  d'horticulture. 

6.  M.  MATHIEU,  instituteur  à  Saint-Léger-de-Peyre, 
une  médaille  de  bronze  et  des  ouvrages  agricoles  et  horti- 
coles. 

6.  M.  VALANTIN,  instituteur  à  St-Bonnel-de-Chirac, 
une  médaille  de  bronze  et  des  ouvrages  d'agriculture  et 
d'horticulture. 

7.  M.  NEGRE,  jardinière  Conleville  (Seine  Inférieure). 
—  Pour  propagande  horticole  et  envoi  en  Lozère  de  grai- 
nes et  plants,  rappel  de  la  médaille  de  vermeil  qui  lui  a  été 
attribuée  en  1883  et  un  Traité  de  culture  maraîchère. 


—  393  — 

RAPPORT  de  M.  Croiizetj  conseiller  ^arrondis-- 
sèment^  sur  les  travaux  de  reboisement  exécutés 
par  M^^  la  comtesse  de  Morangiès^  propriétaire 
à  FabrègeSy  commune  d'Auroux. 

Âaroax,  le  14  octobre  1885. 

iMoDsieur  le  Président, 
La  Société  d'agriculturo  m'ayant  fait  rhonneur  de  me 
'  désigner  pour  visiter  les  travaux  de  reboisement  exécutés 
par  M°^^  la  comtesse  de  Morangiès,  propriétaire  à  Fabrèges, 
commune  d'Auroux,  je  me  suis  rendu  à  son  invitation,  et 
.voici,  avec  les  renseignements  que  j'ai  recueillis,  le  ré- 
sultat de  mes  visites. 

Le  domaine  de  Pobrèges  a  une  contenance  totale  de 
407  hectares.  M"*  la  comtesse  a  continué  avec  une  persé- 
vérance digne  des  plus  grands  éloges  Tcouvre  d'améliora- 
tion intelligente  de  feu  M.  le  comte  de  Morangiès,  son 
mari,  qui  avait  un  goût  prononcé  pour  le  reboisement,  et 
elle  n'a  reculé  devant  aucun  sacriGce.  Il  a  été  senne  ou 
planté,  dans  le  domaine  de  Fabrègcs,  depuis  une  vingtaine 
d'années,  environ  80  hectares  de  terres  ou  d'anciens  bois, 
dont  ci-après  le  déldil  : 

P  Reboisement. —  A  plusieurs  reprises,  des  semis  à  la 
volée  ont  été  faits  sur  un  espace  qui  a  bien  16  hectares  de 
SuperGcie.  Sur  une  autre  contenance  encore  plus  grande 
et  d'au  moins  25  hectares,  il  a  été  planté  et  replanté  plus 
de  GOO,O0O  jeunes  pieds  provenant  des  pépinières  de  Mer- 
ooire  et  da  celles  de  M.  Bonnefont,  d'Annonay  (Ardèche). 
Les  essences  consistent  en  pins,  sapins,  épicéas  et  bou- 
leaux. Les  arbres  sont  beeux  et  vigoureux  quoique  le 
terrain,  presque  tout  granitique,  soit  généralement  mauvais 


—  294  — 

et  qu'il  ait  peu  de  consistance.  Oo  Irouve  des  pousses  de 
?5  \  80  centimètres.  Tout  l'espace  boisé  est  bien  fourni. 
Lés  Iravaus  ont  été  faits  avec  soin  et  intelligence,  et  il  en  a 
'été  exécuté  toutes  les  années.  Plusieurs  de  ces  opérations 
datent  de  10  i  20  ans.  En  outre,  il  a  été  planté,  depuis 
6  années,  sur  un  terrain  très  en  pente  et  déboisé,  de  la 
contenance  de  40  hectares  environ,  2,7S0.000  pieds  pro- 
venant des  mèikies  pépinières  ;  mais  cette  plantation  a  eu 
h  souffrir  de  la  neige,  Tannée  dernière,  et  plusieurs  jeunes 
pousses  ont  péri.  M*"^  la  comtesse  est  en  voie  de  réparer 
ce  dommage.  J'observerai  que  dans  cette  plantation,  à  cha- 
que trou  pratiqué,  il  a  été  mis  au  pied  du  jeune  plant  des 
graines  de  diverses  essences  et  de  provenance  allemande. 
Plusieurs  de  ces  graines  ont  réussi  et  remplacent  Tarbre 
mort. 

2^  Plantations  en  bordcrb.  —  Les  prés,  les  champs, 
les  chemins  et  jusqu'aux  plus  petits  sentiers  sont  ornés  de 
jeunes  arbres  dont  l'aspect  est  des  plus  beaux.  J'ai  remar- 
qué qu'environ  700  frênes  ou  peupliers  suisses  ont  été 
plantés  en  bordure  cette  année-ci,  et  que  tous  sont  en 
parfait  état  de  croissance. 

Ces  semis  et  ces  plantations,  pratiqués  sur  une  si  grande 
échelle  et  toutes  les  années,  occasiotinent  à  M^^  la  comtesse 
des  dépenses  considérables.  Elle  m'a  affirmé  qu'elle  dé- 
pensait en  moyenne  2,fi00  francs  chaque  année,  et  l'éva- 
luation de  cette  dépense  ne  me  parait  point  exagérée.  Un 
fait  à  noter,  c'est  que  le  pacage  des  bestiaux  est  formelle- 
ment interdit  dans  les  parties  reboisées,  et  que  les  jeunes 
plants  et  semis  sont  Fobjet  d'une  surveillance  attentive  de 
la  part  du  garde  particulier  de  M"""  la  comtesse.  J'ajouterai 
môme  qu'il  est  défendu  de  chasser  dans  les  propriétés  de 


-  «î»  - 

Fabrèges,  ce  qui  esl  encore  un  préservatif  des  jeunes 
arbres.  Enfin  je  ferai  remarquer  en  lerminant  ce  rapport 
fidèle  que,  sans  parler  des  avantages  que  celte  vaste  é(en- 
due  reboisée  peut  avoir  pour  l'assainissement  de  i*air  et  le 
soutènement  de  la  terre  friable,  elle  est  encore  une  res- 
source prochaine  pour  la  population  indigente  de  la  com- 
mune. 

Pour  ces  diverses  considérations,  j*estimc  qu'il  y  a  lieu 
d'accorder  à  M°*®  la  comtesse  de  Morangiès,  cette  proprié- 
taire distinguée  et  modèle,  une  récompense  proportionnée 
i  l'importance  et  à  la  variété  de  ses  mérites,  je  dirai  même 
de  ses  services. 

Veuillez  agréer,  etc. 

CRODZET. 


RAPPORT  de  M.  Roux^  expert  aux  Comhes^  sur 
les  travaux  de  reboisement  et  améliorations  di- 
verses exécutés  par  MM.  Lahondès  ÇPie7Te) , 
propriétaire  à  Lestrezets^  et  Lhermet  (Antoi^ie)^ 
propriétaire  à  Chaudeyrac. 

Monsieur  le  PrcsiJcnl, 

Me  conformant  aux  désirs  de  la  Société  d'agriculture, 
]*ai  visité  les  travaux  de  reboisement  et  d'améliorations 
[  diverses  exécutes  par  M.  Lahondès  (Pierre),  propriétaire 
à  Lestrezels,  et  M.  Lhermet  (Antoine),  propriétaire  à 
Chaudeyrac,  et  j'ai  l'honneur  do  vous  transmettre  le  ré- 
loltal  de  mes  obiervalions. 


—  296  — 


M.  LAHONDÉS  (Pierre)  possède,  à  Lestrezets,  com- 
mune de  ChaudeyraCy  un  domaine  d'nne  étendue  d'environ 
cent  cinquante  hectares,  situé  sur  la  rive  droite  et  &  cinq 
cent  mètres  de  la  Clamouse;  son  sol  est  granitique  et  très 
accidenté,  le  climat  est  froid. 

Les  travaux  exécutés  par  le  concurrent  peuvent  se  re- 
partir ainsr  :  Reboisement,  irrigations  et  épierrements. 

Reboisement.  —  Les  parcelles  qui  ont  été  reboisées  sont  : 

1**  Couosto  Bernsrl,  section  fi,  n°'  10,  11,  18  et  21  du 
plan  cadustral  et  d'uni'  contenance  de  cinq  hectares.  Cette 
terre,  de  peu  de  valeur,  a  été  ravinée  par  les  inondations, 
les  arbres  essonce  pin,  sont  âgés  de  17  à  18  ùw^  ;  les  sujets 
sont  vigoureux,  mal  espacés  à'certains  endroits,  mais  d*un 
bel  avenir  ;  leurs  pousses  sont  de  35  rentimètres  environ; 
cependant,  a  la  partie  sud  de  la  propriété,  il  y  en  a  certains 
qui  sont  rabougris. 

2^  La  Gravielle,  section  C^  n^'  56  et  56  du  plan  cadas- 
tral et  d'une  contenance  de  deux  hectares.  Les  pins  âgés  de 
30  à  40  ans  sont  vigoureux,  bien  espacés  et  pourraient 
être  utilisés  pour  les  niines. 

3°  Lou  Pouon  et  la  Pounche,  n"  60  et  68  dudit  plan 
cadastral  et  contenant  un  hectare  environ.  Comme  les  pré- 
cédents les  sujets  sont  vigoureux  et  ne  sont  pas  mutilés  par 
i'élagage. 

4-**  Sogne-Fiouron,  contenant  trente  ares  environ.  Cette 
terre  est  peuplée  en  pins  de  diiïérents  Ases,  les  sujets  sont 
vigoureux. 

Ces  bois  sont  venus  naturellement,  dans  des  terrains  de 
médiocre  qualité  que  le   propriétaire  8*est  contenté   de 


—  S97  — 

Tabourer  et  d'abandonner  pour  la  culture  du  seigle,  en  y 
interdisant  toutefois  le  p&turage  des  mouton9,  s'en  remet* 
tant  au  vent  pour  y  apporter  les  semences  nécessaires  des 
bois  Yoisins,  et  préférant  ainsi  se  priver  de  quelt^ues  re- 
venus pendant  un  certain  nombre  d'années  pour  arriver  h 
posséder  des  bois  qui  peuvent  aujourd'hui  lui  âtre  d'un 
certain  rapport. 

Irrigations  et  Epibrreuents.  —  M.  Lahondés  possède 
sur  les  bords  de  la  Clamouse  une  mauvaise  pûture  du  nom 
de  Gravielléj  couverte  do  rochecs  et  d'un  rapport  nuL 

Le  propriénire  comprenant  les  avantages  qu'il  pourrait 
retirer  de  ce  ïol  en  a  exirail  les  rochers,  nivelé  le  terrain, 
cl  a  en  méir.e  temps  pratiqué  nn  canal  d'inigntion  d'uno 
longueur  de  cifiq  cents  mèlres,  à  travers  do  grandes  diffi- 
cultés d'exécuiioii.  Celle  dérivation  d'eau,  qui  penl  nais- 
sance sur  la  rive  dioite  de  !a  Clamouse,  appelle  un  grand 
volume  d'eau  sur  la  propriclé  de  M.  Lahoîuiùs.  La  surface 
arrosée  par  ces  eaux  ,  intelligemment  amenées  ,  est  de 
qualre-vinji;l  cinq  ares. 

Aujourd'hui  celle  pûture  forme  une  des  plus  helles 
prairies  de  la  ferme. 

En  outre,  le  concurrent  y  a  fait  construire  un  moulin 
qui  fonct  onne  admirablement  bien. 

Les  prairies  naturelles  ont  été  considérablement  amé- 
iorées  au  moyen  d'un  canal  souterrain  qui  mesure  neul 
cents  mèlres  do  longueur;  les  eaux  ayant  été  emmagasinées 
viennent  dcb^urher  dans  un  bassin  construit  h  neuf  et 
ailué  dans  la  bi^sse-cour  de  la  ferme;  là,  elles  servent  aux 
besoins  de  la  métairie  et  le  trop-plein  déverse  sui  le  haut 
de  la  vasle  prairie  tenant  à  la  maison. 

La  terre  appelée  la  Coumbe,  numéro  114  du  plan  cadaî*- 


—  998  — 

irai,  et  d'une  conteDance  de  quatre  vingts  ares,  a  été  soi- 
gneusement épierrée  et  convertie  en  prairie  artificielle 
semée  en  trèfle. 

Une  récompense  honorifique  de  la  Société  pourrait 
encourager  le  concurreut  à  convertir  en  bois  les  terres 
vaines  qui  existent  encore  sur  sa  propriété  el  à  exécute' 
de  nouveaux  travaux  d'améliorations  dans  son  vaste  do- 
maine. 

II 

M.  LUERMET  (Antoine]  possède,  à  Chaudeyrac»  cher- 
lieu  de  commune,  un  petit  domaine  d*une  contenance 
d'environ  cinquante  hectares.  Les  parcelles  de  terrain  qui 
le  composent,  très  éloignées  de  la  ferme,  en  ou  re  placées 
sur  divers  points  du  territoire,  et  enclavées  dans  les  pro- 
priétés des  autres  habitants,  en  rendent  l'exploitation  très 
difficile.  Toutes  ces  diflicultéi»  n'ont  pas  empêché  Tinfatî- 
gable  concurrent  (rexéculer,  dnns  ses  propriôlés,  les  divers 
travaux  d'améliorations  qu'on  peut  répartir  ainsi  :  Reboi- 
sement, Irrigalions,  Epierremenls  el  Murs  «le  clôture. 

Reboisement.  -—  Les  noms  des  terres  que  le  concurrent 
a  semées  ou  plantées  sont  : 

1^  Lou  Sagnias,  n^  518  du  plan  cadastral,  contenant 
5i^,ares.  Celle  terre,  de  médiocre  qualité,  a  été  semée  par 
le  concurrent  en  pins  naturels;  les  sujets  sont  serrés,  bien 
espacés  et  assez  vigoureux  ;  leurs  pousses  varient  de  30  à 
36  conliinètres;  ils  sont  âgés  de  10  ans. 

T  Nissagas  cl  Rocho-Courbe,  n««  548.  6i9,  551,  552, 
536,  559  et  560  du  plan  cadastral,  contenant  3  hectares 
45  ares.  Cette  terre,  d'une  altitude  très  élevée,  a  été  semée 
par  le  concurrent  en  deux  fois;  l'âge  des  pins  varie  entre 


—  29»  — 

85,  SO,  10  et  6  ans;  une  partie  a  été  déjà  esploitée  e| 
Tautre  est  mutilée  par  les  neiges  ou  Télagage. 

3^  Bois-des-Âbai^ts,  n°  589  dudit  plan,  contenant  un 
hectare.  Cette  terre,  également  semée  en  pins,  est  peu 
abritée;  les  sujets  âgés  de  18  ans  sont  rabougris. 

4*  Une  terre  appelée  Sagnusse,  contenant  k  hectarei 
31  ares. Ce  terrain  de  peu  de  valeur  servait,  avant  le  reboi- 
sement, au  parcours  des  troupeaux  transhumants  du  Midi; 
les  sujets,  essrncr  pin,  ont  été  semés  ou  plantés  par  le  con- 
current; assez  vigoureux  et  âgés  de  &  ans,  ils  forment  h 
divers  points  des  clairières. 

Ces  bois,  grâce  aux  soins  du  concurrent,  ayant  été  semés 
ou  plantés  dans  des  terrains  de  médiocre  qualité  et  d'une 
altitude  très  élevée,  ont  en  général  bien  réussi,  et  les  pro- 
priétaires ses  voisins,  étonnés  de  ce  succès,  commencent  i 
suivre  son  exemple. 

Irrigations,  Epirrreiuents  et  Murs  de  clôture.  —  Tout 
en  s^occijpani  du  reboisement  de  ses  terres  vaines,  M. 
Lhermet  (Antoine)  n'a  pas  négligé  ses  prairies. 

1**  Sag;K'nio:le,  coiilenaril  iO  ares,  mauvaise  pûlure, 
a  été  transformée  eu  prairie  naturelU\ 

Pour  arriver  è  son  but,  le  concurrent  en  a  nivelé  le 
terrain  autant  que  possible,  extrait  les  rochers  en  les  uti- 
lisant è  clôturer  complètement  la  propriété,  et  Ta  arrosée 
au  moyen  d'un  réservoir  de  30  mètres  do  circonférence, 
alimenté  par  une  source  prenant  naissance  dans  sa  pro* 
priété. 

2*  Lou  Trincliat,  lorre  labourable,  n^  472  ilii  plan  ca- 
dastral et  d'une  contenance  de  37  ar^s,  a  été  c(>n\eriie  en 
prairie  naturelle  au  moyen  d'une  prise  d'eau  que  le 
concurrent  a  achetée  à  un  propriétaire  voisin. 


—  soo  — 

s*  Toujours  prévojaot,  notre  concurrent  voyait  avec 
regret  les  eaui  pluviales  charriairt  du  fumier  provenant 
des  basse-cours  et  des  rues  de  Chaudeyrac  ;  il  voyait, 
dis'je,  ces  eaui  s^éeouler  sans  profit  dans  la  rivière  de 
la  Clamouse.  Il  conçut  aussitôt  le  projet  de  les  amené'' 
sur  son  pré  appelé  Prat  de  la  Glédo,  et  pour  arriver  à 
ce  but,  il  acheta  le  passage  d'un  aqueduc  souterrain 
traversant  la  basse-cour  et  Técurie  de  son  voisin,  et 
venant  déboucher  dans  son  pré  ;  tout  a  merveilleusement 
réussi,  car  aujourd'hui  cette  propriété  donne  un  rende- 
ment bien  supérieur. 

4^  Des  épierrements  et  des  murs  de  soutènement  ont 
été  eiécutés  sur  une  terre  appelée  Le  Goûtai. 

Tel  est|  Monsieur  le  Président,  le  résultat  de  ma  visite 
au  domaine  de  Lhermet  (Antoine),  de  Chandeyrac^  et  je 
crois  être  dans  le  vrai  en  priant  la  Société  d'agriculture  de 
vouloir  accorder  à  ce  cultivateur,  pour  ses  reboisements, 
irrigations  et  épierrements,  la  plus  haute  récompense  dont 
elle  peut  disposer. 

Agréez  etc. 

ROUX. 

Les  Combes,  le  18  octobre  1885. 


—  301  — 


RAPPORT  de  M.  Bertrand  sur  les  travaux  de 
reboisement  exécutés  par  M.  Serodes  (Baptiste) y 
propnétàire  à  Gély^  commune  de  St-Sauveiir" 
de-GinestoiLs. 

Grandrieu,  le  21  octobre  1885. 

Monsieur  lo  Présîdeni, 

Afin  d'exécuter  la  tâche  que  vous  m'avez  fait  Tlionncur 
de  me  confier,  je  me  suis  transporté,  hier  30  connut,  au 
village  de  Gêly,  commune  de  Suint-Sauveur,  à  TtAet  de 
visiter  le  rehoisement  que  ?î.  Sorodes  (Baptiste)  a  fail 
dans  sa  propriété. 

Al.  Sero'Ies  a  compris  que  sur  c»  rtaines  panies  de  son 
domaine,  il  était  plus  avontaf^cux  il'iibandonncr  la  culture 
du  seigle,  dont  le  revenu  ne  lopond  plus  ciujourd'hui  à  la 
somme  de  ttavail  qu'il  exige;  il  a  donc  consacré  dix  hec- 
lares  de  ses  terres  pour  y  semer  îles  arbres  essence  pin 
du  pays.  S  »r  cet  espace  on  en  trouve  déjà  qui  commen- 
cenl  è  être  d  une  belle  venue;  leur  taille  varie  beaucoup, 
parce  que  cet  agriculteur  a  commencé  de  semer  il  y  a 
environ  2S  ans,  et  a  continué  à  différentes  reprises.  Ses 
derniers  semis  remontent  à  environ  une  dizaine  d'années. 

Ce  propriétaire  mo  pdr.-^tt  avuir  employé  delà  manière 
la  plus  fructueuse  un  terrain  qui  ne  pouvait  guère  s'affec- 
ter plus  avantageusement  à  un  autre  genre  do  culture. 
Il  est  vrai  que,  pour  pratiquer  ainsi,  il  faut  être  à  même 
de  pouvoir  se  priver  de  tout  rendement  pendant  un  certain 
temps,  et  ne  pas  livrer  surtout  ces  terrains  à  la  dépaissance. 

M.  Serodes  peut  d'ores  et  déjà  être  assuré  de  recueillir 
plus  tard  les  avantages  du  sacrifice  qu'il  s*est  imposé  , 


—  308  — 

puisque  ces  semis  ont  réussi  autani  qu'on  puisse  le  désirer 
dans  un  cliniiat  aussi  réfractaire  au  reboisement. 

Après  les  constatations  qui  précédent,  j'estime  que  le 
propriétaire  qui  nous  occupe  mérite,  de  la  part  de  la  So- 
ciété d'agric4iUure,  un  encouragement,  non  seulement 
pour  son  semis,  mais  à  cause  de  l'exemple  qu'il  donne  à 
ses  voisins,  qui  comme  lui  finiront  par  reconnaître  qu'il 
est  bon  d'utiliser  les  terres  peu  productives,  en  y  faisant 
autant  que  possible  venir  du  bois,  assez  rare  dans  ces  pa- 
rages, et  cependant  bien  nécessaire  au  pays. 

Veuillez  agréer,  etc. 

BERTRAND. 


RAPPORT  de  M.  Serodes^  conseiller  d'' arrondis- 
sement ^  sur  les  travaux  de  reboisement  exécutés 
par  M.  Jean-Antoine  Trauchessec^  propriétaire 
à  ArzenC'de-Randon. 

Monsieur  le  Président, 

La  Société  d'agriculture  du  département  de  la  Lozère, 
dont  j^âi  l'honneur  d'être  membre  titulaire  depuis  environ 
treize  ans,  m'ayaot  désigné,  dans  sa  séance  du  dix  septero* 
bre  dernier,  ainsi  que  vous  m'en  avez  informé  par  votre 
lettre  du  lendemain,  pour  visiter  les  travaux  de  reboise- 
ment exécutés  pur  le  sieur  Traucbessec  (Jean-Antoine), 
propriétaire  au  chef-liéu  de  la  commune  d'Arzenc  de* 
Bandon,  et  suppléant  de  la  justice  de  paix  du  canton  de 


—  303  — 

Ghâleauneuf,  je  viens,  en  vous  retournant  sa  demande, 
vous  communiquer  le  résultat  de  ma  visite  et  de  mes 
appréciations,  que  j*ai  efTectuées  le  jour  d'hier,  en  com- 
pagnie et  sur  les  renseignements  et  explications  complé- 
mentaires du  concurrent. 

Nous  nous  sommes  d'abord  transportés  sur  une  grande 
pièce  de  fonds,  en  nature  de  bois  hêtre,  pâture  et  terre 
vaine,  dénommée  La  Bronche  et  La  Cham^  d'une  étendue 
totate  de  près  de  vingt  hectares  et  dont  environ  le  quart, 
au  levant,  où  se  trouve  la  plus  manvaise  qualité  de  terrain, 
a  fait  l'objet  des  améliorations  au  sujet  desquelles  Tatten- 
tioo  de  notre  Société  est  appelée. 

Cotte  partie  de  propriété,  appelée  du  dernier  nom  de 
La  Cham,  et  portée  au  cadastre  de  ladite  commune  sous 
les  n®'  458,  469  et  460,  section  D,  est  située  tout  près 
et  sur  le  versant  oriental  de  la  montagne  de  la  Margéride, 
à  une  altitude  d'environ  treize  cents  mètres.  A  cause  de 
l'aridité  et  des  aspérités  de  son  sol  granito-siliceui,  d'une 
déclivité  assez  prononcée  à  l'aspect  du  couchant  et  n'ayant 
d'ailleurs  qu'une  faible  couche,  bien  inégale  et  très  peu 
profonde  de  terre  végétale,  formée  par  un  humus  bru- 
n&tre,  elle  ne  produisait  spontanément  jadis  que  des 
bruyères  ou  myrtiles  et ,  en  certains  endroits  seule- 
aient,  quelques  fayards  rabougris,  et  était  impropre  à 
toute  autre  espèce  de  culture  qu'au  reboisement  qui  y 
a  été  fait  avec  un  succès  satisfaisant. 

Beconnaissant  la  nécessité  d'avoir  au  plustôt  pour  la 
eharpenterie  des  bois  de  pins  dans  la  localité,  qui,  faute 
•ans  doute  d'une  initiative  intelligente  et  d'essais  persévé- 
rants de  ce  genre ,  en  a  été  complètement  dépourvue 
dépuis  l'époque  où,  par  de  faux  calculs,  la  hache  dé- 
vastatrice a  dépouillé  nos  vastes  montagnes  de  leurs  riches 


—  S04  ~ 

parures,  le  susnommé  a  ensemencé,  il  y  a  une  quin- 
zaine d*annéc8,  la  plus  grande  partie  de  ladite  parcelle  en 
graine  de  pin  sylvestre  qui  lui  avait  été  fournie  par  une 
personne  de  Mende«  Mais  dès  le  début,  tous  ses  sem^s, 
quoique  choisis  parmi  l'espèce  la  plus  indigène,  n'ayant 
réussi  qu'en  partie  sur  les  points  les  moins  dénudés,  ils  ont 
été  aussitôt  et  plusieurs  fois  renouvelés,  surtout  pendant 
les  premières  années,  avec  des  graines  à  peu  près  sem- 
blables et,  grâce  à  cet  entretien  constant  et  presque  annuel, 
les  vides  se  sont  successivement  regarnis,  soit  artificielle- 
ment soit  naturellement  par  les  graines  des  plus  anciens 
semis^  et  aujourd'hui,  le  peuplement  présente  enfin  une 
succession  d'âges  de  deui  à  quinze  ans  d'une  belle  venue 
et  désormais  en  pleine  prospérité. 

Les  arbres  les  plus  grands,  bien  qu*ayant  un  peu  souffert 
dans  le  principe,  atteignent  en  moyenne  une  hauteur  de 
quatre  mètres,  sur  une  circonférence  de  quarante  centi- 
mètres, à  un  mètre  au-dessus  du  sol  ;  ils  n'ont  été  encore 
que  peu  élagués  et  nonobstant  le  poids  des  neiges,  dont 
les  dommages  auraient  pu  être  plus  considérables,  tout  ce 
reboisement,  mêlé  par  inter>alles  avec  quelques  hêtres  et 
genêts  à  balai,  qui  ont  en  même  temps  accéléré  leur 
croissance ,  présente  actuellement  un  aspect  des  plus 
encourageants  pour  un  climat  si  froid  en  hiver^  et  fait 
eu  conséquence  espérer  de  cette  entreprise  un  succès 
complet* 

Postérieurement  auxdits  travaux,  c'est  à  dire  en  1876, 
le  candidat  a  en  outre  effectué,  au  moyen  de  trois  cents 
plants  de  sapins  épicéas,  qu'un  ami  lui  avait  procurés,  le 
boisement  d'environ  soixante-quinze  ares^  au  levant  d'un 
autre  immeuble,  en  nature  de  bois  hêtre  et  terre  vaine, 
dit  Loa  Bousquet,  formant  le  n""  26,  même  section  H  dudit 


i. 


—  308  — 

plan  cadastral,  el  à  une  aliitude  un  pou  au-dessous  de  celle 
du  précédent,  dont  il  n'est  éloigné  que  d'environ  trois 
eenls  mètres  vers  le  nord* 

Getts  plantation,  que  nous  avons  ensuite  visitée,  faite 
sur  un  sol  en  pente  rapide  (approximativement  40  7o)  ^ 
l'exposition  du  septentrion  et  d'une  essence  de  terrain  à 
peu  près  analogue  è  celui  de  La  Gham,  a  donné  également 
tous  les  bons  résultats  qu'on  pouvait  en  attendre,  et  si,  au 
commencement,  quelques  plants  ont  péri,  comme  cela 
arrive  ordinairement,  ils  ont  été,  au  fur  et  à  mesure,  rem- 
placés, avec  les  mêmes  soins,  par  le  propriétaire,  qui  pré- 
sentement a  TavaQlege  de  les  voir  aussi  en  bonne  voie 
de  réussite  et  presque  aussi  grands  que  ceux  provenant 
des  plus  anciens  semis  ,  dans  Id  première  parcelle  de 
fonds. 

Les  dépenses  faites  par  le  sieur  Trauchessec  pour  réaliser 
ces  améliorations  assez  importantes,  ne  sont  pas  néanmoins 
très  considérables  ;  mais  il  s'est  imposé  un  assez  lourd 
sacrifice,  en  se  privant,  pendant  un  certain  laps  de  temps, 
de  faire  pacager,  sur  ces  àe\ix  terrains  transformés,  ses 
troupeaux  de  bêles  à  laine  et  autres  bestiaux^  de  sorte 
qn'il  serait  beaucoup  à  désirer  que  le  bon  exemple  gar  (ni 
donné  eut  des  imitateurs  dans  la  commune  d'Arzenc  de- 
fiandon,  où  les  bois  de  pin  indispensables  aux  construc- 
tions, faisant  tout  à  fait  défaut^  ses  habitants  sont  par  suite 
obligés  d'aller  le  chercher  ailleurs,  à  une  distance  d'au 
moins  sept  à  huit  kilomètres,  sans  avo^r  mémp  des  chemins 
faciles  ni  bien  frayés,  ce  qui  en  défittitive  rend  ces  boisa 
un  prix  Irès-élevé. 

C'est  pourquoi  il  mo  parait,  en  considération  de  tout 
cela  et  de  Vulililé  de  son  œuvre  méritoire,  qu'il  a  du  reste 
le  dessein  d'étendre  sur  le  restaut  des  mêmes  immeubles. 


—  308  — 

que  le  concurreat  a  léçitiment  rempli  tootes  les  conditions 
réglementaires  pour  aroir  droit  aux  encouragements  de 
la  Société. 

Veuillez  agréer,  etc. 

SERODES, 
expert' géomètre, 

Aurenchet)  le  8  octobre  1886. 


RAPPORT  de  M.  Pantel  sur  les  travaux  de 
reboisement  exécutés  par  M.  Servière  {Laurent) , 
propriétaire  au  Pont'de-Montvert. 

Nous  soussigné  Jean-Louis  Pantel,  membre  de  la  So- 
ciété d'agriculture  du  département  de  la  Lozère,  demeu« 
rant  au  Pont-de-iVlontvert,  désigné  par  cette  Société,  dans 
sa  séance  du  10  septembre  dernier,  pour  visiter  et  rendre 
compte  des  travaux  de  reboisement  faits  par  sieur  Laurent 
Servière,  propriétaire,  demeurant  au  Pont  de-Montvert, 
suivant  sa  demande  visée  par  M.  le  Maire  de  la  commune 
du  Pont-de-Montvert  le  1*^*^  septembre  dernier,  nous 
sommes  transporté,  le  mardi  6  octobre  courant,  sur  la 
pièce  reboisée  appelée  le  Martinet,  section  F,  n^^  193,  194 
et  196  du  plan  cadastral  de  la  commune  du  Pont-de- 
Montvert,  d'une  contenance  de  3  hectares  7  ares  60  cen- 
tiares, située  sur  la  rive  gauche  de  la  route  départementale 
n*  6. 


—  807  — 

.  Les  autres  Daméros  190,  191,  192  et  196  compris  dans 
la  demande  sont  des  prairies  qui  n'ont  pas  été  reboisées 
et  desquelles  le  reboisement  n'augmenterait  par  la  râleur. 

En  parcourant  les  trois  numéros  reboisés,  nous  avons  pu 
constater  que  ce  reboisement  a  commencé  en  1871  et  il  a 
été  continué  ainsi  d'année  en  année  jusqu'en  1886,  de 
sorte  qu'on  constate  quelques  arbres,  essence  de  différentes 
espèces  de  pins,  qui  ont  cinq  mètres  de  hauteur,  tandis 
qu*il  y  en  a  encore  qui  naissent  à  peine  et  qui  sortent  à 
peine  des  broussailles;  mais  le  plus  grand  nombre  dé  ces 
jeunes  plantes  ont  plus  de  dix  ans,  et  depuis  environ 
dix  ans,  Servière  a  continué  tous  les  ans  de  faire  quelque 
semis.  Il  a  été  établi  que  depuis  qu'il  a  commencé  ces 
semis  Laurent  Servière  est  allé  lui-même,  chaque  année, 
ramasser  et  cueillir  les  graines  de  pin  qu'il  a  semées  sur 
le  versant  sud  de  la  montagne  du  Bougés,  dans  un  bois  de 
pins  appartenant  à  M.  Saix,  de  Bougezet,  et  situé  dans  la 
commune  de  Gassagnas. 

Les  graines  qu'il  avait  semées  auparavant  et  qu'il  s'était 
procurées  de  différentes  provenantes  n*avaienl  pas  germé. 

Tel  est  notre  rapport. 

Fait  au  Pont-de  Montvert,  le  15  octobre  1885. 

PANTEL. 


—  508  — 

BtÂPPORT  de  M*  Qaillardon^  notaire  honoraire^ 
sur  les  travaux  de  reboisement  et  autres  exécutés 
par  MM.  Pantel  (Denis)  y  propriétaire  à  Rimeize^ 
et  Pages  (Etienne)  y  propriétaire  à  Tatuia^  com- 
mune de  Saint'Chély-d'Apcher. 

Saint- Cbélj-d,'Apcher,  le  1*'  octobre  1885. 

Monsieur  le  Président, 
Sjur  riqvilation  que  vous  avez  bien  voulu  me  Irans- 
m^ttre,^  j'ai  l'honneur  de  vous  adresser  me^  rapports  sur 
les  améliorations  diverses  constatées  dans  les  demandes 
de  MM*  Pantel  (Denis),  propriétaire  k  Bimeize,  et  Pa^ès 
(Etienne),  propriétaire  à  Tatula,  commune  de  SaintChély- 
d.'Apçher 

l""  M.   Pantel. 

PuKTATlOIfS    BM    BiMtDDftR.    — r.  AmÉLIOBITIOIIS^ 

La  propriété  de  M.  Pantef,  située  à  Rimeize,  esi  très- 
accidentée.  Le  sol  granitique  est  aride,  d'une  cullvre  diffi- 
cile. Ses  plantations  en  bordure  faîtes  judicieusement  ont 
pleinement  réussi.  Avec  une  constance  digne  d'éloges,  par 
un  travail  incessant,  il  a  planté  centquatre-vi^ftgts  arbres 
de  diverses  essences.  Ses  frênes,  ses  hêtres  s&»t  de  belle 
venue  et  plantés,  dans  des  conditions  normales.  Les  ornes, 
sorbiers  et  peupliers,  qui  entourent  la  propriété,  exigeant 
des  soins  spéciaux,  M. Pantel, peu  servi  par  des  connaissant 
ces  en  arboriculture,  n'a  pas  toujours  choisi  le  terrain 
propre  au  développement  de  ces  arbres.  Il  a  (âlonné  et, 
après  de  nombreux  estais  infructueux,  il  a  pu  avec  une 
légitime  satisfaction  présenter  à  la  Société  d'agriculture 
des  plantations  en  bordure  dont  le  mérite  est  très  appré* 
ciable.  —  Pour  mémoire ,  les  pépinières  mentionnées 
dans  la  demande  de  M.  Pantel. 


—  309    - 

2^   AiffiLIORATIONS. 

Les  plos  grands  titres  du  pétitionnaire  à  un  eTiconraeè- 
nràl  sont  ineontestablemerlt  ses  traraux  d'amélionifîoni. 
S'ils  B6  soBt  pas  les  fruits  d*é(udes  spéciales,  les  résalttfti 
d*  «onaaissances  théoriques,  ces  tra? aux  qoi  révèlent  un 
OBltimtear  laborieux^  économe,  industrieox^  donneul  plos 
d'atiterilé,  plus  de  poids  à  la  demande  de  M.  Pantèl. 

Par  la  oonstruetion  de  nombreux  drains»  il  a  fertilisé  un 
plAarage  d'une  grande  étendue  (un  hectare  environ), 
ftepoilssant  l'assèchement  par  fossés  découverts  qui  en- 
lève à  la  culture  de  grandes  étendues  de  terrain,  Tag^i- 
ealltire  a  pratiqué  de  longues  tranchées  de  drainage  è 
pierres  perdues,  par  dessus  lesquelles  il  a  tassé  la  terre 
végéHle.  L'écoulement  des  eaux  stagnantes  B*opérant 
d-ime  manière  régulière,  rinferiilité  du  terrain  s'est  p^a 
à  peu  atténuée.  Les  résultats  sont  sans  doute  satisfaisants  ; 
tfMis'  eombien  plus  fructueux  ils  seraient  si  l'agh'cultèar 
employait  les  tuyaux  de  drainage  dont  un  millier  coûte 
de.  16  i  90  francs  1 

M.  Pantel  a,  en  outre,  épierré  une  surface  considérable 
drlerré  labourable.  Par  ie  transport  d'une  grande  quantité 
•dii  lorre  végétale,  il  a  fertilisé  1  hectare  50  ares  de  sol 
tmlie.  La  pente  rapide'»  une  déclivité  moyenne  de  30  ^/o 
tpi  occasionnent  de  fréquents  ensablements  ou  des  pertes 
iMsidérables  de  terre  fertile,  a  été  réduite  par  la  cons- 
4P9ilton  d'un  mur  de  bouténtment. 

•II.  Paotcl  demande  n  juste  titre  une  récompense  à  la 
Société  d'agriculture.  Ses  efTortssont  d'autant  plus  dignes 
Moges,  qu'ils  sont  moins  secondés  paa  des  connaissances 
tehoiqaM. 


~  SIO  — 

2''    M.   Pages   (Etienne). 

M.  Pages  (EtieDne),  lauréat  au  concours  de  1888» 
a  coDiinué  sse  améliorations,  ses  plantations  en  bordure. 

Depuis  deux  années,  il  a  fertilisé  SOO  mètres  carrés  de 
terrain  perdu,  capté  au  moyen  de  drains  ingénieux  dé 
petites  sources  intermittentes  et  réalisé  ainsi  le  grand 
problème  de  Tagriculteur  :  «  avec  de  faibles  ressources 
féconder  un  sol  improductif».  M.  Pages  avait  aménagé  une 
pépinière  de  200  pieds  d'arbres  de  diverses  essences.  En 
mai  dernier,  des  esprits  malveillants  l'ont  anéantie  : 
un  violent  incendie  a  détruit  l'œuvre  patiente  de  deux 
années. 

Les  plantations  en  bordure  présentées  par  M.  Pages, 
quoique  de  création  récente,  dénotent  chez  cet  agriculteur 
une  énergie  et  un  esprit  pratique  peu  communs.  Hêtres, 
frênes,  bouleaux  (ceux-ci  particulièremeni)  ont  été  plantés 
dans  des  conditions  exceptionnelles.  Le  coteau,  nu  et 
aride  jusqu'à  ce  jour,  est  aujourd'hui  boisé  et  productif. 
M.  Pages  a  su  tout  utiliser. 

Ce  propriétaire,  singulièrement  servi  par  son  activité, 
mieux  encore  par  l'encouragement  dont  l'a  honoré  la 
Société,  a  poursuivi  avec  succès  ses  travaux  d'amélioration, 
de  fertilisation.  Epierrements,  défoncements,  extractions 
de  granit  à  la  pioche  et  è  la  mine  ont  été  ses  grands 
moyens  d'action  améliorante. 

Ce  cultivateur  demande  avec  juste  raison  une  récom* 
pense  qui  soit  un  encouragement  pour  les  travaux  effectués 
et  un  secours  pour  l'œuvre  de  fécondation  qu'il  réalise 
tous  les  jours. 

Veuillez  agréer,  etc. 

GAILLABDON. 


/ 


f 


—  811  - 


RÀPP0R1  de  M.  G.  Bonnaric,  propriétaire  à 
Chdbaliérety  commune  de  Chcisseraaèsj  sur  les 
travaux  de  reboisement  exécutés  par  M.  Vidal 
(Joseph)  dit  Périnetj  propriétaire  à  Culnérettes. 

Ghabaliéret,  25  septembre  1885. 

Monsieur  le  Président  et  cher  Collègue, 
J'ai  rhonneur  de  vous  adresser  mon  rapport  sur  la 
TÎsite  que  vous  m'avez  chargé  de  faire,  au  nom  de  notre 
Société,  aux  plantations  de  M.  Vidal  (Joseph),  propriétaire 
à  Cubiérettes. 

M.  Vidal  (Joseph)  dit  Périnet,  (il  y  a  quatre  Vidal, 
Joseph  9  i  Cubiérettes),  est  le  fils  aîné  d'un  ancien  garde 
forestier  décédé  il  y  a  8  ans,  laissant  une  veuve  et  une 
nombreuse  famille.  Ce  Jeune  homme,  âgé  de  30  ans, 
•emble  avoir  bien  compris  ^importance  et  Tavantage  des 
reboisements  sur  les  terrains  en  pente  trop  rapide  et  d'une 
qualité  insuffisante  pour  les  cultures.  Il  a  avec  intelligence 
aménagé  les  bois  déjà  venus  qu'il  possédait,  et  j'ai  vérifié 
que  parties  des  n^^  707,  746  et  279  du  plan  cadastral  de 
M  cpmmune,  qui  lui  appartiennent  en  effet,  ont  été  re- 
boisés par  ses  soins, 

Le  11^707,  exposition  nord  et  nord-ouest,  contenance 
un  hectare  et  demi  environ,  porte  un  semis  de  pins  fait 
en  1879  ;  la  réussite  est  complète,  les  pins  sont  partout 
bien  venus;  mais  il  s*est  opéré  sur  le  même  terrain  un 
lomis  naturel  de  bouleaux  provenant  d'un  bois  contigu, 
Mmis  qui  pousse  avec  une  intensité  et  une  épaisseur  telles, 
que  Tune  ou  l'autre  des  deux  essences  devra  être  sacrifiée, 
ou  tout  au  moins  faudra-t-il  éclaircir  fortement  pins  et 


bouleaux,  qui  sont  pas  trop  rapprochés  les  uns  des  autres. 

J*ai  élé  heureux  de  constater  que  M.  Vidal  cpnsprenait 
rinconvéntent  d'oac  v^gétatipo  trop  serrée^  qui  ppuya^t  90 
Difirp  l>ien(^t  à  elle-même»  alors  que  pour  lé  pnoment  el|e 
est  ep  très  bonne  voie«  et  qu*il  était  disposé  à  y  remédipr. 

Les  n®'  7i5  et  279,  eiposttion  ouest  et  est,  sont  égale- 
ment des  semis  de  pins  e*  bouleaux  mélangés.  L'impor- 
tanee  totale  du  reboisement  peut  arriver  en  effet  à  environ 
4  hectares. 

jfp  crois  qu'il  y  a  lieu  d'accorder  un  encouragement 
sérieux  à  M.  Vidal,  qui  poursuit  avec  goût  et  application 
les  travaux  de  reboisement  qu'il  a  entrepris ,  et  dont 
l'exemple,  ainsi  que  la  distinction  que  lui  auront  valu  ses 
efforts,  pourront  susciter  des  imitateurs  dans  le  pays. 

Veuillez  agréer,  etc, 

6.  BONNARIG. 


RAPPORT  de  M.  Bonnet^  maire  de  Châteauneuf, 
sur  les  travaux  de  reboisement  exécutés  par 
M*  Victor  Bomivt ,  dans  ses  propriétés  des 
communes  de  Châteauneuf  et  de  MontheL 

Châle aaneaf,  le  12  octobre  1885 

MoBsieur  le  Pré^^ident, 
J'ai  l'honneiu?  de  von^  adresser  les  renseignements  qui 
me  sont  demandés  par  l<  Société  d'agriculture,  suivant, 
votre  lettre  du  11  septembre  dernier,  sur  le  reboisement 
fait  par  }1.  Viojt^or  Bonnet.,  propriétaire  i  Chlteauneuf. 


—  SiS  — 

Les  terres  portant  les  n~  861  et  862  du  plan  cadastral 
de  U  <NMlNMa6  de  GbfttfaUBeuf»  d'une  conteoâBce  dli 
Sd'Mits  SO  eefitiaree,  iMt  de  neture  graaiiique  et  exposées 
atf  Adni  :  elles  ^dt  été  plantées  depuis  10  ans,  en  divertis 
esientesj  frênes,  orknes,  sycomores,  sorbiers,  alisiers  et 
autres  arbustes  ;  quoique  sur  un  terrain  sec,  ces  arbres 
sont  d'une  belle  venue. 

Les  u°'  10  et  11  du  plan  cadastral  do  la  commune  de 
Moulbel,  d'une  contenance  de  6  hectares  16  ares  90  cen- 
tiares, à  une  altitude  de  1290  mètres,  sont  également  de 
nature  (granitique,  arides  et  secs,  exposés  au  nord  ot  au 
levant. 

Cette  plantation,  faite  par  les  soins  de  l'administration 
forestière  aux  frais  de  M.  Bonnet,  a  très  bien  réussi  ;  les 
épicéas,  les  pins  d'Autriche  et  surtout  les  pins  sylvestres 
sont  très  vigoureux. 

En  raison  de  la  situation  très  mauvaise  des  terrains 
reboisés,  du  bon  exemple  donné  par  M.  Bonnet  et  des 
sacriGces  qu'il  s^ost  imposés,  je  crois,  M.  le  Président, 
qu'il  y  a  lieu  de  vous  proposer  de  lui  faire  accorder  une 
prime  d'encouragement. 

Agréez,  etc. 

BONNET. 


N 


—  314  ~ 

RAPPORT  de  M.  de  Verdelhan  des  Molles  sur 
les  reboisements  et  améliorations  exécutés  par 
MM.  Guigon  (Pierre)  fils ,  Bandon  (Joseph) , 
Bouet  (Jean-Baptiste)  j  Laurens  (Pierre-Louis)  j 
Rigaud  (Joseph)  ^  Hebrard  (Jacques)  j  proprié- 
taires  dans  la  commune  de  Naussac. 

Une  partie  des  terres  des  hameaux  du  Mazels  et  du 
Pomeirols  aboutit  par  des  pentes  rapides  à  PAIIier.  Le 
terrain  léger,  et  sabonneux,  où  des  bois  alternent  avec  des 
champs,  est  coupé  par  de  profonds  ravins.  MM.  Guigon, 
Bandon  et  Bouet  ont  compris  que  les  bois  seuls  pou- 
Taicnt  assurer  la  conservation  du  sol ,  et  ils  ont  aban- 
donné è  rensemencement  naturel  plusieurs  parcelles  si* 
lues  dans  les  parties  les  plus  déclives.  Protégés  contra 
la  dent  du  mouton,   les  pins    poussent   drus   et  serrés. 

M.  GUIGON  m*a  fait  visiter,  outre  diverses  parcelles, 
les  semis  suivants  : 

1^  Le  Sagnas,  d'une  contenance  de  90  ares,  parfaite- 
ment  garni  de  jeunes  pins  âgés  de  15  ans. 

2"  Le  Poussât,  contenant  1  hectare  10  ares.  Les  arbres 
sont  âgés  de  8  ans. 

3^  La  Pinade,  40  ares  ;   le  semis  date  de  11  ans. 

k**  Gassagne,  26  ares  ;  les  semis  ont  20  ans. 

5^  Le  Grand-Bos,  39  ares  ;  une  partie  de  cette  terre 
est  biens  garnie,  les  pins  sont  un  peu  clairs  dans  l'autre  ; 
tous  ces  bois  sont  de  belle  venue  et  fort  vigoureux. 

Les  serais  que  M.  BANDON  m'a  fait  voir  occupent 
les  terres  appelées  : 

1^  La  Sognedel-Four,  d'une  contenance  de  26  ares; 
les  pins  sont  Agés  de  15  ans. 


—  SIS  ~ 

s*  Loui  Cooraousi  15  ares  ;  le  semis  date  de  SO  aiii. 

8*  Las  Taillados,  40  ares,  qui  esl  en  bois  depuis  eoTiron 
90  ans. 

4^  Loa  Poni,  60  ares;  jeune  semi^de  8  ans. 

Et  diverses  autres  parcelles  plus  petites.  Tous  ces  bois 
aoni  bons. 

Lee  reboisements  de  M.  BOUET  sont  également  bieo 
réussis. 

Les  Claslres,  d'une  contenance  de  50  ares,  présente 
an  bon  ensemble  de  jeunes  arbres  Agés  de  18  ans,  régu- 
lièrement éclaircis. 

Le  reboisement  des  Peas,  de  66  ares  de  superficie,  est 
également  bon  ;  il  date  de  la  même  époque. 

Les  champs  que  M.  LAURENT  (Pierre],  de  Naussac» 
a  convertis  en  bois  sont  relativement  plats  ;  mais  le  sol, 
exeessivement  sablonneux,  ne  pouvait  nourrir  que  de  ché- 
tives  récoltes  céréales. 

La  terre  appelée  le  Pichol-Bos,  mentionnée  dans  la 
demande  du  concurrent  comme  ne  contenant  que  26  ares, 
a  en  réalité  au  moins  t  hectare.  Le  bois  de  Sauvan  a 
1  hectare  60  ares.  Ces  deux  reboisements  sont  dans  de 
bonnes  conditions  ;  la  végétation  est  vigoureuse  et  les 
arbres.  Agés  de  18  ans,  sont  éclaircis  avec  soin* 

Le  reboisement  de  la  terre  appelée  les  Cbdbasses,  date 
de  37  ans  environ.  Droits  et  élevés,  les  pins  pourront 
^Uentdt  produire  des  étais  pour  les  mines. 


•  R16AUD  (Joseph),  de  Réals,  m'a  montré  un  bon 
iboisement  datant  de  26  ans  environ,  appelé  Veyseire  et 
Dt  70  ares  de  superficie;  le  concurrent  n'a  pas  men- 
lonné  cette  parcelle  dans  sa  demande. 


à 


—  316  •^^ 

II  a  6û  outre  plaDiè  avec  des  sujets  fourais  par  radnar^ 
niilralioD  forestière»  deux  autres  terres.  L'une  appelée  h 
Cain,  d'uae  contenance  de  60  ares^  et  l'autre  appelée  le 
Planas,  ayant  25  ares.  La  Gain  a  une  étendue  pluaeonsi^ 
dérsble  que  celle  donnée  par  l'exposant  ;  mais,  en  réalité 
il  n'y  a  pas  plus  de  60  ares  en  reboisement,  la  plantatioQ. 
n'ayant  pas  réussi  dans  certaines  parties  où  le  rocher 
affleure.  Sur  les  autres  points,  les  pins,  âgés  de  16  ans, 
aoat  suffisamment  épais  et  d'une  bonne  venue.  La  plan* 
Cation  de  la  parcelle  appelée  le  Planas  est  mieux  réussie 
et,  sauf  quelques  pins  noirs  d'Autriche,  les  arbres  poussent 
bien. 

M.  HEBRARD,  de  Méjesoles,  n'a  reboisé  que  quelques 
parcelles  dans  les  plus  mauvais  terrains,  60  ares  environ  ; 
mais  il  cultive  avec  amour  sa  propriété  qu'il  a  améliorée 
par  des  défoncements  et  par  le  transport  dans  les  champs 
des  curures  des  fossés  de  la  route.  Dans  le  potager  et  un 
petit  verger,  36  arbres  fruitiers  de  diverses  formes  végètent 
vigoureusement  et  commencent  à  donner  des  fruits.  Ce 
concurrent  s'est  surtout  préoccupé  d'augmenter  et  d'amé- 
liorer ses  prairies.  Tous  les  fonds  de  terre  où  l'humidité 
était  suffisante  pour  favoriser  la  production  herbagère 
ont  été  convertis  en  prairies  et  pâtures.  J'ai  visité  cinq 
parcelles,  d'une  contenance  totale  de  1  hectare  60  ares 
environ,  qui  sont  complètement  gazonnées.  Une  autre  terre 
de  25  ares  est  semée  en  trèfle  mélangé  avec  des  graminées. 

De  VERDELHAN  des  MOLLES. 
Barre,  le  20  septembre  1886. 


r 


—  su  — 


MLàPPORT  de  M.  Vahhé  Brunel  sur  les  travaux 
de  reboisement  exécutés  par  par  M.  Grèzes 
fJean'-PierreJ  ^  propriétaire  à  Amourettes^  com^ 
tnune  de  Julianges. 

Aujourd'hui,  1"  octobre  1886,  je  s'^ussigné,  Jean-An- 
toine Brunel,  membre  de  la  Société  d'agriculture  du  dé- 
partement de  la  Lozère,  domicilié  i  St-Léger-du-IVlalzieu. 
agÎMint  comme  délégué  par  la  susdite  Société  i  Teffiot 
de  visiter  le^  travaux  de  reboisemient  du  sieur  Jean- 
Pim^  Créées,  d'Amourettes,  commune  de  Julian^^es,  me 
luis  transporté^sur  les  lieux  et  ai  constaté  ce  qui  suit  : 

1*  Que  le  sus  nommé  a  semé  des  graines  de  pin,  il  peut 
y  avoir  près  de  dix  ans,  sur  une  étendue  de  terrain  d'en- 
Tiron  uo  hectare,  appelé  /ou  Pasturagou  et  portant  les 
n*"  438  et  439  du  plan  cadastral  de  la  commune  de  Ju- 
liaof^,  section  Amourettes  ; 

y  Que  ces  pins,  de  grandeur  différente  et  m«suraut  en 
moyenne  une  hauteur  de  deux  mètres,  sont  robustes, 
vigoureux  et  d'un  bel  avenir; 

3'  Que  par  cet  essai,  quoique  de  peu  d'importance  en 
hi-roéme.  M,  Grèzes  a  suflisamment  prouvé  que  ces 
IMiiitagnes  cpuvertes  seulement  de  bruyères,  sont  suscep- 
tibles d'être  entièrement  reboisées,  et  cela  au  grand  avan- 
1l|jjB  d'un  pajs  très  humide  et  excessivement  froid  ; 

4«  Que  conséquemment,  ce  propriétaire  mérite  d'être 
encouragé  à  poursuivre  son  oeuvre  et  à  donner  ce  bon 
flapie  h  des  populations  très  pauvres,  manquant  de  bois 


/ 


—  S18  — 

et  jusqaes  iei  Irop  en  relard  pour  comprendre  \^§  avan- 
tages des  forêts  de  pin,  au  point  de  vue  de  rutiliié  et  de 
le  salubrité. 

En  foi  de  quoi  j'ai  signé  le  ptésent  rapport,  à  St-Léger- 
du-Ma^zieu,  le  2  octobre  1885 

J.A.  BRDNEL, 


RAPPORT  de  M.  Léopold  MonesHer  ^  sur  les 
travaiùx  de  viticulture  et  arboriculture  fruitière 
exécutés  par  M.  Radarous^  notaire  honoraire 
à  la  Canourgue. 

La  Canourgue,  15  octobre  1885. 

Monsieur  le  Président, 

Apres  avoir  reoa  votre  honorëe,  je  suîs  alld  chez  M.  Lucien 
Badarous,  b  la  Caoourgue^  visiter  son  enclos  et  sa  vigne. 
Cette  dernière  a  tine  étendue  de  30  ares,  où  se  trouvent  plan- 
tés environ  ^,000  pieds  de  vigne  des  espèces  les  mieux 
appropriées  à  notre  climat,  telles  que  les  Négrets  Morastel) 
Pique- œnillot)  Blanc-franc,  etc.  ;  le  rendement  moyen  est  de 
20  hectolitres  de  vin  de  bonne  qualité.  C'est  un  rendement 
satisfaisant.  L'entretien,  la  culture  et  la  taille  ne  laissant  rien 
à  désirer,  j'eslîme  qu'une  si  bonne  tenue  mérite  d*étre  encou- 
ragée par  une  récompense. 

L'enclos  a  de  2  à  3  hectares  '?e  contenance.  La  limite  nord 
est  clôturée  par  nn  mur  qui  a  5  mètres  de  hauteur  snx*  une 
longueur  d'environ  180  mètres;  la  façade  intérieure  de  ce  mur 
se  trouvant  b  l'aspect  du  midi,  M.   Badarous  y  a  planté  des 


—  S19  — 

pofriers-espallera  sar  toote  la  loogoear,  et  entre  \e^  espaliers  $ 
'  il  a  plante  des  treilles  qaî  ont  une  tige  sans  biforcation  jasqa'à 
S"50  de  hauteur.  Il  en  résulte  que  la  moitié  inférieure  du 
'  mar  est  tapissée  par  les  espaliers  et  la  moitié  supérieure  par 
les  treilles  ;  les  espaliers  ont  h  peu  près  2  mètres  de  ban- 
leur;  ils  sont  magnifiques,  il  y  en  a  qui  ont  plus  de  4  mètres 
d'envergure  \  creilles  et  poiriers  sont  en  général  chargés  de 
très  beaux  fruits  et  des  meilleures  variétés  ;  il  y  a  encore  des 
espaliers  plantés  sur  d'autres  points  ;  au  total,  il  j  a  une  soi- 
xantaine d'espaliers.  Il  y  a  encore  dans  cet  enclos  environ  80 
fruitiers  plein  vent,  soit  h  pépin,  noyau,  coque  et  grappe,  le 
tout  des  meilleures  espèces  et  en  parfait  état. 

Il  y  a  aussi  un  parterre  très  bien  dessiné,  ou  se  trouvent 
les  arbres  d'ornement  et  les  arbustes  les  plus  estimés. 

Il  y  a  encore  un  jardin  potager  ou  se  récoltent  les  plus 
beaux   spécimens  de  tout  ce  qui   est  cultivable  dans  notre 
.dimat,  tels  que  melons,  aubergines,  tomates,  poivrons,  con- 
combres, cornichons,  artichauts,  asperges,  fraises,  etc. 

Pour  bien  peupler  sa  plantation  fruitière,  M.  Badarous 
8*est  adressé  aux  meilleurs  élablissements  de  France.  Il  y  a 
dans  sa  plantation  des  sujets  provenant  de  Clermont,  Angers, 
Ânnonay,  Toulouse,  Bour-Argental,Bourg-la-Reine,  Mende^ 
etc. 

Lorsqu'il  a  une  espèce  qui  ne  lui  convient  pas,  M.  Badarous 
la  supprime  et  la  remplace  par  un  autre  qu'il  espère  être 
meilleure. 

Tous  les  ans,  en  taillant  ses  arbres,  il  a  soin  de  conserver 
des  greffes  de  toutes  les  variétés  lors  même  qu'il  n'en  ait  pas 
besoin  pour  son  usage,  et  il  se  fait  un  plaisir  d'en  donner  è 
tootes  les  personnes  qui  vont  lui  en  demander  ^  leur  expli- 
quant les  qualités*  des  fruits  et  le  mode  de  culture  qui  con- 
Tieot  le  mieux  à  chaque  variété. 


/ 


JlffitMinihe  é\  «ffirfii#qn'eB:¥i(i«QUaF«y  aFlMM*ioBltwr0  frai- 
tière  et  oqIUim  maraicbère^  M.  Badarons  ett  ah  cuUivatcMr 
âeaplas  dîntingnëa) 

Et  e^Dclos  è  ce  qaTil  seU  âëcemë  à  M.  Badaroas  w^ 
prisse  de  cettes  qu'on  accorde  aux  candidatiurea  les  phia  mrfri- 
lanfet. 

VeoiiWz  agr^9  etc. 

L.  M0NB8TIBR. 


RAPPORT  de  M.  J.  de  Charpal  mt*  les  trwaux 
de  viticulture  exécutés  par  MM.  Pages  (JusVhl) 
et  Antoine  (François)  ^  propriitùires  à  Chcmée. 

Ghanac,  le  II  ocfbbre  1885. 

Monsieur  !e  PrésideDt, 

GooforinéiDc^t  à  lia  missioii  que  youa  awex  bien  ?ouia 
me  confier,  j'ai  visité  la  vigne  de  Justin  PAGES,  tailloir 
è  Cbanac. 

Cette  vigne  est  d'une  grande  superficioi^  relativeoDent 
au  pays  (1  hectare  80  ares). 

Le  itt^rrte  db  viticulteur  a  été  de  défoncer  un  sol  inigrat 
et  de  planter  de  bonnes  espèces  Gamay  et  Négret^ 

D'abondantes  (umaiures  donneront  aux  souches  h 
vigueur  qui  leur  manque  et  récoaipens6ron:t  largeaienl 
l«:  postulant. 

En  attendant,  je  crois  qii^il  y^  a-  Ueu  de  l'eiicdtirager 


2- 


pour  une  culture  faite  sur  une  vaste  éehelle  et  pour  la 
sélection  des  plants. 

Ses  rjEiisins  sont  du  reste  daB8  uu  état  de  maftitfitlS  satis- 

flÎMCkt. 

François  AflTOlNE,  etrtcînlMi^  à  GhaMo,  a  aussi 
adressé  une  demande,  relativement  à  sa  vigne  et  i  ses 
cultures  fruitières. 

J'oi'^lité  les  unes  eA  les  autres;  les  plants  de  vigne  ne 
sont  pas  tous  bons  et  appro)»nés  à  notre  climat. 

Le  sol  de  la  vigne>  uo  peu  trop  bas^  ue  facilite  pas  la 
maturation  do  raisin. 

MaiSf  en  revanche,  les  espaliers  et  contre-espaliers  sont 
vigoureux  et  d*un  choix  intelligent.  Le  postulant  n'a  pas 
^paint  de  faire  de  nombreux  voyages  pour  se  procurer 
des  greffes  choisies. 

It  j  aurait  donc  lieu  de  lui  décerner  une  récompense 
pour  ses  plantations  de  fruitiers  et  pour  les  soins  qh'il 
leur  donne. 

Veuillez  agréer,  etc. 

J.  DE  CHARPâL. 


« 


ti 


i 


—  382  — 


RAPPORT  de  M.  Jules  Caupert  sur  les  travaux 
d^ arboriculture  fruitière^  viticulture^  etc.^  exé- 
cutés par  MM.  Gleize,  BergognCy  Bérigaud  aine 
et  Passeboisy  propriétaires  à  Mende. 

Monsieur  le  Président, 

J'ai  rhoDoeur  de  vous  faire  parvenir  les  divers  rapports 
que  j'ai  dressés  au  retour  des  visites  que  votre  lettre  du 
11  septembre  me  chargeait  de  faire. 

M.  GLEYZE  possède  une  propriété  d*une  contenance 
d'environ  70  ares«  située  à  Rieucros,  commune  de  Mende, 
Celte  propriété  a  été  cultivée  longtemps  en  céréales,  mais 
Yojant  celte  culture  devenue  ingrate  par  suite  de  rexlrème 
bon  marché  du  blé,  et,  d'un  autre  côté,  les  fortes  dépenses 
qu'occasionnent  les  frais  de  culture,  M.  Glejze  s'est  enfin 
décidé  à  en  planter  une  partie  en  vigne.  Il  a  lui-même 
défoncé  son  terrain  à  O'^SO  de  profondeur;  aussi  cette 
plantatio  i,  qui  date  de  3  ans,  est  aujourd'hui  chargée  de 
fruits.  Une  seconde  plantation  a  été  faite  Tan  d'après» 
elle  est  en  très  belle  venue.  Ce  propriétaire,  satisfait  de 
cette  réussite,  veut  encore  l'augmenter  l'an  prochain;  il  a 
pour  cela  eu  soin  de  former  une  pépinière  qui  est  très 
TÎgoureuse. 

Indépendamment  de  cela,  ce  propriétaire  cultive  au- 
jourd'hui une  autre  partie  de  sa  propriété  en  pommes  de 
terre,  il  en  obtient  de  très  beaux  résultats.  La  plus  grande 
partie  de  ses  terres  est  bordée  d'amandiers.  M.  Glejze  y 
prodigue  ses  soins,  aussi  en  retire-t-il  un  bon  revenu. 

Un  encouragement  est  très  bien  mérité  par  cet  homme 
laborieux. 


•    m 

if 


.1 


# 


—  833  — 

M.  BERGOGNE,  enlreprenear,  possède  deux  champs 
situes  i  Clialdecoste,  commune  de  Mende.  Il  a  planlé|  il  y 
a  deux  ans,  un  de  ces  champs  en  vigne.  Cette  plantation, 
qui  a  20  ares  environ,  est  parfaitement  réussie,  et  surtout 
très  vigoureuse;  aussi  certains  pieds  avaient  Aé\)i  porté  des 
grappes  cette  année.  Les  arbres  fruitiers  qui  ont  été 
plantés  le  long  des  allées  sont  aussi  très  vigoureux.  Après 
avoir  clôturé  sa  propriété  en  exhaussant  les  murs,  M.  Ber- 
gogne  a  construit  deux  réservoirs,  Tun  qui  est  alimenté 
par  les  égouls  du  chemin  qui  avoisine  sa  propriété,  tandis 
que  Tautre  reçoit  les  eaux  du  toit  de  la  maison  d'habitation 
qui  est  attenante.  Le  premier  de  ces  réservoirs  sert  i 
arroser  les  légumes,  tandis  que  le  second  est  pour  l'usage 
delà  maison. 

Ce  propriétaire  est  en  plein  droit  de  concourir  pour  les 
phiDiations  et  emmagasinement  des  eaux. 

M.  BÉRI6AUD  a  acquis,  il  y  a  trois  ans,  une  pièce 
de  terre  à  M.  Rimbaud.  Après  y  avoir  construit  sa  maison 
d'habitation  et  s'être  parfaitement  clôturé,  M.  Bérigaud 
s'est  vivement  occupé  d*y  créer  un  jardin  potager.  Il  a  poar 
eela  non  seulement  fait  défoncer  son  terrain  è  une  grande 
profondeur,  mais  il  y  a  encore  fait  apporter  divers  engrais 
pour  l'améliorer.  Ce  sol  ainsi  préparé,  une  partie  a  été 
plantée  en  vigne,  qui  est  aujourd'hui  remarquable  par  son 
rendement.  L'autre  partie  a  été  disposée  en  jardin  qu'on 
pourrait  aussi  appeler  verger  à  cause  de  la  belle  plantation 
d'arbres  fruitiers  qui  ont  été  plantés.  Ces  arbre<<,  prove- 
nant de  la  pépinière  départementale,  sont  d'une  très  belle 
venue,  et,  au  bout  de  trois  ans,  ils  ont  donné  du  fruit  en 
abondance,  notamment  les  cerisiers,  les  pruniers,  les 
abricotiers  et  les  pêchers.  Les  poiriers  et  pommiers  qui 

S4 


—  324  — 

n'ont  pas  encore  produit,  vu  leur  jeune  âge,  promettent 
beaucoup  pour  Tavenir.  En  fait  de  légumes,  M.  Bérigaud 
obtient  sans  contredit  de  très  belles  primeurs,  (elles  que 
radis,  pois  sucrés,  romaines,  tomates^  choux  de  Bruxelles, 
etc.  Ces  légumes  sont  d'autant  plus  beaux  qu'ils  sont 
arrosés,  en  temps  de  sécheresse,  par  Teau  d*un  vaste  réser* 
voir  qui  a  été  construit  à  côté  du  jardin  et  qui  reçoit  lea 
eaux  du  chemin  longeant  cette  propriété.  Le  long  de  ses 
allées,  ce  propriétaire,  au  moyen  de  (ils  de  fer,  a  dressé  un 
treillage  vraiment  remarquable  par  son  produit.  M.  Béri- 
gaud  a  dépensé  beaucoup  d'argent  pour  ces  améliorations, 
mais  il  est  amplement  satisfait  du  revenu  qu'il  retire  de 
cette  propriété. 

Un  encouragemeot  ne  saurait  être  mieux  mérité. 

i^me  pASSEBOIS,  propriétaire  è  Cbaldecoste,  commune 
do  Mende,  a  planté,  il  y  a  quatre  ans,  une  vigne  d'une 
contenance  de  30  ares  environ.  La  sécheresse  ayant  des- 
séché la  moitié  des  plants,  M™°  Passebois  les  a  fait  rem- 
placer Tan  d'après;  sa  vigne  est  aujourd'hui  en  plein  pro- 
duit. Dans  cette  vigne  il  a  été  fait  une  plantation  de  pom- 
miers et  pêchers  qui,  malgré  leur  jeune  âge,  ont  produit, 
cette  année,  en  abondance.  Elle  a,  cette  année,  augmenté 
la  contenance  de  cette  propriété  et  construit  un  local  pour 
cuver  son  vin,  le  tout  est  en  parfait  état. 

Cette  dame  s'e^t  donné  beaucoup  de  mal  pour  amé- 
liorer  sa  propriété,  qui  n'avait  presque  pas  do  valeur. 

Recevez,  etc. 

JoLES  CAUPERT. 


t 


—  325  — 


RAPPORT  de  M.  Favier,  de  Chapciniès^  sur  les 
travaux  d'améliorations  agricoles  diverses  cxc- 
eutés  par  M.  Osfy  {Pierre- Louis)  ^  de  Combettes^ 
commune  de  St-Léger-de-Peyre^  et  par  M.  Galtier 
(Xavier) j  des  Salles^  même  commune. 

Monsieur  le  Président, 

Pour  me  conformer  à  la  décision  de  la  Société  d'agri- 
eulture,  le  14  courant,  je  me  suis  transporté  dans  la  com- 
mune de  Saint  Léger-de<Peyre  pour  visiter  les  propriétés 
de  M.  Osty  (Pierre-Louis),  à  Combettes,  et  de  M.  Galtier 
[Xavier],  aux  Salles,  et  constater  les  améliorations  qu'ils 
ont  faites  dans  leurs  propriétés. 

1*  M.  Osty  (Pierre -Louis],  propriétaire  à  Combettes 

Le  domaine  de  M.  Osty,  d'une  contenance)  de  S6  hec- 
tares, est  situé  à  l'aspect  du  couchant,  à  une  altitude  de 
700  à  1,000  mètres  et  sur  des  pentes  très  inclinées.  Les 
orages  y  feraient  beaucoup  de  mal  si  le  propriétaire  n'avait 
soin  de  planter  des  arbres  fruitiers  de  toute  sorte  pour  sou- 
tenir les  terres  ;  j'ai  constaté  que  tous  ces  arbres  fruitiers 
doobaient  déjà  beaucoup  et  qu'ils  étaient  parfaijlemeat 
élagues  et  échenillés. 

Sur  un  terrain  autrefois  improductif,  M.  Osty  a  planté 
une  vigno  qui,  cette  année,  a  produit  une  rôcolte  très 
rémunératrice  ;  aussi,  chaque  année,  le  propriétaire  fait 
des  sacrifices  nouveaux  pour  l'agrandir  ;  sous  peu  elle 
aura  une  conteuanc3  de  plus  d'un  hectare. 

A  côté  de  la  vigne,  j'ai  constaté  des  essais  de  greffaga 


-  JS6  — 

du  châtaignier  sar  le  chêne,  une  couronne  a  parfaitemeni 
réussi,  de  mè<ne  Tamandier  sur  le  prunier. 

Al.  Osij  a  introduit  dans  son  rucher,  oompoaè  de 
S5  ruches  bien  tenues  et  très  vigoureuses,  des- ruches  à 
s»;ms>  mobiles  qui  m'ont  paru  avoir  un  grand  avantage 
sûr  l'ancien  système.  Il  est  aisé  de  les  visiter  aan» faire 
périr  les  abeilles. 

Sa  pépinière,  son  jardin,  ses  bâtiments  agricoles,  tout 
est  tenu  avec  soin  et  intelligence.  Mais  où  Ton  constate 
l'ardeur  au  travail,  c'est  en  visitant  les  champs  de  M.  Osty 
qui  sont  parfaitement  épierrés  ;  notamment  sur  une  par- 
celle d'environ  3  hectares,  il  a  été  enlevé  soit  cette  année 
ou  les  années  précédentes  plus  de  4,000  chars  de  pierres 
qui  ont  servi  i  clôturer  la  propriété  ou  à  faire  des  drai- 
nages. Les  gros  blocs  ont  été  trainés  dans  les  endroits  les 
plus  en  pente  et  servent  à  arrêter  le  ravage  des  eaux  tor- 
rentielles. 

En  un  mot,  M.  Osiy  est  un  propriétaire  intelligent  et 
actifs  qui,  abandonnant  la  vioille  routine,  exploite  sa 
propriété  d'une  manière  rationnelle  ;  son  exemple  ne 
peut  quètre  utile  à  ses  voisins^  et  il  est  juste  qu'il  soit 
encouragé  dans  cette  voie. 

2""   N.  Galtier  (Xavier),  aux  Salles. 

A  peine  sorti  de  la  ferme  école  de  Recoulettes,  le  jeune 
Galtier  a  pris  la  direction  de  la  propriété  paternelle,  et 
s.*est  appliqué  à  mettre  en  pratique,  dans  la  culture  de  sas 
terres,  la  manière  rationnelle  employée  aujourd'hui. 

Il  a  planté,  depuis  4  ans,  une  vigne  sur  une  parcelle  de 
terrain  inculte  autrefois  ;  les  cépages  complantés  sont  le 
Négret  et  le  Gamai.  Cette  année  encore,  il  a  défoncé  à 


—  Jâ7  — 

O^fiO  de  profondeur  un  terrain  iroproduotif,  confroutant 
SB  première  plantalion  et  où  il  a  planté  des  ceps  espacés 
-d'un  mètre  en  tout  sens;  presque  tous  ont  réussi. 

H.  6alti?r  se  propose  d'agrandir  chaque  année  l'éten* 
due  de  ce  vignoble;  ni  les  diflicultés  du  terrain,  ni  la 
cherté  de  la  main-d'œuvre  n'empêchent  cet  intelligent  cul- 
tivateur de  pratiquer  les  améliorations  projetées. 

Sur  la  partie  de  vigne  qui  est  en  plein  rapport,  j'ai 
admiré  la  féconde  production  d'un  si  petit  espace  de  ter- 
rain, soit  environ  20  ares.  Les  raisins  avaient  atteint  leur 
complète  maturité,  malgré  l'altitude  de  la  vigne,  qui  est 
de  800  mètres  environ. 

Les  murs  de  soutènement  iont  bien  construits  et  de 
petits  acacias  sont  déj^  plantés  pour  former  une  clôture 
durable.  Soit  en  bordure,  soit  en  plein  ebamp,  M.  Galtier 
a  planté  plus  de  50  noyers  qni  sont  d'une  belle  vigueur 
et  commencent  à  donner  quelques  fruits. 

Il  poursuit  toujours  les  drainages  de  ses  champs  ;  encore 
cette  année,  il  en  a  pratiqué  60  mètres  sur  un  champ 
majréca^ux  et  par  conséquent  improductif. 

Il  transporte  du  terreau  et  des  cendres  sur  ses  prés, 
Ht  Améliore  ainsi  les  pailics  mauvaises. 

ilne  rase  d'environ  60  mètres  a  été  pratiquée  dans  le 
roc  poiir  amener  des  eaux  non  utilisées  sur  une  paroelle 
de  terrain  rocailleux,  cl  M.  Galtier  est  arrivé  ainsi  à  le 
convertir  en  prairie  de  bonne  qualité 

Je  mentionne  aussi  la  bonne  tenue  de  ses  écuries,  de  8a 
fcaase-cour  ;  le  jardin  est  aussi  bien  cultivé  avec  des  plantes 
potagères  introduites  dans  le  pays  et  qui  produisent  un 
bon  rendement.  Sa  pépinière,  bien  sarclée,  est  élaguée 
convenablement. 

Enfin  on  reconnaît  partout   la  main    intelligente  qai 


—  328  — 

dirige  cette  plantatioD,  et  si  M.  Galtier  avait  les  moyens 
d'action  qu*ont  d'autres  propriétaires,  il  serait  un  grand 
propagateur  de  la  bonne  culture.  Néanmoins,  il  lutte  avec 
ardeur  «contre  les  vieux  préjugés  et  prouve  par  son  labeur 
infatigable  que  tout  travail  fait  avec  intelligence  n'est 
jamais  perdu. 

A  tous  les  points  de  vue,  M.  Galtîcr  mérité  des  en- 
couragements; il  y  a  peu  de  si  jeunes  agriculteurs  qui 
aient  fait  tant  d'améliorations  dans  leur  propriété  en  si 
peu  de  temps. 

Agréez,  etc. 

FAVIER. 

Cbapciniès,  le  25  oclobre  1885. 


RAPPORT  de  M.  Léopold  Monestier  sur  les 
travaux  de  viticulture  et  autres  exécutés  par 
MM.  Pradeilles  (Auguste)  ;  Libourel  {Rémi)  ; 
Granier  (Pierre)  ;  Brajon  (François)  ;  Albouy 
(Michel)  ,  prcypriétaires  de  la  commune  de  Si- 
Bauzile,  et  Folcher  (Baptiste)  ^  de  JulherSj 
commune  de  Balsièges. 

M.  PRADEILLES  (Auguste),  des  Fonts,  commune  de 
St-Bauzîle,  a  planté^  il  J  &  ^  et  4  ans,  une  \îgue  d'environ 
30  ares  d'ëlendue.  Dans  l'ensemble,  il  a  opère  d'une  manière 
assez  correcte.  Il  y  a  des  treilles  malades  et  on  ferait  bien  de 
dénoncer  le  fait  à  qui  de  droit  pour  s'assurer  si  ce  ne  serait 
pas  le  phylloxéra. 


—  329  — 

M.  Pradeilles  a  également  plante  sut  nn  autre  point,  il  y  a 
deux  ans,  10  ares  de  vigne.  L'ensemble  de  cette  plantation 
est  irréprochable,  loi,  il  n'y  a  pas  de  treilles  malades* 

M.  Pradeilles  a  on  assez  grand  nombre  d'arbres  fraitiers 
qui  sont  en  bon  ëtat.  Il  a  beaucoup  de  goût  pour  Tarboricul- 
tare  fruitière. 

Cet  agriculteur  a  introduit  aui  Fonts  les  ruches  perfcc  • 
tlonnëes  d'après  le  système  américain,  système  très  avanta* 
gens  pour  Valimenlatîon  des  abeilles  et  qui  mërile  d'être 
propage. 

Il  y  a  lieu  d'rncourager  les  travaux  de  M.  Pradeilles. 

M.  LIBOURËL  (Rémi)  a  plante  une  vigne  qui  a  de  4Ô 
i      }l  45  ares  d'ëtendue. 

Ces  vignes  soûl  situées  sur  un  très  bon  emplacement,  mais 

I 

:^.    il  est  à  craindre  que  les  plants  n'aient  pas  été  bien  appropriés 
an  climat. 

M.  Libourel  mérite  un  encouragement. 

M.  GRANIER  (Pierre),  de  Roulïiac,  commune  de  Saint 
Baozile,  a  planté  20,000  p'eds  de  vi^ne  sur  35  ares  de  terrain. 

Il  se  propose  de  défoncer  cet  hiver  pour  agraudii^sa  con- 
tenance.  Certitines  parcelles  sont  composées  d'un  terrain 
mouvant  qui  nécessite  la  construction  de  murs  de  soutène- 
nent,  sous  peine  de  voir  périr  lesj  planta. 

M.  BRAJON  (François),  des  Fonts,  commune  de  Sainl- 
'Saosile,  a  créé  environ  28  ares  de  vigne  en  deux  parcellf^s 
Llkntées,  l'une,  il  y  a  5  ans  et  Tautre,  il  y  a  4  ans.  Les  travaux 

l'îl  a  opérés  dénotent  un  homme  entendu   en   viticulture* 

Hnssi  ses  treilles  sont  de  la  plus  belle  venue.   M.  Brajon  aurait 

le  premier  à  planter  la  vigne  dans  le  quartier  des  Fonts. 

Dd  encouragement  doit  élre  donné  à  M.  Brajon. 


r 


-  330  — 

M.  ALBOUT  (Michel),  demearant  ^  St-Bauzîle,  a  planté 
S  ares  de  vigne,  il  j  a  A  ans  ;  3  ares,  il  j  a  3  ans  *,  3  ares^ 
il  j  a  2  ans,   et  5  ares,   le  printemps  dernier  ;  total  13  ares. 

Dans  la  partie  la  plus  vieille,  les  raisins  sont  rares  et  encore 
verts.  Le  plant  n  éié  tire  d*Ispagnac.  Dans  les  antres  parliez, 
il  j  a  du  bon  et  du  mauvais. 

Un  encouragement  doit  être  donné  à  M.  Albouj. 

M.  FOLCEIËR  (Baptiste),  de  Jnihers,  commune  de  Bal- 
sièges^  a  planlë,  dans  le  village  des  Fonts^  une  vigne  qui  a 
1 8  ares  d'étendue,  sur  un  terrain  appelé  La  Devèze  et  dont  il 
est  feniiier  La  vigne  n'offre  rien  de  particulier;  un  encouni' 
gcment  pourrait  toutefois  être  attiibué  à  ce  fermier. 


RAPPORT  de  M.  Vahbé  Rigal,  curé  de  Brenouxj 
sur  les  travaux  de  viticallure  exécutés  par  le 
S'  Bonnet  ^E tienne)  ^  de  Lanuéjols. 

Monsieur  le  Président, 

Dans  sa  séance  du  10  septembre  dernier,  notre  Société 
d'agriculture  m'a  confié  un  mandat  que  je  me  suis  fait 
un  plaisir  de  remplir. 

En  conséquence,  je  me  suis  transporté  a  Lauuéjols  pour 
visiter  les  travaux  de  viticulture  exécutés  par  le  sieur 
Etienne  Bonnet.  Ma  mission  a  été  facile  ;  j*ai  l'honneur 
de  vous  en  transmettre  le  résultat. 

La  vigne  dont  ii  s*dgit  est  située  sur  le  versant  méri- 
dionaJ  de  la  montagne  qui  borne  le  village  de  Lanuéjols 
au  nord-est,  à  environ  600  mètres  dudit  village.  L'expp- 
sition    en    est  bonne.    L^   qualité   du  terrain,    c'est   le 


—  «t  — 

ealcaire  tirant  sur  le  rouge,  un  peu  sablonneux.  Voici  les 
renseignements  que  m*a  fournis  le  propriétaire  de  cet 
immeuble. 

Ce  vignoble  est  âgé  de  5  ans  environ.  Le  cépage,  au 
nombre  de  600  pieds  dans  K>  principe,  a  été  importé  de 
Florac;  c'est  le  gamays  beaujolais  Le  planta  été  distribué 
convenablement  et  paraît  avoir  bien  réussi. 

En  188i,  se  présentait  la  première  récolle  ;  eDe  fut 
entièrement  détruite  par  la  grêle  qui ,  cette  année-Ià« 
fit  d'immenses  ravages  da:)s  celte  commune,  et  notre  jeune 
vigneron  put  dire  comme  le  sulor  romain  :  opéra  et  tm- 
pensa  periit. 

Cette  année,  il  y  aurait  eu  une  petite  provision  de 
raisins,  sans  de  fréqucnfcs  déprédations.  Les  grappes  qui 
restent  sont  belles,  cii  rapport  avec  la  vigueur  des  pam- 
pres Le  raisin  a  n  ûri,  il  a  bon  goût.  Ce  qui  manque  i 
cette  vigne,  ce  sont  des  murs  de  clôture,  et  une  surveil- 
ance  activt^  de  la  part  dos  gardes  de  la  commune. 

En  somme,  le  ^iour  Bonnet  mérite  des  félicktalions 
et  un  encouragemenl  potir  son  initiative,  à  Lannéjols, 
d'un  plant  de  vigne  qui  devrait  être  un  siin)ulant  pour 
ses  compatriotes.  Non  content  des  travaux  déjà  exécutés, 
il  se  propose  d'agrindir  considérablemi^nt  son  vignoble, 
si  la  Société  d'agriculture  vient  à  son  aide  par  un  en- 
couragement pécuniaire  qu'il  consacrera  à  ce  travail* 
Dans  ces  conditions,  et  vu  sa  bonne  volonté,  je  propo- 
serais de  lui  accorder  une  recompense  en  argent  et  un 
traité  do  viticulture. 

Veuillez  agi  éer,  etc. 

L'ABBfi  RIGA!., 

Curé,  Camcrier  de  Sa  Sainteté  Léon  XIII. 

Breuoui,  le  16  octobre  1885. 


\ 


—  33Î  — 


RAPPORT  de  M.  Bessière  fils,  de  Saint-Bonnet- 
de-Chirac,  sur  les  travaux  d*" améliorations  agri" 
cotes  diverses  exécutés  par  M.  Bouniol  (Julien) j 
propriétaire  à  Pradassous,  commune  de  Paihers. 

Saint-Bonnet,   17  octobre  1885. 

Monsieur  le  Président, 

Conformément  à  vos  désirs,  j'ai  visité  en  détail  le  do- 
maine de  M  Julien  Bouniol,  situé  è  Pradassous,  commune 
de  Palhers,  et  je  puis  vous  rendre  compte  aujourd  hui 
du  mandat  que  vous  avez  bien  voulu  me  confier.  Ce  mao* 
dat,  je  le  remplis  avec  plaisir»  heureux  do  donner  à  la 
Société  d'agriculture  un  nouveau  témoignage  de  mon  dé- 
voûment,  heureui  aussi  de  faire  connaître  un  propriétaire 
qui  se  distingue  entre  tous  ceui  de  la  contrée  par  une 
ÎDlelligence  vive  que  rien  ne  surprend,  et  surtout  par  un 
travail  que  rien  no  rebute. 

J'ai  Yti,  à  Pradassous,  une  propriété  très  vaste  et  bien 
tenue,  qui  peut  servir  de  modèle  aux  propriétés  voisines. 
Pour  rester  dans  les  limites  de  ma  mission,  je  vais  vous 
entretenir  seulement  des  plantations  en  bordures,  des 
drainages  et  de  la  vigne. 

1®  Plantations  en  bordures.  —  M.  Bouniol  aime  pas- 
sionnément les  plantations  en  bordures  ;  il  choisit  ses 
arbres  avec  un  soin  jaloux,  les  plante  lui-même  avec  les 
précautions  les  plus  minutieuses,  pratique  autour  d'eux 
on  petit  iossé  pour  retenir  les  eaux,  puis  il  les  entoure 
d'une  défense  solide  qui  les  protège  contre  la  dent  meur- 
trière des  animaux  ;  enfin,  quand  le  temps  est  venu,  il  les 
émonde  régtilièrement,  remplace  ceux  qui  se  dessèchent 


*i' 


.  —  333  — 

et  sacrifie  même  quelquefois  des  arbres  vigoureux  pour 
rendre  Tsllée  plus  régulière  et  le  coup-d'œil  plus  beau. 
Quand  on  arrive  à  Pradassoux,  on  voit  s'élever  à  droite 
et  à  gauche  des  arbres  de  la  plus  belle  venue  :  ce  sout 
des  ormes»  des  frênes,  des  peupliers  et  des  noyers,  si  bien 
taillés,  disposés  avec  tant  de  régularité,  qu'on  se  croit, 
tout  d'abord,  en  présence  d'une  ]«lan(aiion  de  TEtot. 

Dans  la  belle  saison,  quand  la  végétation  est  dans  toute 
sa  splendeur,  cette  allée  traversant  un  immense  tapis  de 
verdure  produit  un  effet  magnifique  et  fait  l'admiration 
de  tous  les  visiteurs. 

De  l'autre  cAté  du  hameau,  dans  la  direction  de 
Clujans,  on  remarque  des  plantations  identiques  :  mêmes 
arbres,  même  régularité ,  mêmes  soins  I  Quant  aux 
chemins  ouverts  pour  rexploilaiioii  de  la  propriété,  ils 
sont  également  entourés  d'arbres  choisis  qui  sont  aussi , 
}  de  la  part  de  M.  Bouniol,  l'objot  de  soins  particuliers. 
^  De  plus,  presque  tous  ses  champs  et  sos  prés  sont  clêturés 
par  des  haies  très  régulières  et  bien  fournies,  où  les 
noyers,  les  peupliers  et  les  frênes  offrent  le  plus  gracieux 
mélange. 

;  En  résuiué,  M.  Bouniol  a  exécuté,  sur  une  étendue  de 

l  S  kilomètres,  des  plantations  en  bordures  dont  les  essences 
^  et  la  symétrie  ne  laissent  rien  à  désirer  et  qui  méritent 
l,y  de  votre  part,  M.  le  Président,  une  attention  très  spéciale. 
2®  Drâiiiâgbs  et  Utilisation  des  Eaux.  —  Ici  encore, 
H.  Bouniol  se  présente  è  vous  comme  un  propriétaire 
intelligent,  comme  un  travailleur  infatigable.  Son  père, 
il  est  vrai,  avait  fait  pour  Tassainissemerit  de  la  propriété 
des  efforts  très  louables  ;  le  fils  a  marché  sur  les  traces 
du  père  et  il  a  complété  son  œuvre  :  il  a  fait  des  épierre* 
ments,  creusé  des  fossés  et,  dans  ces  dernières  années 


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fêulemenl,  il  ■  ei^ooté  des  drainages  lur  une  longoeor  de 
3  kilomètres.  Il  a  amené  à  ses  frais  devant  sa  maison 
une  'belle  fontaine,  très  abondante,  dont  la  oanalisalion 
est  d'aumoins  400  mètres  ;  elle  coule  dans  des  tuyaux  ea 
mortier,  faits  dans  des  moules  spéciaux  d'une  rare  -per* 
fectioD  ;  ils  mesurent  chacun  10  centimètres  et  s'adaptent 
parfaitement  les  uns  aux  autres  ;  beaucoup  moins  coûteux 
que  les  tuyaux  en  fonte,  ils  sont  aussi  solides. 

Cette  eau,  conduite  è  grands  frais  à  Pradassous,  y  est 
utilisée  pour  les  besoins  de  la  maison  ;  puis  elle  va  arroser 
les  prairies  avoisinantes  qu'elle  maintient  dans  un  état 
permanent  de  verdure  et  de  fraîcheur. 

3^  ViGMB.  —  M.  Bouniol  ne  s'occupe  pas  seulement 
à  planter  des  arbres  ou  à  améliorer  ses  terres  par  les 
épierrements  et  les  drainages }  il  réserve  pour  sa  vigne 
des  heures  plus  longues  et  des  soins  plus  empressés.  Il 
voudrait  à  tout  prix  la  préserver  du  phylloxéra  qui  a  déjè 
envahi,  depuis  deux  ans,  toutes  les  vignes  situées  dans  la 
commune  de  Palhers.  —  Elle  fut  plaïuée  en  1868  sur  le 
versant  méridional  d  un  immense  plateau  situé  en  face  et 
è  la  hauteur  de  Pradassous. 

Ce  fut  la  première  qui  parut  dans  le  pays  et  on  lu 
regarda  tout  d'abord  comme  un  essai  téméraire;  mais 
bientôt,  en  présence  des  ré.^ultats  obtenus,  on  ne  tarda  pas 
à  en  planter  de  nouvelles  et  ce  coteau,  jadis  stérile  et 
désert,  ne  tarda  pas  è  se  couvrir  de  vignes  et  à  devenir  un 
vrai  trésor  pour  le  pays.  Les  uns  s'occupaient  à  planter, 
d'autres  à  préparer  le  terrain  ;  tous  dérobaient  à  Cérès  de 
longues  heures  pour  les  consacrer  à  Bacchu^.  Hélas  !  le 
phylloxéra  a  montré  sa  hideuse  figure  et  on  ne  voit  déjà 
plus  sur  le  coteau  que  des  débris  et  des  ruines.  La  vignjç 


—  »»6  — 

de  M.  Boaaiol  seule  est  restée  debout  aussi  belle,  aussi 
vigoureuse  qu'autrefois. 

Clôture  infranchissable,  plâtrage  régulier,  engrais  spé- 
eial  et  abondant  ;  rien  n'est  épargné  pour  la  protéger 
oontre  le  terrible  fléau. 

M.  Bouniol  a  prodigué  i  sa  vigne  son  argent  et  ses 
sueurs  ;  la  récompense  que  je  vous  deaiande  pour  lui 
sera  le  digne  couronnement  de  ses  travaux.  Encore  une 
fois,  Monsieur  le  Président,  M.  Bouniol  mérite,  de  la  part 
de  la  Société,  une  attention  spéciale;  si  ses  récompenses 
tombent  sur  lui,  elles  iront  à  un  homme  qui  les  mérite, 
h  uo  de  ces  propriétaires  actif^i  et  militants  qui  luttent 
souvent  avec  succès  «  toujours  avec  courage  contre  la 
trise  agricole  que  nous  traversons  et  qu'il  nous  tarde  bien 
do  voir  finir. 

Veuillez  agréez,  etc. 

BESSIÈRE  fils, 

propriétaire  à  Saint- Bonnet. 


î  RAPPORT  de  M.  Hippolyte  Chalmcton   sur   les 

'■'  travaux  d'améliorations  agricoles  diverses  exé- 

i.  cutés  par  M.  Aiigelviii  (Jean-Baptiste)  ^  proprié- 

%  taire  à  Altès^  commune  des  Laubies. 

Malassagne,  le  17  octobre  1885. 
Monsieur  le  Président, 
Conformément  à  la  décision  de  la  Société  d'agricnltnre^ 
^e  TOUS  ayez  bien  youlu  me  transmettre  par  votre  lettre  da 
11  septembre  dernier,  j*ai  Thonneur  de  vons  adresser  l'exposé 
saivant  : 


—  338  — 

Le  H  et  le  1 2  octobre,  j'ai  ^isîtë  en  dëtail  le  domaine 
d'Âltës,  commune  des  Laobîes,  qui  appartient  h  M.  ÂngeWin 
(Jean-Baptiste).  Celte  vaste  ëtendoe  de  terroir  ne  forme 
presque  qu'un  seul  lènemeut  et  mesure  cependant  plus  de 
1 58  hectares  de  superficie  distribuas  dans  Tordre  ci-dessous 

m 

esplîquë  :  Prairies^   33  hectares  et  demi  j  Pâtures,  30  hec- 
tares 3  Bois  y  25  hectares  ;  Terres  labourables  70  hectares. 

Le  sol  du  domaine  d'Âltès  est  généralement  bon  et  fertile, 
mais  uniquement  h  condition  d'une  culture  difficile  et  souvent 
très  coûteuse.  Les  champs  ont  besoin  de  profonds  drainages, 
d'une  longueur  pour  aiusi  dire  sans  Bu,  tandis  que  les  prairies 
et  les  pâtures,  situées,  en  majeure  partie,  le  long  ou  h  proxi- 
mité de  la  rivière,  exigent  des  soins  spéciaux,  selon  la  compo- 
sition, le  pfan  et  la  déclivité  du  terrain.  C*est  dire  que  les 
améliorations  multiples,  que  j*ai  été  heureux  de  constater  et 
de  vérifier,  se  rapportent  principalement  au  paragraphe  III  du 
programme  des  eucouragempnts  à  distribuer,  cet  automne, 
aux  agriculteurs  méritants.  Mais,  de  préférence,  entrons  dans 
quelques  détails  ;  venons  aux  fails  palpables  et  nous  verrons 
ainsi  an  prix  de  quel  labeur  opiniâtre,  M.  Angelvin  est  par- 
venu à  obtenir  des  résultats  extraordinaires,  résultats  que  de 
vigou:eux  efforts  accroissent  d'année  en  année  et  qui  feront, 
encore  longtemps,  moticre  à  de  nouvelles  visites. 

L   Drainages,  ëpierrëmemts. 

Les  70  hectares  de  terres  labourables  qui  constituent  ce 
que,  dans  le  pajs,  on  appelle  communément  Les  Champs 
(Tudllès^  forment,  autour  de  ce  hameau,  un  immense  circuit 
dont  la  moitié  est  imposée  en  céréales  :  seigle,  orge,  avoine 
en  grain;  et  en  fourrages,  trèfle  et  avoine  au  vert.  Le  sous-sol 
est  excessivement  humide  et  d'un  labour  très  pénible  tant  à 
cause  delà  grande  quantité  d'humus,   de  bugranes  e\  même 


—  337  — 

d'argile5  qae  de  la  difficalté  de  rëussîr  an  temps  faTorable. 
M.  AngeWin  a  remMîë  aa  premier  inconTënient  en  creusant 
de  nombreux  drainages,   bien  tracés,  solidement  construits, 
dont    les    principani    assainissent   les    parcelles    appelées  : 
Agranés^  Lou  Prada^  Chon  Gron,    Ces  condifits  d*écoa1e- 
ment  soulerrain  ont  une  longueur  totilc  de  plus  de  10,000 
mètres,  sillonnent  les  terres  en  tous  sens,  et  en  menant  dé- 
verser leurs  eaux  dans  Lou  Prada.  prc  qui  en  est  le  pourtour 
ÎDlérieor,  y  répandent  la  plus  abondante  fécondité.  £n  agis- 
sant ainsi   dans  les  diverses  parties  de  son  domaine,   notre 
Intelligent  cnltivatrur  a  agrandi  et  bonifié  de  prî-s  de  10  bec- 
tares  sa  contenance  berbacée.   11   n  fait  réparation  h   double 
profit.   Je  ne  dois  pas  oublier  de  rapporter  ici  que  la  ferme 
d'Âltës,  bien  que  située  sur  un  terrain  granitique,   est  quasi 
vierge  de  pierres  roulantes  et   de  rochers  visibles.  Pour  les 
drainages  en  question,  le  propriétaire  a  dû  fouiller  le  sol  et 
extraire  de  carrières  rudement   exploitées  les  matériaux  né- 
cessaires  ^   la   bâtisse.    x\ joutons   que   les  arrête- bœufs   ont 
complètement  disparu  depuis  que   M.  Angelvin  emploie  pour 
le  labour  la  cliarrue   Tourne  oreille.  Je  i:e  suis  que  Técho  de 
la  rumeur  publique,  en  disant  que  les  Champs  d* Altês^  fumés 
chaque  année  après  un  triple  labourage,   sont  les  mieux  cul- 
tivés de  notre  canton.   Aussi,  ensemencés  à  la  bonne  saison, 
donnent-ils  U!i  rendement  capable  d'occuper  iine  batteuse  à 
vapeur  servie  par  30  ouvriers  pendant  près  d'une  semaine. 

11.   Utilisation  des  Eaux,  Irrigations. 

En  dehors  des  notables  amelioiations  et  agrandissements 
opérés  dans  Lou  Prada^  M.  Angelvin  a  pratiqué  des  trans- 
formations vraiment  surprenantes  sur  ses  autres  prés  et 
pâtures.  Lous  Prachs  de  las  Cha^eitos^  situes  le  long  de  la 
Trnejre,  et  d'une  superficie  de  plus  de  15  hectares,  ont  par- 


/ 


—  838  — 

ticnlièrenient  ^të  l'objet  de  ses  soîds  assidos.  Une  partie  de 
ces  prés,  de  mâme  qae  la  Cosie^  ont  appartenu  au  domaioe 
dît  Del  MaSf  el  leur  acquisition  a  doublé  le  foin  de  l'acbeteur. 
Deux  digues,  où  n'entre  pas  un  grain  de  sable,  servent  pour 
l'arrosage  général.  Â  l'époque  où  M.  Angelvin  prit  possession 
de  ces  propriétés,  la  rivière  coulait  à  la  dérive,  sans  lit,  sans 
encaissement,  et,  les  jours  d'orage,  entraînait  en  lambeaux  de 
Tastes  étendues  de  glèbe.  Âujourd'bui,  il  n'en  est  pas  ainsi. 
Les  deux  larges  fossés  des  digues,  conduisent,  l'un  au  midi, 
l'antre  an  nord,  les  eaux  de  la  Trueyre  et  répandent,  sur  une 
longueur  de  plus  de  1500  mètres,  la  plus  luxuriante  fertilité. 
Des  rigoles  de  niveau  et  de  déversement  prennent  leur  ori- 
gine aux  fossés.supérieurs,  et,  nivelées  en  ^-dos,  distribuent  en 
tous  sens  les  plus  bienfaisantes  ondées^  tandis  que  i'excès 
d'bumidité  est  enlevé  par  de  petits  canaux  symétriquement 
alignés.  Avec  cette  ingénieuse  disposition,  on  ne  voit  aucun 
marais  dans  les  bas  fonds,  tandis  que  les  monticules  les  pins 
arides  sont  parfaitement  arrosés.  S'il  survient  parfois  quel- 
que inondation  terrible,  M«  Angelvin  tire  profit  du  malbenr 
même.  Tout  le  sable  que  la  rivière  peut  avoir  répandu  sur 
la  prairie,  dans  ses  débordements,  est  utilisé  comme  un  nou- 
Tean  fort.  Le  cultivateur  trace  à  l'arête  une  rigole  borizontale 
qu'il  abouche  à  une  autre  plus  considérable  et  pleine  d'eau  'y 
après  cela,  un  petit  canal  assainit  le  tout  et  ce  qui^  pour  d'au- 
tres, serait  un  véritable  accident,  devient,  pour  notre  concur- 
rent, une  source  de  produits. 

Les  bords  de  lu  rivière,  autrefois  lacérés,  ont  aussi  attiré 
son  attention.  D'énormes  blocs  de  granit,  fendus  à  coups  de 
mine,  ont  par  la  traction,  débarrassé  la  prairie  de  leur  pré- 
fence,  et  sont  venus  consolider  la  berge  que  l'impétuosité  du 
torrent  emportait  en  la  rongeant.  £n  outre,  cet  opiniâtre 
agriculteur  s'est  proposé  la  consirnction  de  deux   nouvellei 


r 


—  889  — 

dignes  poar  compléter  l*irrigatîon.  Déjlt  même,  il  a  eiëcottf 
une  partie  de  son  héroïque  dessein.  Mais,  cette  fois,  il  ne 
s'agit  de  rien  moins  que  de  fiiire  on  nouveau  lit  à  la  rivière 
sur  une  longueur  assez  considérable.  500  kilogrammes  de 
poudre  ont  ëtd  employés  à  ouvrir,  dans  le  granit  le  plus  dur, 
une  large  tranchée.  Sans  doute,  l'ouvrage  est  rude,  mais  plus 
rude,  plus  tenace  e^  la  constance  de  M.  Angelvin.  Il  ne  con- 
sidère que  les  résultats  :  or,  ils  seront  magnifiques  et  des  plus 
rémunérateurs.  Deux  hectares  de  terrain,  qui  ne  sont  qu'un 
rocher  abrupte,  formeront  un  jour  une  parcelle  de  pré  et 
fourniront  à  leur  auteur  une  double  et  abondante  récolte  de 
foin  et  de  regain  de  première  qualité. 

Les  autres  prairies  et  pâtures  de  ce  domaine  ont  toutes  reça 
des  soins  appropriés  aux  besoins  du  sol.  Aussi,  entretient-i' 
en  plein  rapport  une  cinquantaine  de  bétes  d'espèce  bovine 
et  chevaline,  et  trois  cents  moutons  ou  brebis,  le  tout  de 
bonne  qualité.  Muis  ces  résultats  sont  dûs,  en  majeure  partie, 
an  talent,  à  Thabileté,  à  la  persévérance  du  pétitionnaiie  que 
ne  rebutent  ni  la  peine,  ni  les  difficultés,  ni  la  dépense. 
C'est  pourquoi,  s'il  m'est  permis,  en  terminant,  d'émettre 
mon  avis,  j'opine  pour  que  MM.  les  ^membres  du  Jury  veuil- 
lent bien  accorder  h  mon  honnête  client  une  récompense 
honorifique  et  pécuniaire  proportionnelle  à  ses  mérites  et  à 
ses  déboursés. 

Fait  et  clos  h  Malassagne,  les  jour,  mois  et  an  que  dessus, 
par  le  soussigné  qui  a  l'honneur  d'être,  etc. 

CHALMETON  P. -H. 

Membre  titulaire  de  la  Société  d'agricullare 
de  la  Lozère. 


25 


é 


—  *ld  — 


MAPPORT  ée  AT.  Laurens  (Paulin)^  sur  les  tra- 
vaux d'irrvqati&n,  et  autres  exécutés  par  AT- 
Chabbert  (Paulin),  fyropriétaire  à  Arboussaus, 
eoïfimune  de  Sl-Sauveur-de-Peyre. 

La  Roayiôre-da-Baissoo,  20  cctobre  1885. 

MfmffBsr  te  fMrideiili 

Vm^àtHnaét  a  été  préBentéd  j^r  M.  GhtibbèkH  (Ptftrfin), 
pr^NTé(an*e^  ^èmifiim  d'Arbousâ^ras,  «ommùn^  dé  Saint- 
Sauvcur-de-Peyre,  ft  Téffet  âe  prendre  part  tt  pfocbâfin 
iMBCom^  ll^BtttofilM  àe  votre  iSociétéy  et  celle-ci  m'a  dési- 
■gfié  ^otnr  lui  retfdre  tK)Hif  t^edes  «m^ltoratiDiis  invoqQéeii. 

illea  tcmtftsfen^  èa  rôMtir^em  où  arrivent  «t  s'emmagafii 
«lèni  les  ecwféè  fAus  d^  Akilamèlres  -de  d^ainuge,  ce  qti. 
pemict  de  «porter  an  loiâ  T'atrc^sage  et  d'en  fa'irê  profiter 
^B^soriacès  pi ii8  étendues.  t}efs  réservoirs  sont  au  nombre 
•de  ^ois  :  I^QH^-èov  *eirt  de  (otme  recta nrgulaire  et  date  de 
^^oelqtres 'emnèes  ;  les  deuï  autres,  de  fornie  circulaire^ 
wm  de  cODsimetidfi  totlte  récente  ;  leùi*  diamètre  est  de 
4i0ètreB  cft  4eur  ti&Qteiirf  de  1"S0  ;  ils  ont  été  maçonnés 
èru  ifflknrtfer 'bjrdvauKqtte  èti^ndus  (cdmpiëtetnëht  êtantbes 
è  Taide  du  ciment.  Lorsque  je  les  ai  visités,  (es  eatix  y 
affiuaietft  eft  %rb&ndaDCfe.  Leur  action  sur  leis  parties  arro- 
sables  était  secondée  'j)ar  le  fOEhier  d*étable  et  le  parcage 
du  troupeau  de  bêles  'à  laine.  L'emploi  ainsi  combiné  de 
r^au  et*de  ^engrais,  ces  deux  principaux  agents  de  fertili- 
sation pour  les  'pnlipies  naturelles,  ne  peut  qu*accroitre 
considérablement  la  production  fourragère  et  permettre 
l'alimentation  d'qn  bétail ^lus  nombreux. 

Des  appareils  automatiques  de  vidage  manquent  encore 


'i 


t. 


—  3U  — 

•us  résf  rToirfl»  maU  le  concurrent  recberetM  trop  te»  per- 
fectioQoeiDeQts  agricoles,  pour  ne  paa  se  ptourvoir  de  eet 
appareil,  et  préférablement  de  ceux  du  aystème  iuveeUI 
par  UQ  de  nos  membres. 

M.  Chabbert  a  été  précédemmeot  primé  pour  d*autrea 
objets;  il  me  parait  devoir  l'être  aussi  pour  le  parti  qu'il 
a  su  tirer  des  eaux  du  drainage,  en  les  appliquât  è  l'irri- 
gation avec  tant  d'avantage. 

Agréez,  Monsieur  le  Présideat.  eU. 

P.  UDftEMS. 


RAPPORT  de  M.  Vahhé  Tardieu,  curé  de  Termes j 
sur  les  travaux  d" améliorations  agricoles  di^ 
verses  exécutés  par  M*  Joseph  Boissonnadcj 
propriétaii^e  à  La  Croze^  commune  de  Termes. 

m 

Monsieur  le  Président) 

Snr  votre  invitation  et  conformément  an  mandat  qne  m'a 
confié  la  Société  d  agricaltare^dans  sa  séance  du  1 0  septembre^ 
je  me  suis  transporté,  le  17  octobre,  à  la  Croze,  pour  examiner 
les  améliorations  faites  par  M.  Boissonnade  dans  son  domaine. 

J'ai  constaté  que  Teicposé  de  la  pétition  était  exact. 

Les  reboisements  utilisant  les  terrains  maigres  sont  épais  et 
vigoureux  et  les  plantations  de  belle  avenue. 

Les  champs,  épieriés  et  cultivés  avec  intelligence,  donnept 
toni  ce  que  peut  produire  la  nature  du  terrain. 

Uans  les  prés  et  les  pâtures,  les  fossés  et  les  rases  sont  bien 
entretenues,  les  engrais  et  les  eapx  bien  utilisées  }  ce  qni  £iit 
que  l'herbe  y  poqsse  bonne  et  serrée* 


—  842  — 

L^effeoillage  annuel  et  l'ëlagage  triennal  des  arbres  à 
feaîlles^  procarent  an  bétail  un  aliment  précieux  et  un  excel- 
lent bois  pour  le  chauffage. 

C'est  ainsi  qnC)  par  un  travail  opiniâtre  et  bien  compris^ 
M.  Boissonnade  obtient  des  résultats  si  supérieurs  à  ceux  de 
ses  voisins,  qu'on  peut  facilement  distinguer  les  propriétés  qui 
^ai  appartiennent. 

De  plus,  les  écuries  du  domaine  sont  spacieuses,  bien  pa- 
vées, bien  aérées  et  très  propres. 

Les  animaux,  de  bonne  qualité,  sont  bien  nourris  et  bien 
pansés  surtout,  car  chose  à  remarquer  spécialement,  il  j  a 
une  petite  écurie  séparée  des  autres  et  destinée  uniquement 
à  recevoir  les  animaux  dès  qu'ils  sont  atteints  de  quelque 
maladie,  a6n  que  les  autres  ne  puissent  pas  contracter  cette 
fièvre. 

Il  résulte  donc  de  ma  visite  que  M.  Boissonnade  mérite  à 

juste  titre  d'être  encouragé  et  récompense'  pour  la  bonne  tenue 

générale  de  tout  son  domaine. 

T\RD1EU. 
Termes,  le  18  octobre  1885. 


RAPPORT  de  M.  Vigier  (Pierre)  j  propriétaire 
au  MalzieUj  sur  les  travaux  d'améliorations 
diverses  agricoles  exécutés  par  M.  Laporte  (Jean- 
Pierre)^  propriétaire  au  Nozier^  commune  du 
Malzieu-Forain . 

Monsieur  le  Président, 
Pour  me  conformer  à  la  mission  que  vous  avez  bien  voulu 
me  confier  par  votre  lettre  en  date  du  1  5  septembre  dernier, 


It 


—  343  — 

j*aî  l'honnenr  de  tous  transmettre  ci-dessons  le  résultat  de 
raes  observations  sur  le  domaiuc  du  Nozicr. 

Je  dois  d'abord  dire  que  ce  domaine,  n'rtant  qu'à  3  kilo- 
mètres du  Maizieu,  mVst  connu  depuis  forl  longtemps. 

En  conséquence,  je  puis  affirmer  que,  depuis  qu'il  appar- 
tient à  la  famille  Luporte,  do  grandes  améliorations  j  ont  été 
faîtes. 

Ainsi  que  le  dit,  dans  sa  demande,  M.  Laporte  (Jean* 
Pierre),  le  pre  appelé  Pi^é-Grand^  qui  est  d'une  contenance 
supérieure  à  6  hectares,  était  autrefois  presque  un  marécage. 
Je  l'ai  trouvé  parfaitement  assaini  et  dépouillé  de  toute  mau- 
vaise végétation  :  buissons,  osiers,  aulnes  rabougris,  qui  pous- 
saient au  hasard. 

Pour  arriver  à  cet  assainissement ,  il  est  certain  que 
11'  Laporte  a  dû  faire  de  grands  travaux  de  drainage  ;  dans 
sa  demande  il  dit  1,500  mètres;  il  m'est  impossible  de  véri- 
fier, mais  ce  chiffre  doit  être  exact  et  peut-être  même  inférieur 
à  la  vérité^  en  tout  cas,  il  existe  au  moins  1,500  mètres  de 
fossés  ouverts. 

Le  lit  du  ruisseau  est  parfaitentent  établi  sur  toute  la  lon- 
gueur du  pré  (330  mètres)  de  manière  à  faciliter,  soit  les 
prises  d'eau  pour  Tarrosement  du  pré,  soit  l'écoulement  de 
l'eau  lorsqu'elle  est  trop  abondante. 

Après  avoir  visité  le  pré,  je  me  suis  transporté  sur  la  partie 
attenante,  appelée  Champ- Grand,  qui  était  autrefois  en  effet 
on  champ,  anjourd'hui  converti  en  prairie.  Celle  conversion 
n'a  dû  avoir  lieu  que  l'année  passée,  car  la  première  récolte 
D*a  été  enlevée  que  cette  année  ci.  Ce  travail  a  été  fait 
dans  d'excellenles  conditions ,  car  on  ne  remarque  sur  le 
'cbamp  transformé  ni  pierres,  ni  rochers,  tandis  que  les  pro- 
!.  prîetés  environnantes  en  sonl  couvertes. 

Il  me  serait   impossible  n'y  ajant  pas  assisté,  de  fixer  la 


—  344  — 

quatitittf  de  trayaU  et  le  nombre  de  joarn^es  employées  à  cette 
extraction,  mais  je?  puis  assurer  que  c'est  an  travail  considé  • 
rable  et  que  le  nombre  de  1 00  cbars  de  rochers  fixé  par  le 
sieur  Laporte  n*est  pas  exagéré. 

Aujourd'hui,  le  Pré  Grand  et  le  Champ-Grand  ne  forment 
h  l'œil  qu'une  seule  parcelle,  tandis  qu'autrefois,  ils  formaient 
deux  parcelles  très  distinctes  et  séparées  par  deux  tertres  : 
Tan  de  200  mitres  de  longueur  et  l'autre  de  125  mètres, 
dont  je  ne  puis  fixer  les  hitnteurs  puisqu'ils  ont  disparu  et  que 
M.  Laporte  prétend  être  de  G^'SO  et  de  1^50.  De  l'inspection 
des  terrains,  il  semble  que  ces  chiffres  doivent  être  exacts. 
La  terre  des  tertres  a  été  portée  dans  la  prairie  pour  en  rem- 
plir les  creux.  CMravail  est  encore  très  apparent  et  se  recon- 
naît facilement  à  la  végétation. 

Pour  l'arrosement  de  la  partie  transformée  en  pré,  il  a  été 
fait  une  rase  de  800  mètres  de  longueur,  ainsi  que  l'u  dit 
M*  Laporte  dans  sa  demande  ;  cette  rase  prend  l'eau  eu 
amont  et  peut  servir  à  l'arrosement,  dans  son  entier,  du  champ 
transformé. 

La  conversion  du  champ  en  prairie  a  été  faite  au  moyen 
d'ensemencement  de  ray-gras,  fenasse,  trèfle  et  sainfoin. 

£n  résumé,  M.  Laporte  a  fait  un  travail  considérable,  je 
puis  même  dire  le  travail  le  plus  considérable  qui  ait  été  fait 
dans  notre  canton  du  Maizieu,  et  y  a  apporté  toute  l'activité 
et  l'intelligence  nécessaires  à  cette  oeuvre. 

Du  reste,  autrefois,  dans  le  public,  on  prétendait  que  cette 
propriété  ne  produisait  que  16  chars  de  foin,  tandis  qu'à 
présent  on  prétend  qu'elle  en  produit  50  ,  de  plus ,  du 
regrain. 

En  faisant  la  part  de  l'exagération,  il  n'en  reste  pas  moins 
acquis  comme  positif  que  la  production  est  de  beaucoup 
supérieure  ^  celle  d'autrefois  *,  celte  exagération  même  de  la 


—  845  — 

{M(rt  da  public  est  la  preuve  la  plos  ëyîdente  de  la  lëostfite  et 
de  l'importance  des  amëliorations  faites  par  Laporte. 

M.  Laporte  m'a  fait  remarquer  aussi  deas  autres  tertres 
enlevëS)  mais  de  moindre  importance,  dont  je  ne  crois  pas 
detoir  parler,  puisqu'il  n'en  est  pas  question  dans  sa  demande. 

Veuillez  agréer ,  etc. 

VIGIER. 


RAPPORT  de  M.  de  Labarthe  sur  les  travaux 
(Tépierrements  ^  plâtrage  j  etc.  ^  exécutés  par 
MM.  Crespin  (Charles),  pj^oprié taire  à  BerlièrCj 
commune  de  Montrodat. 

Monsieur  le  Président, 

Votre  lettre  du  17  septembre  m*ayan(  désigné  pour 
visiter  les  Inivaux  d'irrigation,  d'épierrcment  et  de  plàtrs^e 
exécutés  par  le  sieur  Crespin  (Charles),  de  Berlières,  sur 
ses  propriétés,  j'ai  constaté  en  visitant  lesdites  propriétés  : 

V  Un  pré  appelé  Pré  Grand,  contenance  1  hectare 
32  ares.  Divisé  en  plusieurs  parcelles,  a  été  considérable- 
ment augmenté  par  la  réunion  de  toutes  ces  parcelles, 
et  aux  dépens  de  Tancien  lit  de  la  rivière  qui  a  été  épierré 
«t  comblé  au  moyen  de  terres  transportées.  Le  nivellement 
est  presque  complet, quelques  parties  encore  un  peu  basses 
seront  exhaussées  par  le  dépôt  des  eaux  de  la  rivière  au 
•moyen  de  rases  construites  avec  intelligence. 

Une  prise  d'eau  construite  en  amont  permet,  au  moyen 
d'une  béalière  d'environ  400  mètres  de  long,  d'arroser  en 
tout  temps  le  pré,  donner  l'eau  suflBsante  à  Texploitatioa 


~  346  — 

d'un  moulin,  et  arroser  le  pré  dit  du  Juge  avec  les  eaux 
qui  s'échappent  du  moulin. 

Ce  pré  du  Juge,  couvert  db  gravier  par  les  inondations, 
a  été  épierré,  nivelé  et  semé  en  luzerne  et  gramioées;  les 
rases  d*arrosement  ne  laissent  riea  à  désirer  ;  le  gazonne- 
ment  est  aujourd'hui  en  bon  état. 

Un  champ  dit  de  la  Chapelle,  contenance  1  hectare 
60  ares,  a  été  converti  en  pré  et  est  arrosé  au  moyen  d*une 
rase  captant  les  eaux  pluviales  d'un  chemin  contigû,  les 
eaux  d'un  ravin  et  celles  d'une  source  suffisante  pendant 
neuf  (nois. 

  mon  avis,  toutes  ces  réparations  ont  doublé  le  rende- 
ment de  tous  ces  prés. 

EpiERRBMENTS.  —  Lcs  tcrres  situées  au  lieu  dit  de  Pejadel 
sont  généralement  couvertes  de  pierres  ramenées  à  la  sur- 
face par  la  charrue.  Le  sieur  Grespinépierre  chaque  année, 
depuis  20  ans,  les  terres  qu'il  possède  aurlit  lieu  »t  emploie 
à  ce  travail  de  60  à  80  journées.  11  est  parvenu  à  épierrer 
6  hectares  assez  complètement  pour  que  les  fourrages 
semés  sur  ces  dernières  terres  puissent  être  fauché  aussi 
ras  que  les  prés. 

Une  partie  de  ces  terres  est  chaque  année  semée  et 
récoltée  en  fourrage,  sainfoin,  trèfle  ou  minette. 

1,200  kilos  de  plâtre  sont  répandus  chaque  année  sur 
les  récoltes. 

Le  rendement  des  terres  comme  celui  des  prés  a  été 
presque  doublé. 

Si  la  Société  veut  bien  accorder  une  prime  au  deman- 
deur, le  sieur  Crespin  s'engage  à  remployer  au  perfec- 
tionnement des  travaux  déjà  faits* 

Agréez^  etc. 

E.  SB  LABÀKTHE. 


—  347  — 


k. 


RAPPORT  de  M.  Emile  de  More  sur  les  travaux 
d'améliorations  diverses  exécutés  par  M.  Mathieu 
(Adrien)^  instituteur  à  St-Léger-de-Peyre^  pro- 
priétaire au  Montj  commune  de  Fontans. 

Monsiear  le  Président^ 

Me  conformnnt  h  votre  lettre  da  1 1  septembre  1885,  j'aî 
visité  la  propriété  de  M.  Adrien  Mathieu,  institotear  à  Saint- 
Léger -de- Pejre  et  propriétaire  an  Mont,  commune  de  Fon- 
tans. 

M.  Mathiea  a  fait  différentes  plantations  dont  la  plupart 
datent  du  printemps  dernier.  J'aî  remarqué  des  peupliers, 
des  frênes,  des  ormes.  Et  dans  un  petit  jardin,  on  voit  quel* 
ques  arbres  fruitiers,  dont  quelques  uns  ont  commencé  à 
donner  du  fruit.  Il  u  épierré  un  champ.  En  an  mot,  M.  Ma- 
thieu a  le  désir  de  donner  le  bon  exemple  en  agriculture* 

En  conséquence,  on  devrait  lui  donner  un  petit  encoura- 
gement pour  Tengiiger  à  continuer  de  montrer  le  bon  exemple. 

Veuillez  recevoir,  etc. 

E.  DE  MORE. 

Serverette,  19  octobre  1885. 


RAPPORT  de  M.  Pantel  sur  les  travaux  d'irri- 
gation et  auU^es  exécutés  par  M.  Albaric  (Au- 
*  gustin)^  propinétaire  au  Pont-de'Montverl . 

Nous  JeaiiJjouis  Pautel,  membre  de  la  Soeiëlë  d'agriculture 
do  département  de  la  Lozère,  demeurant  aa  Pont-de-Mout?ert, 
désigné  par  cette  Société, dans  sa  séance  da  10  septembre  der- 
nier^  pour  constituer  1^  les  travaux  d'irrigation  et  prises  d'eau 
^lécuiés  par  sieor  Aogastin  Albaric,  propriétaire,  demeurant 
«n  Pont'de'MonrtTert,  suivant  sa  demande  du  S7  aoât  aussi 
dernier,  visée  par  M.  le  ll«ire  de  la  commâne  du  Pont-d^- 
Hontvert  ; 

Et  2"  pour  esamîiier  et  constater  également  lés  travaux 
qu'il  a  fait  pour  élever  une  grande  muraille  sur  la  rive  droite 
de  in  rivière  du  Tarn^  afin  d'utiliser  un  terrain  totaielDont 
improductif  pour  y  faire  itô  jerdio  arrosable» 

En  exécution  du  naudat  que  nous  avons  reçu  de  cette 
Société)  nous  nous  sommes  transporté^  le  8  octobre  courant ^ 
i*  sur  la  |nèce  -appelés  Ëknéuard,  contenant  devoia  et  pré, 
mlm  laquelle  kiût  ^  OMidtoitoa  les  eans  de  b  rivière  de  Rîie«- 
malet,  formant  les  n""  5St6,  606,  607)  608,  608  et  610, 
gection  J  ^  .pkucadaAtral,  et  d'une  contenance  de  8  bectares 
68  arcs  35  centiares;  et  nous  avoma  remai>ç|aé  que  le  poalolan^ 
avait  établi  deux  prises  d'eau  ou  cbaussées  sur  la  rivière  de 
Rieumalet  qui  permettent,,  avec  d'autres  petites  prises  faites 
sur  un  petit  ravin  qui  traverse  du  coucbant  au  levant  cette 
propriété,  de  bien  l'irriguer  et  que  cette  irrigation  en  aug- 
mente considérablement  là  vâ^eùf.  Des  arbres  de  bordure 
sont  plantés  des  deux  côtés  du  petit  ravin,  sur  le  bord  des 
prises  d'eaq  et  au  levant  d'un  pré  qui  fait  la  principale  valeur 
de  cette  propriété. 


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Apres  avoir  constaté  les  amélioratîoDS  faites  à  cette  pra- 
t'  )pnéiê,  noua  nous  sommes  transporté  sar    ane  pièce  sîtaée 
■~.  %iir  la  Yive  droite  de  la  rivière  du  Tarn,  dite  la  Perlelte, 
iormant  partie  du  numéro  637,  section  D  du  plan  cadastral, 
:    %t  nous  y  avons  constaté,  entre  la  rivière  du  Tarn  et  la  partie 
'<  «de  Boute  nouvellement  construite,  du  Pont- de  Montvert  au 
■ .  I&lejmard,  nituée  au  levant  de  ce  bourg,  un  jardin  nouvelle- 
ïnent  construit  ajant   une  longueur  de   50  mètres   sur  une 
largeur  de  8  mètres,  dont  les  terres  sont  soutenues,  au   midi 
tet  en  suivant  la  rive  droite  du  Tarn  par  un  mur  aussi  nou- 
vellement construit,  d'une  liauleur  de  neuf  mètres. 

Les  terres  de  ce  jardin  ont  été  apportées  avec  des  cbars  ou 

.    des  charettes  par  les  soins  du  propriétaire,  soit  des  déblais  de 

la  route,  soit  des  fondations  de  la  construction  de  quelques 

Inaisons  et  notamment  de  la  maison  de  Técole  communale,  et 

.'   tn  simple  rocber  tout  à  fait  improductif  et  sans  aucune  valeur 

.     est  aujourd'hui  très  productif  par  les  soins  de  ce  propriétaire, 

■ 

^'  ie  sorte  que  ce  jardin  a  actuellement  une  valeur  de  plus  dé 
]^    BjvvO  francs» 

if 

■  Four  en  augmenter  la  valeur  et  le  rendre  plus  productif, 
k  m  flieor  Albarîc  a  eu  soin  de  réunir  toutes  les  eaus  qui  coulent 
P.-W8. jardins  supérieurs  et  qui  dérivent  de  la  rivière  du  Tara^ 
le  sbrte  qu'aujourd'hui  Ce  jardin,  par  sa  situation  cliàiaiérî^ 
|iie,  par  son  terrain  neuf,  est  un  des  plus  fertiles  du  P6nt-de- 
hodtvert. 

,    Tel  est  EK>fré  rapport* 
Fait  au  Po«t'-de-lSofitverl,  le  44  octobre  1885. 

PÀNTEL. 


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SÉANCE  DD  3  DÉCEfflBBE  1885. 


Présidence    de    H.   DE  LESCURE ,    Tice-président. 

Présents  :  MM.  Tabbd  Bosse,  secrétaire  général, 
André,  Joseph  Pahadan,  Tûoupel  et  Vincens. 

Le  Procès- verbal  de  la  dernière  séance  est  lu 
et  approuvé  sans  observations. 

M.  le  Président  donne  ensuite  lecture  de  la  cir- 
culaire ministérielle  ci-après  : 

Paris,  le  10  novembre  1885. 

Monsieur  le   Président, 

J'ai  l'honneur  de  vous  annoncer  que,  par  arrêté  du  5  no- 
Tembie  courant,  j*ai  créé,  au  sein  du  Comité  des  travaux 
bistoriqucs  et  scientifiques,  une  section  de  Géographie  histO" 
rique  et  descriptive.  En  même  temps,  j'ai  rattaché  les  sciences 
naturelles  à  la  4®  section  (Sciences  mathématiques,  phjsiqnes, 
chimiques  et  météorologiques)  à  laquelle  j*ai  donné  le  titre 
général  de  Section  des  sciences.  Le  rapport  ci  inclus  vous  fera 
connaître  les  motifs  d'une  modification  que  mon  prédécesseur 
aurait  désiré  introduire  lui-même  dans  l'organisation  du 
Comité  en  mars  1883,  et  que  des  raisons  de  haute  convenance 
ont  seules  fait  diflerer  jusqu'à  présent. 

La  création  d'une  section  de  Géographie  historique  et  des- 
criptive donne  satisfaction  à  des  vœux  qu'avaient  émis  depuis 
longtemps  diverses  sociétés  savantes,  et  en  particulier  les 
spcîétés  de  géographie,  d'origine  plus  récente,  mais  dont  le 
nombre  et  l'importance  s'accroissent  tous  les  jours.  La  cer- 
titude de  voir  leurs  travaux  et  leurs  communications  soigneu- 
se 


^  _  862  — 

sèment  ëtadiés^  analyses)  publies  par  les  soins  d'une  section 
spéciale  ou  mis  en  lumière  devant  le  congrès  des  sociétés 
savantes  à  la  Sorbonne,  sera  pour  elles  nn  précieux  encoura- 
gement \  elle  ne  peut  qu'augmenter  l'élan  des  nombreux  tra- 
vailleurs qui  s'adonnent  à  cet  ordre  de  sciences  et  qui  n'auront 
pins  ^  regretter  de  ne  pas  savoir  où  diriger,  pour  les  faire 
mieux  connaître,  les  résultats  de  leurs  éludes  et  de  leurs 
recherches. 

Je  vous  prie^  Monsieur  le  Président,  d'appeler  sur  cette 
nonvelle  organisation  l'attention  des  membres  de  votre  société, 
et  de  lui  donner,  par  les  mojens  en  votre  pouvoir,  toute  la 
publicité  désirable. 

Agréez,  Monsieur  le  Président,  l'assurance  de  ma  considé- 
ration très  distinguée. 

Le  Ministre  de  VInstruction  publique^ 

des  Beaux-Arts  et  des  Cultes^ 

Signé  :  René  GOBLET. 

RAPPORT 
A   M.  LE  MINISTRE  DE  L'INSTRUCTION  PUBLIQUE 

Paris,  le  3  novembre  1885. 

Monsieur  le  Ministre, 
Lorsque,  en  1883,  votre  prédécesseur  a  modiBé  l'organi- 
sation du  Comité  des  travaux  historiques  et  scientifiques  et  en 
a  distribué  les  sections  comme  elles  sont  demeurées  depuis, 
j'avais  cru  devoir  lui  proposer  la  création  d'une  section  de 
géographie  historique  et  descriptive,  ce  La  géographie,  i»  lui 
disais-je  dans  le  rapport  que  l'avais  l'honneur  de  lui  adresser 
le  5  mars  1883,  «  est  aujourd'hui  lapins  cultivée  de  tontes 
les  sciences  :  elle  joue  de  nos  jours  le  rôle  que  Thistoire  jouait 
en  1 834  ^  aussi  le  nombre  des  Sociétés  de  géographie  ang- 


—  353  — 

mante- 1  il  sans  cesse  9  el^  comme  on  j  (raTaille  avec  ane 
ardenr  pnodigîease,  il  en  sort  chaque  année  des  milliers  d'in- 
formations  et  de  docameuls  qui  méritent  d'être  mis  en  lu- 
mière. Il  semble  que  le  génie  national  se  tourne  enfin  avec 
passion  vers  l'étude  du  globe  qu'on  a  ai  longtemps  reproché 
anz  Français  de  négliger.   » 

Il  n'y  avait  donc  point  à  craindre  qu'une  section  de  géo- 
graphie manquât  d  aliments  :  les  informatrons,  les  documents 
venus  des  sociétés  savantes  auraient  suffi  pour  l'occuper,  et 
les  travaux  laissés  inachevés  par  la  Commission  de  géograpfue 
historique  de  l'ancienne  France  offraient  à  son  activité  des 
ressources  qu'elle  n'aurait  pas  épuisées  de  longtemps. 

M.  Ferry  s'était  rendu  h  ces  raisons,  et  il  avait  décid*^'  la 
création  que  je  lui  proposais  de  faire,  mais  l'illustre  savant 
qui  présidait  alors  la  section  des  sciences  le  pria  de  la  différer* 
H.  Milne  Edwards  suivait  aVec  trop  d'attention  le  progrès  des 
sciences  géographiques  dans  nos  sociétés  savantes  pour  se 
priver  sans  regrets  d'un  moyen  de  les  surveiller  et  de  les 
seconder  ;  d'autre  part,  il  avait  rendu  2i  l'histoire  naturelle 
de  si  éminents  services  qu'on  ne  pouvait  conBer  à  un  autre 
que  lui  dans  le  Comité  le  soin  d'en  diriger  l'étude.  Votre 
prédécesseur  renonça  donc  h  diviser,  comme  je  lui  demandais 
de  le  faire,  l'ancienne  section  des  sciences  en  deux  sections, 
Tone  des  sciences  mathématiques,  physiques,  chimiques,  mé- 
téorologiques et  naturelles,  l'autre  de  géographie  historique 
et  descriptive  ;  il  réunit  les  sciences  géographiques  et  nata- 
relles,  qui  au  reste  ont  entre  elles  tant  de  liens,  et  forma  une 
section  distincte  avec  les  sciences  mathématiques,  physiques, 
chimiques  et  météorologiques.  M.  Milne  Edwards,  auquel  le 
Ministre  était  heureux  de  donner  un  témoignage  de  déférence, 
g^rda  la  présidence  de  la  section  des  sciences  géographiques 
et  naturelles  ;  et,  jnsqu'èi  son  dernier  jour,  il  l'anima  de  son 


—  S54  — 

ardeur  scientlBrjue,  de  sa    pdss'on   poar  les  dëcouveites,  de 
son  dévouement  absolu  ri  lu  véiite. 

Néanmoins  celle  division  drs  sections  scientifiques  du 
Comité  avait  des  inconvénients  sur  lesquels  il  dtaîr  impossible 
de  se  faire  illusion  e(  que  la  pratique  a  mis  en  pleine  lumière. 
Qi^elle  que  soit  rimportance  des  sciences  matbëmatiqnes, 
pbjsiques,  cbimiqurs  et  niétéoiologiques,  elles  ne  sauraient 
suffire  à  alimmter  une  section  do  Comité.  Les  difficultés 
qu'elles  présentent  ne  pei  met  lent  qu'à  tiès  peu  .de  personnes 
en  province  de  se  consacrer  à  leur  étude  y  les  découvertes 
sont  rares  dans  nos  départements  en  cet  or<]re  de  travaux^  et 
la  plopart  d'entre  elles  sont  faites  par  les  professeurs,  mieux 
outillés  |.our  Icî»  rechercbes,  et  non  parles  memb.es  des  sjcié- 
tés  savantes.  Aussi  ractivtté  de  la  quatrième  section  du  Comité 
est  elle  restée  presque  sans  emploi.  La  direction  de  M.  Ber- 
thelot,  sous  laquelle  celle  section  est  placée,  l'aurait  fait  vivre 
h  coup  sur  si  elle  avait  été  organisée  pour  la  vie.  L'expérience 
faite  est  donc  décisive  ;  et  c'est  avec  la  certitude  d'être  utile 
au  Comité  et  aux  intérêts  scicntifqncs  qne  j'ai  l'bonneur  de 
vous  proposer  aujourd'bui.  Monsieur  )e  Ministre,  d'accomplir 
le  projet  difïéré,  mais  non  abandonné,  en  1883,  de  raltacber 
les  sciences  naturelles  à  la  quatrième  section  do  Comité,  qui 
prendrait  le  litre  général  de  Section  des  Sciences j  et  de 
former  une  cinquième  section  de  gcoqraphie  historique  et 
descriptive. 

Le  Directeur  du  Secrétariat^ 
Signé  .   CHARMES. 

M.  le  Président  de  la  Société  française  de  Nu- 
mismatiqiie  et  d'Archéologie  a  adressé  plusieurs 
exemplaires  d'un  questionnaire  à  remplir  en  vue 
de  la  création  d'nn   Guide  des  collections  publi- 


—  355  — 

^ues  et  privées  en  France  et  en  Europe  (archéo- 
logie, objets  d'art,  numismatique,  antiquités,  livres, 
estampes,  monuments,  etc.) 

Ce  questionnaire,  dont  Tenvoi  est  réclamé  pour 
le  31  décembre,  au  plus  tard,  sera  adressé  à  M.  de 
More  de  Préviala  et  à  M.  Tabbé  Boissonade  avec 
prière  d'y  consigner  les  renscignemcnls  qu'ils  sont 
à  même  de  donner.  Un  exemplaire  du  même  ques- 
tionnaire est  remis  à  M.  André,  archiviste,  qui 
voudra  bien  s''occuper  des  réponses  à  faire  en  ce 
qui  concerne  les  collections  appartenant  à  la  So- 
ciété. 

—  M.  Eugène  D'Auriac,  conservateur-adjoint 
à  la  Bibliothèque  nationale,  ancien  membre  cor- 
respondant de  la  Société,  a  adressé  un  exemplaire 
d'une  Etude  biographique  et  littéraire  qu'il  a  lue  à 
la  Séance  annuelle  de  Ja  Société  des  éludes  histo- 
riques sur  Vincent  Voiture,  poète  du  XVII^  siècle. 

La  Société  vote  des  remcrcîmcnts  à  M.  Eugène 
D'Auriac  pour  Penvoi  de  cette  intéressante  étude. 

—  Le  projet  de  Budget  des  recettes  et  des 
dépenses  pour  Texercice  1886  est  soumis  à  la 
Société  qui  l'approuve . 

—  M.  le  Président  donne  ensuite  lecture  du  pro- 
gramme du  Concours  départemental  d'animaux 
de  boucherie,  de  volailles  grasses  vivantes  et  des 
produits  de  la  laiterie ,  qui  est  fixé  au  samedi 
13  février  prochain. 

La  Société  donne  son  approbation  à  ce  pro- 
gramme, qui  sera  envoyé  à  M.  le  Préfet  avec  prière 
de  le  transmettre  d'urgence,  avec  son  avis  favorable, 
à  M.  le  Ministre  de  l'agriculture,  à  l'effet  d'obtenir, 
pour  la  tenue  du  Concours,  une  subvention  au 


—  866  — 

moins  égale  à  celle  qui  fut  allouée  rannée  der- 
nière . 

—  M.  André  fait  don  pour  le  Musée  d'une 
main  provenant  d'une  petite  statue  en  pierre  et 
d'un  fragment  de  brique  en  terre  rouge  avec 
dessins.  Ces  deux  objets  ont  été  trouvés  dans  les 
déblais  du  pavé  de  la  cathédrale  de  Mende,  renou- 
velé il  y  a  quelques  années. 

Remercîments. 

M.  André  propose  d'acquérir  pouf  le  Musée 
une  tête  de  cheval  en  pierre  trouvée  dans  un 
terrain  de  la  commune  de  St-Etienne-du-Valdonnez. 
m..  André  est  autorisé  à  faire  cette  acquisition. 

—  La  parole  est  ensuite  donnée  à  M.  Joseph 
Paradan  qui  s'exprime  en  ces  termes  : 

((  Je  suis  chargé  par  M.  Martel,  avocat  à  Paris, 
délégué  de  notre  section  du  Club  Alpin  Français 
près  la  Direction  centrale ,  de  déposer  dans  la 
bibliothèque  de  la  Société  d'agriculture-  de  la 
Lozère  une  note  présentée  par  lui  à  l'Académie 
des  sciences ,  le  9  novembre  dernier  ;  cette  note 
est  relative  à  des  découvertes  importantes  qu'il  a 
faites,  en  collaboration  de  M.  de  Launay,  dans  une 
caverne  de  la  Lozère,  la  grotte  de  Nabrigas. 
Voici  cette  note  dont  je  vous  demande  la  permis- 
sion de  vous  donner  lecture  : 

Sur  les  fragments  de  crânes  humains  et  un  débris  de  poterie^ 

contemporains  de  /'Ursus  spelaeus  ; 

Par  mm.   E.-A.  MARTEL  et  L.  DE  LAUNAY. 


En  1835,  M.  Jo\y  trouvait,  dans  la  caverne  de  Nabrigas, 
Il  6^  ouest  de  Meyrueis  (Lozère),  un  fragment  de  poterie 
grossière  non  cuite  au  feu,  niéié  à   des  ossements   d*Ursus 


—  367  — 

spelœus  ;  sur  uo  crâne  de  ce  carnassier,  il  vit  en  même  temps 
h  cicatrice  d*ane  blessare,  qui  paraissait  faite  avec  un  instru- 
ment tranchant  (stlcx  taille) .  S'appu jant  sur  cette  (lëcon?erle, 
H.  Joly  <fmit  donc,  Tun  des  premiers,  l'idée  que  l'homme 
avait  pu  être  contemporain  du  grand  Ours  des  cavernes.  La 
proposition  était  prccoce  et  la  Note  do  jeune  savant  sur  la 
caverne  de  Nabrigas  passa  presque  inaperçue.  MM.  Jeanjean, 
Trutat,  Cartailhac,  Tabbë  Cérès,  etc.,  en  vinrent  même  K 
nier  la  conteniporandite  de  l'homme  et  du  grand  Ours  dans 
la  Lozère. 

Une  belle  hache  en  silex  taille'  (du  type  de  Saint- Âcheul), 
rencontrée  par  M.  le  D*"  Prunières  dans  une  grolte  h  Ursus 
des  gorges  du  Tarn,  devint  un  ipreraier  argument  contre 
cette  négation  absolue. 

Du  28  au  30  août  1885,  nous  avons  enfin  recueilli^  h 
Nabrigas  luéme,  dans  une  poche  profonde,  vierge  de  fouilles 
et  non  remaniée  par  les  eaux,  quelques  ossements  humains  et 
un  morceau  de  poterie^  en  contact  immédiat  avec  les  restes 
d'au  moins  deux  squelettes  d*Ursus  spelœus. 

Les  ossements  humains,  indéterminables  en  tant  que  race, 
comprennent  :  une  portion  de  mâchoire  (maxillaire  supérieur 
gauche)  avec  sept  alvcoles  gardant  encore  trois  dents  adnltes 
(canine,  première  e'  deuxième  grosses  molaires)  ;  une  apo- 
phjse  mastoïde,  incomplète,  du  côté  gauche,  et  sept  morceaux 
de  crânes,  provenant  d'individus  d'âges  différents. 

La  pièce  de  poterie,  fort  petite  (ô",041  sur  0™,055),  a 
tout  l'aspect  des  quelques  fragments  de  cérau^ique  découverts 
jusqu'à  présent  dans  Jes  dépôts  d* Ursus  et  donnés  comme 
paléolithiques.  La  pâte  est  grise,  noirâtre,  friable,  s'émiettant 
tous  les  doigts  par  suite  de  sa  cuisson  incomplète,  liée  par  des 
grains  de  quartz  et  de  mina  et  des  parcelles  de  calcaire  et  de 
charbon. 


—  358  — 

Les  rugosîtës  des  deux  faces  indiquent  rjue  le  vase  avait  éié  "' 
façonne  ^  la  main.  L'une,  convexe,  est  rouge,  engoÎM^e  d'une 
couche  de  celle  argile  hydroxydce  que  le  phénomène  sidëro- 
l>thique  ëocène  a  étendue  sur  les  causses  en  nupprs  ahon- 
dantes  •,  Taolre  face,  concave,  semble  revêlue  d'une  sorte  de 
vernis  noir.  L'épaisseur  atteint  0'",016.  Ces  caractères 
tëmoignent  de  la  plus  primitive  antiquité'. 

Plusieurs  fois  déjà  on  a  signalé  des  rrstes  de  polerie  ainsi 
associés,  dans  des  cavernes  contenant  les  restes  d'animaux 
éteints  de  l'époque  quaternaire.  Les  découvertes  de  Bize,  de 
Poudres,  de  Souvignargues,  d'Auriguiic,  de  Nabrigas.  etc., 
celles  même  de  M.  Dupont  en  ïiJergique  ont  été  svstémalique- 
menl  contestées.  MM.  de  Morlillet,  Carlnilhac,  Cazalis  de 
Fondouce,  Trutat,  etc.,  affirment  que  Tliomme  de  l.i  pifire 
tailiée  n*a  ^as  fait  le  moindre  essai  i\o  céramique.  Ils  ont 
pour  adversaires  Lartet,  Christv.  MM.  de  Qnatref.iges,  Hamj, 
Joly,  Dupont^  etc..  qui  ont  admis  r.iutii^  illicite  de  ces  rares 
trouvailles.  Il  iinporleriiil  dune,  pui.^^cjiie  tious  produisons  un 
nouvel  élément  de  discussion,  de  parer  d'aviince  à  la  grave 
objection  des  remaniements,  et,  à  cet  effet,  de  décrire  avec 
précision  le  gisement  ou  la  découverte  a  eu  lieu  :  cVst  ce  que 
nous  aurons  soin  de  faire  dans  une  autre  publication. 

Dans  sa  Notice  de  1835,  M.  Joly  a  démonîré  non  seule- 
ment  que  la  caverne  de  Nabrigas  n'a  subi  aucun  remanie- 
nient  alluvial  depuis  l'époque  quaternaire,  mais  encore  que 
son  remplissage  s'est  opéré  par  voie  d'infiltrations  et  d'éboulé- 
ments,  et  nullement  par  des  inondations  diluviennes.  Il  invo- 
que comme  preuves  :  la  hauteur  de  la  caverne  au-dessus  de 
la  rivière  de  lu  Joute  (300™)  ;  l'absence  totale  de  graviers  et 
de  cailloux  roulés  ;  la  position  relative  des  ossements  ô'Ursus^ 
indiquant  que  nombre  d'individus  sont  morts  oîi  ils  gisent 
aujourd'hui)  dans  leur  repaire^  leur  abondance  extrême  ef  la 


—  869  — 

conservation  de  leurs  arêtes  et  de  leurs  angles  qui  contredisent 
lliypothèse  du  transport.  On  ne  saurait  discuter  ces  argu- 
ments :  nous  n'avons  qu*h  en  ajouter  un  qui  les  Corrobore 
tous. 

Cette  annde^  le  28  août,  nous  attaquâmes,  i*ontre  la  paroi 
gauche  d'à  i  large  corridor,  dans  un  coin  recule,  derrière 
une  saillie  rocheuse,  un  petit  mur  de  cailloux  qui  n'avait  pas 
ëlc  touché  et  semblait  de'noncer  une  poclie.  L'e[)aisseur, 
comme  la  hauteur  de  ce  mur,  diait  d'environ  1'",  et  sa  lon- 
gueur, h  peu  près  double.  Le  déblaiemrnt  dégagea  (.flective- 
ment  l'ouverture  très  large  d'une  sorte  de  cul  de- four,  comble 
jusqu'à  la  voûte.  Sous  les  cailloux  et  en  arrière  se  présenta 
d'al>ord,  en  guise  de  stalagmite,  un  lit  Je  £;ros  blocs  argilo- 
calcaires,  caverneux,  de  couleur  jaune,  agglomen's  avec  on 
limon  de  même  teinte  tout  i empli  d'ossements  iVTrsus: 
ceiio  formation  argilo- calcaire  avait  assez  exactement  moulé 
certains  os.  Aj  rès  l'enlèvement  des  ph'S  grosses  masiu  s  et 
de  C",25  de  limon  ossiierc,  ap»(!s  la  rencontie  de  plusieurs 
vertèbres  et  dents  d'ours,  la  mâchoire  liiimaîne  apparut  à 
travers  un  bloc  t»oue.  TonI  h  cote'  ot  an  même  niveau,  vin- 
rent successîveuient  :  une  léle  d'Ursus^  d'un  seul  moierau  et 
avant  con>ervé  ses  ai  êtes  ^ives,  comme  si  i*anini.il  eiil  été 
enfoui  encoie  en  chair  ;  des  cotes*  entières  ^  un'»  suite  de  ver- 
tèbres endjoîlées  ;  un  bassin  ;  des  os  longs,  etc.  ;  en  un  mot, 
un  squelette  désarticulé,  mais  pre>:(|ue  complet,  et  dont  la 
position  sur  le  (lanc  droit  ne  permettait  pas  de  douter  que 
l'animal  fût  venu  expirer  dans  cette  ca\ité. 

Nous  avons  dit  que  de  gros  blocs  d'une  roche  argilo  cal- 
caire, remplaçant  la  stalagmite,  cnco^nbraient  et  recouvraient 
même  presque  entièrement  le  huut  du  limon  ossifère  ;  ces 
blocs- diminuaient  de  nombre  et  de  voluuie  dans  la  proloiideur, 
en  même  temps  que  le  limon  passait   insensiblement  du  jaune 


—  360  — 

dair  aa  jaune  bran,  pois  an  bran  ronge,  en  sorte  que  1^ 
tranche  inférieure  de  la  terre  à  ossements  revêtait  la  conleur 
la  plus  foncëe  et  ne  contenait  pins  an  senl  cailloa  argilo* 
calcaire. 

La  mâchoire  gisait,  on  l'a  va,  dans  la  partie  supérieure  du 
limon  jaune,  â  côté  du  squelette  d'Ursus.  C'est  plus  bas,  à 
différents  niveaux,  jusque  dans  la  couche  la  plus  foncée,  que 
se  sont  trouvés  les  antres  restes  de  crânes  humains.  La  poterie 
s'est  rencontrée  aux  deux  tiers  de  la  hauteur  (environ  2*°  de 
la  surface).  Un  intermaxillaîre  gauche  ÇUrsus  spelœus)  avec 
son  incisive  ester.ie,  la  plus  grande  partie  d'un  frontal  et 
divers  débris  de  crânes,  un  radius  incomplet,  un  calcanéum 
et  nombre  de  fragments  indéterminables  étaient  épars  dans  la 
même  poche.  Enfin,  en  dessous  du  premier  squelette  et  plus 
h  gauche,  une  seconde  tête  d'Ours. 

En  résumé,  si  les  têtes  humaines  n'ont  pas  été  mangées 
par  un  Ursus  spelœus.  on  serait  au  moins  fondé  à  tenir  pour 
démontrés  les  deux  faits  [suivants,  jusqu'ici  controversés  : 
1®  l'existence  de  l'homiue,  dans  la  Lozère,  h  l'époque  du 
grand  Ours  \  ^^  la  connaissance  de  la  poterie  à  cette  même 
époque. 

{Extrait  des  Comptes  rendus  des  séances  de  V Académie 
des  Sciences'j  séance  du  9  novembre  1885.) 

<(  Je  suis  heureux  d'avoir  été  chargé  de  vous  re- 
mettre ce  document  scientifique;  cette  mission  me 
procure  Toccasion  de  vous  faire  connaître,  en  quel- 
ques mots,  cet  intrépide  admirateur  de  nos  mon- 
tagnes, déjà  apprécié  à  Mende  dans  sa  conférence 
du  1 1  août  dernier  ;  je  pourrai  aussi  vous  énu- 
mérer  les  travaux  qii'il  a  déjà  faits  dans  le  seul  but 
de  vulgariser  notre  pittoresque  département. 

«  Sa  première  visite  à  nos  rochers  ne  remonte 


—  361   — 

qu^au  mois  de  septembre  1883,  et  ddjà,  cet  in- 
Ëitigablc  travailleur  a  publié  sur  eux  plusieurs 
notices;  je  citerai,  en  1883,  une  monographie 
accompagnée  de  gravures  sur  le  Canon  du  Tarrij 
dont  la  réputation,  grâce  h  son  activité,  est  déjà 
répandue  dans  toute  l'Europe  ;  à  son  initiative  est 
due  la  création  de  notre  Section  du  Club  Alpin 
qui  transformera,  nous  en  avons  la  confiance,  cette 
merveille,  unique  en  France,  en  un  rendez-vous 
général  des  Touristes,  si  nos  populations  savent 
tirer  parti  de  leur  richesse. 

«  En  1884,  la  Revue  des  Alpes^  dans  son  nu- 
méro du  1*'  novembre,  reproduisait  une  des- 
cription du  panorama  qui  se  déroule  au  pied  de 
la  montagne  du  Mézcnc  ;  M.  Martel  a  su  faire 
ressortir,  dans  cette  description,  nos  montagnes 
des  Cévennes,  notre  Mont-Lozcrc  derrière  lequel 
dit-il,  ((  Se  cache  ce  meroeilleux  pays  des  contes 
bleus^  appelé  les  Gorges  du  Tarn^  qui  fera^  dHci 
peu  d'^annécs^  une  si  rude  et  léc/itime  càncurreuce 
à  la  Suisse  même  »  ;  la  Margcride ,  TAubrac  et 
les  Causses,  aux  dolomies  dcchiquelces,  ont  leur 
pari  dans  ce  travail;  je  ne  puis  omettre  la  publica- 
tion contenue  dans  V Annuaire  du  Club  Alpin  pour 
1884,  sur  Montpcllicr-Ie-Vieux;  ce  curieux  amon- 
cellement de  rochers  ruîniformcs ,  représentant 
des  portes,  des  citadelles,  des  tours  démantelées, 
des  obélisques  et  des  constructions  de  toute  nature 
et  formant  entre  eux  des  rues,  des  places,  des  car- 
refours en  forme  de  cirques  gigantesques,  n'est 
pas  situé  dans  la  Lozère,  mais  la  partie  du  Causse 
Noir  qui  le  possède  nous  touche  de  trop  près 
pour  que  je  ne  signale  pas  celte  notice  parmi 
celles  que  M.  Martel  a  consacrées  à  Tétude  de 
notre  contrée. 


—  862  — 

«  Je  suis  heureux  de  pouvoir  remettre  à  la  So- 
ciété un  exemplaire  de  ces  deux  brochures. 

«  J'ajouterai  qu'en  ce  moment,  après  avoir  passé 
un  mois  entier  dans  nos  montagnes,  M.  Martel  vient 
de  terminer  plusieurs  travaux  importants  sur  le 
pays,  notamment  un  plan  de  Monti)cllicr-ie-Vieux 
qui  a  nécessité  son  séjour  au  milieu  des  roches 
désertes  pendant  1  5  jours  au  moins.  Le  Bulletin 
que  va  publier  la  Section  du  Club  Alpin  contiendra 
en  outre  une  description  géologique  et  pittoresque 
de  la  Montagne  d'Aubrac,  due  à  la  môme  plume. 

«  Tel  est,  Messieurs,  celui  qui  nous  adresse  le 
document  scientifique  que  je  viens  de  vous  lire  ; 
j'ai  rhonncur  de  vous  proposer,  non  seulement  de 
voter  des  remercîments  à  M.  Martel,  mais  d'or- 
donner l'insertion  de  sa  notice  dnns  le  prochain 
Bulletin  de  la  Sociélé.   » 

La  Société  remercie  M.  Paradan  de  cette  com- 
munication et  décide  que  son  Bulletin  mensuel 
sera  envoyé  à  la  direction  générale  du  Club  Alpin, 
à  Pîîris. 


A  la  date  du  3Ô  janvier  dernier,  M.  E.  Ignon, 
juge  de  paix  à  Millau ,  membre  titulaire  de  notre 
Sociélé,  a  envoyé  à  M.  le  Président,  avec  une  lettre 
dont  il  est  donné  lecture  et  qui  sera  insérée  au 
Bulletin,  l'extrait  de  naissance  et  de  baptême  de 
notre  illustre  compatriote,  A.  Chaptal,  originaire 
de  Nojaret,  commune  de  Badaroux,  canton,  de 
Mende. 

La  Société  vole  des  remercîments  à  M.  E.  Ignon 
pour  cette  intéressante  communication,  qui  lèvera 
les  doutes,  plusieurs  fois  exprimés  par  certains 
biographes  de  Chaptal ,  sur  son  véritable  lieu 
d'origine. 


—  863  — 

i 

Extrait  de  naissance  et  de  baptême  de  CHAPTAL. 

Millau,  30  septembre  1885 
MoDsieiir  le  Président. 

Vous  avez  bini  voulu  nir  rapp(  1er  nos  enlinlîcns,  en  allant 
ensemble  à  Nojarct,  rannëc  dernière,  an  cours  desquels  je 
TOUS  airais  appris  que^  dans  1rs  archives  de  !a  cominusic  de 
Badaroux,  se  rouve  le  rfgislie  de  paroisse  qui  contient  Tins* 
criplion  de  la  naissance  et  du  bnptemc  de  Tilluslre  Cliaptal, 
cl  vous  m'avez  demande,  pour  la  publier  dans  le  Bulletin  de 
la  Socie'te,  une  copie  de  cet  acte  d'après  celle  que  je  possède, 
reproduction  l'dèle  du  registre  de  paroisse.  Je  m'empresse 
de  défe'rer  à  voire  dësir^  en  vous  adressant  cetto  copie. 

\a\  publication  de  ce  document  hisîorique  mettra  fin  aux 
erreurs  de  lieu  de  naissance  que  contiennent  certaines  bio- 
graphies de  notie  célèbre  compatriote,  tMi  établissant  d'une 
faijon  précise  son  origine  lozcrlenne  et  en  restituant  au  village 
de  Nojarel,  de  la  commune  et  paroisse  de  Badaroux,  Thonneuf 
d'avoir  été  le  berceau  du  sa>anl  qui  est  une  des  gloiies  de  la 
France. 

Dans  ce  village  de  Nujaret,  dont  le  curé  Bonliomme,  signa- 
taire île  l'acte  de  baptême,  orthographiait  le  nom  Noujaret, 

II 

i  selon  la  consonnance  de  l'idiome  patois,  la  famille  Chaptal 
'  existe  toujours  en  desceiidimce  diiecle,  mais  elle  ne  possède 
plus  qu'une  faible  paitie  d(?  l'important  patrimoine  qui  cons- 
titoaît  sa  fortune  au  dix-huitième  siècle.  Les  vicissitudes 
des  piirtages  survenus  entre  do  nombreux  co-hériliers  ont 
causé  le  démembrement  du  domaine  ot  fait  passer  en  maîus 
étrangères  la  maison  d'habitalion  du  grand  Chaptal.  Cette 
aaison  conserve  un  bien  modeste  monument  épigraphique 
qui  rappelle  que  là  habitaient  ceux  qui  ont  donné  le  jour  à 
Cbaptal  et  que  cet  humble  toit  a  abrité  son  enfance. 


r» 

y. 


—  384  — 

Plac^  h  la  partie  la  plas  élevée  da  village  de  Nojaret,  bfttî 
tar  QD  terrain  en  peute  qae  borde  la  rivière  da.  Lot,  la  roaisofn 
d'habitation  de  la  famille  Chaptal  domine  les  vastes  bâtiments 
d*exploitation  qni  lui  servaient  autrefois  d*annele.  Elle  n'a 
qu'un  étage  flanqua  d'un  pigeonnier  ^levë  sur  une  écarie 
voûtée.  Sur  le  linteau  de  la  porte  d'entrëe  de  cette  écarie  on 
it  l'inscription  suivante  : 

I 1 

r         A.     C-     1708.     I.     P.  J 

I I 

Les  lettres  A  et  C  sont  les  initiales  da  nom  d'Antoine 
Cbaptal,  et  celles  qai  suivent  la  date  sont  probablement  les 
initiales  da  nom  du  maçon  qui  a  grave  l'inscription  et  cons- 
truit la  maison. 

D'après  une  tradition  locale,  la  famille  Chaptal  aurait  &it 
constraiie  celte  maison,  quarante-huit  ans  avant  la  naissance 
de  celui  qui  devait  donner  un  si  grand  lustre  h  son  nom,  poor 
ê'j  loger  plas  commodëment  que  dans  les  bâtiments  d  exploi- 
tation qu'elle  avait  habite's  jusqu'alors. 

J'ai  aussi  entendu  raconter  h  des  vieillards  contemporains 
do  Ministre  Chaptal,  comme  on  le  désigne  dans  le  pa js,  qo'il 
avait  envoyé  son  portrait  à  son  frère  et  qu'ils  l'avaient  va 
dans  la  maison  de  Nojaret.  Cette  seconde  tradition  me  paraît 
d'autant  plus  exacte,  que,  moi-même,  dans  ma  jeunesse^j'ai  va 
à  Brngers,  canton  de  Marvejols,  chez  M.  Rajnal,  dont  le  père 
oa  le  grand-père  avait  été  marié  è  une  sœur  de  Chaptal,  son 
portrait  de  grandeur  naturelle  jusqu'au  dessous  du  geuoo,  et 
en  costume  de  sf?nateur.  Ayant  d«nné  ce  portrait  11  son  beaa- 
frère,  on  ne  saurait  mettre  en  doute  qu'il  n'eût  eu  la  même 
attention  pour  son  frère.  Quand  je  vis  cette  peinture,  j'étais 
trop  jeune  pour  pouvoir  juger  de  son  mérite;  mais  ma  mé- 


,•.  S65  — 

moire  a  tOQJoors  consenrë  l'impressioo  da  grand  effet  qu'elle 
prodaisaît  et  de  la  mâle  et  belle  (îgare  du  personnage  qu'elle 
représentait.  Nnl  doate  que  la  famille  Raynal  n'attache  ou 
grand  intérêt  à  la  conservation  d'un  aussi  prccîeus  souvenir; 
cependant  en  en  confiant  la  garde  à  la  Socictë)  elle  pourrait 
ajouter  ^  la  délicatesse  de  ses  sentiments  de  famille  pour  la 
mémoire  de  son  illustre  parent)  la  noble  fierté  de  voir  ce  beau 
portrait  li  la  place  d'honneur,  dans  notre  Musée,  parmi  ceux 
des  hommes  d'élite  qui  ont  donné  le  plus  d'éclat  au  sol 
Lozérien. 

Je  voudrais)  Monsieur  le  Président,  que  le  hazard  me  favo- 
risât d'autres  trouvailles  relatives  h  la  vie  de  Chaptal  ;  je 
m'empresserais  de  vous  les  adresser,  heureux  dans  mon  patrio- 
tisme de  contribuer,  même  pour  bien  peu,  aux  travaux  bio- 
graphiques que  la  Société,  sur  votre  initiative,  a  inaugurés 
dans  ses  publications  pour  former  le  livre  d'or  où  se  trouverons 
les  vies  de  tous  ceux  qui,  k  un  titre  quelconque,  ont  illustré 
notre  chère  Lozère. 

VenilleE  agréer.  Monsieur  le  Président,  etc. 

£.  IGNON. 


JSxtnùi  des  registres  de  la  paroisse  de  Badaroux» 

Jean-Antoine  Chaptal,  né  ë  Noujaret,  le  5'  juin  HSâf 
fib  légitime  et  naturel  d'Antoine  Chaptal  et  de  Françoise 
Brunely  mariés,  habitants  de  Noujaret,  a  été  baptisé  le  6  du 
m'aie  mois.  Son  parrain  a  été  Jean  Sirvens,  du  lieu  de 
Badarooi,  son   cousin  \    marraine  Isabean  Brooilhet  ;  pré- 

its  :   Claude  Plan,  Pierre  Sirvens,  Jean  Cliaptal,  iltitérés. 

BORHOMME,  curéj  signé. 
Pour  copie  exacte  : 

E.  Ighon. 


i 


—  366  ~ 
NOMINATIONS. 


M.  Costc,  docteur-médecin^  maire  de  Langogne, 
est  nommé  membre  titulaire. 

M.  Martel,  avocat,  membre  du  Club  Alpin 
Français,  est  nommé  membre  correspondant. 


REVUE   AGRICOLE 


LES  VIGNES  AMÉRICAINES. 

Depuis  plus  de  dix  ans  qu'on  a  commencé  à  faire  des 
efforts  énergiques  pour  reconstituer  les  vignobles,  soit  par 
les  plantations  dans  les  sables,  soit  par  les  submersions, 
soit  par  lo  moyen  des  cépages  américains,  les  viticulteurs 
commencent  à  recueillir  lies  fruils  d'une  aussi  louable  per- 
sévérance. Certainement  tout  n'a  pas  toujours  marche  i 
souhuit,  et)  surtout  avec  les  vignes  américaines,  il  y  a  eu, 
parfuis,  quelques  déceptions.  Il  a  fallu,  plus  d'une  fois, 
reprendre  sur  de  nouvelles  bases  le  travail  déjà  commencé, 
et  d'assez  nombreux  échecs  sont  venus  attrister  nos  cou- 
rageux vignerons  qui  avaient  consacré  souvent  toutes  leurs 
économies  dans  un  essai  resté  infructueux.  Mais,  dans 
l'ensemble,  on  voit  aujourd'hui,  en  maints  endroits,  des 
plantations  qui  ont  bien  marché  et  qui  sont  même  quel- 
quefois admirablement  développées,  en  promettant  par  la 
suite  les  plus  belles  espérances. 

On  a  pu  voir  un  peu  partout,  cette  année,  dans  les  di- 
verses régions  où  la  reconstitution  des  vignobles  par  les 
plants  américains  commence  à  se  faire,  les  vendanges 


—  367    ^ 

8*opérer  à  nouveau  dans  des  conditions  qui  légitiment 
quelque  confiance  dans  l'avenir.  Des  propriétaires  qui 
avalent  vu  toutes  leurs  vignes  dépérir  par  le  phylloxéra, 
au  point  de  ne  pas  avoir  pu  conserver  un  seul  pied  vivant, 
ont  récolté  cette  année  jusqu'à  2,000  et  même  3,000  hec- 
tolitres de  vin.  Les  vignes  américaines,  selon  les  régions, 
ont  été  cultivérs  conime  producteurs  directs,  mais  plus 
généralement  comme  porte-grefies  de  nos  excellents  cépages 
européens. 

Il  existait,  à  la  fin  de  188i,  sur  toute  l'étendue  du  ter- 
ritoire français,  52,777  hectares  plantés  en  vignes  amé- 
ricaines, dont  29,689,  soit  plus  de  la  moitié,  dans  THé- 
rault  seulement.  On  estime  que  ce  chiffre  sera  presque 
doublé  par  les  plantations  déjà  effectuées  au  printemps  de 
1885  ou  celles  qui  s'effectueront  encore  pendant  l'hiver 
1885-1886. 

On  sait  aujourd'hui  beaucoup  mieux  discerner  les  ter- 
rains dans  lesquels  peuvent  prospérer  les  vignes  améri- 
caines. Contrairement  à  ce  qu'on  avait  supposé  tout 
d'abord,  ces  cépages  exotiques  se  sont  montrés  beaucoup 
plus  difliciles  sous  ce  rapport  que  nos  vieilles  vignes  d  Eu- 
rope. Il  y  a  eu  de  ce  chef  des  insuccès  malheureusement 
trop  nombreux,  qui  ont  occasionné  des  pertes  considérables 
et  refroidi  beaucoup  l'enthousiasme  des  premiers  temps. 
Grâee  i  une  expérience  de  dix  années ,  on  commene^ 
maintenant  à  envisager  l'avenir  nvec  un  peu  plus  de  clarté. 
Il  y  a  cependant  beaucoup  de  points  obscurs  et  bon  nombre 
de  questions  à  résoudre,  peut-être  plus  qu'on  ne  pense, 
mais  les  expériences  en  cours  un  peu  partout  ne  tarderont 
■  sans  doute  pas  à  les  élucider.  On  verra  sous  peu  quelle 
.sera  réellement  toute  l'importance  du  parti  à  tirer  de  ce 
moyen  de  reconstitution  de  nos  vignobles. 


87 


—  S68  — 

Tous  les  Viticulteurs  qui  ont  étudié  a^ec  attention  les 
tîxigences  culturnies  des  vignes  américaines  ont  pu  se 
tendre  compte  que  la  plupart  des  cépages  du  Nouveau- 
Monde  ont  besoin,  pour  prospérer  convenablement,  d'être 
traités  avec  plus  de  soins  que  n'en  réclamaient  autrefois  nos 
anciennes  vignes  Européennes.  On  s'est  aperçu  tout  d^a- 
bord  qu'elles  étaient  beaucoup  plus  gourmandes  et  qu'elles 
exigeaient  des  fumures  aussi  copieuses  que  fréquentes. 
Qn  a  reconnu  aussi  qu'il  était  très  utile,  sinon  indispen- 
sable, de  défoncer  plus  profondément  le  terrain  sur  lequel 
devait  être  établie  la  plantation.  C^Ue  double  précaution, 
—  il  n'est  pasjiécessaire  de Texpliquer,  —  est  évidemment 
•avantageuse  en  ce  qu'elle  active  la  végétation  et  permet  aux 
racines  de  pénétrer  dans  le  sol  i  une  plus  grande  profon- 
deur ;  grflce  è  cela,  elles  peuvent  ainsi  résister  plus  eHiça* 
cément  à  la  sécheresse  et  acquérir  une  charpente  souter- 
raine beaucoup  plus  développée.  La  charpente  aérienne, 
comme  conséquence  nalui^lle,  prend  aussi  de  son  côté  un 
dévelop|»ement  correspondant,  et  tous  ces  avantages  réunis 
mettent  ces  vignes  dans  des  conditions  de  résistance  beau- 
coup plus  considérable. 

Félix  Sahut, 

Vice-président  de  }a  Société  dHortiealtnre 
et  dHistoire  tiatnrelle  de  THéraiilt. 


—  J69  — 

SOUFRAGE  DES  SEMENCES  DE  LUZERNE. 

Pourquoi  soufre-ton  les  seroeuces  de  luzerne  f 

Serait-ce  afîu  de  détruire  quelque  parasite  microscopique 
filé  è  laurs  tégu^neuts  ?  Pour  du  tout.  Le  marchand  griii- 
nier,  qui  se  livre  i  cette  industrie  lucrative,  se  propose 
simplement  de  rajeunir  de  vieilles  semences,  devenues 
4erDes  et  rougeàtres»  en  leur  rendant  la  teinte  jaune  légè- 
rement verdâtre  qui  distingue  celles  qu'on  vient  de  récplt^r, 

if  on  <|>u(  n'étant  pas  de  recruter  des  adhérents  Â  la  pra- 
lifoe  du  soufrage,  je  passerai  sous  silence  le  mode  opéra- 
toire, ordîuaîrement  suivi;  je  dirai  seulement,  qu'afin  jde 
dépister  l'acheteur  qui  Haire  une  fraude,  on  fait  suinre 
cette  opération  de  traitements  complémentaires  de^tioép  à 
en  masquer  les  effeis. 

Une  semence  soufrée  peut  répandre  une  légère  <^deur  : 
il  faut  la  faire  disparaître  ou  lui  en  comi^uoiquer  Mpe 
autre  qui  écarte  les  soupçons.  La  teinte  obtenue  semhlo- 
t-elle  un  peu  mate,  l'ingénieux  marchand  grainier  saura 
bien  corriger  oe. défaut  avec  quelques  gouttes  d'huile  habi* 
'lemeat  employée. 

ans  un  grand  nombre  de  cas,  l'acheteur  expérimenté 
reconnaît  les  semences  soufrées^  soit  au  toucher,  soit  à  la 
couleur  ou  à  l'odeur  des  graines;  un  essai  chimique  fournit 
des  indications  plus  précises  ;  le  moyen  le  plus  simple  et 
le  plus  pratique  de  déceler  la  fraude  consiste  à  faire  germer 
les  semences  qui,  en  dépit  de  leur  apparence  de  fraîcheur, 
sont  tenues  en  suspicion.  Lorsque  leur  faculté  germinative 
descend  au-dessous  de  la  moyenne,  et  que  les  radicules, 
émergeant  avec  peine^  paraissent  maladives,  on  ne  peut 
douter  qu'on  se  trouve  en  présence  d'un  fait  anormaU 


—  870  — 

De  l'avis  de  marchands  grainiers  d'une  conripélence 
indiscutable,  le  soufrage  se  pratique  sur  une  large  échelle 
et  la  vente  des  semences  ainsi  dénaturées  se  fait  au  grand 
jour  entre  négociants.  Quelques  villes,  situées  pour  la  plu- 
part dans  le  Midi,  m^ont  été  signalées  comme  étant  les 
centres  de  ce  commerce  frauduleux  auquel  les  agriculteurs 
ont  tort  de  ne  pas  prf  ndrt'  garde. 

Récemment,  quelques  lettres  d'un  marchand  grainier, 
où  il  était  question  de  luzerne  soufrée,  sont  parvenues  i 
ma  connaissance. 

Je  cueille  dans  Tune  d'elles  l'intéressante  phrase  que 
voici  :  a  ....  Dans  le  cas  où  vous  désireriez  de  la  luzerne 
soufrée,  on  peut  vous  offrir  des  spécimens  plus  jolis  de 
couleur  que  ceux  que  nous  avons  eu  Thonneur  de  vous 
soumettre  ;  quant  &  la  qualité,  vous  n'ignorez  point  qu'elle 
est  bien  inférieure  &  celle  de  ces  derniers.  » 

Est-ce  assez  clair  ?  Apprenez,  cher  lecteur,  que  si,  par 
le  soufrage,  certains  négociants  nous  préparent  de  la  se- 
mence de  luzerne  joliment  colorée,  ce  nVst  point  avec 
l'intention  de  servir  vos  intérêts. 

E.  Scbribàux, 

Directeur  de  la  Station  d'essai  des  semences 
à  l'Institut  national  agronomique. 


V  ■ 


—  871  — 

MOYEN  DE  DÉTRUIRE  LA  CUSCUTE. 

On  ^erse  de  Tacide  sulfurique  à  raison  d'un  lilre  dans 
trois  fois  son  volume  d'eau,  mais  non  Teau  dans  Tacide, 
— -  notons  ia  différence  ;  —  dans  ce  dernier  cas,  des 
gouttes  d'acide  peuvent  jaillir  sur  les  vêtements,  sur  les 
mains  et  sur  la  figure  de  l'opérateur. 

On  coupe  la  luzerne  au  ras  du  sol.  On  attend  que  le 
soleil  ait  séché  la  terre  après  la  rosée  ou  après  la  pluie. 
On  enlève  toute  la  luzerne  coupée  et  on  nettoie  le  sol  au 
râteau.  On  répand  ensuite  le  liquide  corrosif  au  moyen 
d'une  pomme  d'arrosoir  spéciale»  qui  le  divise  en  pluie  ; 
mais  tout  arrosoir  qui  opère  cette  division  peut  être  em- 
ployé. Un  litre  d*acide  mêlé  à  trois  litres  d'eau  suffît  pour 
traiter  une  tache  de  9  è  10  mètres  carrés.  Le  prix  de  l'a- 
cide étant  de  26  à  60  centimes,  la  dépense  n'est  pas  oné- 
reuse, en  égard  au  résultat  qu'on  obtient. 

Ce  résultat  est  que  la  cuscute  est  détruite  et  que  les 
racines  de  la  luzerne  émettent  promptement  de  nouvelles 
pousses.  (Journal  des  viticulteurs.) 


^-      MULTIPLICATION   DES  PLANTES   PAR  BOUTURES. 


UAméricum  agriculturisi  indique  le  procédé  suivant 
aux  viticulteurs  :  il  consiste  à  casser  le  rameau  à  employer 
comme  bouture,  de  manière  qu'il  pende  simplement  tenu 
k  la  plante-mère  par  Técorce.  Dans  ces  conditions,  l'écorce 
conservée  suffît  pour  l'empêcher  de  se  dessécher  jusqu'au 
moment  où  il  se  forme  des  granulations  ou  un  calus  sur  la 


-  37r— 

surface  coupée,  ce  qui  a  lieu  huit  ou  dix  jours  après  que 
la  bouture  a  été  cassée.  Alors  on  laf  détacte  et  on  la  place 
dans  des  pots  de  6  à  8  centimètres  de  diamètre. 

En  arrosant  et  en  ombrant  on  peu  moins  que  po\)r  res 
boutures  ordinaires^  les  racines  sont  développées  en  hiiit 
ofi  dix  jours  et  pas  une  bouture  ue  manqàe. 

Cette  méthode  s'applique  avec  un  égal  succès  à  diverses 
plantes,  telles  que  bégonias,  abutilons,  œillets,  crotoiirs, 
héliotropes,  pélargoniums,  pétunias  doubles,  etc.,  et  à 
presque  toutes  les  variétés  succulentes  ou  dèmi-ligneuses. 

(Jardinier  suisse,) 


ERRATA. 

A  la  1'®  partie  du  Bulletin  de  Tannée  1884,  page  290, 
ligne  1  de  la  note  3,  au  lieu  de  Pénilent,  lire:  Pénitencier, 

A  la  l'""  partie  du  Bulletin  de  l'année  1885,  page  185, 
ligne  5,  au  lieu  de  /Aetire,  lire  :  l'heure. 

Page  187,  ligne  26,  au  lieu  de  Ainsi  entendu,  lire  : 
Ainsi  entendue. 

,  Page  190,  ligne  !8,  au  lieu  de  M™"  Comte  sauva  celui-ci, 
lire  :  iM"®  Comte  sauva  son  mari. 

Page  198,  ligne  6,  au  lieu  de  Auberg,  lire:  Aubéry.  . 
Ligne  7,  au  lieu  de  Frizon;  Gallia,  lire  :  Frizon,  Gallia. 

Page  199,  ligne  8.  au  lieu  de  in  regesto  pontificio,  lire: 
(apud  Wadingum  in  regesto  pontificio,  T.  4,  p.  50,  53). 


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TABLE  DES  MATIÈRES 


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PREMIÈRE  PARTIE. 


Abbillis.  —  Remède  contre  leurs  piqûres,  271. 

Abricotier  à  haute  tige,  176. 

Ailanfe  (!')  glandulosa  ou  vernis  du  Japon,  arbre  véné- 
neux, 136. 

Alcool  à  extraire  de  la  châtaigne.  Communication  de 
M"»SaUat,  27,. 78,  206. 

Altise  [destruction  de  T).  Rapport  de  iM.  D'Aurelle  de 
Paladines,   103,   105. 

Annales  de  rinslitut  agronomique,  79,  143. 

Apports  sur  le  Bureau  de  divers  produits  maraîchers  et 
autres.    104,   130,   151,  207,  245. 

Abboriculturb  fruitière.  —  Plantation  des  arbres  à  fruits, 
93.  —  L^  chaux  en  arboricuiluru  fruitière,  113.  — 
Les  arbres  fruitiers,  117,  —  Programme  du  Concours 
de  1885.  121.  —  Primes  accordées,  284.  —  Sup- 
pression du  chevelu  des  arbres  fruitiers  lors  de  leur 
plantation,  133.  —  Un  mot  sur  la  culture  de  TAbri- 
colier  à  haute  tige,  176.  —  E'udes  sur  le  chancre  du 
Pommier,  216.  —  L'arboriculture  au  point  de  vue 
utilitair^j,  par  Tabbé  Lefèvre,  219.  —  A  bas  les  gour- 
mands, 268.  —  Les  effets  du  pincement,  261.  — 
Du  soin  des  écorces,  264. 


II 


Arbre  (un}  vénéneux,  136. 

AhCHÉOLOGiE.  —  Envoi,  par  M.  Emile  de  More,  d'une 
planche  &  annexer  à  un  article  paru  au  Bulletin  de 
février  188jk,  26.  -•  Congrès  archédogkfué  li  Mont- 
brison.  130.  —  Envoi,  par  M.  le  Minisire  de  l'instruc- 
tion publique,  du  premier  fascicule  des  recherches  histo- 
riques et  archéologiques  opérée»  par  la  Mission  scien- 
tifique du  Mexique,  240.  —  Projet  de  création  d'un 
Guide  des  collections  publiques  et  privées,  364.  —  Mé- 
moires de  MM.  Martel  et  de  Launay  sur  les  fragments 
de  crânes  humains  et  un  débris  de  poterie  contempo- 
rains do  rOurs  des  cavernes  (grotte  de  Nabrigas,  près 
Meyrueis),  356. 

Artichauts  (culture  des),  135. 

Altelage  (de  V)  des  bétes  bovines,  179. 


Beurres  frais  (concours  de],  55. 

Boisements  dans  le  Centre,  168. 

Boutures  (Multiplication  des  plantes  par),  871. 

Budget  de  la  Société  pour  1885,  31.  —  Pour  1886,  356. 

Bureau  de  la  Société,  5. 


Cadrans  solaire  et  lunaire  du  Musée  à  restaurer^   104. 
Castration  des  oiseaux  de  basse-cour  (voir  Chaponnagb), 
Chancre  (études  sur  le)  du  Pommier,  216. 


—  m 


Chàponnagi.  •— -  Leçons  pratiques  i  donner  40,  58.  — 
Instructions  sur  la  castration  des  oiseaux  de  bassé-cour, 
69. 

Ci^APTAL.  —  Son  extrait  de  naissance  et  de  baptême,  m. 

Charançons  détruits,  69. 

Chardons  détruits,  138. 

Cfaffliaighe  (alcool  à  extraire  de  la).  Communication  de 
M"«  SaWal,   27,  78,  206. 

Cbaux  (la)  en  arboriculture  fruitière,  113  ;  —  en  culture 
maraîchère,   116. 

Chemins  de  fer.  —  Ligne  de  Menile  è  Sévérac  aveo  em- 
brancbement  sur  Marvejols.  Renseignements  extraits 
du  rapport  fait  par  le  Conseil  d'administration  sur  les 
produits  de  l'exploitation  en  Lozère,  146.  —  Lettre 
de  M.  Justin  Moulin  relative  à  la  ligne  projetée  entre 
Stende  et  Florac,  243. 

Clul  Alpin  Français.  —  Section  de  la  Lozère  et  des 
Causses.  —  Exposé,  par  iM.  Joseph  Paradan,  et  admis- 
sion de  cette  association  à  faire  l'échange  de  ses  publi- 
cations avec  celles  de  la  Société,  149.  —  Mémoires  de 
MM.  Martel  et  de  Launay  sur  des  fragments  de  crânes 
humains  et  un  débris  de  poterie  coiitetrtporains  de  l'Ours 
des  cavernes  (grotte  de  Nabrigas},  356.  —  Allocution 
de  M.  Joseph  Paradan  an  sujet  de  deux  notices  de 
M.  Martel  sur  le  Canon  du  Tarnei  Monlpellier4e'VieuXf 
360. 

Collections  d'histoire  naturelle.  —  M.  Gustave  Marty, 

de  Toulouse,  offre  de  se  mettre  à  la  disposition  des  mem- 
bres de  la  Société  q\ii  désireront  visiter  ses  collections 
d'histoire  naturelle  pendant  la  tenue  du  Concours  régio- 
nal de  cette  ville,  129. 

Gbibité  d'Archéologie,  6. 


t 

l:»* 


Comité  de  la  Pépinière,  6. 

Gomilé  de  PublicalioD,  5. 

Comité  de  Questure,  5. 

CoMiTfi  (Le)  des  travaux  historiques  et  scientiûques  près 
le  Ministre  de  Flnstruction  publique  et  des  Beaui-Arla 
(Section  des  seiences  économiques  et  sociales),  signale 
plusieurs  sujets  d'étude,  27,  80,  81,  86,  87,  89,  104. 

—  Circulaire  du  10  novembre  relative  a  la  création 
d'une  Section  de  Géographie  historique  et  descriptive, 
et  à  la  Section  des  Sciences,  361.  '— -  Rapport  sur  le 
môme  objet,  362. 

Concours  d'animaux  db  boucherie,  de  volailles,  beurres, 
ETC.  —  Subvention  ministérielle,  36.  —  Nomination 
de  membres  du  Jury,  31.  —  Compte  rendu,  par  M.  le 
Président,  39.  —  Piocès-verbal  du  môme  concours, 
41.  —  Fixation  de  la  date  du  Concours  de  1886,  281. 

—  Programme  approuvé,  366. 

Concours  d'animaux  reproducteurs  à  Châteauneuf,  pour 
i'arrondissemeut  de  Mende,  126  —  Nomination  des 
meuibres  du  Jury,   147.  —  Compte  rendu,  208. 

Concours  d'automne.  —  Programme,  120.  —  Nomination 
de  membres  du  Jury,  277.  —  Procès-verbal  de  ce 
Concours,  282.  —  Rapports  divers  sur  les  travaux  des 
lauréats,  2<»3. 

Concours  nationaux  de  tir.  —  Lettre  de  M"'  Juliette 
Adam,  240. 

Concours  régional  agricole  de  Lyon.  —  Nomination  d'un 
délégué,   129. 

Concours  régionaux.  —  Nouvelles  circonscriptions  à  partir 
de  1887,  278. 

Congrès  a  la  Sorbonne  des  délégués  des  SocUtés  savantes 
et  des  Beaux-Arts.  —   Nomination  de  délégués,  38  et 


?: 


77.  —  Communication  par  M.  André,  à  la  Société  qui 
Tapprouve,  d'un  travail  sur  la  Vicomte  du  Gévaudan 
dont  M.  le  sénateur  de  Rozière  est  prié  d<?  donner  lec- 
lecture  au  prochain  Congrès,  77.  —  Lettres  de  MM. 
Th.  Roussel,  de  Rozière  et  Bourrillon,  97.  —  Prépa- 
ration des  questions  à  soumettre  au  Congrès  de  1886, 
142.  —  Circulaire  de  M.  le  Ministre  relative  au  Co- 
mité des  Beaui-Arts,  237.  —  Lettre  de  M.  le  Directeur 
des  Beaux-Arts  relative  à  un  travail  préparé  par  M. 
André,  276. 

Congrès  archéologique  de  France  à  Monbrison,  130. 

Conseil  d'Administration  de  la  Société,  6. 

Contributions  directes.  —  Le  Conseil  génénéral  confie  à 
la  Société  un  ouvrage  en  planches  qui  lui  a  été  envoyé 
par  M.  le  Ministre  des  finances  et  qui  a  pour  titre  : 
Nouvelle  évaluation  du  revenu  foncier  des  propriétés 
non  bâtieSy  31,  —La  Réforme  cadastrale^  organe 
officiel  de  la  Société  topographique  parcellaire  de 
France,  130. 

Gourtillières  (destruction  des),   138. 

Cresson  (le)  de  fontaine,  209. 

Cuscute  (destruction  de  la),  33,  371. 


Décoration  du  Mérite  agricole  attribuée  à  M.  Rodier 
(Joseph),  de  Langogne,  membre  de  la  Société,  32. 

Dons.  —  Far  M.  Fabre  (Casimir),  de  Mende,  d'une  pièce 
de  monnaie  en  cuivre,  32.  —  Par  M.  de  Mauroy,  de  sa 


—   VI    — 

lïMobare  sur  Vemploi  des  engrais  chifniqaes^  3|9.  — 

Par  M.  Eugène  (d'Auriac,  de  deui  brochures:  P  Le 

payé  de  Cocagne  ;  2^  Poinsinel  et  A/"*  de  Crousfoul, 

39.  —  Par  M.  Bourdiol,  de  Rimeize,  de  deui  pièces 

4ie  monnaie  en  cuivre  de  la  V*  République,  39.  — '  Par 

M.  Sion,  directeur  de  TEcole  normale  de  M/ende,  d'un 

exemplaire  de  Touvrage  quMI  a  publié,  en  cûUal^oifition 

de  M*  Bœll,  aous  ce  litre:  Notions  élémentaires  des 

seiences,  78.  —  Par  M.  Lauriol,  ancien  maire  da  St« 

Martin-de-Lansuscle,  d'une  collection  de;S17  médailles 

ou  monnaies,  1S£.  —  Par  M*  le  Sénateur  d<t  Rozli)^, 

d'une  colleciion  de  brochures,    126.   —   Par  H^Je 

.'Ministre. de  l'agriculture,  de  la  colleoUon  ^dfs  ,4fW<lfe^ 

fde  VinstiM  agronomique^  143.  —  Par  M.  de  Mala- 

fosse  (Louis),  d'un  exem^ilaire  de  «on  mémoire  spr  la 

iai(ualîon  du  vignoble  dans  le  bassia  de  la  Hauter^^ti^nne, 

iit44.  —  ^Par  M.  Emile.de JMoré  de  Préviç^la,  .4u  Mé- 

>moire  qu'il  ^  jiubUé  «n  collaboration   de  M.^iP«^n« 

d'Amécourt,  sur  les  Monnaies  Mérovingiennes  4Q' 6^- 

vaudan,  144.  —  Par  M.  Moulin,  conseiller  i  la  Q^jir 

de  Nimes,  d'un  exemplaire  du  Rationale  4ivino/yjfn 

offieiorumf  composé. pu  Guillaume  Durand,  146.  r- 

Par  M.  Fabre  (Casimir),  de  Mende,   de  monnaies  de 

cuivre  des  17  et  IS"*  siècles,  150.  —  Par  M.  Tabbé 

Boissier,  vicaire  à  Mende,  de  six  pièces  de  monnaie, 

206.  —  Par  M.  le  Ministre  de  l'Instruction  publique, 

du   premier  fascicule   des    recherches   historiques   e| 

archéologiques  opérées  par  la  Mission  scientifique  au 

'Mexique,  240.  —  Par  M.  Léon  Lallemand,  d'un  exAH^ 

plaire  de  «on  Histoire  des  enfants  abandonnés,  ouvrage 

'Oouronnô  par  l'Académie  des  Sciences  morales  «l  polUi- 

ques/dSO.  —  Par  M.  Passebois,  de  plusîeues  iubjets 


—   VII   — 

destinés  au  Musée,  281.  —  Par  M.  André,  d'une  an* 
cienne  serrure  de  coffre-fort,  281. —  Par  M.  E.  D*Auriac, 
d'une  notice  sur  Vincent  Voiture,  355.  —  Par  M.  André, 
d'un  fragment  de  statue,  356.  —  Par  MM.  Martel  e( 
de  Launay,  de  plusieurs  mémoires  sur  rArchéolo^jie, 
etc.,  356,  360. 
Drainage  hygiénique  des  écuries  et  des  étables,  par  le 
colonel  PaubBasserie,  31. 


Echalas  (conservation  des),  74. 
Ëgermagede'Ia^Pomme  de  terre,  180. 
'%rc<M}tAQEtfisirr  ▲  l' AGRICULTURE.  — Programme  des ^00- 

cours  d*aotoinine,  1^0.  —  Primes  accordées, -28S. 
^Bivttuis  cviBiQu».  —  Brochure  envoyée  par  M.  de  Mau- 
roy,  sur  l'emploi  de  ces  engrais,  39. 

'  fiRQirtTB  PARLtUlNTAIRV  SUE   Là  tUlSE  AGRICOLE,  INDUSTRIELLE 

'ET  cov vBRGiALE  —  ftépènses  aux  questionnaires,  28. 
'iSirtaiGiiEttBiiT  AGRICOLE.  -^  Goncours  de  16&5,  123.  •— 

Rëcompensesaecordées,  292. 
'Eréata,  372. 

'"^TAums.  -—  -Loi  relative  i  la  surveillance  des  étalons, 
'214.   -—   Arrêté  ministériel    portait  règlement   pour 
iTex^tttion  de  cette  loi,  247. 


S 


—    VIII 


Fourmis  détruites,  181. 

Fourrages  (les),  165. 

Fromagèrb  (Industrie).  —  Concours  de  fromages,  63.  — 

Lettre  du  Directeur  de  Tccolcde  Fromagerie  de  Ruflieu 

(Ain),  sur  rinduslrie  laitière,  99. 
Fumier.  —  Amélioration  des  fosses  à  fumier,  232. 


Galerie  LOZÉRiBimB.  —  Envoi,  par  M.  Léon  Say,  à  M.  le 
Président  qui  lui  en  avait  fait  la  demande,  du  portrait 
de  son  oncle,  Charles  Comte,  né  à  Ste-Enimie,  à  placer 
dans  la  galerie  des  portraits  des  hommes  marquants 
originaires  du  département,  146.  —  M.  Benoit,  no- 
taire à  Villefort,  a  fait  connaître  à  M.  le  Président  qu'il 
espérait  pouvoir  lui  donner  prochainement  le  portrait 
du  général  Sauvau,  originaire  de  la  Lozère.  M.  Benoit 
réclamera  aussi  h  un  membre  de  la  famille  le  portrait 
de  M.  Tabbé  Ranc,  né  à  Villefort,  ancien  recteur  de 
trois  académies.  En  attendant,  M.  Benoit  envoie  une 
notice  sur  cet  abbé,  qui  sera  insérée  au  Bulletin,  147. 

Guide  des  collections  publiques  et  privées  d'Archéologie* 
etc.,  354. 


IX    — 


i 


Herbier  de  Prost.  —  M.  Ch.  FlahauU,  professeur  à  la 
Faculté  de  MoiUpellier,  a  visité  cet  Herbier  qui  fait 
partie  des  collections  de  la  Société,  et  s'est  promis  de  le 
mentioDoer  dans  un  travail  qu'il  prépare  sur  la  Flore 
Cryptogamique  de  la  France,  206. 

Histoire.  —  Poésie  de  Pierre  de  Rodes  Castain,  de  Mar- 
vejols,  rapportant  la  défaite  des  troupes  du  sieur  D'On- 
dredieu,  au  lieu  du  Buisson,  le  6  mars  1617,  99.  -— 
Lettre  de  M.  Moulin,  conseiller  è  la  Cour  d'appel  de 
Nimes,  relativement  au  projet  patriotique  de  graver 
Teffigie  du  Comte  Ghaptal  sur  les  médailles  décernées 
aux  lauréats  des  Concours  départementaux  de  la  Lozère, 
127.  —  Notice  sur  Charles  Comte,  par  M.  Moulin, 
conseiller  à  la  Cour  d'appel  de  Nimes,  185.  —  Notice 
sur  le  cardinal  Bragose,  par  le  même,  198.  —  Notice 
sur  Tabbc  Ranc,  par  M.  Benoti,  de  Villeforl,  245.  — 
Extrait  de  naissance  et  de  baptême  du  Ministre  Chaptal, 
envoyé  par  M.  E.  Ignon,  et  lettre  d'envoi,  362. 

Horticulture.  —  Exposition  de  Lyon,  86.  (Voir  aussi 
au  mot  Jardinage).  —  Multiplication  d€s  plantes  par 
boutures,  371. 


Insectes  (destruction  des]  parasites  des  animaux,  69. 
Irrigations.  —  Programme  du  Concours  de  1886,  1^ 
—  Primes  décernées,  287. 


Jardinagb.  — •  Les  choux  en  culture  maraîchère,  1 IS.  — 
Primes  aux  cultures  maratchères,  289.  —  Culture  des 
artichauts,  136. —  Destruction  des  Courtillières,  138. 

—  Envoi,  par  M.  Nègre,  jardinier  i  Conteville^  de 
graines  et  de  plants  à  distribuer,  242  et  277.  —  Pin- 
cage  des  légumes,  267.  —  Le  cresson  de  fontaine,  2B9. 

—  Multiplication  des  plantes  par  boutures,  371. 


Laitière  (industrie).  -^  Lettre  du  Directeur  de  Técole  de 
Fromagerie  de  BuflQeu  (Âinj,  99.  —  Communications 
de  M.  de  Carbon- Perrière,  chef  du  Service  pastoral  de 
la  région,  concernant  l'acquisition  d'un  matériel  de 
laiterie  .perfectionné,  et  vœu  do  la  Société  à  ce  sujet, 
240,  24K  —  Réponses  de  MM.  Daudé,  maire  4e 
Marvejols,  et  P.  Laurens,  maire  du  Buisson,  au  ques- 
tionnaire relatif  à  Tenquéte  sur  Tindustrie  laitière,  242. 
— •  Le  Conseil  général  a  admis  le  vœu  pour  la  création 
en  Lozère  d'une  école  de  laiterie,  244. 

Limaces  (destruction  des),  76. 

Liste  des  Membres  de  la  Société,  7. 

Liste  dies  Sociétés  correspondantes,  23. 

l/uzemé  (soirfrage  des  cremences  de),  369. 


XI    — 


Mastic  pour  les  fûts  qui  perdent  du  vin,  137. 

MÉDàILLCS     décernées    aux     lauréats    des    divers    GONGOUIS 

ORGANISÉS  PAR  LA  SociÉTÉ.  —  Remplacement  de  TeflEgie 
d^Olivier  de  Serres  par  celle  du  Ministre  Chaptal,  80. 
—  Lettre  de  M.  Moulin»  conseiller  à  la  Cour  d'appel 
de  Nimes,  127. 

Mercuriales.  —  Janvier,  76.  —  Février,  94.  —  M^irs, 
96  _  Avril,  139.  —  Mai,  182.  —  Juin,  183.  — 
Juillet,  235.  —  Août,  236.  —  Septembre,  274.  — 
Octobre,  350.  —  Novembre,  373.  —  Décembre,  374. 

Météorologie.  -»  Encouragement  aux  observateurs,  123, 
290. 

Mûrier  (les  parasites  du),  153. 

Musée.  —  Restauration  des  cadrans  solaire  et  lunaire  de 

m 

h  façade  du  Musée,  104. 


IfÉcROLOGiE.  —  M.  Paulin  de  Malafosse,  37.  —  M.  Al- 
fred de  Framond,  276. 

Nomination  de  membres  de  la  Société,  40, 104,  130,  151, 
«4,  277,  366. 

Numismatique.  —  Envoi,  par  M.  E.  de  More  de  Préviala, 
d'un  exemplaire  du  mémoire  publié  en  collaboration  do 


—    XII    — 


M.  PoQton  d'Âmécouri,  sur  les  Monnaies  Mérovingiennes 
du  Gévaudan,  Ikk.  —  Acquisition  pour  le  Musée  de 
deux  monnaies  d'argent  faisant  partie  d'un  plus  grand 
nombre,  trouvées  dans  un  champ  de  la  commune  de 
St-Prézal-d^Albuges,  150.  —  Questionnaire  envoyé  par 
la  Société  française  de  Numismatique  et  d*Archéologie^ 
354. 


Oiseaux  (conservation  des  petits).  —  Vœu  proposé  par 
Al    Louis  Jourdan  et  adopté  par  la  Société,   150. 

Ornituologie.  —  Commission  instituée  auprès  du  Ministre 
de  rinsleuction  publique  y  et  lettre  ministérielle  en- 
voyant des  exemplaires  d*un  questionnaire,  142,   143. 


Pinçage  des  légumes,  267. 

Piscic»LTi3RE.  —  Les  ennemis  du  Pisciculteur,  le  Dytique^ 
70.  —  Etablissement  de  pisciculture  du  lac  de  Saint- 
Front  (Haute-Loire),   110. 

Pomme  de  terre  (égermage  de  la),   180. 

Pommier.  —  Etudes  sur  le  chancre  du  Pommier,  216. 

Portraits  photographiés  des  anciens  Présidents  de  la  Société* 
La  collection  s'est  enrichie  de  celui  de  M.  le  Baron 
Octave  de  Chapelain,  146« 

Poussms.  —  Distinction  de  la  race  chez  les  poussins,  91. 

Présentation  de  M.  Carbon-Ferrière,  inspecteur-adjoint 
des  forêts,  à  Millau,  nouvellement  élu  membre  de  la 
Société,  141. 


XIII 


Raisin  conserve  par  un  nouveau  procédé,   175. 

Rbboiseuent  —  Plantations  en  bordure.  —  Programme 
du  Concours  de  1885,  120.  —  Reboisement  dans  le 
Centre,   168.  —  Procès- verbal  du  Concours»  282. 


S 


SfiANCEs  DE  LA  SociÉTÉ.  —  Scanco  du  s  janvier,  26,  — 

5  février,  37.   — -    5  mars,    77.  —    9  avril,    97.    — 
7  mai,   125.   —  li  juin.   Hl.  —  9  juillet,  205.  — 

6  août,  237.   —  10  septembre,  242.  —  22   octobre 
275.  —  5  novembre,  280.  —  5  décembre,  351. 

Sériciculture.   —  Les  parasites  du  Mûrier,  152. 
Service  pastoral.  —  Vœu  pour  la  création  d'un  service 
pastoral  dans  la  Lozère,   79.  —   Autre  vœu  ayant  le 
mémo  objet,  241. 
Siphon  automatique  envoyé  par  l'inventeur,  M.  Giral,  de 
Langogne,  206. 

L    Soufrage  des  semences  de  Luzerne,  369. 

^  Subventions. —  De  M.  le  Ministre  de  TAgricuIture;  concours 
de  boucherie  etc. ,  26.  —  De  M.  le  Ministre  de  TAgri- 
cuituro,  pour  concours  agricoles  divers,  141.  — ^De 
M.  le  Ministre  de  Tlnstruclion  publique,  239.  •--  M.  le 
Président  fait  connaître  la  décision  prise  par  le  Conseil 
général,  dans  sa  session  d*août,  en  ce  qui  concerne  les 
crédits  pour  publications  historiques  et  pour  semis  de 
vignes  américaines,  243. 

Ifare  de  carbonne  (le)  au  château  de  Buzet  (Lot-et« 
Garonne),  172. 


XIV    — 


TomN.  —  RapfMFts  envoyés  par  M.  le  Ministre  4e  la 
Marine  et  des  Colonies,  sur  la  situation  agricole,  indus- 
trielle et  commerciale  au  Tonkin,  78. 


U 


Umoff  Loz«RiSNNB  DE  NiMB9.  —  Comptc  rcudu  de  ses 
travaux  pendant  Tannée  1883-188Si.,  39. 

Usages  et  règlements  locaux  ayant  force  de  loi  dûm  le 
département  de  la  Lozère,  par  M.  Albert  Fayet,  juge 
d*instruction  à  Orange,  148.  (Voir  le  texte  de  ce  docu- 
ment inséré  avec  pagination  spéciale  à  le  suite  de  la 
1^*  partie  du  Bulletin  de  Juin)  —  Rapport  de  M.  Rim- 
baud, au  nom  de  la  commission  chargée  d'examiner  te 
travail,  203. 


VïN.  —  Mastic  pour  les  fùls  qui  perdent  du  vin,  137.  — 
Moyen  de  guérir  le  vin  aigri  ou  moisi,  272. 

ViTicuLTons.  —  Conservation  des  écbalas,  74.  —  Des- 
truction de  Tallise,  par  M.  d'Âurelle  de  Paladines,  103, 
10£*  —  Effets  de  la  taille  de  la  vîgne  sur  le  degré 


—    XV   

alcoolique  du  vin,  106.  —  Programme  du  Concours 
de  1885,  121.  —  Primes  accordées,  S84.  —  De  la 
taille  de  la  vigne  comme  préservatif  contre  les  gelées 
de  printemps,  131.  —  Envoi,  par  M.  de  Malafosse, 
d'un  exemplaire  de  son  mémoire  sur  la  situation  du 
vignoble  dans  le  bassin  de  la  Haute-Garonne,  Hi.  --> 
Le  sulfure  de  carbonne  au  château  de  Buzet  (Lot-et- 
Garonne],  172.  —  Nouveau  mode  de  conservation  du 
raisin,  175.  —  Réunions  viticoles  organisées  par  la 
Société  centrale  d'agriculture  de  THérault,  240.  — 
Circulaire  relative  à  nn  remède  pour  la  guérison  de  la 
vigne,  par  M.  Toussaint  Ghavagnac,  242.  —  Fixation 
des  prix  auiquels  pourront  être  livrés  les  plants  de 
semis  ou  de  boutures  de  vignes  américaines  provenant 
de  la  Pépinière  départementale,  244.  —  Les  vignes 
américaines,  366. 

VoBcx  DE  LA  SocifiTË.  —  Création  d'un  Service  Pastoral 
dans  la  Lozère,  79.  —  Demande  de  la  collection  des 
Annales  de  nnstilut  agronomique^  79.  —  Conserva- 
tion des  petits  oiseaux,  150.  —  Rétablissement  du 
crédit  précédemment  alloué  par  le  Conseil  général  pour 
semis  de  vignes  américaines,  243. 

Volailles.  —  Leçons  pratiques  de  chaponnage  à  donner, 
40,  88.  —  Instructions  sur  la  castration  des  oiseaux  de 
basse-cour,  59.  •—  Concours  de  volailles  grasses,  51. 
—  La  race  de  Crévecœur,  73.  —  Distinction  de  la 
race  chez  les  poussins,  91.  —  Du  choii  de  la  nourri- 
ture des  volailles  pendant  Thiver,  252. 


.T^- 


USAGES 


ET 

RÈGLEMENTS  LOCAUX 

AYANT  FORCE   DE  LOI 

DANS   LE 

Département  de  la  Lozère 

RECDEILLIS  AVEC  LE  CONCOURS 

DE 

.  LES  JUGES  DE  PAIX  DE  CE  DÉPARTEMENT 

Par  M.  Albert  FAYET 

Juge    d*instruction    de    l^arrondisseznent   d*Orange 


«  Ea  quae  longa  consuetudine 
«  comprobata  sunt,  ac  per  annog 
«  plarimos  observata  vclut  tacita 
«  civium  oonventio,  non  minus 
«  quam  ea,  quse  scripta  sunt,  jura 
«  s^^rvantur.  » 

(Big.  de  legibut  —  35  fr.  Hermog./ 


♦  »4# 


MENDE 

IMPRIMERIE   TYPOGRAPHIQUE   PRIVAT 
5,     RUE    BASSE,     5. 


%  *• 


IIVTRODUCTIOIV. 


On  peut  définir  l'usage  :  w  Tout  ce  qui  se  pratù 
€  que  d'ordinaire  dans  un  pays  par  rapport  aux 
«  différentes  affaires  qui  se  traitent  parmi  les  hom* 
«  mes.  i>  Cette  définition  a  été  adoptée  par  Toullier, 
t.  1^"^  n"  158;  Merlin  rep.  v.  usages  t.  18,  p.  250. 
Chez  les  Romains,  les  mots  usage  et  coutume  étaient 
synonymes.  On  les  trouve  réunis  dans  la  loi  2  cod. 
liv.  8  tit.  53:  Consuetudinis  usûs  que  longœvi  non 
vilis  auctoritas  est* 

En   France,  on   aussi ,  pendant  longtemps,   attaché 

les  mêmes  idées  à   ces  mots,  mais  peu  à  peu  on   s'est 

habitué  à  les  distinguer.   On  a  d'abord    nommé  cou* 

tume  ce  que  Ton  considérait  comme  loi   non  écrite,  et 

usage  ce  qui,    étant  de   pure    tradition,    n'était    pas 

toujours  obligatoire.     Plus  tard,  on  a  appelé  coutumes 

les  règles  qui  s'étaient  introduites   dans  les  mœurs  et 

que  l'autorité  législative  avait  fait    recueillir.  Le  nom 

;:.   d'usage  est  resté  à   aelles   dont   il  n'existait  point  de 

:-.  rédaction    ordonnée  ou  approuvée  par  le  Souverain. 

7    C'était  dans  ce    dernier    sens  que  l'on    entendait  ces 

;  ■  mots  avant  la  Révolution.  (iMerlin  loc.  cit.  §   1*'). 

'^        Lorsque,  dans  les  premières  années  de  notre  siècle, 

:--    le  Premier  Consul  eut  la  pensée  de  doter  la  France  d'une 

IL-  ^ 

b  législation  uniforme,  de  substituer  la  concision  et  la 

i 


—  4  — 

clarté  à  la  confusion  résultant  de  la  multitude  des 
lois,  coutumes  et  statuts  locaux,  qui  avaient  régi  les 
différentes  parties  de  son  territoire,  il  dut  conserver 
toutes  les  anciennes  dispositions  conciliables  avec  la 
loi  nouvelle.  Les  variétés  de  sol,  de  climat,  de  culture, 
les  besoins  des  localités,  les  mœurs  et  la  nature  même 
des  choses  avaient  rendu  impossible  l'application  de 
règles  identiques  et  uniformes  à  tous  les  habitants 
d'un  vaste  territoire.  L'abrogation  complète  des  an- 
ciennes coutumes  locales  eût  porté  préjudice  aux 
intérêts  des  populations,  sans  profit  réel  et  appré* 
ciable  pour  Tintéfêt  général. 

Le  législateur  a  donc,  non  seulement  laissé  subsis- 
ter et  respecté  ceux  des  anciens  usages  locaux  dont 
l'utilité  se  trouvait  consacrée  par  les  faits  accomplis  et 
par  le  vœu  tacite  des  populations,  mais  encore  il  y 
a  souvent  renvoyé  d'une  manière  expresse,  donnant 
ainsi   force  de  loi  à  l'usage. 

Ainsi,  notre  code  civil  dispose  que  :  l'usage  des 
eaux  courantes  (art.  644,  645),  la  hauteur  et  le  mode 
de  construction  des  clôtures  dans  les  villes  et  fau- 
bourgs (art.  663)  ;  les  distances  à  observer  entre  les 
héritages  (art.  671)  ;  les  constructions  s'isceplibles  par 
leur  nature  de  nuire  au  voisin  (art.  774)  ;  les  délais 
à  observer  pour  les  congés  et  les  payements  des 
termes  en  matière  de  baux  ;  les  réparations  locatives, 
les  obligations  Jes  fermiers  entrant  et  sortant  (art.  1736 
et  s.),  auraient  pour  v^^eVusage  des  lieux,  les  règle- 
ments  particuliers,  les  coutumes. 

Ces  usages,  et  un  grand  nombre  d'autres  auxquels 
se  réfèrent  les  dispositions  législatives,  malgré  leur 
«tilité  incontestable,  n'avaient    été    constatés  et   re- 


_  6.^ 

Cueillis  nulle  part  d'une  manière  claire  et  précise. 
Aussi  était  on  obligé  d'avoir  recours  à  des  actes  de 
notoriété  pour  établir  leur  existence.  Ces  actes  étaient 
des  certificats  authentiques,  délivrés  par  les  officiers 
de  judicalure,  de  ce  qui  se  pratiquait  dans  leur  ressort. 
Aucune  loi  ne  les  avait  imposés,  et  ils  s'étaient  in- 
troduits et  tenaient  lieu  d^enquêtes  turbes  abrogées  par 
l'ordonnance  de  1667  (Merlin  rép.  v.  acte  de  notoriété 

Ce  mode  mode  de  preuve  ne  peut  plus  être  léga- 
lement employé  depuis  la  rédaction  de  l'article  lOii 
du  code  de  proc.  civile. 

Aussi,  toutes  les  fois  que  j'ai  eu  à  résoudre  une  ques- 
tion réglementée  par  l'usage,  je  me  suis  trouvé  dans 
un  grand  embarras. 

Il  doit  en  être  un  peu  de  même,  ce  me  semble, 
pour  MM.  les  Juges  de  Paix,  appelés  quelquefois  à  un 
poste  éloigné  de  leur  pays.  Ils  peuvent  se  trouver, 
au  lendemain  de  leur  installation^  dans  la  nécessité 
de.  trancher  des  différends  régis  par  des  usages  aussi 
inconnus  pour  eux  que  les  lois  d'un  pays  étranger, 
et  que  ne  connaissent  même  pas  leurs  justiciables, 
habituellement  fort  peu  au  courant  d'une  foule  de  rè- 
gles qui  réglementent,  avec  la  puissance  de  la  loi, 
-.     leur  vie  agricole  et  industrielle. 

^  C'est  pour  parer  à  cet  inconvénient  que  M.  le  Mi- 
^'  nistre  de  Tlntérieur,  par  une  circulaire  en  date  du 
t.  26  juillet  1844,  et  M.  le  Ministre  de  l'Agriculture, 
j  par  deux  autres  circulaires  en  date  des  5  juillet  1850 
ï"  cl  15  février  1851,  avaient  chargé  MM.  les  Préfets  de 
nommer  des  commissions  chargées  de  recueillir  et  de 
constater  les  usages  locaux.  Conformément  à  ces  ins« 


~  6  — 

tructions,  dans  certains  départements,  ces  comnaissions 
furent  organisées  et  les  usages  et  règlements  locaux 
ont  été  soigneusement  recherchés  et  réunis  dans  des 
documents  olliciels. 

Malheureusement,  dans  la  Lozère,  il  n'a  rien  été 
fait. 

J'ai  cependant  résolu  de  rechercher  et  d'étudier  les 
usages  de  ce  département* 

Ce  travail  devait  avoir  pour  moi  le  double  avan- 
tage  de  me  permettre  de  connaître  les  principes  régle- 
mentant cette  matière  et  de  m'instruire  sur  les  cou- 
tumes légales  de  mon  pays.  Mais  cette  tâche  aurait 
été  difficile  à  accomplir  si  je  n'avais  pas  trouvé,  auprès 
de  MM.  les  Juges  de  Paix  du  département  et  de 
quelques  amis  compétents,  un  concours  bienveillant 
et  précieux,  et,  dans  tous  les  cas,  les  indications  que 
j'aurais  données  auraient  manqué  de  ce  caractère 
d'authenticité  que  ces  personnes  pouvaient  leur  donner. 

C'est  donc  pour  moi  un  devoir,  si  mon  étude  peut 
offrir  quelque  intérêt,  d'en  partager  le  mérite  avec  mes 
collaborateurs* 

Orange,.  le  18  mai  1885. 


—  7  ~ 


TITRE    PREiMIER. 


CHAPITRE  I", 


SECTION    r'.     —    DU    BORNAGE* 

Les  usages  locaux  ont  force  de  loi  en  ce  qui  concerne  : 
Les  ùpératioîis  matérielles  propres  à  opérer  le  bornage* 
(art  646  du  c.  civ.  et  6  de  la  loi  du  25  mai  1858). 

Quoique  nous  ayons  placé  l'examen  de  cette  question 
au  titre  intitulé  des  sert)t7u€{es,  nous  n'avons  pas  voulu, 
pour  cela,  reconnaître  au  bornage  les  caractères  d'une 
servitude,  mais  suivre  seulement  la  division  adoptée 
par  les  rédacteurs  du  code  civil.  Ces  derniers  ont  en 
effet  placé  les  articles  relatifs  à  cette  matière  au  cha- 
pitre 1®*"  des  servitudes,  sous  la  rubrique  :  «  des  seixù 
tudes  qui  dérivent^de  la  situation  des  lieux,  »  Mais  tous 
les  auteurs  admettent  que  le  droit,  dont  tout  proprié' 
taire  est  investi,  de  pouvoir  contraindre,  par  les  voies 
légales,  son  voisin  à  effectuer  le  bornage,  ne  peut  être 
considéré  comme  dérivant  d'une  servitude  proprement 
dite.  (Dalloz  V.  servitudes  n*  361.) 

Ce  droit  résulte  des  dispositions  de  l'article  646  ainsi 
conçues  :  «  tout  propriétaire  peut  obliger  son  voisin  au 
bornage  de  leurs  propriétés  contigUes*  » . 

L'on  pourrait  penser  que  l'article  646,  à  raison  de  la 


^ 


—  »  — 

généralité  de  ses  termes,  est  toujours  applicable  et  qu*il 
ti*y  a  pas  lieu  de  distinguer  entre  les  fonds  ruraux  et  les 
fonds  urbains.  Ce  serait  là  une  erreur.  Les  législateurs 
ne  se  sont  préoccupés  en  cette  matière  que  de  l'intérêt 
des  fonds  ruraux.  Lorsqu'il  y  aura  empiétement  sur  les 
fonds  urbains,  c'est  par  l'action  en  revendication  que 
Ton  devra  faire  valoir  ses  droits.  (Cross,  code  rural.) 

L'article  646  ajoute  :  «  le  bornckge  se  fait  à  frais  corn' 
muns.  »  Il  a  lieu,  en  effet,  dans  l'intérêt  des  proprié- 
taires riverains,  et  l'on  aurait  pu  dire  qu'il  doit  se  faire 
eontradictoirement. 

Cette  opération  du  bornage,  qui  a  pour  but  d'éviter 
dans  Tavenir  des  contestations  sur  la  délimitation  des 
propriétés,  a  été  vue  avec  la  plus  grande  faveur  sous  la 
législation  la  plus  ancienne.  Cest  la  garantie  de  la  paiw, 
disaient  les  Romains.  Aussi,  suivant  une  loi  de  Numa, 
quiconque  avait  déplacé  une  borne,  était-il  puni  de 
mort  (dig.  4.  9  ad  legem  Juliam  peculatus.) 

C'est  pour  cela  que  les  auteurs  et  la  jurisprudence 
reconnaissent  au  Magistrat,  appelé  à  statuer  sur  une 
contestation  relative  au  bornage,  le  droit  non  seulement 
d'imposer  cette  opération  aux  parties  litigantes,  mais, 
encore,  d'ordonner  d'office  la  mise  en  cause  des  pro- 
priétaires des  terrains  compris  dans  lé  même  tènemeqt 
(Cass.  9  novembre  1857.) 

Mais  ni  le  code,  ni  les  commentateurs  n'indiquent 
comment  le  bornage  doit  être  opéré  ou  à  quels  signes 
on  pourra  le  reconnaître,  lorsqu'il  aura  été  effectué. 
11  faut  donc,  ainsi  que  le  décide  la  doctrine,  s'en  rap- 
porter aux  usages  locaux. 

Le  bornage  comprend  deux  opérations  :  1*  la  déli- 
mitation des  propriétés  qui  se  fait  par  l'examen  «des 


titres  et  par  TapplicatioD  du  plan  cadastral  ;  2^  la  plan* 
talion  des  bornes  destinées  à  laisser  sur  le  terrain  des 
signes  ostensibles  du  bornage.  On  entend  «  par  borne, 

■  en  général,  toute  séparation  naturelle  ou  artificielle 

•  qui  marque  les  conGns  ou  la  ligne  de  division  entre 

•  des  héritages  contigus.  On  peut  planter  des  arbres 

■  ou  une  haie  pour  servir  de  bornes,  creuser  un  fossé, 

•  élever  un  mur....  mais  on  entend  communément  par 
«  bornes,  des  pierres  plantées  debout  et  enfoncées  en 
«  terre  aux  confins  de  deux  héritages...  Toullier,  t.  5)  » 
(Cass.  2  novembre  1808.) 

Anciennement,  dans  la  Lozère,  lorsque  les  proprié- 
taires voulaient  procéder  au  bornage,  ils  choisissaient 
des  experts  qui  se  rendaient  sur  les  lieux,  recherchaient 
la  délimitation  des  terrains  et  dressaient  un  procès- 
verbal  de  leurs  opérations.  Cela  résulte  de  divers  do- 
cuments, que  nous  avons  consultés,  et  notamment  d'un 
acte  dressé  le  12  juin  1485  entre  noble  de  Cadoina  et 
Etienne  Doladille  et  autres  habitants  du  Bergougnoux. 

On  choisissait  quelquefois,  comme  borne,  un  arbre, 
un  accident  de  terrain  ;  d'autres  fois,  on  plantait  en 
terre  une  pierre  ou  on  creusait  dans  le  rocher  une  coche, 
connue  dans  le  pays  sous  le  nom  de  piquière,  ayant 
généralement  la  forme  tantôt  d'une  auge  et  tantôt  d'une 
crou  de  Malte.  Ce  dernier  mode  était  usité  dans  cer- 
taines régions  du  département,  surtout  dans  le  canton 
duBleymard.  Ces  terrains  auraient  appartenu,  selon  les 
«ns,  aux  Seigneurs,  selon  les  autres,  aux  Chevaliers  de 
Malte.  Il  n'est  plus  employé  de  nos  jours. 

Actuellement,  les  signes  du  bornage  consistent,  selon 

.la  nature  du  terrain,  dans  des  pierres  plantées  en  terre 

pa^'lamam  de  l'homme  et  appelées,  pour  cette  raison, 


tt 


—  M)  — 

par  certains  auteurs  bornes  artificielles,  ou.  bien  dans 
des  rochers  remarquables  par  leur  forme  ou  leur  dimen- 
sion, sur  lesquels  on  trace  un  signe  dit:  piquières  et, 
pour  ce  motif,  designés  sous  le  nom  de  bornes  naturelles 
pour  les  distinguer  des  premières. 

L'on  choisit  le  premier  moyen  lorsque  le  terrain 
n'est  pas  accidenté  ou  lorsque  Ton  ne  trouve  pas  des 
blocs  de  rocher  assez  bien  situés  pour  servir  de  point 
de  repère. 

Voici  comment  on  procède  pour  la  plantation  des 
bornes  artificielles.    ^ 

Celui  qui  est  chargé  de  l'opération,  après  avoir  bien 
établi  la  délimitation  des  terrains,  plante  en  terre  une 
pierre  plate.  H  la  place  de  champ,  sur  la  ligne  di* 
visoire  des  héritages,  de  manière  que  Tarète  se  trouve 
dans  la  direction  du  point  symétrique  opposé  de  la 
même  ligne  et  formant  le  point  extrême  d'un  côté. 
Cette  pierre  est  en  saillie  de  10  à  15  centimètres  hors 
du  sol.  De  chaque  côté,  on  place  aussi  de  champ, 
•un  morceau  d'une  autre  pierre  plate,  cassée  en  deux 
portions  à  peu  près  égales,  comme  si  l'on  cherchait  à 
consolider  la  borne  elle  même  ;  mais  à  la  différence 
de  cette  dernière,  elles  sont  enfoncées  en  terre  et  ne 
forment  pas  saillie  à  la  surface.  Plus  tard,  s'il  s'élevait 
une  contestation  sur  le  point  de  savoir  si  la  pierre  for- 
mant saillie  est  ou  non  une  borne,  en  prendrait  les 
deux  portions  de  pierre  placées  sur  les  côtés  ;  on 
chercherait  à  raccorder  les  cassures,  et  si  l'on  y 
parvenait,  on  devrait  conclure  que  la  pierre  placée 
au  milieu  est  une  borne.  A  raison  des  indications 
précieuses  que  ces  deux  portions  de  pierre  peuvent 
fournir,  on  les  appelle  généralement  des  témoins  ;  dans 


—  fi- 
le canton    de  St-Germain-du-TeiK   elles  sont  connues 
sous  le  nom  de  filleules^  et  dans  celui  de  Chanac,  par 
le  mot  patois  filioques. 

Quelquefois,  au  lieu  de  ces  témoins,  on  place  autour 
de  la  pierre  destinée  à  servir  de  borne  des  fragments  de 
brique  ou  des  morceaux  de  charbon. 

Dans  le  canton  de  Barre,  on  fait  trois  entailles  dans 
la  culasse.  On  entend  par  cette  expression,  Tarète 
de  la  pierre  enfouie  dans  le  sol  et  opposée  par  consé- 
quent à  Tarète  formant  saillie. 

Si  les  deux  terrains  ont  chacun  un  côté  situé  sur  le 
prolongement  de  la  même  ligne  et  un  autre  côté  com- 
mun, on  plante  une  borne  de  manière  qu'elle  se  trouve 
sur  chacun  des  côtés  situés  sur  la  môme  ligne  ;  au 
point  d'intersection  des  deux  héritages,  et  au  dessous, 
sur  le  côté  commun,  une  seconde  borne  qui  louche  par 
l'une  de.ses  extrémités  à  la  première.  Si  les  deux  côtés 
situés  sur  la  môme  ligne  et  le  côté  commun  sont  per- 
pendiculaires, l'un  par  rapport  à  l'autre,  l'on  obtiendra 
avec  les  bornes  une  figure  ayant  l'aspect  d'un  T  ;  s'ils 
sont  obliques,  d'un  Y  droit  ou  renversé,  selon  la  situa- 
tion  des  terrains. 

Prenons  un  exemple  afin  de  jeter  plus  de  clarté  dans 

nos  explications  : 

f^  CE  Pierre  est  propriétaire  de 

I  o  *Td  ^  "     '^  parcelle  ABCD  et  veut  ob- 

h  tenir  son  bornage  avec    la 

propriété  CDEF,  appartenant 

à  Paul. 

Une  fois  la  contenance  des 

I  "    •  ^^^     ^     deux  héritages  bien  établie, 

B  m     D     u     F      ç^j^i  ^j^,i  gg^  ^.^jargé  de  l'opé- 


I  g     Pierre  Paul 


ration  se  transporte  au  point  G  et  plante  la  borne  ab, 
de  manière  que  la  pierre  se  trouve  à  la  fois  sur  les  li- 
gnes ou  côtés  AC  et  CE  et  que  Tarèle  se  trouve  dans  la 
direction  des  points  A  et  E  ;  cela  n'est  possible  qu'à  la 
condition  que  C  Ese  trouve  sur  le  prolongement  de  AC. 
Au  point  d,  il  plante  la  pierre  de,  Ton  a  ainsi  une  figure 
aCbde^  ressemblant  à  un  T.  EnD,  au  contraire,  les 
bornes  fhmDn  ont  Taspect  d'un  Y  couché  sur  la  jambe, 
parce  que  la  ligne  Cdefh  est  brisée  à  partir  du  point  /". 
Aux  points  A,  B,  E,  F,  on  plante  une  borne  dans  la 
direction  du  point  symétrique  opposé  ainsi  op,  rs, 
uVf  kl. 

Si  la  distance  qui  sépare  les  points  extrêmes,  A  et  B 
par  exemple,  est  trop  grande,  on  place  comme  en  M, 
des  bornes  supplémentaires.  On  agit  de  même  lorsque 
les  accidents  de  terrain  empêchent  de  voir  un  des  points 
symétriques  opposés.  Dans  certains  pays,  les  points 
où  ces  bornes  supplémentaires  sont  placées  correspon» 

dent  à  une  division  uniforme  du  côté du  tiers  ou 

du  quart.  Ce  procédé  offre  l'avantage  de  retrouver  fa- 
cilement la  longueur  exacte  d'un  côté,  alors  même 
que  certaines  bornes  ont  disparu. 

Enfin,  si  diverses  parcelles  ont  un  point  de  contact 
commun,  l'on  plante  autant  de  bornes  au  point  d'inter- 
section qu'il  y  a  de  lignes  séparatives  ;  l'on  obtient 
ainsi  une  figure  ayant  l'aspect  d'une  étoile. 

Il  est  encore  préférable,  lorsque  l'état  des  lieux  ou  la 
nature  du  terrain  le  permettent,  de  prendre  comme 
bornes  les  limites  naturelles  formées  par  des  blocs  de 
pierre  ou  des  bancs  de  rocher  qui  ne  peuvent  être  dé- 
placés, et  d'y  laisser  une  empreinte,  la  piquière^  des- 
tinée à  les  reconnaître. 


—  nr  — 

Lorsqu'on  découvre,  à  rextrémité  d'un  terrain,  un 
rocher  pouvant  servir  de  limite,  on  y  creuse  â  l'aide 
d'un  ciseau  en  fer  une  coche  appelée  p/ymére. 

La  piquière  est  aujourd'hui  creusée  en  forme  d'auge 
sur  la  ligne  divisoire  des  parcelles  ;  elle  a  une  Ion- 
gueur  de  5  à  6  centimètres  sur  une  profondeur  de  2 
centimètres  environ  ;  la  pointe  est  dirigée,  èomme  l'arête' 
des  borne,  vers  la  piquière  du  point  symétrique  opposé 
du  même  côté. 

Si  les  terrains  ont  des  points  de  contact,  on  procède 
de  la  même  manière  que  pour  les  bornes.  On  creuse,  au 
point  d'intersection,  des  lignes  formant  le  côté,  autant 
de  piquières  qu'il  y  a  de  lignes. 

L'opération  du  bornage  n'est  pas  difficile  lorsqu'elle 
est  effectuée  sur  des  terrains  nus,  sur  lesquels  la  vue 
peut  aisément  s'étendre,  mais  clic  est  plus  compliquée 
lorsqu'elle  est  pratiquée  sur  des  terrains  boisés.  Dans 
ce  cas,  soit  pour  la  délimitation  des  héritages,  soit  pour 
le  bornage.  Ton  se  sert  comme  points  de  repère  de 
signaux  tels  que  fagots,  bolle  de  pîulle  placés  au  bout 
de  perches  ou  sur  des  arbres,  ou  de  rochers  élevés,  ou 
d'arbres  remarquables  par  leur  taille  ou  leur  essence. 

SECTION   2*.    —   DE   LA   CLOTURE. 

Les  usages  locaux  ont  force  de  loi  en  cette  matière, 
en  ce  qui  concerne  : 

1°  L'indication  des  lieux  dans  lesquels  la  clôture  est 
obligatoire. 

2°  Le  mode  de  construction  à  suivre,  la  nature  des 
matériaux  à  employer,  les  proportions  à  observer. 

t  Chacun  »  dit  le  législateur  dans  Tarlicle  663  du 


t- 


—  14  — 

code  civil  :  t  peut  contraindre  son  voisin,  dans  les  villes 
«  et  faubourgs,  à  contribuer  aux  constructions  et  répa- 
«  rations  de  la  clôture  faisant  séparation  de  leurs  raai- 
•  sons,  coure  et  jardins  assis  esditcs  villes  et  faubourgs  : 
c  la  hauteur  de  la  clôture  sera  fixée  suivant  les  règle- 
c  ments  particuliers  ou  les  usages  locaux  constants  et 
c  reconnus,  et,  à  défaut  d'usages  et  règlements,  îout 
c  mur  de  séparation  entre  voisins  qui  sera  construit  ou 
«  établi,  doit  avoir  au  moins  32  décimètres  de  hauteur, 
«  compris  le  chaperon,  dans  les  villes  de  50,000  habi- 
«  tants,  et  de  22  décimètres  dans  les  autres....  » 

1°  Indication  des  lieux  dans  lesquels  Id  clôture  esi 
obligatoire.  —  Aux  termes  de  Tarlicle  663,  un  proprié- 
taire ne  peut  obliger  son  voisin  à  contribuer  à  la  clôture 
des  terrains  que  lorsque  ces  terrains  se  trouvent  compris 
dans  le  périmètre  d'une  ville  ou  d'un  faubourg.  Dès 
lors,  la  clôture  n'est  pas  obligatoire  dans  les  campagnes, 
et  celui  qui  voudrait  en  établir  une  devrait  l'édifier 
sur  son  propre  héritage  et  à  ses  frais  (Limoges,  20  juin 
1822.) 

Il  faut  donc»  pour  savoir  si  la  clôture  est  obligatoire, 
rechercher,  tout  d'abord,  si  le  lieu  sur  lc(|ucl  elle  doit 
être  étiidéo  fait  partie  d\inc  ville,  d'un  faubourg  ou  de 
tout  autre  agi^loméralion.  Comment  pourra-t-on  y  par- 
venir ?  «  11  n'est  pas  toujours  facile,  dit  Dalioz  J.  G.  V* 
«  servitudes,  de  le  reconnaître  ;  quand  une  réunion 
€  d'habitants  présente  les  caractères  d'une  ville  ;  les 
«  circonstances  et  les  usages  peuvent  aider  à  décider 
€  la  question...   » 

Lors  de  la  rédaction  du  code  civil,  la  section  du  Tri- 
bunal proposa  de  donner  le  nom  de  ville  aux  réunions 
d'habitants  ayant  1,000  âmes  et  au-dessus,  mais  cette 


—  15  — 

proposition  ne  fut  malheureusement  pas  accueillie  ;  si 
elle  avait  été  admise,  elle  aurait  fait  cesser  dans  la  pra- 
tique les  doutes  sur  ce  point.  Demolombe,  V**  servi- 
tudes, n°  380,  indique  une  autre  règle,  c  S'il  existe, 
«  dit-il,  un  acte  de  l'autorité  administrative  qui  confère 
t  expressément  ou  qui  reconnaît  implicitement  cette 
c  qualification  au  lieu  dont  il  s*agit,  il  est  certain  que 
«  les  tribunaux  doivent  s'y  conformer  ;  s'il  n'existe 
«  aucun  précédent  de  ce  genre,  les  Magistrats  doivent 
«  le  décider  en  fait  et  à  raison  de  Timportance  plus  ou 
€  moins  grande  de   l'endroit,   de  ses  établissements 

«  publics,  de  bienfaisance  et  autres » 

Dans  la  Lozère,  l'adrainistralion  donne  dans  les  états 
de  recensement  de  la  population  le  nom  de  ville  aux 
agglomérations  de  1,000  habitants  et  au-dessus. 

D'après  l'usage,  celles  de  Monde,  Langogne,  Villefort, 
Marvejols,  Saint-Chély,  le  Malzieu,  Florac,  Ispagnac 
prennent  le  nom  de  ville. 

On  entend  par  faubourg  o  la  partie  d'une  ville  qui 

«   se  trouve  au-delà  de  ses  portes  ou  de  son  enceinte,  et 

«    qui  se  compose  de  la  conlinuilé  des  maisons  qui  se 

«    louchent  »  (Demolombe,  n**  580).  C'est  à  peu  près  la 

définition  que  nous  trouvons  au  Digeste  50-60-12,  de 

continenlia  urbis  aîdificia. 

^.         Aujourd'hui  que  toutes  les  villes   sont  ouvertes,   il 

;•..    est  difficile  de  dire  où  commence  le  faubourg    et    où 

,;-    il  finit.  Il  est  plus  naturel  de  laisser  aux  Magistrats  le 

\    soin  de  le  décider. 

JET 

f^'.       Nous  avons  dit  que  la  clôture  était  obligatoire,  dans 

les  villes  et  faubourgs,  pour   les  terrains  comprenant 

-.,des  constructions,  des  cours  et  des  jardins;  ce  sont  du 

reste  les  termes  de  la  loi,  mais  l'on  est  d'accord  pour 


—  t«  — 

reconnaître  que  cette  énumération  n'est  qu'énonciative 
et  que,  par  suite,  on  doit  l'étendre  à  d'autres  terrains 

tels  que  les  chantiers mais  non  point  à  ceux  que 

l'on  considère  comme  ruraux,  comme  les  champs,  les 
prairies,  alors  même  que  ces  immeubles  seraient  com- 
pris dans  l'enceinte  de  la  ville  (tribunal  de  la  Seine, 
3  août  1871).    . 

§  2°  Mode  de  construction  à  suivre,  choix  des  maté- 
riaux à  employer,  proportions  à  observer.  —  La  clôture 
dont  parle  l'article  663  est  celle  qui  est  faite  à  Taide 
d'un  mur.  «  Le  législateur  n'a,  en  aucune  façon,  en* 
«  tendu  faire  allusion  aux  haies  vives  ou  sèches,  cloi- 
c  sons  ou  palissades  Ji  (Demolombe,  n®  381,  etCass., 
1"  février  1880.) 

Généralement,  la  clôture  est  faite  au  moyen  de 
moellons  bâtis  à  chaux  et  sable.  Les  dimensions  sont 
de  :  50  centimètres  de  profondeur,  de  60  centimètres 
à  la  base,  de  50  centimètres  au  couronnement,  pour 
répaisseur  ;  de  1  mètre  60  à  2  mètres  audessus  du 
sol,  pour  la  hauteur.  A  Langogne,  Saint-Chély,  le 
Maizieu,  les  murs  sont  à  pierre  sèche.  A  Villefort,  les 
jardins  sont  entourés  de  murs  élevés  d'un  mètre  environ 
à  pierre  sèche.  Il  n'y  a  pas  d'usages  pour  Florac^  Ispagnac. 

Selon  la  doctrine  et  la  jurisprudence, tout  propriétaire 
a  le  droit  d'élever  un  mur  de  clôture  sur  la  limite 
extrême  de  son  terrain,  nonobstant  un  usage  local 
contraire  à  cette  règle.  C'est  ce  qui  a  été  jugé,  te 
1"  juillet  1881,  parle  tribunal  d'Evreux  sur  l'appel 
d'un  jugement  rendu  par  M.  le  Juge  de  Paix  de  Cou- 
ches. Ce  Magistrat  avait  ordonné  la  démolition  d'un 
mur  de  clôture,  édifié  dans  ces  conditions,  contraire- 
ment aux  usages  locaux  du  département  de  l'Eure. 


—  17  — 

Si  les  deux  terrains  que  l'on  Yeut  clôturer,  et  noue 
employons  à  dessein  cette  expression  pour  qu'il  n'y 
ait  pas  confusion  entre  les  prescriptions  des  articles  663 
et  648,  ne  sont  pas  sur  le  même  plan,  s'il  y  a  par  suite 
une  différence  de  niveaux,  l'usage,  dans  le  canton  de 
Mende,  oblige  le  propriétaire  dont  le  fonds  est  le  plus 
élevé  à  supporter  les  frais  d'édification  et  d'entretien 
du  mur  compris  entre  la  surface  du  terrain  de  son 
voisin  et  celle  de  sa  propriété.  Cette  partie  de  cons- 
truction est  en  effet  dans  son  intérêt  exclusif,  puisqu'elle 
sert  de  mur  de  soutènement  pour  son  terrain.  Cette 
règle  est  généralement  suivie  dans  les  travaux  exécutés 
par  l'administration  vicinale. 

SECTION   3*.    —   DES   PLANTATIONS. 

Les  usages  locaux  ont  force  de  loi  en  cette  matière 
dans  ce  qui  a  trait  :  à  la  distance  à  observer  dans  les 
plantations. 

L'article  671  de  la  loi  du  X  pluviôse  an  VII  était 
ainsi  conçu  :  «  II  est  permis  de  planter  des  arbres  de 
«  haute  lige  jusqu'à  la  distance  prescrite  par  les  règle- 
«  ments  particuliers  actuellement  existants  ou  par  les 
«  usages  locaux  constants  et  reconnus,  et,  à  défaut  de 
«  roglcmcnls  et  usages,  jusqu'à  la  distance  de  2  mètres 
«  de  la  ligne  s:'paralivc  des  deux  héritages,  pour  les 
«  arbres  de  haute  ligo,  et  à  la  distance  d'un  demi  mètre 
«   pour  les  autres  nibres  et  pour  les  haies  vives...  * 

Lorsqu'il  n'existait  pas  dos  usages  ou  règlements  dé- 
terminant jusqu'à  (|uelle  limite  extrême  un  propriétaire 
pouvait  taire  des  plantations,  on  s'en  rapportait  aux 
dispositions  de  l'ariicle  671.  C'est  ce  qui  avait  lieu  dans 
la  Lozère  où  il  n'existait ,  à  ce  sujet,  ni  règlements  ni 


—  18  — 

usages  locaux.  Toutefois,  dans  les  cantons  de  Villefort, 
de  Saint  Germain  de  Calberte,  on  n'a  jamais  observé 
aucune  distance  pour  les  plantations  de  châtaigniers. 

Dans  le  canton  de  Florac,  l'usage  n'impose  pas  l'obli. 
gation  d'observer  de  distance  pour  la  plantation  de^ 
châtaigniers,  si  le  terrain  sur  lequel  elle  est  faite  est 
contigu  à  une  châtaigneraie  ;  mais  si  la  parcelle  voisine 
est  tout  autre,  une  terre  labourable  par  exemple,  il  faut 
alors  observer  la  distance  légale. 

Mais  dans  l'interprétation  de  l'article  671  une  diffi- 
culté s'élevait  souvent  sur  la  classification  à  faire  entre 
les  arbres  de  haute  et  de  basse  tige.  Dans  la  doctrine, 
les  uns  disaient  :  que  l'on  devait  considérer  la  hauteur 
de  l'arbre  ;  d'autres,  au  contraire,  soutenaient  :  que  l'on 
devait  tenir  compte  seulement  de  l'essence. 

La  nouvelle  loi  du  20  août  I88I  a  pour  effet  de  faire 
cesser  les  doutes  sur  ce  point,  et  c'est  pour  cela  qu'elle 
a,  dans  la  modification  de  l'ancien  texte,  introduit  les 
dispositions  suivantes  :  «  Il  n'est  permis  d'avoir  des 
•  arbres,  arbrisseaux  et  arbustes  près  de  la  limite  de  la 
«  propriété  voisine  qu'à  la  distance  prescrite  par  les 
«  règlements  particuliers  actuellement  existants  et  re- 
«  connus,  et,  à  défaut  de  règlements  et  usages,  qu'à  la 
f  distance  de  2  mètres  de  la  ligne  séparative  des  deux 
<f  héritages  pour  les  plantations  dont  la  hauteur  dépasse 
^  2  mètres,  et  à  la  distance  d'un  demi- mètre,  pour  les 
«  autres  plantations.  » 

L'on  devra  donc,  à  l'avenir,  tenir  compte,  non  point 
de  la  nature  ou  de  l'essence  de  Tarbre,  mais,  ce  quî 
est  plus  rationnel  et  plus  conforme  au  résultat  que  le 
législateur  a  eu  en  vue,  de  sa  hauteur.  Si,  contrairement 
aux  dispositions  de  la  nouvelle  loi  ou  des  usages  locaux, 


—  1»  — 

des  plantations  sont  faites  à  une  distance  moindre  que 
<>elle  qui  est  inoposée,  il  y  aurait  lieu  de  faire  application 
des  termes  de  l'article  672  ainsi  conçus  :  «  Le  voisin 
m  peut  exiger  que  les  arbres  et  arbustes  plantés  à  une 
«  distance  moindre  que  la  distance  légale  soient  arra- 
f  chés  ou  réduits  à  la  hauteur  déterminée  par  l'article 
«  précédent,  à  moins  qu'il  n'y  ait  titre,  destination  du 
«  père  de  famille  ou  prescription...   » 

L'ancien  article  672  imposait  au  Magistrat,  lorsque  la 
distance  légale  n'avait  pas  été  observée,  l'obligation 
d'ordonner  que  l'arbre  serait  arraché.  A\ec  la  nouvelle 
loi,  le  juge  a  la  faculté  d'enjoindre  à  celui  qui  a  planté 
un  arbre,  dont  la  hauteur  dépasse  deux  mètres,  con- 
trairement à  l'usage  ou  aux  dispositions  de  l'article  671, 
de  le  réduire  à  la  hauteur  déterminée  par  ce  dernier 
article.  La  distance  se  calcule  à  partir  du  milieu  de 
l'arbre  à  la  ligne  séparativc  des  héritages.  Par  suite,  si 
«n  arbre,  planté  à  l'origine  à  la  distance  légale,  en  gros- 
sissant, empiète  sur  cette  même  distance,  de  telle  sorte 
"qu'il  n'y  ait  plus  deux  mètres  entre  la  ligne  séparative 
des  héritages  et  le  point  le  plus  rapproché  de  la  circon- 
férence de  l'arbre,  nous  ne  disons  pas  du  point  formant 
le  centre,  cet  arbre  devra  néanmoins  être  conservé 
puisque  le  centre  de  la  circonférence  est  toujours  à  la 
distance  de  deux  mètres  de  l'héritage  voisin. 

Questions  accessoires.  -—  Fruits  tombés  chez  le  voisin. 
L  —  Il  y  avait  autrefois  controverse  sur  le  point  de 
^..  savoir  si  les  fruits  des  arbres  plantes  près  de  la  limite 
Ir'  de  terrains  contigus  appartenaient  au  propriétaire  du 
^-  fonds  où  ils  tombaient  naturellement.  Certains  com- 
^  mentateurs  prétendaient  que  ces  fruits  demeuraient  tou- 
a    jours  la  propriété  du  maître  de  l'arbre,  mais  ils  soute- 


—  20  — 

naienl  que  le  maître  n'avait  pas  le  droit  de  s'intro- 
duire chez  le  voisin  pour  les  cueillir;  d'autres  admet- 
taient que  le  maître  conservait  la  proprirlé  des  fruits 
tombes  sur  le  terrain  d'autrui  et  pouvait  pénétrer  sur 
ce  terrain  pour  les  ramasser,  à  la  condition  toutefois 
de  réparer  le  dommage   qu'il  occasionnerait. 

Des  divergences  plus  grandes  encore  existaient 
dans  la  Lozère.  Dans  quelques  cantons,  on  reconnais- 
sait au  propriétaire  de  l'arbre  le  droit  de  s'introduire^ 
comme  bon  lui  semblait,  sur  le  terrain  de  son  voisin 
pour  y  cueillir  les  fruits  tombés  naturellement  sur  le 
sol  ;  dans  d'autres,  on  prétendait  que  le  maître  n'avait 
pas  ce  droit;  dans  certains,  dans  celui  du  Pont  de-Mont- 
vert  par  exemple,  l'usage  autorisait  le  propriétaire  de 
-  cliàlaigniers  à  s'introduire  sur  Théritage  do  son  voisin 
pour  y  ramasser  les  châtaignes  tombées  sur  ce  ter- 
rain, mais  refusait  au  propriétaire  d'autres  arbres  frui- 
tiers le  droit  de  pénétrer  chez  le  voisin  pour  ramas- 
ser les  fruits  tombés  de  l'arbre  qui  lui  appartenait  : 
pour  les  noix,  on  faisait  une  distinct  ion,  selon  qu'elles 
avaient  ou  non  atteint  leur  maturité  ;  dans  le  premier 
cas,  elles  restaient  la  propriété  du  nuiîlre  de  Tarbre^ 
dans  le  second  cas^  le  propriétaire  du  terrain  avait  le 
droit  de-les  ramasser. 

Le  nouvel  article  (573  a  heureusement  fait  cesser  ces 
divergences  en  disant  que  :  «  Celui  sur  la  |)ropriété 
€  diiijuel  avancent  les  branches  du  voisin  peut  con- 
«  traindie  celui  ci  à  les  couper.  Les  fruits  lombes 
«  naturellement  de  ces  branches  lui  apjiai  hiMinent.  » 
2**  feuilles,  —  Les  feuilles a|)partierinent  au  proprié- 
taire du  fonds  sur  lequel  le  vent  lesaanîas>ées.  Cotte  rè- 
gle n'a  soulevé  aucune  difficulté  dans  notre  déparlement. 


—  «  — 

Les  mêmes  règles  sont  applicables  aux  plantations 
des  arbustes,  arbrisseaux  et  des  haies,  c'est  dire  que 
les  usages  locaux  ont  encore,  en  cette  matière,  force 
de  loi  en  ce  qui  a  trait:  à  la  distance  à  observer 
pour  les  plantaiions  des  arbustes,  arbrisseaux  et  des 
haies. 

Dans  notre  département,  les  usages  autorisent  les 
propriétaires  à  planter  des  arbustes,  arbrisseaux  et 
des  haies  sur  leur  terrain  sans  observer  de  dislance, 
raais  ils  leur  interdisent  d'adosser  les  plantations  contre 
un  mur  non  mitoyen.  Pour  les  haies,  les  usages  lais- 
sent encore  au  propriétaire  une  latitude  plus  grande 
et  cela,  probablement,  à  raison  de  l'intérêt  qu'inspire 
l'agriculture.  Les  haies  forment,  en  effet,  un  signe  ap- 
parent de  la  délimitation  des  terrains,  ainsi  qu'une 
défense  contre  l'invasion  des  troupeaux.  C'est  en 
considération  de  ce  double  avantage  que  l'usage  au- 
torise les  propriétaires  riverains  à  déroger  aux  pres- 
criptions de  la  loi  et  à  planter  ou  à  former  des  haies 
sur  la  ligne  séparative  des   héritages. 

Celui  qui  veut  planter  une  haie  trace  habituelle- 
ment sur  cette  ligne  un  sillon  dans  lequel  il  enterre 
les  rejetons  des  arbrisseaux  qu'il  veut  voir  grandir: 
celui  qui  veut  simplement  former  une  haie  se  con- 
lente  de  placer  sur  la  bordure  des  héritages  des  bran- 
<;hes  d'aubépine  ou  d'épine  noire,  piquées  en  terre  ou 
retenues  avec  des  pierres,  ou  des  branches  d'arbres 
dont  il  se  sert  ensuite,  après  la  levée  des  récoltes, 
comme  bois  de  chauffage.  Dans  la  montagne,  l'on  se 
contente  quelquefois  de  placer  des  arbres  de  pin  sur  la 
ligne  séparative  des  héritages  ;  c'est  un  des  cas  ex- 
ceptionnels   dans  lesquels  un  fermier  a    le  droit  de 


^. 


—  82  — 

couper  de  jeunes  arbres,  car  nous  verrons,  lorsque 
nous  parlerons  des  obligations  du  fermier  en  matière 
de  baux  à  ferme,  que  ce  dernier  ne  peut,  sous  aucun 
prétexte,  couper  du  bois  vert,  si  ce  n'est  dans  le 
cas  dont  nous  venons  de  parler  ou  lorsqu'il  doit  faire 
des  réparations  aux  instruments  aratoires. 

A  iUendCy  les  haies  sont  entretenues  avec  beaucoup 
de  soin  dans  les  terrains  fertiles,  surtout  dans  le  quar- 
tier connu  sous  le  nom  de  Pré  vival,  formant  autrefois 
un  tèncment  assez  considérable  en  nature  de  prairies 
et  morcelé  aujourd'hui  en  un  grand  nombre  de  par- 
celles converties  en  jardins.  Les  dimensions  de  ces 
haies  sont  )es  suivantes:  1  m.  20  à  1  m.  50  de  hau- 
teur, 50  à  40  centimètres  de  largeur  près  du  sol, 
40  à  60  centimètres  à  la  partie  supérieure.  La  taille  se 
fait  annuellement,  au  printemps,  par  sections  horizonta- 
les unies,  v 

Le  plus  souvent  les  haies  sont  formées  avec  des  gro- 
seilliers, églantiers,  pruniers  sauvages,  aubépine  et 
épine  noire  vivaces  ou  sèches,  surtout  pour  les  terres 
labourables,  de  bordures  de  hêtre  pour  les  prairies. 
Dans  le  canton  de  St-Germain-de-Calberte,  les  haies 
sont  fuites  ordmairement  avec  des  branches  de  châ- 
taignier. Sur  le  causse  Méjean  et  principalement  dans^ 
la  partie  dépendant  du  canton  de  Meyrueis,  on  laisse 
subsister,  en  défrichant  sur  la  limite  des  terrains  con- 
tigus,  des  plants  de  buis  destinés  à  former  la  bordure^ 
ou  on  établit  en  épierrant  sur  la  ligne  séparative  des 
héritages  une  sorte  de  cordon  de  pierres  6om /es. 

On  emploie  quelquefois  les  palissades  connues  sous 
le  nom  patois,  à  Mende,  de  barégnades,  à  ViUefort,  de 
poussejioSf  à  Pont-de-Montvert  de  palisses.   Elles  soûl 


—  »3  — 

formées  au  moyen  de  pieux  piqués  en  terre,  à  3  ou 
4  mètres  de  distance  les  uns  des  autres,  reliés  à  la  par- 
lie  supérieure  et  inférieure  par  des  traverses  horizon- 
tales. Sur  ces  traverses,  sont  clouées  des  lames  de 
lambris  ou  de  planches  ayant  une  largeur  de  6  à  7  cen- 
timètres, verticales,  espacées  entre  elles  de  4  à  5  cen- 
timètres et  se  terminant  en  pointe  à  leur  extrémité.  Ce 
mode  de  clôture  est  surtout  employé  pour  défendre  Tac- 
cès  des  jardins,  des  vergers  et  des  vignes.  Leur  hauteur 
est  ordinairement  de  1""40  à  1""80.  L'usage  permet  de 
les  édifier  sur  la  ligne  séparative  des  héritages. 

En  dehors  des  cas  signalés  ci-dessus,  il  n'y  a  pas 
d'usages  pour  les  plantations  dans  les  cantons  du  Bley- 
mard,  Châteauneuf,  Grandrieu,  St  Amans,  Chanac,  La 
Canourgue,  St-Germain  du-Teil,  Fournels,  St  Chély, 
Nasbinals,  Massegros,  le  Malzieu,  Pont-de-Monlverl, 
Ste  Ënimie,  Serverette,  Barre. 

SECTION    4^.    —    DES    FOSSÉS. 

Les  usages  locaux  ont  force  de  loi  en  cette  ma- 
tière en  ce  qui  a  trait  : 

1"  A  la  distance  à  observer  pour  rétablissement  défi 
fossés  ; 

2®  Aux  proportions  à  leur  donner  et  à  Ventretien 
dont  ils  sont  susceptibles. 

Les  fossés  peuvent  être  rangés  en  deux  catégories  ; 
les  uns  servent  à  l'écoulement  des  eaux  ;  les  autres  sont 
destinés  à  marquer  la  séparation,  les  confins  entre  deux 
héritages. 

La  loi  du  20  août  1881  a  bien  apporté  quel- 
ques    modifications    aux    dispositions     de    l'ancienno 


—  84  — 

législation,  mais  cette   innovation    est   sans  intérêt  au 
point  de  vue  des  usages. 

Dans  notre  département,  il  n'y  a  pas  d'usages  en  cette 
matière.  On  doit  donc  s'en  rapporter  aux  règles  tra- 
cées dans  la  loi  de  1881.  Toutefois,  dans  le  canton  de 
Villefort,  les  propriétaires  sont  autorisés  par  l'usage  à 
creuser  sur  leur  terrain,  sans  observer  aucune  dislance, 
des  fossés  pour  l'assainissement  de  leur  propriété.  Pour 
les  autres  fossés,  c'est-à-dire  pour  ceux  destinés  à  ser- 
vir de  séparation  entre  deux  héritages  n'appartenant 
pas  au  môme  propriétaire,  on  doit  suivre  les  règles 
édictées  par  le  législateur. 

SECTION    4®.    —   DU   PASSAGE. 

Les  usages  et  règlements  locaux  ont  force  de  loi  en 
re  qui  concerne  :  la  largeur  à  donner  aux  divers  pas- 
sages exigibles  en  vertu  de  la  loi  ou  de  conventions  ; 
lorsque  ces  conventions  sont  muettes  sur  ce  point. 

Nous  n'avons  pas  à  rechercher  ici  dans  quel  cas  un 
propriétaire  a  le  droit  de  traverser  l'héritage  d'autrui. 
Ce  droit  existe  en  vertu  d'un  texte  de  loi  ou  des  conven- 
tions intervenues  entre  les  parties.  Nous  n'avons  pas 
non  plus  à  nous  occuper  du  passage  exercé  en  vertu 
d'une  tolérance,  car,  au  point  de  vue  légal,  la  tolérance 
ne  crée  aucun  droit  en  cette  matière.  Notre  but  n'ejst 
pas  non  plus  d'interpréter  la  loi  ou  les  conventions  des 
parties  ;  il  consiste  seulement  à  rechercher  dans  quels 
cas  les  usages  locaux  peuvent  avoir  force  de  loi  pour 
les  passages  existant  d'après  la  loi  ou  l'accord  de» 
propriétaires. 

Le  législateur  n'ayaut  point  déterminé  quelle  largeur 


—  25  ~ 

devait  avoir  l'assiette  du  passage,  il  est  nécessaire  d*in- 
diquer  la  règle  que  Ton  doit  suivre  lorsque  les  conven- 
tions des  parties  n*ont  pas  fixé  ce  point.  Nous  ne  trou- 
vons, en  effet,  ni  dans  la  loi  ancienne  du  10  pluviôse 
an  XII,  ni  dans  la  loi  nouvelle  du  20  août  iSUl ,  aucune 
disposition  pouvant  servir  de  base  à  la  fixation  du  pas- 
sage. La  loi  de  1881  se  contente,  dans  l'article  portant 
le  niônie  numéro  que  les  dispositions  abrogées,  d'accor- 
der le  passage  non  seulement  dans  l'intérêt  d'une  exploi- 
tation agricole,  mais  encore  pour  les  besoins  d'une  ex- 
ploitation industrielle.  Cette  innovation  était  nécessaire. 
Avant  1881,  certains  auteurs  soutenaient  qu'il  n'y  avait 
pas  lieu  d'accorder  un  passage  pour  le  service  d'une 
exploitation  industrielle (Mourlon,  rép.  écrites  n°  1801). 
Cette  solution  est,  il  faut  bien  le  reconnaître,  conforme 
à  l'esprit  de  la  loi  et  à  la  pensée  des  rédacteurs  do 
notre  code  civil.  D'autres,  au  contraire,  soutenaient  que 
le  passage  était  dû  dans  ce  dernier  cas.  (Aubry  et 
ftau,  t.  2  p.  505,  et  Demolombc.  Servit,  p.  612.) 

Nous  ne  nous  occuperons  pas  non  plus  des  chemins 
considérés  par  la  loi  nouvelle  comme  ruraux  ,  c'est- 
à-dire  des  chemins  aiFectés  à  l'usage  public  des  com- 
munes ou  des  sections  communes  et  non  classés  comme 
chemins  vicinaux.  Pour  ceux  là,  en  elTet,  l'article  12  dit  : 
€  que  le  redressement,  la  fixation  de  la  largeur  et  de 
«  l'étendue  sont  réglés  par  l'administration  départe- 
«  mentale,  après  arrêté  de  reconnaissance.  »  Nous 
n'avons  en  vue  que  les  passages  d'utilité  privée,  établis 
dans  l'intérêt  d'une  exploitation  agricole  ou  industrielle, 
«t  nous  devons  nous  borner  à  indiquer  la  largeur  que 
doivent  avoir  ces  chemins,  d'après  les  règlements  et 
*  Jçs  as3ges  locaux.    Cette  largeur  varie  selon  que  le 


—  M  — 

déterminée  d'une  façon  précise  pour  avoir  force  de  loi. 
Pour  une  grande  parlic  du  canton  du  Pont  de-Montvert, 
qui  aurait  dépondu  de  la  sénéchaussée  présidiale  de 
de  Nimos,  surtout  dans  les  propriétés  voisines  du  Gard, 
on  appliquerait,  nous  assure-t-on,  les  usages  locaux 
d'Alais.  Dans  le  canton  de  Villefort,  où  1rs  eaux  sont 
captées  et  recueillies  avec  le  plus  grand  soin,  la  lar- 
geur du  passage  est  parfaitement  déterminée.  Elle  est 
de  1  m.  à  1  m.  50. 

2°  Passage  pour  conduites  d'eau  des  cloaques.  —  Pas 
d'usages  locaux  sur  ce  point  dans  notre  département. 
^  5"  Passage  pour  élagage  des  arbres  et  des  haies,  — 
Il  n'y  a  pas  non  plus  d'usages. 

4°  Tour  d'échelle.  —  L'expression  tour  d'échelle  a 
deux  significations,  mais  nous  ne  nous  occupons  ici 
que  du  droit  connu  dans  l'ancien  Dioit  sous  le  nom 
d'échalage  ou  droit  de  passer  sur  le  terrain  d'autrui  pour 
réparer  une  construction  édifiée  près  de  la  limite  de 
deux  terrains  appartenant  à  deux  propriétaires  diffé- 
rents. 

Les  auteurs  sont  d'accord  pour  reconnaître  que  le 
code  n'ayant  pas  parlé  de  cette  servitude,  on  doit  la 
considérer  comme  rayée  du  nombre  des  servitudes 
légales  (Demol.  p.  488)  ;  mais  elle  peut  être  exercée 
en  vertu  de  conventions  intervenues  entre  les  parties. 
Cela  revient  à  dire  que  le  tour  d'échelle  est  considéré 
comme  une  servitude  discontinue  ne  pouvant  exister 
que  par  titre.  Cependant,  pour  celle  qui  aurait  été 
exercée  avant  la  promulgation  du  code,  il  a  été  dé- 
cidé  qu'elle  continuait  de  subsister,  à  la  condition 
d'avoir  été  exercée  utilement  (c.  de  Rennes,  8  fév. 
1828). 


—  29  — 

Il  est  bien  entendu  que  nous  n'avons  pas  à  nous 
occuper  du  cas  où  le  mur  est  mi(o\on,  car  dans  cette 
espèce  le  passage  est  obligaloiro,  mais  seulement  du 
cas  où  un  propriétaire  n'a  pas  ou  hi  précaution  de 
laisser  un  passage  suffisant  pour  rrpnriM*  sa  conslruc* 
tion  entre  celle  construction  et  Thénlage  voisin. 

Dans  la  Lozère,  celui  (jui  veut  ainsi  pénrlrer  sur  le 
fonds  voisin  a  besoin  d'une  aulorisation  du  proprié- 
taire, et  encore,  doit-il  toujours  atieudre,  a  défaut  d'en- 
tente sur  ce  point,  la  levée  des  n'iolies.  C'est  dire  ([UO 
cette  servitude  n'existe  pas,  à  proprement  parler,  dans 
notre  département. 

CHAPITRE    II. 

Des  constractions   pouvant  €^iro  nulHihloH 

au   voisin. 

Les  usages  et  les  rèi^lemmls  locaux  ont  force  de 
loi  en  madère  dt»  construcilons  pouvant  6ire  nuisil^les 
au   voisin  eu  c(*  qui  concerne  : 

1*  Le  UK.dn  (le  nmsiruclioti  ff  la  d'nlaiwp.  des  ouvi'figes 
pour  les  jtUiis,  ulres,  fo>:.ses^  /'  'ï/^"»  A^'"*'»'.  fourneaux, 
che7nitif'e<j   /Iciirs.  ainna  de   n.dt ivres  r(,rro.s  tes. 

La  c^i-î^ji»*  <!j;  i*iiri-i  im|)o^:ijt.  pu;  i*  !<•-  (iu\i-i;ifs  pOU- 
vac*  i',;:».-  ;.ii  \^)!^in,  li'>  |  i  «•  c  i- ;  *  (.:;  ^  î'ij:\;iiilf'S  : 
t*    Art.     jMî.   Q  ;!     l'.iit  <'l;iLU'  C'il.îfc  !  ■:     :.:;!■    IlilloNcn,    il 

•  ju-     ■    .     !   /.     ,:••     la     f;.   ;v".j    .    .-.  t      ilU.     Qui 

«     Vf!.-*.     */:i'     :  !.:  !..   !,i'-.--     (l    ;î-     -•      '  i   :  !«•      lîHir     Iliî- 

m  lo\.:.    ■  (:..    :  ;;.    r',u\i(-  i:;   :■  .|..    ;   .   t,{^  ou  autre 
«  cboM;  s'jiti^aMc  <le  dcmî-ptcd  d  épii.    ■  i*r. 


—  80  — 

«  Art.  190.  Qui  veut  faire  forge,  four  ot  fourneau 
u  contre  le  mur  mitoyen  doit  laisser  demipiocl  de  suite 
■  et  interva'le  entre  deux  du  mur  du  four  ou  de  forge 
«  et  doitcstre  ledit  mur  d'un  pied  d'espoisseur. 

c  Art.  191.  Qui  veut  faire  aisances  de  privez  ou 
€  puits  contre  un  mur  mitoyen,  il  doit  faire  contre-mur 
«  d'un  pied  d'espoisseur.  Et  où  il  y  a  de  chacun  coslé 
N  puits  ou  bien  puits  d'un  costé  et  aisances  de  l'autre, 
«  suffit  qu'il  y  ait  quatre  pieds  de  maçonnerie  d'es- 
«  poisseur  entre  deux,  comprenant  les  espoisseurs  des 
0  murs  d'une  part  et  d'autre.  Mais  entre  deux  suffisent 
«  trois  pieds   pour  le  moins. 

«  Art  217.  Nul  ne  peut  faire  fosses  à  eaux  ou  cloa- 
«  ques  s'il  n'y  a  six  pieds  de  distance  en  tout  sens  des 
«  murs  appartenant  au  voisin  ou  mitoyen.  » 

L'article  674  du  code  civil  dispose  comme  suit  :  «  Ce- 
%  lui  qui  veut  faire  creuser  un  puits  ou  une  fosse  d'ai- 
c%  sance  près  d'un  mur  mitoyen  ou  non,  celui  qui  veut 
«  y  construire  cheminée  ou  âtre,  four  ou  fourneau, 
Cl  y  adosser  une  étahie  ou  établir  contre  ce  mur  un  ma- 
M  gasin  de  sel  ou  amas  de  matières  corrosives,  est  obligé 
Cl  à  laisser  la  <listance  prescrite  par  les  règlements  et 
t  usages  parliculiers  sur  ces  objets  ou  à  faire  les  ou- 
«  vragcs  prescrits  par  les  mêmes  règlements  et  usages 
«  pour  éviter  de  nuire  au  voisin.  » 

Les  expressions  dont  les  rédacteurs  du  Code  se 
sont  servis  dans  cet  article  paraissent  amphibologiques. 
L'on  se  rond  hicMi  compte  assurément  du  motif  pour 
lequel  ils  ont  imposé  certaines  obligations  à  celui  qui 
adosse  contre  nn  nuir  iniloven  les  ouvrages  énumérés 
dans  Tarticle  074. 11  ne  devaient  pas  sacrifier  dans  Tin- 
térôt  de  l'un    les  intérêts  de  l'autre,  permettre,  par 


—  81  — 

exemple  au  constructeur  d'édifier,  sans  prendre  aucune 
précaution,  des  travaux  qui  auraient  clé  un  danger  con- 
tinuel pour  le  voisin  cl  donner  à  ce  dernier  le  droit  de 
s'opposer,  par  caprice,  à  la  construction  d'ouvrages 
nécessaires  à  l'autre.  Aussi  ces  droits  corrélatifs  sont- 
ils  reconnus  dans  les  dispositions  de  loi  que  nous  ve- 
nons d'énumérer.  Mais  si  l'on  comprend  la  raison  des 
prescriptions  édictées  par  les  législateurs  lorsque  le 
mur  est  mitoyen,  il  est  difficile  de  se  rendre  compte 
de  leur  intervention  et  de  leurs  prescriptions  lorsque  le 
mur  n'est  pas  mitoyen.  En  d'autres  termes,  comment 
peut-il  se  faire  qu'ils  aient  eu  la  pensée  d'obliger  celui 
qui  bâtit  sur  son  fonds  à  prendre  certaines  précautions 
pour  la  préservation  du  mur  du  voisin,  alors  que  ce 
mur  n'est  pas  mitoyen  ?  Il  paraît  cependant  que  par 
ces  mots  '  «  mur  mitoyen  ou  non  »  l'art.  674  désigne 
aussi  bien  le  mur  commun  que  le  mur  appartenant  ex- 
clusivement au  voisin.  La  coutume  de  Paris,  à  laquelle 
la  rédaction  de  cet  article  a  été  empruntée,  disait  en 
effet  que  les  règles  qu'elle  imposait  à  raison  de  ces 
travaux  étaient  :  «  Pour  éviter  de  nuire  au  voisin  »  et 
l'on  concluait  dé  ce  mot  :  «  voisin  »  qu'elle  visait  non- 
seulement  le  cas  où  le  mur  était  mitoyen,  mais  encore 
celui  où  le  mur  appartenait  exclusivement  au  construc- 
teur. Or,  si  ce  dernier  doit  prendre  les  précautions  né- 
cessaires pour  ne  pas  nuire  au  mur  mitoyen,  à  fortiori, 
disaient  certains  commentateurs,  doit-il  être  défendu  de 
nuire  au  mur  appartenant  exclusi\ement  à  autrui.  Il 
faut  d'autre  part  reconnaître  que  l'article  674  ne  permet 
pas  d'adosser  au  mur  appartenant  à  autrui  toutes  sor- 
tes d'ouvrages. 

Les  déductions  que  nous  venons  de  tirer  de  ces  prin- 


<w 

J- 


—  32  — 

cipes  semblent  se  contredire.  Nous  avouons  que  la 
pensée  du  législateur  se  dégage  assez  mal  des  expres- 
sions qu'il  a  employées.  La  vérité,  dit  Demolombe, 
serv.  n**  074,  est  que  l'article  674  ne  s'applique  com- 
plètement dans  toutes  ses  parties  qu'au  mur  mitoyen, 
car  les  dispositions  de  la  coutume  de  Paris,  dont  les  ré- 
dacteurs de  notre  article  se  sont  inspirés,  avaient  parti- 
culièrement en  vue  la  conservation  des  murs  mitoyens. 
L'on  pourra  remarquer  que  dans  tous  les  cas  dont  elle 
parle,  ^a  coutume  de  Paris  a  le  soin  d'indiquer  que  les 
prescriptions  qu'elle  impose  s'appliquent  au  mur  mi- 
toyen. 

Généralement  dans  la  Lozère,  pour  les  ouvrages  à 
adosser  contre  un  mur  mitoyen,  on  observe  les  pres- 
criptions de  la  loi,  et  l'on  ne  reconnaît  pas  au  voisin, 
lorsque  le  mur  n'est  pas  mitoyen,  le  droit  d'y  appuyer 
aucun  ouvrage.  Dans  le  canton  de  Villefort,  l'usage  au- 
torise les  propriétaires  à  laisser  et  à  amasser  contre  les 
murs  (les  étahles  et  des  bergeries  le  fumier,  et  défend 
à  ces  in(>nies  propriétaires  cfentasser,  contre  un  mur 
appiulenant  au  voisin,  du  fumier.  Dans  ce  dernier  cas, 
on  doit  laisser  un  espace,  mais  la  distance  n'est  pas 
fixée  d'une  manière  invariable  par  les  règlements 
locaux.  • 

Disons,  en  terminant,  qu'alors  même  que  l'on  aurait 
obseivé  toutrs  les  précautions  prescrites  par  les  rè- 
glements, >i  le>  cou:  Inîclions  portent  préjudice  au  voi- 
sin, celui  qui  les  a  oïlinv'rs  peut  être  tenu  de  ré- 
parer lo  préjudice  qu'il  a  occasionné,  de  les  domolir 
mémo,  a,)rès  sentence  <liJ  juge,  si  le  dommage  provient 
d'un  vice  d.î  con<lriiclioi',  sauf,  bien  entendu,  son  re- 
cours contre  l'entrepreneur  (Cass.  29  janvier  1829). 


—  33  ~ 


CHAPITRE  III. 

Hes   cours  d'eaut 

Les  règlements  et  usages  locaux  ont  force  de  loi  en 
cette  matière  en  ce  qui  concerne  : 

1*  L'usage  des  eaux  courantes  ; 

2^  Le  curage  du  lit  de  ces  eaux. 

Disons  tout  d'abord,  pour  Tintelligence  des  dévelop- 
pements qui  vont  suivre,  que  nous  ne  nous  occupons  ici 
que  des  eaux  courantes  jouies  en  commun  par  plusieurs 
propriétaires. 

Demolombe,  dans  son  traité  des  Servitudes,  reconnaît 
que  les  dispositions  des  articles  644  et  645  du  Gode 
civil  ne  s'appliquent  point  : 

1®  Aux  eaux  pluviales  ; 

2°  Aux  eaux  des  lacs  et  étangs  ; 

5®  Aux  eaux  dépendant  du  domaine  public; 

4°  Aux  eaux  des  rivières  flottables  à  bûches  perdues: 

5°  Aux  eaux  des  canaux  creusés  de  main  d'homme. 

Dalloz,  dans  le  commentaire  de  l'article  644,  déclare 
que  par  ces  mots  :  «  eaux  courantes  »  la  loi  veut  parler 
de  :  «  Veau  vive  qui  coule  naturellement  le  long  des 
propriétés.  » 

La  loi  des  12  et  20  août  1790  charge  les  administra- 
tions des  départements  d'empêcher  tous  travaux  pou- 
vant être  préjudiciables  à  l'agriculture  et  de  diriger, 
autant  que  possible,  toutes  les  eaux  du  territoire  vers 
un  but  d'utilité  générale,  d'après  les  principes  des  irri- 
gations. EnGn,la  loi  du  5  octobre  1791  a  attribué  a  Tau- 
torité  administrative  le  droit  de  régler  l'usage  des  eaux 

8 


—  34  — 

des  moulins  et  des  usines  en  les  l[mîtant  à  une  hauteur 
telle  que  personne  n'en  éprouve  aucun  préjudice. 

Les  actes  énianés  de  Tadministration  pour  Texécution 
des  dispositions  contenues  dans  les  lois  précitées,  soit 
qu'il  s'agisse  de  répartir  les  eaux  au  proGt  de  l'irriga- 
tion, soit  qu'il  s'agisse  de  régler  la  hauteur  de  retenue, 
prennent  le  nom  de  règlement  d'eau.  (Debauve,  Dict. 
adm.,  p.  642.) 

Autrefois,  dans  le  déparlement,  les  Seigneurs,  pro« 
priélaires  des  rivières  non  navigables  ni  flottables,  ven- 
daient aux  particuliers  le  droit  de  faire  des  chaussées  et 
d'établir  des  béalières  pour  l'irrigation  de  leurs  terrains. 
Ces  concessions  étaient  connues  sous  le  nom  de  :  licencia 
construendij  en  patois, de  rasclausé.  Les  propriétaires  de 
ces  concessions  pouvaient  les  céder  à  leur  voisin,  mais 
sous  la  condition  de  réserver  le  droit  du  Seigneur 
«  Jure  tamen  retento.  »  Aujourd'hui,  les  propriétaires  se 
font  encore  entre  eux  des  concessions  d'eaux.  Cela  se 
pratique  surtout  dans  le  canton  de  Villefort  où  l'on 
capte  avec  le  plus  grand  soin  les  eaux  pour  l'irrigation 
des  prairies.  • 

Depuis  4  ou  5  années  environ,  l'administration  inter- 
vient dans  les  cas  dont  nous  parlerons  tout  à  rhnure, 
et  l'on  observe  scrupuleusement  les  règlements  qu'elle 
impose. 

Tous  les  cours  d'eau  de  notre  département,  autres 
que  les  torrents  ou  les  ruisseaux  dont  les  eaux  coulent 
seulement  d'une  manière  intermittente  ,  peuvent  être 
l'objet  d'un  règlement.  L'administration  procède  en  ce 
moment  à  leur  classement.  Dans  la  plupart  des  autres 
départements,  ce  travail  est  déjà  terminé  depuis  plu- 
sieurs années  ;  dans  le  nôtre,  il  est  seulement  en  voie 


—  35  ~ 

d'exécution.  On  en  comprendra  l'importance  lorsque 
nous  aurons  dit  que,  dans  la  Lozère,  457  cours  d'eau 
doivent  être  soumis  à  la  surveillance  de  l'administration 
des  Ponts  et  Chaussées.  Jusqu'à  présent,  ses  agents  ne 
sont  intervenus  que  pour  trancher  des  difficultés  qui 
ont  suigi  ou  pour  prendre  l'initiative  dans  deux  cas, 
savoir  :  1^  Lorsque  des  plaintes  leur  sont  adressées  par 
des  propriétaires  à  l'occasion  de  travaux  effectués  sur 
]es  cours  d'eau  dans  des  conditions  préjudiciables  pour 
eux,  ou  lorsqu'il  est  nécessaire  de  procéder  à  une  dis- 
tribution équitable  des  eaux,  sur  la  demande  des  parties 
intéressées;  2®  quand  une  personne  construit  un  barrage 
destiné  à  capter  les  eaux  nécessaires  pour  l'exploitation 
d'une  usine  ou  d'un  moulin. 

Toutefois,  une  circulaire  ministérielle  du  22  juin  1878 
engage  MM.  les  Préfets  à  ne  pas  attendre,  pour  inter- 
venir, que  des  plaintes  leur  soient  adressées  ;  mais  cette 
circulaire  ne  pourra  recevoir  pleinement  son  exécution 
dans  la  Lozère  que  lorsque  l'administration  des  Ponts 
et  Chaussées  aura  terminé  les  travaux  de  classement 
qu'elle  a  entrepris. 

Lorsqu'un  règlement  a  eu  lieu,  soit  parce  que  l'on 
s'est  trouvé  dans  l'un  des  cas  signalés  ci-dessus,  soit 
parce  que  l'administration  aura  agi  de  son  propre  mou- 
vement, si  les  propriétaires  ne  se  conformaient  pas  aux 
prescriptions  qui  leur  sont  imposées ,  il  devrait  être 
dressé  contre  eux  des  procès-verbaux  qui  seront  traiftmis 
anx  Maires  et  notifiés,  par  les  soins  ds  ces  derniers,  avec 
sommation,  s'il  y  a  lieu,  de  faire  cesser  le  dommage  et 
de  le  réparer. 

Il  demeure  certain  que  Tadminislration  n'a  le  droit 
d'intervenir  en  cette  matière  que  dans  le  cas  on  il 
n'existe  aucun  règlement  ou  usage  local. 


-  8«  — 


TITRE  DEUXIEMIS- 


CHAPITRE  V^. 

Du  liouag^e* 

SECTION   1"*.    —  DU  BAIL  A  LOYEE. 

Les  usages  et  les  règlements  locaux  ont,  en  cette 
matière,  force  de  loi  en  ce  qui  concerne  : 

1*  La  durée  des  locations  ; 

2^  Les  époques  et  le  mode  de  paiement  des  loyers  ; 

5°  Les  délais  à  observer  pour  les  congés  ; 

4°  Les  réparations  locatives» 

Les  règles  que  nous  allons  indiquer  sont  communes 
aux  baux  des  maisons  et  à  ceux  des  meubles.  Le  bail  à 
loyer  peut  avoir  pour  objet  des  maisons  et  des  apparte- 
ments ou  des  meubles.  Dans  le  département  de  la  Lozère^ 
le  bail  à  loyer  des  meubles  et  très  rare,  et  il  n'y  a  pas 
d'usages;  aussi,  lorsqu'il  a  lieu,  les  quatre  points  que 
nous  venons  d'indiquer  sont  toujours  réglés  par  les 
conventions  des  parties.  Nous  n'avons  plus  dès  lors 
qu'à  nous  occuper  que  des  baux  des  maisons.  Nous 
prendrons  comme  division  de  ce  sujet  les  quatre  points 
indiques  ci-dessus. 

1**  Durée  des  locations.  —  Les  baux  ne  sont  assujettis 
à  aucune  forme  particulière,  ils  peuvent  être  constatés 
par  un  acte  ou  être  simplement  verbaux  ;  dans  ce  cas, 
lorsqu'un  bail  verbal  n'ayant  reçu  aucun  commencement 
d'exécution  est  dénié  par  la  partie  à  laquelle  on  l'oppose, 
|1  ne  peut  être  établi  par  témoins.  (Justice  dé  paix  de 


—  81  — 

Vence,  jug.  rapp.  décis.  des  Juges  de  paix  ,9  janv.  1867, 
et  Cass.  12  janv.  1864..  —  Sirey  64.1-88.) 

Mais  pour  que  la  preuve  testimoniale  soit  admissible, 
il  ne  suffit  pas  que  le  bail  ait  reçu  un  commencement 
d'exécution  si  la  somme  réclamée  est  supérieure  à 
150  francs.  Peu  importe  que  cette  somme  formant  le 
loyer  ou  les  loyers  dûs  se  compose  d'une  où  plusieurs 
annuités.  Ainsi  par  exemple,  quoiqu'il  y  ait  eu  commen- 
cement d'exécution,  un  propriétaire  devrait  être  déclaré 
non  recevable  à  prouver  l'existence  du  bail  verbal  qu'il , 
invoque,  si  le  montant  du  loyer  ou  des  loyers  excédait 
150  francs,  peu  importe  que  ce  chifFre  représentât  une 
ou  plusieurs  annuités.  (J.  de  p.  Wasselonne,  3  janvier 
1862  TV  17.) 

Le  bail  à  loyer  comme  tous  les  baux  en  général  finit 
de  plein  droit  à  l'expiration  du  temps  pour  lequel  il  a 
été  consenti  :  c'est  là  le  principe,  quoique  les  termes  de 
l'article  1757  du  Code  civil  semblent  le  restreindre  en 
disant  :  «  lorsqu'il  a  été  fait  sans  écrit.  »  Ces  expressions 
nous  indiquent  par  a  contrario  qu'il  doit  y  avoir  aussi 
des  baux  faits  sans  écrit»  Ces  deux  sortes  de  baux  existent 
en  effet,  mais  si  l'on  s'en  rapportait  au  texte  littéral  de 
cet  article,  il  faudrait  décider  que  le  bail  cesse  de  plein 
droit  lorsqu'il  est  constaté  par  un  écrit,  indépendamment 
de  toute  stipulation  sur  la  durée  qu'il  doit  avoir ,  et 
qu'au  contraire,  il  ne  cesse  pas  de  plein  droit  lorsqu'il 
est  fait  sans  écrit,  alors  même  que  sa  durée  aurait  été 
précisée. 

Ce  n'est  point  là  ce  que  le  législateur  a  voulu  dire. 
Il  s'est  uniquement  préoccupé  du  point  de  savoir  si  la 
durée  avait  été  ou  non  fixée,  et  non  de  la  question  de 
savoir  si  les  clauses  avaient  été  consignées  dans  un  écrit 


—  38  — 

ou  si  elles  étaient  restées  de  simples  accords  verbaux. 
II  faut  donc  substituer  les  expressions  de  bail  avec 
durée  déterminée  à  celles  de  bail  fait  par  écrit,  et  celles 
de  bail  sans  durée  déterminée  a  celles  de  bail  fait  sans 
écrit  (En  ce  sens  Dalioz,  louage  n®  537,  etTroplong, 
nM04.) 

Par  suite,  on  doit  dire  que  le  bail  cesse  de  plein  droit 
à  l'expiration  du  terme  prévu,  mais  qu'il  doit  continuer, 
s'il  n'est  pas  donné  congé,  si  le  terme  n'a  pas  été  fixé» 
Ajoutons  que  lorsqu'un  bail  fait  par  écrit  ou  avec  durée 
déterminée  est  fini,  si  le  preneur  reste  en  possession 
des  lieux  loués,  un  nouveau  bail  recommence  en  vertu 
de  la  tacite  reconduction  ;  mais,  à  partir  de  cet  instant, 
le  bail  d*écrit  qu'il  était  devient  sans  écrit  et  il  faut  alors 
appliquer  les  règles  qui  régissent  ces  sortes  de  baux, 
les  usages  locaux,  s'il  en  existe. 

Ces  usages  varient  selon  l'objet  du  bail.  Examinons 
quels  sont  ces  usages  dans  le  département,  selon  qu'il 
s'agit  de  bail  d'une  maison,  d'un  appartement,  d'une 
chambre  meublée,  d'un  magasin,  boutique  ou  atelier. 

1**  Pour  les  maisons,  —  La  durée  des  locations,  soit 
qu'il  s'agisse  d'une  maison  entière,  d'une  maison  avec 
jardin,  d'un  appartement,  d'une  chambre  non  meublée 
pour  un  ménage,  est  d'une  année  dans  la  plupart  des 
cantons,  d'une  période  de  5,  6  ou  9  années  dans  ceux 
de  Mende,  le  Bleymard  et  Florac. 

Lorsqu'un  jardin  formant  l'accessoire  du  bail  a  été 
loué,  le  preneur  sortant  a  le  droit  de  lever  les  récoltes 
qu'il  avait  ensemencées  et  qui  n'étaient  pas  mûres  à  sa 
sortie. 

2®  Pour  les  chambres  meublées,  —  La  durée  est  d'un 
an  dans  les  cantons  de  Grandrieu,  Saint-Amans,  Serve- 


—  39  — 

rette,  Saint  Chély,  Fournels,  le  Malzieu  ,  Villefort , 
Saint  Germain-du-Teil,  et  d'un  mois  dans  tous  les  autres. 
Toutefois,  dans  les  cantons  de  St-Germain-de-Calberte, 
de  ChanaCjde  Nasbinals  et  de  Barre,  il  n'y  a  pas  d'usages. 

3®  Pour  les  magasins.  —  Pour  les  magasins,  boutiques 
et  ateliers,  la  durée  est  d'une  année  dans  les  cantons 
de  la  Canourgue,  Barre,  Châteauneuf,  Langogne,  Serve- 
rette,  Saint-Amans,  Saint-Chély,  le  Malzieu,  Fournels, 
Pont-deMontvert,  Villefort  ;  de  5,  6  ou  9  années  dans 
les  cantons  de  Mende,  le  Bleymard,  Marvejols,  Florac. 
Il  n'y  a  pas  d'usages  pour  ceux  de  Saint-Germain-de- 
Calberte,  Sainte-Enimie,  Massegros  et  Chanac. 

Epoques  des  entrées  en  jouissance»  —  La  date  de 
l'entrée  en  jouissance  pour  les  maisons  et  les  magasins 
est  :  Pâques,  pour  les  cantons  de  Nasbinals,  Pont-de- 
Montverl,  Saint  Amans,  Serverette,  le  Bleymard,  Châ- 
teauneuf, Langogne,  Grandrieu  ;  Pâques  et  la  St-Michel 
pour  ceux  de  la  Canourgue,  Marvejols  ;  le  30  septembre 
pour  celui  de  Villefort;  février  et  mars  pour  Barre: 
le  1"  mai  pour  Saint-Germain  du-Tcil.  Dans  les  autres, 
il  n'y  a  pas  de  daté  fixe,  aussi  le  jour  de  l'entrée  est-il 
toujours  déterminé  à  l'avance. 

2°  Epoques  et  mode  du  paiement  des  fermages.  —  Le 
paiement  des  fermages  doit  avoir  lieu  aux  termes  con- 
venus, ainsi  que  l'indique  l'article  1738,  et  suivant  le 
mode  fixé  par  les  conventions,  et,  à  défaut  de  conven- 
tions, suivant  l'usage  des  lieux. 

Voici,  en  effet,  ce  que  dit  Dalloz  sur  ce  point  : 
«  Lorsque.dans  une  localité,  il  existe  sur  ce  point  un 
«  usage  constant  et  reconnu  et  que  les  parties  n'ont  fait 
«  à  cet  égard  aucune  convention  expresse,  on  peut 
**  dire  qu'elles  ont  tacitement  convenu  de  s'en  rappor- 
«  ter  à  l'usage  des  lieux.  » 


—  40  — 

Voici  quels  sont  les  usages  du  département  : 

1*  Pour  les  maisons  avec  ou  sans  jardin,  apparte- 
ments, magasins,  chambres  non  meublées,  le  paie- 
ment des  fermages  est  quérable  et  se  fait  à  terme 
échu  dans  les  cantons  de  Barre,  St-Germain-de-Gal- 
berle,  St-Germain-du-Teil,  Pont-de-Montvert  ;  porta- 
ble, dans  tous  les  autres  el  à  terme  échu,  excepté  dans 
les  cantons  de  Mende,  la  Canourgue,  Marvejols  où  il 
doit  être  fait  d'avance. 

2*»  Pour  les  chambres  meublées.  —  Dans  les  cantons 
de  Châteauneuf,  Langogne  et  Florac,  les  fermages 
sont  portables  et  doivent  être  payés  seulement  terme 
échu,  à  la  fin  de  chaque  mois;  dans  ceux  de  Mende, 
Marvejols,  La  Canourgue,  le  Bleymard,  ils  sont  porta- 
bles et  doivent  être  payés  d'avance,  au  commencement 
de  chaque  mois  ;  dans  ceux  de  Villefort,  St-Amans, 
Serverette  ils  sont  portables  et  sont  payés  terme  échu, 
à  la  fin  de  l'année  ;  enfin,  dans  les  cantons  de  St-Ger- 
main-du-Teil,  Nasbinals  et  Fournels,  ils  sont  quérables 
et  doivent  être  exigés  par  le  bailleur  au  commencement 
de  chaque  mois. 

Il  n'y  a  pas  d'usages  dans  les  autres  cantons. 

5"  Délai  pour  les  congés»  —  Il  était  nécessaire  d'in- 
diquer, ainsi  que  nous  l'avons  fait,  les  caractères  des 
baux  par  écrit  et  de  ceux  sans  écrit.  L'art.  1757  en 
effet,  déclare  qu'il  n'est  pas  nécessaire  de  donner  congé 
lorsque  le  bail  à  été  fa'ii  par  écrit.  Par  argument  a  con-- 
trario  il  faut  reconnaître  que  le  congé  est  nécessaire 
dans  tous  les  cas  où  le  bail,  soit  verbal,  soit  constaté 
par  un  acte,  a  été  fait  sans  écrit.  Nous  savons  mainte- 
nant ce  qu'il  faut  entendre  par  ces  expressions  de  bail 
hit  par  écrit  ou  sans  écrit.  Au  reste  l'art.  1756  l'indi- 


—  41  — 

cpxe  implicitement  en  disant  :  v  Si  le  bail  a  été  fait 
€  sans  écrit  Vune  des  parties  ne  pourra  donner  congé  à 
«  Vautre  quen  observant  les  délais  fixés  par  les  usages 
c<  locaux,  t  Deux  règles  sont  imposées  dans  ces  dispo- 
sitions. C'est  d'abord  :  que  Tune  ou  l'autre  des  parties 
pourra  donner  congé,  et  ensuite  qu'on  devra  se  con- 
former en  cette  matière  à   l'usage   des  lieux. 

La  première  n'a  pas  besoin  de  commentaire.  II  eût 
été  aussi  injuste  de  contraindre  le  preneur  à  déguerpir 
Je  jour  même  de  l'expiration  du  bail,  alors  qu'il  n'a  fait 
peut-être  aucune  diligence  pour  vider  les  lieux,  comp- 
tant les  occuper  encore,  que  de  forcer  le  bailleur  à 
voir  ses  appartements  sans  locataire,  par  le  départ 
inopiné  de  ce  dernier,  alors  qu'il  pouvait  penser  que  le 
preneur  voulait  commencer  un  nouveau  bail. 

C'est  pour  parer  à  ce  double  inconvénient  que  le 
législateur  a  voulu  que  le  baileur  et  le  locataire  aient 
le  droit  réciproque  de  se  mettre  en  demeure  :  le  lo- 
cataire de  choisir  un  nouveau  logement,  et  le  bailleur 
de  s'entendre  avec  un  nouveau  preneur  pour  occuper 
ses  appartements,  dès  la  sortie  du  précédent  locataire. 

Cette  mise  en  demeure,  appelée  congé,  doit  avoir  lieu 
conformément  à  la  seconde  disposition  dont  nous  par- 
lions ci-dessus,  c'est-à-dire,  suivant  l'usage  des  lieux. 
Ces  usages  indiqueront  combien  de  temps  avant  l'expi- 
ration du  bail  le  congé  doit  être  donné.  Ce  délai  n'est 
pas  le  même  dans  tous  les  cantons.  Avant  de  signaler 
les  différences  qui  existent,  indiquons  une  règle  qui 
doit  être  scrupuleusement  observée.  Le  délai  doit,  dans 
tous  les  cas,  être  plein  et  correspondre  à  un  terme 
d^usage.  Prenons  un  exemple  pour  bien  comprendre 
la  portée  de  cette  règle.  Un  locataire  occupe,  dans  le 


—  «  — 

canton  de  Serverette,  un  appartement  en  vertu  d'un 
bail  sans  écrit  et  veut  s'en  aller.  Pour  cela,  il  doit 
donner  congé  à  son  propriétaire  trois  mois  pleins  avant 
le  jour  où  il  compte  se  retirer.  Les  trois  mois  doivent 
être  pleins,  il  est  donc  nécessaire  que  la  notification 
du  congé  soit  faite,  au  plus  tard,  le  dernier  jour  qui 
précède  le  commencement  du  dernier  trimestre,  do 
manière  qu'il  y  ait  en  entier  un  délai  de  trois  mois  entre 
le  congé  et  la  sortie.  Supposons  que  le  locataire  veuille 
dans  ce  canton  sortir  le  25  mars,  il  devra  par  suite 
donner  congé  au  plus  tard  le  24  décembre. 

Mous  disons,  en  second  lieu,  que  le  congé  doit  être 
donné  pour  un  terme  d'usage.  Faisons  application  de 
cette  règle  à  l'exemple  que  nous  avons  choisi.  Dans  le 
canton  de  Serverette,  un  locataire  ne  pourrait  donner 
congé  pour  le  25  février,  quoiqu'ayant  fait  notifier  ce 
congé  le  24  novembre,  c'est-à  dire  trois  mois  pleins 
avant  cette  date,  parceque  le  25  février  n'est  pas  un 
terme  d'usage  pour  la  sortie,  dans  ce  canton.  On  com- 
prendra maintenant  plus  facilement  pourquoi  nous 
avons  précédemment  recherché  les  époques  diverses, 
dans  le  département,  des  entrées  en  jouissance. 

Faisons  application  des  règles  dont  nous  venons  de 
parler  aux  baux  à  loyer  usités  dans  la  Lozère. 

i^'Pourles  maisons,  appartements  et  chambre  non 
meublée,  le  délai  est,  pour  tout  le  département,  de 
trois  mois,  à  l'exception  du  canton  de  Barre  où  il 
est  de  6  mois,  et  de  St-Germain-de-Calberte  oh  il  n'y 
a  pas  d'usages. 

1*  Chambes  garnies.  —  Dans  les  cantons  de  Uende, 
La  Canourgue,  Sle*£nimie,  Massegros,  le  délai  est  de 
quinze  jours;  dans  celui  du  Pont-de-Montvert  de  huit 


—  43  — 

jours  ;  dans  ceux  de  Serverette  et  de  St-Amans  d'un 
mois.  11  n'y  a  pas  d'usages  dans  les  autres. 

Le  mois  se  calcule  de  date  à  date. 

Notons  une  particularité  qui  existe  dans  le  canton  de 
Mende.  Le  délai  de  quinzaine  est  réduit  à  huit  jours 
en  faveur  des  militaires. 

La  loi  n'impose  pas  de  forme  particulière  pour  la 
validité  du  congé  (cass.  3  mai  1865).  On  doit  en  con- 
clure qu'il  peut  ôtre  verbal,  donné,  ainsi  que  cela  nous 
est  signalé  ;  pour  certains  cantons,  devant  témoins 
sous  seing  privé,  extrajudiciaire,  son  efficacité  est  la 
même  à  la  condition  toutefois  qu'il  ne  soit  pas  dénié 
par  celui  auquel  il  est  opposé  (Cass.  5  janvier  1855  — 
S.  55  —  1  —  245.)  S'il  était  verbal  et  quoique  donné  en 
présence  de  témoins,  il  devrait  être  considéré  s'il  était 
dénié  comme,  non  existant.  Les  Magistrats  ne  peuvent 
admettre  la  partie  qui  l'invoque  à  prouver  son  existence 
par  témoins,  alors  même  que  le  prix  du  bail  serait  infé- 
rieur à  la  somme  de  150  francs  (Sirey  61-2-93.) 

Si  le  locataire,  quoique  le  congé  ait  été  régulière- 
ment donné)  n'obtempérait  pas,  ne  vidait  pas  les  lieux, 
le  bailleur  devrait  l'assigner  en  validité  du  congé  et 
en  expulsion  des  lieux  occupés  indûment,  soit  devant 
le  tribunal  de  Paix,  si  le  prix  annuel  de  la  location 
ne  dépasse  pas  400  francs,  (Colmar,  13  mars  1856-S.  57- 
2-128),  soit  devant  le  Tribunal,  si  la  location  annuelle 
excédait  ce  chiffre. 

Mais  avant  la  sentence  du  Juge  compétent,  le  proprié- 
taire ne  pourrait  user  de  la  force  à  l'encontre  de  son 
locataire.  Il  n'aurait  ni  le  droit  de  rexpulser,ni  de  sortir 
les  meubles  de  ce  dernier. 

L'on  s'est  demandé  si  le  bailleur  pouvait,  dans  ce 


—  &&  — 

cas,  enlever  les  portes  et  les  fenêtres  de  la  maison  in- 
dûment occupée  par  le  preneur.  La  Cour  de  Nancy, 
le  7  août  1834,  et  la  Cour  de  Douai,  le  19  avril  1858, 
ont  adopté  rafQrmalive. 

Dans  certaines  localités,  l'usage  accorde  au  proprié- 
taire qui  a  reçu  ou  donné  congé,  le  droit  de  faire  visiter 
les  appartements  encore  occupes  par  le  locataire  sortant, 
à  la  condition  de  prendre  le  jour  et  l'heure  indiqués 
parce  dernier.  Cet  usage,  s'il  est  constant  et  reconnu, 
doit  être  suivi. 

4®  Réparations  locatives.  —  Le  locataire  est  tenu 
de  faire  toutes  les  réparations  locatives  de  menu  en- 
tretien. La  présomption  légale  est  en  effet  que  les  lieux 
étaient,  lors  de  l'entrée  en  jouissance,  en  parfait  état, 
et,  par  conséquent,  s'ils  sont  dégradés  à  la  fin  du  bail, 
le  preneur  doit  être  déclaré  responsable  des  détério»- 
rations  constatées.  Ce  principe  ne  doit  pas  seulement 
s'appliquer  aux  dégradations  prévues  par  l'article  1754, 
mais  encore  à  toutes  celles  qui  sont  le  résultat  d'une 
faute  ou  d'une  négligence  imputable  au  preneur,  et  c'est 
pour  cela  que  la  jurisprudence  et  les  auteurs  recon- 
naissent que  les  énonciations  contenues  dans  cet  arti- 
cle ne  sont  pas  limitatives.  Toutefois,  il  convient  de 
poser  avec  M.  Troplong  quelques  principes  qui  servi- 
ront à  faire  connaître  les  réparations  qui  doivent  être 
mises  à  la  charge  du  locataire  :  l*'  Il  n'est  chargé  des 
réparations  locatives  que  parce  que  le  dommage  qui 
les  a  nécessitées  est  censé  provenir  de  sa  faute  ;  '^^  Il 
n'est  pas  chargé  des  dépenses  d'entretien,  lorsque  les 
faits  qui  les  ont  rendues  nécessaires  rentrent  dans 
l'usage  naturel  de  la  chose  et  sont  la  conséquence  de 
sa  destination;    3^  Il  en  est  également  affranchi,  quand 


—  46  — 

r 

la  dégradation  provient  du  vice  de  la  matière  ou  du 
défaut  de  construction  ;  4*  Le  locataire  trouve  une  nou- 
velle ejLCuse  dans  la  force  majeure  et  la  vétusté  ;  5^  Il 
répond  non  seulement  de  son  propre  fait  mais  encore 
de  celui  de  ses  gens,  ainsi  que  des  dommages  occasion- 
nés par  les  animaux  vicieux  qui  sont  sous  sa  garde. 

Il  eût  été  impossible  aux  législateurs,  à  raison  deis 
divers  modes  de  constructions  et  des  usages  différents, 
selon  les  mœurs  et  les  coutumes  des  pays,  de  dresser 
une  nomenclature  complète  des  réparations  locatives. 
Indiquons  cependant  celles  que  les  usages  du  départe- 
ment mettent  à  la  charge  des  locataires  :  ce  sont  celles 
à  faire  :  aux  contre-cœurs  de  cheminée,  aux  croissants 
propres  à  retenir  les  pelles  et  pincettes,  aux  pavés* 
planches  pour  parquets  manquants,  aux  bornes  placées 
pour  ,earaniir  les  portes  cochères,  aux  rampes  des  es- 
caliers ou  perrons  ;  aux  vitres,  aux  glaces  qui  garnis^ 
sent  la  maison,  aux  contrevents  et  aux  volets,  ainsi 
qu'à  toute  sorte  de  fermeture  ;  aux  chambranles  des 
portes  ;  aux  embrasures  des  croisées  et  portes  ;  aux 
lambris  d'appui  ;  à  toute  espèce  de  cloison  ;  aux  objets 
de  sculpture,  de  peinture  et  autres  ornements  ;  aux  bal- 
cons, grilles  de  fer  ;  à  toute  serrurerie  des  portes-fenê- 
tres et  des  armoires,  ce  qui  comprend  les  gonds,  pivots, 
pentures,  targettes,  verroux,  crochets,  pitons,  serrures, 

loquets,  clinches,    espagnolettes aux    tringles  des 

croisées  et  alcôves,  aux  croissants,  aux  patères  soute- 
nant les  rideaux,  aux  poulies  pour  ouvrir  ou  fermer; 
aux  sonnettes,  à  leurs  renvois,  ^ils  de  fer  et  cordons; 
aux  stores  des  fenêtres  et  à  leurs  accessoires  lorsque 
tous  ces  objets  avaient  été  placés  par  le  bailleur  :  aux 
grilles  des  fourneaux  de   cuisine  ;  aux  fourneaux  des 


r. 


* 


—  46  — 

buanderies,  aux  dalles  en  pierre  à  laver  la  vaisselle  ; 
aux  grilles  placées  pour  prévenir  Tengorgcment  du 
tuyau  des  eaux  ménagères  ;  aux  treuils  et  aux  poulies 
des  puits,  des  citernes,  des  greniers  ;  aux  cordes  chaî- 
nes^ aux  pistons  des  ponapes,  lorsque  ces  objets  sont 
brises  et  endommagés  autrement  que  par  vétusté  et  par 
cas  fortuits.  Le  ramonage  des  cheminées,  le  balayage, 
le  nettoyage  des  appartements  et  des  bâtiments,  le  la- 
vage des  vitres  sont  à  la  charge  du  preneur.  Le  curage 
des  puits  et  celui  des  fosses  d'aisance  sont,  à  moins  de 
clause  contraire,  à  la  charge  du  locataire.  Dans  le  can- 
ton de  Wcnde,  ce  dernier  doit  boucher  les  trous  faits 
pour  placer  des  glaces,  tringles  ou  tableaux,  et  rem- 
placer les  trous  ou  déchirures  de  la  tapisserie,  à  moins 
que  le  papier  n'ait  été  usé  ;  boucher  les  gouttières. 

Dans  le  département,  l'impôt  foncier  li'est  jamais  à 
la  charge  du  locataire.  Cependant,  aux  termes  de 
l'art-  147  de  la  loi  du  22  frimaire  an  VII,  l'Admi- 
nistration peut  le  contraindre  à  en  faire  l'avance,  mais, 
dans  ce  cas,   il  aura  son  recours  contre  le  bailleur. 

Dans  lès  maisons  occupées  par  plusieurs  locataires, 
si  l'auteur  d'une  dégradation  n'est  pas  connu,  la  répa- 
ration même  localive  est  à  la  charge  exclusive  du  pro- 
priétaire (Troplong  n"  590)- 

SECTION   2*.    —  DU   BAIL   A   FERME. 

Les  usages  et  les  règlements  locaux  ont  force  de 
loi  en  ce  qui  concerne  : 

1°  La  durée  des  baux  ; 

2®  Les  congés,  lorsque  la  tacite  reconduction  pourrait 
se  produire  ; 


—  47  — 

5*  Certaines  obligations  imposées  au  fermier  ; 

4®  Certaines  obligations  réciproques  du  fermier  en- 
trant  et  du  sortant. 

Les  baux  à  ferme  sont  les  baux  qui  ont  pour  objet  des 
héritages  ruraux  (Dalloz-louage,  n*  732).  Peu  importo 
que  ces  héritages  se  composent  de  ce  que  dans  le  lan- 
gage du  pays  on  appelle  un  domaine,  soit  qu'il  s'agisse 
de  pièces  ou  parcelles  distinctes  et  même  d'une  seule 
parcelle  ou  pièce  volante. 

1^  Durée  des  baux,  — Pour  les  baux  à  ferme  comme 
pour  les  baux  à  loyer,  la  fin  du  bail  coïncide  avec  la 
fin  de  la  période  de  temps  pour  laquelle  il  a  été  con- 
senti ;  mais  les  baux  à  ferme  faits  sans  écrit,  et  nous 
savons  maintenant  ce  que  Ton  doit  entendre  par  cette 
expression,  à  la  difTcrence  des  baux  à  loyer,  finissent 
de  plein  droit  à  l'expiration  du  terme  fixé  par  l'art.  1774 
du  code  civil  (jugement  du  Juge  de  Paix  de  Gordes  du 
5  octobre  1858).  Ce  terme  est  l'époque  à  laquelle  tous 
les  fruits  que  l'immeuble  est  susceptible  de  produire, 
Ont  été  récoltés*  Il  doit  être  différent,  on  le  comprend, 
selon  la  nature  et  la  situation  des  terrains.  Souvent, 
dans  la  même  commune,  dans  le  même  quartier,  à 
raison  de  la  nature  du  sol,  de  l'exposition,  la  culture 
n'est  pas  la  mémo.  Il  est  impossible,  dès  lors,  d'établir 
une  nomenclature  exacte  et  complète.  Ainsi,  pour  les 
terres  labourables,  dans  certains  endroits,  l'assolement 
est  triennal,  dans  d'autres,  il  est  biennal;  par  consé- 
quent, le  bail  devra  prendre  fin,  dans  le  premier  cas  au 
bout  de  trois  ans,  puisque  ce  ne  sera  qu'après  ce  laps 
de  temps  que  le  fermier  aura  recueilli  tous  les  fruits; 
dans  le  second,  au  bout  de  deux  années,  car  après  cette 
période,  il  aura  aussi  récolté  tous  les  produits  de  rim- 


—  48  — 

meuble.  Les  deux  distinctions  les  plus  importantes  spot 
celles  qui  reposent  sur  la  différence  qui  existe  entre  la 
eolture  des  terrains  granitiques  et  des  terrains  calcaires. 

1*  Terrains  calcaires.  *—  Pour  les  terres  labourables, 
situées  dans  les  terrains  calcaires  et  pouvant  produire 
le  froment,  la  rotation  complète  des  soles  comprend 
trois  années  ;  la  première  année, la  terre  est  ensemencée 
avec  les  blés  dits  d'hiver  (hivernens)  qui  sont  :  le  fro- 
ment, le  seigle,  le  méteil....  la  deuxième,  on  sème  les 
blés  dits  de  mars  (Marsens)  tels  que  l'orge,  l'avoine. ••• 
etc.  A  ce  moment,  le  fermier  peut  semer  des  plantes 
fourragères  telles  que  le  sain-foin,  le  trèfle,  ou  minette, 
sur  les  ensements  en  orge  et  en  avoine. 

Voici  comment  on  procède  généralement  dans  le 
pays.  Dès  que  l'ensemencement  des  blés  de  mars  a  eu 
lieu,  on  jette  les  graines  des  plantes  fourragères  et  l'on 
passe  la  herse  pour  les  recouvrir.  Aux  mois  de  septembre 
et  d'ao&t,  époque  de  la  récolte  du  blé  de  mars,  on 
moissonne,  et  comme,  à  ce  moment,  la  plante  fourragère 
est  trop  petite  pour  être  fauchée,  on  la  laisse  manger 
sur  pied  par  les  bestiaux.  L'année  suivante,  la  terre 
étant  en  jachère,  la  plante  pourra  être  coupée  si  elle  a 
acquis  assez  de  développement.  L'on  sème  aussi,  pen- 
dant la  deuxième  année,  des  fruits-légumes,  tels  que 
la  pomme  de  terre  en  mai,  que  l'on  récolte  en  octobre  ; 
les  raves  et  navets  en  juin,  que  Ton  ramasse  en  octo- 
bre ;  les  pois  en  avril,  que  Ton  cueille  fin  octobre. 

La  troisième  année,  la  terre  reste  en  jachère;  l'on 
devrait  plutôt  dire  en  demûjachèm,  car,  si  le  fermier, 
osant  de  la  faculté  qui  lui^st  accordée,  a,  durant  l'an- 
née précédente,  semé  des  plantes  fourragères,  il  pourra 
profiter   de  cette   récolte,  tandis  que  la  yacAère  propre- 


-  49  - 

ment  dite,  appelée  aussi  jachère  morte,  n'existe  que 
lorsque  le  terrain  ne  produit  absolument  rien. 

2«  Terrains  granitiques.  —  Dans  les  terrains  grani* 
ques  ne  produisant  que  du  seigle,  la  durée  de  la  rotation 
est  biennale.  La  jachère  a  lieu  une  année  entre  autres, 
ce  qu'on  appelle  Idi  jachère  morte. 

Dans  les  bonnes  terres,  on  sème  de  l'orge  ou  de 
l'avoine,  et  dans  les  meilleures  parlies  des  fruits-légu- 
mes, tels  que  pommes  de  terre,  raves.... 

Nous  terminerons  l'examen  auquel  nous  nous  livrons 
en  disant  que  pour  les  terres  labourables  isolées,  dites 
volantes,  le  preneur  est  soumis  à  l'assolement  que  corn* 
porte  la  nature  du  terrain.  Disons  aussi  que  le  fermier 
ne  peut,  sans  l'assentiment  du  propriétaire,  défricher 
aucune  parcelle. 

En  résumé,  nous  devons  conclure,  par  application 
des  dispositions  de  Tart.  1774  et  des  observations  que 
nous  venons  de  présenter,  que  la  durée  des  baux  à 
ferme,  faits  sans  écrite  dont  l'objet  principal  comporte 
des  terres  labourables,  est  de  trois  ans  dans  les  terrains 
calcaires  et  de  deux  ans  dans  les  terrains  granitiques. 
Il  est  rare  toutefois  que  les  baux  à  ferme  soient  sans 
icritj  ordinairement  l'acte  qui  les  constate  indique  en 
termes  exprès  leur  durée. 

2"  Prairies.  —  Il  n'y  a  pas  à  distinguer  ici  entre  les 
terrains  calcaires  et  les  terrains  granitiques.  L'assole- 
ment, si  toutefois  il  est  permis  de  se  servir  de  cette 
expression,  est  toujours  annuel  et  par  suite,  comme  à  la 
fin  de  l'année  le  fermier  aura  perçu  tous  les  fruits,  il 
est  rationnel  et  conforme  aux  principes  de  dire  que  la 
durée  de  ces  baux  verbaux  ou  sans  écrit  devra  être 
d'une  année* 


Mais  ceci  n'est  vr^i  que  lorsque  les  prairies  forment 
l'objet  principal  du  bail  ferme;  dans  le  cas  contraire, 
cette  durée  est  subordonnée  à  celle  des  terrains  faisant 
l'objet  principal  de  ce  bail. 

3^  Bois*  —  Dans  le  département,  le  fermier  n  a  aucun 
droit  sur  les  bois. 

S'il  en  a  été  décidé  autrement,  le  preneur  doit  amé- 
nager le  bois  de  telle  n^anière  qu'il  puisse  en  exploiter 
un  tiers  chaque  année. 

Mais  nous  n'avons  pas  à  insister  sur  ce  point,  car  de 
deux  choses  l'une  :  ou  bien  le  contrat  est  muet  et  alors 
le  preneur  n'a  aucun  droit  sur  les  bois;  ou  bien  les 
conventions  règlent  le  mode  de  jouissance,  et  alors  le 
preneur  doit  se  conformer  aux  prescriptions  qui  lui  ont 
été  imposées.  Quant  à  la  durée  de  ce  bail,  elle  est 
toujours  déterminée  lorsque  les  bois  font  Tobjct  prin- 
cipal du  contrat.  Dans  le  cas  contraire,  elle  est  subor- 
donnée à  celle  des  autres  terrains. 

A^  Genêts,  —  Le  fermier  exploite  les  terres  complan- 
tées  en  genêts  par  coupes  annuelles  du  tiers  ;  et  par 
suite,  comme  à  la  fin  de  la  troisième  année  il  a  récolté 
le  produit  du  terrain,  la  durée  du  bail  est  de  trois 
années.  Mais  il  est  rare  que  ces  terres  fassent  l'objet 
d'un  bail. 

La  durée  des  baux  à  ferme  est  d'une  année  dans  les 
cantons  de  Florac,  Saint-Geimain-de  Calberle;  de  2,  4 
ou  6  années  dans  celui  de  Fournels;  de  5,  6  ou  9  années 
dans  tous  les  autres. 

Les  époques  de  l'entrée  en  jouissance  sont  générale- 
ment le  25  mars;  le  25  mars  ou  le  15  septembre  à 
Marvejols  ;  en  mai  ou  novembre  dans  les  cantons  de 
Sainte-Enimie  et  Massegros  ;  en  septembre  ou  en  mars 


—  51  — 

dans  le  canton  do  Barre  ;  à  la  St-Miehel  (29  septembre) 
ou  au  25  mars  à  Chanac  ;  il  n'y  en  aurait  pas  de  fixes 
dans  les  cantons  ('e  Florac  et  de  Saint-Germain-de-Cal- 
berte. 

2°  Du  congé.  —  Pour  les  baux  à  ferme,  il  n'est  pas 
nécessaire  de  donr.or  congé  ;  il  suffit  par  conséquent  au 
fermier  arrivé  au  ionnc  du  bail  de  sortir.  (Jug'.  du  juge 
de  paix  de  Sains  (in  8  août  1867). 

L'article  1775  porte  que  le  bail  des  héritages  ruraux, 
quoique  fait. sans  fVv'/,  cesse  de  plein  droit  à  l'expiration 
du  temps  qui  a  ci 6  nécessaire  pour  que  le  preneur  re- 
cueille tous  les  fiiiils  (le  Thoritage  affermé.  Delà,  il  faut 
naturellement  cons'Iure  qu'il  n'est  point  nécessaire,  pour 
que  la  jouissance  du  preneur  cesse,  de  donner  congé 
un  certain  temps  (Tavanco  comme  lorsqu'il  s'agit  de 
de  baux  de  maisons  faits  sans  fixation  de  durée.  C'est 
pourquoi  les  réda-^teurs  du  Code  civil  ont  eu  tort  de 
placer  l'article  173(1  dans  la  section  ayant  pour  titre: 
Des  règles  commun  ^y  aux  baux  des  maisons  et  des  héri- 
tages ruraux^  lan^lis  qu'il  ne  concerne  exclusivement 
que  les  baux  des  n^aisons. 

Il  suffit  donc  an  iVrmier,  s'il  ne  veut  pas  continuer  sa 
jouissance,  de  sortir  purcinent  et  simplement  du  fonds 
h  l'époque  où  il  dol'  se  retirer. 

Si  c'est  le  bailleur  qui  veut  faire  cesser  le  bail,  il 
suffit  de  manifestci  sa  volonté  à  cet  égard,  avant  que  le 
fermier  ait  fait  des  acles  de  culture  desquels  on  pourrait 
inférer  une  tacite  reconduction.  Dans  l'un  et  l'autre  cas, 
le  congé  est  inutile. 

Toutefois,  la  noiiîication  d'un  congé  pour  les  baux  à 
ferme  a  sa  raison  d'être  dans  les  trois  cas  suivants  : 

1°  Lorsque  l'acquéreur  des  immeubles  veut  user  de 


—  6Î  — 

la  facullé  réservée  par  le  bail  d'expulser  le  fermier  dans 
le  cas  de  vente  ; 

2'  Lorsque  le  bail,  soit  verbal  et  non  contesté,  soit 
consigné  dans  un  acte,  a  été  convenu  pour  une  période 
de  trois,  six  ou  neuf  années,  avec  faculté  pour  chacune 
des  parties  de  le  résilier  à  l'expiration  de  chacune  de  ces 
trois  périodes.  (Reims,  12  octobre  1867).  Dans  la  Lozère, 
cette  règle  trouve  souvent  son  application,  puisque  dans 
presque  tous^les  cantons,  les  baux  à  ferme  sont  faits 
pour  5,  6  ou  9  années. 

5*  Enfin,  lorsque  Tune  des  parties  ne  veut  pas  s'ex- 
poser à  se  voir  opposer  un  nouveau  bail  par  l'effet  de 
la  tacite  reconduction. 

Il  peut  se  faire  que  le  fermier  qui  a  cependant 
bien  l'intention  de  vider  les  lieux,  par  suite  d'une  cir- 
constance imprévue,  après  avoir  emporté  tout  ce  qui 
lui  appartient,  n'ait  pas  pu  remettre  les  clefs  le  jour 
de  l'expiration  de  son  bail.  Dans  ce  cas,  un  nouveau 
bail  sans  écrit  devrait  rigoureusement  commencer  le  len- 
demain. «  Qui  iinplefo  tempore  conductionis  remansit  in 
«  conduc/îoïjc,  disait  Ulpien,  reconduxisse  videbitur .  » 

La  durée  de  la  tacite  reconduction  sera  d'un  an 
pour  les  terres  qui  produisent  tous  les  fruits  dans 
ce  laps  de  temps  ;  elle  sera  de  deux  ou  de  trois 
ans  selon  que  les  terres  affermées  se  trouvent  sou- 
mises à  un  assolement  biennal  ou  triennal. 

Pour  que  la  tacite  reconduction  ait  lieu,  il  faut  qu'à 
Texpiralion  du  bail  le  fermier  reste  et  soit  laissé  en 
possession.  La  loi  n'a  pas  dit  pendant  combien  de 
temps  ;  car  ainsi  que  le  fait  judicieusement  observer 
M.  Troplong  au  n®  776  :  «  on  ne  saurait  préjuger  la 
c  tacite  reconduction  par  le  séjour  du  fermier  au-delà 


—  63  — 

«c  du  délai  usité  dans  le  lieu  pour  la  sortie  ;  autre^ 
«r  ment  ce  serait  punir  un  acte  honnête;  ce  serait  forcer 
«  tin  propriétaire  à  avoir  l* huissier  la  veille  du  jour  de 
«  Cex^piraiion,  pour  chasser  le  fermier  qui  ne  sort  pas.  » 

Tout  dépendra  des  circonstances.  Plusieurs  au- 
teurs admettant  cette  manière  de  voir,  disent  que 
les  Magistrats  ont  un  pouvoir  discrétionnaire  pour 
décider,  selon  le  cas,  si  un  nouveau  bail  a  commencé 
dans  ces  conditions  par  la  tacite  reconduction.  Ainsi 
disent-ils  :  si  le  fermier  avait  entrepris  des  travaux 
de  culture,  en  vue  d'une  récolte  suivante,  on  devrait 
alors,  s'il  n'avait  pas  remis  les  clefs  le  lendemain  de 
l'expiration  du  bail,  décider  qu'un  nouveau  a  com- 
mencé. 

Pour  faire  cesser  tout  doute  à  cet  égard,  il  est  pré- 
férable que  celle  des  deux  parties  qui  veut  voir  cesser 
le  bail  manifeste  clairement  sa  volonté  en  donnant 
congé  dans  le  délai  fixé  par  les  usages. 

Avant  de  rechercher  quels  sont  ces  délais  dans  le 
département,  nous  devons  dire  un  mot  de  la  rédac- 
tion de  l'article  4776.  Cet  article  admettant  que  la 
tacite  reconduction  a  pour  effet  de  faire  commencer 
un  nouveau  bail,  semble  dire  que  ce  résultat  ne  doit  se 
produire  que  lorsque  le  bail  est  écrit.  Cependant,  quoi- 
que la  disposition  paraisse  restrt^inle  aux  baux  écrits, 
il  faut  reconnaître  qu'elle  s'applique  également  aux 
baux  sans  écrit  ;  cela  ressort  du  rapprochement  des 
articles  1774,  1775  et  1776  du  code  civil.  (V.  en  ce 
iens  Rouen  17  mai  1812.) 

Le  congé  peut  être  donné  de  diverses  manières  ;  il 
n'y  a  pas  de  forme  sacramentelle.  Mais  qu'il  soit  donné 
verbalement  ou  en  présence  de  témoins,  selon  l'usage 


é 


-  64  — 

répandu  dans  le  pays,  à  la  condition  qu'il  ne  soit  pas 
dénié  dans  ces  deux  cas,  par  acte  extra-judiciaire  ou 
sous-seing  privé,  son  efficacité  (.bt  la  même.  Mais  les 
règlements  locaux  imposent  To-Migation  de  donner 
congé  dans  un  délai  de  trois  eu  de  six  mois,  selon 
ce  qui  sera  dit  ci-après,  et  pour  \m  terme  d'usage. 

Nous  avons  déjà  indiqué  en  parhnit  du  bail  à  loyer 
ce  que  Ton  doit  entendre  par  drOiii  plein  et  par  congé 
correspondant  à  un  terme  d'usœjp.i  il  est  donc  inutile 
de  revenir  sur  ces  explications. 

Le  délai  imposé  par  Tusage  est  :  de  six  mois  dans 
les  cantons  de  Monde,  Marvejols,  Sle-Enimie,  Massegros 
et  Barre  ;  de  trois  mois  dans  toi:r,  les  autres. 

Puisque  le  congé   doit  être  donné   pour   un  terme 
d'usage,  il  est  nécessaire  de  connaître  la  date  de  l'entrée 
en  jouissance,  car  l'entrée  en  jouissance  du  nouveau' 
fermier  indique  la  sortie  de  l'ancien. 

L'entrée  en  jouissance  a  lieu,  ainsi  que  nous  l'avons  ' 
déjà  dit  :  le  25  mars  ou  le  15  sr(  tcmbre,  à  Marvejols  ; 
en  mai  ou  novembre  dans  les  .ii nions  de  Ste-Enimie 
et  Massegros  ;  en  septembre  ou  rn  mars  dans  celui  de 
Barre;  à  la  St-Michel  (29  se|»ît:ol>re)  à  Chanac  ou 
encore  au  25  mars  ;  et  le  25  mai  n  dans  la  plupart  des 
autres,  sauf  pour  les  cantons  de  Fioiac  et  St-Germain- 
de-Calberte  où  il  n'y  aurait  pas  vi'usages. 

5°  Obligations  du  fermier.  —  ^ous  ne  nous  propo- 
sons pas  d'exposer  dans  ce  para;,;K^|)lie  toutes  les  obli- 
gations que  doit  remplir  lefermirr,  mais  seulement  d'in- 
diquer celles  qui  sont  réglées  par  los  usages. 

La  première,  imposée  par  rariicle  1728,  est  : 

\^  D\iser  de  la  chose  en  bon  y  ho  de  famille^  c'est-à- 
dire  de  se  conformer  aux  assolements  auxquels  sont 


-  56  - 

assujéties  les  lerres,  de  surveiller  et  enli'etenir  Tobjet 
du  bail  comme  sa   chose  propre. 

Anciennement,  on  laissait  toujours  en  jachères  le 
tiers  des  terres,  de  telle  sorte  qu'il  n'y  avait  jamais  que 
deux  tiers  ensemencés  lorsqu'il  s'agissait  de  terrains 
calcaires,  et  la  moitié  pour  les  terrains  granitiques. 

Dans  les  terrains  calcaires,  on  semait  un  tiers  en 
grains  d'Atver  (hivernens),  un  tiers  en  grains  de  mars 
(marsens),  et  l'autre  tiers  restait  inculte  en  jachères.  Au- 
jourd'hui, il  est  reconnu  que  la  terre  peut  se  reposer 
en  produisant, et  qu'il  suffit  de  varier  par  un  choix  habile 
les  fruits  qu'on  lui  demande.  Ainsi  l'usage  de  semer, du- 
rant la  deuxième  année,  des  plantes  fourragères  en 
même  temps  que  les  grains  prend  de  jour  en  jour 
une  plus  grande  extension.  Mais  dans  le  département, 
à  raison  de  la  nature  du  terrain,  on  est  obligé  de  res- 
pecter les  soles.  On  nomme  sole  chacun  des  ensemen- 
cements annuels  dont  l'ensemble  forme  le  cours  de 
l'assolement.  C'est  une  règle  que  doit  fidèlement  suivre 
tout  fermier.  Il  ne  peut  pas  plus  intervertir  l'ordre  des 
soles  que  semer  un  froment  sur  un  froment,  un  seigle 
sur  un  seigle.  Celte  prohibition  est  désignée  pai'  ces 
ces  mots  :  défense  de  rastouiller\  terme  patois  employé 
dans  la  plupart  des  cantons,  ou  de /rescama,  expression 
patoisedu  canton  de  Barre.  Quelquefois  on  l'insère  dans 
les  baux  à  ferme,  mais  cela  est  inutile  puisque  l'obli- 
gation de  respecter  la  rotation   des  soles  est  de  droit. 

Autrefois  dans  certains  quartiers,  on  semait  du  seigle, 
pendant  la  deuxième  période,  dans  les  terrains  calcai- 
res ;  mais  la  qualité  n'était  pas  celle  du  seigle  semé 
durant  la  première  sole,  elle  était  inférieure  et  le  ren- 
dement moins  considérable. 


/ 


—  6«  — 

Pour  les  terrains  granitiques,  nous  l'avons  déjà  dit, 
l'assolement  est  bien  simple,  on  alterne,  chaque  année, 
entre  un  ensemencement  et  la  jachère.  Toutefois  dans 
les  terrains  de  bonne  nature,  on  sème  de  l'orge  ou  de 
l'avoine  et,  dans  les  meilleures  parties,  des  fruits-lé- 
gumes. 

Nous  avons  indiqué  à  grands  traits  les  principaux 
modes  d'assolement,  il  ne  nous  reste  plus  qu'à  indiquer, 
aussi  sommairement  que  le  comporte  la  division  du 
sujet,  quels  soins  particulier  et  principaux  le  fermier 
doit,  d'après  les  usages  du  pays,apporter  dans  la  culture 
des  terrains. 

1°  Terres  labourables.  Alterner  les  soles,  jachères, 
suivant  l'usage  des  lieux  avec  la  quantité  d'engrais 
usités  dans  le  pays,  réparer  ou  relever  les  murs  de 
clôture.  Le  preneur  est  tenu  de  bien  fumer  et  de  cul- 
tiver les  terres  en  bon  père  de  famille  ;  il  ne  peut 
céder  ni  transporter  tout  ou  partie  de  ses  droits  sans 
la  permission  du  bailleur;  il  prend  à  sa  charge  tous  les 
cas  fortuits  prévus  ou  imprévus  ;  il  veille  à  la  garde  des 
arbres,  haies  et  buissons  ;  il  proiite  de  la  tonte  et  de 
l'élagage  des  haies  ;  il  doit  maintenir  les  bornes  et  limi- 
tes, entretenir  et  curer  les  fossés. 

2®  Prairies,  Entretenir  les  fossés,  rigoles,  canaux 
d'irrigation  et  conduits  nets,  de  manière  que  les  eaux 
puissent  couler  librement,  levées,  digues  et  chaussées  ; 
rabattre  les  buttes,  tenir  la  superficie  du  sol  unie  pour 
que  la  faux  puisse  passer  librement,  à  faux  courante 
suivant  l'expression  du  pays. 

3*  Bois.  Se  conformer  aux  aménagements;  s'abstenir 
de  couper  des  bois  avant  l'âge  ou  la  saison  convenables, 
ou  de  faire  têték  des  arbres  non  sujets  à  cette  opération. 


y 


—  57  — 

4^  Genêts.  En  arracher  dans  les  parties  les  moins 
dommageables,  et  seulement  par  tiers  chaque  année. 

2°  De  faire  les  réparations  logatives.  —  Parmi  les 
règles  qui  sont  communes  aux  baux  à  loyer  et  aux  baux 
ruraux,  se  trouvent  les  dispositions  de  l'art.  1754  dont 
nous  avons  parlé  dans  la  section  précédente. 

Nous  avons  dit  que  le  législateur  n'avait  fait,  dans  cet 
article,  qu'une  énumération  sommaire  des  réparations 
mises  à  la  charge  du  preneur,  et  que,  pour  les  auîres,  il 
fallait  s'en  rapporter  aux  usages  locaux.  Tout  ce  que 
nous  avons  dit  à  propos  du  bail  à  loyer  trouve  ici  son 
application.  Nous  nous  bornerons  à  indiquer  les  autres 
réparations  à  la  charge  du  fermier  de  bâtiments  ru- 
raux. Il  doit  :  redresser,  niveler  les  cours,  aires  à  battre 
le  blé,  et  le  sol  des  écuries,  réparer  les  haies  qui  ren- 
dent les  terres  défensables  et  faire  les  tonte  et  coupe 
en  temps  et  saison  convenables  ;  refaire  ou  remplacer 
les  dalles  et  pavés  des  fours,  entretenir  la  chapelle  ou 
voûte  et  ustensiles  de  boulangerie;  réparer  ou  refaire 
les  claies,  échelles,  crèches,  râteliers,  chaînes  en  fer, 
auges,  instruments  aratoires,  chars,  charrues,  chariots; 
entretenir  les  toitures  en  pierres  ou  ardoises,  boucher 
!es  gouttières. 

Les  réparations  à  la  charpente  et  le  remplacement 
des  planches  dites  douale,  des  planchers,  sont  à  la 
charge  du  bailleur,  de  même  que  la  réfection  totale 
ou  partielle  des  murs  des  bâtiments  et  des  toitures. 

3®  Payer  les  fermages  atx    époques  convenues.  —  Les 
observations  que  nous  avons  faites  à  propos  des  baux  è 
loyer  trouvent  encore  ici  leur  application.  Les  fermages, 
d'après  les  usages  du  département,  sont  généralement  ' 
portables,  à  l'exception  des  cantons  de  St-Germain-du- 


/ 


~  6S  — 

Teil,  Nasbinals,  Florac,  Barre,  St  Germain-de-Calberle 
et  de  Pont-de-Moiitvert,  où  ils  sont  quérables. 

Ils  sont  payables  habituellement  en  deux  tdrme» 
annuels,  savoir  :  à  Mende,  à  Pâques  et  à  la  Toussaint; 
à  St'Germain  du-Teil  et  à  Nasbinals,  les  29  scplenibre  et 
2  mai  ;  à  Châleauneuf  et  à  Langogne,  moitié  aux  Ra* 
meaux  et  l'autre  moitié  le  jour  de  Sainte-Lucie  (13  dé- 
cembre); à  Barre,  en  septembre  et  en  mai;  à  Serverette 
et  à  Saint-Amans,  le  25  mars  el  le  1*'  novembre  ;  au 
Bleymard  et  à  Meyrueis,  en  août  ou  en  septembre  ; 
à  la  Canourgue  ,  après  les  moissons;  à  Marvejols,  à 
la  Noèl  ;  à  Villefort,  à  la  fin  de  Tannée  ;  à  une  date 
non  déterminée  par  les  usages  dans  les  autres  cantons. 

4*  Gak?9Jr  l'héritage  des  bestiaux  et  ustensiles  néces- 
saires A  l'exploitation.  — L'article  1766  impose  au  pre- 
neur l'obligation  de  garnir  l'héritage  des  bestiaux  et 
ustensiles  nécessaires  à  l'exploitation. 

Les  dispositions  de  la  loi  quoique  très  impératives 
ont  besoin  d'un  tempérament.  Lors  de  la  rédaction 
du  projet,  plusieurs  tribunaux  firent  remarquer  avec 
raison  que  leurs  auteurs  n'avaient  pas  assez  tenu  compte 
de  la  petite  culture  et  des  difficultés  que  doivent  ren- 
contrer, surtout  dans  les  pays  pauvres,  les  bailleurs 
pour  trouver  des  fermiers  assez  riches  pour  avoir  des 
bestiaux  leur  appartenant.  Aussi  M.  Troplong,  au  n®  661, 
dît  :  «  Ce  sera  d'après  les  circonstances,  les  usages  des 
€  lieux,  que  l'on  devra  décider  si  la  présente  disposition 
«  (de  l'art.  1766)  doit  être  appliquée,  ou  s'il  ne  doit 
m  pas  être  fait  exception  à  la  règle  de  l'article  1766.  » 

L'article  1752  relatif  aux  baux  à  loyer  autorisant  le 
bailleur  à  faire  expulser  le  locataire,  dans  le  cas  où  il  ne 
garnit  pas  les  lieux  loués,  est  inapplicable  aux  baux  à 


#• 


—  69  — 

ferme.  En  cette  matière,  le  propriétaire  n'a,  dans  le  cas 
dont  s'agit,  que  la  voie  de.  Taclion  en  résiliation  du  baiL 
(Paris,  10  décembre  1851.  —  S.  52-2-192.) 

A.  —  Bestiaux,  —  Ainsi  que  nous  Tavons  fait  pres- 
sentir par  les  observations  générales  que  nous  venons 
d'indiquer,  en  recherchant  dans  quelles  circonstances 
et  sous  rinfluence  de  quelles  idées  avaient  été  édictées 
les  dispositions  de  Tarlicle  1766,  nous  devons  dire  que 
le  bailleur,  dans  notre  pays,  fournit  toujours  Vinvientaire,, 
c'est-à-dire  les  bestiaux  et  les  ustensiles  nécessaires  à 
l'exploitation. 

Cette  expression  inventaire  vient  de  ce  que,  à  l'épo- 
que de  l'entrée  en  jouissance,  il  est  procédé  à  un  état 
descriptif  et  estimatif  des  bestiaux,  ustensiles  et  provi- 
sions conflés  par  le  bailleur  an  fermier.  Le  plus  souvent, 
et  comme  garantie  de  la  restitution  de  Vinventaire,  le 
bailleur  exige  que  le  preneur  dépose  soit  entre  les  mains 
d'un  notaire,  soit  dans  celles  d'un  tiers,  une  somme 
égale  à  la  valeur  de  cet  inventaire. 

Si,  par  une  circonstance  anormale,  il  n'y  avait  pas 
d'inventaire,  il  est  d'usage  dans  certains  cantons  que  le 
bailleur  fournisse  au  preneur  une  somme  équivalente  à 
l'importance  des  animaux,  ustensiles  et  autres  acces- 
soires nécessaires  à  l'exploitation  du  domaine.  Cette 
somme  est  alors  donnée  au  fermier  au  moment  de  son 
entrée  en  jouissance. 

Cette  remise  d'argent  peut,  selon  le  cas,  engendrer 
des  obligations  différentes.  S'il  a  été  convenu  qu'à  sa 
sortie  le  preneur  sera  simplement  tenu  de  restituer 
cette  somme,  la  remise  de  cet  argent  constitue,  d'après 
un  arrêt  de  la  Cour  de  cassation  du  16  fructidor  an  IV, 
un  simple  prêt.  A  la  différence  du  prêt  ordinaire,  ce 
dernier  n'est  pas  productif  d'intérêts. 


t 


—  60  — 

Si,  aucontraire,  il  a  été  stipulé  que  la  somme  ainsi  don- 
née par  le  preneur  au  bailleur  sera  employée  à  acheter  des 
bestiaux,  celui-ci  sera  tenu  à  sa  sortie  de  laisser  dans  la 
ferme  tous  les  animaux  qu'il  a  achetés,  sans  avoir  rien 
à  répéter  envers  le  propriétaire,  alors  même  que  le 
cours  des  bestiaux  serait  plus  élevé  qu'à  Tcpoque  de 
l'entrée  en  jouissance.   . 

Revenons  au  cas  le  plus  ordinaire  de  délivrance  d'un 
inventaire. 

Le  fermier  qui  l'a  reçu  doit  apporter  tous  les  soins 
d'un  bon  père  de  famille  et  le  rendre,  à  sa  sortie.  Mais 
alors  même  que  le  preneur  donne  tous  ses  soins  à  l'en- 
tretien des  bestiaux,  il  est  possible  que  ceux  ci  n'aient 
pas,  lors  de  la  sortie,  une  valeur  égale  à  celle  qu'ils 
avaient  au  moment  de  l'entrée,  que  le  cours,  en  d'autres 
termes,  soit  inférieur  à  l'expiration  du  bail. 

Prenons  un  exemple.  Supposons  que  lors  de  l'entrée 
en  jouissance, les  bestiaux  aient  une  valeur  de  1,000  fr., 
mais  qu'à  la  sortie,  le  cours  ayant  baissé,  leur  valeur  ne 
soit  que  de  900  francs.  Le  fermier  doit  supporter  cette 
perte  quoicjue  le  nombre  de  têtes  soit  le  même  et  qu'il 
ait  soigné  le  troupeau  comme  doit  le  faire  un  bon  père 
de  famille. 

Cette  règle,  quelque  rigoureuse  qu'elle  paraisse,  est 
sage  ;  elle  est  une  sauvegarde  en  faveur  du  bailleur 
contre  l'incurie  du  fermier. 

A  l'inverse,  le  cours  des  bestiaux  peut  être,  au  mo- 
ment de  la  sortie,  supérieur  à  celui  de  l'entrée  en  jouis- 
sance. A  cette  dernière  époque,  les  bestiaux  avaient 
seulement  une  valeur  de  900  francs,  par  exemple,  mais 
à  la  sortie  ils  valent,  par  suite  de  l'élévation  du  cours, 
*, 000  francs. 


-  61  — 

Dans  la  plupart  des  cantons,  il  s'établit  une  sorte  de 
transaction  reposant  sur  un  sacrifice  réciproque  entre 
les  parties. 

Pour  le  canton  de  Mende,  si  le  cours  est  plus  bas  à  la 
sortie,  la  perle  est  supportée  par  le  fermier,  puisqu'il 
doit  laisser  en  quittant  le  domaine  un  inventaire  ayant 
la  même  valevr  ;  si  le  cours  est  plus  élevé,  il  profite  de 
|a  différence.  Dans  ce  dernier  cas,  le  propriétaire  a  le 
choix  ou  de  garder  les  bestiaux  et  de  rembourser  le 
montant  de  la  plus-value,  ou  de  ne  retenir  des  bestiaux 
que  jusqu'à  concurrence  de  Testimation  faite  au  moment 
de  l'entrée  en  jouissance. 

B.  —  Ustensiles  nécessaires  à  r exploitation.  —  Vinvèn* 
taire  ne  comprend  pas  seulement  les  bestiaux ,  mais 
encore  les  outils,  instruments  aratoires,  quelquefois  les 

semences,  plus  rarement  des  provisions  de  ménage 

Le  fermier  dans  ce  cas  doit  laisser  en  sortant  ces  outils 
et  instruments  en  parfait  état  et  une  quantité  de  grains, 
semences  et  provisions  égale  à  celle  qu'il  a  reçue. 

Les  conventions  qui  interviennent  ainsi  entre  le 
bailleur  et  le  preneur  a  l'occasion  de  la  remise  et  de 
l'acceptation  des  bestiaux  et  des  objets  complotant  l'in- 
ventaire, ont  une  grande  portée.  Le  contrat  qui  en  dé- 
coule revêt  tous  les  caractères  du  cheptel  de  fer. 

L'art.  1828  ne  dit  pas  autre  chose. 

Il  est  en  effet  ainsi  conçu  j  «  Ce  cheptel  (aussi  appelé 
«  cheptel  de  fer)  est  celui  par  lequel  le  propriétaire  d'nnt 
«  métairie  la  donne  à  ferme,  à  la  charge  quà  Vexpira- 
«  tion  du  bail,  le  fermier  laissera  des  bestiaux  d'une  va- 
•c  leur  égale  au  prix  de  l*esiimation  de  ceux  quil  aura- 
«  reçus,  w 

Nous  retrouvons  bien  dans  cette  définition  tous  les 
caractères  du  cheptel  en  usage  dans  le  département. 


_  61  — 

L'expression  cheptel  de  fer,  adoptée  par  les  rédacteurs 
.lie  notre  code,  i>e  retrouve  dans  notre  droit  coutumier 
où  Ton  désignait  les  animaux  donnés  dans  ces  conditions 
sous  Ip  nom  do  besfes  de  fer»  Beaumanoira  donné  la 
raison  de  cette  dénomination  en  disant  :  «  Bestes  de  fer 
«  parce  qu  elles  ne  peuvent  mourir  à  leur  seigneur.  » 

Selon  Dalloz  v.  Louage  :  «  On  peut  considérer  ce  con- 
»  trat  (le  cheptel  de  fer)  comme  un  louage  de  choses  mo- 
a  bilièi^es  accessoirement  tmies  à  un  bien  rural  dont  le 
«  prix  se  confond  avec  le  pnx  du  bail.  » 

Le  caraclorc  remarquable  et  particulier  do  ce  cheptel, 
c'est  que  les  risques  sont  à  la  charge  du  preneur,  quoique 
.ce  dernier  ne  devienne  pas  propriétaire  des  choses  com- 
prises dans  rinventaire. 

■  QUESTIONS  AccEssoinEs.  —  V  Foins  et  pailles,  —  Le 
fermier  peut  disposer,  comme  il  l'entend,  des  foins  et 
pailles  du  domaine  ,  mais  il  ne  peut  les  vendre  sous 
aucun  prétexte;  il  doit  les  faire  consommer  sur  plaee 
et  utiliser  le  fumier  pour  Tamendcmcnt  des  terres. 

Il  résulte  de  cette  obligation  que  si  des  foins  ou  des 
pailles  restent  lorsque  le  fermier  quitte  les  immeubles, 
ce  dernier  ne  pourra  se  les  approprier.  (Merlin,  rep. 
V.  fumier  ;  et  arrêt  de  la  Cour  de  Rennes  du  16  décem- 
bre 1851.) 

La  clause  d'un  bail  à  ferme  qui  impose  au  fermier 
Tobligalion  de  convertir  les  pailles  en  fumier  et  de 
laisser  à  la  lin  du  bail  toutes  celles  qui  se  trouveront 
dans  la  ferme,  n'entraîne  pas  pour  lui  l'obligation  de 
les  laisser  s:^.ns  indemnité  si,  lors  de  son  entrée,  il  n'en 
avait  pas  trouvé  dans  le  domaine.  (Douai,  :2  mars  1849. 
Rouen  7  octobre  1B64.  S.  65-2-145.) 

A  plus  forte  raison  lorsque  le  bail  impor-e  seulement 


—  6S  — 

,aii  fermier  l'obligation  de  convertir  les  pailles  en  fumier. 
(Metz,  18  juin  1881.  S.  61-2-590). 

Toutefois,  si  lo  fermier  sortant  doit  faire  consommer 
les  pailles  et  fourrages  par  son  bétail  jusqu'au  jour  de 
sa  sortie,  il  doit  néanmoins  renfermer  l'exercice  de  ce 
droit  dans  de  justes  limites  ;  il  ne  pourrait  les  faire  con- 
«jommer  à  des  bestiaux  qu'il  se  .procurerait  tout  exprès, 
de  telle  sorte  que  le  fermier  entrant  n'en  trouvât  pas 
une  quantité  suffisante  pour  nourrir  le  bétail  jusqu'à  la 
récolte  suivante.  Il  est  aussi  équitable  que  le  fermier 
entrant,  qui  ne  peut  apporter  lui  même  ni  distraire  au- 
cune paille  delà  ferme  qu'il  quitte,  en  trouve,  à  son 
arrivée,  une  quantité  nécessaire  pour  nourrir  ses  bes- 
tiaux et  produire  les  fumiers. 

2°  Impôts,  — Le  preneur  n'est  pas  tenu,  d'après  les 
usages  du  département,  de  faire  l'avance  des  impôts,  et 
par  suite,  s'il  les  paie,  celte  somme  devra  être  déduite 
.du  montant  des  fermages  qu'il  doit  payer. 

Z^  Chauffage,  —  A  défaut  de  stipulations,  le  fermier 
ne  peut  utiliser,  pour  son  chauffage,  que  les  ronces, 
branches  mortes  provenant  des  émondes. 

4^  Charrois.  —  Le  bailleur  n'a  pas  le  droit  d'exiger 
:■  des  charrois  de  la  part  de  son  fermier,  si  aucune  con- 
î  vention  n'a  eu  lieu  à  ce  sujet,  alors  môme  que  les  répa- 
"  rations  à  faire  au  domaine  les  rendraient  nécessaires. 

5**  Chasse.  —  Il  est  rare  que  le  bailleur  se  réserve 
t.un  droit  de  chasse  sur  les  propriétés  qu'il    donne  à 
.ferme. 

"Dans  le  canton  do  Meyrueis  cependant,  et  principa 
f.lement  pour  ceriaines  propi'iétés  situées  sur  le  Causse- 
Héjean,  le  bailleur  se  réserve  quelquelois  le  droit  ex- 
tcliisif  de  faire  les  pièges  connus  dans  le  pays  sous  le 


—  84  — 

nom  de  tendelleSf  destinés  à  prendre  des  grives.  On  doit 
décider,  conformément  à  l'opinion  de  M.  Aubry  et  Rau 
el  à  la  jurisprudence,  (Rouen,  28  avril  1867  et  Gaen, 
6  décembre  IBH)  que  le  propriétaire  a  le  droit  de 
chasser  sur  les  terres  qu'il  a  affermées,  à  la  condition 
fouteroisde  ne  pas  endommager  les  récoltes. 

6*  Pigeons.  —  Tout  propriétaire  ou  fermier  sur  le 
terrain  duquel  les  pigeons  se  posent  au  temps  des  se- 
mailles et  des  moissons,  a  le  droit  de  les  tuer,  alors 
même  que  l'autorité  municipale  aurait  négligé  de  fixer 
la  clôture  de  leurs  fuées  ou  colombiers,  mais  il  ne  peut 
les  emporter,  sous  peine  de  commettre  un  vol  (loi  6  oc- 
tobre 1796.  Cass.  9  janv.  1868,  et  Rouen,  5  mars  1874.) 

7*  Volailles.  —  Aux  termes  de  la  loi  de  1791,  le 
propriétaire  et  le  fermier  qui  éprouveront  quelque 
dommage  par  des  volailles  à  l'abandon,  peuvent  les 
tuer  sur  les  lieux  au  moment  du  dégât.  Ils  ont  la  fa* 
culte  d'employer  pour  cela  le  poison  (Cass.  7  mai  1868)  ; 
mais  ce  droit  ne  peut  être  exercé  que  sur  des  proprié- 
tés rurales  (Cass.  28  juillet  1855.) 

8*  Abeilles.  —  La  propriété  des  abeilles  est  im* 
mobilière  par  destination  lorsque  les  ruches  ont  été 
placées  par  le  propriétaire  pour  l'exploitation  du  fonds, 
et  mobilière  si  le  fermier  ou  l'usufruitier  les  ont  re- 
cueillies. 

Les  dispositions  de  la  loi  des  28  septembre  et  A 
octobre  1791  autorisant  le  propriétaire  de  l'essaim  à  le 
réclamer  sur  le  terrain  d'autrui  tant  qu'il  ne  l'a  pas 
perdu  de  vue  ,  sont  encore  en  vigueur.  C'est  probable- 
ment pour  indiquer  que  le  propriétaire  ne  les  a  pas 
perdues  de  vue  que  l'usage  s'est  perpétué  de  pour- 
suivre les  essaims  en  fuite  en  agitant  des  sonnettes  ou 


-%5- 

""en  Yrappàiït  isur  dés  fiiètruments  retentissants,  plutôt  que 
'pour  obéir  à  ce  préjugéTjue  le  bruit,  ainsi  fait,  obKge 
lés  abeilles  à  ée  poser. 

•4®   OfiLIGAtlôNS     RéciPItOQUES    DU     FEBMIER     E?ÎTRANT    ET    DU 

FERMIER  SORTANT.  —  Le  fermier sortant cst  tenu  délaisser 
à  celui  qui  le  remplace  les  terres  qui  étaient,  l'année 
précédente,  en  jachères,  labourées  pour  les  ensemence- 
ments des  blés  d'hiver. 

Dans  le  cas  exceptionnel  où  les  cabaux  ne  sont  pas 
la  propriété  du  bailleur,  le  sortant  prête  à  l'entrant 
les  bœufs  et  bêtes  de  trait  nécessaires  pour  battre  et 
transporter  les  gerbes  et  le  blé.  A  l'inverse,  si  le  fer- 
mier sortant  a  laissé  sur  pied  des  récoltes,  son  succès- 
seur  lui  fournira  les  bestiaux  nécessaires  pour  transpor- 
ter et  dépiquer  la  récolte;  il  fournira  aussi,  et  sans 
indemnité  autre  que  la  nourriture,  ses  domestiques 
pour  ces  travaux, 

SECTION   3®.    —   DES   BAUX  A    MOITIÉ    FRUITS. 

Ce  bail,  auquel  le  législateur  et  les  auteurs  donnent 
le  nom  de  louage  à  coloriage  partiaii^e,  est  un  contrat 
en  vertu  duquel  le  propriétaire  donne  à  ferme  son  do- 
tnaine  à  un  preneur,  appelé  co?o?i,  pour  l'exploiter  sous 
■la  condition  que  les  fruits  à  percevoir  seront  partagés 
entre  les  parties  contractantes  dans  les  proportions 
convenues  (voir  av.  conf.  Dalloz.  Louage,  colon  par- 
tiaire  n°  i .) 

Le  contrat  qui  en  résulte  rovct  les  caractères  du  bail 
à  ferme  et  d'un   acte  de  société.  Aussi,  certaines  di- 
vergences d'opinion  se   sont-elles  produites   parmi    les 
'auteurs  et  dans  la  jurisprudence,  lorsqu'on  a  voulu  en 
■■■'déïerminer  le  caractère. 


— .68  — 

I 

Troplong  dit  d'une  part  :  • .  Que  le  bail  partiaire  est 
une  société  ».  Duvergier  au  contraire  soutient  c  que 
puisque  le  bailleur  ne  s'expose  à  aucune  perte,  le  lien 
de  droit  qui  unit  le  bailleur  et  le  preneur  ne  peut 
Hre  celui  d'une  association  ».  D'autre  part  la  Cour  de 
Limoges  déclare,  dans  un  arrêt  du  26  août  1848,  que 
le  bail  à  colonage  partiaire  est  un  acte  mixte,  partici- 
pant  à  la  fois  du  caractère  du  bail  à  ferme  et  du  con« 
trat  de  société.  La  Cour  de  Nimes,  au  contraire,  dit  que 
ce  contrat  a  seulement  les  caractères  du  contrat  de 
louage  (v.  en  ce  sens  Paris  21  juin  1856.  S.  56  2  560.) 

Nous  n'avons  point  à  rechercher  la.  solution  de  cette 
fjuestion  ;  une  pareille  élude  serait  en  dehors  du  cadre 
que  nous  nous  sommes  impose.  Nous  avons  voulu  seu- 
lement indiquer  la  difliculté  qui  existe  pour  donner 
une  définition  exacte  et  précise. 

Ce  genre  de  bail,  funeste  et  réfractaire  à  toute  amé- 
lioration agricole,  est  peu  en  faveur  dans  notre  pays. 

Pour  Texamen  auquel  nous  devons  nous  livrer,  nous 
suivrons,  aussi  fidèlement  que  nous  le  pourrons,  la 
division  que  nous  avons  adoptée  dans  notre  élude  sur 
le  louage.  Dans  ce  but,  commençons  par  indiquer  quels 
.  .sont  les  points  qui  sont  régis  par  les  usages  locaux.  C» 
sont  : 

l^  La  durée  du  bail  ; 

2^  Les  délais  du  congé; 

r»**  Le  partage  des  fruits  ; 

4°  Les  obligations  du  colon  ; 

5'  Les  obligations  réciproques  du  colon  entrant  et  du 
sortant  ; 

1°  Durée  du  Bail.  —  La  durée  du  colonage  partiaire 
doit,  conformément  au  principe  que  nous  avons  posé  en 


/ 


parlant  des  baux  à  ferme  en  général,  comprendre  toute 
la  période  de  temps  nécossaire  au  colon  pour  récolter 
tous  les  produits  de  Tobjel  ilu  bail. 

Tout  ce  que  nous  avons  dit  précédemment  à  propos 
du  bail  à  ferme  et  relativement  à  la  durée  et  à  Tépoque 
de  l'entrée  en  jouissance  trouve  ici  son  application. 

2*  DÉLAI  DU  CONGÉ.  —  il  n'y  a  qu'à  se  reporter  aux 
explications  que  nous  avons  données  en  parlant  du  bail 
à  ferme. 

3*  Du  PARTAGE  DES  FRUITS.  —  Nous  avons  dit  à  propos 
du  colonage  partiaire,  d'une  façon  générale,  que  les 
fruits  produits  par  l'objet  du  bail  se  partageaient;  ce- 
pendant nous  devons  indiquer  une  restriction  à  ce 
principe,  et  c'est  pour  cela  que  nous  allons  examiner 
quelles    choses  sont  partageables  ou  impartageables. 

1*  Choses  partageables.  Tous  les  grains,  les  pailles 
et  les  fruits,  tels  que  les  pommes,  les  poires,  les  noix, 
le  miel,  etc.,  etc 

Dans  ce  bail,  le  propiiétaire   a  donc  le  plus  grand 
intérêt  à   connaître  d'une  manière   exacte    quelle  est, 
chaque  année,  Timporlancc  des  récoltes  ;  il  doit   donc 
être  présent  et   surveiller  le  partage  qui  en  sera  fait. 
Pour  faciliter  ce   contrôle,  dans  certains  endroits    le 
'  bailleur  se  contente   do  prélever  ce  qu'on   appelle  la 
dime  et  de  multiplier  ensuite  par  14  ou  par  15  cette 
dime,  selon  qu'elle  est  la  quatorzième  ou  la  quinzième 
partie  des  produits.    Voici  comment  on  procède.  Dès 
que  les  gerbes  par  exemple  sont  réunies  dans  le  champ, 
le  propriétaire  prend  uiie  gerbe  sur  14  ou   15.   Il  fait 
.    dépiquer   et   mesurer  les  grains  ;  de  la  sorte  il  connaît 
!  le  quatorzième  où  le  quinzième  de  la  récolte  ;  il  multi- 
plie le  chiffre  obtenu  par  14  ou  15,  et  le  produit  indi- 


r 


—  I 


que  Timportance  de  la  iv 
le  partage  est  plus  fiu- 
surveiller  toutes  les  opou; 

Le  propriétaire  fournil 
grains.  Dans  le  canton  de  1 
avant  tout  partage  ;  dan 
exception  à  la  régie  qm' 
moitié.  Ainsi  dans  celui  (> 
châtaignes  se  partagent  c 
pour  le  fermier  et  dos  (l< 

2**  Choses  impartageablv 
sont  la  propriété  exclusi\o 
lors  dé  son  entrée  m  j(»u. 
une  somme  d'argent  fixe* 
soit  en  totalité  soit  en  pan 

Les  fruits-légumes  tols 
navets,  pois,  lentilles... 
Le  croît  des  bestiaux  lui  «« 

Dans   le  canton  de  Fioi 
jamais  comprises  dans  ce  i. 
la  propriété  du  bailleur. 

Dans  ceux  de  Servcrolh 
nourgue,   le   prélèvemeni 
quatorzième  ou  du  quinzic 
au  bailleur,  et  le  reste  s*- 

Ce  bail  n'est  pas  en  usa: 
teauneuf,  Langogne,  Foum 

4^  Obligations  du  colon. 
ferme,  le  preneur  doit  : 

1°  Entretenir  la  chose 
père  de  famille,  respecter 
les  immeubles  ; 


■otale.  En  opérant  ainsi. 
le  bailleur  n'a  pas  è 
l'éliminaires. 
urs  les  semences  en 
y,  elles  sont  prélevées 
ins  autres,  il  est  fail 
)(luits  se  partagent  pai 
.(Tmain-de-Calberte,  les 
s  proportions   du  tiers 

•«  rs  pour  le  bailleur. 
Généralement,  les  foinî 
.illcur.  Souvent  le  colon, 
e,  donne  au  propriétaire 

.vance,  afin  d'avoir  droii 

\  foins. 

sommes   de  terre,  raves. 
la  propriété  du   colon 

lient  aussi  exclusivement, 

es  ruches  à  miel  ne  sonl 

lîde  bail,  et  le  miel  restf 

.:-Amans,  Aumont,  La  Ca^ 
o  la   dîme,  c'est-à-dire  di 
?  de  la  récolte,  appartieni 
ntage  par  moitié, 
dans  les  cantons  de  Cha- 
is et  Villefort.  ^ 
—  Comme    dans  le  bail  9 

inFi   que   le  ferait   up   bor 
assolement  et  bien  cultivai 


7. 

J 


((■ 


i*  Garnir  les  lieux  a. 

les  nécessaires  a  l'expl 
3*  faire  lès  réparatii 
&*  Obligations  réciprc 

tAKT.  —  Voir  ce  que  n. 

SECTION    4®.   —  DU  CO 


Les  usages  locau\  oi> 
I®  La  durée  de  ce  o., 
2**  Les  obligations  rjoi 
L'article  1831  du  vv. 
indique  en  ces  termes  i 
en  disant  :' «  lorsqnum 
«  pour  les  nourrir,  pou. 
ft  la  propriété,  il  a  se 
<  en  naissent.  » 

Ce  contrat,  à  la  d'iCu 
lecolonage  partiaire,  i\ 
commentateurs  cokinin 
preneur  et  le  bailleur. 
contrat    innomoïc  ;    sci 
ment  un  louage  d*ouvi 
"Quoi  qu'il  en  soil,  ci 
fois  et  surtout  dans  la  n 
des  personnes  dont  h^s 
pour  avoir  à  la  fois  et 
Maïs  aujourd'hui,  par  si 
prîélê,  ii   tend  à  disp<i 
Suivant  la  division  qi. 
examiner  la  durée  de  v 
ini 'dérivent. 


:i  _ 

>  des  animaux  et  ustensi- 

■        ■     • 
■  « 

ilives. 

COLON  ENTRANT  ET  DU    SOR  - 

is  dit  dans  la  2*  section. 

IMPROPREMENT   APPELÉ 

L. 

»  loi  en  ce  qui  concerne  : 

?/  preneur  et  du  bailleur. 

Ai\  traite  cette  matière 

la  nature  de  ce  contrat 

ieurs  vaches  sont  données 

'/•,  le  bailleur  en  conserve 
le  profit  des  veaux  qui 

(^  ce  qui  a  eu  lieu  pour 
('*  considéré  par  certains 
M-iété  existant  entre  le 
Polhier,  n^  71,  c'est  un 
!ung,   ce  serait  simple- 

'  (le  cheptel  était,  autre- 
',  assez  en  faveur  auprès 
•jes  étaient  insufGsantes 
'leubles  et  des  bestiaux. 
.lîorcellemcnt  de  la  pro- 
e  jour  en  jour, 
tvons  établie, nous  allons 
it  et  les  obligations  qui 


<. 


a. 


-  TO  — 

1*  La  durée.  —  Elle  varie  selon  les  pays.  Elle  est 
d'un  an  clans  le  canton  do  Villefort  ;  de  3,  6  ou  9  an- 
nées à  I-.a  Canourguc  ;  de  3  mois  au  Pont  de-Montvert  : 
de  2  mois  à  Barre  ; 

2*  Obligations  générales  du  preneur  et  du  bailleur.  — 

Le  bailleur  est  tenu  de  donner  une  vache  en  état  de 
produire.  Si,par  suite  d'une  maladie, elle  venait  à  perdre 
son  lait,  il  devrait  la  remplacer.  Les  veaux  lui  appar- 
tiennnenl,  la  loi  le  dit  en  termes  formels. 

Le  preneur  doit  nourrir  et  enirctenir  les  vaches  con- 
fiées à  ses  soins.  Les  frais  de  maladie  contractée  durant 
le  service  sont  à  sa  charge. 

Gomme  rémunération,  le  preneur  a  droit:  1*  au  lai- 
tage ;  2°  à  une  rétribution  fixée  par  les  usages  à  la 
somme  de  cinq  francs  par  léie. 

Les  mêmes  règles  s'appli(|uent  à  une  autre  sorte 
de  cheptel  peu  répandu,  a^ant  pour  objet  les  chèvres. 
Dans  ce  cas,  la  réliibulion  due  au  preneur  est  de  60  à 
TO  centimes  par  tête. 

Ce  contrat  est  plus  connu  dans  ces  hautes  régions 
faisant  partie  des  départements  de  FAveyron  et  de  la 
Lozère,  recouvertes  de  beaux  pciturages  auxquels  on 
donne  le  nom  de  montagnes,  et  sur  lesquels  sont  con 
duits  des  troupeaux  de  vaches.  Ces  bestiaux  y  paca- 
gent ordinairement  du  15  mai  au  15  octobre,  en  toute 
liberté,  et  sont  attachés  à  un  établissement  de  fabrica- 
tion fromagère  appelée  buron,  sous  la  garde  des  ber- 
gers de  la  vacherie.  C'est  en  cet  endroit  que  se  fait  le 
fromage  de  Laguiole,  sous  la  direction  et  la  surveil- 
lance d'un  individu  connu  dans  le  pays  sous  le  nom  de 
beuronier  ou  beuronnier.  Il  est  d'usage  dans  ces  contrées 
que  le  preneur  donne  au  propriétaire  de  20  à  25  kilog. 


—  n  — 

de  fromage  par  vache.  Ce  contrat  est  inconnu  dans  le^ 
cantons  de  Grandrieu,  Mende,   St-Anaans,  Serverette. 
Saint-Germain-du-Tcil  ,    Marvejols,     Sainte- Enimie  .  ^ 
Massegros,  St-Gernaain-de-Calberte,  Fournels,  Château- 
neuf  et  Langogne. 

SECTION   5*.    —    DISPOSITIONS  PARTICULIÈRES   AUX 

BAUX  DES    MOULINS. 

Les  usages  ont  force  do  loi  en  ce  qui  a  trait  : 

l^  A    la  durée  ; 

V  Au  paiement  des  fermages  ; 

5**  Au  délai  pour  le  congé  ; 

4*  Aux  réparations  locatives. 

Les  règles  qui  sont  applicables  aux  baux  des  moulinh 
sont  différentes,  selon  que  le  bail  a  pour  objet  principal 
le  moulin  alors  même  que  certaines  parcelles  de  terrain 
y  seraient  comprises,  ou  un  bien  rural  dont  le  mouli» 
n'est  qu'un  accessoire. 

Dans  le  premier  cas  on  applique  les  dispositions 
contenues  dans  la  section  des  baux  à  loyer  ;  dans  le 
second,  celles  qui  sont  particulières  aux  baux  à  ferme. 
(En  ce  sens,  Dalioz  ;  v.  louage  n®  599,  et  Troplong.) 

Il  était  nécessaire  de  poser  ce  principe  car,  dans  la 
Lozère,  il  y  a  ces  deux  sortes  de  baux. 

Ainsi  dans  les  cantons  de  Marvejols,  Villefort,  Saint- 
Germain-de-Calberte,  Grandrieu  et  La  Canourgue, 
l'objet  principal  du  bail  étant  les  propriétés  rurales,  on 
devra,  pour  chacun  d'eux,  faire  application  des  usager 
réglementant  les  baux  à   ferme. 

Au  contraire,  dans  les  cantons  de  Mende,  Chéteauneuf,  ' 
Langogne,    Florac,    Ste  Enimie,    Massegros,   St-Chély, 
Serverette,  St  Amans,  Barre  et    Chanac,  l'objet  prin- 


r^ 


- 1^- 

cipal  étant  le  moulin,  il  faudra  se  reporter  aux  règl^ 
consacrées  par  les  usages,  et  que  po.u^  avons  relatées, 
pour  chacun  de  ces  cantons,  à  fa  section  des  baux  à. 
loyer. 

Terminons  cette  énumération  en  disant  qu'il. n'y  a 
pas  d'usages  dans  les  cantons  de  Fournels,  Aumont, 
St  Germain-du  Teil  et  Nasbinals. 

1"  A  la  durée.  —  Le  plus  souvent  ces  baux  sont 
consignés  dans  un  acte  et  la  durée  est  déterminée.  Lors- 
qu'il n'en  sera  pas  ainsi,  on  devra  se  reporter,  selon,  le 
canton  et  ce  que  nous  avons  dit  ci-dessus,  aux  usages 
régissant  les  baux  à  ferme  ou  les  baux  à  loyer. 

2°  Paiement  des  fermages.  —  Il  en  sera  de  môme 
pQur  le  paiement  des  fermages. 

5^  Délai  pour  le  congé.  —  Aiéme  observation. 

4"  Béparation^  locatives.  —  En  dehors  des  répara- 
tions locatives,  dont  nous  avons  donné  le  détail  à  la 
section  des  baux  à  loyer,  et  qui  sont  communes  aux 
baux  à  ferme  des  propriétés  rurales  et  des  mou- 
lins, le  preneur  d'un  moulin  doit  en  faire  certaines 
iiutres  qui  sont  la  conséquence  de  la  destination  des 
objets  loués.  Ainsi  il  est  tenu  de  réparer:  les  berges 
ea  terre  avec  planches  et  pieux  :  les  vannes  ;  les  vanna- 
ges et  palis;  les  ponts  servant  à  leur  accès  et  à  leurs 
manœuvres;  les  coursiers  ;  les  aubes;  les  garnitures 
des  dents  en  bois  du  grand  rouet,  des  roues  et  dej^ 
couronnes  ;  les  métiers,  machines,  outils  et  ustensiles 
qui  doivent  être  rendus  à  la  fin  du  bail,  marchant  et 
fonctionnant  ;  les  tournants  et  travaillants  qui  sont  : 
l'arbre  gisant  qui  est  placé  horizontalement,  l'arbre 
qHi  est  debout  avec  sa  potence  ^i  ses  frettes,  la  l^^pr 
tQrne  avçq  ses  frettes,  la  meule  gisante  qui  est  ÎQ^tt? 


bile^  la  iqeule  courante  qui  reçoit  le  mouvement  et 
couyre.la  ipeule  gisante,  les  deux  trémions,  la  trémieji 
la  huche  destinée  à  recevoir  la  farine,  le  baille-blé,  le$ 
moulinets,  Tarbredu  tambour  et  leurs  accessoires.  Outre 
les  tournants  et  les  travaillants*  sont  encore  à  la  charge 
du  locataire,  les  ustensiles  et  objets  mobiliers,  tels 
que  :  cables,  vérins,  pinces,  courroies,  treuils,  mar- 
teaux servant  à  rhabiller  les  meules...  Le  bailleur  doit 
auçsi  entretenir  les  digues  servant  à  retenir  les  eaux 
et  à  les  porter  en  plus  grande  quantité  sur  le  moulin  ; 
extirper  les  herbes  qui  croissent  dans  l'eau,  enlever  les 
attérissements  et  amas  de  vase  qui  se  forment  dans 
les  canaux  ou  conduites  d'eau,  soit  en  amont,  soit  ea 
aval  du  moulin. 

SECTION   6^    —   LOUAGE   d'OUVRAGE    ET   d'iNDUSTRIE. 

Les  usages  locaux  ont  force  de  loi  en  matière  de 
louage   de  services  en  ce  qui  a  trait  : 

l^  A   la  durée  ; 

^^  Au  congé  ; 

3*  >1m  paiement  des  gages  ; 

4**  Aux  obligations  du  martre  et  du  domestique. 

Le  législateur  s'occupe  au  titre  VII  du  code  civil  du 
lauage  des  domestiques  et  des  ouvriers,  mais  il  ne 
donne  aucune  définition.  Nous  devons  donc  rechercher 
ce  que  l'on  doit  entendre  par  l'expression  domestique 
et  ouvrier.  Sur  ce  point  Troplonget  Dalioz  sont  d'accord 
gour  reconnaître  que  par  domestique  on  doit  entendre 
les  serviteurs  à  gages  qui  donnent  leurs  soins  à  la  per- 
sonne et  au  ménage  ou  qui  sont  employées  aux  travaux 
agricoles,  pourvu  que  ces  serviteurs,  dans  ce  second  cas, 
^!^^^^  et  vivent  dans  la  maison  du   maître. 


r^  »  ■  •  •  ^ 


—  74  - 

Cette  définition  indique  qu'il  y  a  lieu  de  distinguer 
entre  ces  deux  sortes  de  serviteurs,  savoir  :  1^  Domes^ 
tiques  attachés  à  la  personne  on  au  ménage  ;  2*  Domes- 
tiques attachés  aux  travaux  agricoles. 

Nous  suivrons  celte  division. 

1*  Domestiques  attaches  a  h\  personne  ou  au  ménage. 

Les  domestiques  attachés  exclusivement  au  service  de 
la  personne  sont  peu  nombreux  à  la  campagne.  Ce 
louage  ne  se  rencontre  que  dans  les  agglomérations 
d'une  certaine  importance,  telles  que:  Mende,  Marve- 
jols,  Florac,  la  Canourgue,  Saint-Chély,  Saint-Germain  • 
du-Teil,  Chanac,  Saint-Germain-deCalberte,  Pont-de- 
Montvert,  Barre,  le  Malzieu,  Meyrueis,  etc. 

1**  Durée.  —  Disons  en  commençant,  et  cette  obser- 
vation est  applicable  à  tout  louage  ayant  une  personne 
pour  objet,  que  l'article  1,780  du  code  civil  ne  permet 
pas  d'engager  ses  services  autrement  qu'à  temps  ou 
pour  une  entreprise  déterminée.  Le  louage  de  services 
ne  peut  donc  être  contracté  pour  toute  la  vie  de  celui 
qui  s'engage  ;  une  pareille  stipulation  serait  contraire 
à  la  liberté  individuelle. 

Dans  le  département  de  la  Lozère,  tous  les  domesti- 
ques attachés  à  la  personne  on  au  ménage  sont,  d'après 
les  usages,  loués  à  Tannée,  mais  cette  indication  a  lieu 
plutôt  pour  déterminer  le  montant  des  gages  que  pour 
fixer  la  durée  de  ce  contrat.  Nous  verrons  on  effet, 
à  propos  du  congé,  que  le  maître  et  le  domestique 
peuvent,  à  toute  époque  de  l'année,  résilier  leurs  enga- 
gements, à  la  condition  de  se  donner  congé,  de  s'avertir, 
selon  l'expression  usuelle,  quelque  temps  à  l'avance. 
Généralement  le  louage  se  contracte  à  n'importe  quelle 


—  75  — 

époque  de  rannéc.  La  durée  se  compte  par  suite  de 
date  à  date.  Toutefois  rentrée  a  lieu  :  dans  le  canton 
de  Fournels,  le  1"  avril  ;  dans  celui  de  Barre,  le  I"  juin, 
le  1"  ou  le  6  octobre  ;  dans  celui  de  La  Canourgue,  à 
la  Toussaint  ou  le  2  mai. 

2®  Du  congé,  —  Le  louage  de  services,  comme  les 
autres  contrats  de  louage,  cesse  de  plein  droit  à  l'expi- 
ration du  terme  pour  lequel  il  a  été  consenti. 

Nous  avons  déjà  dit  que  la  fixation  d'une  année  était 
plutôt  pour  déterminer  le  montaut  des  gages,  que  pour 
indiquer  la  durée  de  ce  contrai.  Aussi,  est-il  de  prin- 
cipe que  le  maître  ou  le  domestique  peuvent  le  résilier 
à  toute  époque  de  Tannée.  Mais  dans  la  plupart  des 
cantons,  il  est  nécessaire  que  la  partie  qui  veut  béné- 
ficier de  ce  droit  donne  congé  à  l'autre.  Le  délai  n'est 
pas  partout  le  même.  Il  est  de  :  un  mois  dans  les  cantons 
de  Marvejols  et  de  Barre  ;  de  quinze  jours  dans  celui 
de  La  Canourgue  ;  de  huit  ou  quinze  jours  dans  les 
cantons  de  Sainte-Enimie  et  Massegros  ;  de  huitaine 
dans  celui  de  Mende.  Il  n'y  a  pas  d'usages  pour  le« 
autres  cantons. 

L'on  n'a  point,  en  cette  matière,  à  se  préoccuper  du 
point  de  savoir  à  quel  jour  correspond  la  sortie,  puisque 
nous  avons  fait  connaître  que  le  maître  et  le  domestique 
pouvaient,  même  dans  les  cantons  où  le  congé  csi  néces- 
saire, se  quitter  à  toute  époque. 

II  n'y  a  pas  non  plus  des  formes  particulières  à 
observer.  Le  congé  se  donne  presque  toujours  ver- 
balement, quelquefois  en  présence  de  deux  témoins; 
mais  nous  savons,  par  ce  qui  a  été  dit  précédemment,  le 
peu  de  valeur  de  ces  sortes  de  congés  lorsqu'ils  sont 
opposés  à  une  partie  qui  en  nie  l'existence. 


y  - 


t 


Les  règles  que  nous  venons  d'indiquer  s'appliquent 
aux  domestiques  des  deux  sexes  et  quelque  emploi 
qu'ils  remplissent.  Elles  sont  donc  communes  aux  cui- 
sinières, filles  de  chambre,  cochers,  laquais,  valets, 
nourrices,  etc. 

5**  Paiement  des  gages,  —  Dans  tout  le  département, 
a  l'exception  du  canton  do  Barre,  où  le  paiement  des 
gages  a  lieu  en  deux  termes  égaux,  Tun  mai  et  l'autre 
à  la  fin  de  l'année,  ce  paiement  a  lieu  à  la  fin  de  l'année 
du  louage. 

4°  Obligations  générales  du  rriaitre  et  du  domestique, 
—  Le  maître  est  tenu  de  loger  et  nourrir  convenable- 
ment son  domestique  et  de  remplir  les  autres  obliga- 
tions particulières  qu'il  a  pu  contracter.  Il  n'a  pas  le 
droit  d'exiger  d'autres  services  que  ceux  en  vue  des- 
quels le  serviteur  a  été  loué. 

Il  doit  payer  les  gages  aux  époques  fixées  par  les 
usages.  Pour  la  nourriture,  il  n'y  a  pas  de  règle  particu- 
iière;  mais  il  est  d*usage  que  si  le  serviteur  n'a  pas  droit 
aux  mêmes  mets  que  le  maître,  il  fasse  le  même  nombre 
de  repas  que  ce  dernier.  Dans  le  déparlement,  les  ser- 
viteurs des  deux  sexes  ne  peuvent  pas  exiger  qu'on  leur 
donne  du  vin. 

De  son  côté,  le  domestique  doit  donnera  son  maître 
les  soins  que  celui-ci  a  le  droit  de  demander  de  lui, 
conformément  aux  obligations  qu'il  a  contractées. 

Comme  tous  les  autres  contrats,  celui  de  louage  de 
services  se  résout  par  la  non  exécution  des  obligations. 
La  fidélité  d'un  domestique  et  son  respect  pour  son 
maître  sont  les  premières  obligations  qu'il  contracte. 
En  conséquence,  le  maître  qui  prouve  que  son  domes- 
tique   est   coupable    d'infidélités   ou    de    grossièretés 


.■•'!*■ 


\ 


—  77  — 

(soustractions  ou  injures  graves),  a  le  droit  de  le  reo- 
■voyer  sans  délai  et  avant  le  terme. 

Nous  avons  deux  observations  à  présenter,  elles  s'ap- 
pliquent : 

À.  —  Aux  femmes  de  ménage^  qui  ne  logent  pas  dans 
la  maison  du  maître  et  qui  ne  sont  pas  nourries  par  ce 
dernier. 

La  durée  du  louage,  mais  seulement  comme  indication 
du  montant  du  gage,  est  d'un  mois. 

Le  paiement  des  gages  a  lieu  tous  les  mois  à  terme 
échu,  c'est-à-dire  au  commencement  du  mois  suivant. 

Il  n'y  a  pas  d'usages  pour  le  congé. 

A  l'exception  de  la  nourriture  et  du  logement,  tout 
ce  que  nous  avons  dit  ci-dessus  à  propos  des  obligations 
réciproques  des  maîtres  et  des  domestiques  trouve  ici 
son  application. 

B.  —  Aux  nourrices  à  gages  habitant  avec  le  maître 
et  nourries  par  ce  dernier,  et  à  celles  gardant  chez 
elles  l'enfant  qui  leur  est  confié. 

La  durée  n'est  jamais  d'avance  limitée. 

Le  paiement  des  gages  est  exigible  tous  les  mois  à 
terme  échu. 

Les  maîtres  sont  tenus  dans  les  deux  cas  de  fournir 
les  objets  d'habillement  et  de  literie  de  l'enfant.  S'ils 
exigent  que  la  nourrice  habitant  chez  eux  porte  des 
tabliers  blancs,  ils  sont  tenus,  d'après  les  usages,  de 
les  leur  fournir. 

Les  nourrices  ne  peuvent  exiger  aucune  rémunération 
en  sus  du  prix  convenu.  Les  cadeaux  qu'on  leur  fait 
habituellement,  et  dont  l'importance  varie  avec  la 
situation  des  maîtres ,  le  dîner  de  sala  que,  dans  cer- 
tains  endroits,  notamment  dans  les  cantons  de  Chanac 


—  TS  — 

«t  de  Mcyrueis,  on  leur  sert,  sont  une  générosité  et  non 
une  obligalion  pour  les  maîtres. 

2°  Domestiques  attaqués  aux  thavaux  agricoles. 

1**  Durée,  —  La  tlurco  du  louage  de  services  pour 
i:es  doiiiesliques  est  d'une  année. 

Mais,  à  la  différence  des  serviteurs  attachés  à  la  per- 
sonne, ceux  einplo\és  à  une  cx|)loitalion  ou  à  des  tra- 
vaux agricoles  ne  peuvent  se  retirer  qu'à  l'expiration 
de  la  période  de  temps  pour  la([uclle  ils  ont  été  enga- 
gés, c'osl'à-dire  à  la  fin  do  raiinée  ou  de  la  saison,selon 
le  cas. 

Celui  (jui  prend  des  personnes  à  son  service  se  pro- 
pose (!c  les  employer  à  des  travaux  et  pour  un  temps 
déteiujiiiés  ;  de  même,  ces  personnes  ont  dû  compter 
qu'elles  resteraient  tout  le  temps  convenu  clicz  le  maître 
auprès  duquel  elles  sont  placées.  Ainsi,  en  ce  qui  con- 
cerne le  maître,  si  le  domest[(|uc  ne  remplit  pas  ses 
promesses  ou  s'il  sort  axant  le  terme  convenu,  il  en  ré- 
sulte [)our  le  premier  un  préjudice  plus  ou  moins  consi- 
dérable, suivant  (ju'il  a  plus  ou  moins  de  difficulté  à  le 
remplacer. 

En  te  (|ni  concerne  le  domesti(|ue,  si  le  maître  le 
force  à  sortir  avant  'o  temps  convenu,  il  éprouve  un 
dommage,  suivant  qu'il  trouve  plus  ou  moins  de  diffi- 
culté à  se  procurer  une  place. 

Dans  ces  différents  cas,  la  partie  qui  occasionne  ainsi 
un  pivj»»dicc  à  l'aulreMoit  le  réparer. 

Si  e'esl  le  maître  (pii  renvoie  un  il()mesli()uc,  il  faut 
distihi^uer  :  ou  ce  renvoi  est  un  acte  arbitraire,  ou  il  est 
fondé  sur  des  causes  justes  et  raisonnables.  Dans  le 
premier  cas,  le  domestique  pourra  exiger  une  indemnité 


—  »  — 

proportionnelle  au  temps  restant  à  courir.  Dans  le  se« 
cond  cas,  le  juge  peut  compenser,  s'il  le  croit  équitable, 
jusqu'à  due  concurrence,  le  montant  des  gages  dûs  à  ce 
dernier  et  restant  à  courir,  avec  Tindemnilé  à  laquelle 
aurait  droit  le  maître  qui,  par  la  faute  de  son  domesti- 
que, se  trouve  contraint  de  se  procurer  un  autre  servi- 
teur pour  le  remplacer. 

Si  c'est  le  serviteur  qui  quitte  son  maître,  il  faut  éga- 
lement distinguer  s'il  a  ou  non  des  motifs  légitimes 
pour  se  retirer.  Au  premier  cas,  le  maître  qui  Toblige 
à  sortir  lui  devra  des  dommages-intérêts,  qui  pourront 
représenter  la  part  de  gages  correspondant  au  temps 
restant  à  courir.  Au  second  cas,  le  serviteur  devra  ré- 
,  parer  le  préjudice  causé  en  abandonnant  les  gages  à 
courir  et,  en  outre,  en  autorisant  le  maître  à  retenir,  à 
titre  d'indemnité,  partie  de  ceux  qui  lui  sont  dûs. 

Il  arrive  assez  souvent  dans  le  pays  qu'un  domestique, 
après  avoir  passé  l'hiver  chez  un  maître  qui  l'a  ainsi 
nourri  et  logé,  se  retire  sans  motifs  sérieux  et  légitimes 
dans  l'espérance  d'obtenir ,  à  l'approche  des  travaux 
pressants,  un  salaire  plus  élevé  chez  un  autre.  Dans  ce 
cas,  pour  le  canton  de  Mende,  il  existe  une  réparation 
spéciale  qui  a  été  souvent  prononcée  par  le  juge  de  paix. 
Le  maître  a  non  seulement,  d'après  l'usage,  le  droit 
de  retenir  le  montant  des  gages  correspondant  à  la  du- 
rée du  temps  restant  à  parcourir  pour  arriver  au  terme 
du  louage,  mais  encore  celui  de  prélever  la  différence 
en  plus  qu'il  est  obligé  de  payer.au  nouveau  serviteur, 
entre  le  montant  du  gage  de  ce  dernier  et  celui  de 
l'ancien  domestique. 

Presque  toujours,  il  y  a  lieu  de  faire  ce  prélèvement, 


r. 


-  »0  - 

soit  parce  que  à  cette  époque  les  travaux  étant  pressanis 
et  pénibles,  il  est  difCcile  de  traiter  dans  des  conditions 
avantageuses  pour  le  maître,  soit  parce  que  ce  dernier 
profite  du  départ  de  son  domestique  pour  en  prendre 
un  plus  fort  ou  plus  habile  dont  les  exigérices  sont  plus 
grandes. 

Les  époques  fixées  par  les  usages  pour  l'entrée  sont  : 
pour  le  canton  de  Barre,  le  1"  juin  et  le  6  octobre  ; 
pour  celui  de  Saint-Germainde-Calberle,  le  30  septem- 
bre et  le  V  mai  ;  pour  celui  de  Fournels,  le  !•'  avril  ; 
pour  celui  de  la  Canourgue,  le  2  mai  et  la  Toussaint; 

4 

pour  ceux  de  Mende  et  de  Ghanac,  la  Toussaint.  II  n'y 
a  pas  de  date  fixe  pour  les  autres  cantons. 

2**  Du  congé.  —  Lorsque  le  maître  ou  le  domestique 
veulent  résilier  le  contrat,  ils  doivent  se  prévenir  dans 
un  certain  délai  avant  le  terme  du  louage.  Générale- 
ment, si  les  deux  parties  contractantes  ne  s*avertissent 
pas,  expression  consacrée  dans  le  pays,  un  nouvean 
louage  recommence,  et  sa  durée  sera  égale  à  celle  du 
premier. 

Le  congé  doit  être  donné  avant  le  terme  :  quinze  jours 
avant,  dans  les  cantons  de  Sainte -Enimie,  Massegros, 
Heyrueis  et  Mende  ;  huit  jours  avant,  dans  le  canton  de 
Chàteauncuf  ;  un  mois  avant,  dans  ceux  de  Marvejols  et 
Barre.  Dans  les  autres,  le  délai  n'est  pas  exactement 
déterminé. 

3**  Paiement  des  gages,  —  Le  montant  des  gages  est 
généralement  exigible  à  la  fin  de  chaque  année  du 
louage.  Dans  le  canton  de  Barre,  il  doit  être  payé 
le  6  octobre,  si  le  louage  a  commencé  le  l*""  juin, 
et  à  celte  dernière  date,  s'il  a  commencé  le  6  octobre. 
Pour  celui  de  Saint-Germain  de-Calberte,  il  fautdistin- 


»•  - 


—  8!   — 

guer.  Dans  les  parties  limitrophe»  au  canton  de  Barre, 
on  suit  les  usages  de  cette  localité  ;  dans  les  autres,  le 
paiement  des  gages  a  lieu  le  1*'  mai. 

4®  Obligations  du  maître  et  du  domestique.  —  Il  y  a 
lieu  d'appliquer  ici  les  règles  que  nous  avons  indiquées 
en  parlant  des  domestiques  attachées  à  la  personne. 

Domestiques  à  la  saison.  —  Il  arrive  souvent  dans  le 
pays  que  le  maître  loue  pour  une  période  de  temps 
déterminée  ,  n'excédant  pas  six  mois ,  des  serviteurs 
pour  la  garde  des  bestiaux  ou  pour  certaines  récoltes. 
On  dit  alors  <]ue  ce  serviteur  est  loué  pour  la  saison. 

Dans  un  grand  nombre  de  cantons,  on  loue  ainsi  des 
enfants  pour  la  garde  des  bestiaux  pour  une  période  de 
temps  comprise  entre  les  mois  d'octobre  et  de  mai. 

Les  gages  sont  exigibles  à  la  :fin  de  la  saison  pour 
laquelle  le  louage  a  été  consenti. 

Dans  divers  cantons,  notamment  dans  ceux  de  Mende, 
leBleymard,  Florac,  Châleauneuf,  Grandrieu,  Ste-Eni- 
mie,  Massegros,  le  berger,  en  sus  de  son  gage,  a  le  droit 
de  faire  pacager  avec  le  troupeau  de  son  maître  quel- 
ques bêles  à  laine  qui  lui  appartiennent.  Le  nombre 
varie  selon  l'importance  du  troupeau  du  maître.  Dans 
le  canton  de  Meyrueis,  il  est  d'usage  de  donner  aux  fem- 
mes, se  louant  à  l'année  pour  les  travaux  des  fermes, 
deux  ou  trois  livres  de  laine. 

Il  n'est  pas  nécessaire,  à  l'expiration  du  terme,  de 
donner  congé  au  serviteur  loué  pour  la  saison,  le 
louage  cesse  de  plein  droit  à  cette  époque. 

Louage. d'industrie.  —  Par  cette  expression,  on  en- 
tend les  travaux  effectués  par  des  personnes  payées 
à  la  journée,  au  métrage  ou  à  la  façon. 


6 


—  8i  — 

i°  Journaliers. 

Celles  qui  sont  louées  à  la  journée  pour  faire  un  tra- 
vail manuel  déterminé  prennent  le  nom  de  journaliers. 

Les  usages  locaux  ont  dans  ce  cas  force  de  loi  en  ce 
qui  concerne  : 

!•  La  durée  de  la  journée  ; 

2*  La  nourriture  ; 

5*  Les  salaires, 

1"  Durée  de  la  journée,  —  La  journée  commence  gé- 
néralement à  G  heures  du  matin,  été  et  ftiver,  et  se  ter- 
mine à  7  heures  du  soir.  Toutefois  lorsqu'il  ne  fait  pas 
jour,  le  journalier  n'est  pas  tenu  de  travailler.  Elle  com- 
mence :  dans  les  cantons  de  Chanac  et  de  Villefort,  à 
5  heures  du  matin,  et  finit  à  7  heures  durant  Tété,  et  au 
du  jour  jusqu'à  nuit  tombante  pendant  l'hivei*  ;  dans 
ceux  de  St  Germain-du-Teil  et  de  Nasbinals,  au  lever 
lever  du  soleil  et  se  termine  à  la  nuit  tombante;  il  en  est 
de  même  pour  celui  de  St-Germain-deCalberte;  dans  le 
canton  de  St-Chély,  à  5  heures  du  matin  et  finit  à 
7  heures  du  soir  durant  Tété  ;  à  7  heures  du  matin  et 
se  termine  à  5  heures  du  soir  pendant  l'hiver  ;  dans  ceux 
de  Sle-Enimic  et  Massegros,  à  5  heures  1/2  du  matin  et 
finit  à  G  heures  du  soir  en  été,  à  7  heures  li2  et  se  termi- 
ne à  6  heures  du  soir  en  hiver.  Dans  le  canton  du  Pont- 
de-Monlverl,  la  journée  est  de  12  heures  ;  dans  celui  de 
Barre,  de  12  heures  en  été  et  de  10  heures  en  hiver. 

2°  La  nowriiure.  —  Dans  les  villes  et  dans  les  agglo- 
mérations les  plus  importantes,  le  journalier  se  nourrit  ; 
au  contraire,  dans  les  villages  et  à  la  campagne,  il  est 
nourri  par  le  maître.  Mais  sur  ce  point  il  ne  saurait 
s'élever  de  difficulté,  car  ce  point  est  toujours  déter- 
miné à  l'avance. 


—  83  — 

Lorsque  ta  nourriture  est  donnée  par  le  maître,  le 
journalier  a  droit  aux  mêmes  aliments  que  les  autres 
domestiques  attachés  à  Texploitation  agricole.  Le  jour- 
nalier fait  trois  repas  pendant  l'hiver  et  quatre  durant 
l'été,  ou  plutôt  dans  la  période  de  temps  comprise  entre 
le  1*'  mai  et  le  50  septembre.  Pour  cela,  la  journée 
est  interrompue  ;  le  temps  consacré  à  chaque  repas  est 
de  demi-heure  et  il  est  a<;cordé  au  milieu  du  jour  une 
heure  de  repos. 

Les  faucheurs,  les  moissonneurs  et  les  femmes  char- 
gées de  faner  ou  de  lier  les  gerbes  sont  toujours  nourris 
par  le  maître.  Pour  ces  journaliers,  la  journée  dure  du 
lever  au  coucher  du  soleil. 

Quelquefois  les  moissons  sont  données  à  forfait;  dans 
ce  cas  les  personnes  qui  s'y  trouvent  employées  sont 
toujours  nourries  par  le  propriétaire. 

S®  Les  salaires.  —  Les  salaires  sont  réelés  à  la  fin 
de  la  journée  si  le  journalier  ne  fait  que  des  journées 
isolées;  ils  sont  payés  à  la  fin  dé  la  semaine,  si  le 
journalier  est  employé  durant  plusieurs  semaines. 

La  quotité  varie  selon  les  localités.  Elle  est  généra- 
lement de  2  fr.  ou  de  2  fr.  50  pour  les  journaliers  qui 
ne  sont  pas  nourris  par  le  maître.  Dans  le  canton  de 
Barre,  elle  est  :  de  1  à  2  fr.  50  pour  les  journaliers 
nourris,  de  2  fr.  à  5  fr.  50  pour  ceux  qui  ne  le  sont 
pas;  dans  celui  de  St-Chély,  de  2  fr.  50  pour  les  jour- 
naliers nourris,  de  4  fr.  pour  les  autres  ;  dans  celui  de 
Florac,  de  2  fr.  en  tout  temps  ;  il  est  en  outre  donné 
tous  les  jours  un  litre  de  vin  au  journalier  ;  pour  ceux 
de  Serverette  et  St-Amans,  de  1  fr.  en  hiver,  et  de  2  fr. 
en  été,"  lorsque  le  journalier  est  nourri,   dans   le  cas 


—  84  — 

contraire,  le  salaire  est  porté  au  double  ;  pour  ceux  de 
Ste-Enimie  et  du  Massegros,  de  1  fr.  25  en  hiveV,  et  de 
1  fr.  50  ou  1  fr.  60  en  été,  mais  le  journalier  est  tou- 
jours nourri  ;  pour  celui  de  Fournels,  de  2  fr.  en  tout 
temps,  et  le  journalier  est  aussi  toujours  nourri  parle 
maître. 

Les  journaliers  se  munissent  à  leurs  dépens  des  outils 
qui  leur  sont  nécessaires. 

Si  par  suite  du  mauvais  temps  ou  d'un  cas  de  force 
majeure,  ils  se  trouvent  dans  la  nécessité  de  suspendre 
leurs  travaux,  il  ne  leur  est  dû  aucun  salaire;  cepen- 
dant, s'ils  ont  travaillé  durant  toute  la  première  ou  la 
seconde  partie  de  la  journée  sans  interruption,  la  demi- 
journée  doit  leur  être  payée. 

Dans  les  cantons  de  Villefort,  St-Germain-de-Calberte 
et  Barre,  les  propriétaires  et  les  fermiers  font  ramasser 
les  châtaignes  par  des  journaliers,  ou  donnent  ce  tra- 
vail à  des  individus  qui  s'associent  entre  eux  pour  cela 
et  connus  sous  le  nom  :  à  Villefort,  de  quarteurs,  et  à 
St-Gcrmain  de-Calbertc  et  à  Barre,  de  clnidiers.  La 
dénomination  de  qiiarteurs  semblerait  indiquer  qu'ils 
ont  droit  au  quart  de  la  récolte.  Il  n'en  est  pas  cepen- 
dant ainsi  puisque  la  part  qui  leur  est  attribuée  à  titre 
de  rémunération  est  d'un  cinquième  dans  le  canton  de 
Villefort,  et  d'un  tiers  ou  d'un  quart  ou  encore  de  deux 
neuvièmes,  suivant  l'importance  delà  récolte,  dans  les 
cantons  de  St  Germain  et  de  Barre. 

Le  propriétaire  ou  le  fermier  fournissent  le  logement, 
le  séchoir  et  le  bois  pour  faire  sécher  les  châtaignes. 
Dans  le  canton  de  Barre,  ils  donnent  encore  des  pommes 
de  terreaux  claidiers»  Ces  derniers  se  nourrissent  prin- 
cipalement de  soupe  et  de  châtaignes,   et  on  ne  leur 


—  85  — 

donne,  à  Barre,  et  dans  les  environs,  du  pain  que  le 
diinanche. 

Le  séchoir  ou  claie  (clide)  se  compose  de  deux 
ap|l>artements  situés  l'un  au  rez-de-chaussée  l'autre  au* 
dessus.  Dans  la  pièce  du  bas,  on  allume  du  feu  qui  est 
entretenu  nuit  et  jour.  L'appartement  du  dessus  n'a  pas 
de  plancher  ;  il  y  a  seulement  des  poutres  transversales 
sur  lesquelles  on  place  des  barres  de  bois  de  10  à 
20  centimètres  de  diamètre,  rapprochées  les  unes  des 
autres  de  manière  à  empêcher  les  châtaignes  répandues 
au-dessus  de  couler  dans  la  pièce  inférieure  et  à  laisser 
cependant  la  fumée  pénétrer  entre  ces  pièces  de  bois. 
Les  châtaignes  sont  laissées  ainsi  exposées  à  la  fumée 
durant  trois  semaines  ou  un  mois.  Au  bout  de  ce  temps, 
on  les  remue  avec  une  pelle  et  lorsque  l'opération  est 
finie,  on  les  masse  avec  des  plateaux  massues,  en  bois, 
de  50  centimètres  de  diamètre,  garnies  en  dessous  de 
petits  morceaux  de  bois  en  forme  de  piquets.  Peu  à  peu, 
Tefnveloppe  de  la  châtaigne  se  détache,  mais  les  châ- 
tiaiighes  n'ont  pas  encore  cette  couleur  blanchâtre  que 
flous  leur  connaissons. 

Pour  l'obtenir  on  les  place  dans  dés  caisses.  Les 
hommes,  chaussés  de  sortes  de  souliers  se  bridant  Sdr 
le  pied  et  ayant  des  semelles  en  bois  garniies  de  cfam- 
po^tis  de  dix  centimètres  environ  de  longueur,  piétinent 
les  châtaignes  que  Ton  a  placées  dans  les  caisises,  et  à 
la  sorte  de  ce  travail,  l'enveloppe  ou  la  ^péau  se  détàfctie 
colèplètement. 

Ôà  passe  ces  fruits  bu  tamis  pour  faire  toùibër  la 
poussière  qui  s'est  faite,  et  la  châtaigne  é^  alors  mar- 
ctKihde. 

Quelquefois  certains  jtlaW^iirs^  apHès  àVoîrfait  éùbiv 


—  se- 
aux châtaignes  l'opération  du  cnassagc,  enferment  ces 
fruits  dans  un  sac,  puis  frappent  à  tour  de  bras  soit  sur 
un  rocher,  soit  sur  un  tronc  d'arbre,  pour  débarrasser 
la  châtaigne  de  son  enveloppe.  Puis  on  passe  au  crible 
afin  de  faire  disparaître  tous  les  détritus. 

D'autres  font  passer  la  châtaigne  au  moulin.  Dans 
certaines  localités,  celles  qui  sont  préparées  a  l'aide  de 
ce  moyen  sont  plus  lecherchées. 

2^  Travail  au   métrage  et  a   \ji   façon. 

A.  —  Constructions j  maçonneries.  —  Pour  savoir  le 
prix  d'une  construction,  il  faut  d'abord  connaître  son 
volume.  Pour  cela,  on  mesure  à  plein  comme  à  vide 
toute  la  surface  par  mètres  carrés  ou  par  toises,  et  la 
profondeur  ou  épaisseur,  et  on  multiplie  ensuite  le  total 
par  le  prix.  Dans  les  régions  où  l'on  emploie  le  granit, 
on  doit  donner  aux  constructions  de  70  à  75  centimè- 
tres ;  le  prix  est  ordinairement  de  5  francs  à  5  fr.  50  ; 
dans  celles  où  l'on  se  sert  du  calcaire ,  Tépaisseur 
moyenne  est  de  6d  centimètres  et  le  prix  de  4  fr.  75 
à  5  fr.  Nous  entendons  parler  des  constructions  à  pierre, 
chaux  et  sable,  crépissage  non  compris. 

Mais  entre  les  divers  cantons,  Vécart  est  si  grand 
entre  les  prix,  que  nous  devons  reproduire  pour  la  plu- 
part d'entre  eux  ceux  qui  nous  ont  été  indiqués. 

Dans  les  cantons  de  Châteauneuf,  Langogne  et  Gran- 
drieuy  le  prix  de  la  maçonnerie  est  de  6  fr.  50  à  7  fr. 
le  mètre  carré,  celui  de  la  taille  du  granit  est  de  9  fr. 
le  mètre  linéaire. 

Dans  celui  de  Saint-Amans,  le  maçon  est  toujours 
nourri  et  son  travail  lui  est  payé  à  raison  de  5  fr.  le 


-  87  — 

mètre  carre  sur  une  épaisseur  de  60  centimètres  en- 
viron. 

Il  n'y  a  pas  d'usage  dans  le  canton  de  Villefort. 

Les  prix  sont  dans  les  cantons  de  :  Marvejols,  de 
10  fr.  le  mètre  cube  pour  la  maçonnerie,  de  70  fr.  le 
mètre  ciibe  pour  la  taille  ;  Saint-Chély,  de  10  fr.  le 
mètre  carré  sur  une  épaisseur  de  60  centimètres  pour  la 
maçonnerie,  et  de  B  fr.  le  mètre  linéaire  pour  la  taille  ; 
la  Canourgue,  de  35  à  40  fr.  le  mètre  cube  de  maçon- 
nerie, de  3  à  4  fr.  le  mètre  linéaire  pour  la  taille  ; 
Florac,de  6fr.  le  mètre  cube  de  maçonnerie,  de  1  fr.  25 
par  mètre  linéaire  pour  la  taille  ;  Barre,  de  12  fr.  la 
canne  ou  les  4  mètres  carrés,  de  5  fr.  pour  la  taille  des 
pierres  par  mètre  linéaire  ;  Saint-Germain-de-Calberte, 
de  7  fr.  le  mètre  cube  de  maçonnerie,  on  apporte  du 
dehors  la  pierre  toute  taillée  et  les  prix  différent  beau- 
coup ;  Pont-de-Montvert,  de  10  à  11  fr.  le  mètre  cube 
de  maçonnerie,  de  4  fr.  le  mètre  linéraire  pour  la  taille. 

A  part  ce  que  nous  avons  dit  au  début  et  qui  est 
applicable  au  canton  de  Mende,  il  n'y  a  pas  d'usages 
dans  les  autres. 

Les  prix  de  la  pierre  de  taille  pour  marches  d'escalier 
ou  dallages  est  déterminé  par  la  surface.  Il  est  de  10  à 
12  fr.  le  mètre  carré  pour  le  calcaire,  de  15àl8fr. 
pour  le  granit. 

B.  —  Menuiseries,  charpentes,  portes,  fenêtres,  cloi- 
MnSj  planchers,  etc.  —  Généralement,  pour  les  char- 
pentes, le  prix  des  bois  travaillés  et  posés  est  de  60  fr. 
le  mètre  cube  ;  celui  des  portes,  fenêtres,  contrevents, 
de  6  à  7  fr.  le  mètre  carré  ;  celui  des  cloisons  de  3  fr. 
à  3  fr.  10  ;  des  parquets  ou  des  planchers,  de  3  fr.  le 
mètre  carré,  pose  comprise. 


—  88  — 

Ils  est,  dans  les  cantons  de  :  Marvcjols,  7  fr.  le  mètre 
carré  pour  fenêtres,  de  3  fr.  23  le  mètre  carré  pour  les 
cloisons,  de  4  fr.  50  le  mètre  carré  pour  les  parquet* 
ou  planchers,  de  65  fr.  le  mètre  cube  pour  les  grosses 
pièces  de  charpente,  de  4  fr.  50  le  mètre  carré  pour  la 
toiture  et  la  douelle  ;  la  Canourgue,  de  4  à  5  fr.  le 
mètre  carré  pour  les  portes,  fenêtres  et  contrevents, 
de  3  fr.  le  mètre  courant  pour  les  cloisons,  de  5  fr.  le 
mètre  courant  pour  planchers,  de  3  fr.  le  mètre  courant 
pour  les  charpentes;  SaintChély,  de  lOfr.  le  mètre 
carré  pour  les  portes,  fenêtres  et  contrevents  ;  de  5  fr. 
le  mètre  carré  pour  cloisons,  de  2  fr.  le  mètre  carré 
pour  planchers  ;  Florac,de  7  fr.  pour  les  portes,  châssis, 
fenêtres  et  contrevents,  de  3  fr.  le  mètre  cube  pour 
planchers  sur  solives,  de  70  à  80  fr.  pour  les  grosses 
pièces  de  charpente,  le  mètre  cube,  pose  comprise  ; 
Barre,  ils  sont  à  peu  près  les  mêmes,  sauf  pour  la  char- 
pente où  ils  sont  de  58  à  80  fr.  ;  Pontde-Montvert,  de 
8  fr.  le  mètre  carré  pour  les  portes,  fenêtres  et  con- 
trevents, de  3  fr.  pour  les  planchers,  de  60  fr.  pour 
les  grosses  pièces  de  charpente....  Dans  les  cantons  de 
Saint-Germain  deCalberte,  Saint-Germain-du-Teil,  Nas- 
binals,  Sainte-Enimie  et  Massegros,  tout  est  fait  à  la 
journée. 

G.  —  Peinture.  —  Le  prix  du  mètre  superficiel  des 
peintures  à  trois  couches  est  généralement  de  1  fr. 
Il  est,  dans  les  cantons  :  de  Langogne,  Châteauneuf, 
de  1  fr.  50  ;  de  St-Chéîy,  de  1  fr.  75  ;  de  Marvejols, 
1  fr.  20  ;  de  La  Canourgue,  de  2  fr. 

D.  —  Toitures  en  ardoises  du  pays.  —  Le  prix  moyen 
par  mètre  carré  pose  comprise  est  de  3  fr.  11  est,  dans 
les  cantons  de  Marvejols,  de  2  fr.  50  :  de  Saint-Chély, 
de  5  francs. 


—  w  — 

E.  —  Crépissage.  —  Il  y  a  lieu  de  distinguer  entre 
le  crépissage  intérieur  et  extérieur.  La  valeur  moyenne 
est,  par  mètre  carré,  de  0  fr.  20  à  l'extérieur,  de  0  fr.60 
à  l'intérieur.  Elle  est,  dans  les  cantons  de  :  StChély, 
de  0  fr.  70  à  l'intérieur  ;  du  Pont-de-Montvert,  de  0  fr.  40 
à  V'extérieur;  Saint-Germain  de-Galberte,  de  0  fr.  80 
à  l'intérieur;  Barre,  de  0  fr.  80  à  i  fr.  40,  selon  que 
le  lieu  où  le  sable  est  extrait  est  plus  ou  moins  éloigné. 

F.  —  Serrurerie.  —  Les  grosses  pièces  telles  que 
pentures  placées  ont  une  Valeur  de  0  fr.  70  le  kilogr., 
les  petites  de  0  fr.  60,  mais  le  plus  généralement  il 
existe  un  prix  spécial  pour  chacune  d'elles. 

Le  prix  est  dans  les  cantons  :  de  Barre,  de  1  fr.  le 
kilogramme  pour  les  grosses  pièces  ;  du  Pont-de* 
MOntverty  de  0  fr.  80  à  1  fr.  ;  de  Châteauneuf,  Langogne, 
de  0  fr.  60  à  1  fr.  ;  de  Marvéjols,  de  0  fr.  60. 


—  90  — 


TITRE  TROISIEME. 


ANCIENNES    MESURES 

EN  USAGE  DANS  LE  DÉPARTEMENT  DE  LA  LoZÈRE 

et  de  leur  rapport  aoec  le  système  métrique. 


l"t  PARTIE. 
Mesures   ag^raires. 


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MESURES   ACTUELLES 

MESURES 

ANCIENNES. 

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ANCIENNES. 


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la  miège. 


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MESURES   ACTUELLES 

MESURES 

ANCIENNES. 

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ANCIENNES. 


MESURES   ACTUELLES 


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la  bouteille., 
le  setier . . . . 


le  boisseau, 
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la  bouteille 
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MESURES 


ANCIENNES. 


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le  setier . . . 


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la  feuillette 
la  miège. . . 
la  pinte.. . . 
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le  boisseau, 
la  carte.. . . 
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la  miège, 


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MESURES  ACTUELLES. 


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MESURES 

ANCIENNES. 

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la  feuillette  .  . 
la  bouteille. .   . 

la  pinte 

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la  coupe.  . . 

le  boisseau . . 

la  cart(» .... 

le  seller  .  .    . 

récuollée  . . . 
la   houleillo. . 

la   pinle 

la  carte 

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le  setier .... 


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Mesures  des  surfaces. 


MESURES 


ANCIENNES  . 


Pan  carré. 
Canne. . . . 
Doxtre    . 


MESURES   ACTUELLES. 


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TABLE    DES    MATIERES 


TITRE     PREMIER. 


CHAPITRE  !•'.  —  Des  Servitudes. 

ragti. 

Introduction 3 

SECTION  1".  —  Du  Bornage.  —  Définition 7 

Bornes  naturelles,  piquières 9 

Bornes  artificielles  bornes   proprement 

dites 10 

Bornage  de  terrains  nus 13 

—               —        boisés 13 

SECTION  2*.  —  De  la  Clôture.  —  Définition 13 

Lieux  où  elle  est  obligatoire 14 

Villes,  faubourgs 14 

Matériaux  emplo;^s 16 

Hauteur 16 

Epaisseur 16 

Différence  de  niveau 17 

SECTION  3*.  —  Des  Plantations.  —  Loi  du  20  août  1881.  17 

Arbres » 18 

Fruits  tombant  chez  le  voisin 19 

Distance  à  observer 19 

Châtaigniers 19 

Arbuste?,  arbrisseaux,  distance  à  obser- 
ver   21 

^<ur  nrit<jy«n 21 


». 


—  Il  — 

Pages 

Haies 21 

Palissades 22 

SECTION  4*.  -    Des  Fosses,  —  Distance  à  obseiTer. ...  22 

Loi  du  20  août  1881 22 

SECTION  5*.  —  Du  Passage,  —  Observations  générales.  24 

Largeur  pour  piétons 2f) 

—  chars  et  chariots 2H 

—  bestiaux 26 

Dispositions  accessoires,     passage   pour 

arrosage 27 

Dispositions  accessoires,  pour  cloaques. .  28 

—  élagage ...  28 

—  tour  d'échelle.  28 

CHAPITRE  IP.  —  Constructions  nuisibles  au  voisin. 

Observations  générales 29 

Mur  mitoyen  et  non  mitoyen 29 

CHAPITRE  III*.  —  Cours  d'eau. 

Usage  des  eaux  courantes 33 

Curage  des  fossés 34 


TITRE    DEUXIEME. 


CHAPITRE  I".  —  Du  Louage. 

SECTION   1".  —  Bail  à  lor/er.  —  Meubles 36 

Durée,  —  Maisons  et  appartements 36 

—  Chambres  meublées 38 

Magasins,  ateliers 39 


—  riT  — 

Kpoqucs  do  reuti'ùtî  <.'ii  jouissance 39 

Paiement  des  ferma  (j  es,  —  Maisons....  39 

—  Cljambres  meublées.  39 

—  Magasins,  ateliers . .  39 
Fermages  quérables • 40 

—         portables 40 

Délai ^OMv  lo  congé,  tacite  reconduction.  40 

Forme  du  congé 40 

Preuve  du  congé 41 

Maisons 42. 

Chambres  garnies 42 

Délai  pour  les  militaires 43 

Réparations  locatices,  —  Djéfinition 44 

SECTION  2*.  —  Bail  à  ferme.  —  Domaine,  piôce  volante.  46 

Durée.  —  Règle  générale 47 

Assolement 47 

—  terrains  calcaires 48 

—  —       granitiques 49 

--                        prairies 49 

—  bois 50 

Délai  pour  ron<jé.  —  Cas  où   il  est  né- 
cessaire^   .^ 51 

hliitrôos  on  jouissance 54 

Obligations  du  fermier.    —  Obligations 

f)riiicipales 54 

1"  Respecter  l'assolement 54 

2°  Réparations  locatives 57 

Enumération 57 

8"  paiement  des  fermages,  observation.  57 

Lieux  où  ils  sont  quérables 57 

—             portables 58 

1"  Garnir  l'héritage  de  bestiaux  et  usten- 
siles nécessaires 58 

Hostiaux.  —  Inventaire 59 

—  Variations  dans  les  cours. . .  60 
Argent  prt>té  par  le  bailleur 60 

—  Ustensiles 61 


Qucsiiorts  accessoij'c^.  —  Pailles,  fumiers.  62 

—  Bois 63 

Cliasse 63 

—  Charrois 63 

—  Pigeons 64 

—  Volailles 64 

—  AbeiUes 64 

Obligations  réciproques  entre  fermiers, .  65 

Animaux  domestiques 65 

Bûtes  de  trait 65 

SECTION  3*.  —  BcLUX  à  moitié  fruits.  —  Dé6nition  ...  65 

Durée 66 

Délai  pour  le  congé 67 

Partoffe  d^es  Jhtits,  modes  de  Topérer. .  67 

Choses  partageables 67 

—      impartageables 68 

PrélèTeraent  de  la  dîme 68 

Obligations-  du  colon 68 

1"  Entretien  de  la  chose 68 

2*  Garnir  les  lieux  loués 69 

3*  Faire  les  réparations  locatives 69 

Obligations  réciproques  entre  colons 69 

SECTION  4*.  —  Contrat  improprement  appelé  Cheptel  .  69 

Son  objet 69 

Durée 70 

Obligations  du  preneur,  —  Soins 70 

Rétribution .  70 

SECTION  5'.  —  Baux  des  moulins,  —  Distinction 71 

Durée 72 

Paiement'  des  fermages 72 

Délai  pour  le  congé 72 

Réparations  locatioes 72 

SECTION  6*.  —  Louage  d^ouvrage  et  d'industrie,  —  Na- 
ture de  ce  contrat 73 

Durée 73 

Délai  pour  congé 73 

Des  gages • .  73 


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()hligationji  réciproques 73 

Domostiques  attachés  à  la  personne  ot  au 

ménage 74 

Durée  du  bail 74 

Du  eongc 75 

I^aiemeni  cfes  ffofjes 7(> 

Obligations  rùeiproques 76 

Femmes  de  ménage 77 

Sourrices 77 

noHicstiques    attachés    à    l'exploitation 

agricole 7S 

Indemnité  réciproque 78 

Congé t^  . .  8() 

Gagea 8() 

Obligations  réciproques 81 

Louage  d'industrie,  son  ohjet 81 

Jot/rnaliers.  —  Définition 82 

—  Durée  dr  la  Journée.. . ,  83 
De  la  nourriture 82 

—  Des  salaires 83 

l'ranau.v  ou  métrage  on  à  la  façon 8t> 

!•  Constructions,  maçonnerie 8(> 

l^rix  divers 8H 

2*  Menuiserie,  prix 87 

.'{•  i'einture,   j^rix 88 

î'   Toiiui'c,  prix 88 

5*  Créj)issage,    prix 8*^ 

ti*  Serrurerie 8*'> 


—   ▼!   — 


TITRF    TROISIEME. 


AiM^t^nnes  mesurer  et  de  leui*  i*app<»ri  avec 

les  mesures  légales. 

r*  pARTiK.   —    Mcsiuvs  agraires  . .    iH) 

2*  Partik.  —        —        de  capacité  pour  grains  et  li- 

(juides î>2 

3*  Partie.  —   Mesures   linéaires  et  itinéraires 99 

4*  Partie.  —         —        des  surfaces 99 

S*  Partik.  —   Poids 1(M> 


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BULLETIN 


LA   SOCIÉTÉ    D'AGRICULTURE 


DE  LA  LOZÈRE 


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BULLETIN 


DE  LÀ 


Jnl>u0(rtr,  Sdencii  tt  3lrt0 


DU 


DÉPARTEMENT  DE   LA  LOZÈRE. 


TOME  XXXVII*. 


1886 


Janvier. 


MENDE 

IMPRIMERIE  TYPOGRAPHIQUE    DE  A.  PRIVAT, 

Rue  Basse,  5. 

1886 


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CONSEIL   D  ADM IMINISTRATiq]» 

DE  LA  SOCIÉTÉ 


Pré8i46iit  d'Honneur. 

M.  BONNEFOY-SIBOUR,  Préfet  du  département. 

MM.    MONTEILS  ^,  ancien  de'pute',  Président; 

L'abbd  POLGE,  vicaire  général,  Fice^Président  ; 
Q^  DE  Lescurb,  propriétaire,  )d; 

L'abbé  BossE,  aumônier  de  Tbosp.,  S ecrétaire' général; 
André,  archiviste  du  département,  Secrétaire-adjoint  ; 
ViNCENS,  chef  de  division  de  préf.  hon.  id ; 

Henri  Second,  Trésorier. 

Comité  de  Questure . 

MM.    André,  bibliothécaire-archiviste  , 

L'abbé    BoissonAde  ,     conservatear    des    collections 

d'histoire   naturelle  ; 
L'abbé  Bosse,  conservatenr  du  Mutée  des  beaux  ^arts* 

Comité  de  Publication* 

MM.  MM. 

Abdré,  Secrétaire  du  Comité  ;  L'abbé  BoiSSONADB  ^ 

AURICOSTB  ^  BONNEFODS 

Barbot,  docteur  médecin  ;  L'abbé  BossE  ; 


—  6  — 

MM.  MM. 

BousrjoL  (C),  receveur  de  Moulin,  conseiller  à  laCoar 
l'hospice  de  Mende  3  d'appel  de  Nimes  ; 

LefrANG,  ingëniear  en  chef  L'abbë  SoLÂNET  ; 

des  Ponts  et  chaussées  ^  N...« 

HONTEILS  (Atnédëe)  ; 

Comité  de  la  Pépinière. 

MM.  C^  "DE  LescvkEj  Président; 

BoNNEFOUS  (Emile),  négociant  ; 

Bourbillon  (X.),  dëputë; 

BoYER,  conservateur  des  hypothèques  en  retraite  ; 

DE  Charpal  (J*))  juge  de  paix; 

MONESTIER,  propriétaire  ; 

N.... 

Comité   d'Archéologie. 

MM*    ANDRÉ,  archiviste  ; 
L'abbé  BoissonAde  ; 
L'abbé  BossE  ; 
Bourbillon  (Maurice)  •, 
Germer-Durand  j 
JouRDAN  (Louis)  ; 
Roussel,  agenl-vojer  en  chef. 


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—  7  — 


LISTE 

DES  MEMBRES  DE  LA  SOCIÉTÉ 


AVEC  L'ANNEE  DE  LEUR  NOMINATION. 


Membres  titulaires  résidant  à  Mande. 

MM. 
1842  Roussel  (Thëophîle)  ^^  sénateur,  conseiller  gênerai. 

1849  C*  deLescure  (Edmond),  propriétaire,  ancien  maire. 

1850  Bourbillon  (Henri),  proprie'taire,  ancien  maire. 

1851  MONTEILS  (Ame'dée)  i}^,  ancien  députe',   médecin  de 

l'hospice^  membre  de  la  Société  nationale  de  chiruïgîe, 
conseiller  général. 

1855  Bosse,    (Pabbé),  aumônier  de  Thospice. 
RouNiOL  (Cbarles)  (A  ^)^  receveur  de  l'hospice. 
ViNCENs,  chef  de  division  honoraire. 

1856  POLGE  (l'abbé),  vicaire  général. 

Lefranc,  ingénieur  en  chef  des  ponts  et  chaussées. 

1857  C*«  de  Corsac  (Clément),  conseiller  général,  maire  de 

Servières. 
Bardol,  conducteur  des  ponts  et  chaussées. 
Rimbaud  (A  iyf),  ancien  juge  au  tribunal  de  Mende. 
Barbot  (Fernand),  docteur- médecin,  ancien  maire. 
1859  Boissonade  (l'abbé),  professeur  au  Petit-Séminaire. 
1861  Bourbillon  (Xavier),  propriétaire,  député,  conseiller 

général. 
1863  Privât  (Camille),  imprimeur. 


—  *  — 

MM, 

1 863  Rivière  de  Lârque,  propriétaire,  hncien   conseiller 

général 9  ancien  maire. 
BONNEFOUS  (Emile),  négociant. 
186A   André  (A  i||),  archiviste  départemental. 
MOJyESTlER  (Léopold),  propriétaire. 

1868  Agulhon,  atocat. 

1869  AuRicosTE,  chef  de  division  li  la  préfectare. 
Grodsset  (Frédéric),  avocat. 

1870  J0URD4N  (Loais)  (A  i||),  avocat,  maire  de  lyiende. 

1871  Paulet,  architecte- vojer  de  la  ville  de  Mende. 

1872  Boyer,  conservateur  des  hjpothëqaes  en  retraite. 
Cârbonnier  (Maurice),  propriétaire. 

i873  ParâdAN  (Joseph),    avocat,    ancien  eonseiller  de  pr^ 

fecture. 
1475  Second,  négociant,  ancien  maire. 
JOORDAN,  avoué-licencié. 

1878  Germer-Durand,  architecte  du  département. 
Troupel,  vétérinaire. 

1879  Barândon,  docteur- médecin,  conseiller  général. 

1880  Blanc  (l'ahbé),  chanoine. 
Chevalier  (Louis),  propriétaire. 
Delmâs,  docteur- médecin. 

BouRRiLLON    (Maurice),    docteur- médecin,    conseiller 
d'arrondissement . 

1881  Grodsset  (Paul),  avoué. 
Caupert  (Jules),  propriétaire. 

1882  CosTE  (l'abbé),  professeur  au  Petit-Séminaire. 
Boyer  (Pierre),    docteur- médecin. 

1883  Arnault  [Jules],  sous-inspecteur  de  l'enregistrement. 
Arnault  (Lucien] ,  propriétaire  à  la  Vernède . 
Deltour  (Henri),  propriétaire. 


—  9  — 
MM. 

1883  Roussel,  agent- voyer  en  chef  dqser?ice  \icia^|. 
MÉLY  cndet,  négociant. 

Châbaud,  avoué. 

1884  Breil,  professeur  départemental  d'agriculture. 
Malige  (Jules),  propriétaire. 

1885  Jacques,  directeur  de  la  succursale  delà  Banque  de 

France. 


Membres  titulaires  résidant  hors  du  chef-lie^, 

MM. 

1849  Teissonnière  (O  i}^),  président  de  Chambre  honoraire 

à  la  cour  d'appel  de  Nimes,  boulevard  Malesherbefl, 
37,  Paris. 

1850  de  RoziÊRB  (Eugène)    (O  ^)^   sénaleur,  Membre  de 

rinstitul,  professeur  au  Collège  de  France,  conseil- 
ler général,  maire  du  Malzieu- Ville. 

1851  B°°  DE  Chapelain,  [jropriétalre  au   Champ,  anciea 

conseiller  général. 
Ignon,  juge  de  paix  à  Millau. 

1855  B^°  DE  Baumefort,  propriétaire  à  Soulages,  commane 

d'Aurouï. 
Daudé  (Jules)  ^,  docteur-médecin,  conseiller  général, 

maire  de  Marvejols. 
Moulin,  conseiller  à  la  cour  d'appel  de  Nimes,   pro* 

priétaire  à  Mende. 

1856  MoNTEiLs  (Eugène)  ^,  docteur-médecin  li  Florac. 
Ollier  (Paulin),  manufacturier  à  Marvejols. 

1oD7  Abinal  ,    ancien   conseiller  d'arrondissement,   ancien 
juge  de  paix«  docteur- médecin  h  la  Canoargue* 
M»*  DE  Brion,    conseiller    général,  maire  de  Foomek, 


—   10  — 
MM. 

1858  RODIER,  percepteur  en  retraite  h  Langogne. 

DES  Molles  (Galixle),  propriétaire  au  Malzîeu-Ville. 

M**  DE  Cabot  de  la  Fare,  ancien  sous-préfet,  pro- 
priétaire à  Ârigès,  maire  de  Béiloués. 

CokstANS,  ancien  conseiller  général,  ancien  juge  de 
paix,  h  la  Canourgue. 

Ramadier,  notaire  h  Serverette. 

1859  Salanson,   président  du  tribunal  de  Marvejols,  ancien 

président  du  Comice  agricole  de  Florac. 

1860  DE  Fenouillet,    propriétaire,    ancien   Heatenant  de 

louveterie,  aux  Fons,  commune  de  Bassurels. 

Talansier  (Camille),  mimufacturîer,  conseiller  d'ar- 
rondissement, président  de  la  Société  de  Secours 
mutuels,  Il  Marvejols. 

Mayran  (O  ^),  sénateur^  propriétaire  à  .la  Baume, 
commune  de  Prinsuéjols. 

C**  DE  Bernis,  propriétaire  à  Salgit,  commune  de 
Vebron . 

1861  Benoit,  notaire,  ancien  maire  de  Villefort. 

JOLY  DE  MOREY,  (Eugène),  conseiller  général,  ancien 
maire  de  Meyrueis. 

1862  POLGE  DE  COMBRET,  juge  de  paix  à  Nimes,   proprié- 

taire h  Villefort. 
RoussET  DE  PomAret  ^ ,    ingénieur  dus    ponts    et 

chaussées  en  retraite,  h  Viala«. 
COMBET  ^,  propriétaire,   maire  de  Saint-Michel-de- 

Dèze. 
LAKONDès  de  la  Borie,  ancien  maire  de  Grandrieu. 
Bonnet,  notaire,  conseiller  général,  maire  de  Château* 

neuf-de-Randon. 

1863  DE  CharpAL  (Jules) «  juge  de  faix  h  Chanac. 


—  Il  — 

MM. 

1864  SlAU,  notaire  h  Vîllefort. 

Levrault,  ancien  coulrolear  des  contributions  direc- 
tes, propriétaire,  ancien  maire  de  Lanaéjols. 

Odilon  BiRROT ,  propriétaire  à  Planchamp,  ancien 
président  de  la  Société  historique  et  archéologique 
des  Vans. 

Sâury,  ancien  maire  de  Banassac. 

1865  Baron  Louis  Brun  de  Villeret,  ancien  conseiller  gé- 

néral, au  Maizieu-Ville. 
Valcroze,  conseiller  général,  maire  de  Saint-Martin- 
de-Boubaux. 

1868  DE  Malafosse  (Louis),  propriétaire  à  Marvejols. 

M°*®  veuve  SiLVAT,  née  DES  Molles,  à  Saint-Germain- 

de-Calberle. 
Bertrand,  ancien   conseiller  dVrrondissement ,   juge 

de  paix  à  Grandrieu. 

1869  Blanquet(P.),  au  Pont-desEstrets,  maire  de  Rimeize. 
DE  Colombet,   ancien  sénateur,    conseiller   général, 

ancien  maire  de  Langogne. 
RODIKR  (Joseph),  propriétaire  à  Langogne. 
1871   Crueize,  ancien   conseiller  général,   juge   de  paix    h. 
Serveretle. 
DE  VerdelhAN   des    Molles,  propriétaire   à  Barre, 

commune  de  Langogne. 
Sanguinède,  propriétaire,  ancien  maire  de  Florac. 
DE  Malafosse  (Gaston),  avocat,  propriét.  à  Marvejok. 
1873  Serodes  ,   conseiller  d'arrondissement,    ancien   maire 
d*Arzenc-de  Bandon. 
O*  de  Nogaret,  conseiller  général,  ancien   maire  de 
la  Canourgue. 


—  12  — 

MM. 

1873  Reversât,  conseiller  d'arroodissement,  maire  de  Ss^in^- 
Pierre  -de-Nogaret . 
Teissier  (Eniile] 9  conseiller  g^ndral,  maire  de  Molezon. 
1875  BARROUX9  propriétaire  au  château  de  Mercoire. 

1878  V*  de  LescurE)  ancien  maire  de  Saint-Denis. 
Gaupert,  propriélaira  h  Mende,  contrôleur  des  contrî- 

butions  directes  à  CastelSarrasin  [Tarn-el-Garonne). 
AlbAret,  propriétaire,  ancien  maire  à  Saint-Alban. 
Bruyerre  ^,  architecte  diocésain,  h  Paris. 
MAZOYER,  notaire  à  Vialas. 

1879  M"**  veuve  Paul  de  Froment,  propriétaire  a  Ferrassac, 

commune  de  Mejrueis. 
Malvezy,  ancien  notaire,  maire  du  Monastief,  à  Rodée. 
Remize,  notaire  à  Marvejols. 
GuiN,  notaire,  ancien  maire,  h  St'Germain  de-Calberte. 

1880  GaillArdon,    notaire   honoraire,    conseiller  d'arron- 

dissement, à  Saint-Chély-d'Apcher. 
ROUVIÈRE,   notaire,  conseiller  général,   au  Blejmard. 
Chalmeton  (Hippolyte),  propriétaire  à   Malassagnes, 

commune  de  Rîentort-de  Randon. 

1880  JouRDAN  (l'abbé),  propriétaire  h   Mende,  chapeiaiq,  à 

la  Varenne-Saint-Hillaire  (Seine). 

1881  Turc  (Louis)  (O^),  ex-consul  de  France,  propriétaire 

h  la  Liquière,  maire  de  Saint-Germain -de-Calberte. 
DuclaUX-Vincent,  juge  de  paix  h   Saint-Germain-de- 

Calberte. 
Pages  (Henri),  notaire  à  Langogne. 
NÈGRE   (Pierre -Jean),    jardinier    à    Coutleville  ,   par 

Cany  (Seine  Inférieure). 

1882  André  de  Trémontels,  banquier,   ancien  conseiller 

général,  à  la  Caiiourgue. 


—  13  — 
MM. 
188^  Blanquet  (Paul),  proprictairc  à  Javols. 

BONNÂRic  (Georges),  propriétaire  au  château  de  Cha- 

baliëret,  commune  de  Chasseradrs. 
BoissiER,  licencie  en  droit,  uvoué  h  la  cour  d'appeh)  % 
Nimes. 

1883  Mendras  (Paul),  manufacturier  à  Marvejols. 
Fontes,  horticulteur  nu  Mâlzieu. 

1884  Castanier  (Cle'ment),  propriétaire  îi  Villefort. 
Verniérk  (Antoine),  avocat  à  Brioude  (Haute-Loire), 
Gasson,  receveur  particulier  des  finances,  à  Marvejols. 
Laporte  (Jean  pi  erre),   propriétaire  au  Nozier,  com- 
mune du  Malzîeu'Forain. 

Charrier,  avocat,  conseiller  gênerai,  maire  de  Chirac, 
Delmâs,  manufacturier,  Il  Marvejols. 

1885  ViALA  ("Anselme),  propriétaire,  maire  de  Naussac. 

DE  Carbon-Ferrière,  inspecteur-adjoint  des  Forêts, 
à  Millau  (Aveyron). 

DE  LiMAiRAC,  propriétaire,  maire,  à  Soulages,  com- 
mune d'Auroux. 

Fayet  (Albert),  juge  d'instruction  à  Orange  (Vaucluse). 

CosTE  (iyf  A),  docteur- me'decin,  maire  de  Langogne. 


—  H  - 

Membres  associés. 

ME. 

1850  Laurens  (Paalia))  chef  de  division  en  retraite,  maire, 

à  la  Rouvi^re,  commane  da  Buisson. 
Papârel,  percepteur  en  retraite,  à  Mende. 
Gbânier  (André),  propriétaire  h  Rieutort-de-Randon, 
PORTAL,  notaire  honoraire,  conseiller  général,  maire 

de  Javols. 
Baffie  (Etienne),  ancien  conseiller  général,  ancien 

maire  de  la  Panouse. 
Crouzet,  conseiller  d'arrondissement,  ancien  maire  à 

ÂQrOQX, 

Malet,  agent-yojer  principal  honoraire,  expert  h  Mar- 
vejols. 

1851  FiLHOM  (Jules),  notaire  h  Fournels, 
DE  Marnhac,  juge  de  paix  a  Âumont. 

SlNÈGRE,  propriétaire  à  Plagnes,  commune  de  Trélans, 
DE  Labârthb  ^,  propriétaire,  maire  de  Montrodat. 

1855  Charbonnel  (l'abbé),  chanoine  à  Mende. 
CosTE,  vicaire  général,  h  Mende. 

Mgr    RiGAL  ,     missionnaire     apostolique ,     chanoine 

honoraire,  camérier  d'honneur  de  S.  S.  Léon  XIII, 

desservant  à  Brenou^. 
FOURNIER,  propriétaire  à  TArbussel,  maire  des  Salelles. 
GÉLY  (Frédéric),  propriétaire  à. la  Blatte,  commune  de 

Saint-Laurent-de-Muret. 
C*®  DE  MORÉ  DE  PréviALA,  propriétaire,  membre  de 

plusieurs  Sociétés  savantes,  ancien  conseiller  général, 

ancien  maire,  h  Serverelte. 

1856  Alméras,  agent- vojer  à  Mende. 


-  là  — 

MM. 

1856  Magary,  proprlëtaîre  à  Cbnssngncs,  commune  de  RU 

bennes. 

OziOL  (Pierre),  propriétaire  à  Cronzas,  commane  de 

Mentle. 
Pansier  (Fortuné),  propriélaîre,  ancien  maire,  à  La 

Garde,  commune  de  Prevenchères. 
COMAKORÉ,  cirier  à  Mende. 

1857  Pelatan,  \e'térinaire  à  Florac. 
Zdzitowiecki,  docteur- médecin  a  Fournels. 
Brajon,  propriétaire  à  Changcfcge,  ancien  maire  de 

Balsièges,  économe  de  l'hospice  de  Mende. 
Michel- Ventoux,  proprié;aire,  ancien  maire,  à  Ser- 
vières. 

1860  OUER  (l'abbé),  curé-doyen  au  Bleymard. 

Buisson  (l'abbé),  desservant  à  Saint-Laurent  de-Muret. 
Pantel  ^, ancien  conseiller gén.,  au  Pontde-Montvert. 
Meynaoier,  expert,  ancien  adjoint,  à  Molezon. 
Cordesse,  propriétaire  à  Recoules-de- Fumas. 

1861  Laurens  (l'abbé),  desservant  à  Montbrun. 
RouviÈRE  (l'abbé),  desservant  aux  Hermaux. 
Tardieu  5   propriétaire,  ancien  jnstituleur  à  Chasse- 
rades. 

1862  Valgalier  (l'abbé),  desservant  à  Quézac. 
Sanguinède,  propriétaire,  ancien  maire,  à  Cros-Gar- 
non,  commune  de  Vebron. 

GuÉRiN,  notaire,  suppléant  de  la  justice  de  paix,  au 
Collet  de-l)èze. 

1863  Fpâisse,  conseiller  d'arrondissement,   juge   de  paix  h 

Villefort. 
DEFramokd,  conservateur   des  forêts  en    retraite   k 
Marvejolç. 


—  16  — 

MM. 
1863  Gaillard  (Jacqres),  proprîdtaire  à  Froidviala,  com- 
mune d'Eslables. 
1664  Pakis  (l'abbë)^  desservant  k  la  Bastide,  commune  de 

Puylaurent. 
Bangilhon,  proprif^taire  au  Vergougnous,  commune 

de  Barre. 
Saix,  propriétaire  k  Boagezet,  commune  de  Cassagnas. 
BuLSSON,  propriétaire,  ancien  maire  de  Sainte-Hélène-, 

h  Mende. 
Roux,  expert-géojnètre,  aux  Combes,  ancien  maire  de 

Cbaudeyrac. 
BOISSËROLLB ,    propriétaire,    maire  de  Saint-Fréral  • 

d'Albuges. 

1865  Navegh,  juge  dé  paix  à  Saint- Germai n-du-Teil. 
SOLANET  (l'abbe'),  à  Meude. 

1866  Terrasson  (l'abbé),  desservant  h  Fontanes. 
Arzalier  (l'abbé),  desservant  h  Lajo. 
Aragon,  propriétaire  à  Saint- Pierre- des  Tripieds. 

1867  Thérond  (Prosper),  propriétaire,  maire  des  Bessons. 
Baret,  inspecteur  contributions   indirectes,    à    Perpi- 
gnan. 

1868  Puel,  desservant  à  Saint- Amans. 

DE  Sablet,  ancien  maire  du  Pompidou* 
Magary,  vérilicateur  des  poids  et  mesures,  à  Mende. 
Lauriol,  ancien  maire  de  Saînt-Martin-de-Lansuscle. 
Vicier  (Pierre),  propriétaire  au  Malzieu. 

1869  Le  Supérieur  du  Giand-Séminaire  de  Mende. 

DE  LabASTIDE  (Henry),  propriétaire,   ancien   maire  de 

Saint-Denis,  à  Sirvens,  près  Mende. 
Saltet,  agent-voyer  d'arrondissement,  à  Mende. 
Maurin,  agent-voyer  d'arrondissement,  a  Florac. 


—   17  — 
MM. 

1869  BarATHIEU  (A  0),  professeuf^cofiome  k  l'ëcole  nor- 
male de  Meiide. 
Blanchabu  (a  i^),  profess.  à  l'école  normale  Je  HendQ. 
187t    AcsSET,  propriétaire  au  Mazel-de-Mort)  commane  ia 
Saiot-Jolien-d'Arpaon. 
Mathieu,  sons-iiispectenr  de  l'euregistrement,   16,  roe 

Colberl,  Nîmes. 
Debist,  à  MarvejoU. 

1872  BoucHiTTÊ  (Charles),  propriétaire  i  Mende. 
ClavEL,  maire  de  Luc, 

1873  Ral'zieb,  instituteur  à  Cassagoas. 

Cbespin  (Charles),  à  Berlière,  commane  de  Montrodat. 
Benoit  (Cjprien),  propriétaire  îi  Mende. 

1874  Favier  ,    propriélaire ,    i    Chapcliiiès ,  .lomniune    de 

Sai.  t-Sauveur  de-Pejre. 

1875  Reversât  (l'iibbé),  vicaire  «u  Malïîeu. 

Fekrand    (l'abbé),   professeur   au   Pclil-Séiuinaire  de 

Marvejols. 
Vîtf.Olles    (l'abbé),   professeur  au  Pelït-Sémioaire  de 

Mende. 
BoussdGE,  scuiplear  à  Meride. 
Le    Directeur    de    l'Orpbelinat    de     Sainle-Marie-de- 

Clioisinets. 

1876  Gbal  [l'abbé),  curé  <.\e  Bngnols-les  Baios. 
PouncilER,  desservant  à  Saint-Martin  dc-Boubaui. 
Vidal  (Joseph -Marie],  ancie.i  maire  de  Cublérettcs. 
Bessière  (.fean),  propriétaite  à  St-Bonnet-de-Chirac. 

1877  Brajon,  propriétaire- fermier,  ^  Mende. 

1878  Bamadier,  pharmacien  à  St-Cbél^-d'Apcher. 
ChikaC,  notaire  au  Malzieu. 

OziOL  [ils,  propriétaire  à  Mende. 


r 


—  18  — 

MM. 

1878  BONAFOUX,  propriétaire,  ancien  maire  de  Ste-Croîx. 
Bresgbet,  notaire,  ancien  maire  de  Nasbinals. 
Platon,  géomètre  à  Vialas. 

TbAUCHESSEG  (l'abbé),  curé  de  Fraissînet-de- Lozère. 

1879  Privât,  notaire,  maire  de  la  Canourgue. 

Vincent  (Jules)  4^,  négociant,  ancien  conseiller  géné- 
ral, maire  de  Mejrneis. 

HuGONNET  (Antoine),  propriétaire  h  la  Valette,  com- 
mune de  Gbîrac. 

Coulomb,  propriétaire  aux  Cajres, commune  de  Barjac. 

Augade  (Pierre),  propriétaire  h  Cbangefège  ,  com- 
mune de  Balsièges. 

BoissiER  (l'abbé),  vicaire  ^  Mende. 

de  Lapierre  (Gonzague],  notaire  h  Mejrueis. 

1880  Crueize    (rabbéj,  desservant    au   Cheylard  l'Ëvéqne, 

commune  de  Cbaudejrac, 
Cabiron  (l'abbé],  desservant  de  Volmanières, commune 

de  Cbirac. 
Perret  (Amans),  propriétaire  à  Mende. 

1881  BouNiOL  (Julien),  à  Pradassoux,  commune  de  Palhers. 
Mallet,  maire  de  Grandrieu. 

Boulin,  entrepreneur,  à  Cassagnas. 

Fage,  propriétaire,  minotier,  à  Mende. 

Arnal  (Pierre-Louis)  aîné,  jardinier  h  Mende. 

ArnAL  (Jacques)  cadet,  jardinier  h  Mende. 

Perret  (André)  fils,  à  Mende. 

ChABBERT  (Paulin),  à  Arboussous,  commune  de  Saint- 
Sauveur- de-Peyre. 

Osty  (Pierre- Jean),  à  Cliapciniès,  commune  de  Saint- 
Sauve  u  r-  de-  Pe  j  re . 


M^  î 


—  19  — 
MM. 

1882  BOTTOU,  DotairCy  maire  à  Âamont. 
Salles  (l'abbe),  vicaire  à  Âumont. 
ROL,  jardinier  à  Mende. 

DE  Ti3BB.DF,  doctear-mëdecin,  propriétaire  au  Bois  da 

Mont,  corpmuae  de  Javols. 
Brunel  (labbe),   desservant  à  Si-Léger- da-Malzien* 
Benoit  (labbë),  desservant  à  Recoules-d'Aubràc. 
Tardieu  (l'abbë),  desservant  à  Termes. 
PéLLSSIER  (l*abbë),  vicaire  à  Antrenas. 

1883  Grèze  (Jean),  propriétaire  b  la  Garde,  commune  d'AI- 

baret-Sainte-Marie . 

Bergogne  (Jean-Baptiste),  propriétaire  à  Mende. 

Laurens  (Basile),  propriétaire  à  Mende. 

BÉRIGAUD  (Ern.est),  propriétaire  à  Cbaldecoste,  com- 
mune de  Mende. 

Merle  (l*abbé),  supérieur  du   collège  libre  de  Lan- 
gogne. 

Tieulet  (Jean),  mécanicien  h  Marvejols. 

BoucHiTTÉ  (André),  propriétaire,  tanneur  à  Mende. 

MÉJEAN  (Basile),  boucber  h  Mende. 

Valentin,  propriétaire  à  Pelouse,  maire  de  la  Routière. 

SUDRE,  propriétaire  à  Mende. 

Vidal  (l'abbé),  professeur  au  Petit-Séminaire  de  Mende. 

NiVOLlÉs  (l'abbé),  desservant  de  St-Laurent-de-Trèves, 

BoussTJGE   (l'abbé),   professeur  au  Petit  Séminaire  de 
Mende. 

EWJELVIN  (Léon),  jardinier  a  Mende. 

Jaques  (Jules-Jea  i-Baptisle),   propriétaire  îi  Montre- 
don,  commune  de  Laval  du-Tarn. 

Ponge  (Victor),  employé  à  l'usine  de  Vialas. 

BoDDON,  docteur- médecin  à  La  Canourgue* 


—  JO  — 
MM. 

1883  Fosse  (Vital),  prof>riëtaire  au  Koocbaty  comoiiiiie  àt 

Sainl-Pierre-le- Vieux. 

PANTEL9  instituteur 9  à  Grandrals. 

TouzÉRY  (Etienne) 5  propriëtaire  2i  ChahanetteS)  com- 
mune de  Saint  Pierre-le*Vieux. 

GlRAL,  agent-TOjer  du  service  vicinal,  h  Langogne. 

1884  G A.LTIER  ^Xavier),  propriétaire   aux  Salles,  commune 

de  Saint  Léger-de-Peyre. 
Verlaguet  (l*abbë),  curé  de  St'Georges-de-Lëvejac. 
ChABANON,  instituteur  en  retraite,  à  Ârzenc-de  KandoB. 
Tabdibu  (Jules),  propriétaire  h  Ëstables. 
EOURDIOL  (Jean -Antoine),  fermier  à  Rimeize. 
Pansier  (Raymond),  ancien  conseiller  a  lu  cour  d'appel 

de  Nimcs. 

1885  OsTY  (Pierre-Louis),  maire,   h  Combettes,  commune 

de  Saint-Lëger-de-Pejre, 
Tardieu,  agent-TOjer  comptable   du  service   vicinal, 

b  Mende. 
Malige,  jardinier-concierge  de  U  Banque  de  France, 
â  Monde. 


Membres  correspondants. 

MM. 

1836  DE  MONSEIGNAT  ^,  président  de  la  Société  d'agricul- 
ture de  l'Aveyron,  à  Rodez. 

1849   Aymard,  ancien  président  de  la  Société  académique  du 
Pnj. 

1851    BOULANGIKR  (Paul),  ingénieur  civil,  à  Ljon. 

d'Albignac,   président  de  la   Socîcté  d'agriculture,  à 
Avignon. 


—  ai  — 

MM. 

1855  DONIOL  (Heorî)   (C  i^],  directeur  de  rîmpriiuerie  na- 

tionale «  à  Paris. 

1856  OB  RoziÈBE  (Ernest))  au  château  de  PiinpeneaU)  pi^s 

Biois. 
Bergeron  (Jules)  (C  i^),  docteur- médecin,  Ik  Paris* 
Câzalis,  directeur  du   Messager  agricole   du  Midi  y 

h  Montpellier. 
M''  DE  Chanaleilles  (O  ^),  ancien  officier  supërieur, 

a  Paris. 
BoDTEiLHE  (l'abbé),  vicaire  h  Notre-Dame«de  «Bercy, 

h  Paris. 

1859  Seguin,  avocat  à  Nantes. 

Dubois,  ancien  magistrat,  h  Thueyts  (Ard^che), 

1860  Vidal  (I  ||),  principal  de  collège  en  retraite,  2i  Brioade 

(Ha  u  le -Loire). 
Lagrange.  ingénieur,  h  Montpellier. 
PoussiELGUE,  conducteur  des  ponts  et  chaussées  en 

retraite,  à  Montpellier. 

1862  Durand  (Charles),  propriétaire  h  Sévérac-le-Châtcau. 
Benoit,  négociant  à  Caen  (Calvados), 

Laffitte,  directeur-médecin  de  l'asile  d'aliénés  de 
Saint  Luc,  à  Pau  (Basses- Pyrénées). 

Bertherand,  secrétaire  perpétuel  de  la  Société  d'agri- 
culture de  Polignj  (Jura). 

1863  Cavènb  Bis,  horticulteur,  à  Bagnols-sur-Cëze  (Gard), 

1866  Du  ViNOUX  (O  ^),  ancien  maire  de  Guelma,  proTinc6 

de  Constantine. 

1867  SoucAiLLE,  licencié  ès-lettres,  à  Bézîers. 
Lafayolle,  ancien  magistrat,  au  Chcylard  (4rdècbe)« 

1868  Etiëvant,  conducteur  des  ponts  et  chaafsée*,ii  HirC' 

beaU'Sur-Bèze  (Côte-d*Or). 


—  82  — 

MM. 

1869  Fabre,  inspectear  des  forêts,  2i  Alaîs. 

1870  Grousset  (Rëgis),   professeur  de  mathëaialiqoes,    à 

Paris. 
1872  N0EL9  adjoint  principal  du  gënîe  en  retraite,  à  Andose. 

1875  DE  Lapiebre,  recevear  de  Tenregistrement,  à  Issen- 

geaux  (Hante- Loire). 

1876  BOREL  (Odilon),  professeur  au  collège  de  Privas. 

1879  Leqdetjtre  ^,  membre  de  plusieurs  Sociélës  sa?antes, 

à  Paris. 
MONTGINOOX,  notaire  à  Saint-Lattier  (Isère). 

1880  Fabre  (rabbé),  è  Sangues  (Haute  Loi  te). 

1882  J.  Eue  Gauguet  (A1||),  membre  de  plusieurs  Se- 

ciëtës  savantes,  è  Paris. 

1883  Marty  (Gustave),  à  Toulouse. 
1885  Martel,  avocat  h  Paris. 


Membres  honoraires. 

MM.    GuYOT  (C  ^),  ancien  Pre'fet  de  la  Lozère,  pre'sidenl. 

de  Fleury  (C  ^)                           id.  id. 

TOURANGI»  ^,                                id.  id. 

DePebkyre  ^,                                irl.  id. 

De  LoisNE  ^,                               id.  .d. 

C*  DE  ROCHEFORT,                           id.  id. 

ViVAux,                                         id.  id. 

LOROIS,                                                  id.  îd. 

V'«  d'Etchégoyen,                       id.  îd. 

Granet,                                        id.  id. 

F.    MORDON,                                             îd.  id. 


—  23  — 


LISTE  DES  SOCIÉTÉS  CORRESPONDANTES. 


Alsace 'Lorraine. 

Acad^m'e  de  Metz. 

Société  des  Sciences,  Agriculture  et  Arts  de  la  Basse-Albace» 
à  Strasbourg. 

Amérique. 

Société  d'histoire  naturelle  de  Boston. 
Société  smithsonnienne  de  Washington. 

Pays  Bas. 
Société  néerlandaise  pour  le  progrès  de  l'industrie)  à  Haarlem. 

France. 

Ain.   Société  d'Ëmnlation,   Agriculture,  Sciences,  Lettres  et 

Arts  du  département  de  TAin,  h  Bourg. 
Aisne.   Société  académique  de  l'Aisne,  à  Laon. 

—     Société  académique  des  Sciences,  Arts  et  Belles-Let- 
tres de  Saint- QuenI in. 
Allier.   Société  d'horticulture  de  l'Allier,  à  Moulins. 

—  Société  d'Emulation  du  département  de  l'Allier,  à 

Moulins. 
Ardèche,  Société  d'Agriculture,   Indusirie,  Sciences,   ArU 

et  Lettres  de  l'Ardèche,  à  Privas. 
AVEYRON.  Société  des  Lettres.^Sciences  et  Arts  de  l'Avejron, 

à  Rodez. 

—  Société  centrale  d'Agriculture  derAvejron,à  Rodez. 
BODCHESDU  RflONE.   Académie   d(is  Sciences,   Agriculture, 

Arts  el  Belles-Lettres  d'Aix. 

—  Académie  des  Sciences,  Belles  Lettres 

et  Arts  de  Marseille. 

—  Société  statistique  de  Marseille. 


—  24  — 

Cantal.  Sociëtë  centrale  d'ÂgrîcuUure  da  Cantal,  à  Aurillac. 
Côte-d'Or.  Acadëiuîe  des  Sciences,  Arts  et  Belles  Lettres 

de  Dijon. 
DOQBS.  oclcté  d*ËfnulatIoa  de  Montbéliard. 
Gard.  Académie  du  Gard,  à  Nîmes. 

-^     Société  d'Agriculture  du  Gard,  à  Nîmes. 

—  Société  scientifique  et  littëraire  d*Alais. 

—  Société  d'étude  des  sciences  naturelles,  à  Nîmes. 
Garonne  (Haute).  Académie  des  Sciences,  Inscriptions  et 

Belles-L#*ttres,  à  Toulouse. 
—  Société  d'hisloire  naturelle  de  Toulouse. 

HÉRAULT.  Société  archéologique,  scientifique  et  littéraire  de 

Béziers. 

—  Société  centrale  d'Agriculture  et  des  Comices  agri- 

coles du  département  de  Tliérault,  à  Montpellier. 

—  Société  d'études  pour  les  langues  romanes,  h  Mont--^ 

pellier. 

—  Bibliothèque  municipale  de  Montpellier. 
Jura.  Société  d'Agriculture,  Sciences  el  Arts  de  Poligny. 
Loire  (Haute).   Société  d  Agriculture ,    Sciences,    Arts  et 

Commerce  du  Puj. 

—  Société  des  amis  des  Sciences,  de  l'Industrie 

et  des  Arts  de  la  Haute-Loire,  an  Puj. 

—  Bibliothèque  municipcde  du  Puy. 

Loire.  Société  d'Agriculture,   Industiie,  Sciences,    Arts  et 

Belles-Lettres  de  la  Loire,  à  Sainl-Ëlienne. 
Meurthe-et-Moselle.  Académie  de  Stanislas,  à  Nancy. 
Nord.  Société  d'Agriculture,  Sciences  et  Arts  de  Douai. 

—  Société   d'Agriculture,   Sciences  et  Arts  de   Valen- 

ciennes. 
Puy-de-Dôme.   Académie  des  Sciences,  Belles -Lettrés  et  Arts 
de  Clermont-Ferrand. 


—  S5  ^ 

Saonb  (Haute).  Socîë(ë  d*AgrîouUiirti  d«  U  H««llK$(i<^iifi 

à  Vesoul. 

Sarthe.  Société  historique  et  nrcli<tologique  du  Mnln^i  •! 

Mans. 
Seine.  Association  scientiHque  de  Frnnoe» 
-^.  —      Société  Datlonale  d'Acclimatation • 

p  —      Socie'te'  nationale  d'Agriculture  de  France. 

;^.  - —      Société'  des  Agriculteurs  de  France* 

^  —      Société  centrale  d'Agriculture  de  Fruncei 

5  —      Société  protectrice  de»  Animaux, 

Club  Alpin  Fiançais 9  rue  du  BaCy  30 9  Puriff. 
Tabn-et-Garonnb.  Société  des  ScienceN,  Kell^n-Letlf^f  il 

Arts  deTurn-el'Gttronne.b  Vlonim\fikn$ 
i'  —  Société    d'Agriculture    Afi    'Tm'U'tfi4lê' 

ronne^  à  MooUobeii. 
Var.  Société  d'agriculture,  d'bortîcaltufi;  et  ti*iêC4^\UnHtêîUm 
do  Var.  à  Touloa. 
V  TiEV^TE.  Société  aciidém'tqite  d'A($riettlt4ir«  9    l^li^«4.^^rllr««f 

-  Sci«io«  el  Arl$  de  Poitîerf  ^ 


p  Ai£zz«  ^jc^Jt  ^Jisrieiâfjme  éTJii 


—  26  — 


■  t    ,  '■       =3g 


STATUTS 


Article  peemisb. 

La  Société  d^ Agriculture ,  Industrie^  Sciences  et 
Arts  du  département  de  la  Lozère ,  fondée  en  1819, 
a  pour  but  de  contribuer,  par  des  publications , 
par  des  expériences,  par  les  encouragements  et  les 
prix  qu^elle  décerne  et  par  tous  les  autres  moyens 
qui  sont  à  sa  disposition,  aux  progrès  de  Tagri- 
culture ,  de  Tindustrie ,  des  sciences  et  des  arts 
dans  le  département,  et  aussi  de  recueillir  et  mettre 
en  lumière  tous  les  faits,  documents  et  monuments 
divers  qui  se  rapportent  à  Thistoire  de  Tancien 
Gévaudan . 

Elle  s^interdit  absolument  toute  discussion  et 
publication  étrangère  au  but  et  aux  objets  ci-dessus 
désignés . 

Art.  2. 

La  Société  se  compose  de  membres  titulaires  et 
de  membres  associés^  résidant  dans  le  département; 
de  membres  correspondants j  résidant  hors  du  dé- 
partement, et  de  membres  honoraires. 


—  27  — 

Les  membres  titulaires  sont  au  nombre  de  1 00 
dont  40  résidant  dans  la  ville  de  Mende.  Ils  consti- 
tuent essentiellement  la  Sociéld ,  nomment  le 
bureau  et  les  comités  qui  Fadministrent  ;  ils  dis- 
cutent avec  voix  dc'libérative  sur  toutes  les  ques- 
tions qui  rintércssent.  Ils  paient  une  cotisation 
annuelle  de  10  francs. 

Les  autres  membres  de  la  Société  sont  en  nombre 
illimité.  Les  membres  associés  et  les  membres 
correspondants  paient  une  cotisation  annuelle  de 
5  francs ,  représentant  le  prix  d'abonnement  au 
Bulletin  mensuel  de  la  Société. 

Art.  3. 

L^administralion  de  la  Société  est  confiée  à  un 
conseil  composé  : 

1  ®  D'un  Président ,  trois  Vice-Présidents ,  un 
Secrétaire  général ,  deux  Secrétaires  adjoints,  un 
Trésorier,  formant  le  bureau  ; 

2°  D'un  bibliothécaire  archiviste,  d'un  conser- 
vateur du  Musée  des  Beaux-Arts  et  Antiquités,  d'un 
conservateur  des  collections  d'histoire  naturelle  et 
de  physique,  composant  le  Comité  de  questure; 

3°  De  trois  membres  formant,  avec  le  Président 
et  le  Secrétaire  général,  le  Comité  de  Publication. 

Tous  ces  fonctionnaires  sont  nommés  pour  deux 
ans  et  élus  à  la  dernière  séance  ordinaire  de  la  fin 
de  Tannée.  Ils  sont  indéfiniment  rééligibles. 


—  28  — 

Art.  4. 

Le  bureau  et  les  comîtds,  réunis  en  conseil,  ont 
tous  les  pouvoirs  nécessaires  pour  gérer  et  admi* 
nistrer  tant  activement  que  passivement  les  biens 
et  affaires  de  la  Société,  accepter  tous  dons  et  legs, 
sous  la  sanction  de  Pautorité  supérieure  ;  pour 
percevoir  les  fonds  qui  lui  appartiennent,  en  sur- 
veiller remploi  ;  pour  faire  tous  les  règlements 
d^ordre  intérieur  nécessaires  à  Texécution  des 
présents  statuts  ;  pour  prononcer  sur  Tadmissi- 
bilité  des  personnes  présentées  pour  être  membres 
titulaires;  pour  prononcer  enfin  à  la  majorité  des 
2/3  des  voix,  la  radiation  d'^un  membre  quelconque 
de  la  Société. 

Art.  5. 

La  Société  se  divise  en  trois  sections  : 

1  ®  Agriculture  ; 

2°  Industrie  ; 

3^  Sciences  et  Arts. 

Tout  membre  titulaire ,  lors  de  son  admission 
dans  la  Société,  doit  se  faire  inscrire  dans  une  des 
sections.  <  haquc  section  peut  délibérer  séparément 
et  nommer  un  bureau  particulier,  composé  d'un 
Président  et  d'un  Secrétaire  qui  se  renouvellent 
tous  les  deux  ans.  Les  décisions  particulières  des 
sections  n'engagent  la  Société  qu'après  avoir  été 
soumises  au  Conseil  d'administration  et  adoptées 
en  séance  générale. 


—  29  — 


Art.  6. 


La  Société  tient  ses  séances  ordinaires  tous  les 
premiers  jeudis  de  chaque  mois.  Elle  tient,  en 
outre,  chaque  année  au  moins,  deux  séances  pu- 
bliques :  Tune,  pendant  la  session  du  Conseil  gé- 
néral du  département,  a  principalement  pour  objet 
le  compte-rendu  des  travaux  de  Tannée  précédente 
et  la  distribution  des  prix,  récompenses  et  encou- 
ragements ;  Tautre,  qui  a  lieu  en  novembre,  le 
lendemain  de  la  foire  de  Mcnde ,  dite  foire  de  la 
Toussaint  y  est  plus  particulièrement  consacrée  à 
une  exposition  des  instruments  et  des  produits 
agricoles  et  industriels  du  département  et  de  Té- 
tranger,  les  plus  dignes  d^intérêt. 

Un  programme  des  séances  publiques,  rédigé  par 
le  conseil  d^administration,  est  publié  à  Tavance. 


(Délibérés  et  arrêtés  dans  la  séance  du  3  janvier  1856.) 


NOTA.  —  La  Société  a  été  déclarée  élablissemenl  d'ulililé  publique, 
par  décret  du  3  décembre  1856. 


—  3î  — 

servir  à  dëtermîaer  le  trac^  des  voies  romaines  en 
Gaule  ou  en  Afrique  (1). 

3.  Grouper  les  renseignements  que  les  noms  de  lieui-dîts 
peuvent  fournir  h  l'archéologie  et  h  la  géographie  an- 
tique. 

A.  Exposer  les  découvertes  archéologiques  qui  ont  servi  à 
déterminer  le  site  de  villes  de  l'antiquité  ou  du  moyen 
âge,  soit  en  Europe^  soit  en  Asie,  soit  dans  le  nord  de 
TAfrlque. 

5.  Signaler  les  documents  géographiques  curieux  (textes  et 

cartes  manuscrits)  qui  peuvent  exister  dans  les  biblio- 
thèques publiques  et  les  archives  des  départements  et 
des  communes. 

6.  Etudier  les  mouvements  généraux  des  sables  en  Afrique  et 

en  Asie.  Déterminer  les  régions  où  les  sables  reculent 
et  celles  oui  ils  progressent. 

7.  Etudier   les   résultats    géographiques    obtenus  à   la   suite 

des  grandes  esploratioos  accomplies  récemment  aa 
Congo,  dans  Tlndo-Chinc  et  au  Tonkin. 

8.  Etudier  les  communications  fluviales  ou  par  canaux  entre 

la  Manche  et  la  Méditerranée. 
Agréez,  Monsieur  le  Président,  lassuranco  de  ma  considé- 
ration la  plus  distinguée. 

Le  Ministre  de  l'Instruction  publique • 

des  Beaux- Arts  et  des  Cultes* 

Signé  :   René  GOBLET. 

Pour  copie  conforme  : 

Le  Directeur  du   Secrétariat  j 

CHARMES. 


(1)  Cette  question  restera  également  au  programme  de  la  section  d'ar- 
théologie. 


-SS- 
II donne  encore  lecture  d'une  lettre  de  M.  le 
Ministre  de  Tlnstruction  publique  donnant  commu* 
nicatîon  d'une  note  du  Comité  de  la  section  des 
sciences  économiques  et  sociales  sur  les  Assemblées 
générales  des  communautés  (^habitants  en  France  y 
stms  r ancien  régime. 

Paris,  le  11  janvier  1886. 

Monsieur  le  Président, 

Par  ma  cîrcolaire  en  date  du  19  décembre  ISSÂ^  j'ai  appelé 
\otre  attention  sur  les  sujets  d*dtude  que  la  section  des  sciences 
économiques  et  sociales  du  Comité  des  travaux  historiques  et 
scientifiques  soumettait  aux  travailleurs  désireux  de  collaborer 
à  son  Bulletin 

Pour  faire  suite  à  cette  communicdtlon)  j*aî  Thonnenr  de 
TOUS  transmettre  ci  «jointe  la  note  publiée  aujourd'hui  par  la 
même  section  du  Comité  et  à  laquelle  je  vous  serai  très  obligé 
de  donner  la  plus  grande  publicité  possible. 

Recevez,  Monsieur  le  Président,  l'assurance  de  ma  consi- 
dération la  plus  distinguée. 

Le  Ministre  de  l'Instruction  publique^ 
des  BeauX'Arts  et  des  Cultes^ 

Pour  le  Ministre  et  par  autorisation  : 

Le  Directeur  du  Secrétariat^ 

CHARMES. 


8 


—  ti  — 


amtTt  DES  mnox  msTomoms  tr  smiirmggts 


DES  ASSEMBLÉES  GÉNÉRALES 

DE  COMMUNAUTÉS  D'HABITANTS  EN  FRANCE, 

sous   L^ASOEm    BâGIME. 


Mtndkr^  dans  une  région  ddiermmde^  VmstàMion  dês^^kisêm-- 
blées  générales  de  Communautés  eVhabkanfSj  en  recber" 
^hant;  les  dates  les  plus  anwnnes  et  les  plus  récente^  ^ 
la  périodidién  la  composition  des  assemblées^  k  mode,  et 
VobJe$  de  leurs  délihéraUons^  la.  montre  dont  ces  déUbéra^ 
t'ons  ont  été  recueillies  et  conscruées. 

La  Section  ëconomlqae  et  sociale  do  Comité  des  travaux 
historiques  croit  utile  d'appeler  l'attention  des  correspondants 
du  Miuiftlère  et  celle  des  Sociétés  savantes  sur  nne  institution 
qui,  au  point  de  vue  des  souveairs  administratifs  de  l'ancienne 
Frnnce,  présente  un  intérêt  capital,  l'institution  des  assemblées 
de  Communautés  d'habitants  (1). 


(1)  On  croit  inalile  de  faire  remarquer  qu'assez  souvent,  dans  des 
ouvrages  ou  dans  des  documents  administratifs,  le  mot  Communauté 
d'habitants  est  entendu,  non  d'une  façon  spéciale  comme  dans  la  pré- 
sente note,  mais  à  l'état  générique  pour  indiquer  les  agglomérations 
d'habitants  grandes  ou  petites  ayant  vie  propre  communale  on  de  com- 
munauté. 


—  Bo  — 

Comme  on  h- 1»^  l'orgsuitalioa  firennkrf  des  Cemmvh- 
«antés  n-a  point  en  sen  origine  dmit  des  dîffiesitioQs  légailcs 
eomifie  oelles  qnioaiédietë  let^èglesiide  l'ongMiîsaflieii  «em- 
mnaale  modevne  on  même  énot  det  disposUtons  analogoeâ  k 
cttUca  qui  ont  eréë  tes. Commttnes < de irancien  rtfgifiie* 

ij»  micieciDes  Cemmimes  w  sont)  H  n'est  pas  besoin  de  le 
«j^fipeler,  formées  dans  des  eotnditionsjpëciales.  Elles  se  sont 
negamsiifcinmi^imUiv^Banlfs  tnmiiilmmfr  des  privilèges  etsooTent 
par  de  rarttabtes  eonitats.  il  j  a -eu  des  commtnseafwrnlaS} 
mais  d'ordinaire  les  Communes 9  surtout  celles  de  sérieuse  im* 
porlaDce,  sont  nées  sur  des  points  où  la  classe  bourgeoise) 
ffff(i?ésentde  prtr.eipalement  par  les  oorpora\ions9  avait  pris  une 
cobësio.i  [Jus  ou  moins  forte.  Elles  étaient  sur  Tensemble  du 
territoire  une  exception.  La  forme  ordinaire  de  Taggloméra- 
lioo  des  btibitantS)  la  forme  qu'on  retrouve  généralement  1  dans 
les  oampagneS)  dans  les  petites  villes  (1))  c'est  la  Communanté^ 
U  Communauté,  expression  pore  et  simple  des  besoins  corn* 
iuuns  (2)  des  babilants  réunis  dans  ces  petits  centres. 

Nées,  le  plus  souvent,  à  la  suite  de  luîtes  et  quelquefois 
dans  des  circonstances  dramatiques,  ayant  d'ailleurs  par  cUes- 
Boemes  une  importance  relative  qui  appelait  ratlention,  les 
^Communes  devaient  trouver  leurs  historiens  et  elles  les  ont 
trouvés  parmi  d'illustres  écrivains.  Les  humbles  Commu- 
nantés  sont  restées  dans  l'ombre.  Les  détails  que  leur  ont 
consacres  divers  auteurs  tels  que  La  Poix  de  Frrminvillc  (3) 

(1)  On  sait  qae  cependant  parmi  les  plus  grandes  villes  il  en  est  qai 
n'ont  jamais  été  communes. 

(3)  L'assemblée  des  voisins,  la  VexiaUj  comme  on  disait  dans  le 
Bi^rre. 

(3)  Kdme  de  la  Poix  de  Fréminville.  Trat(/  général  du  gouternement 
des  biens  et  affaires  des  communautés  d'habitants,  des  villes,  hourgff 
villages  et  paroisses  du  Royaume.  (In-4*,  Paris,  cliez  Gissey,  1760.) 


-  36  - 

et  Denîsarl  (1)  sous  l'ancien  rëgiine,  Alexis  de  Tocquevillé  (3), 
M.  L<fopold  Delîsle  (3)  et  M.  Albert  Babeau  (4)  dans  les 
temps  actuels,  quelques  documents  ëpars  dans  les  recueils  des 
Socîdtës  savantes  ne  suffisent  pas  pour  ëclairer  suffisamment 
une  matière  digne  de  tout  intérêt.  La  France  moderne  a  le 
devoir  d'interroger  attentivement  ce  passe  et  de  le  mettre  en 
lumière.  L'histoire  des  Communes  est  une  page  importante 
de  Thistoire  nationale,  un  relève  précieux  des  annales  de  la 
grande  bourgeoisie  française,  mais  l'histoire  des  Commnnautës 
est  l'histoire  de  ceux  qui,  à  proprement  parler,  formaient  le 
corps  de  la  nation. 

Nos  Communes  actuelles  ne  sont  pas  les  filles  des  Com- 
munes de  Tancien  r<^gime  ;  elles  sont  les  filles  des  Comma* 
nautës  d'habitants. 

(c  11  est  de  principe 9  porte  le  recueil  de  Denisart,  il  est  de 
principe  qu'aucun  corps  n'a,  en  Frauce,  d'existence  légale  s'il 
n'est  autorisé  par  lettres  patentes.  A  l'égard  ded  communaotés 
d*habitants  dont  l'existence  est  en  quelque  sorte  nécessaire, 
elles  n'ont  besoin  de  titres  que  pour  établir  en  leur  faveur  la' 

(1)  Collection  des  décisions  nouvelles  et  de  notices  relatives  à  lajiuris- 
prudencct  donnée  par  maître  Denisart,  procureur  au  Ghâtelet,  mise  dans 
un  nouvel  ordre.  (In-4*,   Paris,  veuve  Desaint,   1786.)  Tome  IV,  mot 

COMMUNAUTÉS  d'haBITANS. 

(2)  L'ancien  régime  et  la  Révolution  française.  Chapitre  m,  p.  73  et 
suiv.  de  Tédit.  de  1856. 

(3)  Recherches  sur  la  condition  de  la  classe  agricole  et  sur  l'état  de 
Vagriculture  en  Normandie  au  moyen  dge.  (In-S*^,  Evreux,  1851), 
p.  135  et  suiv. 

(4)  Le  village  sous  Vancien  régime.  (In-8%  Paris,  1878.)  Livr.  I", 
chap.  II.  —  Raynouard  (Hist,  du  droit  munieipal  en  France,  ia-8*, 
Paris,  1829,  t.  II,  p.  293),  sans  traiter  le  sujet,  rappelle  ces  institutions 
primitives  qui,  dans  les  localités  organisées  en  communes,  précédèrent 
la  constitution  communale. 


—  37  — 

concession  de  quelques  droits  on  privilèges  extraordinaires  on 
1^  propriété  de  quelques  biens  (1).   » 

Dans  un  autre  recueil  analogue,  un  jurisconsulte  célèbre 
qui  après  avoir,  le  dernier,  résume  les  souvenirs  de  Tâncien 
régime,  devait,  en  hante  situation,  assister  h  l'éclpsion  de  la 

I 

France  nouvelle ,  Merlin  de  Douai,  répétait  h  son  tour  : 
c<  Quoiqu'il  ne  puisse  s'établir  dans  le  Royaume  aucune  com- 
munauté sans  lettres  patentes,  les  habitants  de  chaque  ville, 
bourg  ou  paroisse  ne  laissent  pas  de  former  entre  eus  une 
communauté,  quand  même  ils  n'auraient  pas  de  charte  com- 
mune (2).   » 

Nées  d'elles-mêmes,  les  Communautés  virent  leur  existence 
se  dessiner  h  mesure  que  le  pouvoir  seigneurial  s'affaiblissait  ; 
elles  prirent,  avec  le  temps,  un  caractère  plus  accentué,  une 
certaine  organisation  variant  plus  ou  moins,  suivant  les  loca- 
lités et  le  pouvoir  royal  finit  par  intervenir  pour  contrôler  et 
régler,  dans  une  mesure  de  plus  en  plus  déterminée,  une 
liberté  d'action  qui,  dans  la  pratique^  n'était  pas  toujours  sans 
inconvénients. 

Pour  ne  pas  élargir  trop  le  sujet,  la  Section  ne  demande 
pas  des  études  portant  sur  l'organisation  entière  des  Comraa- 
nautéa,  organisation  quelquefois  très  corapleie,  mais  sur  l'ins- 
f  titution  qui  en  était  la  base  première,  l'élément  originaire, 
I  l'assemblée  générale  des  habitants  connue  souvent  sous  la  dé* 
Domination  de  Conseil  général  de  la  Communauté^  réunion 
quif  image  tidèle  des  assemblées  des  temps  primitifs,  était  la 
forme  la  plus  simple,  et  théoriquement  la  plus  complète,  de 
la  représentation  des  intérêts  collectifs  de  'a  localité. 


I 


i' 


% 


(1)  Nouveau  Denisard,  au  mot  communautés  d'habitants,  §  2. 
(2î  Répertoire  universel  et  raisonné  de  jurisprudence,  au  mol  commu* 
naulé  d'habitants. 


—  3»  — 

L'objet  de  ces  réonioas^  dit  Blerlifi,  éiaii  :  de  délibërer 
sur  les  affaires  commuoes»  de  nomwmr  les  maires  et  ëdievînsi 
coasttby  sjadjcs  et  aotres  officlefs,  selon  l'usage  da  lîeo^pMir 
administrer  les  affaires  coosoioneBy  des  assesseurs  et  coUeoteaKs 
dans  les  Treas  teilhbles  ponr  l'assiette  et  le  recouTrement  "dm 
la  taille,  des  messters  et  autres  préposes  poar  la  garde  dee 
moissons  et  des  vignes  et  autres  fnûts»   » 

QoanJ  on  parle  des  institutions  de  l'ancienne  France,  toute 
dâinition  d'un  caractère  an  peu  général  est  difficile  ^  l'indi- 
cation  de  Merlin  n'est  guère  qu'énonciative  et  on  ne  peut)  en 
outre,  la  considérer  comme  exacte  pour  toute  époque^i  car,, 
on  le  sait,  sans  parler  des  moments  où  le  pouvoir  roy^il  s'attri- 
bua d'une  manière  plus  ou  moins  effective,  dans  un  but  plus 
fiscal  qu'administratif,  le  droit  de  nommer  les  magistrats 
principaux  des  Communautés,  ils  n'étaient  pas  toujours  dési- 
gnés par  rassemblée. 

La  Section  désirerait  qu'affn  d'arriver  h  de»  résultats  précis 
et  certains,  ou  interrogeât,  pour  un  territoire  donné  et  d'une 
certaine  boraogénéité,  les  documents  originaux,  de  façon  à 
pouvoir  indiquer  d'une  façon  très  nette  : 

  quelle  époque  on  peut  faire  reoaonter  dans  le  pajs  le 
souvenir  des  assemblées  de  Communautés  ; 

Quelle  etaii  leur  composition  (on  sait  que,  sur  certa'ins 
points,  les  femmes  même  y  prenaient  part)  ; 

S'il  y  avait  obligation  d'assislaiïce  et  quelles  étaient  les 
sanctions  de  l'obligation  } 

■s 

Quel  était  le  mode  de  convocation  (convocation  au  prone 
de  la  messe  paroissiale,  cloches,  son  de  trompe,  etc»)  y 

Qui  présidait  la  réunion  (souvent,  on  le  sait^  le  juge  sei- 
gneurial,  mais  quelquefois  d'autres  personnes)  ; 

Quel  était  ie  lien  et  le  mode  de  réunion  (généralement  on 
le  sait,  pour  les  Communautés  rurales,  réunion  à  rissue  4es 


—  3>  - 

offices  religieux  dam  le  cimetière  environnant  T^lise^  l'oca-* 
teor  montant  sur  une  tombe)  ; 

Quels  étaient  les  usages  spéciaux  snlTÎs  dans  les  localU^A 
dont  la  population  ëtait  protestante  on  mixte* 

Il  faudrait)  en  outre  : 

lodiquer  quelle  était  la  nature  des  attribotioos  de  l'asicm- 
blée  au  point  de  Tue  de  la  gestion  des  Intérêts  de  la  Comma- 
nanté)  en  ce  qui  concernait  les  biens  et  droits  de  la  Commu- 
nauté)  les  sacrifices  h  imposer  à  ses  membres  dans  l'intérêt 
commun,  le  contrôle  des  dépenses  et  l'établissement  des 
comptes,  la  nomination  des  fonctionnaires  et  délégués  d'ordre 
divers  ayant  mission  de  représenter  la  Communauté  et  de 
défendre  ses  droits  soit  dans  des  conditions  permanentes^  soit 
à  l'état  de  missions  temporaires  an  dehors  ; 

Indiquer  quelle  était  l'action  du  pouvoir  seigneurial  sur 
rassemblée  ; 

Indiquer  quelle  était  la  périodicité  des  assemblées  et  à  quelle 
époque  précise  apparaissent  les  dernièfes  en  date  ; 

Indiquer  comment  étaient  rédigés,  arrêtas  et  conservés  les 
procès- verbaux  et  où  se  trouvent  maintenant  cens  de  ces  docu- 
ments qui  survivent. 

Il  importerait  absolument,  sur  chacun  de  ces  points,  de  ne 
pas  faire  une  réponse  unique,  mais  de  suivre  la  Communauté 
dans  les  diverses  époques  de  son  existence,  le  mode  de  fonc- 
tionnement  des  assemblées  s'étant  généralement  assez  nM>difié 
avec  le  temps.  Il  serait  nécessaire  de  noter  a^ec  sein  et  d'ane 
façon  spéciale  les  modifications  résultant  de  l'action  des  pou- 
voirs publics  et  notamment  d'actes  des  Intendants. 

Les  municipalités  actuelles,  qui  ont  quelquefois  de  riches 
archives  provenant  des  Communes  de  l'ancien  régime,  ont 
rarement  les  archives  des  Communautés,  mais  les  archives 
départementales,  ces  inestimables  répertoires  des  richesses  de 


-  40  — 

Thistoire  locale,  foarDÎssent  de  précieuses  indications;  on  en 
trouve  aussi  dans  les  (!ocuiuenl8  des  archives  nationales  con- 
cernant l'administration  provinciale  (correspondance  des  lo* 
tendants^  etc.)  :  il  y  a  également,  et  d'une  façon  très  particu- 
lière, des  renherches  à  faire  dans  les  vieux  actes  de  notaires, 
ces  officiers  publics  ayant  été  très  souvent  chargés  autrefois  de 
la  rédaction  des  procès  verbaux  des  assemblées  et  les  ajant, 
par  suite,  déposés  parmi  leurs  minutes. 

On  le  sait,  dans  l'ancienne  France,  au  sein  d'une  civilisation 
sortie,  ofi  peut  le  dire,  du  Christianisme,  les  intérêts  religieux 
ne  se  séparaient  pas  des  intérêts  temporels  et  étaient,  comme 
eux,  ceux  de  l'e.. semble  de  la  population  11  était  naturel  que, 
par  suite,  dans  les  limites  plus  restreintes  gui  s'imposaient 
forcément,  ils  fussent  aussi  l'objet  des  délibérations  de  l'en-» 
semble  des  habitants  :  on  trouve  donc,  dans  les  Commurautés, 
le  souvenir  d'assemblées  paroissiales  (1)  à  côté  des  assemblés 
de  Communautés.  Originairement  même,  à  n'en  pas  douter, 
elles  n'ont  pas  dû  se  distinguer.  La  Section  désire  que  dans 
l'étude  proposée  par  elle,  on  laisse  de  côté  les  assemblées  d'un 
caractère  purement  paroissial  qui  pourront  faire  plus  tard 
l'objet  d'une  étude  spéciale.  On  pourrait  se  borner  h  en 
mentionner  l'existence  avec  les  dates  les  plus  anciennes  et  les 
pi  as  récentes. 

MM.  Tabbc  Bosse,  Tabbé  Boîssonadc  et  André, 
archiviste,  sont  priés  de  s'occuper  de  ces  questions. 
Les  circulaires  seront  insérées  au  Bulletin. 


(1)  On  doit  rappeler  qoe  le  mot  Paroisse  est  bien  souvent  entendu, 
dans  l'ancienne  nomenclature,  en  un  sens  civil  pour  représenter  l'agglo- 
mération des  habitants  de  la  circonscription. 

H.  Albert  Badeau  a,  on  le  sait,  traité  séparément,  dans  son  livre, 
des  assemblées  d'habitants  et  des  assemblées  générales  de  la  paroisse. 


—  41   — 

—  Les  ressources  de  la  Socîdté  ne  lui  permet- 
tant pas  de  prendre  part  à  la  souscription  pour  le 
centenaire  de  Parmentier,  elle  donne  son  adhésion 
ïïiorale  à  ce  centenaire. 

—  M.  l'abbé  Boissier  fait  don  pour  le  Musée  et 
la  Bibliothèque  d'une  pièce  de  monnaie  en  argent 
de  Louis  XV  (1727)  et  des  4«  et  5«  volumes  des 
Annales  politiques  et  littéraires,  année  1885. 

Remerciements. 

—  Lettre  de  remerciement  de  M.  Martel ,  avocat 
à  Paris,  nommé  membre  correspondant. 

—  Dépôt  sur  le  bureau  du  Bulletin  mensuel 
du  Club  Alpin  Français  pour  Tannée  1885  et  de 
Texemplaire  intitulé  :  Les  Alpes  du  Dauphiné. 

—  M.  Breil  communique  un  rapport  sur  la  fa- 
brication du  cidre  dans  la  Lozère  par  M.  Durand, 
instituteur  au  Collet-de-Dèze. 

M.  Breil  est  prié  de  faire  une  analyse  de  ce 
rapport  pour  la  prochaine  séance. 

—-  Lettre  de  M.  le  Préfet  demandant  que  dans 
la  composition  du  Jury  pour  le  concours  de  bou- 
cherie qui  doit  avoir  lieu  à  Mende  le  13  février 
prochain,  la  nomination  de  deux  membres  lui  soit 
attribuée  en  raison  des  fortes  allocations  attribuées 
par  l'Etat  à  ce  concours. 

Mende,  le  22  dt^eoibre  1885. 

MoDsieor  le  Président, 
J  ai  eiaminé  avec  intérêt  le  dossier  que  ^008  m'avez  adretsé 
le  7  décembre  cooranf ,  en  vue  d'obtenir  de  l'Etat  une  sobri^o- 
lion  pour  le  Concours  d'animaux  de  boncberir,  que  U  Sociëfë 
que  YODS  présidez  a  projeté  d'organiser  en  1886. 


—  4i  — 

L'âeiafie,  h  CitMrîtftlîOA  dM  bcortC}.  da  fircMiiage,  etcsk)  e.i- 
Xwm^  ftmmi  ktt  yrhimptk»  vmsùuf^Êm  dit  ddff— dément»  je  saU 
tÉ«l  HùfiOmi  h  af  pttjffr  iros  proposiliiMM  miptès  de  fil.  le  llî>» 
nnire  de  rAgricuUare  et  à  luî  demafidftt  Mfit  iobiNdDtioii  kbsêA 
ék?ëe  que  postible. 

J'estime  toutefois^  que  le  rôle  du  gouvernemeni  ne  doit  pas 
M  ternex  à  accorder  des  atlocatioiM.  ;  \Y  doit  eocese  pacUcîper 
^  la  dîstriltetioD  dea  ciicoiMr»§e«iettls  dont,  |^  lûn  eoncoora^ 
il  lacilite  la  distribution. 

A  ce  titre*  le  gouvernemeot  me  semble  avoir  le  droit  d'être 
plus  largement  reprëseolé  qu'il  ne  l'a  été  jusqu'à  ce  jour  dans 
le  Jury  charge  de  la  distriLution  des  récompenses.  Je  remar- 
que, en  efRet,  que  fKtat,  qui  fournil  une  part  importante  du 
crédit  ûfTecle  au  concours,  n'esl  repn^senté  d^ns  fc  jory,  que 
par  un  seul  memb.e  sur  huit,  le  Préfet. 

Cette  représentation^  ae  me  pdfaîistiiïl  pas  suffisantes  j'ai 
rboMieur  de  vout  ref^vojrer  le  dost^ràr  de  l'i^alre  et  de  veuâ 
prier  de  vouloir  bien  demander  h  le  Soeiëlë  s\  Me  terraU  et» 
inconvénients  h  ce  que  la  commission  soit  composite  de  la 
manière  suivante  : 

Le  Préfet  *, 

Deax  membres  h  la  nemimation  du  Prétet  ; 

Ile  Conseiller  géeéva^  déisigné^  par  la  Commission  àé^fênf*- 
tementale  ; 

iJtt  Conseilter  municipal  de  Memle,  désigné  par  le  Conseil  ^ 

Le  Président  de  la  Société  d'agricufrure  ou  l'un  des  vice- 
préiîdents  ^ 

Le  Président  de  chacun  des  Comices  aigricoles  ou  leur  dé- 
légué ; 

Deei  membrea  de  la  Société  d'agriculture  et  un  vélériDanre 
diMgiié  par  la  Société» 

Si,  comme  je  n'en  dente  pa««  cette  proposition  élalt  adoptée 


7^   -•    •"-* 


—  4S  — 

par  la  Soci^ti^,  je  yoqs  prierai  de  TonToir  bien  ro*en  donner 
avis,  eo  me  retoornant,  modîBë  dans  ce  sens,  le  présent  dos- 
sier  que  je  m'empresserai  de  (ransinettre,  en*  le  recommandant 
à  l'attention  de  M.  le  Ministre  de  l'Agricoltore. 

Agr^,  Monsieur  le  Préiident,  Passuranoe  de  na  coai4dë- 
ration  la  plus  distinguée.      ' 

Le  Préfet^ 
BONNEFOl  SÏBOfJR. 

la  Société  damn^  scm  adhésion  à  eette  demande. 

£n  cofiscquenee ,  le  Jary  de  ce  concours  sera 
aii^i  composé  : 

M.  le  Préfet,  Président  d'honneur  ; 

Président  :  M»  le  Président  de  la  Société  d'agri- 
calture  ou  Tun  des  Vice-Présidents  ; 

Dtttti  membres  à  la  nomination  de  M.  le  Préfet; 

Un  conseiller  général,  désigné  par  la  Cammis^ 
sion  départementale  ; 

Un  conseiller  municipal,  désigné  par  le  conseil; 

Le  Président  de  chacun  des  Comices  agricoles 
ou  leur  délégué  ; 

Deux  membres  de  la  Société  d'agriculture  et  un 
vétérinaire  désigné  par  la  Société. 

La  lettre  de  M.  le  Préfet  sera  insérée  au  Bulletin. 

—  Lettre  de  M.  Nègre,  jardinier  à  Couteville 
(Seine-Inférieure),  donnant  le  nom  patois  de  cer- 
taines plantes. 

M.  Tabbé  Roissonade  voudra  bien  examiner  ce 
travail . 


—  44  — 


SÉANCE  DO  4  FÉVRIER  1886 


Présidence  de  M.  MONTEILS,  Président. 

Présents  :  MM.  Tabbé  Bosse,  Secrétaire  général, 
Abnal  cadet ,  de  Lj^bastide  ,  Tabbé  Boissonabe  , 
BoNNEFOTO  (Emile),  Bouchitté  (Charles),  Boyer  père, 
BoYEE,  docteur-médecin,  Brajon,  Châbaud,  Tabbé 
CosTE  (Alexandre),  Etwelvin,  Joubdan,  avoué,  Oziol 
dit  Robert,  J.  Paradan,  Rol,   Sudre,   Tardibu, 

TRODPEL  et  ViNCENS. 

Le  procès-verbal  de  la  dernière  séance  est  lu  et 
adopté. 

MM.  Bruyerre,  architecte  diocésain,  et  Lequeutre 
sont  délégués  pour  représenter  la  Société  dans  les 
réunions  de  la  Société  des  Beaux- Arts. 

—  M.  le  Président  donne  lecture  d'une  lettre 
de  M.  le  Préfet  relative  au  mode  de  transmission 
à  la  Société  des  travaux  de  MM.  les  instituteurs. 

Mende,  le  1"  février  1886. 
Monsieur  le  Prëstdent, 

Comme  suite  h  la  conversation  que  nous  avons  eue  aa  sujet 
(les  récompenses  que  la  Société  d'agriculture  distribue  chaque 
année  à  un  certain  nombre  d'instituteurs  pour  l'enseignement 
agricole  dans  leur  classe  ou  pour  les  mémoires  qu'ils  produi  - 
sent  sur  cet  enseignement,  j'ai  l'honneur  de  vous  faire  con- 
naître que  M.  l'Inspecteur  d'académie  me  signale  le»  regret- 
tables inconxénients,  résultant  de  ce  que  cette  distribution  de 
récompenses  s'opère  sans  qu'il  soit,  au  préalable  consulté. 

L'enseignement  agricole,  en  effet,  faisant  partie  des  m»* 
tières  du  programme  d'enseignement  scolaire,  et,  étant  à  ce 


M 


—  45  — 

tltre^  contrôle  par  le  ser?ice  de  l'iaspecteur,  il  pourrait  arriver 
qoe  le  jugement  de  Tlnspecteor  primaire  vint  infirmer  la  dé- 
cision de  la  Sociëtë  d'agriculture. 

Nous  devons  être  e'videmment  d'accord.  Monsieur  Je  Prési- 
dent, pour  éviter  de  tels  inconvénients. 

J'ai,  en  conséquence,  Thonneur  de  vous  prier  de  vouloir 
bien  inviter  la  Société  d'agriculture  II  n'accorder  h  l'avenir 
d*encouragr>ment  aui  instituteurs,  pour  leur  #>nseîgncmeD( 
scolaire  ou  pour  leurs  mémoires  se  rapportant  b  cette  matière, 
qu'après  avoir  pris  Tavis  de  M.  l'Inspecteur  d'académie. 

Je  \ous  seiai  reconnaissant.  Monsieur  le  Président,  de  m'in- 
former  de  la  décision  que  prendra,  h  ce  sujet,  la  Société  d'a- 
griculture. Si,  comme  je  n'en  doute  pas,  elle  est  conforme  aa 
désir  que  je  viens  irexprixner,  c'est  dorénavant  par  les  soins 
de  M.  l'Inspecteur  d'académie  que  devront  lui  parvenir  les 
mémoires  soumis  par  les  institutciirs  a  votre  appréciation  et  à 
celle  de  vos  collègues  de  la  Société, 

Veuillez  agréer,  etc. 

Le  Préfet  de  la  Lozère ^ 

BONNEFOI-SIBOUR. 

La  Société  adopte  les  mesures  proposées. 

A  l'avenir,  les  communications  faites  par  MM. 
les  instituteurs  seront  transmises  à  la  Société  par 
M.  rinspecteur  de  Tacadémie. 

—  M.  Paparel  transmet  la  réponse  au  question* 
naire  du  Ministre  de  Tlnstruction  publique  sur  les 
oiseaux. 

—  MM.  de  Lescure  et  de  Labastîde  sont  nommés 
membres  du  Jury  pour  le  Concours  d^animaux  gras* 

Sur  les  propositions  de  M.  Troupel,  les  porcs 
exposés  seront  classés  par  catégories  et  placés  de 
manière  à  ce  que  le  Jury  puisse  circuler  facilement 
pour  les  examiner. 


mmmmmmmmmmmmmHmmmmmmitmm 


REVUE  AGHICOLE 


Nous  croyoQS  qu'il  n'est  pas  sans  intérêt  d'insérer  daa» 
notre  Bullelin  les  modifications  importautet  apportées  à 
l'article  lOfr  du  Code  foresUer  par  la  toi  du  33  novembre 
1883. 

LOI  DU  23  NOVEMBRE  1883  PORTANT  MODIFICATION 
DE  l'article  105  DU  CODE  FORESTIER  RELATIF 
AU   PARTAGE  DES   BOIS   d'aFPOUAGE. 

Article  105  (nouveau).  -*  «  S'il  n*y  a  titre  contraire, 
le  partage  de  l'affouage,  en  ce  qui  concerne  les  bois  de 
chauffage,  se  fera  par  feu,  c'est-à-dire  par  chef  de  famille 
ou  de  maison  ayant  domicile  réel  et  R\e  dans  la  commune 
avant  la  publication  du  rdle.  Sera  considéré  comme  chef 
de  famille  ou  de  maison  tout  individu  possédant  un  mé- 
nage ou  une  habitation  è  feu  distincte,  soit  qu*il  y  prépare 
la  nourriture  pour  lui  t*l  les  siens^  soit  que,  vivant  avec 
d*au<resèune  talte  commune,  il  possède  des  propriétés 
divisées,  qu'il  ex«)rce  une  industrie  distincte  ou  qu'il  ait 
des  intérêts  séparés. 

«  En  ce  qui  concerne  les  bois  de  construction,  chaque 
année  le  conseil  municipal,  dans  sa  session  de  mai,  déci' 
dnra  s'ils  doivent  être,  en  tout  ou  en  partie,  vendus  au 
profit  tie  la  caisse  communale  ou  s^ils  doivent  être  délivrés 
en  nature. 


IL.%'>^ 


—  47  — 

«  Dans  1«  premi^  «as,  la  Tente  wira  tif  o  aux  tnehèrea 
poëliques  far  t€«  soim  4e  f  Admmislralîon  fopesliè>ra; 
dans  le  aeeend,  h  partage  aura  Kett  suif  anl  les  formes  €t 
le  mode  indiqués  pe>ar  le  partage  des  bois  de  «bauffage. 

«  Les  usages  eoniraires  i  ce  mode  de  partage  sont  et 
demeurent  «tioiîa, 

«  hes  étrangers  qui  rempliront  les  conditions  d-dessus 
indiquées  ne  pourront  être  appelés  au  partage  qu'apfèa 
avoir  été  autorisés,  conformément  &  l'article  13  du  «Code 
civil,  à  établir  leur  domicile  en  Pranee.  » 


NOTE  SUR  L'INFLUENCE 

DE  L&  SAISON  D'iBÂTiGI  ET  DE  l&  STATIO!!  D'OillfilM 

SVR   LA   QUALITÉ 

DES  BOIS  DITS  DE  SAPIN  EMPLOYES  DANS  LES  CHARPEN^S 

Par  M.  BOPPE»  sons-directear  de  l'Ecole  natiooale  forestière  de  Mancj. 


I.    —    llYFLUENGB    DE    Là   SAISON    D*ABATAGB. 

Les  représentants  des  diverses  industries  qui  emploient 
des  bois  de  charpente  ou  de  meouiscrie  se  sont  toujours 
montrés  soucieux  de  connaître  exactement  l'influenee  de 
la  saison  de  coupe  sur  la  qualité  et  la  durée  des  bois  mis 
en  œuvre.  Les  praticiens  émettent  à  ce  sujet  les  opinions 
les  plus  divergentes  ;  les  forestiers,  préoccupés  avant  tout 
de  Tapplication  des  règles  cuhurales,  se  prononcent  le 
plus  souvent  en  faveur  de  Texploitalion  en  hiver. 


—  48  — 

La  question  demande  encore  à  être  étudiée,  car,  depuis 
Duhamel  du  Monceau,  aucun  travail  sérieux  n*a  été  entre- 
pris,  à  notre  connaissance  du  moins,  pouf  en  bâter  la  so- 
lution. De  1732  i  1738,  ce  savant  obiservateur,  que  nous 
devons  revendiquer  comme  le  véritable  fondateur  de  la 
science  technologique  forestière,  a  installé  plusieurs  séries 
d'expériences  à  la  suite  desquelles  il  a  formulé  un  certain 
nombre  de  conclusions  doht  les  piineipales  sont  ainsi 
conçues  (1)  : 

«  V 


«  2* 


€  3*....  Que  c'est  dans  le  printemps  et  en  été  que  les 
arbres  se  dessèchent  le  plus  promptement; 
j  ;  •  i®  Que  les  arbres  abattus  pendant  l'hiver  se  soni 
trouvés  un  peu  plus  pesants^  après  qu'ils  ont  été  sciés, 
qi|e  ceux  qui  ont  été  abattus  en  été;  mais  que  cette  diffé- 
rence est  peu  considérable  : 

•  6®  Que  l'aubier  des  bois  abattus  en  été  s'est  mieux 
conservé  que  celui  des  arbres  qui  avaient  été  abattus  en 
hiver  ; 

«  6^  Que  tous  ces  bois,  après  avoir  été  examinés  dans 
leur  rupture,  ont  paru  avoir  une  force  à  peu  près  pareille; 

«  7""  Que  la  pourriture  a  affecté  à  peu  près  également 
les  boisi  abattus  dans  toutes  les  saisons  de  Tannée,  » 

il  ajoute  que  dans  certaines  régions^  spécialement  en 
Hollande,  dans  le  royaume  de  Naples,  en  Catalogne,  dans 
le  Roussillon,  on  a  l'habitude  de  couper  les  chênes  en  été, 
parce  qu'alors  ils  se  dessèchent  plus  complètement,  ils 
sont  plus  légers  et  par  conséquent  plutôt  et  mieux  en  état 


(1)  Exploitation  des  bois,  livre  III,  chap.  v. 


—  49  — 

€  d'être  rassemblés  en  trains,  poar  poufoir  les  voiturer 
«  i  flot  (1).  » 

Malheoreusement,  Duhamel  du  Monceau  n*a  fait  porter 
ses  expériences  que  sur  les  bois  feuillus  et  surtout  suj  les 
bois  de  chdne,  c'est-è-dire  ceûi  qui  l'intéressaient  le  plus 
pour  les  constructions  navales  ;  il  ne  dit  rien  des  bois  ré- 
sineux qui,  de  nos  jours,  sont  i  peu  près  exolusifement 
employés  pour  les  charpentes  de  constructions  civiles. 
On  ne  peut  donc  rien  citer  de  scientifique  et  on  est  obligé 
de  se  reporter  à  d'anciennes  traditions  plus  ou  moins 
sanctionnées  par  la  pratique.  A  ce  point  de  vue,  les  deux 
faits  suivants  méritent  d'être  signalés  : 

Vers  1825,  l'Administration ,  voulant  appliquer  dans 
toutes  les  forêts  françaises  les  clauses  d'un  cahier  des 
charges  unique,  prescrivit,  dans  l'inspection  de  Saint*  Dié 
(Vosges),  de  faire  abattre  les  bois  ds  sapin  en  hiver  et  rien 
qu'en  hiver.  Les  marchanjds  de  bois  protestèrent,  disant 
que  les  bois  coupés  en  été  sont  plus  facilement  mis  è  l'abri 
de  la  piqûre  noire  (celle  du  bostriche  liseré)  par  l'écorçage 
immédiat,  qu'ils  se  dessèchent  plus  vite  et  plus  complète* 
ment,  qu'ils  sont  par  conséquent  plus  légers,  ce  qui  est 
une  qualité,  surtout  pour  le  bois  de  charpente.  L'autorité 
tint  bon  et  les  coupes- subirent  de  ce  chef  une  dépréciation 
sensible.  D'ailleurs,  la  lutte  ne  fut  pas  de  longue  durée  et 


(1)  Dans  le  même  ordre  d'idées,  on  peut  citer  les  observations  faites 
parÀmbroise  Bowden  dans  une  étade  sur  la  ponrritore  técbe  (Dryol^ 
Londres,  1815).  L'aalenr  constate  qne  les  navires,  construits  avec  des 
chênes  écorcés  pendant  le  printemps  qoi  précédait  Tbiver  de  leur  abat- 
tage, avaient  en  une  dnrée  beaucoup  plus  longue  qite  eeUe  des  autref 
▼aisseaux  construits  avec  des  bots  coupés  en  hiver,  sans  écoreenesl 
préparatoire. 


—  50  — 

on  en  revint  bientôt  aux  anciens  errements  qui,  dans  les 
Vosges,  permettaient  de  couper  le  sapin  en  toute  saison* 

Quelques  années  plus  tard,  une  invasion  de  bostriche 
typographe  ravageait  la  forêt  Noire.  Pour  en  devenir 
maîtres,  les  forestiers  de  Wurtemberg  furent  contraintSf 
è  leur  grand  regret,  de  prescrire  la  coupe  en  été  ayee 
écorçage  immédiat,  non  seulement  des  épicéas  envahis, 
mais  encore  des  sapins  livrés  è  la  consommation.  Aprètf 
quelques  années  de  ce  traitement,  le  péril  fut  conjuré  et 
on  voulut  revenir  au  teite  de  Tordonnance  qui  prescrivait 
la  coupe  en  hiver.  Les  négociants  protestèrent  à  leur  tour, 
car,  pendant  les  trois  ou  quatre  années  qu'avait  duré  la 
tolérance,  ils  avaient  constaté,  comme  leurs  voisins  des 
Vosges,  que,  outre  l'avantage  d'éviter  la  piqûre  noire,  les 
bois  coupés  en  été  présentaient  ceux  d*étre  plus  légers, 
plus  blancs  et  plus  lustrés.  Ils  eurent  gnin  de  cause;  et, 
dès  1835,  la  coupe  des  résineux  en  temps  de  sève  fut 
autorisée  dans  tout  le  royaume. 

Ce  fait  a  été  signalé  au  congrès  forestier  de  Bade  de 
1841.  M.  Parade,  qui  avait  reçu  mission  d'y  assister, 
a  donné,  dans  un  compte  rendu  de  la  séance  du  30  juin, 
le  résumé  de  la  discussion  que  cette  question  avait  fait 
naître  (1). 

Ainsi,  sur  les  deux  rives  du  Rhin,  dans  des  conditions 
identiques  de  sol,  de  climat  et  de  peuplement,  voilà  le 
même  fait  pratiquement  affirmé,  d'un  côté  par  la  tradition 
et  les  anciens  usages,  de  Tautre  par  le  hasard  dA  à  un 
accident  do  force  majeure. 

Il  faut  ajouter  que  les  connaissances  actuelles  en  physio- 


(1)  Annales  forestiènt,  1. 1,  1842. 


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logie  végétale  font  admetfre,  par  simple  raisonnement, 
les  conclusions  de  Duhamel  du  Monceau  et  celles  des 
praticiens  des  Vosges.  On  sait  que,  pendant  Tbiver,  le 
corps  ligneux  renf^^rme  certains  principes  (amidon,  fécule, 
gomme,  etc.)  destinés  à  provoquer  la  végétation  et  à 
nourrir  l'arbre  dès  le  retour  du  printemps.  Ces  produits, 
désignés  sous  le  nom  de  réserve  alimentaire,  s^épuisent 
au  fur  et  à  mesure  que  la  frondaison  se  développe,  et, 
quand  celle-ci  est  complète,  il  s*en  reforme  de  nouveaux 
pour  Tannée  suivante.  Il  existe  donc  un  moment,  vers  la 
fin  du  printemps  et  le  commenceuient  de  Tété,  où  la  ré- 
serve alimentaire  étant  réduite  à  son  minimum,  les  tissus 
ligneux  ne  renferment  plus  que  de  la  cellulose  en  grande 
partie  débarrassée  des  matières  bydrocarburées  ou  azotées, 
toujours  plus  ou  moins  hygrométriques ,  éminemment 
fermentescibles,  aptes  à  nourrir  les  champignons  et  les 
insectes  et  enfin  susceptibles  de  se  colorer  sous  l'action  de 
l'air,  il  est  donc  naturel  que  les  bois  (1),  coupés  pendant 
cet  intervalle  (assez  court  d'ailleurs),  soient  plus  légers, 
plus  blancs,  moins  sujets  â  la  pourriture  et  è  la  vermoulure 
que  C3UX  coupés  en  hiver.  La  différence  sera  d'autant 
plus  grande  que  l'on  aura  affaire  i  de  l'aubier  ou  à  des 
espèces  sans  aubier  distinct  ;  elle  sera  peu  sensible  dans 
le  bois  parfait  des  espèces  qui  en  sont  pourvues. 

Mais  les  avantages  en  faveur  de  l'exploitation  Jes  rési- 
neux pendaul  la  saison  d'été  se  rapportent  uniquement 
aux  qualités  physiques  ;  ni  l'induction  ni  la  tradition  ne 
signalent  de  changement  dans  les  propriétés  mécaniques 


(1)  Aussi  bien  les  bois  feailios  qae  les  bois  résioeai  ;  Topinion 
émise  à  ce  sujet  par  le  président  da  congrès  de  Bade  n'est  pins  admis- 
sible aajonrd'bni. 


—  6S  — 

de  ces  boii •  Les  bois  ooupés  en  été  sont-ils  plus  on  moins 
élastiques,  plus  ou  moins  résistants,  plus  ou  moins  du- 
rables que  ceux  coupés  en  hiver  t  Voilà  le  point  le  plus 
important  de  la  question,  en  ce  qui  concerne  les  pièces  de 
charpente.  La  différence  de  structure  entre  les  bois  feuillus 
et  les  bois  résineux  est  beaucoup  trop  grande  pour  qu'on 
puisse  appliquer  sans  contrôle  à  ces  derniers  la  sixième 
des  conclusions  de  Duhamel.  Les  expériences  sont  encore 
à  faire  ;  et  c'est  de  ce  cAté  qu'elles  devront  être  dirigées. 

II.  —  IlIFLUINGB  DB  LA  STÀTIOH  n'otlGIRB  (lisux  db  provbnamgb). 

Depuis  quelques  années,  spécialement  dans  l'est  de  là 
France,  l'industrie  du  bâtiment  s'est  émue,  à  juste  titre, 
des  nombreux  accidents  qui  se  produisent  dans  les  cons- 
tructions récentes.  Des  poutres,  des  chevrons  en  bois  neuf 
et  sain  se  brisent  subitement,  sans  fléchir,  sous  des  charges 
beaucoup  moindres  que  celles  que»  d'après  les  barèmes, 
ils  étaient  appelés  à  supporter.  Les  entreprenenrs et  archi- 
tectes responsables  attribuent  ces  ruptures  à  des  champi- 
gnons, à  des  piqûres  d'insectes,  à  la  saison  de  coupe,  è  la 
mauvaise  qualité  des  bois  trop  nombreux  vendus  comme 
chablis,  et  même,  à  défaut  d'autres  causes,  au  régime  fo- 
restier.  Parmi    les   échantillons ,   provenant  de  poutres 
rompues,  que  nous  avons  été  appelés  è  examiner,  nous 
n'avons  constaté  ni  trace  de  mycélium  dangereux,  ni  de 
vermoulure  ;  mais,  presque  toujours,  la  rupture  s'était 
produite  à  la  hauteur  d'un  verticille  et   sur  des  pièces 
d'